
Le plus jeune fils : le retour du fils égaré
« Le fils… dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt et des sandales aux pieds » Luc 15. 21 et 22.
« Un homme avait deux fils… ». C’est ainsi que commence l’histoire que Jésus raconte en parabole pour nous parler de l’amour de Dieu, l’amour du Père (Luc 15. 11 à 32).
Le plus jeune avait quitté la maison, demandant sa part d’héritage alors que le père était encore en vie ! Quand, plus tard, il revient à la maison, dans des conditions pitoyables, son père ne le repousse pas et ne lui fait pas de reproches. Il l’attendait, il court à sa rencontre et le prend dans ses bras.
« Père… je ne suis plus digne », dit le fils, conscient d’avoir perdu sa dignité de fils. Mais le père lui donne trois signes de cette dignité : la plus belle robe, signe de sa filiation ; un anneau à son doigt, signe de relation ; et des sandales, signe de liberté.
Cette histoire nous concerne tous. Bien que croyants, il nous arrive de nous éloigner de la présence de Dieu ; et quand cela nous arrive, nous ne vivons plus notre dignité et notre relation de fils de Dieu.
Qu’est-ce qui nous éloigne de Lui ?
– le désir de vivre notre propre vie tout seuls, indépendamment de Lui ;
– nos peurs ;
– les plaisirs et tout ce qui nous distrait de l’essentiel.
Comme ce plus jeune fils, revenons à Dieu ! Ses gestes d’accueil, comme ceux du père de cette histoire, seront autant d’étincelles de joie dans notre cœur repentant. Dieu nous invite à revenir à Lui dès aujourd’hui, à nous laisser embrasser, à retrouver notre identité de fils et de filles. Il nous accueille avec nos défauts, nos erreurs, sans nous faire aucun reproche, parce qu’Il nous aime.
Le fils aîné : il ne voulait pas entrer
(Le fils aîné) « se mit en colère, et ne voulait pas entrer » Luc 15. 28.
Jésus dit : « Sondez les Écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi – et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » Jean 5. 39 et 40.
Dans la parabole du fils perdu (Luc 15. 11 à 23), un autre fils apparaît : c’est le fils aîné (v. 25). Il n’avait pas exigé, comme son frère, sa propre part d’héritage pour la gaspiller ensuite dans un pays lointain en vivant dans la dissolution ; il était resté avec son père et l’avait servi pendant de nombreuses années.
Sa conduite était extérieurement exemplaire… jusqu’au retour de son frère ! C’est à ce moment-là que sa jalousie et son amertume explosent. Nous pouvons remarquer qu’il ne dit jamais, ni « père », ni « mon frère », parce qu’il a perdu la conscience des liens familiaux. Et pourtant, comme son frère, il a besoin de la grâce et de l’amour du père.
Dans l’Église aussi, il peut se trouver de tels comportements. Sont-ils peut-être dus à un manque d’amour ou de soins fraternels, à de l’amertume, des préjudices, des rancœurs, des injustices… qui empêchent la pleine réalisation d’une vie dans la présence du Père ?
Pour être libérés des chaînes pesantes qui, même si c’est d’une manière différente, sont communes au plus jeune frère comme à l’aîné, nous avons besoin de croire en l’amour de Dieu pour nous, et de croire que nous ne méritons rien, même si nous pensons être meilleurs que les autres.
Notons que le père va à la rencontre de chacun de ses fils, et qu’il leur exprime son affection en les exhortant à rentrer à la maison en laissant dehors ce qui ne convient pas à sa présence. La maison de Dieu est un lieu où l’on goûte son amour, où la tache du péché est ôtée, où la colère fait place à la paix, où les larmes de désespoir deviennent des larmes de joie.
D’après « Il buon seme » août 2024