LE CHOIX D’UNE CARRIÈRE
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«Ils habitaient là, auprès du roi, pour ses travaux». 1 Chron. 4. 23
Avec le «choix» d’une épouse, il n’y a pas dans la vie terrestre du jeune croyant, de plus grande décision que le «choix» d’une carrière. Les tâches qu’il aura ainsi à accomplir rempliront la plus grande partie de son existence ici-bas ; petit à petit sa personnalité en sera fortement marquée ; et qui plus est, de cette carrière dépendra beaucoup la sphère de son influence pour le bien ou pour le mal, pour Dieu ou pour le monde, sur ceux qui le côtoieront jour après jour.
Mais s’agit-il vraiment d’un «choix» ? Comme quelqu’un l’a dit : «L’homme du monde peut choisir une carrière ; le chrétien répond à un appel divin». Car enfin, si le Seigneur nous laisse ici-bas après notre conversion, n’est-ce pas pour que «ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité ?» (2 Cor. 5. 15). Bien plus ; sachant que nous avons un Père qui s’intéresse à chaque détail de notre vie, nous avons le privilège de Lui faire confiance dans cette décision capitale, afin de faire Sa volonté dans les bonnes œuvres «préparées à l’avance afin que nous marchions en elles» (Eph. 2. 10). Ce sera peut-être une occupation beaucoup plus modeste que nous n’imaginions, mais où le Seigneur sait que nous serons mieux à même de Le glorifier.
D’où vient donc que beaucoup ne se sont en somme jamais grandement préoccupés de la chose, se laissant aller au gré des circonstances adverses ou favorables qui les ont amenés à la situation qu’ils occupent maintenant ? Sans doute la providence de Dieu n’abandonne-t-elle pas les siens ; et à leur insu bien souvent les guide. C’est ce que le Psaume 32. 9, appelle être conduit par «la bride et le mors». Mais le vrai moyen n’est-il pas celui-ci : «Je t’instruirai et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher : je te conseillerai ayant mon œil sur toi» ? (v. 8). Communion bénie de l’enfant avec son Père, du disciple avec son Maître, du racheté avec son Seigneur.
Mais cela implique un travail de cœur, des moments d’intimité avec Lui, avant que le choix ne soit fait. Et c’est là que bien souvent nous manquons. Le point fondamental est d’avoir affaire avec le Seigneur, dans un vrai jugement de nous-mêmes, pour qu’Il nous fasse comprendre Sa volonté ; de prendre le temps d’être à Ses pieds, Sa Parole en mains, «d’habiter» près de Lui pour qu’Il puisse nous parler. Et si nous avons vraiment le désir de nous engager dans la carrière que Lui a en vue pour nous, nous pouvons être assurés qu’Il nous la montrera. «Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie» (Jean 8. 12). C’est une promesse positive, à… celui qui Le suit : voilà la condition !
Une révélation subite va-t-elle nous illuminer pour toujours ? Non, ce n’est presque jamais ainsi que le Seigneur procède : Il conduit les siens pas à pas. L’essentiel est de ne pas faire un pas sans Lui et de ne pas refuser de faire le pas qu’Il nous enseigne maintenant. Ne croyons pas non plus qu’Il va nous montrer Sa pensée, si c’est seulement dans de grandes décisions que nous la recherchons, allant notre propre chemin dans les détails de la vie. Non, mais si, habituellement, nous avons affaire avec Lui pour chaque pas de la route, nous pouvons être sûrs qu’aux grandes décisions Il nous fera réaliser la vraie dépendance qui l’honore.
Une difficulté, mais un avantage aussi, est que ces décisions ont pratiquement place au début du chemin du jeune croyant, alors que l’expérience de la vie et la connaissance de lui-même lui font grandement défaut. C’est alors qu’on éprouve tout le prix de parents croyants avec lesquels on puisse librement s’entretenir de ces choses. Les conseils d’amis chrétiens sages et expérimentés ont aussi toute leur place. On peut bien dire qu’il ne saurait y avoir de bénédiction dans une carrière – ou dans un mariage – où l’on est entré en opposition à ses parents, si ceux-ci connaissent et aiment le Seigneur Jésus. Nous pouvons être certains que si parents et enfants se tiennent dans Sa lumière, Il ne leur montrera pas des chemins différents. Sans doute, souvent la conviction n’est pas immédiate car le Seigneur veut précisément que nous nous tenions constamment devant Lui ; mais elle viendra, soyons-en sûrs, à Son heure et selon Sa sagesse.
Pour plusieurs, le chemin est facilité, surtout à la campagne, en suivant la même carrière que leur père. C’est une chose à mûrement peser de ne pas le faire, quand les circonstances s’y prêtent, mais là encore un travail de cœur devant le Seigneur est tout aussi nécessaire, afin d’être «bien assurés» de la volonté de Dieu.
Et souvenons-nous toujours que nous sommes laissés ici-bas non pas pour nous-mêmes, mais pour le Seigneur. La décision prise importe pour nous ; elle importe aussi pour Lui, pouvons-nous dire ; elle importe pour les autres ; elle importe pour cette vie et pour toute l’éternité. Etre à la place qu’Il veut ; en avoir conscience ; quand les difficultés viennent – et elles viendront inévitablement dans toutes les carrières – avoir le sentiment intérieur qu’elles sont des épreuves de la foi et non un châtiment pour avoir suivi avec légèreté son propre chemin, quelle stabilité paisible cela donne !
Et si l’un ou l’autre, déjà engagé, peut-être à la légère, dans un métier, des études ou autre occupation, avait le sentiment de n’être pas là où le Seigneur l’aurait voulu, il peut certainement avoir affaire avec Lui pour qu’Il lui montre le «vrai chemin» (Néh. 8. 21). Il ne faut toutefois pas trop facilement penser que les choses seront plus aisées, justement dans une autre carrière que celle choisie ; 1 Cor. 7. 20 («Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle il était quand il a été appelé») garde toute sa valeur, quoique s’adressant plutôt aux adultes convertis du monde qu’aux enfants de parents chrétiens. Mais si parents et enfants, après avoir ensemble mûri les choses devant le Seigneur, arrivent à la conclusion d’une erreur initiale, celle-ci peut, dans une vraie dépendance et par Sa grâce, être réparée (Ce qui n’est, par contre, plus possible dans le mariage ! D’où l’extrême importance des «décisions» qui s’y rapportent).
Dans toute carrière où le Seigneur nous aura conduits, l’essentiel ne sera pas tant ce que nous ferons, que la manière dont nous le ferons. Il est des carrières dites «spirituelles», dans le service du Seigneur au pays ou à l’étranger, où le danger existe de se rechercher soi-même et de faire sa propre volonté, autant que dans une carrière toute de devoirs et de responsabilités purement matériels ; et pourtant, dans l’une et l’autre, chaque chose peut être faite avec et pour Lui.
N’oublions cependant jamais qu’au début, comme dans la suite de la vie, Dieu peut avoir la volonté de nous appeler plus directement à Son service. Nous voyons dans les Evangiles et les Actes qu’en général le Seigneur n’a pas appelé à être «pêcheurs d’hommes» (Matthieu 4. 19) ceux qui n’avaient aucune expérience de la vie. C’est de leur travail quotidien – pêcheurs, médecin, percepteur d’impôts – qu’Il les a pris. Il y a une discipline du travail, une expérience pratique des choses et des hommes, qui manquera presque toujours à ceux qui n’ont jamais, au moins durant quelques années, «gagné leur vie». «Il a humilié leur cœur par le travail», nous dit le Psaume 107. 12 ; cela fait réfléchir.
Employer les dernières années de sa vie «à l’œuvre du Seigneur» est un grand privilège ; mais il n’en reste pas moins que la Parole nous montre des hommes appelés à ce service dans la force de l’âge, ou dès leur jeunesse ; si le Seigneur désirait que l’un de nous soit de ceux-là, refuserait-il ?
«Cherchez premièrement le royaume de Dieu» (Matthieu 6. 33). Quels motifs nous décideront-ils dans notre «choix» ? «Et toi, tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche pas» (Jér. 45. 5). «Permets-moi premièrement…» (Luc 9. 59), disait un de ceux que le Seigneur appelait à Le suivre. Y a-t-il des choses que nous recherchons avant Ses intérêts ? Hélas ! nous oublions souvent que «nul ne peut servir deux maîtres» (Matthieu 6. 24). Cela ne veut pas dire encore une fois que notre carrière terrestre ne puisse être remplie de devoirs et responsabilités dans les choses purement matérielles : mais c’est la manière dont nous remplirons les tâches matérielles qui montrera les mobiles secrets de notre cœur.
«Ils habitaient là auprès du roi» ; que le Seigneur nous donne de le réaliser chaque jour de notre vie, au début comme au long de la vie ; alors nous serons à Sa disposition pour «Ses travaux», et au jour de la gloire Il pourra nous dire : «Tu as été fidèle en peu de chose, entre dans la joie de ton Maître» (Matthieu 25. 21).
D’après Feuille «Aux Jeunes» n°57
G. André
TU NE SERAS PAS ATTEINT
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Tirés de CD Vieilles histoires, Jeunes oreilles. B Durst.
Editeurs : Bibles et Publications Chrétiennes (http://www.labonnesemence.com)
et Editions Bibles et Littérature Chrétienne (http://www.eblc.ch).
LES ANCIENS
PRENDRE SOIN DU TROUPEAU DE DIEU
Que le Seigneur veuille bénir la lecture de cet article rédigé à partir de notes prises lors de réunions d’étude et complétées à l’aide de divers commentaires de la Parole de Dieu.
Nous vivons dans un temps où l’autorité manque beaucoup dans le monde, les familles et l’assemblée. 1 Tim. 3. 5 nous dit clairement ceci : « Si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’assemblée de Dieu ? ». La vie de l’assemblée est ainsi intimement liée à celle de chacune des familles des croyants du rassemblement local. Veillons donc à ce que le Seigneur soit honoré dans nos foyers et soyons soumis aux anciens que Lui-même a établis pour prendre soin de son assemblée qu’il a aimée et pour laquelle il « s’est livré lui-même… afin qu’il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole, afin qu’il se présente l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle soit sainte et irréprochable » (Eph. 5. 25 à 27).
Dons et charges :
Les termes d’ancien et de surveillant désignent les mêmes personnes ; ils sont employés indifféremment dans la Parole (Act. 20. 17, 28) ; Tite 1. 5, 7). La charge de l’ancien consiste à «faire paître» le troupeau, à le «surveiller», à veiller sur lui comme un berger. Cette fonction est locale ; elle s’exerce dans une assemblée donnée. Le frère qui exerce cette charge dans une assemblée ne l’exerce pas dans une autre.
Un don est différent d’une charge : il est pour le Corps tout entier, pour son édification, où que nous en trouvions l’expression, là où la Table est dressée sur le terrain de l’unité du corps de Christ. Le don provient directement du Seigneur (Eph. 4. 8) et de l’Esprit, «distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît» (1 Cor. 12. 11). Celui qui le reçoit est responsable de l’exercer pour le bien de tous, dans la dépendance du Seigneur.
Ces dons de l’Esprit – ou dons de Christ – (prophète, pasteur, docteur, évangéliste…) se manifestent au sein de l’assemblée locale, mais aussi dans toutes les assemblées où le Seigneur peut appeler son serviteur à séjourner. Ils sont accordés à l’assemblée pour son édification. Ils concernent le ministère de la Parole et sont «en vue du perfectionnement des saints» (Eph. 4. 12).
Les surveillants peuvent très bien, si le Seigneur le juge bon, avoir un don valable pour l’ensemble de l’Église. C’est peut être l’exception, mais il ne faut pas l’exclure. Si un frère, qui est un ancien dans une assemblée, se déplace, il n’est plus un ancien dans une autre assemblée. Il a un poids moral, il est respecté par les frères au milieu desquels il se trouve, mais il n’est ancien que dans l’assemblée locale à laquelle il se rattache. C’est là qu’il exerce sa charge, comme c’est le cas pour l’autre charge dont la Parole parle, celle de serviteur (ou diacre). Serviteurs ou servantes (diacres ou diaconesses) travaillent dans le cadre de l’assemblée locale et pour son bien.
Un ancien ayant reçu un don peut l’exercer dans une autre assemblée. Les saints sont appelés à reconnaître l’autorité morale de surveillant localement ; mais s’il a reçu en même temps, par exemple, un don d’évangéliste, il peut l’exercer bien au-delà des limites de son assemblée locale. Nous trouvons l’exemple d’Étienne et de Philippe dans le livre des Actes. Ils ont été des diacres et ensuite des évangélistes.
Une confusion dans la chrétienté :
Peu à peu, dans la chrétienté, les charges de surveillants, de dirigeants, de conducteurs ont été confondues avec les dons. La distinction est importante. Les dons spirituels sont nécessaires à l’édification et à la nourriture du corps de Christ, tandis que les serviteurs le sont pour le bon fonctionnement d’un rassemblement local.
On a attribué à des personnes, peu à peu revêtues de caractères particuliers, des distinctions spéciales, constituant autant d’institutions diverses ; mais tout cela est d’origine humaine, et non spirituelle. Ces distinctions n’étaient pas conformes à la Parole ; pourtant, ces personnes ont été chargées de responsabilités à des degrés divers et ont formé une hiérarchie, qui est devenue quelque chose d’essentiel, de fondamental, dans certaines églises. Cette hiérarchie a été chargée de tout ce qui était en rapport avec la maison de Dieu. On a placé sur de telles personnes, à la fois comme un privilège, et comme un objet de respect – de vénération même – tout ce qui concerne la maison de Dieu.
Ainsi s’est créée une distinction fondamentale entre laïcs et ecclésiastiques ; un clergé a été établi. A certaines périodes, dans l’histoire de l’Église – et tout particulièrement au moment de la Réformation mais aussi du Réveil au siècle passé – la hiérarchie et la «tyrannie», que l’Église faisait peser par ce moyen sur les «laïcs» se sont atténuées. Mais une pensée est restée vivace, savoir que des personnes étaient spécialement chargées de tout diriger dans l’exercice du culte et dans la vie des communautés chrétiennes. Les choses ont été organisées de telle façon qu’il y a aujourd’hui ce que l’on appelle des «pasteurs». Mais on ne voit, dans la Parole de Dieu, ni succession apostolique, ni même succession à des fonctions particulières !
Les apôtres et tous les chrétiens au commencement de l’Église sur la terre, attendaient le Seigneur «d’un instant à l’autre» et ne pensaient pas que le moment de sa venue dépasserait le cadre de leur génération ! D’un autre côté, ceux qui étaient chargés de compléter la Parole de Dieu étaient encore là.
La Parole, transmise d’abord par les apôtres et leurs délégués, a ensuite été maintenue dans différentes assemblées par des gens qualifiés et éprouvés. C’était le cas particulièrement des surveillants, désignés par une autorité apostolique directe ou indirecte (1 Tim. 3 ; Tite 1). C’était absolument nécessaire du moment que la Parole de Dieu a d’abord été orale. Par l’Écriture, la Parole écrite, telle que nous la possédons maintenant, les assemblées ont en effet été en possession, de façon constante, de la doctrine, des vérités chrétiennes, de tout ce qui concernait aussi bien la vie individuelle que la vie de l’assemblée. Il n’était pas nécessaire d’avoir un organisme officiel de personnes établies nommément comme «anciens» et «surveillants». Pourrait-on en déduire que, pour les générations suivantes, jusqu’à nos jours, les services ou les charges de surveillant dans les assemblées locales ne sont pas nécessaires ? Tout au contraire ! A mesure que le déclin s’est accentué, les dangers ont augmenté ; on est entré dans les «mauvais jours». Dès lors, de tels services ont été encore plus nécessaires. Mais l’on ne trouve nulle part des instructions relatives à l’institution officielle de tels surveillants.
Établir des ordonnances relatives à la transmission d’une charge, bien que généralisé dans l’Église et dans la plupart des églises, est sans fondement dans la Parole. Ce sont des règlements humains qui se sont substitués à l’action de l’Esprit de Dieu – qui demeure toujours – et à l’autorité du Seigneur. La ressource pour les croyants, individuellement et collectivement, c’est de se confier dans le Seigneur, de s’attendre à Lui, pour que soient suscités des pasteurs (s’il s’agit de dons généraux pour l’Église) ou des surveillants (ou anciens) pour un rassemblement donné. Il en va de même pour que d’autres charges, d’autres services – même matériels – s’accomplissent, au sein d’une assemblée. C’est un sain exercice, confié à la responsabilité de toutes les générations de chrétiens, à toute l’Église. Mais, hélas, elle a manqué à cet égard. On a laissé s’établir par un principe de la succession, des systèmes, des organisations ecclésiastiques qui fonctionnent d’après un principe d’autorité ou un autre. Tantôt c’est une sorte de pouvoir absolu, dictatorial, qui est institué, tantôt c’est une sorte de démocratie religieuse sur la base de la sélection, du choix opéré par les fidèles. Quelques-uns sont même établis dans une charge bien institutionnalisée.
Il est nécessaire de comprendre notre devoir, en tant qu’assemblée, et l’enseignement de la Parole à ce sujet. Il y a une autre raison pour laquelle il nous serait difficile d’admettre ou de recevoir une charge ou un service d’ancien ou de surveillant établis, ayant une autorité officielle. Il suffit de lire tout ce qui est demandé, quelles sont les «qualités morales», la valeur spirituelle, la fidélité, la piété requises. Sans doute tous les fidèles ont à désirer revêtir eux-mêmes de tels caractères ; mais ils doivent trouver un modèle dans celui que l’on est prêt à reconnaître comme surveillant. Nous ne sommes pas appelés à établir des règles ou des habitudes, toutes choses qui finiraient par aboutir à une organisation religieuse. Mais un exercice de cœur, devant le Seigneur, est nécessaire. Il faut que ce soit Lui qui donne, suscite, qualifie, et envoie des frères au service de l’assemblée locale. Chacun est alors appelé à les reconnaître, sans qu’il soit besoin de leur conférer un titre officiel.
L’autorité apostolique, unique, exceptionnelle, a été conférée par le Seigneur. Elle n’existe plus du moment que les apôtres ont quitté la terre ! La méconnaissance de ces faits a amené les chrétiens au cours des âges, à nommer, à consacrer des surveillants ou des anciens, au sein de l’Église.
Il est extrêmement important d’observer que la caractéristique de la vie de l’assemblée est un ordre moral. Si l’on y substitue quelque chose d’officiel, tout est faussé, même s’il y a une apparence d’ordre, alors que tout est dirigé par une autorité officiellement reconnue. Les choses paraissent plus simples pour certains chrétiens, tandis qu’elles paraissent plus difficiles pour nous qui professons nous réunir seulement sous la conduite de l’Esprit de Dieu. Ne reconnaissant pas d’autorité «officielle» les choses sont plus difficiles à régler, mais tout est une question morale, de conscience, de cœur et d’amour fraternel. Toute la vie pratique se règle ainsi, avec tout ce qu’elle comprend de «détails», étant conscient que le moindre dérèglement peut bouleverser entièrement l’assemblée.
Surveillants établis par le Saint Esprit, et non par l’homme :
«Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, qu’il a acquise par le sang de son propre Fils» (Act. 20. 27 et 28).
On trouve seulement deux fois des anciens nommés dans le Nouveau Testament :
-Actes 14. 23 : «Après leur avoir désigné des anciens dans chaque assemblée, ils prièrent avec jeûne et les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru».
-Tite 1. 5 : « C’est pour cela que je t’ai laissé en Crète, pour que tu mettes en bon ordre ce qui reste à régler, et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens comme je te l’ai ordonné».
Dans les deux cas, cette nomination venait de Dieu, car l’autorité pour nommer des anciens vient toujours d’en haut, jamais de l’homme ; et, dans ces deux cas cités, Dieu s’est servi de ses serviteurs, l’apôtre ou l’envoyé de l’apôtre.
Autrement il n’est pas question de nomination. La chose appartient au Saint Esprit et dans des circonstances précises, ce furent les apôtres qui nommèrent des anciens. Aujourd’hui nous n’avons pas l’autorité qui était celle des apôtres. Mais le Nouveau Testament donne tout ce qui est nécessaire pour être guidé afin d’agir selon Dieu dans l’assemblée. Nul besoin pour cela d’anciens nommés officiellement.
Cependant, aujourd’hui, il est nécessaire d’avoir des frères qui aspirent à la surveillance dans la maison de Dieu. Le Saint Esprit y habite et y maintient l’ordre. Dans les Actes, au chapitre 20, c’est le Saint Esprit qui établit les anciens, dans l’assemblée, dans la maison de Dieu. Nous avons besoin de tels hommes, appelés et qualifiés par le Saint Esprit. Si le Saint Esprit donne à quelqu’un de telles qualités, il lui donne aussi d’aspirer à la charge de surveillant, de désirer y être préparé par Dieu. Il lui accordera aussi de l’exercer avec joie.
Si nous n’avons pas le droit «d’établir» des surveillants, il est fort désirable d’en avoir, car une assemblée qui n’a pas d’anciens risque de tomber dans le désordre, de suivre des voies détournées, en s’égarant à droite ou à gauche. Aujourd’hui il y a parmi nous des frères qui revêtent ce caractère d’anciens et nous devons reconnaître de tels hommes.
Depuis le départ des apôtres, le Saint Esprit a toujours veillé à ce que soient suscités des frères particulièrement voués à cette surveillance de l’assemblée, aux soins du troupeau. Durant le temps des apôtres, l’autorité apostolique était donnée pour les établir. En ce qui concerne la Crète, après y avoir travaillé, Paul confie à Tite le soin d’établir des anciens. Il lui donne, avec son autorité apostolique, une délégation particulière. Il lui dit : «comme je t’ai ordonné» (v. 5). Tite peut, à son tour, établir des anciens selon les instructions qui lui sont données. On trouve quelque chose d’analogue, bien qu’il s’agisse d’une assemblée qui existait déjà depuis longtemps, dans la première épître à Timothée. Bien des détails nous sont donnés quant aux qualités requises des surveillants – ou anciens: car il s’agit des mêmes personnes, les deux termes sont à peu près équivalents. Nous ne trouvons rien quant à la manière de les remplacer et comment en établir d’autres. C’est tout à fait remarquable !
«Paul et Timothée, esclaves du Christ Jésus, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ !» (Phil. 1. 1 et 2).
La lettre à l’assemblée à Philippes met l’accent sur la structure normale de l’Assemblée. C’est toujours vrai aujourd’hui, et ne concerne pas les dons, qui sont pour le Corps tout entier – l’apôtre s’adresse aux «saints» qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs». Voilà donc trois catégories de personnes dans l’assemblée. Elles s’y trouvent encore aujourd’hui, quoique nous n’ayons plus l’autorité apostolique ou celle de leurs délégués, pour nommer des anciens. Le fait de s’autoriser encore à en nommer renverse l’ordre établi par Dieu et c’est en fait une injure faite à l’Esprit Saint.
Un de nos frères conducteurs pouvait dire ceci : «Supposons une grande réunion de chrétiens, et que ces chrétiens, de vrais enfants de Dieu, auraient établi, au milieu d’eux, un ordre remarquable, donnant à des personnes des charges, des postes, de telle manière que l’ensemble fonctionnerait admirablement selon l’esprit humain. On serait frappé du bon déroulement de toutes les activités dans un tel rassemblement. Eh bien, ce qui pourrait nous remplir de satisfaction, serait pour Dieu un grand désordre. Mieux vaudrait prendre sa vraie place devant Dieu, dans l’humiliation, et s’attendre à Lui en raison de notre pauvre état, plutôt que de chercher à substituer à cette carence un ordre selon la chair» (W. K.). Un autre serviteur de Dieu a écrit : «Aujourd’hui, où il n’est pas question de nommer des anciens, puisqu’il n’y a pas d’autorité compétente pour le faire, le Seigneur peut susciter dans une assemblée des frères sages, ayant à cœur le bien des saints, et on est très heureux de les reconnaître. Si des difficultés surgissent dans une assemblée locale, on sait toujours vers quel frère on tournera d’abord les yeux» (H. R).
Les caractères de l’ancien :
1 Timothée 3
«Cette parole est certaine : si quelqu’un aspire à la charge de surveillant, il désire une œuvre bonne. Il faut donc que le surveillant soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, sage, honorable, hospitalier, capable d’enseigner, ni adonné au vin, ni brutal, mais modéré, non querelleur, sans avarice, conduisant bien sa propre maison, tenant ses enfants soumis avec toute dignité. (Si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’assemblée de Dieu ?) Qu’il ne soit pas converti depuis peu, de peur que, enflé d’orgueil, il ne tombe dans la faute du diable. Il faut aussi qu’il ait un bon témoignage de ceux de dehors, afin qu’il ne tombe pas dans l’opprobre et dans le piège du diable» (1 Tim. 3. 1 à 7).
Les qualités et les caractères demandés au surveillant et au serviteur sont-ils tellement différents de ce qui est demandé à tous les croyants, à tous ceux qui veulent être fidèles, à tous les disciples ? Non, évidemment.
Il ne doit échapper à personne que tous sont concernés et que chacun doit chercher à être irrépréhensible. La Parole de Dieu a une portée générale. Dans ce chapitre il est spécialement parlé à l’ancien, mais tous les enfants de Dieu sont concernés.
Si on prend la liste de toutes les qualités morales qui nous sont présentées ici, on verra que chacun doit manifester les mêmes caractères. Si l’Église dans son ensemble est fidèle, on reconnaîtra dans tous ses membres le reflet de la vie de Christ. Ce sera visible aux yeux de notre entourage, de ce monde. Il ne s’agit pas ici de l’Église universelle, bien qu’elle soit en vue, mais des assemblées locales. Les charges dont il s’agit sont la surveillance et le diaconat (le service). S’il y a des surveillants, et des serviteurs, ils le sont pour l’assemblée locale. Mais l’apôtre Pierre, résumant les caractères des anciens, déclare qu’ils doivent être les «modèles du troupeau» (1 Pier. 5. 3). Ils ne doivent pas «se distinguer» du troupeau, comme on a voulu le faire, en établissant une organisation humaine. Le Saint Esprit poussera certains hommes à le demander par la prière – car les désirs d’un croyant s’expriment par la prière. Dieu sait quelle réponse convient. Si l’on est un surveillant, ce n’est pas pour «dominer sur des héritages» (v. 2) mais pour être, comme l’écrit l’apôtre Pierre, «les modèles du troupeau».
Avons-nous les caractères énoncés ici ? Qui oserait affirmer qu’il répond parfaitement à tout ce qui est demandé, qu’il s’agisse d’ailleurs d’être un serviteur ou un surveillant ? Leurs qualifications se résument dans ce simple mot : «irrépréhensible» ou «irréprochable». Qui pourrait se prévaloir d’une telle qualité ? Aspirer à la charge de surveillant, ce n’est pas y prétendre. «Il faut donc que le surveillant soit irrépréhensible». Il ne s’agit pas là de perfection, encore moins d’infaillibilité. Être irrépréhensible signifie que rien dans son comportement, son témoignage n’est répréhensible. On ne doit avoir aucun reproche à lui faire. Il n’y a pas toutefois la pensée d’une perfection atteinte.
Les versets 2 à 7 montrent quels sont les caractères requis. Tout d’abord, le surveillant doit être «mari d’une seule femme» (v. 2). L’apôtre nous ramène au commencement, à l’institution divine (Gen. 2. 18, 24). Il insiste aussi sur la pureté de la vie conjugale, celle-ci devant être un modèle pour tous les croyants.
Il doit être «sobre», libéré de toute influence ne provenant pas de la Parole de Dieu. Cette sobriété est d’ailleurs requise de tous les croyants (1 Thess. 5. 6, 8 ; 1 Pier. 1. 13 ; 4. 7 ; 5. 8) ; elle ne concerne pas seulement les besoins matériels, mais aussi l’esprit.
Il faut que le surveillant soit un homme «sage», modéré, capable de juger avec justesse et non de façon précipitée. Il doit être «honorable», ayant une conduite extérieure digne, dans ses paroles et dans ses actes.
Le surveillant doit donner l’exemple de l’hospitalité, un service que tout chrétien doit avoir le désir d’accomplir (Rom. 13. 13 ; 1 Tim. 5. 10 ; Héb. 13. 2 ; 1 Pier. 4. 9.
Il faut qu’il soit «capable d’enseigner» ; il doit avoir une connaissance suffisante pour exposer la vérité dans l’assemblée, sans avoir «nécessairement» un don de docteur (Eph. 4. 11). Il n’est pas dit qu’il doive obligatoirement enseigner dans l’assemblée, bien ce soit évidemment possible : l’apôtre parle plus loin de «ceux qui travaillent pour présenter la Parole et enseigner» (5. 17).
Le verset 3 signale plusieurs exigences morales pour la charge de surveillant :
– «ni adonné au vin» : il s’agit d’un vice dont tout croyant doit se garder avec soin (Eph. 5. 18 ; Luc 21. 34) ; l’ancien sera dans ce domaine un modèle de tempérance.
– «ni brutal» – donnant des coups, batailleur : l’irritation et la colère peuvent conduire, hélas, à chercher à s’imposer par la violence – pensons alors à suivre l’exemple du Seigneur (1 Pier. 2. 23).
– «modéré» : le surveillant doit être doux, patient, modéré dans l’expression de ses sentiments ; il manifeste ainsi l’un des caractères de la sagesse d’en haut (Jac. 3. 17).
– «non querelleur» : l’ancien n’imposera pas sa pensée ou son droit par des disputes ; il cherchera plutôt à apaiser les querelles par sa douceur, son but étant de gagner pour le Seigneur les opposants (2 Tim. 2. 24).
– «sans avarice» : à ce sujet, il est dit au chapitre 6 : «c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent» (v. 10) et dans l’épître aux Colossiens : «la cupidité… est de l’idolâtrie» (3. 5). L’amour de l’argent détourne les pensées de ce qui est en haut et empêche de s’occuper du troupeau du Seigneur, conduisant même à rechercher des gains illicites (1 Pier. 5. 2).
Dans les versets 4 et 5, il est question des responsabilités du surveillant dans sa propre famille : «conduisant bien sa propre maison, tenant ses enfants soumis avec toute dignité». Étant défaillant dans le cercle familial, le surveillant ne peut pas avoir une autorité morale dans l’assemblée. L’obéissance est demandée aux enfants (Eph. 6. 1) et les pères doivent la faire observer avec fermeté, mais aussi avec douceur pour ne pas irriter leurs enfants (Eph. 6. 4 ; Col. 3. 21).
«Si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Assemblée de Dieu ?». Le chef de la famille a reçu l’autorité de la part du Seigneur ; il doit bien «conduire» sa propre maison et, quand il est parlé de l’assemblée de Dieu, ce n’est pas ce verbe «conduire» qui est employé, mais plutôt «prendre soin». L’ancien prendra soin de l’assemblée de Dieu, comme un berger de son troupeau. Mais ce n’est pas l’ancien qui dirige l’assemblée, c’est le Seigneur. «Un seul est votre Maître, le Christ», a dit Jésus (Matt. 23. 8). Le surveillant s’occupe de l’assemblée du Seigneur avec amour et intérêt, en lui prodiguant les soins dont elle a besoin.
L’ancien ne doit pas être un nouveau converti (v. 6). La connaissance et l’expérience lui manqueraient. Il faut d’abord qu’il soit éprouvé, qu’il ait acquis de la maturité dans la marche de la foi. Une autre raison importante est donnée ici : «de peur que, étant enflé d’orgueil, il ne tombe dans la faute du diable». Satan s’est élevé contre Dieu et il est tombé sous le jugement de Dieu (Ez. 28. 12-19). Dès ses premiers pas, l’homme a suivi cet affreux exemple (Gen. 3) ; il a voulu devenir comme Dieu et il est tombé dans le péché. L’orgueil a été la «faute du diable» et ce danger d’être «enflé d’orgueil» existe pour un jeune converti qui recevrait trop tôt une responsabilité de surveillant. Pour être gardé de tomber dans le piège du diable, il faut toute la puissance du Saint Esprit. Occuper une place d’autorité, où l’on doit être un exemple pour les autres, nous expose particulièrement aux attaques de l’adversaire !
L’apôtre donne encore une dernière direction relative à ceux qui aspiraient à la charge de surveillant : «Il faut aussi qu’il ait un bon témoignage de ceux de dehors, afin qu’il ne tombe pas dans l’opprobre, et dans le piège du diable». Le «dehors» concernait ceux qui ne faisaient pas partie de l’assemblée chrétienne. La vie et la conduite du surveillant doivent être telles, que même ceux du dehors seront obligés de lui rendre un bon témoignage. Sans cela, l’opprobre s’attacherait à lui, et un blâme serait jeté sur la charge même qu’il remplirait, sur l’assemblée et l’évangile. Il tomberait ainsi dans le piège du diable qui ne cherche qu’à faire tomber le déshonneur sur le nom de Christ par le moyen de ceux qui professent lui appartenir – déshonneur d’autant plus grand, s’il est amené par quelqu’un qui occupe dans l’assemblée une certaine position. En même temps, si le surveillant n’avait pas une bonne réputation, l’accès auprès des hommes lui était fermé, et comment ferait-il face à l’ennemi avec hardiesse ?
«Un bon témoignage de ceux de dehors» est certes souhaitable pour tout chrétien jaloux de la gloire du Seigneur, mais combien plus pour celui qui a une part et une charge particulières dans le service.
Tite 1
«Je t’ai laissé en Crète, pour, que tu mettes en bon ordre ce qui reste à régler, et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens comme je te l’ai ordonné : si quelqu’un est irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants croyants, qui ne soient pas accusés de débauche, ou insubordonnés. Car il faut que le surveillant soit irréprochable comme administrateur de Dieu, ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni brutal, ni avide d’un gain honteux, mais hospitalier, aimant le bien, sage, juste, pieux, maître de soi, tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin d’être capable aussi bien d’exhorter par un sain enseignement que de réfuter ceux qui contredisent» (Tite 1. 5-9).
Les exhortations données par Paul à Timothée s’adressaient à «celui qui aspire à la charge de surveillant», tandis qu’ici, elles sont plutôt destinées à Tite qui devait établir des anciens dans les assemblées des villes crétoises.
Les expressions employées pour qualifier les anciens sont plus nombreuses que dans la première épître à Timothée. Nous considérerons surtout celles qui n’étaient pas mentionnées dans cette épître.
Il y a deux parties dans le tableau de l’ancien qui est dressé dans les versets 6 à 9 ; chacune commence par l’adjectif «irréprochable». Cette irréprochabilité est présentée en relation avec le témoignage au sein de la famille (v. 6) et comme administrateur dans la maison de Dieu (v. 7). L’ancien est conscient qu’il devra rendre compte un jour de cette administration.
Cinq qualités «négatives» et sept «positives» sont mentionnées à l’égard de l’ancien.
Considérons d’abord les qualités «négatives» de cet ancien. La première est «ni arrogant» – ou «non adonné à son sens». Il n’est pas question ici des sens, comme si l’Esprit de Dieu pensait aux convoitises, aux passions de la chair. Il s’agit du sens que Dieu a donné à l’homme, de la signification intellectuelle du terme. Il est très pénible de voir des frères avoir non seulement des idées très personnelles, mais s’y attacher résolument. Ils s’y adonnent, les maintiennent coûte que coûte, alors qu’elles ne sont pas celles de Dieu. L’ancien doit être gardé de cette erreur. Il doit entièrement respecter la pensée de Dieu, c’est à dire la vérité elle-même. Plusieurs de nos anciens frères, particulièrement qualifiés pour le ministère de la Parole au sein de l’Assemblée, ont beaucoup souffert de ces tendances-là, de cet esprit-là, qu’ils ont discernés chez certains. Les lettres qu’ils ont écrites témoignent de la souffrance éprouvée en présence de personnes adonnées à leur sens, qui voulaient à tout prix soutenir une idée personnelle, au lieu de s’en référer à l’enseignement de la Parole de Dieu.
Le surveillant devait avoir «des enfants croyants, qui ne soient pas accusés de débauche, ou insubordonnés». Le père a reçu, de la part de Dieu, une responsabilité paternelle sur sa maison. Elle fait partie du gouvernement de Dieu ici-bas et concerne aussi bien les croyants que les incrédules dans leurs devoirs familiaux. Beaucoup de Crétois étaient «insubordonnés» à la Parole de Dieu (v. 10), après l’avoir été sans doute envers leurs parents ; il était donc très important que les enfants de l’ancien ne le soient pas.
L’ancien avait à être aussi irréprochable «comme administrateur de Dieu». On trouve fréquemment le mot «administrateur» ou «intendant» dans les évangiles et dans les épîtres. L’ancien est considéré comme étant l’administrateur de Dieu. L’apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, les supplie d’abandonner leur esprit de parti. Ils accordaient leur préférence à certains serviteurs, et minimisaient le service des autres. Les uns se référaient à Paul, les autres à Céphas, d’autres encore à Apollos. Alors l’apôtre leur dit, pour mettre fin à cet esprit de parti : «Que tout homme nous regarde comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu. Ici, du reste, ce qu’on demande à des administrateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle» (1 Cor. 4. 1-2). L’apôtre Paul avait conscience que Dieu lui avait confié des mystères et il était chargé de les révéler. L’ancien rend compte au Seigneur. «Rends compte de ta gestion», est-il dit à l’intendant dans une parabole de Jésus (Luc 16. 2). Tite avait aussi une charge particulière, il devait l’administrer. Il en est de même pour l’ancien dans ce qui entre dans le cadre limité de son administration.
Ensuite, il est dit que l’ancien ne doit pas être «coléreux». Il faut contrôler nos sentiments. Tous doivent le faire, et pas seulement l’ancien. Nous pouvons nous laisser aller à certaines excitations qui deviennent des manifestations de colère. Il ne s’agit pas ici de la colère contre le péché (Eph. 4. 26), mais de la tendance à s’irriter contre les autres (Jac. 1. 19- 20). L’usage du vin peut y conduire, d’où la recommandation suivante : «ni adonné au vin» ; il ne s’agit pas ici d’un ivrogne. La Parole dit clairement qu’un ivrogne n’héritera pas du royaume de Dieu. Mais il s’agit de personnes qui prennent peu à peu des habitudes d’intempérance à l’égard des boissons alcoolisées. Et ces habitudes les amènent à devenir des personnes facilement excitables, qui s’emportent, se laissent aller à la colère, à l’indignation – souvent pour peu de choses. Le fait d’être «brutal» peut se lier aussi à ces habitudes-là.
Considérons enfin le dernier caractère : «ni avide d’un gain honteux». Nous avons besoin aussi d’une telle exhortation. Nous le savons, par expérience. De nombreux passages mettent en garde, dans l’Ancien ou le Nouveau Testament, contre cette avidité à l’égard d’un gain honteux.
Passons maintenant aux sept qualités positives : la première, c’est l’exercice de l’hospitalité. Plus qu’un devoir, c’est quelque chose de précieux à accomplir. Recevoir des frères, des sœurs sous son toit, en particulier des serviteurs du Seigneur, c’est une manifestation de la vie de Dieu. Cela est le privilège de l’ancien mais aussi de tous les enfants de Dieu. Demandons au Seigneur de nous aider à réaliser cette promptitude à exercer l’hospitalité.
«Aimer le bien», ce n’est pas seulement aimer à parler du bien ou aimer à faire le bien, mais également «aimer les gens de bien» ceux qui sont occupés du bien et en parlent. Celui qui aime le bien voue sa vie à ce qui est bon et bienfaisant. L’un de nos conducteurs, dont nous parlons souvent avec un grand respect, a souvent exhorté ses frères, dans ses dernières paroles, à s’occuper du bien. Il est vrai qu’il y a des circonstances où il faut, hélas, s’occuper du mal, pour la gloire de Dieu. On ne doit pas passer à la légère sur telle ou telle situation. Mais avant toutes choses, il faut aimer le bien, en être occupé. Que Dieu nous garde d’être toujours occupé du mal !
Il faut encore que l’ancien soit «sage, juste, pieux, maître de lui-même, tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine». Celui qui est «juste» est un homme qui pratique ce qu’il enseigne et reçoit l’approbation de Dieu. L’homme «pieux» se garde de toute souillure aux yeux de Dieu. «Maître de lui-même» – ou «fort intérieurement» -, il sait discipliner son temps, ses désirs, son esprit et son corps ; il s’abstient de ce qui est illégitime ou nuisible.
Le surveillant doit «tenir ferme la fidèle parole selon la doctrine», la Parole d’un Dieu fidèle qui ne peut mentir (Tite 1. 2). C’est celle que Dieu a communiquée aux apôtres ; avec les Écritures de l’Ancien Testament, elles forment cette Parole de Dieu, que nous avons le bonheur de posséder. Elle est appelée «fidèle» car elle vient du Dieu fidèle. Les mots «doctrine» et «enseignement» sont la traduction du même mot dans l’original. La doctrine est l’ensemble de la vérité chrétienne, telle qu’elle est enseignée par les apôtres (Act. 4. 22). Le surveillant doit se nourrir de cette Parole dans le but précis, positif : être capable «d’exhorter par un sain enseignement». Le verbe «exhorter», si fréquent dans la Parole, en particulier dans les épîtres a, la plupart du temps, le sens d’encourager ou de consoler. Il faut être à même d’exhorter les fidèles, de les encourager. L’exhortation chrétienne n’a rien de légal. Elle a un caractère d’encouragement, de consolation. Plusieurs passages servent à nous «exhorter l’un l’autre» (Rom. 15. 14 ; Col. 3. 16 ; Héb. 10. 25…).
Mais il y a aussi un but négatif : il faut être capable de «réfuter ceux qui contredisent». Ce verbe réfuter est le même que celui que nous trouvons dans 2 Tim. 4. 2 : «convaincs». Il ne s’agit pas seulement de réfuter mais, éventuellement, de convaincre ceux qui contestent, qui étaient nombreux en Crète. L’ancien a affaire aux membres du troupeau, mais aussi, hélas, à ses ennemis. A travers des discussions souvent très pénibles, d’obstacles qui paraissent insurmontables, on cherche le bien de ceux qui contredisent. On espère qu’ils se rallieront à la vraie doctrine. C’est l’exercice de l’amour selon Dieu. C’est dans ce sens qu’il est dit : «aimant le bien». Et si l’on doit s’occuper du mal, ce sera avec le désir que le bien surmonte le mal !
La lecture de ces versets nous humilie tous profondément ; nous réalisons combien peu ils correspondent à une pratique habituelle parmi nous. Il faut considérer d’abord l’assemblée locale avant de penser à l’Église universelle ! Il faut se demander, devant le Seigneur, dans quelle mesure nous réalisons de tels caractères. Un tel tableau est-il visible dans l’assemblée à laquelle nous appartenons ? Il en résultera certainement des exercices profonds, de conscience et de cœur, et nous serons amenés à supplier le Seigneur pour qu’Il nous accorde d’être plus fidèles à sa pensée.
Recommandations et exhortations aux anciens :
Actes 20
«De Milet, il (Paul) envoya un message à Ephèse, pour faire venir les anciens de l’assemblée. quand ils furent venus vers lui, il leur dit : Vous savez de quelle manière je me suis tout le temps conduit parmi vous, depuis le premier jour où je suis entré en Asie : j’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves qui me sont arrivées à cause des complots des Juifs ; sans rien cacher de ce qui est profitable, je vous ai prêché, je vous ai enseigné, publiquement et dans les maisons, en insistant auprès des Juifs comme des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ. Et voici que maintenant, lié dans mon esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui doit m’y arriver, sauf que l’Esprit Saint, de ville en ville, me rend témoignage que des liens et des tribulations m’attendent. Mais je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course et le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu. Et voici maintenant, je sais que vous tous, parmi lesquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu, vous ne verrez plus mon visage. C’est pourquoi je vous prends aujourd’hui à témoin que je suis net du sang de tous, car je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le dessein de Dieu. Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’Assemblée de Dieu qu’il a acquise par le sang de son propre Fils» (Act. 20. 17-28).
L’apôtre Paul arrive à la fin de son ministère et prend congé des anciens de l’assemblée à Ephèse. C’est à eux qu’il s’adresse ces exhortations. Lui-même s’en va – ou en tout cas – va devenir maintenant un serviteur prisonnier, le prisonnier du Christ Jésus. Il le restera jusqu’à la fin de son ministère et de sa vie. Arrivé au tournant de sa vie, ses exhortations ont un caractère tout particulier.
C’est l’Esprit Saint qui établit des anciens dans l’assemblée : «le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants» (v. 28). C’est toujours vrai depuis le départ des apôtres !
Paul rappelle son ministère et son exemple est à suivre. Il y a des avertissements touchant les dangers du dehors et du dedans, qui menacent l’assemblée. L’apôtre les exhorte à la vigilance, les recommande à la grâce de Dieu et insiste sur leur responsabilité.
Ce n’est pas d’abord : «prenez garde au troupeau» mais «prenez garde à vous-mêmes». Ce n’est pas le troupeau au-dessus duquel vous êtes, mais «au milieu duquel vous êtes». Nous trouvons la même pensée en 1 Pierre 5. Le surveillant doit veiller avant tout sur sa propre conduite, et sur la façon dont les soins sont prodigués au troupeau. La manière dont le surveillant est associé au troupeau est digne de remarque. Le surveillant doit être le modèle du troupeau. Il y a un danger à trop prendre soin des autres et à oublier la vigilance personnelle, qui est absolument nécessaire.
Cette charge de surveillant dans l’assemblée est très importante. On ne s’improvise pas surveillant, du jour au lendemain. Il faut être à l’école de Dieu, en communion avec Lui. Alors on reste humble, quelle que soit la charge qu’Il nous confie. Quand on sort de Sa présence, on peut «s’enfler» d’avoir tel ou tel service, qui est estimé par les hommes plus élevé que d’autres. Si l’on reste dans la présence divine, on ne court jamais ce risque. Celui que le Seigneur établit dans cette «charge» de surveillant a une grande responsabilité.
Le rôle du surveillant l’amène à conduire le troupeau par une parole d’édification, d’exhortation ou d’encouragement. C’est ainsi qu’on le reconnaît.
1 Pierre 5
«J’exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances de Christ, qui aussi ai part à la gloire qui va être révélée : faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous, en veillant sur lui non par contrainte, mais de plein gré, ni pour un gain honteux mais de tout cœur, ni comme dominant sur des héritages mais en étant les modèles du troupeau ; et quand le souverain Pasteur sera manifesté, vous recevrez la couronne inflétrissable de gloire. De même, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu ; rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous» (1 Pier. 5. 1-7).
Dans ces versets, Pierre exhorte affectueusement les anciens. Sans se prévaloir de l’autorité que le Seigneur lui avait donnée, il leur parle de manière touchante des caractères qu’ils doivent posséder. «J’exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances de Christ» (v. 1). Ils sont «parmi vous», dit-il, et non pas au-dessus de vous ; «je suis ancien avec eux», et non pas au-dessus d’eux ! Il est remarquable que cet apôtre qui a reçu un service bien particulier de la part du Seigneur, parle avec une telle humilité. Loin de se prévaloir de ce mandat et de se placer au-dessus des autres chrétiens – position qu’on a voulu lui attribuer dans la chrétienté – l’apôtre Pierre se désigne simplement comme ancien avec les autres et leur recommande de ne pas dominer sur le troupeau du grand Berger des brebis, mais d’en être les modèles. Les brebis ne leur appartiennent pas, ils en sont responsables devant le «souverain Pasteur» (v. 4), «le grand Pasteur des brebis» (Héb. 13. 20). Et si les jeunes gens doivent leur être soumis, ils ont «tous, les uns à l’égard des autres», à être «revêtus d’humilité» (v. 5).
Faire paître le troupeau, c’est d’abord lui faire découvrir une saine nourriture en le conduisant dans de bons pâturages ; c’est aussi le guider dans un droit chemin et soigner les brebis faibles ou malades. Les bergers d’Israël avaient été défaillants dans ce service (Ez. 34. 4, 16). Jésus était ému de compassion en constatant l’état misérable de son peuple terrestre : ils étaient «las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger» (Matt. 9. 36).
Plusieurs recommandations sont données ensuite à ceux qui veillent sur le troupeau de Dieu. Ils doivent le faire :
– «non par contrainte, mais de plein gré» : Pierre, une fois restauré, s’était plu à accomplir la tâche confiée par le Seigneur ; ainsi, la charge d’ancien peut être remplie, non comme une tâche imposée par une organisation humaine, mais avec le désir d’obéir et de plaire au Seigneur.
– «non pour un gain honteux, mais de tout cœur» : le danger, pour les anciens, est aussi de remplir sa fonction pour obtenir un gain ; un tel motif est tout à fait incompatible avec le service du Seigneur.
– «non comme dominant sur les héritages, mais en étant les modèles du troupeau» : l’ancien ne doit pas non plus exercer de domination sur le troupeau, mais être un exemple pour les fidèles «en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté», ainsi que le recommandait Paul à Timothée (1 Tim. 4. 12). Un enseignement sera beaucoup mieux reçu de tous si le comportement de celui qui le dispense en apporte la démonstration. Paul lui-même était «imitateur de Christ», le modèle parfait (2. 21 ; 1 Cor. 11. 1).
L’incompatibilité pour remplir cette charge d’ancien se lie à l’absence des qualités morales mentionnées dans les versets 2 et 3.
Aspirer à la charge d’ancien :
«Cette parole est certaine : si quelqu’un aspire à la charge de surveillant, il désire une œuvre bonne» (1 Tim. 3. 1).
Pourquoi aspirer à la charge de surveillant ? Est-ce vraiment désirer «une œuvre bonne» ? Ce n’est pas une question d’ambition personnelle, le désir de jouer un rôle. Deux pensées ont un grand prix à ce sujet. Tout d’abord, l’intérêt pour la maison de Dieu, pour l’assemblée. On aime l’assemblée, alors on désire son bien. On désire que l’ordre règne dans la maison de Dieu, alors on aspire à cette charge de surveillant. En outre, on désire revêtir les caractères de l’ancien, tels qu’on les trouve dans ces versets. Ce n’est pas peu de chose que de désirer avoir de tels caractères. On comprend que l’apôtre puisse dire d’une telle personne qu’elle désire «une œuvre bonne». C’est le Saint Esprit qui met dans le cœur ce désir et Il donnera ce qui est nécessaire. Mais on comprend qu’il est inutile qu’il y ait des prêtres ou des pasteurs, comme on les appelle, ayant la charge exclusive d’un troupeau, avec une autorité officielle vis-à-vis de lui. C’est dans les rangs des fidèles que le Seigneur peut amener quelqu’un à exercer un tel service, sans s’en prévaloir, sans prendre un titre. Il le fera avec simplicité, en obéissance à la Parole, mû par l’amour des âmes et de l’assemblée. Le Saint Esprit suscitera des personnes et les appellera ensuite à agir sous leur propre responsabilité.
Aspirer à la charge de surveillant est la preuve que l’on est attaché à l’Assemblée. Pour exercer ces fonctions, il n’est pas question d’études ou d’examen, mais des conditions morales sont requises. Elles sont, comme nous l’avons vu, de deux ordres : un bon témoignage dans l’Assemblée et au dehors, une expérience acquise dans la vie chrétienne.
Demandons, plus que nous ne le faisons, que des frères soient suscités pour la bonne marche des assemblées locales, pour que les charges, soit de surveillants, soit de serviteurs, soient remplies. C’est de toute importance. Frères et sœurs, réalisons notre manque à ce sujet. Mais dans notre faiblesse, le Seigneur pourvoit malgré tout aux besoins dans la mesure où nous les ressentons réellement devant Lui.
Honneur et soumission dus aux anciens :
«Que les anciens qui montrent bien l’exemple soient estimés dignes d’un double honneur, spécialement ceux qui travaillent pour présenter la Parole et enseigner, car l’Écriture dit : Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain, et : l’ouvrier est digne de son salaire. N’accepte pas d’accusation contre un ancien, sauf s’il y a deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, convaincs-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. Je t’adjure devant Dieu, et le Christ Jésus et les anges élus, d’observer ces instructions, sans préjugé, sans rien faire avec partialité» (1 Tim. 5. 17-21).
Ces versets nous montrent les devoirs du troupeau envers ses anciens. Il est aussi question de «double honneur» pour un ancien qui s’est bien acquitté de sa tâche, et qui a su aussi travailler dans l’enseignement, dans le ministère de la Parole. Il a droit alors, dans la pensée de Dieu, à ce double honneur.
Les anciens ont vraiment à cœur le bien du troupeau et les frères et les sœurs doivent avoir conscience de l’importance de ces éléments dans l’assemblée. Il est souhaitable que dans les assemblées, il y ait des frères revêtus des caractères d’ancien, des frères de confiance qui se tiennent à la brèche, agissant et parlant comme le Seigneur leur donne de le faire.
Le double honneur dû aux anciens est à la fois l’honneur moral et l’aide d’ordre matériel. Il convient qu’ils soient entourés d’affection et d’estime : «Or nous vous prions, frères, de connaître ceux qui, parmi vous, travaillent, sont à la tête dans le Seigneur et vous avertissent : estimez-les très haut en amour à cause de leur œuvre» (1 Thess. 5. 12). Ils doivent être soutenus par les prières des saints, pour le bien de l’assemblée. Il est plus facile d’honorer un frère qui dit des choses douces et agréables ; mais s’il est obligé d’avertir, de remplir des fonctions moins agréables, il faut continuer à l’honorer et à l’estimer selon Dieu. Il ne s’agit pas toutefois d’une confiance aveugle envers les anciens, car ils peuvent être parfois défaillants.
«N’accepte pas d’accusation contre un ancien, sauf s’il y a deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, convaincs-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte » (v. 19-20).
On pense à Néhémie 5. 6-8 où il est question d’une démarche opportune de la part de Néhémie, devant même des chefs et des personnes, peut-être plus influentes que lui, avec un résultat positif. Rappelons aussi la circonstance où l’apôtre Paul résiste en face à Céphas et le reprend devant tous (Gal. 2. 11-21). C’est un service sans doute très difficile et délicat mais si les circonstances le rendent nécessaire, pour le bien de tous, il faut agir avec beaucoup de dépendance, beaucoup d’humilité, d’autant plus qu’il s’agit de personnes plus âgées que soi.
«De même, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu ; rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous» (1 Pier. 5. 5-7).
L’apôtre Pierre s’adresse aux jeunes gens. Il leur convient d’être soumis aux anciens. Nous avons souligné la difficulté qu’éprouvent parfois les anciens à exercer l’autorité. Nous avons ici le moyen de laisser s’exercer cette autorité : la soumission. C’est ainsi seulement que cette autorité sera possible. C’est un caractère essentiel pour que dans un rassemblement, l’autorité puisse s’exercer avec profit, pour le bien de chacun, et pour la gloire du Seigneur.
L’ordre dans la maison de Dieu :
«Tout cela je te l’écris avec l’espoir de me rendre bientôt auprès de toi ; mais – au cas où je tarderais – c’est pour que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité» (1 Tim. 3. 14-15).
Le chapitre trois de la première épître à Timothée présente, comme nous l’avons vu, les qualifications du surveillant. La fin de ce chapitre parle de l’ordre dans la maison de Dieu, dans l’Assemblée.
Il faut souligner que dans ce chapitre ce n’est pas l’ordre selon la pensée de l’homme, mais selon la pensée de Dieu : c’est la «maison de Dieu». «L’assemblée n’est pas une démocratie, ce n’est pas une république et encore moins une anarchie», a-t-on dit. Il y a une autorité : Christ. Cette autorité découle de Dieu ; ce n’est pas le fruit d’un arrangement humain.
«Paul et Timothée, esclaves du Christ Jésus, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs» (Phil. 1. 1).
La façon dont l’apôtre introduit cette épître, par ce verset cité plus haut, est remarquable. La responsabilité de chacun n’est jamais atténuée. Nous avons tous à montrer les qualités énumérées à l’égard des anciens et des serviteurs. Le début de cette épître nous le confirme. L’apôtre s’adresse à tous les saints et aussi aux surveillants et aux serviteurs, comme à des esclaves de Jésus Christ. Mais dans l’adresse, il y a déjà l’indication de l’absence d’une hiérarchie, comme celle que les hommes ont établie depuis longtemps. L’autorité est très importante et nous vivons dans un temps où elle manque beaucoup dans les familles et l’assemblée où le monde exerce malheureusement son influence.
«Que celui qui est à la tête, conduise soigneusement» (Rom. 12. 8).
Cette tâche est difficile, souvent dévolue aux anciens et pour laquelle il faut tout le secours du Seigneur. Nous sommes appelés à reconnaître ceux qui ont reçu cette autorité de la part du Seigneur. Hébreux 13. 7 nous invite à nous souvenir de nos conducteurs qui nous ont annoncé la parole de Dieu. Bien que nous ayons à reconnaître les conducteurs, il n’y a pas dans l’assemblée de système organisé, d’autorité établie, hiérarchisée – qui, finalement, se substituerait aux directions de l’Esprit Saint.
«Or nous vous prions, frères, de connaître ceux qui, parmi vous, travaillent, sont à la tête dans le Seigneur et vous avertissent : estimez-les très haut en amour à cause de leur œuvre» (1 Thess. 5. 13).
«Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme ayant à rendre compte ; afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, car cela ne vous serait pas profitable» (Héb. 13. 17).
D’une part, celui qui aspire à la surveillance doit avoir certaines qualités, et d’autre part, l’Assemblée est responsable de reconnaître l’autorité morale que Dieu confie à de tels frères. Qu’il est triste que des surveillants n’osent pas exercer l’autorité par crainte de l’opinion de ceux au-dessus desquels ils sont placés par le Seigneur ! Dans les familles aussi, des parents n’osent pas exercer l’autorité sur leurs enfants par peur de leurs réactions ! On est responsable devant Dieu d’exercer l’autorité dans sa famille et de se soumettre à l’autorité que Dieu a confiée à certains frères dans sa Maison.
Le service du surveillant demande de sa part du renoncement. Il ne doit se laisser influencer par personne et être impartial. Une seule chose doit compter pour lui : les intérêts et la gloire du Seigneur dans l’assemblée, le bien des saints, et leur édification. D’où la nécessité d’une dépendance constante du Maître. Les services sont divers, certains sont plus importants que d’autres. Ce qui compte, c’est la fidélité dans la fonction reçue de la part du Seigneur. Il saura la récompenser car elle aura peut-être été exercée dans l’ombre, mais pour Lui. Ce qui donne sa valeur au service reçu dans l’assemblée, c’est la grandeur du Maître que l’on est appelé à servir. Ce qui manque maintenant – on le constate avec humiliation – ce sont des surveillants, dont l’activité s’impose au troupeau. Ce n’est pas une autorité personnelle, dont ils se serviraient pour dominer sur des héritages qui ne leur appartiennent pas, mais une autorité morale, donnée par le Seigneur, et qui s’impose à tous.
Si un frère ou une sœur, dans l’assemblée, tombe dans le désordre, le surveillant s’en émeut ; il va trouver le fautif et l’avertit avec amour, car c’est l’amour qui doit nous conduire. N’oublions pas que celui auprès duquel nous allons est un membre du corps de Christ, «le frère pour lequel Christ est mort» (1 Cor. 8. 11). Un serviteur de Dieu a écrit : «Un ancien s’adressera à celui dont la marche est de nature à porter atteinte au bon ordre qui doit régner dans l’assemblée de Dieu; il saura lui présenter les exhortations nécessaires, basées sur le «sain enseignement», toucher son cœur, parler à sa conscience, de telle manière que soit redressé ce qui doit l’être et que l’ordre soit maintenu. L’ancien a connaissance des faits, des circonstances qui motivent son intervention et c’est ce qui l’amène à agir ; un pasteur ou un docteur, exerçant son ministère dans l’assemblée, peut donner aussi, conduit par l’Esprit de Dieu, la parole à propos sans avoir aucune connaissance de l’état de ceux auxquels il s’adresse» (P. F).
S’il y a de la souillure, il faut être vraiment envoyé de Dieu, car la chose est des plus délicate et difficile. Le surveillant s’approche du frère souillé et lui lave les pieds. C’est de toute importance. Ces choses doivent être faites. Et si l’assemblée est en danger de suivre une voie détournée, c’est aussi un exercice pour le surveillant. Ces exemples donnent un peu conscience de ce que représente cette charge dans la vie de l’assemblée.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit du troupeau de Dieu (1 Pier. 5). Il faut donc le faire paître, en assumer la précieuse responsabilité, tout en réalisant que ce n’est pas le nôtre, mais celui de Dieu. Dans toutes les institutions ecclésiastiques de la chrétienté, on retrouve, plus ou moins, la notion d’un troupeau qui dépend d’un homme, lequel exerce une autorité sur lui. Seule l’autorité morale est à retenir. L’humilité doit caractériser le surveillant et ceux qui sont «surveillés» : le troupeau tout autant que le berger.
Nous n’échappons pas aux regards scrutateurs de Celui qui se promène au milieu des sept lampes d’or. Si la marche d’une assemblée est normale, en accord avec la pensée du Seigneur, c’est à Sa gloire ! Chacun prend sa place, se soumet à l’autre, dans la crainte de Christ. Le Saint Esprit agit au milieu de nous pour conduire dans toute la vérité et présenter toutes les gloires de Christ. Si une assemblée revêt ces caractères, Dieu y amènera des âmes qui ont soif, qui ont des besoins.
Que notre désir, après le rappel de ces enseignements de l’Écriture, soit de nous laisser instruire et former par elle. Soumettons-nous à son enseignement. Prions avec instance pour le témoignage collectif. Désirons le bien de l’assemblée et pensons à nos responsabilités à cet égard. Souvenons-nous de nos conducteurs qui nous «ont annoncé la parole de Dieu» et imitons leur foi (Héb. 13. 7).
«Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu : tu sais de qui tu les as apprises et que, dès l’enfance, tu connais les Saintes Lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement préparé pour toute bonne œuvre» (2 Tim. 3. 14-17).
UNE ARAIGNEE
Un nouveau chant : « Demandez et l’on vous donnera » et une nouvelle histoire!
Tiré de CD Vieilles histoires jeunes oreilles. B. Durst.
Editeurs : Bibles et Publications Chrétiennes (http://www.labonnesemence.com)
et Editions Bibles et Littérature Chrétienne (http://www.eblc.ch).
BIENFAITS DES REUNIONS DE PRIERES
1. Qui a remarqué mon absence ce soir à la réunion de prières ?
Mon Sauveur et Seigneur, tout d’abord, mais aussi mes amis en Christ, mes compagnons travaillant tant à la grande œuvre d’évangélisation qui se poursuit dans le monde entier, qu’à la sanctification, à la mise à part de l’Église pour Dieu.
2. Qu’est-ce qui a manqué à mes frères ?
Ma présence, là où se trouvait ma vraie place, ma voix dans les chants des cantiques, ma communion dans les aspirations des cœurs. Ainsi d’autres ont souffert de mon absence.
3. Et moi-même, qu’ai-je manqué ?
Je me suis privé de la bénédiction de Dieu, de l’approbation de la conscience, de la communion avec mes frères et sœurs et de la paix profonde émanant de ces réunions.
4. Pourquoi étais-je absent ?
Ai-je oublié l’heure ? Etais-je occupé à des futilités ? Ai-je pensé à ma fatigue ? Peut-être ai-je supposé que ma présence n’était pas vraiment nécessaire ? Pour dire la vérité, j’étais dans un mauvais état, l’indifférence s’était glissée dans mon âme et mon cœur était sourd à la prière.
5. Désormais.
Que désormais rien ne m’empêche, si ce n’est de par Dieu, d’aller aux réunions de prières, à la fois par amour pour Christ, dont le glorieux nom est invoqué dans de telles réunions, par amour pour mes frères et sœurs, et pour le bien de ma propre âme, dont la prière est la force.
« N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude de faire, mais nous exhortant l’un l’autre, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher » (Hébreux 10. 25).
D’après un frère camerounais.
LE JOUR QUI MANQUAIT
Saviez-vous que les travaux actuels sur le cosmos prouvent la véracité de ce qui fut appelé une légende biblique ? Harold Hill, président de la Curtiss Machinery Company à Baltimore (Maryland) et conseiller technique pour le programme spatial, rapporte les faits suivants. Il s’agit à mon avis d’une action des plus sensationnelles de Dieu pour nous, qui vivons actuellement sur terre.
Cela arriva il y a quelques années à Green Belt (Maryland) à nos astronautes et chercheurs cosmiques. Ils étaient en train de rechercher quelle serait la position du soleil, de la lune et des planètes dans le cosmos dans des centaines et des milliers d’années. Cela était indispensable pour éviter à un satellite un impact sur sa trajectoire. Il est nécessaire de déterminer et de préciser sa course en fonction de la durée de son existence et de l’emplacement des planètes, de peur que tout le projet ne s’effondre.
Ils examinaient et réexaminaient toujours et encore les données fournies par l’ordinateur relatives aux siècles passés, lorsque brusquement tout s’arrêta. L’ordinateur ne fonctionnait plus et le signal rouge apparaissait. Cela signifiait qu’il avait reçu des données inexactes ou que les résultats obtenus, rapprochés des normes, étaient faux.
Ils téléphonèrent aux services d’entretien pour leur soumettre le problème. Il fut établi que l’ordinateur était en bon état de fonctionnement. Le directeur des services d’entretien de l’I.B.M. leur demandant ce qui n’allait pas, ils lui dirent qu’ils constataient qu’une journée manquait dans le passé du cosmos. Tous se grattèrent la tête, sans trouver la solution.
Un chrétien qui faisait partie du personnel leur dit alors : « Figurez-vous qu’à l’École du Dimanche que j’ai fréquentée autrefois, j’ai appris que le soleil s’était arrêté pour un temps ». On ne le crut pas. Mais comme on ne pouvait fournir aucune réponse au problème, on lui demanda ses références. Il ouvrit sa Bible au 10ème chapitre du livre de Josué. Il s’y trouvait un récit assez ridicule pour tout homme de bon sens. Ils y lurent que Dieu avait dit à Josué : « Ne les crains pas, car je les ai livrés en ta main ; pas un d’entre eux ne tiendra devant toi ». Josué était encerclé par l’ennemi et avait peur d’avoir le dessous dès qu’il ferait nuit. Aussi ordonna-t-il au soleil et à la lune de s’arrêter. Ceci est exact : « le soleil demeura au milieu des cieux, et ne se hâta point de se coucher environ un jour entier » (verset 13).
– « Voilà le jour qui nous manquait », dirent les astronautes. Alors, ils examinèrent le retour en arrière de l’ordinateur jusqu’à l’époque biblique indiquée et constatèrent qu’ils étaient presque arrivés à retrouver leur erreur – pas tout à fait cependant.
Le temps écoulé, faisant défaut pour l’époque de Josué, était de 23 heures et 20 minutes. Ce n’était pas un jour complet.
Ils reprirent la Bible et y lurent : « …environ un jour entier ». Ces quelques paroles de la Bible sont très importantes. Mais des difficultés subsistaient. S’il n’était pas possible de donner une réponse précise au sujet des 40 minutes manquantes, il y avait pour 10 000 ans de difficultés en perspective. Il fallait trouver ces 40 minutes car tout se multiplie à l’infini sur une trajectoire spatiale.
C’est alors que ce collaborateur chrétien se souvint du passage de la Bible, où il est dit que le soleil recula. Il fut traité de fou. Mais en reprenant la Bible, ils lurent au deuxième livre des Rois, chapitre 20, le récit de la visite du prophète Esaïe au roi Ézéchias sur son lit de mort. Il annonça au roi qu’il n’allait pas mourir. Ezéchias ne le crut pas et demanda un signe en confirmation. Esaïe lui dit alors : « l’ombre avancera-t-elle de dix degrés, ou retournera-t-elle de dix degrés ? ». Le roi répondit : « C’est peu de chose que l’ombre descende de dix degrés : non, mais que l’ombre retourne de dix degrés en arrière » (versets 9 et 10).
Alors Esaïe invoqua Dieu et l’ombre recula de 10 degrés. 10 degrés font exactement 40 minutes.
Les 23 heures 20 minutes du livre de Josué ajoutées aux 40 minutes du livre des Rois fournissent ensemble la journée qui manquait dans l’univers !
Il en est tenu compte dans l’établissement du programme de voyage des astronautes !
D’après Harold HILL
LECTURE DE LA BIBLE
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DEUX HOMMES SONT MORTS POUR MOI
Ecoute ce cantique « Attaché à la croix pour moi »et cette histoire !
Tiré de CD Vieilles histoires jeunes oreilles. B. Durst.
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