
Un dimanche matin où la pluie tombait à torrents, une petite fille se tenait à la fenêtre, regardant au dehors d’un air consterné : elle avait peur de ne pas pouvoir aller à l’école du dimanche si la pluie ne s’arrêtait pas de tomber.
La fillette avait appris à aimer le Sauveur et savait que ses péchés avaient été lavés dans son précieux sang. Sa maman était une chrétienne, et toutes deux, la mère et la fille, étaient un grand réconfort l’une pour l’autre. Le père n’était pas converti, mais comme il aimait profondément sa femme et sa fillette, il les laissait tout à fait libres d’aller aux réunions.
Ce fut lui qui dit à l’enfant déçue que, par ce dimanche si pluvieux, elle ne pourrait pas sortir, puis il ajouta :
– Et si nous avions, toi et moi, l’école du dimanche à la maison ?
– Alors, répondit-elle, tu seras le moniteur et moi je serai ton petit groupe.
Et, consolée, elle se leva aussitôt pour aller chercher sa Bible et deux cantiques, mit deux chaises en face l’une de l’autre et dit :
– Maintenant, papa, l’école est prête.
– Mais que dois-je faire ? demanda-t-il en s’asseyant en face de sa petite élève.
– Eh bien, tu commences par indiquer un cantique.
– Mais, ma chère enfant, je ne connais aucun de ces cantiques et encore moins la mélodie.
– Alors peut-être, dit-elle, tu me laisseras indiquer un cantique, je le chanterai et tu m’aideras.
La fillette trouva bientôt l’un de ses cantiques favoris qui parlait du Seigneur Jésus descendu du ciel pour chercher et sauver les hommes perdus, et comment Il donna sa vie sur la croix pour laver leurs péchés. Elle se mit à chanter de sa douce voix enfantine, et les paroles du cantique pénétraient avec puissance dans le cœur du père ; mais lui, il ne pouvait chanter, quelque chose dans sa gorge l’étouffait et il ne savait comment retenir ses larmes. Ah ! il ne se doutait pas à quoi il s’était engagé en offrant de faire l’école du dimanche… et aussitôt le cantique fini, il se prépara à sortir.
– Papa, ce n’est pas encore fini, dit la fillette.
– Il me semble que nous en avons assez pour aujourd’hui, dit-il en se rasseyant. Que devons-nous faire encore ?
– Papa, tu dois prier.
– Mon enfant, cela m’est impossible, dit-il.
– Mais, papa, nous prions toujours après le cantique, plaida-t-elle, en regardant son père d’un air suppliant.
Une grande lutte agitait le cœur du père, mais ce cœur avait déjà été adouci par les paroles du cantique – et que devait-il faire ? Manquer de parole à son enfant ou lui céder ? Alors il ne put résister au visage suppliant de la fillette et se mit à genoux, mais le cœur trop plein pour des paroles. Voyant qu’il ne disait rien, elle le poussa du coude et dit :
– Prie, papa.
Il ne put alors y tenir davantage et éclata en sanglots. Mais à ce moment-là, la porte s’ouvrit doucement ; c’était sa femme qui, depuis des années, priait pour lui. Elle s’agenouilla aussitôt à ses côtés et s’unit à lui dans une ardente prière. Dieu qui a commandé que la lumière brillât dans les ténèbres éclaira ce cœur endurci… et il fut sauvé.
Que de fois, dans la suite, ils remercièrent pour ce dimanche de pluie qui avait eu des résultats tellement bénis.
Le Seigneur est patient, « ne voulant pas qu’aucun périsse mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3. 9).
D’après La Bonne Nouvelle 1954