LE JOUG
Le joug
« Je vous parle comme à mes enfants » (2 Cor. 6. 14)
Une maman pleure…
Son fils, qu’elle avait pourtant élevé dans la crainte de Dieu et qu’elle croyait appartenir au Seigneur, lui a fait une révélation qui l’a consternée : « Maman, je me marie… ». Il s’est arrêté là, comme s’il ne pouvait pas aller plus loin, espérant que sa mère lui poserait une question qui lui aiderait à terminer sa confession. La maman s’est tue. Alors, il a repris : « La jeune fille est très gentille… mais elle est incrédule ». Bouleversée, la maman a répété : « Incrédule… mon enfant ! ». Et, comme si elle sentait qu’il était trop tard, qu’il était vain de lutter, elle s’est mise à pleurer.
Une maman qui pleure… que de mamans qui pleurent ! Leurs enfants pleureront aussi, plus tard. Ils pleureront quand ils comprendront qu’ils ont tenu pour rien le bien le plus précieux : la foi qui leur avait été enseignée. Ils ont vendu leur droit d’aînesse. Car, vous le comprenez bien, si c’est déjà une chose grave que de faire pleurer une mère, ça l’est bien davantage de désobéir au Seigneur.
C’est le cœur serré que nous écrivons ces lignes. De tout temps, il y a eu des unions boiteuses, mais jamais peut-être comme aujourd’hui. Ceux qui les contractent n’en éprouvent même plus de confusion ! Ils sont fort étonnés quand les frères et les sœurs montrent à leur égard une juste réserve attristée.
Faut-il donc vous rappeler les injonctions précises de la Parole de Dieu ? Pesez bien toute la force des termes employés : « Je vous parle comme à mes enfants… Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Bélial ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? (2 Cor. 6. 13-15). C’est à vous de répondre.
Où trouver des accents plus touchants ? « Je vous parle, dit l’apôtre, comme à mes enfants ». Il parle sans rigueur mais dans la vérité et dans l’amour, car les deux vont toujours ensemble. N’aurions-nous que ce texte, il nous suffirait pour nous enseigner la pensée de Dieu et fixer notre marche à suivre vis-à-vis de quelque joug mal assorti que ce soit, et d’abord celui du mariage. Il est vain de vouloir essayer, par des raisonnements aussi laborieux qu’inutiles, de détourner le tranchant de l’épée. Vos arguments sont connus, usés, sans valeur. Vous espérez, dites-vous, pouvoir travailler pour le salut d’une âme, et vous vous placez sur le chemin de la désobéissance à Dieu. Même pour la plus noble cause, Dieu n’autorise jamais son enfant à lui désobéir. Sa volonté prime la vôtre. Il vous serait peut-être profitable de relire l’histoire de l’homme de Dieu qui se laissa détourner du chemin que Dieu lui avait fixé (1 Rois 13). Il avait reçu un ordre précis, sans équivoque. Il n’avait pas à écouter une autre voix, fût-elle celle d’un vieux prophète. Revenir par un autre chemin, manger du pain et boire de l’eau, après un long voyage, dans la maison d’un homme qui ne manquait pas de piété, cela peut vous paraître sans gravité. Le jugement de Dieu est fort différent : c’est désobéir, c’est être « rebelle à la parole de l’Eternel » (1 Rois 13. 21). Jeunes gens, prenez garde, sur ce chemin le lion vous trouvera (v. 24). Et même si la grâce infinie de Dieu le retient (v. 28), vous aurez affaire à lui. Si vous voulez être fidèles, vous connaîtrez de rudes combats.
Mais notre pensée n’est pas de vous démontrer ce dont, intérieurement, vous êtes parfaitement convaincus, même si vous tentez de contester. Nous vous rappellerons seulement deux exemples que vous devez connaître et que l’Écriture place devant nous : « Un homme de la maison de Lévi alla et prit une fille de Lévi » (Exode 2. 1). De cette union naquit Moïse : c’est dire assez combien Dieu la bénit.
Aux filles de Tsélophkhad Dieu enjoint : « Elles deviendront femmes de qui leur semblera bon ; seulement, qu’elles deviennent femmes dans la famille de la tribu de leurs pères, afin que l’héritage ne passe point de tribu en tribu chez les fils d’Israël ; car les fils d’Israël seront attachés chacun à l’héritage de la tribu de leurs pères » (Nombres 36. 6). Et les filles de Tsélophkhad firent comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Nous nous glorifions volontiers du « dépôt » qui nous a été confié, de l’héritage que nous ont laissé ceux qui nous ont devancés. Ne le laissons pas échapper de nos mains, car une vérité dont on se détourne afin qu’elle n’imprime pas une direction à notre marche, est, pour nous, une vérité perdue.
Jeunes gens et jeunes filles croyants, ne vous engagez pas dans un chemin où il est bien difficile de s’arrêter. Les promesses sont vite faites dont on ne peut plus se libérer. Montrez que vous aimez Dieu et que, entre ce que le monde vous offre et ce que Dieu vous demande, vous avez fait votre choix. Sachez bien que Dieu n’est jamais le débiteur de personne. Nul n’a jamais laissé quelque chose pour lui sans en recevoir cent fois autant.
D’après Feuille aux Jeunes n° 235
E. A
EXAMENS
EXAMENS
Concours, diplômes, examens… beaucoup d’étudiants viennent récemment d’affronter les échéances redoutées dont dépend plus ou moins leur avenir terrestre. Échec ou succès, quel que soit pour le jeune chrétien le résultat de ses efforts, s’il a remis au Seigneur le soin de conduire sa vie, il pourra lui rendre grâces pour une porte fermée aussi bien que pour une porte ouverte.
Mais ce n’est pas de ces examens-là que nous voudrions parler. Toute notre vie n’a-t-elle pas sa contrepartie spirituelle ? Chacun de nous est né un certain jour dans une certaine famille comportant des parents, des frères et sœurs ; il lui a fallu apprendre à marcher, à parler, à obéir. Est venu ensuite l’âge de l’école, précédent l’apprentissage, enfin seulement l’exercice d’une profession. De la même manière, la vie spirituelle de chaque croyant commence par la nouvelle naissance qui le fait entrer dans la famille de Dieu. Petit enfant, ses premiers balbutiements expriment la conscience de la relation : « Abba, Père ». « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père » (1 Jean 2. 13). S’il est bien nourri, s’il reçoit les soins nécessaires, ce nouveau-né en Christ fera des progrès qui réjouiront le cœur du Père et celui de ses frères et sœurs dans la foi ; il fera ses débuts dans la marche chrétienne, il apprendra à obéir, à prier, à rendre son témoignage. Et alors, qu’il le trouve agréable ou non, il faudra qu’il fasse ses classes à l’École de Dieu.
Comme dans toute autre école, nous trouvons dans celle de Dieu :
1°) Un Maître. Tant que Jésus était sur la terre, il enseignait lui-même ; il était, lui, le divin docteur (Matt. 7. 29 ; Job 36. 22). A son départ, il a confié les siens aux soins du Saint Esprit qui le remplace aujourd’hui : « Lui vous enseignera toutes choses », annonçait le Seigneur Jésus (Jean 14. 26). S’il nous est permis de nous exprimer ainsi, toutes les « matières » qui ensemble constituent la vérité sont de sa compétence : connaissance de Christ et de son assemblée, doctrine, prophétie, pratique de la vie chrétienne, laquelle comprend à son tour : la marche, le combat, le rayonnement du disciple de Christ au milieu du monde, et le service sous ses différents aspects. Ne négligeons aucune de ses « matières ».
2°) Une discipline, c’est-à-dire un ensemble de règles morales avec leur sanction qui veut qu’on soit loué pour avoir bien fait, blâmé et puni pour avoir mal fait. Gardons-nous de mépriser cette discipline, comme aussi de perdre courage quand nous sommes repris par elle. Son but est de faire de nous des disciples, des « hommes faits ».
3°) Un Livre : la Bible, ensemble de toute la connaissance divine, jamais périmé, adapté à toutes les classes, à tous les âges… De quel manuel scolaire pourrait-on en dire autant ?
4°) Des leçons : les unes, théoriques, sont enseignées dans les réunions ou dans nos lectures personnelles de la Parole de Dieu. Les autres, pratiques, résultent de l’expérience quotidienne. Il s’agit alors de mettre en application ce que nous avons compris par l’intelligence et retenu dans nos mémoires.
Quelles sont les deux grandes catégories de leçons qui résument l’enseignement de l’École de Dieu ? On peut dire qu’elles sont complémentaires : nous y apprenons à nous connaître avec nos insuffisances, notre misère, notre absence de force. Nous y apprenons aussi à connaître Christ avec sa parfaite suffisance, sa miséricorde, sa puissance qui s’accomplit dans l’infirmité.
5°) Enfin l’École de Dieu comporte d’inévitables examens. Généralement pas annoncés d’avance, à la manière de certains professeurs qui procèdent par surprise à un contrôle de connaissances. Par exemple, je puis avoir aujourd’hui à subir un examen de patience. Peu importe le problème qui me sera posé, l’instrument dont le Seigneur se servira. Il pourra s’agir d’un contact avec une personne au caractère difficile ou d’une suite de petites contrariétés. Si je suis insuffisamment préparé par la prière et l’humble confiance en Dieu, je ne me rendrai même pas compte qu’il s’agit d’une mise à l’épreuve. Je ne verrai que l’instrument et pas la main sage qui le manie, la personne désagréable et non le divin Instructeur. Et ce sera l’échec inévitable : au lieu de surmonter le mal par le bien comme me l’enjoint Rom. 12. 21, je serai surmonté par le mal, en ce cas l’irritation ou la colère. Plus souvent que nous ne pensons, nous subissons des examens de « priorité ». Dans tel cas précis que ferai-je passer d’abord : Christ ou une autre personne ? Sa Parole ou une autre lecture ? Son service ou mes intérêts ?
Autre exemple d’examen : La Parole m’a tout appris sur les pièges que le monde et Satan tendent au chrétien ; elle m’a aussi expliqué les moyens de les éviter. Mais vient le jour où je dois être éprouvé : un de ces pièges est réellement placé devant moi. Si j’en sous-estime le danger (c’est-à-dire si je ne crois pas la Parole qui m’a averti), ou si je surestime mes forces pour y faire face (encore de l’incrédulité car l’Écriture affirme que je n’ai en moi aucune force) j’échouerai à cet examen à mon entière confusion. Il faudra alors le repasser plus tard, « doubler » cette classe, retarder d’autant les progrès chrétiens dont l’ensemble constitue ma « scolarité spirituelle ». Disons-nous bien que ce sont là des examens où personne ne peut tricher, car « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4. 13). Chacun est jugé à son vrai niveau et chacun aussi pour son propre compte. Nous avons souvent tendance à nous comparer à autrui et à nous contenter d’une mention « passable » sous prétexte que d’autres, à notre avis, n’ont obtenu qu’un résultat « médiocre ». Mais le Saint Esprit qui nous enseigne a pour nous de plus hautes ambitions. Il place devant nos yeux le parfait Modèle, en qui tout a été excellent et il nous invite à suivre ses traces ; il attend de nous quelque conformité morale à Jésus. Et cet Homme parfait n’a pas échappé lui-même à la mise à l’épreuve avant de commencer son ministère. Rencontrant Satan au désert, il a triomphé de « toute tentation ».
Plusieurs d’entre vous se donnent sans doute beaucoup de peine pour préparer leur avenir sur la terre. Quelques dizaines d’années seulement de vie professionnelle leur paraissent mériter souvent autant de mois de renoncements et d’efforts considérables. On manquera même des réunions, croyant ainsi mieux préparer un examen ou un concours. Ne sommes-nous pas par contraste étrangement imprévoyants et paresseux quand il s’agit de notre avenir éternel ? Et pourtant, ne l’oublions pas, de la manière dont nous aurons appris nos leçons spirituelles dépendront non seulement les services plus ou moins fructueux que nous pourrons accomplir pour le Seigneur en l’attendant, mais aussi les couronnes qu’il se plaira, dans le jour de la distribution des récompenses, à placer, pour sa propre gloire, sur le front de ceux qui les auront méritées. Désirons-nous faire partie de ceux-ci ?
D’après Feuille aux Jeunes, n° 229
J. K.
DANIEL ET SES TROIS AMIS
Daniel et ses trois amis
Il y a dans la Parole de Dieu des biographies si attachantes qu’on ne peut les lire sans en retirer une grande bénédiction. Telle la vie exaltante de l’apôtre Paul, telle l’histoire d’un Joseph, d’un Jonathan ou encore d’un Daniel et de ses trois amis.
Considérons d’un peu plus près les circonstances où Dieu avait placé Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria à la cour de Nebucadnetsar à Babylone. Ils faisaient partie de la première classe de déportés, et étaient de la descendance royale ou d’entre les nobles (Daniel 1. 3). Ce n’étaient donc pas les premiers venus, et le roi de Babylone, loin de traiter ces captifs de Juda avec mépris, est rempli de sollicitude à leur égard et ordonne qu’on leur enseigne pendant trois ans les lettres et la langue des Chaldéens pour qu’ils soient capables de se tenir dans le palais du roi (Daniel 1. 4-5). Ceci correspond à ce qu’on appellerait aujourd’hui une formation universitaire. Ils auraient pu se sentir flattés d’une telle faveur, surtout de la part d’un roi si orgueilleux et si sanguinaire qui, quelques années plus tard, allait crever les yeux du roi Sédécias après avoir égorgé ses fils devant lui (Jér. 52. 10-11). Vont-ils, pour ce motif, se soumettre à tout ce qu’exigera ce monarque despotique, qui décide non seulement du cours de leurs études, mais leur impose en même temps leur nourriture ? Vont-ils oublier le Dieu d’Israël et les enseignements de la loi de Moïse, parce qu’ils sont éloignés de Jérusalem et que leurs circonstances sont si éprouvantes ? Loin de là ! Ils agissent dans l’esprit du psalmiste qui disait : « Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! » (Ps. 137. 5). Nebucadnetsar veut leur imposer les mets délicats du roi et le vin qu’il buvait, mais les quatre jeunes gens savent que ces mets sont d’abord présentés aux idoles et qu’ils peuvent être impurs selon la loi (Lév. 11), et ils décident dans leur cœur de ne pas se souiller par cette nourriture. Une fois la décision prise, Daniel, leur porte-parole, va formuler sa demande au prince des eunuques, demande respectueuse, faite avec tact, mais aussi avec fermeté et décision : il demanda au prince des eunuques de lui permettre de ne pas se souiller (v. 8). N’est-ce pas ce que l’apôtre Pierre exprime dans sa première épître (3. 15) : « Soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » ? Quelle leçon pour nous ! Combien nous nous sentons petits devant la foi de ces hommes de Dieu d’autrefois ! Ces jeunes hommes auraient pu dire : Nous sommes ici seuls, loin de notre famille, de notre pays, loin du temple de Jérusalem. Dieu nous a abandonnés, a livré son peuple en la main de Nebucadnetsar. Nous sommes de pauvres captifs, bannis de leur foyer. Et d’ailleurs, on ne nous voit pas, personne ne le saura. Pourquoi y regarder encore de si près ? De plus, ce serait faire un terrible affront au roi que de refuser la faveur qu’il nous accorde. Non seulement nous risquons d’encourir sa colère, mais nous serions désavantagés par rapport aux autres jeunes gens qui nous devanceront. Parlons franchement : n’aurions-nous pas, dans de telles circonstances, raisonné de cette façon-là ? Que de fois on entend dire de nos jours – et peut-être spécialement parmi les jeunes croyants – : le monde a tellement évolué en cinquante ans qu’il n’est plus possible de s’en tenir strictement aux enseignements des frères du siècle passé. Il faut vivre avec son temps, il faut s’adapter aux circonstances nouvelles. Nous sommes des chrétiens du 21ème siècle, et pour les besoins de nos études, de notre profession, de nos affaires commerciales, ne devons-nous pas faire quelques concessions et nous comporter comme ceux qui nous entourent ? Hélas, c’est s’engager sur un terrain bien dangereux. Le diable aura vite fait d’affaiblir notre conscience et de nous entraîner toujours plus loin du Seigneur. Par contraste, voyez combien Dieu a béni Daniel et ses amis dans leur santé physique comme dans leur intelligence. Mais le secret de leur comportement, c’est que, par piété et par fidélité envers leur Dieu, ils ne craignent pas de se singulariser, de se distinguer de ceux qui les entourent. Savons-nous encore le faire, ou sommes-nous de ceux qui vont de concession en concession, par crainte de la moquerie ou du ridicule ? Pensons à l’importance d’une prise de position nette, d’un témoignage clair et décidé devant ce monde dès le début de la vie chrétienne et prenons exemple sur la fermeté de ces jeunes gens, dont les circonstances étaient sans doute bien plus éprouvantes que les nôtres. Arrêter dans son cœur de ne pas se souiller et ne pas avoir peur de se distinguer du monde, voilà deux principes qui bouleversent une vie chrétienne ; Dieu honore toujours une telle foi.
Daniel et ses trois amis ont bien commencé : au début de leur vie d’isolement à Babylone, Dieu a soumis leur foi à un test qu’ils ont passé victorieusement. Ce qui est requis d’un administrateur, c’est qu’il soit trouvé fidèle (1 Cor. 4. 2). Aussi Dieu a permis qu’ils obtiennent des postes très élevés dans la province de Babylone. Mais, au chapitre 3, il va soumettre leur foi à une épreuve bien plus difficile encore qu’au début de leur captivité. Nebucadnetsar vient de dresser dans la plaine de Dura une gigantesque statue d’or d’environ trente mètres de haut, devant laquelle tous les hauts dignitaires devront se prosterner. Le chapitre 2 raconte le songe du roi et son interprétation par Daniel, mais il semble bien que cette communication divine si extraordinaire n’ait pas laissé un effet durable sur Nebucadnetsar, car ici celui qui est tombé sur sa face et s’est prosterné devant Daniel (2. 46) exige que ses sujets se prosternent et adorent la statue d’or qu’il appelle son dieu (3. 14). Sans doute cherche-t-il à consolider les divers peuples de son empire en organisant cette fête de dédicace, où ils seront contraints d’adorer tous la même statue, la même idole. En imposant ainsi ce culte idolâtre, il lance un défi à ce Dieu, dont il a dit à Daniel : « En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (2. 47), à ce Dieu qui lui a révélé : « Tu es cette tête d’or » (2. 38).
Mais pour Shadrac, Méshac et Abed-Nego, quel problème de conscience ! Vont-ils se prosterner devant cette idole, ne serait-ce que pendant les quelques instants que durera cette cérémonie, alors qu’ils savent que la raison profonde de la colère de l’Eternel sur Juda et la déportation à Babylone est précisément l’idolâtrie du peuple ? Que faire devant la menace proclamée avec force par le héraut : « Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas, sera jeté à l’heure même au milieu d’une fournaise de feu ardent » (3. 6) ? Toute cette cérémonie de dédicace est organisée de manière très habile : dans cette immense plaine, une statue colossale étincelant au soleil d’Orient frappe les regards, tandis que l’oreille est impressionnée par cette grande variété d’instruments de musique : le cor, la flûte, la cithare, la sambuque, le psaltérion, la musette et toute espèce de musique. D’ailleurs, dans les cérémonies religieuses, l’homme naturel cherche toujours à agir sur les sens. Au signal donné, toute cette foule de courtisans serviles va se prosterner d’un commun accord, et seuls trois jeunes hommes de Juda ont le courage de rester debout, bravant la colère du dieu et témoignant publiquement de leur attachement au Dieu d’Israël. Ils savent que Nebucadnetsar est puissant, très puissant même, mais que leur Dieu est tout-puissant. Ils savent que ce roi tue qui il veut (Daniel 5. 19), mais ils sont persuadés que leur Dieu peut les délivrer de sa main. Ils jugent qu’il ne serait pas juste d’écouter un homme plutôt que Dieu (Actes 4. 19).
Aurions-nous eu le courage de nous singulariser comme eux ? Je crains que non en ce qui me concerne. Mais ces jeunes gens ne vont-ils pas être ébranlés lorsqu’il leur est ordonné de comparaître devant Nebucadnetsar ? Quand le roi leur demande encore une fois, comme s’il leur offrait une dernière chance de salut : Êtes-vous prêts à vous prosterner et à adorer la statue ? (v. 15), ils répondent : « Nebucadnetsar, il n’est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet. S’il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! » (v. 16-17). Ces géants de la foi croient une chose qu’ils n’ont jamais vue, c’est-à-dire qu’un homme puisse passer par le feu sans en subir les effets. Ils prononcent ces paroles de confiance avec une calme assurance, mais ensuite leur foi va briller d’un éclat tout particulier : « Et sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée » (v. 18). Ce petit mot : sinon, est de toute beauté. C’est comme s’ils disaient : Si même Dieu ne répond pas à notre prière, s’il ne nous délivre pas et semble nous abandonner, nous lui resterons fidèles, nous ne renierons pas le nom du Saint et du Juste. Là aussi, quelle leçon pour nous qui sommes prêts à nous plaindre, peut-être même à nous révolter lorsque le Seigneur ne nous accorde pas une guérison, une délivrance dans les épreuves ! Ces trois jeunes gens acceptent avec soumission ce que Dieu décidera à leur égard. De même, bien des croyants ont soumis et fait taire leur âme (Ps. 131. 2) tout en ne comprenant pas au moment même les voies de Dieu à leur égard.
Que d’énigmes devant le silence de Dieu en présence de la fidélité des siens ! Pensons à Joseph. Que de pensées ont dû monter dans son cœur après que Potiphar l’ait jeté en prison ! Comment, est-ce ainsi que Dieu me récompense pour avoir résisté jour après jour aux sollicitations de cette femme perverse ? Si j’avais cédé à la tentation, je ne serais pas dans cette prison, où Dieu m’a oublié ! Et qu’ont dû penser Job au milieu de ses épreuves, Jean le baptiseur au fond de sa prison, Naboth dépouillé de sa vigne puis lapidé, Jérémie méprisé par son peuple ? En présence des nombreux problèmes de la vie, où il s’agit de faire un choix, sommes-nous bien décidés, même si Dieu n’intervient pas directement, à lui rester fidèles coûte que coûte ?
Les trois amis de Daniel l’ont réalisé et Dieu les a aidés merveilleusement. Un homme comme un fils de Dieu se promenait avec eux dans la fournaise et ils n’avaient aucun mal ; seuls leurs liens avaient été consumés par le feu. Ce n’est que dans l’épreuve qu’ils ont pu expérimenter une telle proximité de Dieu. Ce chapitre 3 nous montre donc ce que les fidèles doivent faire en un temps d’épreuve, ce que l’ennemi peut faire pour leur nuire et ce que Dieu fait pour les délivrer.
Les trois amis de Daniel ne sont plus mentionnés dans la suite du livre ; nous pouvons espérer qu’ils ont continué leur vie de témoignage et de fidélité à Babylone. Mais quant à Daniel lui-même, nous sommes assurés que ce noble captif, qui a passé au moins 70 années de sa vie à Babylone, loin de Jérusalem, était aussi pieux et fidèle à la fin de sa vie qu’au début. S’il était âgé d’une vingtaine d’années au moment de la déportation, il devait avoir environ 90 ans lorsque Darius le jeta dans la fosse aux lions. Et à ce moment, ses adversaires les plus acharnés doivent dire : « Nous ne trouverons dans ce Daniel aucun sujet d’accusation, à moins que nous n’en trouvions contre lui à cause de la loi de son Dieu » (6. 5). Quel magnifique témoignage de la part du monde !
D’ailleurs, la Parole ne nous rapporte aucun manquement dans sa vie, et il est appelé trois fois un bien-aimé (9. 23 ; 10. 11, 19). Malgré ses fonctions absorbantes comme président (6. 2), il trouve le temps de prier trois fois par jour dans sa maison, ses fenêtres étant ouvertes du côté de Jérusalem, et cela malgré la défense du roi Darius. Il lit attentivement le prophète Jérémie (Daniel 9. 2), ce qui l’amène à présenter à Dieu sa prière d’humiliation : la confession (9. 4-15) est suivie de l’intercession (v. 16-19). Daniel, l’homme intègre, dit à deux reprises : nous avons péché, nous avons agi méchamment (v. 5 et 15), parce qu’il s’identifie complètement avec son peuple coupable et parce que le sentiment de la gravité du péché et du déshonneur fait à Dieu est resté aussi vivace chez lui que dans sa jeunesse.
Considérons l’issue de la conduite de cet homme de Dieu remarquable et imitons sa foi, son attachement à Dieu, à sa Parole, à son peuple. Et surtout, ne redoutons pas de nous singulariser dans ce monde, évidemment pas dans cet esprit d’anticonformisme, de contestation tellement à la mode aujourd’hui, mais par fidélité au Seigneur et par respect pour sa Parole.
Seigneur ! Sanctifie
Nos jours, nos moments,
Fais que notre vie
T’honore en tout temps.
D’après Feuille aux Jeunes n° 228
IL Y A PEUT-ÊTRE UN TRÉSOR CHEZ VOUS !
Un nouveau cantique (Ta Parole est une lampe) et une nouvelle histoire (Il y a peut-être un trésor chez vous) !
Tiré de CD Vieilles histoires jeunes oreilles. B. Durst
Éditeur : Bibles et Publications Chrétiennes (http://www.labonnesemence.com) et Éditions Bibles et Littérature Chrétienne (http://www.eblc.ch).
C’EST MOI
« C’est moi »
En 1844, un jeune officier anglais fut envoyé avec son régiment dans des îles d’Indes occidentales. La fièvre jaune vint à sévir, et plusieurs soldats en moururent. Peu après, un officier du même régiment fut atteint de la maladie, et en cinq jours, la mort en fit sa proie.
Celui qui écrit ce récit fut désigné pour commander le bataillon qui devait rendre les honneurs sur la tombe de l’officier décédé. Un pasteur lut l’office des morts, après quoi le bataillon regagna sa caserne. Durant la marche, l’officier commandant se retrouva à l’arrière et entra en conversation avec le pasteur qui, après quelques moments, se tourna brusquement vers lui et lui dit : « Où pensez-vous que votre âme serait allée si c’était vous que la mort avait frappé ? »
L’officier hésita un instant, puis il répondit : « Je pense que j’aurais été en enfer. »
« C’est une réponse bien sérieuse ; Dieu s’en souviendra, et j’espère que vous vous en souviendrez aussi. » lui dit le pasteur.
Cinq années s’étaient écoulées, et le même officier se trouvait avec son régiment dans une autre partie du monde. Il avait passé, durant ce temps, par bien des difficultés ; la petite vérole, les fièvres, le choléra, avaient frappé autour de lui ; son esprit était devenu sérieux, et il se rappelait souvent ses propres paroles : « Je pense que je serais allé en enfer ».
Vers cette époque, il rencontra un vieil officier qui avait été camarade de son père, et qui, le voyant triste, l’engagea un soir à venir le trouver. S’étant rendu à l’invitation, le vieil officier lui dit : « Il va y avoir dans la chambre voisine une lecture de la Bible pour les jeunes officiers ; si vous voulez y assister, vous serez le bienvenu, sinon voici quelques livres ; vous pouvez vous distraire jusqu’à ce que nous ayons fini. »
Mais le jeune officier préféra aller à cette réunion, et s’assit parmi les autres. Tout était entièrement nouveau pour lui, et il comprit peu de ce qu’il entendit ; mais il ne put s’empêcher de se dire : « Ces gens ont quelque chose que j’ignore, un bonheur que je ne possède pas. » Cela fit sur lui une profonde impression.
Un soir comme il pensait à sa vie, il se demanda : « Qu’est-ce que ma vie ? C’est manger, boire, mourir et puis … être perdu … ! »
Cher lecteur, qu’en est-il de votre vie ? Quelle en sera la fin ? Il vaut la peine assurément d’y réfléchir. Votre voyage ici-bas sera bientôt terminé, et où irez-vous ? Grâce à Dieu, l’officier réalisa combien c’était sérieux.
Mais il était sans guide. Il voguait sur les vagues de la vie sans carte ni boussole ; il ne possédait même pas un exemplaire du Livre de Dieu, qui seul peut apporter la lumière à l’âme.
Le lendemain qui suivit cette soirée mémorable, il acheta une Bible et commença à lire l’évangile de Matthieu, priant en même temps Dieu de lui ouvrir les yeux. Il lut avec un profond intérêt et un réel souci pour son âme. Son cœur était extrêmement exercé, et souvent il était découragé en voyant ses manquements. Dès qu’il avait formé de nouvelles résolutions, le péché venait les détruire.
Il mit environ trois semaines à lire l’Évangile de Matthieu. Quand il eut fini, il commença l’épître aux Galates. Étant arrivé au troisième chapitre, le verset 10 l’arrêta : « Car tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction, car il est écrit : Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire. »
– C’est moi ! S’écria-t-il après avoir lu ce verset, c’est moi ! Je me suis placé sous la malédiction en voulant me confier dans les œuvres que je fais.
Il se mit à prier en disant : « Seigneur, que faut-il que je fasse ? » et il resta quelque temps à genoux. Puis s’étant relevé, il prit sa Bible et lut jusqu’au treizième verset du même chapitre : «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois)».
Pour la seconde fois, il s’écria : « C’est moi ! Je suis racheté de la malédiction de la loi, Christ étant fait malédiction pour moi ! Il a pris ma place ».
Les écailles lui tombèrent des yeux. Dieu avait répondu à sa prière. Il lui avait ouvert les yeux sur Christ attaché à la croix. Ses yeux furent détournés de lui-même et tournés vers le Sauveur. Il cessa de regarder à ses propres œuvres pour contempler l’œuvre puissante accomplie à la croix par le Seigneur Jésus Christ. Sa foi saisit le Sauveur et il s’écria : « IL A PRIS MA PLACE !»
Le lecteur de ces lignes peut-il dire avec lui : Il a pris ma place ? Sinon, pourquoi ne le ferait-il pas ?
Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » lire 1 Tim 1. 15
Le précieux sang de Jésus Christ est le seul titre absolument suffisant pour se tenir dans la présence de Dieu, pour entrer au ciel : « Vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ » Éphésiens 2. 13
Dieu veuille bénir ce récit vrai pour votre âme afin que vous soyez rendu capable de dire : « Il a pris ma place » !
Sur la croix Jésus prit la place
Du pécheur perdu pour jamais ;
Son sang, ô miracle de grâce !
Versé pour nous, est notre paix.
D’après Série de Paris n°111
LA COURONNE D’ÉPINES








