AMERTUME
Que toute amertume… soit ôtée du milieu de vous ; mais… soyez bons, compatissants…. Éph. 4. 31 et 32.
1. Naomi
Voici, au lieu de la paix j’avais amertume sur amertume ; mais toi, tu as aimé mon âme, (la retirant) de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. Ésaïe 38. 17.
Ne m’appelez pas Naomi, appelez-moi Mara ; car le Tout-puissant m’a remplie d’amertume. Ruth 1. 20.
La Bible nous fait le récit de plusieurs hommes et femmes de foi qui ont connu des expériences amères dans le cours de leur vie. Mais elle nous montre aussi comment Dieu les a guéris :
– Naomi (dans le livre de Ruth, au ch. 1) vivait avec son mari et ses deux fils dans le pays d’Israël quand une famine survint. Pour y échapper, ils abandonnèrent leur peuple et leur pays, et s’établirent en Moab, un pays idolâtre. Quelque temps plus tard, le mari de Naomi mourut, puis aussi les deux fils, qui avaient épousé des femmes moabites. C’est ainsi que Naomi se retrouva privée de tout soutien et dans un pays étranger.
Quand elle entendit dire que la famine avait cessé en Israël, elle se mit en route pour y retourner. Ruth, l’une de ses belles-filles, aimait Naomi, son peuple et son Dieu. Elle insista pour rester avec elle et aller vivre à Bethléhem en sa compagnie. Lorsque les deux femmes entrèrent dans la ville, les habitants reconnurent Naomi. Elle leur demanda alors de ne plus l’appeler Naomi (délices), mais Mara (amertume), parce qu’elle avait perdu son mari et ses deux fils, et qu’elle était consciente de l’erreur qu’elle avait faite en abandonnant son peuple et son pays.
Cependant, la miséricorde divine avait préparé un heureux dénouement pour elle. Ruth est restée avec sa belle-mère. Pour se nourrir, ainsi que Naomi, elle s’est mise à glaner parmi les épis d’orge, dans les champs d’un homme riche, Boaz. Dieu prépara le cœur de cet homme, Il ôta tous les obstacles et fit que Ruth devint la femme de Boaz.
C’est ainsi que Dieu transforma l’amertume de Naomi qui, par le moyen de Ruth, devint l’arrière-grand-mère du roi David. Les soins compatissants que Dieu réserve à celui qui se tourne vers Lui après s’être éloigné, sont une manifestation évidente de Sa grâce.
2. Anne – la femme de Sunem
Et Anne avait l’amertume dans l’âme, et elle pria l’Éternel et pleura abondamment. 1 Sam. 1. 10.
J’ai prié pour cet enfant, et l’Éternel m’a accordé la demande que je lui ai faite. 1 Sam. 1. 27.
– Anne aime Dieu (1 Sam. 1) et est aimée de son mari, mais elle vit une grande souffrance : elle n’a pas de fils. Pennina, l’autre femme d’Elkana, l’humilie continuellement à cet égard. Un jour, alors qu’Anne pleure et refuse de manger, son mari l’interroge ; mais il est maladroit et ne la comprend pas. « Elle avait l’amertume dans l’âme, et elle pria l’Éternel et pleura abondamment ».
Le sacrificateur, Élie, qui l’observe, pense qu’elle est ivre et la reprend sévèrement. Il est difficile pour Anne de supporter en plus l’incompréhension du sacrificateur, mais elle est certaine que Dieu l’écoutera. Alors, elle continue à prier et son cœur se calme. Dieu l’exaucera et elle deviendra la mère de Samuel, un grand prophète très utile pour le peuple de Dieu.
– Le prophète Élisée a été reçu plusieurs fois dans la maison d’une femme riche et de son mari (2 Rois 4. 8 à 37). Le couple n’a pas d’enfants, mais Élisée annonce à la femme que Dieu lui donnera bientôt un fils.
L’enfant naît, grandit, reçoit toute la tendresse de sa mère ; mais, un jour, il tombe malade et meurt sur les genoux de sa mère. Celle-ci le couche sur le lit du prophète et, sans rien dire à son mari, elle va vers Élisée. Le serviteur du prophète tente de l’empêcher de se jeter aux pieds d’Élisée, mais celui-ci dit : « Laisse-la, car son âme est dans l’amertume, et l’Éternel me l’avait caché ». Il comprend la douleur et la profonde déception de la femme. Pourquoi Dieu, qui lui avait donné cet enfant que son cœur désirait mais qu’elle n’avait même pas demandé, le lui reprend-il maintenant ? La femme insiste pour qu’Élisée vienne jusqu’à l’enfant. Le prophète l’accompagne, le ressuscite par la puissance de Dieu et le rend à sa mère.
Dans son amertume, cette femme de foi ne s’est tournée que vers Élisée, le prophète et serviteur de Dieu, le seul qui pouvait lui venir en aide, et l’insistance de sa foi a été récompensée.
3. Job
Pourquoi la lumière est-elle donnée au misérable, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme, à ceux qui attendent la mort, et elle n’est pas là – qui la cherchent plus que des trésors cachés. Job 3. 20 et 21.
J’élève mes yeux vers toi, qui habites dans les cieux. Psaume 123. 1.
Quoique « parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal » (Job 1. 8), Job, le personnage du livre de l’Ancien Testament qui porte son nom, a traversé une très grande épreuve : il a perdu soudainement ses immenses richesses, ses dix fils et sa santé. Mais, bien qu’il ait été frappé aussi rudement, il est resté ferme dans sa foi en Dieu, il n’a exprimé aucun sentiment de rébellion envers Lui et il n’a pas voulu écouter sa femme qui l’incitait à maudire Dieu à cause des catastrophes qui s’étaient abattues sur lui et sur sa famille.
Cependant, lorsque ses amis, venus pour le consoler, ont insinué que de tels malheurs étaient une punition divine pour quelque faute que Job aurait commise et tenait cachée, celui-ci, poussé par l’exaspération, en est arrivé à penser que Dieu était vraiment injuste de l’éprouver avec un tel acharnement.
En poursuivant la lecture de ce livre, nous voyons que, au fur et à mesure que Job réfutait les argumentations de ses amis, ses paroles devenaient de plus en plus amères. Pensant que Dieu était son ennemi, il s’indigne contre Lui et dit : « Il ne me permet pas de reprendre haleine ; car il me rassasie d’amertume » (9. 18) ; « Mon âme est dégoûtée de ma vie ; je laisserai libre cours à ma plainte. Je parlerai dans l’amertume de mon âme » (10. 1).
Mais quand Job en a eu fini avec ses discours, le grand Dieu créateur de tout s’est révélé à lui dans toute sa majesté et sa sagesse. Alors, Job a compris la leçon : l’homme, aussi juste soit-il, est cependant toujours un pécheur, et il ne peut revendiquer aucun droit devant l’infinie grandeur d’un Dieu parfait, ni avancer aucune prétention.
Dieu a guéri Job et lui a redonné beaucoup plus que tout ce qu’il avait perdu, montrant ainsi qu’Il est la ressource et le secours de tous ceux qui prennent une place d’humilité devant Lui, et s’appuient non pas sur leur propre justice, mais sur sa grâce infinie.
4. Simon Pierre
Le Seigneur, se retournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Étant sorti dehors, il pleura amèrement. Luc 22. 61 et 62.
Veillant, de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu ; de peur que quelque racine d’amertume, poussant des rejetons, ne vous trouble, et que par elle un grand nombre ne soient souillés. Héb. 12. 15.
Simon Pierre était un fervent disciple de Jésus. Quand le Seigneur annonce à Ses disciples qu’Il sera crucifié, Pierre affirme avec force sa décision d’être prêt à Le suivre jusqu’à la mort. Mais au lieu de cela, quand Jésus, trahi par Judas, est emmené pour être jugé, Pierre perd courage et, devant ceux qui l’accusent d’avoir été avec Jésus, il affirme par trois fois qu’il ne Le connaît pas (Luc 22. 56 à 60). Le chant du coq, comme le Seigneur l’avait annoncé, le ramène à la réalité. Le tendre regard de son Maître lui brise le cœur, l’amenant à se repentir et à pleurer amèrement sur son reniement. Mais Jésus s’occupera de lui et lui pardonnera. Dans le récit du livre des Actes des apôtres, nous retrouverons Pierre plein de zèle pour son Seigneur.
Sommes-nous frappés par une épreuve et nous sentons-nous pleins d’amertume ? Un deuil, une maladie incurable, une séparation, l’incompréhension des autres… beaucoup d’épreuves nous semblent inexplicables et injustes. C’est alors que l’amertume prend le dessus : Cette fois, c’en est trop ! Pourquoi cela m’arrive-t-il ?
La Bible nous avertit que ces « racines d’amertume » (Héb. 12. 15), si nous les cultivons, peuvent nous causer bien du tort. Chassons ces pensées négatives avant qu’elles ne s’enracinent en nous et portent de mauvais fruits.
La grâce de Dieu a été la ressource de tous les croyants dans toutes les époques, et elle l’est encore aujourd’hui pour nous. Peut-être ressentons-nous des sentiments secrets d’amertume, comme Salomon l’a affirmé : « le cœur connaît sa propre amertume » (Prov. 14. 10). Faisons confiance à Dieu. Lui seul peut nous soulager, calmer les tempêtes, ôter les doutes, apaiser la rébellion et nous remplir à nouveau de sa paix.
D’après « Il buon seme » octobre 2022

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