LES CORBEAUX D’ÉLIE

Éric et Ruth rentraient de l’école du dimanche. Tous deux portaient des habits bien usés, bien minces et leurs souliers auraient eu grand besoin d’être ressemelés. Il faisait froid, aussi les enfants, au lieu de flâner en ville comme ils le faisaient parfois, se dépêchaient-ils de rentrer à la maison. Là, le poêle était chaud, grâce à toutes les pommes de pin et au bois qu’ils avaient ramassés pendant l’été. Qu’il fera bon dans la chambre bien chauffée !

– Dis, quelle belle histoire elle nous a racontée ! s’écria Ruth, rompant tout à coup le silence. C’était beau, ces oiseaux noirs qui apportaient à manger au prophète !

– Les oiseaux noirs sont des corbeaux, répliqua son frère, et c’est le prophète Élie. Pourquoi n’appelles-tu pas les choses par leur nom ? Et notre monitrice nous a dit : de la viande et du pain !

– Oh ! c’est la même chose, répliqua Ruth en riant. L’histoire est quand même très belle, même si je ne sais pas les mots justes. Dis, Éric, comme ce serait beau si les corbeaux nous apportaient une fois de la viande ! Il y a terriblement longtemps que nous n’en avons point eu ! Te rappelles-tu, une fois, nous avons eu chacun une petite saucisse entière ! C’est ça qui était bon !

– Oui, c’était avant, quand papa pouvait encore travailler, répliqua le frère, et son visage s’assombrit tout à coup. Oui, dans ce temps-là, tout allait bien pour nous. Mais maintenant les corbeaux ne nous apporteront rien, tu peux en être sûre, Ruth, ils dévorent eux-mêmes tout ce qu’ils trouvent !

Une expression, presque amère, trop sérieuse pour ses dix ans, passa sur le visage du petit garçon. Ruth remarqua que son frère était triste, et elle chercha quelque chose qui put le consoler. Son petit cœur aimait à être joyeux et à rendre les autres heureux.

– Tu sais, ça ne va quand même pas mal chez nous, répliqua-t-elle gaiement. Maman a dit hier : Aussi longtemps que nous avons de bonnes pommes de terre dans la cave, nous pouvons être reconnaissants.

– Oui, mais tu ne sais pas…

Éric n’acheva pas sa phrase en regardant les yeux brillants de sa petite sœur. Il allait dire : tu ne sais qu’il ne reste que bien peu de pommes de terre, et que ferons-nous ensuite ? Il ne voulait pas attrister la petite Ruth, qui n’avait que six ans ! Il l’aimait tendrement, et son caractère si gai lui faisait du bien, à lui que la vie rendait déjà soucieux.

– Viens, nous allons descendre la pente en courant, et nous verrons qui arrivera le premier à la maison, s’écria-t-il. Ça nous réchauffera ! Un, deux, trois, partons !

Et les deux enfants s’élancèrent en riant.

En courant, Ruth oubliera l’histoire des corbeaux et de la viande, pensa Éric. Si elle la raconte, papa sera tout triste et dira encore : ça, ce n’est pas pour nous !

Mais quand Ruth, riant et criant, s’arrêta en disant : Première, parce qu’Éric l’avait laissée le devancer, elle ajouta rapidement :

Dis, Éric, ne crois-tu pas que nous pourrions prier pour que les corbeaux nous apportent quelque chose ? Peut-être pour la fête de papa !

– Je t’ai déjà dit que les corbeaux n’apportent plus rien maintenant, mais maman sera contente si nous lui chantons le nouveau cantique que nous avons appris.

– Oh oui ! et la petite entra joyeuse dans la pauvre petite maison, située en dehors du faubourg de la ville, en pensant au chant qu’elle venait d’apprendre.

Chez les Dériaz, on entrait d’abord dans la cuisine, puis dans la chambre. Madame Dériaz était debout devant le fourneau potager et remuait la soupe. Quand les enfants entrèrent, une expression joyeuse passa sur son visage généralement soucieux.

– Oh maman ! c’était beau aujourd’hui, s’écria Ruth vivement. Madame Dériaz sourit et dit :

– Eh bien, tu nous le raconteras en dînant. Entrez dans la chambre et allez voir qui y est assis !

Elle avait un air si mystérieux en disant cela que les enfants se précipitèrent sur la porte.

– Oh papa ! s’écrièrent-ils ensemble.

Depuis de longues semaines, leur père restait au lit, bien malade, souffrant tellement que souvent il ne pouvait pas même supporter la vue de ses enfants. Cela avait été un temps bien triste pour tous. Et maintenant, voilà qu’il était assis, soutenu par des coussins, près du poêle chaud, et il se réjouissait de voir leur étonnement.

– Papa, mais c’est une fête de te voir debout, s’écria la petite fille !

– Je le trouve aussi, répondit le père, si pâle encore, tout en la regardant tendrement. Hier déjà et avant-hier je me suis levé, une demi-heure premièrement, puis toute une heure pour vous faire cette surprise aujourd’hui.

– Est-ce que tu mangeras, avec nous, à table, comme avant ?

– Oui, à table, avec vous, répondit le père en riant.

Les yeux d’Éric brillèrent aussi de joie.

– Oh maman ! puisque c’est fête, pouvons-nous mettre une nappe sur la table ? s’écria-t-il et sa mère donna joyeusement son consentement.

Vivement, les deux enfants mirent le couvert, et tous s’assirent gaiement à table. Après la soupe, il y eut des pommes de terre et des haricots séchés. Monsieur Dériaz mangea peu de chose, et sa femme pas beaucoup plus.

– Si je pouvais au moins te donner un peu de viande, cela te ferait du bien. Mais je ne veux pas commencer à faire des dettes, dit-elle.

Ruth s’écria :

– À l’école du dimanche, on nous a raconté quelque chose de très beau ! Il y avait un homme qui avait faim, mais de gentils oiseaux noirs lui ont apporté à manger de la bonne viande !

– Élie a dû s’enfuir à cause du méchant roi qui voulait le tuer, s’écria Éric, et Dieu l’a caché au bord du torrent, et là, les corbeaux lui ont apporté du pain et de la viande.

– Dis, papa, ce serait bien si cela nous arrivait aussi, continua la petite.

– À coup sûr, dit le père en souriant amèrement. Mais cela ne risque pas de nous arriver comme au prophète Élie ! Personne ne pense à nous !

Éric pencha la tête. Cela lui faisait toujours tellement mal d’entendre son père parler ainsi. Et il savait que sa mère en souffrait aussi. C’est pourquoi il aurait préféré que Ruth ne raconte pas son histoire. Elle aurait mieux fait de chanter, son père aimait toujours l’entendre.

– C’est une très belle histoire, Ruth, dit madame Dériaz, mais n’as-tu pas dit que vous aviez appris un nouveau cantique ?

De sa voix claire, Ruth entonna joyeusement :

Au-delà du ciel bleu, bien loin de cette terre

Pour nous, jeunes enfants, qui connaissons Jésus,

Il est un doux repos dans la maison du Père,

Où le péché, la mort, la douleur ne sont plus.

La maman joignit doucement sa voix à celle de l’enfant, et les yeux si sombres du père s’éclairèrent aussi :

– Je l’ai aussi appris quand j’étais petit garçon, dit-il pensivement.

Hélas, avait-il trop présumé de ses forces, ou était-il resté trop longtemps debout ? La fièvre le saisit et il dut de nouveau garder le lit. La mère aussi avait l’air chaque jour plus triste et fatiguée.

– Si seulement je pouvais donner à papa quelque chose de fortifiant, dit-elle un soir à son petit garçon. Mais, voilà, c’est impossible. Et bientôt nous n’aurons plus de pommes de terre ! Que ferons-après ? C’est tout juste si je puis gagner assez pour acheter du pain et du lait !

Nous pouvons prier, dit Éric en levant vers sa mère des yeux sérieux. À l’école du dimanche, on nous dit que ça aide.

– Oui, mon petit, je le fais toujours, répondit-elle doucement. Et je suis heureuse que tu le fasses avec moi.

– Ruth prie aussi, dit Éric timidement, et pense, maman, elle croit encore que les corbeaux nous apporteront une fois quelque chose de bon !

– Laisse-la croire cela, car rien n’est impossible à Dieu.

Les jours s’écoulaient, monotones, peut-être angoissants pour M. et Mme Dériaz, mais Ruth ne se laissait pas abattre par la tristesse qui régnait au logis. Elle racontait avec entrain les histoires qu’elle entendait à l’école du dimanche et ne fut même pas impressionnée quand son père lui dit un jour avec impatience :

– Cesse un peu avec toutes tes histoires ! Tout ça, c’est bon pour les gens riches

– Ah mais non ! papa, répondit-elle, les yeux étincelants. C’est pour nous que Jésus est né dans une étable, il n’avait qu’une crèche pour berceau : tu vois, il est venu surtout pour les pauvres gens !

Et le soir, quand Éric et sa sœur se glissaient dans leur lit, dans la petite chambre, derrière la cuisine, Ruth disait souvent :

– Dis, je voudrais bien savoir ce que Dieu nous enverra pour la fête de papa ! Peut-être un peu de viande, ne crois-tu pas ?

« Si seulement c’était possible », pensait le petit garçon.

La veille de ce jour d’anniversaire, attendu avec tellement d’impatience, les enfants furent invités à la fête de l’école du dimanche. Leur mère ne pouvait pas les accompagner, elle ne voulait pas laisser son mari seul aussi longtemps. Mais les enfants lui promirent de tout lui raconter !

En partant, Éric portait un grand panier de linge que Mme Dériaz avait lavé et raccommodé afin gagner quelque chose, et en rentrant, les enfants étaient allés reprendre la corbeille vide. Ils placèrent soigneusement au fond le petit paquet reçu à la fête, mais Ruth ne voulut pas lâcher son beau pain d’épice.

– Nous le mangerons demain pour le dessert, s’écriait-elle gaiement, les gens riches ont toujours du dessert ! Demain nous serons riches !

Mais Éric avait le cœur bien lourd : « Aujourd’hui nous avons cuit nos dernières pommes de terre. Papa ne le sait pas, Ruth non plus. Que mangerons-nous demain ? Et la petite dit que nous serons riches ! Oh ! mon Dieu, viens donc à notre aide !

– Regarde, Éric, il y a des pommes de terre sur la route !

Et vraiment, une, deux, trois pommes de terre, et là-bas encore plus, étaient dispersées sur la route solitaire. Tout le long du chemin, il y en avait, toutes éparpillées !

C’était sans doute ces deux personnes tirant une charrette, là-bas, qui les perdaient peu à peu. On va vite les ramasser, fut la première pensée du petit garçon.

Mais il lui sembla entendre la voix de sa mère lui disant : « Quoiqu’il arrive, nous voulons être honnêtes, même si nous sommes devenus si pauvres ».

D’une voix étranglée par l’émotion, il s’écria :

– Il nous faut courir après ces gens là-bas, et leur dire qu’ils perdent leurs pommes de terre.

C’était un grand garçon et une jeune fille, bien enveloppés dans de grandes pèlerines foncées ; ils venaient sans doute de s’apercevoir de leur perte, car ils s’étaient arrêtés et le jeune homme tâtait chacun de ses sacs.

– Vous perdez vos pommes de terre, lui cria Éric de loin.

Et vite, il en ramassa quelques-unes qu’il mit dans son panier. Ruth posa soigneusement son pain d’épice sur une borne, au bord de la route, et imita son frère.

– Nous allons vous aider, s’écria-t-il.

Les deux jeunes gens regardèrent la mine pâle des deux enfants, leurs vêtements si minces ; ils chuchotèrent entre eux, puis le garçon leur dit avec bienveillance :

– Nous devons nous dépêcher, c’est déjà tard. Nous avons assez de pommes de terre ; j’ai rattaché le sac ; et si vous le voulez, vous pouvez ramasser ce qui est tombé !

S’ils le voulaient ! Éric leva ses yeux brillants de joie et s’écria de tout son cœur : « Que Dieu vous le rende mille fois »

– Et c’est un beau souhait ! s’écria la jeune fille. Allons, Fred, dépêchons-nous maintenant.

– Je vous remercie aussi mille fois ! cria Ruth de sa voie claire et joyeuse.

Puis les enfants se hâtèrent de ramasser une à une toutes les belles pommes de terre. Leur panier était presque plein. Par-dessus Ruth posa son petit paquet d’école du dimanche, et son pain d’épice, et s’écria triomphalement :

– Voilà un vrai cadeau d’anniversaire pour papa !

– Maman sera contente quand elle le verra, Éric, tandis qu’ils portaient à deux la grosse corbeille. Tu sais, Ruth, nous avons mangé aujourd’hui nos dernières pommes de terre. Et voilà, Dieu nous en a donné ce soir !

– As-tu vu les longues pèlerines que portaient ces gens ? Ils avaient l’air de gros corbeaux qui battaient des ailes quand ils sont partis. Tu sais, c’est comme dans l’histoire d’Élie. Tant pis si ce n’est pas de la viande, des pommes de terre, c’est bien aussi !

Ce fut aussi l’avis de leur mère quand les enfants arrivèrent avec leur charge et, très excités, lui racontèrent leur aventure. Il lui sembla que c’était une preuve que Dieu continuerait à les aider.

Or c’est ce qui arriva. Le lendemain, Mme Dériaz soupait avec ses enfants quand on heurta à la porte. Ruth venait de répéter qu’elle n’avait jamais mangé d’aussi bonnes pommes de terre que celles que les « corbeaux » leur avait apportées. Vite elle courut ouvrir. Sa maîtresse d’école du dimanche était là, avec deux autres demoiselles. Elles portaient une grande corbeille pleine de mystérieux paquets…

La monitrice raconta que, dernièrement, elle avait remarqué l’air soucieux et triste d’Éric. Elle s’était informée de la situation de la famille, avait appris la longue maladie de M. Dériaz. Des amis, qui ne voulaient pas être nommés, avaient prêté leur concours, et, comme Ruth avait raconté le dimanche précédent que c’était bientôt l’anniversaire de son papa, ils avaient voulu que ce soit un vrai jour de fête. Maintenant les enfants pouvaient déballer. Et que virent-ils ! Une boîte de fortifiant pour leur père, et pour eux de bons souliers, une veste chaude pour leur maman, et tant d’autres belles choses si utiles. Pour finir, un gros saucisson ! Ruth sauta de joie et s’écria : « C’est comme l’histoire d’Élie au torrent ! »

Éric et sa mère racontèrent alors comment Ruth avait toujours attendu que les corbeaux d’Élie leur apportent quelque chose parce qu’ils en avaient tellement besoin. Et la monitrice s’écria gaiement : « Quel bonheur que Dieu ait permis que nous soyons les corbeaux ! »

Il y avait encore une enveloppe pour M. Dériaz, et Ruth fut chargée de la lui apporter dans son lit. Quand il l’ouvrit, il trouva un billet de cent francs et quelques mots : « Le Seigneur pense à nous et nous bénit ! »

De chaudes larmes jaillirent alors de ses yeux, roulant sur ses joues amaigries, et il s’écria : « Maintenant je sais que Dieu existe. Il ne nous a pas oubliés, et Il peut me rendre la santé. Aujourd’hui je crois de nouveau ! »

Effectivement, à partir de ce jour-là, il alla mieux, et bientôt il put reprendre son travail. Il n’oublia jamais ce merveilleux jour d’anniversaire où il fut si vivement conscient que : « Le Seigneur pense à nous ».

L’histoire des corbeaux d’Élie fut toujours celle que Ruth préféra entre toutes, et dernièrement encore elle disait à son père :

– Quand je serai grande et que j’aurai des enfants, je leur raconterai comment Dieu nous a exaucés. Ils en seront contents, et je leur raconterai aussi l’histoire du prophète et des corbeaux !

D’après La Bonne Nouvelle 1959

LA PUISSANCE D’UNE BIBLE

Au milieu d’une forêt dense de Silésie se trouvait une petite maison isolée, entourée d’un joli jardin parfaitement entretenu. Elle était habitée au commencement du siècle dernier par la famille de Gruner, garde général des forêts ; cette famille se composait d’une vieille grand-mère, de sa fille, de son gendre et d’une petite fille d’environ sept ans. La paix et le bonheur semblaient régner sous ce toit. Les époux avaient recueilli leur mère devenue veuve, et elle les aidait autant qu’elle le pouvait dans le ménage et pour élever leur enfant. Il y avait pourtant une ombre à ce joli tableau : les deux femmes étaient très pieuses et s’efforçaient d’inculquer à la petite Émilie la crainte de Dieu et l’attachement au Seigneur Jésus ; le garde général ne s’y opposait pas, les laissant libres de lire la Parole de Dieu et de prier, mais il refusait de s’associer à leur lecture biblique quotidienne. Il se croyait plus sage que Dieu, et souriait avec pitié lorsque sa belle-mère et sa femme cherchaient à lui dire quelle force, quelle joie, quelle paix elles trouvaient dans la lecture de la Bible et dans la communion de leur Sauveur.

La jeune femme soupirait souvent en songeant à l’indifférence et à l’incrédulité de son mari, mais depuis huit ans qu’elle l’avait épousé, il semblait n’avoir fait aucun progrès spirituel.

Nous sommes en automne ; la soirée est sombre ; le vent mugit et secoue la petite maison forestière jusque dans ses fondements. Gruner n’est pas encore rentré de la ville voisine où il a été conduire plusieurs braconniers qu’il était parvenu à capturer, non sans peine. Le plus redoutable d’entre eux avait cependant réussi à se dérober à toutes les poursuites ; on le savait caché dans les forêts d’alentour, mais on n’avait pu le saisir. Le garde général avait dû accompagner gendarmes et braconniers pour faire sa déposition ; d’ordinaire il revenait avant la nuit ; ce soir-là, la lampe était allumée depuis longtemps, et il n’avait pas encore paru. Les deux femmes tricotaient sans relâche, interrompant de temps à autre leur travail pour tendre l’oreille ; sans se communiquer leurs craintes : toutes deux songeaient au braconnier, resté libre, et qui certainement était au courant de ce qui concernait ses compagnons. N’avait-il pas poussé l’audace jusqu’à faire dire à Gruner, par un paysan, qu’il saurait se venger et lui faire payer cher le mal qu’il leur avait fait, à lui et à ses camarades ? Aussi était-il bien naturel que, pendant leur veillée solitaire, Madame Gruner et sa mère aient eu de l’appréhension. Qu’y avait-il, en effet, de plus probable, de plus naturel même, que le malandrin saisisse cette occasion pour attenter aux jours du garde général au moment où celui-ci venait de livrer ses prisonniers à la justice ?

– Ma chère fille, dit enfin la vieille mère, pourquoi nous inquiéter et nous tourmenter ainsi ? Ne savons-nous pas que Dieu est puissant pour garder celui que nous aimons ? Au lieu de prévoir tous les malheurs possibles et imaginables, unissons nos supplications pour demander à Dieu de ramener bientôt celui qui nous est cher.

Anna fut de l’avis de sa mère ; elle prit sa Bible, sa précieuse Bible, apportée de la maison paternelle et l’ouvrit au Psaume 71.

« En toi, Éternel ! j’ai mis ma confiance : que je ne sois jamais confus ! Dans ta justice, délivre-moi et fais que j’échappe ; incline ton oreille vers moi et sauve-moi. Sois pour moi un rocher d’habitation, afin que j’y entre continuellement ; tu as donné commandement de me sauver, car tu es mon rocher et mon lieu fort.

« Mon Dieu ! fais-moi échapper de la main du méchant, de la main de l’injuste et de l’oppresseur. Car toi tu es mon attente, Seigneur Éternel ! ma confiance dès ma jeunesse…

« Ô Dieu ne te tiens pas loin de moi ; mon Dieu, hâte-toi de me secourir ! »

Après cette lecture, les deux femmes se mirent à genoux, et prièrent d’abord pour l’absent aimé, puis pour les pauvres, les malades, les malheureux, pour ceux qui méditaient le mal et que Dieu pouvait arrêter et convertir. Elles se relevèrent fortifiées et calmées.

Peu après, des pas rapides se firent entendre au-dehors et le forestier rentra chez lui.

Le souper fut vite mis sur la table et le garde raconta, tout en mangeant, les événements de la journée. Retenu à la ville plus tard qu’il ne l’avait prévu, Gruner avoua qu’en venant il avait été assailli de pressentiments funestes, et qu’il n’avait respiré librement qu’en retrouvant les siens.

– Nous aussi, dit Anna, nous avons été bien angoissées, mais nous t’avons si instamment recommandé à Dieu, que nous étions sûres qu’il te ramènerait sain et sauf.

– Tout de même, j’ai plus de confiance dans mes braves chiens et dans ma carabine que dans tes prières, ma chère femme ; et pour te prouver qu’il ne faut jamais négliger de sages précautions, je vais fermer soigneusement toutes les issues de la maison et lâcher nos chiens, qui nous garderont mieux que des prières.

Anna soupira, mais elle eut la sagesse de ne pas répondre, et se contenta de faire monter une muette mais ardente supplication vers Celui qui tient les cœurs dans sa main ; il lui semblait triste que, dans un pareil moment, après une semblable délivrance, Gruner pût encore méconnaître l’intervention miséricordieuse de Dieu.

La maison fut soigneusement fermée ; tous les habitants allèrent se coucher et furent bientôt endormis. Ils ne furent donc pas témoins de la scène qui se passa un moment plus tard dans la salle à manger qu’ils venaient de quitter. Un homme sortit en rampant de dessous le canapé ; ses cheveux en désordre, sa barbe hérissée, ses yeux ardents, ses habits déguenillés, lui donnaient un aspect effrayant. Il regarda de tous côtés, tendit l’oreille ; aucun bruit, aucun mouvement ne se fit entendre. Il posa sur la table un grand couteau bien affilé et saisit la Bible laissée à portée. Il l’a considéra avec un respect superstitieux. La clarté de la lune pénétrait par une ouverture du volet et éclairait seule la scène que nous décrivons. L’homme essaya de lire, mais en vain ; il referma le saint volume en restant un moment pensif et irrésolu. Ses yeux lançaient des éclairs, et semblaient tour à tour pleins de colère ou d’attendrissement ; sa main s’avançait vers le couteau qu’il avait posé près de lui. Tout à coup ses traits se détendirent, son regard s’adoucit ; il ouvrit doucement, tout doucement la fenêtre, puis le volet, se retourna, saisit la Bible et se glissa hors de la croisée avec une telle dextérité que les chiens même ne s’en aperçurent pas. L’instant d’après, il sautait par-dessus la palissade et s’enfonçait en pleine forêt.

Quand, le lendemain matin, le forestier et sa famille entrèrent dans la salle à manger, ils furent bien surpris de trouver la fenêtre ouverte et le couteau-poignard sur la table. On parcourut toute la maison, on fit des perquisitions en tous sens sans découvrir un seul objet manquant. Seule la Bible de famille, à laquelle Anna tenait tellement, avait disparu.

Un voleur eut remporté mille objets plutôt qu’un, avant de choisir une Bible. Qui donc avait pu s’introduire dans la maison ? Le mystère ne put être éclairci. Gruner se douta-t-il du danger qu’il avait couru avec les siens ? nul ne le sut ; mais il est certain qu’à partir de ce jour-là, il ne haussa plus les épaules quand sa femme lui parla de l’efficacité de la prière et de la protection que Dieu accorde à ses enfants, et il finit par assister à la lecture biblique quotidienne de la famille.

On n’entendit plus parler du braconnier qui, cela va sans dire, ne mit point ses menaces à exécution ; il avait disparu de la scène de ce monde, pendant que ses anciens complices expiaient leurs méfaits en prison. Les années succédèrent aux années, la famille Gruner continuait à vivre tranquillement, et finit même par oublier cette terrible nuit et le danger imminent dont Dieu l’avait délivrée.

Le duché de Mecklembourg-Schwerin est parsemé d’un grand nombre de lacs de différentes dimensions qui donnent au pays un aspect agréable. Le plus étendu est le lac Muritz qui mesure 4000 mètres de long sur 1200 et 1500 mètres de large. De grandes et épaisses forêts entourent ces étangs, mais il y a peu de villages. Des chaumières isolées rappellent de loin en loin au voyageur qu’il n’est pas dans le désert.

L’année 1813 amena dans ces contrées, d’ordinaire si calmes et solitaires, un bouleversement complet. Les Français, repoussés par les armées coalisées, profitaient des forêts et des lacs pour disputer pied à pied le terrain à leurs ennemis. Les Prussiens résolurent de cerner une de ces forêts et d’en déloger les occupants. L’affaire fut meurtrière et les deux armées laissèrent sur le champ de bataille bien des blessés et des morts. Parmi ceux qui respiraient encore était un officier étendu au bord du lac. Ses camarades, le croyant mort, l’abandonnèrent pour se lancer à nouveau à la poursuite de l’ennemi. Ce malheureux n’était que le garde général Gruner, appelé sous les drapeaux depuis quelque temps.

Une balle l’avait frappé en pleine poitrine. Il gisait seul, sans secours, mourant de soif, et la nuit approchait, quand un pêcheur vint amarrer son bateau tout près du blessé ; il se pencha sur lui, s’assura qu’il respirait encore ; il siffla doucement pour appeler son camarade qui sortit des roseaux avec précaution et, à eux deux, ils transportèrent le blessé dans leur barque. Ils traversèrent ainsi le lac et vinrent aborder près du hameau où habitait le pêcheur.

Le pêcheur et sa femme cédèrent leur lit au mourant ; heureusement ils avaient quelque expérience des soins à donner aux blessés et se mirent en devoir de panser l’officier. Pendant de longues semaines ils eurent peu d’espoir de sauver Gruner ; la fièvre le minait et la blessure ne se refermait pas. Enfin le dévouement de ces braves gens fut couronné de succès : l’officier put quitter son lit et il parlait de retourner chez lui, où sa femme et son enfant étaient bien inquiètes.

Quelle ne fut pas la surprise de Gruner lorsqu’un jour il vit entrer dans sa chambre sa fidèle Anna et sa chère Émilie ! Le pêcheur les avait averties de la maladie si grave du forestier et les avait invitées à venir le rejoindre pour hâter sa convalescence.

Pour comble de délicatesse, le pêcheur et sa femme se retirèrent chez des voisins afin de laisser la famille Gruner savourer à son aise les joies du revoir ; mais ils étaient toujours à proximité quand il s’agissait d’un service à rendre.

Les semaines qui suivirent furent des semaines bénies. Non seulement la santé de Gruner se rétablissait et se fortifiait de jour en jour, mais son cœur s’ouvrait de plus en plus à l’Évangile.

La paix de Dieu était entrée dans son âme ; il avait reconnu son état de pécheur devant Dieu et avait compris aussi que le sang de Christ purifie de tout péché ; en outre il avait fait l’expérience personnelle de la puissance efficace de la prière.

Enfin la convalescence s’acheva, et Gruner songea à rentrer chez lui ; il exprima sa reconnaissance au pêcheur et le pressa beaucoup de lui permettre de le dédommager de toute la peine et de toutes les dépenses qu’il lui avait occasionnées.

– Je ne puis rien accepter, répondit le pêcheur, car c’est moi qui suis votre créancier ; jamais je ne pourrai vous rendre ce que vous avez fait pour moi. En parlant ainsi il sortit d’une armoire un livre dont les feuillets étaient bien usés, et qu’Anna reconnut aussitôt : c’était sa chère Bible, celle qui avait si mystérieusement disparu.

– Vous devinez maintenant ce que je vais vous avouer, reprit le pêcheur ; je suis le braconnier, qui pendant si longtemps ai mis le désordre dans votre pays ; vous aviez capturé mes compagnons et vous les aviez livrés à la justice ; je ne respirais plus que vengeance pendant que vous alliez les conduire à la ville ; j’avais profité de votre absence pour me glisser dans votre maison et me cacher sous le canapé ; je comptais, au milieu de la nuit, vous surprendre dans votre sommeil et vous égorger sans pitié. Pendant que j’attendais l’heure propice à l’accomplissement de mon crime, votre mère et votre femme, inquiètes de votre absence, et redoutant, à juste raison, ma violence et ma haine, prirent cette Bible, lurent à haute voix le Psaume 71, et prièrent. Quand je les entendis exprimer leur confiance en Dieu qui pouvait les garder, puis prier pour les pécheurs, pour ceux qui méditaient de faire le mal, une voix se fit entendre, la voix de ma conscience si longtemps étouffée, même s’il m’en coûtait de renoncer à une vengeance qui me paraissait légitime. Le combat fut rude, mais Dieu avait entendu les supplications de ces pauvres femmes ; il eut pitié de moi. Je saisis le volume sacré et je m’enfuis, non seulement de votre maison, mais de votre région. Je suis venu me réfugier ici ; j’ai lu, relu, médité et finalement compris les leçons contenues dans la Bible. J’ai accepté les vérités de l’Évangile ; je crois en mon Sauveur, dont les mérites ont effacé mes fautes. Ma femme m’a puissamment aidé à changer de vie ; je désire désormais vivre et mourir en chrétien. Reprenez votre précieuse Bible, et conservez-nous toujours une place dans votre souvenir et dans vos prières.

Le premier soir que Gruner rentra dans sa maison, ce fut lui qui, d’une voix émue, lut le Psaume 71 et il s’arrêta avec recueillement sur ce passage : « Mais toi, tu es mon fort refuge. Ma bouche est pleine de ta louange et de ta magnificence, tout le jour » (versets 7 et 8). Puis il ajouta avec ferveur : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Ps. 103. 2).

D’après La Bonne Nouvelle 1958

LA PUISSANCE DE LA PAROLE DE DIEU

« Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4. 12 et 13).

Un jeune chrétien était étudiant dans un collège de Californie. Son professeur et ses condisciples étaient tous incrédules, chose très commune de nos jours.

Seul, ayant l’école entière contre lui, et seulement le Seigneur Jésus pour le défendre, il était exposé au ridicule et au mépris. On le traitait d’insensé, terme que, en réalité, Dieu appliquait à ses persécuteurs : « L’insensé a dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu ». (Ps. 14. 1).

Finalement son professeur, qui ne s’occupait pas du Dieu de la Bible, déclara : « La seule façon de trancher cette question est que l’étudiant chrétien écrive un article pour défendre la Bible, et je choisirai un autre étudiant de la classe pour présenter l’autre côté ». Il choisit évidemment quelqu’un qu’il considérait comme des plus capables de réfuter n’importe quel argument qu’avancerait son adversaire, et qui de plus haïssait la Bible.

La date de la controverse fut fixée. L’étudiant incrédule se prépara avec acharnement pendant que le chrétien cherchait en Dieu la sagesse, selon l’exhortation de Jacques 1. 5 : « Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné ».

Le jour de la controverse arriva enfin. La salle de cours était remplie d’une foule impatiente. Avec un courage tranquille, qui venait de son humble confiance en Dieu, qu’Il l’aiderait, l’étudiant chrétien cita de nombreuses portions de la Bible elle-même.

Puis l’orgueilleux professeur appela fièrement son champion. Un profond silence se fit dans l’auditoire lorsque le prétendu avocat de l’incrédulité s’avança. Avec un calme peu ordinaire, il dit :

« Honorable professeur et condisciples, j’ai pensé qu’il était inutile de mettre par écrit les résultats auxquels je suis arrivé. Je vais donc vous dire oralement à quoi mes recherches ont abouti. En premier lieu, soyez assurés que j’ai passé de nombreuses heures à une étude approfondie de la Bible pour prouver son caractère peu véridique. J’ai cherché diligemment des contradictions possibles, mais n’en ai trouvé aucune. Afin que vous sachiez combien mes recherches ont été soigneuses, je vous dirai que j’ai lu trois fois entièrement le Nouveau Testament et seize fois l’évangile de Jean. Plus je lisais et j’étudiais ce Livre, plus j’étais convaincu qu’il n’était pas d’origine humaine. Les déclarations de la Bible étaient si sublimes et pénétrantes qu’un sentiment de condamnation commença à s’emparer de moi ; il me semblait lire un livre écrit spécialement pour moi. Je fus convaincu ; je compris mon péché et ma folie, et maintenant je crois fermement que la Bible est la Parole de Dieu. Non seulement cela, mais maintenant j’ai accepté Jésus Christ pour mon Sauveur ».

Qui pourra imaginer l’effet produit par la droiture de ces recherches et par cette franche confession ? Peut-on s’étonner que le visage du professeur ait changé de couleur ? L’assistance était consternée et muette d’étonnement. Après un silence pénible, le professeur incrédule, décontenancé, congédia l’auditoire.

D’après La Bonne Nouvelle 1957

NOS ENNEMIS

(Jésus dit) : « Mais moi, je vous dis  : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent » Matthieu 5. 44.

Qui sont nos ennemis dans notre vie ?

Ils peuvent se présenter comme des personnes hostiles qui nous veulent du mal ou qui essaient de nous nuire. Ils peuvent aussi se trouver dans tout ce qui nous empêche de faire des progrès dans notre vie chrétienne, une contrariété, un caractère faible, de mauvaises habitudes. Et Satan s’en sert pour nous attaquer, pour chercher à nous séduire et à nous nuire, en faisant naître des doutes en nous.

Le géant Goliath était un féroce ennemi d’Israël, mais Dieu s’est servi de son attaque pour montrer sa grandeur. Et Il donna à David, un jeune berger qui n’avait aucune expérience de la guerre, la foi pour le vaincre. Ainsi, Dieu donna à son peuple une victoire éclatante, en le délivrant des ennemis qui l’assaillaient et le terrorisaient.

Le combat entre David et Goliath illustre nos luttes contre les « géants » que nous devons vaincre dans notre vie. Ces ennemis nous contraignent à être prudents et sages, et donc à veiller et prier sans cesse, en nous confiant toujours dans la force de Dieu.

Il est possible que les personnes qui veulent vous faire du mal, sans le savoir ou volontairement, vous aient au contraire aidé à vous approcher de Christ, et même à aimer vos ennemis et à bénir Dieu : exactement l’opposé de ce que l’on pourrait penser ! Dieu ne veut pas vous éviter les ennemis : Il veut resplendir dans votre vie à travers les victoires que vous obtenez en vous confiant en Lui.

D’après « Il buon seme » – février 2025

LA MAÎTRISE DE SOI

« L’homme qui ne gouverne pas son esprit est une ville en ruine, sans murailles » (Prov. 25. 28).

Autrefois, les murailles d’une ville avaient une importance capitale  : empêcher l’ennemi d’y pénétrer pour tout détruire et en prendre le contrôle. Une personne qui ne se contrôle pas est comparée à une ville sans murailles  !

Se maîtriser, c’est contenir ou contrôler ses envies, ses émotions, ses passions. La maîtrise de soi concerne tous les domaines de la vie.

Le manque de maîtrise de soi fait malheureusement souvent partie de ces péchés que nous estimons facilement comme acceptables. Nous les tolérons parce que nous les considérons comme inévitables du fait de notre caractère, ou de notre environnement familial. Mais, parce que nous les tolérons, nous nous rendons plus vulnérables pour tomber dans d’autres péchés que nous estimons plus graves (même si chaque péché est grave aux yeux de Dieu). La colère peut par exemple conduire à la brutalité verbale ou physique.

Chacun peut réfléchir aux domaines dans lesquels il manque de cette retenue, à laquelle le chrétien est appelé. Mais souvenons-nous que les croyants ont le secours du Saint Esprit qui leur donne le désir et la capacité de se maîtriser. Nous pouvons progresser uniquement par la puissance de Dieu et l’action du Saint Esprit en nous.

« Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Gal. 5. 22 et 23). Notre responsabilité n’est pas d’essayer par nous-mêmes de nous améliorer, mais de prier Dieu de nous délivrer de ce qui nous rend vulnérables.

D’après La Bonne Semence Décembre 2025

DES YEUX OUVERTS

« Ne crains pas ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux » 2 Rois 6. 16.

Pendant la nuit, l’armée syrienne a entouré la ville de Dothan afin de capturer le prophète Élisée. Quand le serviteur de l’homme de Dieu se réveille, au matin, il voit les armées étrangères tout à l’entour. Il a peur et s’écrie : « Hélas ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » (2 Rois 6. 15).

C’est aussi le cas dans nos vies, lorsque nous nous trouvons soudain face à un énorme problème. Pendant la nuit, pour ainsi dire, nous sommes confrontés à quelque chose qui nous effraie et nous submerge complètement. Alors, nous nous demandons : Que devons-nous faire, maintenant ?

La première chose que fait Élisée, c’est d’encourager son serviteur effrayé : « Ne crains pas ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux ». Nous faisons aussi cette expérience dans les difficultés. Le Seigneur ranime notre courage en nous rappelant les réalités de la foi par sa Parole : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31). « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jean 16. 33).

Deuxièmement, Élisée prie pour son serviteur : « Éternel, je te prie, ouvre ses yeux, afin qu’il voie » (v. 17). Dieu entend sa requête et ouvre les yeux du jeune homme. Il voit maintenant que les montagnes sont pleines de chevaux et de chars de feu tout autour d’Élisée !

C’est comme cela que le Seigneur veut ouvrir les yeux de notre foi dans nos difficultés, afin que nous le reconnaissions, Lui et son aide. Celui qui a toute autorité dans le ciel et sur la terre nous entoure et nous protège tous les jours (Mat. 28. 18 à 20).

D’après « The Good Seed » Février 2025

TRADUCTION DE FEUILLETS (147)

« Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » Michée 6. 8.

LE TEST DE SINCÉRITÉ

Il y avait beaucoup de tricherie dans ma classe. Je n’oublierai jamais les paroles que notre professeur de maths nous a adressées un jour avant de distribuer le texte d’un examen :

– Aujourd’hui, mes amis, vous avez deux épreuves à réussir : la géométrie, la sincérité. Si vous échouez à l’une d’elles, j’espère que ce sera en géométrie. Dans votre vie future, vous aurez plus d’occasions d’appliquer les principes de la sincérité que les théorèmes de la géométrie ».

Nous nous trouvons constamment dans des situations où notre honnêteté est mise à l’épreuve : comment réagissons-nous lorsqu’on nous rend trop de monnaie en faisant nos courses ? Comment remplissons-nous notre déclaration d’impôts ? Que faisons-nous si nous n’avons pas été honnêtes lors d’une conversation et qu’une fausse impression en est résulté ?

Mon professeur avait raison. La conduite morale d’une personne est bien plus importante que son savoir. Mais bien traiter les autres ne suffit pas. Qu’en est-il de notre relation avec Dieu ? Pourrons-nous réussir l’épreuve devant Lui, qui identifie toute malhonnêteté ? Jamais !

Il n’y a qu’un seul chemin : si nous confessons sincèrement nos péchés, Il nous pardonne grâce à l’expiation accomplie par Jésus-Christ sur la croix. Ainsi, notre relation avec Dieu est rétablie. Désormais, avec son aide, nous pouvons mener une vie qui reçoive son approbation.

D’après Näher zu Dir décembre 2025

« La loi de ta bouche vaut mieux pour moi que des milliers d’or et d’argent » Psaume 119. 72.

VERMEER – TRÉSORS MÉCONNUS

Aujourd’hui marque le 350ème anniversaire de l’inhumation du peintre néerlandais Jan Vermeer (1632-1675) dans sa ville natale de Delft. Il est considéré comme l’un des plus importants représentants du Siècle d’or de la peinture baroque néerlandaise.

Le père de Jan Vermeer était marchand d’art. Cependant, on ne sait pratiquement rien de la jeunesse et de la formation de Vermeer. Ce qui est certain, c’est que le jeune peintre était techniquement brillant, un maître de la lumière et du détail. Et qu’il savait raconter des histoires dans ses tableaux, souvent situés dans un salon ou un atelier.

Les contemporains de Vermeer n’ont pas su apprécier à sa juste valeur la qualité et la valeur de ses œuvres. Si ses tableaux ont parfois atteint des prix respectables, leur créateur, Vermeer, est mort pauvre et endetté en 1675. Il n’avait que 43 ans.

Ses tableaux – environ 37 lui sont attribués – valent aujourd’hui une fortune. Quiconque en acquérait un à l’époque possédait sans le savoir un trésor d’une valeur inestimable.

Aujourd’hui, beaucoup pensent la même chose de la Bible. Ils ne réalisent pas le trésor qu’ils laissent prendre la poussière sur leurs étagères. Un trésor dont la connaissance peut les sauver ; un trésor qui aspire à enrichir leur vie. La Parole de Dieu porte le message le plus important de l’univers. L’ignorer serait bien pire que de posséder un Vermeer sans le savoir et de souffrir de la faim. Ignorer la Bible est, en réalité, une erreur fatale. La découvrir est la plus grande et la plus importante découverte de toute une vie !

D’après die gute Saat décembre 2025

« Mais toi, Seigneur, tu me connais, tu me vois et tu sondes mon cœur contre toi-même » Jérémie 12. 3.

« Sachez donc que l’Éternel, votre Dieu, est Dieu, le Dieu fidèle, qui… conserve sa bonté jusqu’à la millième génération envers ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements » Deutéronome 7. 9.

IL ME CONNAÎT

Un petit garçon se tient devant l’entrée d’une des dernières mines de charbon du nord de la France. Il attend patiemment l’arrivée de l’ascenseur avec les mineurs. Finalement, quelqu’un lui demande : « Petit, que fais-tu ici ? » La réponse est simple : « J’attends mon papa ». Mais celui qui pose la question connaît le chaos qui s’ensuit lorsque des dizaines d’hommes au visage sale, coiffés de casques identiques et vêtus de salopettes assorties, sortent de la mine. Alors il dit au garçon : – Ne t’inquiète pas, tu ne reconnaîtras pas ton papa parmi tous ces hommes. – Mais mon papa me connaît ! rétorque le petit garçon. Il savait pertinemment qu’il avait peu de chances de retrouver son père dans la foule. Mais il connaissait son père et il était certain que celui-ci ne manquerait pas de voir son fils.

Notre Dieu voit tout, entend tout et sait tout. Le roi David a dit : « Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève ; tu perçois de loin mes pensées. Tu vois quand je marche et quand je me couche ; tu connais toutes mes voies » (Ps. 139. 2 et 3).

Notre Dieu s’intéresse à chaque détail de notre vie. Il la connaît parfaitement ; et plus encore : Il nous aime. La question est de savoir si, nous aussi, nous Le connaissons et Lui faisons confiance, comme le garçon de l’histoire. Si nous voulons vraiment Le connaître, nous devons lire sa Parole, la Bible. En elle, Il se révèle pleinement. Plus nous en apprendrons sur lui, plus nous Lui ferons confiance et plus nous L’aimerons.

D’après die gute Saat décembre 2025

« Le salut ne se trouve en aucun autre [qu’en Jésus-Christ], car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés » Actes 4. 12.

PRENEZ LES AVERTISSEMENTS AU SÉRIEUX !

Le 26 décembre 2004, un tsunami dévastateur a frappé l’Asie du Sud-Est. Une jeune fille a vu l’eau se retirer soudainement au large de la plage. Se souvenant immédiatement de ce qu’elle avait appris à l’école sur les tsunamis, elle a évalué la situation avec justesse et a alerté les autres. Ce faisant, elle a sauvé des dizaines de personnes des vagues déferlantes.

Ceux qui ont écouté la fillette, malgré son jeune âge et l’océan apparemment calme, ont pu se mettre à l’abri à temps. Croire la fillette, prendre son avertissement au sérieux et fuir immédiatement le désastre, était vital pour survivre. Chaque seconde comptait.

Quelle tragédie pour tous ceux qui n’ont pas pu échapper au tsunami ! Quelle tragédie également pour leurs proches, dont certains souffrent encore aujourd’hui de cette perte !

Mais nous avons tous besoin du salut. La Bible elle-même parle de notre besoin urgent d’être sauvés. Car la plus grande catastrophe qui nous menace est la mort éternelle, c’est-à-dire la séparation d’avec Dieu pour toujours. De même qu’il fallait croire à l’avertissement de la jeune fille pour échapper au tsunami, il faut accepter le message de Jésus-Christ pour être sauvé de l’enfer. Ignorer le message et se complaire dans des illusions ou reporter la décision à plus tard sont une négligence trompeuse et funeste. C’est pourquoi, nous le disons une fois encore : Nous devons être sauvés au nom de Jésus. Dieu ne force personne à être heureux, mais il commande la repentance car Il nous aime et désire que nous soyons heureux avec Lui (voir Act. 17. 30).

D’après die gute Saat décembre 2025

« C’est moi, c’est moi qui vous console. Qui es-tu, que tu craignes un homme qui mourra, et un fils d’homme qui deviendra comme l’herbe, et que tu oublies l’Éternel qui t’a fait, qui a étendu les cieux et fondé la terre ? » Ésaïe 51. 12 et 13.

LA CRAINTE DE L’HOMME, UN PIÈGE POUR LE CHRÉTIEN

La crainte de l’homme est l’une des ruses les plus honteuses par laquelle les hommes sont trompés et privés de la force dont ils ont si grand besoin. Que nous avons besoin de nous rappeler Qui est Dieu ! Le Créateur des cieux et de la terre, c’est Celui qui, un jour, consolera Israël, et Il ne le fait pas moins pour ses bienheureux rachetés aujourd’hui. Quand Il donne du réconfort, également, ce n’est pas seulement pour notre confort, mais pour notre encouragement avec cela ; car Il verse du courage dans l’âme, pour lui permettre de surmonter ses difficultés avec la fermeté de la foi. Ne réagissons-nous pas à cela de manière ferme en contemplant Christ, le Fils de Dieu, maintenant glorifié, après avoir accompli l’œuvre immense de la rédemption ?

Pensons-nous qu’Il est tout, ou pensons-nous que nous sommes quelque chose ? Si nous craignons les hommes, nous sommes trop fiers de nous-mêmes. Comment oserions-nous donner à de simples hommes l’honneur de les craindre ? Cet honneur ne revient qu’à Dieu seul. Les hommes sont souvent hardis en soutenant d’autres hommes comme candidats pour des honneurs politiques, et pourtant, combien ont le courage d’annoncer le nom précieux de Jésus devant des hommes ?

Lors d’une prédication dans la rue, un homme, converti après une vie de course aux honneurs, rappela à ses auditeurs sa vie passée, en disant que, s’il offrait à des hommes de se battre avec lui, il aurait beaucoup de réactions. Mais maintenant, il les défiait pour savoir lequel d’entre eux était réellement courageux. Quel était son défi : – Qui s’avancerait devant des hommes, pour confesser clairement Jésus comme Seigneur ? Il n’y eut que du silence. Les hommes trouvaient que, bien qu’ils n’aient pas peur de se battre contre d’autres hommes, ils craignaient leur opinion sur Lui, s’ils rendaient honneur à Celui qui est seul digne de la crainte et de l’honneur de la part des hommes.

D’après the Lord is near juin 1988 (L.M. Grant)

« Mais Pierre dit : Je ne possède ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne: Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche » Actes 3. 6.

DONNER AU SEIGNEUR SANS RÉSERVE CE QUE NOUS AVONS

« Qu’est-ce que tu as dans ta main ? » (Exode 4. 2). Quelle capacité ou quelle influence Dieu vous a-t-Il donnée ? Voyez si elle ne peut pas être employée pour Lui.

Mon influence est tout à fait insignifiante, dites-vous. Mais il en était ainsi de la verge de Moïse, et voyez ce qu’elle devint dans la main de Moïse !

– Marie, qu’as-tu dans la main ? Seulement un flacon de nard. Une chose petite, bien qu’elle ait coûté une grosse somme. Pourtant l’odeur de ce parfum, répandu sur le Seigneur, s’est conservé au cours des âges, nous rappelant que rien n’est trop précieux pour prouver notre attachement au Seigneur.

– Pauvre veuve, qu’y a-t-il en ta main ? Deux pites, qui font un quadrant. Une chose petite pour le trésor du Seigneur ; pourtant le tintement de ces petites pièces est parvenu jusqu’à nous comme une musique, nous rappelant que rien n’est trop humble pour être accepté par le Seigneur du trésor.

Et la question nous est aussi posée : Qu’as-tu dans ta main ? Non pas : Qu’aimerais-tu ou espères-tu avoir là ? – mais : Qu’as-tu ? Quoi que ce soit, emploie-le pour Dieu, et vois ce qu’Il en fera !

Rien ne recommandera plus l’évangile à ceux autour de nous que l’usage personnel de ceux qui le présentent. Que ce soit le don de bonté, ou seulement une poignée de main de sympathie, employons-le.

Ma main ? Vous pouvez bien l’oublier pendant un moment, car il y a d’autres mains, étendues autrefois pour vous sur le Mont Calvaire ! Et qu’y a-t-il dans tes mains, toi, Fils béni de Dieu ? Des clous de fer ! Le pardon écrit dans le sang ! Car Il a été blessé pour vos transgressions, et frappé pour vos iniquités (cf. És. 53. 6).

Pouvez-vous Lui refuser quelque chose ?

D’après the Lord is near juin 1988

« Ils élevèrent sur lui un grand monceau de pierres, qui est demeuré jusqu’à ce jour. Et l’Éternel revint de l’ardeur de sa colère. C’est pourquoi on a appelé le nom de ce lieu-là la vallée d’Acor, jusqu’à ce jour » Josué 7. 26.

LA DISCIPLINE DE DIEU SUR SES ENFANTS

Ce sont là les derniers mots de ce chapitre très remarquable. Nous apprenons là les principes du gouvernement sage et parfait de Dieu. La grâce sauve le peuple et le fait sortir d’Égypte. Elle le conduit à travers le désert et l’amène dans le bon pays. Mais un peuple, amené ainsi par la grâce à être associé avec Dieu, doit apprendre qu’Il a un gouvernement établi. Sous son autorité, ceux qui l’honorent en s’y soumettant sont bénis, mais là où sa Parole et son autorité sont négligées ou contrariées, et que des sentiers de propre volonté sont choisis, un moment vient où son déplaisir doit être reconnu – un déplaisir causé par la sainteté de son trône. Celui qui a mal agi doit être puni.

Acor, ici, est une bonne illustration de cela. La vallée d’Acor (trouble) fait toujours suite à un tort ou un mal non jugés. Il est heureux quand l’âme juge de la même manière plus tôt, et ainsi se met du côté de Dieu et contre elle-même et ses voies de péché, honorant ainsi Dieu contre soi-même et ses mauvaises voies – honorant Dieu par cela, et évitant la verge qui corrige. Cette Vallée d’Acor illustre ce que la nation traversera bientôt à cause de ses péchés (Osée 2. 15). Cela illustre aussi le principe des voies et les actions de Dieu avec nous maintenant, car les principes du gouvernement de Dieu demeurent les mêmes, malgré la différence de dispensation.

Seigneur, fais-nous marcher doucement, avec prière jour après jour, afin que nous t’honorions par le dévouement et la droiture de cœur envers la révélation de ta vérité et de ton gouvernement.

D’après the Lord is near juin 1988

« Nathanaël lui dit : – Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » Jean 1. 4.

LA CONVERSION DE NATHANAËL

Nous avons parlé de Pierre, Jacques, et Jean et même de Thomas, avec une mention négative comme le disciple qui doutait. Mais Nathanaël ? Qu’était-il comme disciple ? La Bible rapporte très peu de choses à son sujet, principalement un bref récit de son introduction à Jésus au début de l’évangile de Jean. Mais ce court récit donne à Nathanaël une présence physique. Nous identifions sa sincérité, ses doutes, et son ouverture à la vérité.

Voyez, par exemple, sa remarque à un ami du nom de Philippe. Philippe, plein d’enthousiasme au sujet de Jésus, s’était exclamé : Nous avons trouvé celui dont Moïse a écrit dans la loi et les prophètes, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth. Nathanaël n’était pas impressionné. Nazareth n’était pas son idée de la ville d’où le Messie doive venir. Des doutes honnêtes, mais Philippe ne discuta pas. Il conseilla simplement : Viens et vois.

Nathanaël changea bientôt de ton quand il rencontra le Seigneur. Peut-être parce que le Seigneur ne le condamna pas pour ses doutes ou parce qu’Il discerna clairement qu’il était sincère ou parce qu’Il le pénétrait tout à fait. Quoi qu’il en soit, Nathanaël reconnut que Jésus était le Messie attendu, Celui qui seul pouvait répondre à son besoin. Philippe avait appelé Jésus « le fils de Joseph », mais Nathanaël voyait plus clairement. Étonné et joyeux il reconnut Christ comme « le Fils de Dieu… le Roi d’Israël ». Au point de vue spirituel, Nathanaël changea d’uniforme ce jour-là. Ses doutes furent remplacés par les promesses de Dieu ; le vide de son cœur fut remplacé par une nouvelle mission : connaître et suivre le Fils de Dieu.

Y a-t-il des Nathanaël près de nous ?

D’après the Lord is near juin 1988

« J’ai pratiqué le jugement et la justice ; ne m’abandonne pas à mes oppresseurs. Sois le garant de ton serviteur pour son bien ; que les orgueilleux ne m’oppriment pas… Rachète-moi de l’oppression de l’homme et je garderai tes préceptes. Mon zèle m’a dévoré ; car mes oppresseurs ont oublié tes paroles. Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont en grand nombre ; je n’ai point dévié de tes témoignages » Psaume 119. 121, 122, 134, 139 et 157.

LÉGALISME N’EST PAS FOI

Dans ces versets du psaume 119, un croyant pieux crie à Dieu pour la délivrance de l’oppression. Dans le contexte actuel, il soupire pour la liberté spirituelle. Qui, ou qu’est-ce qui nous opprime tellement fort ? N’est-ce pas l’influence du monde, ses idées, ses traditions, son orgueil, les fausses réclamations humaines, des gloires terrestres aveuglantes – autrement dit, de la mondanité sous toutes ses formes ? Ces influences sont vraiment oppressantes et hostiles, corrompent l’esprit même de celui qui est né de nouveau.

Dans plusieurs des versets ci-dessus, la Parole de Dieu est présentée en opposition avec l’oppression. Et en effet, dans le Nouveau Testament le Seigneur Jésus nous dit : « Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira ». Dans une autre occasion, le Seigneur a dit à ses disciples : « Vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » – ce qui indiquait l’effet de la Parole sur notre vie.

Ce qui peut se passer si nous négligeons la Parole, nous pouvons le voir dans l’épître aux Galates, où nous trouvons un exemple instructif de la perte de liberté comme conséquence de ne pas avoir veillé. Leur insistance sur un légalisme extérieur était devenue une oppression.

D’après the Lord is near juin 1988

« Voici, il y a ici plus que Salomon » Matthieu 12. 42.

« Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire » Éphésiens 2. 20.

LE TEMPLE AU TEMPS DE SALOMON – L’ASSEMBLÉE AU TEMPS ACTUEL

Quand nous considérons la grande œuvre de la construction du temple de Salomon, nous sommes impressionnés par une leçon remarquable, et si nous la manquions ce serait une grande perte. L’œuvre était grande, un grand nombre d’ouvriers furent engagés dans les différentes tâches, mais tous contribuèrent à la réalisation du dessein de Dieu.

Maintenant que nous sommes dans la dispensation de la grâce gratuite, le Seigneur a agi continuellement par le moyen d’un grand nombre, accomplissant ainsi son propre dessein formé dans l’éternité passée lointaine. Depuis le jour de la Pentecôte, le Saint Esprit est venu sur la terre, réalisant ces plans et accomplissant ces desseins. Dans ce but, Il demeure dans l’Église, et aussi dans chaque croyant.

Aux jours de Salomon, plusieurs milliers d’ouvriers travaillaient dans les carrières et sur les montagnes, préparant et rassemblant les matériaux, pendant sept années, pour construire et compléter la maison de Dieu. Il y avait partout de l’activité – une activité intense – car l’affaire du roi exigeait de la hâte. Chacun avait son travail, et le sujet de la construction du temple devait être dans toutes les bouches jour et nuit. Puis, quand il fut terminé, il s’ensuivit l’adoration et le service des sacrificateurs, là aussi tout à fait selon le projet divin.

Ayant tout cela à l’esprit, nous pouvons à nouveau relire Éphésiens 2. 20 et 21, et en faire l’application, en nous demandant qui a une telle haute tâche dans ce temps de la grâce : Y a-t-il parmi nous une activité équivalente ? Que chacun de nous considère sa vie : Est-elle employée pour Christ, ses intérêts et son service ? Et faisons cela en vue de notre fin dernière dans l’éternité à venir.

D’après the Lord is near juin 1988

« Jésus leur dit : – En vérité, en vérité, je vous dis : Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le véritable pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » Jean 6. 32 et 33.

LE VRAI PAIN DE DIEU

« C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger » (Ex. 16. 15) : Ce sont les paroles qui vinrent aux oreilles du peuple de Dieu d’autrefois dans le désert de Sin – une image de ce qu’est le monde pour les croyants du Nouveau Testament.

Ce pain était la provision de Dieu pour leurs besoins. Ils avaient fui de l’Égypte, et maintenant ils ressentaient leurs besoins sur le chemin du bon héritage où Dieu les conduisait. Ils avaient besoin de nourriture.

Aussi Dieu leur donna la manne. Or, la manne n’est que le type de la nourriture véritable pour notre âme, que nous avons en Jésus, tandis que le Saint Esprit nous conduit au travers de ce monde, dans notre cheminement vers le ciel. Le chapitre six de l’évangile de Jean est un bel exposé de cette grande vérité. Dieu envoyait la nourriture chaque jour. Les Israélites devaient la récolter un matin après l’autre. Quelle leçon pour nous ! La nourriture récoltée hier, les expériences de hier, la jouissance de Christ hier, le vrai pain du ciel, ne suffiront pas pour aujourd’hui. Le pain doit être récolté chaque jour. La Personne de Christ recherchée et appréciée chaque jour devient pour nous « le pain des puissants » (Ps. 78. 25). Cela nous donnera santé et force pour ce jour-ci, et nous rendra forts pour la marche. Oh ! Qu’il y ait exercice de cœur et faim pour ce pain, pour le ministère de Christ, précieux et céleste pour notre cœur par l’Esprit, dans le chemin du désert !

D’après the Lord is near juin 1988

« Je vous dis qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » Luc 15. 7.

LE REPENTIR EST NÉCESSAIRE POUR LE PARDON

Qu’il est triste que de nombreuses personnes préfèrent se ranger avec les quatre-vingt-dix-neuf qui n’ont pas besoin de se repentir ! Bien décents, bien honnêtes, assez bons citoyens, ils ne considèrent pas leurs manquements et leurs fautes comme ayant beaucoup d’importance. Ils admettront qu’ils ne sont pas parfaits, mais qu’ils ne sont pas moins parfaits que les autres gens, et en conséquence ne voient pas qu’il soit urgent pour eux de se repentir. Mais le moindre péché est une offense grave contre Dieu, et exige d’être jugé sévèrement et sans indulgence. Si les péchés de quelqu’un ne sont pas pardonnés, il est perdu, coupable, et sous la colère de Dieu ; Qu’ils sont nombreux, ceux qui sont dans cette condition et ne s’en rendent pas compte !

Sans la repentance, ils ne peuvent pas être pardonnés. C’est le pécheur pardonné qui a une raison d’être profondément reconnaissant ; et seul le pécheur repentant est une raison pour qu’il y ait de la joie dans le ciel.

Quand le pharisien et le publicain se rendirent dans le temple pour prier, le pharisien remerciait Dieu de ce qu’il n’était pas comme les autres hommes. Qu’une telle prière est odieuse pour un Dieu de vérité ! Le publicain, d’autre part, était courbé dans la repentance devant Dieu, plaidant pour la miséricorde. Le pharisien n’était certainement pas meilleur que le publicain, mais il choisissait de ne pas tenir compte de ses péchés – ou de les couvrir par un vernis de religion de propre-justice. Il en résulta que le pharisien fut laissé dans son état de mort de propre-satisfaction, tandis qu’il y eut de la joie au ciel à cause de la justification du pécheur ayant confessé son état (Luc 18. 10 à 14).

La repentance, une confession honnête des péchés devant Dieu, se joint normalement à la foi : la confiance simple et honnête de l’âme dans la Personne bénie du Seigneur Jésus Christ. Cela résulte en une grande joie dans le ciel.

D’après the Lord is near juin 1988 (L.M. Grant)

« Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu : je serai exalté parmi les nations, je serai exalté sur la terre » Psaume 46. 10.

FAIRE ENTIÈREMENT CONFIANCE À DIEU

La foi qui s’appuie sur Dieu peut ne pas s’exprimer en action ; au contraire, il peut y avoir une attente passive – qui est tout autant le résultat de la foi, et peut-être même plus remarquable. Nous nous souvenons bien de deux occasions où les paroles d’Ésaïe 30. 15 eurent un pouvoir et un charme particulier : « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force ». David, au psaume 3, est un bel exemple de cela. Nous le voyons comme un saint de Dieu, entouré par les circonstances les plus contraires, qui semblaient exiger des mesures des plus importantes afin de pouvoir sortir de cette position périlleuse, nous le voyons parfaitement tranquille, parce qu’il dépendait uniquement de la main invisible, qui peut attendre avant d’intervenir, mais sur laquelle la foi met sa confiance.

L’agitation n’est que trop commune. Dans des temps de tension et de perplexité, la chose qui nous paraît la plus normale, c’est de s’en sortir ! Mais quelle confiance avait David quand, avec une nation révoltée, et un usurpateur sur le trône, il se coucha et dormait, après avoir remis sa cause à Dieu. Car, dit-il « L’Éternel me soutient ».

Il y a aussi des périodes où la charge peut être trop lourde pour une prière audible, et où un gémissement devant Dieu est tout ce qu’on peut émettre ; mais alors il y a la conscience que « Il sait ». Et en cela le cœur trouve du repos. « Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu ». Cela assure l’âme de son intérêt plein d’amour et de son désir de prendre notre cause en mains au bon moment. Être tranquille implique certainement un esprit de confiance entière en Dieu.

D’après the Lord is near juin 1988

« Si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’ouvrage de chacun sera mis en évidence » 1 Corinthiens 3. 12 et 13.

LA RÉVÉLATION DE TOUTES CHOSES AU DERNIER JOUR

Le contraste saisissant entre les chapitres 18 et 19 de la Genèse est destiné par Dieu à manifester les œuvres d’Abraham et celles de Lot. Tous deux sont des croyants, édifiant sur le fondement, qui est l’Éternel. Mais pour Abraham, le chapitre 18 est un récit d’or, d’argent et de pierres précieuses, tandis que le chapitre 19 n’énumère rien que du bois, du foin et du chaume pour Lot.

Pour Abraham, il y a la vie : « Sara, ta femme, aura un fils » (Gen. 18. 10). Pour Lot, il y a la mort : « Et la femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel ». Tandis qu’il est annoncé un grand gain à Abraham, qui deviendra « père d’une multitude de nations » (ch. 17. 5), la mesure de Lot est une grande perte, comme le lui disent les anges : « Nous allons détruire ce lieu ». D’une part, l’ordre et l’obéissance deviennent la portion de la maison d’Abraham : « Car… je sais qu’il commandera à ses fils de garder la voie de l’Éternel » (Gen. 18. 19). D’autre part, la famille de Lot est en déroute et en désobéissance lorsqu’il marchande pour une indulgence charnelle devant le danger : ses gendres non croyants voient son annonce comme une plaisanterie, sa femme ne se soucie pas plus de son passé que de son avenir, et ses filles créent des nations d’incrédules par leur projet incestueux.

Peut-être que le début de chaque chapitre montre le contraste le plus révélateur de tous. Alors qu’Abraham se reposait, le Seigneur de la vie Lui-même lui rendit visite avec une douce communion. Alors que Lot travaillait – et être assis à la porte était un poste pénible, comme cela est indiqué en Deutéronome 21. 19 à 21 – deux messagers vinrent lui donner un message de jugement et de perte : Pour Abraham c’était un temps de grande bénédiction, quand l’Éternel considérait son or, son argent, et ses pierres précieuses. Pour Lot, c’était une période de grand chagrin quand son bois, son herbe et sa paille partirent en fumée avec Sodome.

D’après the Lord is near juin 1988

ENTRE LES RAILS

« Tiens ! qu’est-ce que c’est ? »

Un train s’arrêtait dans une petite gare de campagne et trois turbulents jeunes gens entraient dan la voiture, riant et plaisantant bruyamment.

En prenant place sur la banquette, ils s’emparèrent d’une petite Bible restée là, et la regardèrent avec étonnement. Ils n’étaient pourtant pas seuls dans le compartiment. Un jeune soldat, Georges G., rentrait à la caserne pour y rejoindre son bataillon après une courte permission. Il avait lu pendant une heure dans sa Bible, et l’avait posée là, pendant qu’il regardait par la vitre voisine le va-et-vient de la petite gare. Le train se remit en marche à travers les vergers.

« Jette-moi ça par la fenêtre ! » s’écria l’un des garçons.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Avant même que Georges pût s’en rendre compte, et mettre son trésor en lieu sûr, le livre avait disparu. Le retrouver, il ne pouvait en être question.

Georges se mit-il en colère ? Non. Georges était un soldat pieux. Autrefois un acte pareil l’eût mis dans une violente colère. Mais maintenant il avait appris que celui qui veut suivre Jésus doit être « doux et humble de cœur ». Ainsi il supporta sa perte sans murmurer, bien que ait été un grand chagrin pour lui. Sa Bible ne lui avait-elle pas appris à connaître son Sauveur, à L’aimer et à Le servir ?

Et les trois gaillards continuaient à rire et à plaisanter, ne se doutant même pas quel profond chagrin ils avaient infligé à leur compagnon de voyage. Que le cœur naturel de l’homme est donc méchant, léger et insouciant !

Quand Georges parvint à destination, il raconta à un ami ce qui lui était arrivé, et celui-ci le plaignit de tout son cœur. Mais cela ne lui rendait pourtant pas le livre qui était son guide, son réconfort, son conseiller.

Maintenant retournons en arrière, sur la voie du chemin de fer, et voyons ce que cette précieuse Bible est devenue. Elle est là, tombée entre les rails, juste à l’endroit où un étroit sentier traverse les voies pour conduire dans les champs. Un jeune homme le suit, plongé dans ses pensées.

« Qu’est-ce que c’est ? » se dit-il et, traversant les rails, il se penche pour ramasser le livre. Celui-ci était ouvert au Psaume premier, et tout étonné par cette trouvaille, il commença à lire.

Que de souvenirs s’éveillèrent en lui à cette lecture ! Il y avait au moins dix ans qu’il n’avait plus ouvert une Bible. Depuis lors il avait marché « dans le conseil des méchants » et s’était « assis au siège des moqueurs », et certes n’avait pas eu « son plaisir en la loi de l’Éternel ».

Quand il lut le verset quatre « ils sont comme la balle que le vent chasse », ces quelques mots le frappèrent comme un glaive. N’était-il pas, lui, André J…, comme la balle que le vent chasse ? Ne s’était-il pas éloigné de Dieu, pour suivre son propre chemin ? Une angoisse profonde le saisit, et là, en plein champ, il se mit à genoux – n’était-il pas tout seul ? il reconnut son état misérable devant Dieu, Le supplia d’avoir pitié de lui, pauvre pécheur, et de lui accorder son pardon. Et le Seigneur, qui est amour et plein de grâce, répondit à ce cœur angoissé et lui donna la certitude de son salut. En cet instant, il y eut de la joie devant les anges de Dieu parce qu’un pécheur était venu à la repentance.

Débordant d’une profonde joie, André se releva et continua son chemin. Il avait trouvé la paix, et portait dans sa poche un trésor précieux. Arrivé à la maison, il prit le volume, et en lut page après page jusque tard dans la nuit.

« Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert » (Ps. 32. 1). « Éternel, ta bonté est dans les cieux, ta fidélité atteint jusqu’aux nues… Car par devers toi est la source de la vie, en ta lumière, nous verrons la lumière » (Ps. 36. 5 et 9). Les paroles divines pénétraient en lui, l’inondant d’une félicité telle qu’il n’aurait jamais cru qu’elle pût exister.

Mais en feuilletant cette Bible, André trouva aussi le nom et l’adresse de Georges ! Naturellement il devait la rendre à son propriétaire ! Il s’assit donc devant une page blanche et écrivit à Georges que ce qui avait été une perte pour lui, Georges, était devenu un gain éternel pour son âme, à lui, André, car maintenant, grâce à sa trouvaille, il connaissait son Sauveur qui avait pardonné ses péchés et rendu son cœur heureux.

Vous pouvez vous imaginer quelle joie ce fut pour Georges, peu de jours après son aventure dans le train, de recevoir par la poste un paquet dans lequel il trouva sa précieuse Bible accompagnée d’une longue lettre d’un ami inconnu, lui racontant quelle bénédiction lui avait apportée la Bible trouvée.

Et vous, garçons et fillettes, qui lisez chaque jour quelque portion de l’Écriture Sainte, avez-vous saisi qu’elle est la Parole de Dieu, vivante et opérante, qui vous met en relation directe avec Jésus, votre Sauveur, et que Lui-même vous dit : « Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5. 39). Oui, prenez donc à cœur la Parole et recevez par elle le pardon de Dieu et la vie éternelle.

D’après La Bonne Nouvelle 1955

COMMENT ÉLISABETH MIT EN PRATIQUE CE QU’ELLE AVAIT ENTENDU

Dans une école missionnaire du centre de l’Afrique, Mlle Fellow racontait à ses jeunes élèves l’histoire d’André trouvant son frère Simon Pierre et l’amenant à Jésus. Une petite orpheline aux yeux brillants suivait la leçon avec une attention particulière ce matin-là, buvant en quelque sorte les paroles de sa maîtresse.

Au début, quand elle était arrivée à l’école, elle avait eu un peu peur de la dame missionnaire, mais lorsque celle-ci eut gagné sa confiance, elle avait écouté attentivement l’Évangile et avait été la première à accepter le Seigneur Jésus pour son Sauveur. Elle avait été baptisée et avait reçu le nouveau nom d’Élisabeth. Le matin suivant Élisabeth n’était pas à sa place habituelle pour suivre la leçon. C’était la première fois, depuis l’ouverture de l’école, qu’elle manquait une classe, et Mlle Fellow se demandait ce qui avait pu se passer.

Le soir arriva, et Élisabeth n’apparaissait toujours pas. Le matin suivant sa place était toujours vide. Les jours s’écoulèrent et son siège demeurait vacant ; on n’avait pas non plus de nouvelles d’elle dans le village. Du reste, personne ne s’inquiétait d’elle, car elle n’avait qu’un parent éloigné et peu d’amis. Mlle Fellow cependant se couchait chaque soir avec un poids sur le cœur, car elle s’était beaucoup attachée à la petite fille abandonnée, dont le témoignage jusqu’alors avait été si loyal et si clair. Peu à peu, en priant, l’assurance lui vint que Dieu veillait sur son enfant et la protégeait.

Un jour, trois semaines après la disparition d’Élisabeth, la leçon du matin fut troublée par le son de voix d’enfants et le bruit de pieds nus sur le sol brûlé du soleil, en dehors de l’école. Avant que Mlle Fellow eût eu le temps d’aller voir ce que c’était, une paire de bras bruns entourèrent son cou et Élisabeth se serra contre elle.

Avec un effort la maîtresse domina l’émotion qui l’avait saisie, et d’une main ferme repoussa un peu la fillette.

– Je suis très heureuse que tu sois de retour, Élisabeth, mais tu as très, très mal agi en t’enfuyant de l’école.

– Oh ! maîtresse, sanglota l’enfant, je suis seulement allée chercher un cadeau pour vous et pour le Seigneur Jésus. Venez avec moi, maîtresse.

Mlle Fellow la suivit et trouva dehors onze fillettes sales, à moitié nues, l’air affamé, qui se serraient l’une contre l’autre comme un troupeau de brebis effrayées.

– Mais, Élisabeth, d’où viennent-elles ?

– Des montagnes, maîtresse, gémit l’enfant. Je voulais être comme André et amener quelqu’un d’autre au Seigneur Jésus – et vous faire une surprise, mais je suis bien triste de vous avoir fâchée.

Pour toute réponse Mlle Fellow prit la fillette dans ses bras et l’embrassa tendrement en signe de pardon.

Plus d’une fois, pendant sa carrière missionnaire, elle se rappela le premier essai d’Élisabeth pour amener des âmes au Seigneur Jésus, car parmi ces onze premières jeunes filles, plusieurs devinrent à leur tour d’excellentes institutrices missionnaires. Et souvent son cœur s’attristait en pensant combien peu de chrétiens dans nos pays pourtant si privilégiés, possèdent le zèle et l’amour qui avaient poussé la petite orpheline à supporter tant de peines et de fatigues pour être un « André ».

D’après La Bonne Nouvelle 1955

L’ÉCOLE DU DIMANCHE À LA MAISON

Un dimanche matin où la pluie tombait à torrents, une petite fille se tenait à la fenêtre, regardant au dehors d’un air consterné : elle avait peur de ne pas pouvoir aller à l’école du dimanche si la pluie ne s’arrêtait pas de tomber.

La fillette avait appris à aimer le Sauveur et savait que ses péchés avaient été lavés dans son précieux sang. Sa maman était une chrétienne, et toutes deux, la mère et la fille, étaient un grand réconfort l’une pour l’autre. Le père n’était pas converti, mais comme il aimait profondément sa femme et sa fillette, il les laissait tout à fait libres d’aller aux réunions.

Ce fut lui qui dit à l’enfant déçue que, par ce dimanche si pluvieux, elle ne pourrait pas sortir, puis il ajouta :

– Et si nous avions, toi et moi, l’école du dimanche à la maison ?

– Alors, répondit-elle, tu seras le moniteur et moi je serai ton petit groupe.

Et, consolée, elle se leva aussitôt pour aller chercher sa Bible et deux cantiques, mit deux chaises en face l’une de l’autre et dit :

– Maintenant, papa, l’école est prête.

– Mais que dois-je faire ? demanda-t-il en s’asseyant en face de sa petite élève.

– Eh bien, tu commences par indiquer un cantique.

– Mais, ma chère enfant, je ne connais aucun de ces cantiques et encore moins la mélodie.

– Alors peut-être, dit-elle, tu me laisseras indiquer un cantique, je le chanterai et tu m’aideras.

La fillette trouva bientôt l’un de ses cantiques favoris qui parlait du Seigneur Jésus descendu du ciel pour chercher et sauver les hommes perdus, et comment Il donna sa vie sur la croix pour laver leurs péchés. Elle se mit à chanter de sa douce voix enfantine, et les paroles du cantique pénétraient avec puissance dans le cœur du père ; mais lui, il ne pouvait chanter, quelque chose dans sa gorge l’étouffait et il ne savait comment retenir ses larmes. Ah ! il ne se doutait pas à quoi il s’était engagé en offrant de faire l’école du dimanche… et aussitôt le cantique fini, il se prépara à sortir.

– Papa, ce n’est pas encore fini, dit la fillette.

– Il me semble que nous en avons assez pour aujourd’hui, dit-il en se rasseyant. Que devons-nous faire encore ?

– Papa, tu dois prier.

– Mon enfant, cela m’est impossible, dit-il.

– Mais, papa, nous prions toujours après le cantique, plaida-t-elle, en regardant son père d’un air suppliant.

Une grande lutte agitait le cœur du père, mais ce cœur avait déjà été adouci par les paroles du cantique – et que devait-il faire ? Manquer de parole à son enfant ou lui céder ? Alors il ne put résister au visage suppliant de la fillette et se mit à genoux, mais le cœur trop plein pour des paroles. Voyant qu’il ne disait rien, elle le poussa du coude et dit :

– Prie, papa.

Il ne put alors y tenir davantage et éclata en sanglots. Mais à ce moment-là, la porte s’ouvrit doucement ; c’était sa femme qui, depuis des années, priait pour lui. Elle s’agenouilla aussitôt à ses côtés et s’unit à lui dans une ardente prière. Dieu qui a commandé que la lumière brillât dans les ténèbres éclaira ce cœur endurci… et il fut sauvé.

Que de fois, dans la suite, ils remercièrent pour ce dimanche de pluie qui avait eu des résultats tellement bénis.

Le Seigneur est patient, « ne voulant pas qu’aucun périsse mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3. 9).

D’après La Bonne Nouvelle 1954