
1. Une œuvre de Dieu
« Quand tu assiégeras une ville pendant plusieurs jours en lui faisant la guerre pour la prendre, tu ne détruiras pas ses arbres en levant la hache contre eux, car tu pourras en manger : tu ne les couperas pas, car l’arbre des champs est-il un homme, pour être assiégé par toi ? » Deutéronome 20. 19.
« Que les champs se réjouissent, et tout ce qui est en eux ! Alors tous les arbres de la forêt chanteront de joie, devant l’Éternel ; car il vient, car il vient pour juger la terre : il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité » Psaume 96. 12 et 13.
L’Amazonie est la plus grande forêt de la terre, par ses dimensions et la diversité des espèces végétales et animales qui s’y trouvent. C’est aussi l’écosystème le plus menacé au monde, à cause de la déforestation massive de ces dernières décennies. De 1970 à 2018, la superficie de ses forêts a diminué d’environ 20%, et en 2023, dans certaines zones, elle a atteint 70%.
Même si, dans la Bible, le thème de l’écologie n’est pas explicite, nous pouvons remarquer l’ordre de Dieu donné à Adam de cultiver et de garder le jardin d’Éden (Gen. 2. 15) – ainsi que le conseil de respecter les arbres, donné au peuple d’Israël (Deut. 20. 19). Les arbres sont mentionnés aussi dans des textes bibliques qui concernent l’avenir, inclus dans l’état futur d’une terre restaurée sous l’autorité de Jésus Christ quand Il y régnera. Les arbres « chanteront de joie », c’est-à-dire qu’ils participeront à la louange universelle rendue à Christ.
Les arbres n’apparaissent pas seulement au début et à la fin de l’histoire humaine ; la Bible en parle environ 160 fois, sans compter d’autres termes désignant une grande variété d’espèces : aloès, cèdre, sycomore… mais aussi des arbres fruitiers ; comme le figuier, le grenadier, la vigne, l’amandier, l’olivier, le pommier… L’extrême variété même de ces espèces ne nous parle-t-elle pas de la grandeur de notre Dieu ?
« Que tes œuvres sont nombreuses, ô Éternel ! tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de tes richesses » (Ps. 104. 24). Plusieurs textes bibliques parlent des arbres. Nous allons chercher à découvrir ce que Dieu veut nous dire sur ce sujet pour notre vie aujourd’hui.
2. Deux arbres mystérieux
« L’Éternel Dieu fit pousser du sol tout arbre agréable à voir et bon à manger, ainsi que l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal » Genèse 2. 9.
« Heureux ceux qui lavent leur robe, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie » Apocalypse 22. 14.
Les premières pages de la Bible nous parlent du jardin d’Éden, au centre duquel se trouvaient l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal, dont Adam et Ève ne devaient pas en manger le fruit. Ces deux arbres ont une signification symbolique. Après les chapitres 2 et 3 de la Genèse, on ne parle plus de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Par contre l’arbre de vie est cité encore dans le livre des Proverbes, comme une image de la sagesse, qui est : « … un arbre de vie pour ceux qui la saisissent ; et celui qui la tient ferme est rendu heureux » (Prov. 3. 18), et dans l’Apocalypse, où son fruit est promis à ceux qui « lavent leur robe, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie », et qu’ils entrent dans la cité de Dieu. Pour « laver sa robe », il faut être capable de voir les taches, c’est-à-dire de prendre conscience de ses propres péchés. Si nous les confessons à Dieu, en croyant par la foi que Jésus en a subi la peine, nous recevons la vie éternelle dont nous parle l’arbre de vie.
Quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’interdiction d’en manger le fruit avait pour but de placer l’homme dans une relation de confiance, de responsabilité et de respect vis-à-vis de son Créateur. En mangeant du fruit défendu, Adam et Ève se sont placés au-dessus de Dieu, en voulant décider eux-mêmes de ce qui était bien ou mal : ils ont rompu leur relation avec Dieu et la mort est entrée dans le monde.
La suite de la Bible révèle ce que Dieu a fait pour réparer cette brèche et sauver de la mort éternelle ceux qui acceptent de Le croire et de se confier en Lui. Cette histoire commence dans le jardin d’Éden où Dieu demande à Adam, pécheur : « Où es-tu ? ». La même question est posée encore aujourd’hui à chacun de nous : « Où es-tu ? Quelle est ta relation avec Dieu ? »
3. Le figuier
« Juda et Israël habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier » 1 Rois 5. 5.
« Jésus lui répondit : – Avant que Philippe t’ait appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais. Nathanaël lui répondit : - Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » Jean 1. 48 et 49.
Cet arbre, souvent cité dans la Bible, est un symbole de fertilité, de protection et de tranquillité. Sous le règne de paix et de justice du roi Salomon, chacun vivait en sécurité sous son propre figuier. Il est dit la même chose des temps futurs sous le règne de Christ (Michée 4. 4). Mais, dans les temps difficiles que nous traversons, pouvons-nous le réaliser dans notre vie intérieure ? – « C’est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez sauvés ; dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (És. 30. 15). Vivre en sécurité sous son propre figuier, c’est cela : demeurer par la foi dans la présence de Dieu.
« Quand tu étais sous le figuier, je te voyais » dit Jésus lorsqu’Il rencontre Nathanaël. Peut-être que Nathanaël s’asseyait parfois sous son figuier, lieu de réflexion, d’attente, d’espérance pour lui et son peuple, se demandant quand viendrait le Messie annoncé depuis si longtemps. Quelle surprise lorsque Jésus lui dit : « Je te voyais », alors que Nathanaël ne le connaissait pas encore ! Il avait même douté de l’identité de Jésus. Pourtant, lorsqu’il entend ces paroles, il le reconnaît tout de suite comme étant le Messie et aussi étant comme Dieu.
Au temps de Jésus comme Homme sur la terre, le peuple était sous la domination romaine. C’est pourquoi Nathanaël et Philippe pensaient aux promesses de Dieu pour son peuple, à Celui dont Moïse et les prophètes avaient parlé. Symboliquement, nous allons « sous le figuier » nous aussi, dans le silence, sous le regard du Seigneur, pour nous souvenir de qui Il est et pour fortifier notre foi dans ses promesses : « Et voici, moi je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20) ; et encore : « Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14. 3).
4. L’amandier
« Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : – Que vois-tu, Jérémie ? Et je dis : – Je vois un bâton d’amandier. Et l’Éternel me dit : – Tu as bien vu, car je veille sur ma parole pour l’exécuter » Jérémie 1. 11 et 12.
Dans les pays du bassin méditerranéen, les amandiers fleurissent parfois dès le mois de janvier ; en peu de jours leurs branches nues se couvrent de fleurs… Alors que c’est encore l’hiver, cette floraison immaculée apparaît comme une promesse de printemps.
Le mot hébraïque qui définit l’amandier, c’est : « l’arbre qui veille ». Dieu a utilisé l’image de l’amandier afin d’encourager le jeune prophète Jérémie et de lui annoncer que Sa parole s’accomplirait. L’amandier paraît dans l’Écriture comme étant le symbole de nouveauté et de vie dans un paysage hivernal froid et dépouillé. Comme la fleur de l’amandier paraît fragile au cœur de l’hiver, de même les promesses de Dieu paraissent bien incertaines dans le monde froid, hostile et incrédule dans lequel nous vivons. Toutefois, elles s’accompliront. Cette certitude, quoiqu’elle semble être une folie pour certains, est un objet de foi et elle a son fondement en Dieu et dans sa Parole.
Votre vie est-elle froide et désolée comme un jour d’hiver ? Reconnaissez devant Dieu que vous avez besoin de Lui. Il vous a aimé au point de donner son Fils unique pour vous libérer. Pour celui qui se confie en Lui, les promesses divines se réalisent : « Les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5. 17).
La paix, la joie, l’amour divin se déversent dans le cœur du croyant et, comme une floraison printanière, s’épanouissent sous forme de bonté et de bienveillance autour de lui. « Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu » (Ps. 92. 14).
« Demeurez dans la foi, fondés et fermes, sans vous laisser détourner de l’espérance de l’évangile que vous avez entendu » (Col. 1. 23).
5. Le palmier
« Le juste poussera comme le palmier, il croîtra comme le cèdre dans le Liban. Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront des fruits encore dans la blanche vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants » Psaume 92. 13 à 15.
L’une des particularités du palmier consiste en ses nombreuses racines qui, regroupées en un faisceau afin d’atteindre les eaux profondes, nourrissent l’arbre tout entier. Le palmier est l’image du croyant qui, déclaré juste par Dieu, s’abreuve à sa Parole et porte ainsi du fruit durant toute sa vie, même pendant les périodes d’aridité et d’épreuve (Jér. 17. 8).
Dans le désert, les palmiers poussent là où se trouve l’eau, et leur présence signale au voyageur une oasis où ils pourront se désaltérer. De manière analogue, la vie d’un croyant devrait être, pour qui le connaît, comme un signal qui indique où se trouve l’eau de la vie, que l’on découvre en croyant en Jésus.
Dans la Bible, les palmiers sont aussi associés à la joie et à la victoire. À l’occasion d’une de ses fêtes annuelles, le peuple hébreu était appelé à construire des cabanes avec les rameaux des palmiers et à se réjouir en se souvenant de son pèlerinage dans le désert (Lév. 23. 39 à 43). C’est un sujet de joie, de découvrir les nombreuses occasions de la bonté de Dieu, en repassant mentalement notre vie passée.
Mais la joie naît aussi lorsque nous anticipons l’avenir : c’est la joie de l’espérance. Quand la foule en liesse accueille Jésus lors de son entrée dans Jérusalem, elle le fait avec des acclamations de joie et des rameaux de palmiers (Jean 12. 13).
La joie que le palmier évoque est liée au souvenir de la bonté de Dieu envers nous dans le passé, à l’action bénéfique de sa parole dans notre présent, et à la perspective de son retour glorieux, lorsqu’une joie éternelle habitera en tous ceux qui auront cru : « Une joie éternelle sera sur leur tête » (És. 35. 10).
6. Le sycomore
« Zachée… cherchait à voir Jésus, qui il était ; mais il ne le pouvait pas, à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant, monta sur un sycomore pour voir [Jésus], car il allait passer là » Luc 19. 2 à 4.
Au Moyen Orient, le sycomore est un arbre commun qui pousse partout, jusqu’aux confins du désert. Il peut vivre plusieurs siècles. Il est très apprécié pour l’ombre de ses rameaux horizontaux et bas. Dans la Bible, le sycomore est un symbole d’humilité, en contraste avec le cèdre qui est un symbole de grandeur et d’orgueil.
Amos, un berger, un habitant des terres rocailleuses où pousse le sycomore, reconnaît avec humilité : « Je n’étais pas prophète, et je n’étais pas fils de prophète ; mais je gardais le bétail, et je cueillais le fruit des sycomores ; et l’Éternel me prit quand je suivais le petit bétail, et l’Éternel me dit : Va, prophétise à mon peuple Israël » (Amos 7. 14 et 15). Amos devait annoncer la Parole de Dieu à son peuple. Dieu choisit souvent ses serviteurs parmi les personnes humbles.
L’évangile nous raconte l’histoire de Zachée, un homme petit de taille, riche et méprisé parce qu’il collectait l’impôt pour le compte des Romains qui occupaient le pays. Cependant, Zachée, qui voulait voir Jésus, monte sur un sycomore sans se préoccuper des convenances sociales. Jésus dit à ce notable qui a grimpé sur un arbre : « Zachée, descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. Vite, il descendit et le reçut avec joie » (Luc 19. 5 et 6).
Le sycomore, l’arbre des humbles, devient le symbole de la place d’humilité que le croyant occupe parmi les hommes, comme disciple de Christ, vivant selon le modèle de Celui qui était « doux et humble de cœur » (Mat. 11. 29). Zachée a certainement dû mettre son orgueil de côté, ainsi que son honneur d’administrateur, afin d’avoir le privilège d’entendre les paroles d’encouragement que le Seigneur lui a adressées personnellement : « Zachée, descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison » (Luc 19. 5).
Écoutons cette pressante invitation à accueillir Jésus dans notre cœur !
7. L’olivier
« Mais moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant. Je me confierai en la bonté de Dieu, pour toujours et à perpétuité » Psaume 52. 10.
« Il passait la journée dans le temple, à enseigner, mais il sortait pour passer la nuit sur le mont appelé mont des Oliviers » Luc 21. 37.
L’olivier, un arbre des pays méditerranéens, possède un feuillage persistant vert argenté, et pousse même dans les terrains rocailleux. Il a une grande longévité. Dans l’Écriture, il est l’image du croyant qui se confie en Dieu, inaltérable et renouvelé dans sa foi.
Jésus est allé à de nombreuses reprises jusqu’au Mont des Oliviers, ainsi nommé parce que des oliviers en couvraient les pentes, en face de Jérusalem. Jésus n’avait pas un lieu où habiter, même pas un endroit où reposer sa tête (Luc 9. 58). Un soir, après que tous soient rentrés chez eux, Il s’en alla seul sur cette montagne (Jean 7. 53 et 8. 1). Il y passait parfois la nuit, particulièrement lors de la semaine qui a précédé la crucifixion.
Après la dernière Pâque, lors de laquelle Il institua la cène (le pain et la coupe, mémorial de ses souffrances et de sa mort), Jésus sortit et « alla selon sa coutume au mont des Oliviers » avec ses disciples, pour prier. Là, dans le jardin de Gethsémané (qui signifie pressoir), Il implora Dieu par trois fois, dans une angoisse extrême : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! » (Luc 22. 39 et 42). Cette coupe représentait les trois heures de souffrance insondables au cours desquelles Jésus, sur la croix, a accepté d’expier nos péchés, subissant la colère du Dieu saint. Son amour pour son Père et pour chacun d’entre nous l’a conduit jusque-là. Dans ce même moment, Judas accompagnait les gardes pour livrer Jésus aux principaux sacrificateurs (Mat. 26. 15 ; Luc 22. 47).
Après la résurrection, c’est depuis le mont des Oliviers que Jésus a été élevé au ciel (Act. 1. 11), et c’est là qu’Il posera ses pieds lorsqu’Il reviendra pour établir son règne glorieux sur la terre (Zach. 14. 4).
8. Le chêne
« L’Éternel lui apparut auprès des chênes de Mamré alors qu’il était assis à l’entrée de la tente, pendant la chaleur du jour » Genèse 18. 1.
« Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice ; et il a été appelé ami de Dieu » Jacques 2. 23.
Le chêne est le symbole de la force et d’une longévité exceptionnelle. Il semble que quelques-uns d’entre eux auraient plus de deux-mille ans. Il est dit d’un ancien peuple de la Palestine que sa taille « était comme la hauteur des cèdres… fort comme les chênes » (Amos 2. 9).
Abraham avait dressé sa tente près des chênes de Mamré. C’est là que Dieu l’a rencontré plusieurs fois, et qu’il a écouté Dieu. Là, il a même pu parler à Dieu, l’adorer et le prier – par exemple pour son neveu Lot qui était en danger (voir Gen. 18).
Ce lieu ombragé où Abraham demeurait est aussi le symbole de la communion avec Dieu, de la relation intime entre Dieu et le croyant. Abraham a été appelé « ami de Dieu ». Ce n’était pas Abraham qui osait appeler Dieu son ami, mais le contraire. Abraham a répondu à cet amour divin par sa fidélité. Cet attachement l’a conduit à une relation toujours plus profonde avec Dieu.
Abraham nous montre encore aujourd’hui le chemin pour devenir, à notre tour, « amis de Dieu » : croire à sa Parole et devenir ainsi justes par la foi au sacrifice de Christ mort pour nos péchés ; se confier en Dieu en toutes circonstances, même les plus difficiles ; apprendre à l’écouter, à l’adorer et à prier pour ceux qui nous sont proches, et même pour ceux qui ne nous aiment pas. « Priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent ; ainsi vous serez (encore plus que des amis) les fils de votre Père qui est dans les cieux » (Mat. 5. 44 et 45) !
D’après « Il buon seme » – août-octobre 2025








