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BERACA 10

Sur le Cantique des cantiques

 

Avec Beraca 9, nous avions vu que, dans le chapitre 4, le bien-aimé révèle à son « amie » (v. 1) combien elle lui est précieuse. Il compare son cœur à un beau jardin, dans lequel il désire trouver des fruits. Il veut qu’elle tourne son cœur vers Lui. Si les vents soufflent dans ce jardin, c’est pour que la bonne odeur des parfums se répande de tous côtés ; ensuite la fiancée invite son bien-aimé à y venir, il répond aussitôt à son désir en lui déclarant qu’il a trouvé les fruits délicieux qu’il cherchait ; et il convie ses amis afin qu’ils en mangent avec Lui.

Indifférence et expériences qui s’ensuivent

Mais la fiancée a encore d’autres expériences à faire. Au chapitre 3 elle est en défaut quant aux circonstances dans lesquelles elle se trouve : elle avait un lit, un endroit de repos, loin du roi ; ici au chapitre 5, elle est mise à l’épreuve quant à elle-même, quant à sa personne : on la trouve endormie. Le bien-aimé l’appelle en disant : « Ouvre-moi » ; mais elle ne peut pas se lever. Il lui montre sa main, l’avançant par le trou de la porte ; émue enfin à cause de lui, elle se lève pour lui ouvrir, mais il s’était retiré ; il faut maintenant qu’elle subisse les conséquences douloureuses de son indifférence.
Elle sort sans protection, car son bien-aimé n’est plus avec elle. Elle le cherche partout, mais en vain, elle ne sait où le découvrir. Les gardiens, faisant leur ronde par la ville, la rencontrent ; ils la battent et la dépouillent de son voile : à présent, la voici dans l’angoisse et la honte. Alors, à ses compagnes elle raconte sa douleur et elles lui répondent : « Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? » ce qui lui fournit l’occasion de leur dépeindre les charmes de son bien-aimé. Les filles de Jérusalem, frappées par cette description et touchées de tant de réalité dans l’affection qui lie si étroitement la fiancée à son bien-aimé, se sentent aussitôt poussées à le rechercher avec elle. À leur tour, elles lui demandent où il est allé ; et chose étrange, elle le sait maintenant. Elle répond : « Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis » ; en plus, elle confesse ce qu’il est pour elle ; une confession qui montre qu’elle a fait des progrès dans sa connaissance. Elle disait précédemment (2. 16) : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui » ; à présent elle dit : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ». Cette inversion dans sa pensée indique qu’elle est plus occupée de lui que d’elle-même ; elle n’est pas encore débarrassée d’elle-même au point d’être absorbée par lui et de s’effacer, de se perdre pour ainsi dire en lui ; mais elle a fait des progrès très réels.

Être occupés du Seigneur

Avant d’aller plus loin, nous désirons attirer votre attention, chers lecteurs, sur le côté pratique de ces enseignements afin que, par leur application à vos cœurs et à vos consciences, vous retiriez pour vous-mêmes tout le profit que ces enseignements renferment pour quiconque veut être soumis à la Parole de Dieu.
Ces instructions se rapportent plus particulièrement aux expériences de la vie chrétienne. S’il en est parmi vous (et il y en a, je l’espère, plusieurs) qui recherchent sérieusement le Seigneur, mais qui ne jouiraient pas encore de l’affranchissement en Christ, c’est à ceux-là que le Cantique de Salomon s’adresse avec à-propos.
Savez-vous ce qui empêche de jouir du salut ? C’est que vous vous occupez toujours de vous-mêmes. L’égoïsme et l’orgueil de nos pauvres cœurs nous empêchent de croire que Dieu s’est occupé de tout ce qui nous concerne, et cela bien longtemps avant notre conversion. C’est parce que Dieu nous a vus méchants et corrompus au dernier point, qu’Il a envoyé Son Fils unique, qui est venu ici-bas porter « nos péchés en son corps sur le bois » et en subir le châtiment que nous méritions (1 Pier. 2. 24 ; 3. 18). Maintenant Dieu fait annoncer le message de Sa grâce, savoir qu’Il peut avec justice nous pardonner en vertu du sacrifice de Christ, et Il vous invite, chers lecteurs, à venir à Lui pour Lui ouvrir votre cœur.
Pendant que Dieu agit ainsi en grâce à notre égard, de notre côté, que faisons-nous ? Si du côté de Dieu tout est déjà prêt, il est évident que c’est du nôtre que viennent les entraves, les empêchements, les difficultés. Combien de fois, hélas, le Seigneur nous trouve, comme la fiancée du Cantique, cherchant un lieu de repos loin de Lui, et dormant, dans l’indifférence. Pourtant notre conscience nous dit, et l’expérience nous le démontre chaque fois, que ce n’est qu’en Jésus que se trouvent le repos, la paix et une joie durable et stable.
Que notre cœur est souvent comme fermé pour le Seigneur ! On pense à soi, on s’occupe de soi ; puis on se met à rechercher le Seigneur et on ne Le trouve pas. Mais du moment qu’on s’occupe de Lui, qu’on pense à ce qu’Il est dans Sa personne et dans Son œuvre, on sait où Il est et on Le trouve. Le cœur est alors délivré de toute peine, de tout souci, de toute inquiétude et l’on est en paix. Cela ne veut pas dire que l’on soit arrivé à une pleine connaissance du Seigneur, de Sa personne ou de Son œuvre. Mais le cœur a trouvé son repos en Lui, quelque misérable que l’on puisse être soi-même, et on ne doute plus de la parfaite bonté du Seigneur ; on expérimente, comme l’exprime la fiancée, que tout en Lui est aimable.
Il faut que notre cœur ait un objet quelconque qui gouverne nos pensées et attire nos affections. Si cet objet n’est pas le Seigneur, ce sera quelque idole qui prendra Sa place ; et cette idole se trouvera parmi les choses qui nous environnent ou dans les circonstances que nous traversons. Plus que cela, elle se logera en notre cœur. Des parents ou des amis peuvent aussi prendre la place que nous devons au Seigneur : « Celui qui aime père ou mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Mat. 10. 37). Aussi longtemps qu’on cultive un objet d’idolâtrie, le cœur demeure fermé pour le Seigneur, quelle que soit d’ailleurs la profession qu’on puisse faire, de rechercher Sa face et de Le servir » (A.L.).
« Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi » (Cant. 6. 3).