L’ASSEMBLÉE de DIEU (2)

MATTHIEU 16. 13 à 20.

Les versets que nous venons de lire constituent, en quelque sorte l’introduction du sujet qui nous est proposé : l’Assemblée de Dieu.

Il y a, dans ce monde, de multiples associations.

Genèse 11 nous montre ce que fut le premier effort des hommes pour former une vaste association sans Dieu. Les langues divisées leur furent envoyées comme expression du jugement de Dieu. Nous, qui faisons partie de la seule « association divine » – si cette expression nous est permise – prenons soin de nous écarter de toutes les associations humaines.

Actes 2 nous donne « l’acte de naissance » de l’Assemblée. C’est pour former l’Assemblée – cette association divine dont nous venons de parler – que les « langues divisées » furent envoyées. À Babel, l’homme montrait qu’il n’avait nul besoin de Dieu ; à la Pentecôte, Dieu donnait la preuve qu’Il avait « besoin » de l’homme. Il voulait proclamer sa grâce, rassembler en un ses enfants dispersés et, pour cela, Il allait s’adresser aux hommes en parlant à chacun son langage, Le Saint-Esprit était envoyé pour former l’Assemblée (cf. Gen. 24).

C’est en Matthieu 16. 18 que nous avons la première mention de l’Assemblée. Elle est bâtie sur un fondement inébranlable : le Fils du Dieu vivant. Aucun autre ne peut être posé :

1 Cor. 3. 11 – L’Assemblée est posée ; bâtie sur un tel fondement : Celui qui est vivant aux siècles des siècles, Celui qui a été mort et qui est vivant (Apoc. 1. 17 à 20). Ce fondement est donc au-delà de la mort ; cela détermine le caractère céleste de l’Assemblée et donne la certitude que « les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ».

L’Assemblée est par conséquent le domaine de la vie. Bâtie sur « le Christ, le Fils du Dieu vivant », la « pierre vivante » de 1 Pierre 2. 4, elle est formée de « pierres vivantes », de tous ceux qui, nés de nouveau, possèdent la vie de Dieu (depuis la Pentecôte jusqu’au retour du Seigneur). C’est une « maison spirituelle » (1 Pier. 2. 5), l’habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2. 22) – Maison de Dieu, elle est l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3. 15). Le terme « maison » implique un ordre, des règles établies, l’autorité d’un Chef.

La sainteté et la vérité sont les deux caractères essentiels de cette maison ; Celui qui est « fils sur sa maison » (Héb. 3. 6) est le « Saint, le Véritable » (Apoc. 3. 7).

Il est bon de s’arrêter sur la valeur que cette maison a pour le cœur de Dieu et pour le cœur de Christ. C’est le prix payé qui lui donne cette valeur (Act. 20. 28 ; Éph. 5. 25).

Ici, dans notre passage, le Seigneur dit : « mon assemblée ». Combien l’assemblée est chère à son cœur.

Nous devons aimer l’assemblée – c’est le secret de la prospérité – et demander sa paix (Ps. 122. 6), être comme les gardiens d’Ésaïe 3. 6 et 7.

En Matthieu 16. 18, nous avons le côté du travail personnel du Seigneur, ouvrier divin. En 1 Pierre 2. 3 à 5, la foi intervient ; elle opère dans le cœur et l’âme s’approche. C’est sans doute la pensée de Matthieu 16. 18 qui est la plus précieuse ; ce « roc », le Fils du Dieu vivant, c’est la puissance de la vie tenant en échec la mort. Christ est entré dans la mort, mais Il en a triomphé, Il est ressuscité, Il est la « pierre vivante ». Cette « pierre » est présentée comme « un sûr fondement », Une « pierre éprouvée » – et elle l’a été – (la note, dans nos Bibles, renforce cette pensée : un fondement bien fondé).

Psaume 87. 1 à 3 : « Des choses glorieuses sont dites de toi, cité de Dieu… ». Combien cela doit nous donner un sentiment élevé de ce qu’est l’Assemblée de Dieu. Ayons donc à cœur l’Assemblée, la vie de l’Assemblée, l’administration de l’assemblée, c’est son assemblée.

De qui est-elle composée ? De tous ceux qui ont la vie de Dieu, qui sont nés de nouveau, depuis la Pentecôte jusqu’au retour du Seigneur. Le rassemblement de ceux qui sont nés de nouveau doit être réalisé dans l’obéissance à la Parole ; il ne suffirait pas de grouper tous les croyants d’une localité pour constituer l’assemblée locale ; il faudrait encore que, dans ce rassemblement, tout soit fait dans l’obéissance à la Parole.

Dans les jours auxquels nous sommes parvenus, il y a la plupart du temps plusieurs rassemblements dans une même localité et les enfants de Dieu sont souvent dispersés dans ces divers rassemblements. Ceux-là seuls qui sont réunis en obéissance à la Parole constituent l’expression de l’Assemblée dans cette localité. Ils sont réunis au nom du Seigneur, reconnaissant sa souveraine autorité.

Lecture de 1 Corinthiens 1. 1 à 3

Nous venons de voir qu’il ne suffit pas de rassembler les chrétiens d’une localité pour qu’ils soient reconnus comme assemblée de Dieu; il faut en outre qu’ils obéissent à la parole ; il faut connaitre et mettre en pratique les enseignements de la 1ère épitre aux Corinthiens, qui a été appelée « la constitution de l’Assemblée ». On a dit qu’il n’y avait aucune épître dont l’adresse fut aussi générale et dont cependant les prescriptions fussent aussi méconnues. Elle est adressée « à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe » (malgré l’état dans lequel se trouvait l’assemblée de Corinthe, l’apôtre la considère toujours comme assemblée de Dieu) « avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et leur Seigneur et le nôtre ». Il n’y a aucune limitation, ni de temps, ni de lieu. Tous les enseignements qu’elle contient – nous allons en considérer quelques-uns – sont donc pour nous encore aujourd’hui. Il était bon de le souligner en commençant.

Actes 2. 42 à 47 nous dépeint les caractères qui étaient manifestés dans les premiers jours de l’histoire de l’Église. Foi vivante et profession étaient alors inséparables. On a pu dire qu’à l’origine « la maison couvrait le corps ». Mais le déclin est vite apparu : Ananias et Sapphira (Act. 5), puis les « loups redoutables » et « les doctrines perverses » (Act. 20). Cet état est décrit dans la 2ème Épitre à Timothée, la 2ème Épitre de Pierre et l’Épitre de Jude. Le mal a fait des progrès de plus en plus rapides et aboutira, après l’enlèvement de l’Église de Christ, à l’apostasie finale.

Bien que la « maison » soit devenue « une grande maison », nous sommes cependant responsables de réaliser ce que doit être la maison de Dieu (1 Tim. 3. 15). Les enseignements de la 1ère Épitre à Timothée, de la 1ère Épitre aux Corinthiens sont applicables encore aujourd’hui. « Deux ou trois » réunis au nom du Seigneur, dans l’obéissance à ces enseignements, seront devant le monde le témoignage de ce qu’est cette maison de Dieu. Ils auront le privilège de maintenir le témoignage confié à l’Assemblée.

Il faut souligner quelques expressions d’Actes 2. 42 à 47. « Persévérer dans la doctrine et la communion des Apôtres » : nous avons besoin de demeurer fermement attachés à ce que l’apôtre appelle « la saine doctrine » ou « le sain enseignement » (2 Tim. 4. 3 ; Tite 1. 9 à 11). La Parole ajoute : « et toute âme avait de la crainte » – sainte crainte de déplaire à Dieu. Sa présence était réalisée. (voir 1 Pierre 1. 17) : Deux motifs nous feront réaliser cette conduite dans la crainte : 1. Le gouvernement de Dieu dans sa famille (v. 17). 2. Le prix que le Seigneur a dû payer pour nous racheter (v. 18 à 21).

Quel beau tableau que celui de l’état des assemblées au commencement : Actes 9. 31. Elles marchaient « dans la crainte du Seigneur ». C’est ainsi qu’il y avait accroissement « par la consolation du Saint-Esprit ». Rien n’entravait l’action puissante de l’Esprit.

Rappelons encore ce que nous avons déjà dit relativement à la paix de l’assemblée, puisque Actes 9. 31 nous montre ce premier caractère : « les assemblées… étaient en paix ». « Poursuivons les choses qui tendent à la paix et celles qui tendent à l’édification mutuelle » (Rom. 14. 19). « Les assemblées étaient en paix, étant édifiées… ».

2 Timothée 2. 22 nous exhorte à poursuivre la paix. Mais la paix ne vient pas en premier lieu. Il y a d’abord « la justice » – en contraste avec l’injustice (ou iniquité) du verset 19. C’est la justice pratique réalisée dans la séparation d’avec les « vases à déshonneur ».

Il y a ensuite « la foi », non pas la foi pour le salut car elle serait alors nommée avant la justice, mais l’ensemble des vérités que la Parole nous enseigne et que la foi saisit, auxquelles on obéit. Puis l’apôtre parle encore de l’amour, qui est ce qui caractérise la vie divine. Après, seulement, vient la paix. La paix ne peut être recherchée au détriment des caractères divins ; il faut, avant tout, la séparation, l’obéissance aux enseignements de la Parole, la manifestation des caractères de Christ qui nous conduira à être « imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants » (Éph. 5. 1).

Voir, à cet égard, Jacques 3. 17 : « la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite paisible… ». Psaume 119. 63 : « Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent et de ceux qui gardent tes préceptes ». Le croyant n’est pas considéré comme devant rester isolé, mais il est exhorté à se grouper « avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur », c’est-à-dire délivré de tout autre motif que plaire au Seigneur (cf. 2 Tim. 2. 19 à 22).

Lecture de 1 Corinthiens 3. 9 à 17.

La 1ère Épitre aux Corinthiens est comme encastrée entre la croix (ch. 1) et la gloire (ch. 15). Le chemin du chrétien a son point de départ à la croix et aboutit à la gloire.

A – Dans les deux premiers chapitres, nous avons ce qui est à la base de l’ordre chrétien dans la maison de Dieu. Qu’est-ce qu’un chrétien ?

1. Quelqu’un qui en a fini avec sa condition d’homme dans là chair – elle a pris fin à la croix de Christ ;

2. Une nouvelle création (1. 30) ;

3. Quelqu’un qui possède le Saint-Esprit.

Telle est ici la définition d’un chrétien. Elle est différente dans d’autres portions des Écritures ; elle est chaque fois en rapport avec le sujet qui est développé.

(Par exemple, dans l’épître aux Philippiens, un chrétien, c’est celui qui a Christ pour justice (« trouvé en Lui » – 3. 9), pour objet (« le connaitre, Lui » 3. 10) et pour Espérance (« lui être rendu semblable » 3. 11 à 13).

B – L’ordre qui convient à la Maison de Dieu (ch. 3 à 9).

1. Fondement sur lequel elle est posée – Notre responsabilité d’édifier dessus. ch. 3.

2. Service à accomplir dans cette Maison – Ministères. ch. 4.

3. Tout doit être en ordre. Aucune souillure ne doit y être tolérée. ch. 5.

4. Pas de querelles – l’amour. ch. 6.

5. Pleine liberté, mais pas de propre volonté (9. 21) – Liberté :

– Quant au mariage, mais seulement dans le Seigneur. ch. 7.

– Quant à ce que nous mangeons, mais sans être une occasion de chute. ch. 8.

– Quant au service, mais dans la dépendance du Maître. ch. 9.

C – Parenthèse du Chapitre 10. 1 à 13 : la profession chrétienne.

D – Le Corps de Christ. Chapitre 10. 14 à 14.

Ch. 10. Table du Seigneur.

Ch. 11. Cène du Seigneur.

Ch. 12. Doctrine des dons de l’Esprit.

Ch. 13. Mobile qui doit toujours les faire agir.

Ch. 14. Dons en exercice.

E – La résurrection. Chapitre 15.

Dans le chapitre 3 (v. 9 à 17) nous avons l’édification de la Maison, en rapport avec la responsabilité des ouvriers. C’est par suite de leur infidélité que la maison est devenue « une grande maison » (2 Tim. 2).

Le verset 10 renferme un sérieux « prends garde » : « que chacun considère comment il édifie dessus », c’est-à-dire sur le fondement qui est Christ. Nous avons tous un service dans la chère assemblée de Dieu. Sommes-nous des aides ou des entraves ? Une médisance, un propos déplacé peuvent nuire à l’assemblée. Aimons-nous l’assemblée ? Tout est là.

« Que chacun ». Savons-nous discerner, chacun, notre responsabilité dans ce travail d’édification de la Maison ? Lorsque le temple fut construit, certains étaient occupés à porter les fardeaux, d’autres à tailler la pierre sur la montagne. (Cf. 1 Rois 5. 15 et suivants). Les enseignements de Nombre 4 sont aussi à retenir : les fils de Kéhath, ceux de Guershon et ceux de Merari avaient chacun leur service particulier.

Le verset 7 nous montre que nous ne sommes rien. Et cependant le verset 9 nous dit que nous sommes « collaborateurs de Dieu ». Les serviteurs forment un tout (v. 6); au service d’un même Maitre, ils travaillent à la même œuvre. Différents dans leur service, ils tendent au même but. Chacun a son propre travail et le Seigneur apprécie la façon dont le service est réalisé. C’est là la chose importante : « comment il édifie dessus » (v. 10). La récompense n’est pas pour le don mais pour la manière dont il est employé (v. 8).

Dans les versets 12 à 17, on l’a remarqué, il y a 3 catégories d’ouvriers :

1. De bons ouvriers, qui font du bon ouvrage. Ils édifient or, argent, pierres précieuses ;

2. De vrais ouvriers qui font du mauvais ouvrage. Ils apportent du bois, du foin, du chaume ;

3. De mauvais ouvriers qui corrompent le temple de Dieu. Ils sont détruits.

Oublier que la puissance de Dieu s’accomplit dans l’infirmité fait l’ouvrier qui n’accomplit pas du bon ouvrage. Attirer des disciples après soi (Act. 20. 30), c’est le travail du mauvais ouvrier. Le bon ouvrage, c’est lier les âmes à Christ (Jean 1. 35 à 37). Pour cela, il faut avoir le sentiment de n’être rien (cf. Jean 3. 30).

Verset 13 : « le jour » a trait au jugement.

« en feu » : tout ce qui n’est pas de Dieu dans notre travail sera consumé. Tout ce qui, dans notre travail, aura été le produit de l’activité de la chair, disparaîtra.

Versets 16 et 17 : Au chapitre 6. 19, le « temple » est la personne même du croyant. Ici, c’est collectif : l’ensemble des croyants constitue la Maison de Dieu. Dieu habite dans cette demeure par son Esprit.

« Si quelqu’un corrompt… ». C’est la fausse doctrine ; l’abandon des vérités fondamentales du christianisme. Dieu détruira le mauvais ouvrier (Note du traducteur: « corrompre » et « détruire » sont la traduction du même mot grec). Ce sont les « doctrines perverses » d’Actes 20. 30).

Le temple de Dieu est saint, caractérisé essentiellement par la sainteté :

a) – L’Esprit Saint y habite. Dieu est là, le Dieu saint.

b) – Ceux qui constituent cette maison sont saints (« tels vous êtes »).

Que rien ne vienne ternir ce caractère de la maison de Dieu.

Sainteté – Vérité (cf. Apoc. 3. 7). L’assemblée est appelée à maintenir la vérité au milieu de ce monde. Si nous négligeons une vérité, ce n’est plus la vérité. Il est d’ailleurs remarquable de constater qu’une vérité négligée laisse la porte ouverte à l’erreur : l’ennemi lui substitue de fausses doctrines.

La sainteté doit nous caractériser non seulement dans notre conduite individuelle, mais encore dans l’assemblée, maison de Dieu sur la terre (cf. Éz. 43. 10 à 12 – Éph. 2. 21).

Revenons sur les versets précédents :

Verset 13 – « Révélé en feu » – Lisons Marc 9. 40. « Chacun sera salé de feu » : tout ce qui est de la chair doit rencontrer le feu du jugement, soit que nous nous jugions ici-bas, soit que nous éprouvions une perte devant le tribunal de Christ. Il est à craindre que le tribunal de Christ ne soit pas assez une réalité pour chacun de nous.

Verset 14 – la récompense. Verset 15 : la perte éprouvée. C’est la parabole des talents (Mat. 25 et Luc 19). Ce n’est pas tant à la quantité du travail fait que le Seigneur regarde ; c’est surtout à sa qualité. La qualité sera toujours le fruit de nos affections. Pour porter du fruit pour le Seigneur, il nous faut demeurer attachés à Lui (Jean 15).

Aggée 1. 5 à 7, 2. 15 à 18 : Nous avons cinq fois l’expression « considérez bien vos voies »- la note dit : « mettez votre cœur à » : il faut que le cœur soit engagé pour travailler à l’édification de la maison.

Zacharie 6. 9 à 14 : Trois hommes ont eu à cœur d’apporter des dons (argent et or) – cf. 1 Cor. 3. 12) pour la maison de l’Éternel. Ces dons serviront à faire des couronnes qui seront placées sur la tête de Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur – type de Christ. Ce que nous pourrons faire, ce que nous pourrons apporter dans le travail d’édification de la maison sera à la gloire de Christ. Quelle pensée encourageante. Mais aussi (v. 14), il y aura une récompense pour ces fidèles : « les couronnes seront pour Hélem… ». Précieuse récompense pour le service de ces fidèles, service accompli dans un temps de ruine.

Lecture de 1 Corinthiens 5. 6 à 13 ; Matthieu 18. 15 à 20.

Dans les chapitres précédents, nous avons la responsabilité des ouvriers ; dans le chapitre 5 celle de l’Assemblée, toujours en rapport avec la sainteté qui convient à la Maison (3. 16 à 17). Les Corinthiens ne savaient probablement pas encore comment il fallait agir à l’égard du « méchant » et ce n’est pas pour ne pas l’avoir exclu de la communion que l’apôtre les reprend; c’est parce qu’ils n’avaient pas « mené deuil ». C’est par là qu’il convient de commencer : l’assemblée doit s’humilier, lorsque le mal est mis au jour. L’apôtre va montrer à l’assemblée de Corinthe de quelle manière elle doit agir à l’égard du coupable et ensuite quelle est la conduite à tenir vis à vis de celui qui a été mis hors de communion, mais auparavant il met en lumière le fait que l’assemblée est solidaire du mal commis en son sein (cf. Josué 7. 1 et 11 à 13). Nous sommes membres d’un même corps ; la solidarité est plus grande encore, peut-être, qu’elle pouvait l’être pour Israël – et cependant les expressions de Josué 7. 1 à 13 montrent bien que tout Israël était coupable du péché d’Acan.

Il convenait ensuite dans l’humiliation, d’agir, d’exercer la discipline. La discipline est une chose grave et solennelle. Ce n’est pas le jugement d’un coupable, c’est « une prérogative de l’amour », a-t-on dit. Car, en effet, elle doit être exercée non pas seulement pour se purifier du mal, mais aussi en vue de la restauration de celui qui doit être exclu. C’est en agissant ainsi que nous manifesterons que nous l’aimons d’un amour vrai.

Il y a trois disciplines différentes :

1 – Discipline fraternelle – (Mat. 18. 15 à 17). « Si ton frère a péché contre toi… ». Il convient d’aller le trouver, dans un esprit de grâce et non de jugement, avec le désir de « le gagner ». Si cette discipline demeure inefficace, il n’est pas dit que l’assemblée doit exclure le coupable : « qu’il te soit comme un homme des nations… », c’est-à-dire : n’aie plus rien à faire avec lui. La règle de conduite est individuelle, la position qui en résulte est individuelle aussi. La chose rendra peut-être nécessaire l’exclusion par l’assemblée, mais pas dans tous les cas.

2.- Discipline paternelle – (Gal. 6. 1). Là, il convient d’agir comme un père le ferait à l’égard d’un enfant qui se conduit mal. Le « père » n’est pas dans la position de « l’enfant » ; il y a, a-t-on dit, supériorité en grâce et en sagesse. C’est généralement à l’égard d’un mal secret – pour en prévenir la manifestation – que cette discipline s’exerce. Il faut, pour cela, être « spirituel », aimer les frères et l’assemblée. Combien peu nous savons exercer la discipline paternelle. Si un tel service était mieux compris et réalisé, on n’aurait guère à exercer la discipline du Fils sur sa maison.

3.- Discipline du Fils sur sa maison. L’assemblée est responsable de l’exercer, afin de garder pure la maison. Le mal n’est pas manifesté, dans le ch. 7 de Josué, parce que le peuple n’était pas dans un bon état : ce qui le caractérisait, c’était la confiance dans la chair (v. 3 à 5). Le mal caché d’Acan était le moyen, pour Dieu, de faire ressortir le mal caché du cœur du peuple. On a dit qu’il n’y avait pas un seul cas de discipline d’Église qui ne soit à la honte de tout le corps. Une assemblée ne saura jamais exercer la discipline, si elle ne réalise pas d’abord qu’elle doit s’identifier avec le mal de l’individu.

Verset 6 : « un peu de levain ». Si nous tolérons un peu de levain – principe du mal – ce « peu » de levain fera « lever la pâte toute entière ». Le mal fait des progrès rapides. On tolère le mal, parfois, parce qu’il n’y en a qu’«un peu », et puis les résultats sont désastreux. Souvent on hésite quand il faudrait agir et le mal fait des progrès effroyables.

Ce passage est aussi dans l’Épitre aux Galates (ch. 5. 9) à propos des ordonnances de la Loi. Dans notre chapitre, l’expression est employée au sujet de la chair. Un péché (mal moral) toléré dans l’assemblée exerce son influence corruptrice sur tout l’ensemble. Le légalisme agit de même.

L’assemblée est responsable d’ôter le levain (v. 7), le méchant (v. 13). Il y a dans le Deutéronome, pour ce qui concerne le peuple d’Israël, une parole souvent répétée : « Tu ôtera le mal du milieu de toi » (voir 13. 5, 17. 7, 19. I9, 21. 18 à 21, 22. 21, 22 et 24, 24. 7), et aussi dans les Juges (22. 13). Remarquons que le « méchant » n’est pas retranché du corps ; il est placé en dehors de la communion de l’assemblée, On ne peut pas retrancher un membre du corps.

Un mot à nos jeunes, en passant : surveillons nos lectures ; là aussi, « un peu de levain fait lever la pâte toute entière ». Surveillons toutes nos lectures, même celles intéressant les choses de Dieu. Il nous faut chercher la vérité à sa source, et c’est la Parole.

Verset 7 : Le « vieux levain » c’est le péché qui est « vieux », entré dans le monde par la désobéissance d’Adam, ou encore l’action de la vieille nature.

« … Comme vous êtes sans levain ». Cette expression peut sembler en contradiction avec ce que vient d’écrire l’apôtre : « Ôtez le vieux levain ». L’assemblée devait ôter « le vieux levain », le mal qui était dans son sein ; le mal exclu elle serait « une nouvelle pâte ». Ce qui nécessitait cette purification, c’est que l’assemblée est en elle-même une chose sainte. L’assemblée de Corinthe était une assemblée de Dieu ; elle appartenait à Christ et, étant en Lui, elle était « sans levain ». Elle était telle comme résultat du sacrifice de Christ, notre Pâque.

Verset 8. La fête des pains sans levain durait 7 jours. Elle suivait la célébration de la Pâque (cf. Lév. 23. 4 à 8 ; Deut. 16. 1 à 4 et Exode 12. 15 à 20, v. 19 principalement). « Célébrons la fête », celle des pains sans levain qui figure tout à la fois les 7 jours de la semaine et le temps complet de notre vie ici-bas. Ce n’est pas la Pâque, qui est la fête ; elle en est seulement le point de départ : voir Nombres 23. 16 et 17. Il ne s’agit pas, dans ce passage, de la cène ; c’est notre vie qui doit être une fête perpétuelle, une fête de sainteté pratique selon Dieu et pour Lui.

Les chapitres 13 et 14 du Lévitique nous présentent, en rapport avec le sujet qui nous occupe, des enseignements qu’il est bon de rappeler brièvement. Il est question, dans ces deux chapitres, de la lèpre, de la purification du lépreux. Nous avons là, en type les voies de Dieu en vue de la purification d’un pécheur encore inconverti, et aussi en vue de la restauration d’un croyant en chute (le lépreux faisait partie du peuple terrestre de Dieu. Il devait être placé hors du camp, en raison d’un mal qui aurait souillé le peuple).

– Au ch. 13. 1 à 46 nous avons la lèpre comme image du mal moral dans quelqu’un qui fait partie de l’Assemblée.

– Au ch. 13. 47 à 59 nous avons la lèpre comme image du mal moral dans les habitudes et les circonstances de quelqu’un qui fait partie de l’Assemblée.

Au ch. 14. 33 à 53 nous avons la lèpre comme image du mal moral dans l’Assemblée elle-même.

Au ch. 14. 33 à 53 nous avons la lèpre comme image du mal moral dans l’Assemblée elle-même.

Ch. 13.1 à 46. Sans entrer dans les détails, remarquons seulement avec quelle vigilance, avec quelle patience, le sacrificateur devait remplir son service. Il ne devait pas se contenter de ce qui lui avait été dit ; il devait voir par lui-même : « le sacrificateur verra … » (v. 3, 5, 6, 7 etc…). Quelqu’un ne devait pas être mis dehors quand sa place était dedans ; mais, d’autre part, celui qui devait être exclu ne pouvait demeurer dans le camp d’Israël. La place du lépreux était « hors du camp » ; il était « impur » (v. 45 et 46) et cela « tout le temps que la plaie sera en lui ». C’est l’exercice de la discipline tel que nous l’avons en 1 Cor. 5, la mise hors de communion du méchant.

Les versets 12 et 13 paraissent renfermer un paradoxe : quand la lèpre avait couvert « toute la chair » du lépreux, « de la tête aux pieds », il était déclaré pur. L’enseignement de ces deux versets est celui-ci : quand le pécheur a pris sa vraie place devant Dieu, dès que son véritable caractère est manifesté, la question est réglée (cf. Ps. 32. 3 à 5). Celui qui en a fini avec lui-même est restauré; il a jugé son péché jusqu’à la racine du mal.

Ch. 13. 47 à 59. La lèpre du vêtement est une image du mal dans nos habitudes. Dès que nous découvrons chez nous une mauvaise habitude, il nous convient de l’abandonner, de « brûler le vêtement » (v. 51 et 52). Dans certains cas cependant, avant de « brûler » le vêtement, il fallait le laver – image de l’action de la Parole – et attendre sept jours pour s’assurer des effets de la Parole (v. 54). Si cette action s’avérait inefficace, (s’il y a quelque chose d’irrémédiablement mauvais dans nos habitudes), il fallait brûler le vêtement (v. 55). Par contre, si l’effet de la Parole sur la conscience conduit à l’abandon du mal, il est possible de rester dans la situation où nous étions, les habitudes mauvaises ayant été laissées de côté (v. 56).

Ch. 14. 33 à 53. Lèpre dans une maison – La maison est ici le type d’une assemblée. Il convenait, après une investigation patiente d’arracher les pierres lépreuses (v. 40). Lorsque le mal apparaissait incurable, le bâtiment devait être démoli (v. 43à 45). Par contre, si l’enlèvement des pierres souillées arrêtait les progrès du mal, la maison était purifiée par l’application du sang et pouvait être habitée à nouveau. L’assemblée de Corinthe était une « maison » composée de « pierres spirituelles » : l’apôtre avait discerné, dans ses murs, des symptômes qui nécessitaient l’intervention du « sacrificateur ». Il demande aux Corinthiens d’arracher la « pierre lépreuse », « d’ôter le méchant », de « racler la maison au-dedans » (Lév. 14. 41). 2 Corinthiens 7. 6 à 11 nous donne le résultat : la plaie a été arrêtée. Lévitique 14. 1 à 32 nous parle de la purification du lépreux.

– Pourrait-on dire quelque chose relativement aux expressions de 2 Corinthiens 7. 1 : « purifions-nous nous-mêmes… achevant la sainteté dans la crainte de Dieu » ?

– Il faut lier ce 1er verset du chapitre 7 à la fin du chapitre 6. Dans les derniers versets du chapitre 6, il est question d’une sainteté collective : sainteté de position au verset 16 – sainteté pratique au verset 17 (cela correspond à Josué 7 – voir 1 Cor. 3. 16 à 17). Le sentiment de la position dans laquelle l’œuvre de Christ nous a placés doit nous conduire à réaliser pratiquement la séparation – la sainteté pratique. Une conséquence doit en découler pour chacun : la sainteté individuelle (7. 1). Ce verset correspond à Josué 5. Souillure de chair = mal moral, souillure d’esprit = mal doctrinal, Le mal doctrinal est souvent plus difficile à discerner et à juger. Or, il faut veiller à ce que le mal doctrinal ne vienne pas faire des ravages dans l’assemblée.

1 Corinthiens 5. 11 à 13. Nous avons ici : la conduite à tenir à l’égard de celui qui a été placé hors de communion.

On peut avoir affaire avec les hommes du monde, mais on ne doit plus conserver, avec celui qui a été exclu de la communion, les relations ordinaires de la vie courante (rapprocher Jean 17. 15 et 1 Cor. 5. 13). On ne peut pas prendre un repas avec celui qui a été mis hors de communion. Maintenir avec lui des relations fraternelles serait une contrefaçon de l’amour, un faux amour, de l’indifférence quant au mal. Ce serait mépriser l’autorité de l’assemblée (dont nous parle le passage en Matthieu 18) et entraver la restauration du coupable, par conséquent lui faire du mal alors qu’on a le désir de lui faire du bien.

Tant que l’assemblée n’a pas ratifié son amour envers lui, l’apôtre n’appelle pas « frère » celui qui a été placé hors de la communion ; il l’appelle « un tel homme » (2 Cor. 2. 6).

Si nous continuons à avoir des relations fraternelles avec celui qui a été exclu de la communion, en fait nous n’acceptons pas la décision que l’assemblée a prise à son égard. Nous manifestons du mépris pour l’autorité que l’assemblée détient de la part du Seigneur (Mat. 18. 18). C’est – ce passage nous le montre – comme une délégation qui est donnée, par le Seigneur, à l’assemblée (c’est pourquoi elle a la responsabilité et le pouvoir d’exercer la discipline du « Fils sur sa maison ». Il ne s’agit pas de la pensée des frères, d’une décision des frères, mais de la pensée du Seigneur. Ce qui est lié dans le ciel doit être lié dans mon cœur.

La grâce du Seigneur est telle qu’il donnera à l’assemblée ce qui est sa pensée, dans cet Esprit de puissance, et d’amour, et de conseil – et Il est fidèle.

2 Timothée 1. 7 nous dit quelle est la véritable sauvegarde : « un esprit de puissance et d’amour et de conseil » – la note, dans nos Bibles, dit « et de sobre bons sens ». Ce qui importe – et c’est l’enseignement du passage lu en Matthieu 18 – c’est que l’assemblée agisse au nom du Seigneur.

– Il faut sans doute se garder d’agir avec précipitation ?

– Bien sûr. La précipitation est charnelle et nous venons de voir qu’il convient d’agir, conduits par l’Esprit de Dieu et au nom du Seigneur. Matthieu 18. 19 et 20 nous présentent les deux ressources qui nous préserveront d’une action précipitée.

Verset 18 – Décision de l’assemblée, ratifiée dans le ciel.

Verset 19 – La prière.

Verset 20 – La présence du Seigneur.

Si nous sommes dans l’esprit de dépendance dont la prière est l’expression – si nous sommes gardés dans le sentiment de la présence du Seigneur, rien ne sera fait avec précipitation ; au contraire, il nous sera accordé de prendre une décision qui aura la sanction du ciel (v. 18). Cela donnera du sérieux et de la solennité à toutes les décisions d’assemblée.

– Quelle doit être, alors, l’attitude à observer ?

– La soumission, même si nous pensons que l’assemblée s’est trompée. L’insoumission de celui qui a été exclu de la communion manifestera qu’il y avait quelque chose à redresser chez celui à l’égard duquel l’assemblée a dû agir. Elle sera, en fait, la justification de l’action de l’assemblée même si, dans la forme de cette action, certaines choses laissaient à désirer. Une décision d’assemblée, humblement reçue, a toujours connu une sanction du Seigneur par la suite.

Soyons humbles, dépendants du Seigneur, soumis à l’assemblée comme dépendante du Seigneur. Plaçons au-dessus de tout, la gloire du beau nom du Seigneur.

Lecture de 1 Corinthiens 10. 14 à 22

L’Assemblée nous est présentée, dans la Parole, sous différents caractères :

1. Maison de Dieu – C’est son habitation par l’Esprit (Éph. 2. 22). La maison sera l’habitation éternelle de Dieu lorsqu’Il sera tout en tous, dans l’état éternel (Apoc. 22. 3).

2. Corps de Christ – Dieu « L’a donné (Christ) pour être Chef sur toutes choses à l’assemblée qui est son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous » (Éph. 1. 22 et 23). Quel mystère. L’Homme Christ Jésus, venu sur la terre, ayant souffert pour nous et pour glorifier son Dieu et Père, est maintenant l’Homme glorifié dans le ciel. Un des résultats de son œuvre est celui-ci : ses rachetés, fruits de sa victoire, lui sont associés et, par la puissance de l’Esprit envoyé du ciel, forment son corps – corps dont Il est la tête, le chef.

3. Épouse de Christ – Ici, c’est le côté des affections. Il a aimé l’Assemblée et s’est livré lui-même pour elle… (Éph. 5. 25 à 27). Vrai Adam venu dans le monde, Il a tout accompli, tout donné pour avoir cette assemblée comme son Épouse pour l’éternité. Maintenant est encore le temps où tout se forme, les noces de l’Agneau n’ont pas encore eu lieu ; elles seront le couronnement de tout le désir d’amour du cœur du Seigneur. Aujourd’hui, ce jour n’étant pas encore venu, l’apôtre peut dire : « Je vous ai fiancés à un seul mari… » (2 Cor. 11. 2).

Dans l’Épitre aux Éphésiens, l’apôtre présente l’Assemblée sous tous ses aspects, sauf un. Elle est : le corps de Christ (1. 23), un temple saint que le Seigneur lui-même édifie (2. 19 à 21 ; cf. Mat. 16. 16 à 18), l’habitation de Dieu par l’Esprit (2. 22), l’Épouse de Christ (v. 24 à 27). Dieu confie aussi l’édification de sa maison ici-bas a ceux qui en font partie ; c’est ce que nous avons vu hier dans le chapitre 3 de cette 1ère Épitre aux Corinthiens, Même considéré sous cet aspect, l’édifice est toujours le temple de Dieu (cf. Luc 19. 46). La maison de Dieu responsable est le seul aspect qui ne soit pas présenté dans l’Épitre aux Éphésiens. C’est celui que nous avons dans les deux Épitres à Timothée et dans l’Épitre à Tite.

À partir du verset 14 du chapitre 10 de la 1ère Épitre aux Corinthiens, passage que nous venons de lire, nous laissons le sujet de la Maison de Dieu, présenté dans les chapitres précédents (et celui de la profession, ch. 10. 1 à 12), et c’est du Corps qu’il est question. Sauf dans deux passages (Éph. 1. 22, où le corps est vu selon le plein résultat des conseils de Dieu, et Col. 1. 18, où le corps est vu d’une manière générale, sans distinction de temps, ni de lieu), le Corps de Christ est considéré comme étant sur la terre (Éph. 4 ; Rom. 12). 1 Corinthiens 12. 27 nous montre l’assemblée à Corinthe comme le « corps de Christ » : c’est la manifestation du corps dans une assemblée locale.

1 Corinthiens 10. 14 à 22 nous donne des enseignements très importants pour ce qui concerne le rassemblement des saints. La réunion locale de l’assemblée de Dieu est la manifestation du Corps de Christ. (Aujourd’hui, en raison des divisions survenues dans la chrétienté, les rachetés de Christ sont dispersés au sein de maintes dénominations, de sorte que ceux qui sont assemblés au nom du Seigneur ne sont plus que l’expression de l’assemblée dans une localité). C’est donc comme membres du corps de Christ que nous sommes appelés à nous rassembler. Et, malgré la ruine de l’Église, nous pouvons proclamer l’unité du Corps de Christ à la table du Seigneur.

Nous avons vu que tous les membres sont solidaires ; si un croyant a péché, l’assemblée tout entière est appelée à s’en humilier. Cette solidarité des membres du corps est réalisée à la table du Seigneur. En participant à une table – quelle qu’elle soit – nous nous rendons solidaires (que nous le voulions ou non – que nous le sachions ou non) du mal qui peut s’y trouver. La communion est réalisée à la table du Seigneur (comme d’ailleurs à toute table à laquelle on participe). Celui qui va d’une table à l’autre met ces diverses tables en communion les unes avec les autres.

Si à la cène du Seigneur se rattache une responsabilité individuelle (1 Cor. 11. 28), à la table du seigneur se lie une responsabilité collective (1 Cor. 10. 17). La table est dressée sur le terrain de l’unité du Corps ; elle est la table du Seigneur, de Celui qui est le Saint et le Véritable (Apoc. 3. 7). Elle doit donc être gardée de toute souillure ; la sainteté doit être préservée, la vérité maintenue – tout ce qui est en opposition avec ces deux caractères n’a pas de place à la table du Seigneur. De cela découle la responsabilité de l’assemblée en rapport avec la Table du Seigneur.

Verset 4. L’apôtre exhorte les Corinthiens à « fuir » la fornication (6. 18), l’idolâtrie (10. 14). Le mal moral, le mal doctrinal sont des choses que le croyant doit fuir. Une idole, c’est tout ce qui empêche un inconverti de venir à Christ et un croyant d’être fidèle. Lors de notre conversion, nous nous sommes – comme les Thessaloniciens – « tournés des idoles vers Dieu ». Ruth avait réalisé cela ; Orpa, au contraire, tourne le dos au vrai Dieu et s’en va « vers son peuple et vers ses dieux », vers ses idoles. Pour les Corinthiens, il y avait un grave danger : s’asseoir à la table des démons, là où se trouvaient ceux qui sacrifiaient à de faux dieux, à des idoles. Aussi l’apôtre leur adresse cette exhortation : « Fuyez l’idolâtrie ».

« Je parle comme à des personnes intelligentes ». Les Corinthiens étaient en mesure de comprendre l’enseignement qu’allait leur donner l’apôtre. Mais nous pouvons sans doute ajouter cette pensée : l’intelligence, dans les Écritures, est généralement liée à la séparation du mal. « Se retirer du mal, est l’intelligence » Job 28. 28). « La connaissance du Saint est l’intelligence » Proverbes 9. 10). L’intelligence selon Dieu nous conduira toujours à la séparation du mal.

– Pourquoi l’ordre est-il différent en Luc 22. 14 à 20 ; 1 Corinthiens 10. 16 et 17 ; 1 Corinthiens 11. 23 à 26 ?

Luc 22. 14 à 20. L’ordre est celui-ci : « une coupe » (que le Seigneur reçoit) – un pain – qu’Il prend – et la coupe. La « coupe » qu’Il reçoit n’est pas la « coupe de la Pâque ». Ni Exode 12, ni Deutéronome 16 ne parlent de la coupe dans la célébration de la Pâque. Cette coupe avait été ajoutée par les Juifs, aux ordonnances de la Pâque et, en fait, en faussait le caractère ; c’était la méconnaissance du véritable caractère de la Pâque – fête dans laquelle il n’était pas question de joie, mais « d’herbes amères » de « pains d’affliction ». Le Seigneur, vrai nazaréen de Dieu, est sevré de toute joie terrestre ; Il attend la venue du royaume pour goûter cette joie. Homme obéissant, Il maintient le caractère de la fête telle qu’elle a été instituée et Il écarte – semble-t-il la coupe qu’il reçoit (en tout cas, Il n’en boit pas v. 17 et 18). Puis, Il institue la fête, le mémorial qui, pendant son absence, rappellera aux siens qu’Il est mort pour eux sur la croix du calvaire et que son sang précieux a été versé pour ôter leurs péchés.

1 Corinthiens 10. 16 et 17. La coupe est donnée en premier lieu – ou, plus exactement, nommée d’abord, car il est question là du corps de Christ ; pour en faire partie, pour être un membre du corps, il faut être lavé dans le sang de Christ.

1 Corinthiens 11. 23 à 26. Ici, nous avons le pain, puis la coupe.

Le Seigneur rappelle, du haut de la gloire ce qu’Il avait fait quand Il était ici-bas « le pauvre ». Combien ce souvenir est précieux à son cœur. Comme Il désire que les siens se souviennent de Lui pendant son absence.

La table du Seigneur est donc la manifestation publique de ce qu’est l’Assemblée de Dieu comme Corps de Christ, par le moyen de ses rachetés, unis en un seul corps, le seul pain qui est sur la table étant la manifestation de l’unité du Corps. Quand nos devanciers – il y a de cela plus de cent ans – ont été réveillés et amenés à comprendre ces vérités, il n’y avait pas de table dressée, au sens scripturaire du mot. La cène se prenait dans bien des dénominations chrétiennes. Les frères de ce début du temps du Réveil éclairés par l’Esprit de Dieu, enseignés par la Parole, sont sortis vers Lui, hors du camp – selon les expressions de Hébreux 13 – et ont dressé « l’autel sur son emplacement », comme autrefois le résidu fidèle (Esd. 3. 2 à 4). Cette table n’est pas la table des frères, mais la Table du Seigneur. Tout racheté de Christ y a sa place, dans les conditions qui ont été rappelées, c’est-à-dire : séparation de tout mal moral et doctrinal, sur le terrain de sainteté et de vérité ; où seront manifestés les caractères de Celui qui est le Saint et le Véritable.

La table du Seigneur et la table des pains de proposition sont deux choses différentes. D’ailleurs, à cette dernière, il fallait 12 pains pour représenter Israël, un seul peuple. L’expression « Table du Seigneur » ne se trouve qu’une fois dans l’Ancien Testament (Mal. 1. 12), et dans le Nouveau Testament, l’Esprit de Dieu n’en abuse pas, sans doute afin que nous y prêtions attention (on pourrait faire la même remarque pour l’expression « Fils unique »).

A la table du Seigneur, se rattache l’idée de communion, tandis que la cène est le mémorial. L’apôtre cite, dans notre passage, trois exemples de communion qui est exprimée dans l’acte de manger (en rapport avec les 3 classes de personnes : l’Église, Israël et les nations – cf. v. 32).

1. A la Table du Seigneur, la communion est exprimée.

2. Israël avait communion avec l’autel en participant aux sacrifices de prospérités (Lév. 3. 11 ; 21. 6 etc…)

3. Ceux qui mangeaient et buvaient dans les temples païens s’identifiaient avec la table et la coupe des démons. Derrière l’idole, il y a Satan ; derrière tout ce qui nous détourne de Christ, il y a l’activité de l’adversaire.

Il ne faudrait pas dire que les tables qui ne présentent pas le caractère de la table du Seigneur sont les « tables des démons ».

Un frère a appelé la cène prise dans les diverses dénominations chrétiennes, la « Cène du Sauveur ». L’expression est-elle juste ?

Laissons-lui son nom de cène, de souper.

Une table dressée dans telle ou telle dénomination chrétienne – et qui ne présente pas le caractère de table du Seigneur – est une table de l’homme.

« Communion » signifie : même part, part commune. Le Seigneur nous associe à Lui dans son triomphe, dans tous les résultats de sa victoire. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1. 3). Avoir une part avec Christ n’est qu’un des aspects de la communion ; cette part est celle de tous les croyants. La communion va plus loin : c’est avoir mêmes pensées, mêmes affections à l’égard d’un même objet. Notre communion avec le Père : quels délices Il trouve en son Bien-aimé, le Fils de son amour, Celui qui L’a glorifié dans sa vie et dans sa mort. Celui qui fait la joie de son cœur fait aussi la joie de nos cœurs : notre communion est avec le Père. Elle est aussi avec Christ : Celui qui a été délivré d’entre les cornes des buffles fait connaitre le nom du Père à ceux qu’Il n’a pas honte d’appeler ses frères. Et, au milieu de l’assemblée, Il chante ses louanges. Nous louons avec Christ, ayant part avec Lui, communion avec Lui dans cette louange qui monte vers le Père. Et puis, nous avons communion les uns avec les autres. Si nous ne pouvons recevoir tous les croyants à la table du Seigneur (sainteté et vérité doivent y être maintenues) nous devons cependant embrasser dans nos pensées et dans nos affections tous ceux qui font partie du corps de Christ, la multitude des rachetés sur la face de la terre, qui n’ont pas compris leur position mais qui sont lavés dans le sang de l’Agneau. Nous sommes ainsi l’organe de l’Église entière.

Peut-on appliquer à la cène le passage de Jean 6. 46 à 59 ?

« Manger sa chair » et « boire son sang » ne parle pas de la cène, mais de la mort de Christ, que nous nous approprions par la foi. La cène parle de ce dont parle Jean 6, mais Jean 6 ne parle pas de la cène. Si l’application que l’on fait parfois de Jean 6 à la cène était juste, aucun de ceux qui ont pris la cène ne serait perdu et, le serait, celui qui ne l’a jamais prise (cf. Jean 6. 53 et 54).

Pensons à ce qu’est, pour le cœur de Christ, le fait que nous sommes l’organe de l’Église entière. C’est souvent peu senti. Prenons garde de ne pas limiter l’Église aux deux ou trois réunis autour du Seigneur ; faisons-nous l’organe de l’ensemble des rachetés ; ce sera une consolation pour le cœur du Seigneur et une joie pour le notre. C’est un point sur lequel il faut insister, qui nous éloignera du sectarisme, et qui sera en témoignage vis-à-vis de ceux de nos frères qui ne sont pas en communion avec nous.

Nos cœurs sont brisés de ce que nous ne pouvons pas recevoir à la table de Seigneur tous les croyants. Nous ne pouvons pas recevoir ceux qui marchent dans le mal moral ou qui professent de fausses doctrines ; nous ne pouvons pas davantage recevoir ceux qui s’associent à eux (cf. Nomb. 19. 22). Il n’est pas possible de recevoir à la table du Seigneur un enfant de Dieu qui est en communion à une table souillée par le mal moral ou doctrinal. Romains 15. 7 nous dit : « Recevez-vous les uns les autres à la gloire de Dieu ». Serait-ce recevoir quelqu’un à la gloire de Dieu, s’il apportait de la souillure à la table du Seigneur ? (voir les enseignements de Aggée 2. 11 à 13).

Une chose s’impose à nos cœurs : il y a une logique parfaite dans les choses de Dieu. Nos devanciers ont, nous l’avons vu, rétabli l’autel sur son emplacement ; ils ont suivi, pour le faire, la direction de l’Esprit de Dieu – ils ont souffert. Et nous, nous méconnaîtrions – en nous laissant aller à l’esprit du jour – ce qui a été alors la pensée de l’Esprit (et non « la pensée des frères », qui est une expression inexacte). Nous comprenons l’importance qu’il y a de maintenir la table du Seigneur hors de toute souillure. Évidemment, cela pose des problèmes difficiles… Il faut regarder à Dieu avec prières et marcher dans le chemin de l’obéissance à la Parole.

Il serait tellement facile de donner la cène à tous les croyants et de marcher avec tous sans distinctions. Cela ne demanderait aucun exercice. Au contraire, obéir à la Parole nécessite un exercice continuel.

Le Seigneur veut maintenir des témoins aussi bien à Thyatire qu’à Sardes – églises qui demeurent jusqu’à la venue du Seigneur (Apoc. 2. 24 à 28 ; 3. 4 et 5). Notre responsabilité est de présenter la vérité de Dieu concernant le rassemblement autour du Seigneur, à sa table – mais nous agirions à l’encontre de la pensée divine si nous cherchions à contraindre un croyant à se retirer de Thyatire ou de Sardes, alors qu’il est l’un des témoins que Dieu veut y maintenir, Laissons agir le Seigneur Lui-même, qui saura placer ce croyant là où Il le veut.

Quel sujet de reconnaissance envers Dieu quand nous rencontrons, au milieu de Thyatire ou de Sardes, un croyant possédant la vie de Dieu. Marchons ensemble le plus loin possible, dans tout ce qui unit nos cœurs, sans perdre de vue toutefois les enseignements de 2 Timothée 2. 19 à 22, Dans nos rapports avec ces frères, ne cherchons pas la discussion, mais ce qui unit. Faisons comme Anne, parlons de lui à tous ceux qui attendent la délivrance.

– Lecture de 1 Corinthiens 11. 20 à 34.

Le Seigneur était ici-bas le « pauvre », Il n’avait pas un lieu où reposer sa tête, pas un lieu où rassembler les siens, Il a, dû emprunter « une grande chambre garnie ». Et c’est alors qu’allant à la croix, la nuit dans laquelle Il fut livré, Il a institué le précieux mémorial de ses souffrances et de sa mort. Du haut de la gloire Il a voulu rappeler ce mémorial à l’apôtre Paul, tant ce souvenir est précieux à son cœur.

L’apôtre avait besoin d’une révélation spéciale. Lors de l’institution de la cène, en Actes 2 également, les vérités concernant l’unité du corps de Christ n’étaient pas connues. Ceux qui prenaient la cène jouissaient alors du mémorial de la mort de leur Sauveur, mais ignoraient qu’en le faisant ils annonçaient « la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne ». L’apôtre avait l’administration du mystère de l’assemblée corps de Christ ; il avait donc besoin d’une révélation spéciale en rapport avec le service qui devait être le sien.

L’apôtre, conduit par l’Esprit de Dieu, saisit l’occasion des désordres survenus à Corinthe, lors de la célébration de la cène, pour donner les enseignements dont nous avions besoin. S’ils ne peuvent plus se produire tels qu’ils existaient à Corinthe, les désordres qui peuvent se manifester aujourd’hui proviennent de la même source et conduisent aux mêmes résultats, aussi les enseignements de 1 Corinthiens 11 sont-ils très importants à considérer.

La cène est tout à la fois un mémorial (v. 24 et 25) et un témoignage (v. 26). Le témoignage, c’est Christ et, relativement à son œuvre, Christ nous est présenté :

1. Mort et ressuscité (A cela se rattachent la rémission des péchés, la justification, la paix avec Dieu, notre position de rachetés de Christ et d’enfants de Dieu).

2. Assis à la droite de Dieu et ayant envoyé ici-bas le Saint-Esprit. (A cette position de Christ se rattachent les vérités concernant l’Église, maison de Dieu et corps de Christ).

3. Comme Celui qui vient, Espérance chrétienne.

Ce témoignage est confié aux rachetés de Christ. Il est individuel et collectif. La cène, témoignage collectif, présente ces trois caractères : témoignage à sa mort et à sa résurrection, à l’unité du corps, à son prochain retour.

Les trois fêtes de Deutéronome 16 nous rappellent cela :

a) v. 1 à 8 – La Pâque – sa mort expiatoire.

b) v. 9 à 12 – La Pentecôte – rassemblement de l’Église.

c) v. 13 à 17 – La fête des Tabernacles – son retour glorieux.

Le mot « Seigneur » est employé ici avec insistance. Il se trouve environ 40 fois dans cette 1ère Épitre aux Corinthiens. Le verset 26 nous dit : « Vous annoncez la mort du Seigneur ». Quelle pensée. Le Prince de la vie, le Seigneur de gloire a voulu entrer dans la mort. Nous avons, d’une part, la gloire de sa personne ; d’autre part, la profondeur de son humiliation. Celui qui est ainsi entré dans la mort est maintenant couronné de gloire et d’honneur – voir Hébreux 2. 9. (Au ch. 16. 22 le jugement est prononcé sur celui qui n’aime pas le Seigneur ; ce jugement aura son exécution lors de son apparition en gloire).

Nous sommes ses rachetés, nous jouissons de la part qu’Il nous a faite, nous avons communion avec Lui. Mais Il est Seigneur et tous ses droits sont reconnus.

« En mémoire de moi » (v. 24 et 25). Quelle douceur dans ces mots. Nous nous souvenons non pas de Christ dans la gloire – ce ne serait pas un souvenir – mais d’un Christ mort. Nous rappelons ce qu’Il a été sur la croix, son corps livré, son sang précieux répandu. Par la mort, Il a vaincu celui qui avait le pouvoir de la mort ; c’est-à-dire le diable. Nous nous souvenons de Christ dans sa mort, cette mort précieuse aux yeux de Dieu. Ce mémorial parle à nos cœurs.

Soyons sobres de paroles à cette table. En prenant le mémorial de sa mort, il est superflu de développer de longues considérations sur sa vie ici-bas. C’est un muet langage qui parle au cœur du racheté. « La nuit-dans laquelle Il fut livré » : Il nous a laissé un tel souvenir dans un tel moment.

Combien sa mort touche le cœur. « Laissez-moi mon Sauveur mort, a dit J.N.D., c’est de Lui que j’ai besoin ».

Verset 28. Beaucoup trop de croyants s’abstiennent volontairement de venir prendre la cène. Pour certains, c’est de l’indifférence. N’abandonnons pas le rassemblement de nous-mêmes (Héb. 10. 25). D’autres assurent qu’ils lisent la Bible et se souviennent du Seigneur chez eux. C’est oublier que nous venons pour le Seigneur, et non pour nous. C’est oublier le désir qu’Il a exprimé, et perdre de vue le témoignage collectif.

Certains s’abstiennent en raison de l’état de tel ou tel, avec lequel ils disent ne pas « être libres ». C’est juger l’assemblée, se croire plus sage qu’elle… La Parole nous enseigne ce que nous avons à faire dans des cas semblables (voir par exemple, Matthieu 18. 15 à 17 ; Galates 6. 1 ; Jean 13. 14).

Il en est enfin qui ne se sentent pas « dans un état convenable ». Et certes, c’est chose grave. Que Dieu nous garde de venir prendre la cène dans un état moral qui ne serait pas en harmonie avec ce qu’elle nous rappelle. Manger le pain, boire la coupe du Seigneur indignement, consistait pour les Corinthiens dans le fait qu’ils faisaient de la cène un repas ordinaire où ils satisfaisaient leur appétit charnel jusqu’à l’excès (v. 20 à 22) ne discernant pas le corps du Seigneur dans la cène. En prenant la cène, son œuvre accomplie se présente à nous ; nous réalisons qu’il n’y a rien d’aussi précieux pour nos cœurs que sa mort – elle est précieuse pour Dieu Lui-même (Jean 10. 17). C’est ainsi que nous discernons le corps du Seigneur.

Manger et boire indignement, c’est aussi s’approcher avec un cœur qui n’est pas exercé par toutes les vérités qui se rattachent à la mort de Christ. C’est venir par habitude, venir sans s’être jugé. Si quelqu’un a commis un péché ignoré de tous, quelle responsabilité il assume en prenant la cène. Il est coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. Il mange et boit un jugement contre lui-même. Quand Christ est mort (c’est ce que nous annonçons en prenant la cène) Dieu a condamné le péché dans la chair (Rom. 8. 3) : si j’apporte le péché en venant prendre la cène, je me trouve dans un état que Dieu doit juger.

Le jugement peut aller jusqu’à la mort du corps (v. 30 ; cf. 1 Jean 5. 16). C’est la discipline et non la condamnation (qui est réservée aux incrédules).

Pour aller rendre culte – c’est à l’autel d’or que le véritable culte est rendu – il faut d’abord passer à la cuve d’airain. Nous l’oublions souvent et c’est pour cela que notre culte est parfois si faible (voir Ps. 26. 6). L’eau de la cuve d’airain est la figure de la Parole agissant sur nos cœurs et nos consciences pour nous purifier de toutes les souillures contractées durant la semaine.

Lecture de 1 Corinthiens 9.

Les chapitres 12 à 14 forment un tout :

Dans le chapitre 12, nous avons la doctrine des dons, au chapitre 13, le mobile qui doit faire agir les dons, au chapitre 14, l’exercice de ces dons dans l’Assemblée.

Nous avons dans le chapitre 12, la relation des membres du Corps entre eux, le fonctionnement de chacun d’eux, le but vers lequel tous doivent tendre, la source de laquelle dépend leur activité. Cette source, c’est le Saint-Esprit. Au début du chapitre, l’apôtre met en garde les Corinthiens contre le danger des manifestations spirituelles qui avaient lieu dans le paganisme (v. 1 à 3). Les manifestations spirituelles viennent de deux sources différentes : les unes du Saint-Esprit, les autres des démons. Un esprit satanique peut faire des miracles, mais le Saint-Esprit fera toujours ce que les mauvais esprits ne feront jamais : le Saint-Esprit reconnait l’autorité du Seigneur Jésus (cf. Act. 16. 16 à 18 : cette servante dit : « Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut » ; elle n’aurait ni pu, ni voulu dire : « Ces hommes sont les esclaves du Seigneur ».

Il s’agit ici en 1 Corinthiens 12. 3, non de la conversion, mais de l’enseignement (cf. 1 Jean 4. 1 à 6).

Il est une question que chaque croyant devrait se poser : suis-je dans un rassemblement où la présence personnelle du Saint-Esprit comme Personne divine est reconnue – où sa libre action est acceptée ? Là où il n’en est pas ainsi, ce n’est pas l’assemblée de Dieu. Il y a, sur la terre, une personne divine qui veut pourvoir à tout dans le rassemblement des saints et nous occuper de la gloire de Christ. Voudrions-nous mettre Dieu de côté et laisser agir l’homme ?

Du côté des démons, l’unité est impossible. Au contraire, le Saint-Esprit est un et, s’il y a diversité, c’est dans l’unité. Diversité des dons, mais un même Esprit ; diversité des services, mais un même Seigneur ; diversité des opérations, mais un même Dieu (v. 4 à 6). Cette diversité des dons, des services, des opérations nous conduit à considérer, chacun, notre responsabilité de discerner la fonction qui nous est dévolue dans le corps, étant gardés de chercher à imiter un autre ou de le jalouser. L’ayant discernée, nous sommes appelés à remplir cette fonction « en vue de l’utilité » ; en Éphésiens 4. 12, il est dit « en vue du perfectionnement des saints », qui servira à « l’édification du corps ».

Cette fonction ne sera remplie pour l’« utilité » que si elle l’est dans la dépendance de l’Esprit. Si la présence de Dieu par l’Esprit est vraiment réalisée au milieu de nous, aucune action ne sera exercée dans l’assemblée parce qu’il y a liberté d’agir, ce serait l’action de la chair, mais tout sera fait dans la crainte et sous l’action puissante de l’Esprit. Il n’y a ni prospérité, ni bénédiction, en dehors de la puissance de l’Esprit dans le rassemblement.

Il vaut mieux garder le silence que laisser agir la chair. Dieu peut se servir de ce silence pour produire dans les cœurs un saint exercice qui conduira à la bénédiction.

Un grand mal, c’est de ne pas être satisfait de la place que le Seigneur nous donne. La grande affaire, c’est de discerner celle qui est la nôtre et d’y demeurer, fidèles, dépendants, prêts à servir. Nous désirons la vie et la prospérité des assemblées ; nous ne pourrons l’avoir en dehors du chemin que nous venons de rappeler. Avant d’exercer quelque action que ce soit, demandons-nous quel profit il en résultera pour l’assemblée.

Quelle pléiade de serviteurs y avait-il autour du grand apôtre des nations. Chacun était satisfait de la place qui lui était assignée ; il n’y avait entre eux ni jalousies, ni compétitions. Prenons bien garde qu’en déplaçant un membre du corps nous amenons le plus grand dommage au fonctionnement du corps.

Nous avons trois fois, dans ces chapitres, l’expression « avec ardeur » (12. 31 ; 14. 1 et 12). Nous devons avoir le désir ardent de servir l’assemblée en vue de l’utilité, de remplir le service qui nous a été confié. Ce qui ne veut pas dire que nous avons à désirer le don qui nous parait le plus grand, mais celui pour lequel nous avons été qualifiés par Dieu. Il faut pour cela un exercice constant. Cherchons sa face, ayons le cœur exercé.

La vie chrétienne est une vie d’exercice et de dépendance. L’amour, par exemple, ne peut être manifesté sans qu’il y ait exercice ; nous sommes appelés à aimer tous les saints et même tous les hommes, mais les manifestations n’en seront pas les mêmes à l’égard de tous. La réception à la table du Seigneur, voilà encore un saint exercice avec le Seigneur. C’est Lui qui doit nous montrer la place qu’Il nous assigne dans le corps (cf. Nomb. 4). Le service le plus précieux pour le cœur du Seigneur est celui qui est rempli pour Lui, avec fidélité et dans la crainte.

Nous avons besoin de cet exercice dans le rassemblement – où nous avons parfois l’habitude de nous reposer sur deux ou trois frères – même dans les réunions de prières et dans les réunions de culte. Chaque croyant est un adorateur – et s’il est vrai que les sœurs doivent garder le silence, chacun des frères peut être appelé à exprimer la louange de l’assemblée, agissant dans la dépendance de l’Esprit. De même, dans les réunions de prières, où l’on ne devrait pas voir deux classes de frères : ceux qui ont l’habitude de prier, et ceux qui ont l’habitude de se taire. Gardons-nous de toute routine. Et pour cela laissons-nous diriger par le Saint-Esprit, afin que chacun fonctionne à sa place, soit dans le silence, soit par l’activité. Même dans une réunion d’édification, un frère qui prononcera les cinq paroles que l’Esprit lui donne édifiera l’assemblée, alors que celui qui en exprime dix mille, qui ne viennent pas de l’Esprit, fatiguera l’assemblée et n’apportera aucune édification. Et si celui qui a cinq paroles à donner par l’Esprit les retient, il éteindra l’Esprit, comme celui qui en prononce dix mille de son propre fonds. Tout ce qui ne vient pas de l’Esprit est en pure perte. Que Dieu nous donne d’être exercés à cet égard. Chacun a sa propre responsabilité. Puissions-nous y faire face en vue de la bénédiction de l’assemblée.

Nous avons vu, dans le verset 3, le caractère essentiel d’un enseignement qui provient du Saint-Esprit, Tout enseignement qui tendrait à rabaisser les gloires de Christ n’est pas de l’Esprit. La puissance de l’adversaire, qui se manifestait alors, est encore aujourd’hui en activité. L’esprit d’erreur tend à se développer ; 1 Jean 4. 1 à 6 nous en donne les caractères, par opposition à ceux de l’Esprit de vérité. L’Esprit est serviteur, Il ne parle pas de Lui-même, ce qui signifie : de sa propre autorité (Jean 16. 13). Il prend les choses de Christ pour nous les communiquer, Il nous conduit dans toute la vérité. Les petits enfants ayant « l’onction de la part du Saint » connaissent toutes choses (1 Jean 2. 20).

Le rôle normal du Saint-Esprit est donc de prendre ce qui est de Christ pour en nourrir nos âmes. Mais la condition essentielle, pour jouir de ce que nous donne l’Esprit, est que nos cœurs soient en ordre.

Ici, l’Esprit doit reprendre les Corinthiens, tandis qu’Il est libre d’agir dans l’Épitre aux Éphésiens. L’Esprit est un parfait ouvrier mais quand Il vient dans son « atelier » pour y faire son travail, Il trouve tout en désordre. C’est alors un esprit de répréhension. Il est obligé de nous reprendre au lieu de prendre de ce qui est à Christ pour nous le communiquer. Tout cela s’applique à l’état de nos cœurs (sont-ils en ordre ?) et à l’état de l’assemblée (est-elle en ordre ?).

Versets 8 à 10. Énumération des dons. Par suite de La ruine de l’Église, certains ont disparu : les dons de grâce de guérisons, les opérations de miracles, les langues. C’est seulement au début de l’histoire de l’Église qu’ils furent donnés pour être des signes aux incrédules (14. 22 et Marc 16. 15 à 20) et accréditer ceux qui présentaient l’Évangile, alors que la Parole n’était pas encore complète. Ces dons ont cessé par la suite.

Parole de connaissance : C’est un don qui permet de recueillir la vérité par une étude approfondie de la Parole. C’est la connaissance des Écritures, des textes.

Parole de sagesse : Ici, l’âme est occupée non seulement de l’Écriture, mais encore de Celui qui l’a donnée. C’est par la connaissance de la Parole, entrer dans la connaissance de Lui-même, Celui qui est la sagesse de Dieu. Celui qui a « la parole de sagesse » est un père au point de vue spirituel.

La Foi : Ce n’est pas, dans ce passage, la foi qui sauve (elle est commune à tous les croyants) ! c’est la force qui vient d’une entière confiance en Dieu et qui permet de surmonter les difficultés, Celui qui a « la foi » peut réconforter les frères en leur rappelant ce que sont les ressources divines.

La prophétie : Ici, il s’agit du discernement des choses futures (exemple : Act. 11. 27 et 21. 10).

Discernements d’esprits : Discerner l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur. Il y a des cas parfois difficiles pour lesquels des frères particulièrement doués à cet égard, ayant un tel discernement, peuvent être utiles.

Le verset 28 nous montre les dons placés « dans l’assemblée ». Il s’agit de la prospérité de l’assemblée, de la bénédiction de l’ensemble. Dans ce verset, il est aussi question des « aides » : il ne s’agit pas seulement de l’édification de l’assemblée quand elle est réunie, mais de la vie de l’assemblée. Les sœurs sont souvent des « aides » par la prière et l’intercession ; leur foi agissant, elles attendent patiemment que Dieu, qui aime l’assemblée, intervienne.

La « foi », comme nous l’avons vu est quelque chose d’extrêmement précieux. C’est une confiance entière en Dieu, qui aboutit à une attente patiente. Dieu qui aime son assemblée pourvoira à tous les cas qui se présentent. Josué et Caleb ont été des exemples d’hommes de foi, vigoureux. Débora, elle aussi, se lève dans un temps de ruine ; elle a la foi qui compte sur Dieu – bel exemple pour les sœurs appelées à être des « aides » dans les moments difficiles. Au sujet des Galates, l’apôtre avait confiance dans le Seigneur (Gal. 5. 10). Il est en « perplexité à leur sujet » (4. 20) mais, tout de même, confiant. C’est bien souvent le manque de confiance qui nous caractérise. La confiance doit nous guider dans toute notre action.

Verset 12. Les membres du corps sont liés si intimement les unes aux autres et à la Tête, glorifiée dans le ciel, que l’ensemble est appelé « le Christ ». Les membres sont plusieurs, ils sont différents, mais ils forment un seul corps.

Il n’est pas exact de dire qu’un croyant est membre de telle ou telle assemblée ; cette expression est inconnue à la Parole. Prenons garde aux expressions erronées que l’on emploie par habitude ; l’ennemi en arrive ainsi à accréditer des erreurs – on est, parfois, tellement accoutumé à une expression que l’on considère comme juste la pensée qu’elle exprime. Le croyant est membre du corps de Christ. Le corps n’est pas formé par un groupement d’assemblées ; il est formé des membres, qui sont les croyants (v. 27), de sorte que les assemblées locales ne sauraient être ni autonomes ni indépendantes.

Cette vérité du corps de Christ est d’une importance capitale ; elle a été enseignée à Paul sur le chemin de Damas. Une voix s’est fait entendre à lui, en réponse à la question qu’il a posée : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9. 6). Si nous faisons souffrir, tout le corps souffre – que nous en ayons conscience ou non, que nous le voulions ou non. Et la Tête souffre aussi, siège de l’intelligence et des facultés, elle souffre peut-être plus intensément encore. Est-ce que cette pensée ne devrait pas briser nos cœurs, si nous sommes une cause de souffrance dans l’Assemblée de Dieu ?

Verset 13. Dans la chrétienté, des croyants pieux et sincères, aimant le Seigneur, demandent une nouvelle effusion de l’Esprit : Ce « baptême » a été fait, une fois pour toutes, le jour de la Pentecôte. Ce « baptême » est un acte collectif. Lorsque quelqu’un est né de nouveau, il se trouve rendu participant de toutes les bénédictions qui découlent de ce baptême de l’Esprit.

« Abreuvés » c’est le Rocher frappé – et ce rocher est le Christ (1 Cor. 10. 4).

Lecture du Psaume 133.

Le Saint-Esprit nous est présenté, dans la Parole, sous quatre caractères principaux :

a) Baptême du Saint-Esprit – fait collectif qui a eu lieu le jour de la Pentecôte.

b) Sceau – Cachet de Dieu, apposé sur le croyant, comme étant sa propriété (Éph. 1. 13 – scellés après avoir cru, 4. 30 en vue de la rédemption de notre corps).

c) Onction – Double sens :

1. Consécration pour un service (c’est ainsi qu’elle est envisagée dans l’Ancien Testament et en Actes 10. 38).

2. Capacité de l’intelligence pour recevoir et comprendre les choses de Dieu (1 Jean 2. 20).

d) Arrhes – Certitude des choses qui sont encore à l’état d’espérance.

Cf. 2 Cor. 1. 21 : oints.

2 Cor. 1. 22 : scellés.

2 Cor. 5. 5 : arrhes.

« Baptisés » a un caractère collectif. « Abreuvés » aussi, dans ce sens : nous avons tous bu à cette source de vie, comme Israël dans le désert (1 Cor. 10. 4), mais il y a peut-être un côté individuel : c’est boire à la source vivifiante, c’est l’eau qui monte de Jean 4. 14, et l’eau qui descend de Jean 7. 38. « Abreuvé », c’est être rendu personnellement participant de toutes les bénédictions spirituelles. Philémon buvait à la source et pouvait ainsi rafraichir les entrailles des saints.

Il est un mot qui revient souvent dans ce chapitre, c’est le mot « unité ». Comment réaliser l’unité du corps, si chacun des membres n’est pas à la place qui lui est assignée pour y remplir la fonction qui lui est dévolue ?

Le verset 25 nous dit : « afin qu’il n’y ait point de division dans le corps ». Les membres doivent s’entraider et non se combattre. Sachons réaliser la dépendance qui convient des uns à l’égard des autres – et que chacun a besoin de son frère. Les membres les plus faibles sont parfois les plus utiles. Les jalousies, les intrigues dans l’assemblée, voilà ce qui peut amener la division.

Le verset 14 nous montre qu’un seul membre n’est pas le corps ; les versets 15 et 16, qu’un membre peut n’être pas satisfait du service qui est le sien ; les versets 17 et 18, que chaque fonction est nécessaire à la vie du corps – tous les membres ne peuvent avoir le même rôle à remplir ; Dieu a donné une tâche à chacun et c’est avec une sagesse parfaite qu’Il a placé les membres dans le corps « comme Il l’a voulu ». Serions-nous mécontents de ce qu’Il a fait ? Les versets 19, 20 et 21 nous montrent ensuite qu’il n’est pas un membre qui puisse dire à un autre : tu es inutile, je n’ai pas besoin de toi. Les membres sont dépendants les uns des autres. Et (v. 22), les membres les plus faibles sont nécessaires.

Tout ce qui précède ne pourra être réalisé que par l’action puissante de l’Esprit de Dieu. Pour remplir la fonction qui nous est assignée, nous avons besoin d’être abreuvés de l’Esprit. Et ce n’est pas seulement le premier jour de la semaine qu’il nous faut boire à la source, c’est d’une façon constante, chaque jour de notre vie. Le croyant doit vivre de la vie de l’Esprit ; il doit goûter la fraicheur de la source et s’y désaltérer lui-même en buvant à longs traits. Le Saint-Esprit le nourrira de Christ. S’il en est ainsi, dans le rassemblement, chacun occupant sa vraie place, exerçant le service qui peut lui être confié, l’Esprit ne sera entravé en rien dans son activité. Quelle bénédiction il y aura alors.

Versets 25 et 26. Si chacun est à sa place et y remplit sa fonction la sollicitude que nous devons avoir les uns à l’égard des autres sera manifestée. Nous devons avoir « un égal soin » les uns des autres. Comme cela ferme la porte à l’esprit de parti. L’union est la contrefaçon de l’unité. Nous n’avons pas à faire l’unité, mais à la garder ; elle a été faite une fois pour toutes à la Pentecôte, c’est le travail de Dieu (Éph. 4. 3).

Le verset 26 mérite d’arrêter particulièrement notre attention. « Si un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui ». Cela ne signifie pas tant : si un croyant est dans l’épreuve les autres doivent sympathiser avec lui – mais plutôt : la souffrance d’un membre du corps est la souffrance de tout le corps.

C’est une réalité et il ne peut pas en être autrement, étant donné le lien qui unit les différents membres en un seul corps. Cette vérité est-elle connue et comprise ? Si vraiment elle l’est, avec quelle sympathie nous entrerons dans les circonstances de celui qui souffre. Nous sentirons réellement sa souffrance et cela donnera à notre sympathie le caractère qu’elle doit avoir. Ce sera tout autre chose que quelques banales paroles de circonstances… Et savons-nous nous réjouir avec ceux qui se réjouissent ? Pas toujours. C’est humiliant et c’est triste. Si nous réalisions vraiment l’unité du corps, les liens qui nous unissent aux membres du corps et à la Tête glorifiée dans le ciel, nous réaliserions par là même ce que nous venons de considérer en rapport avec ce verset 26.

Lecture de Hébreux 2. 18 et 4. 14.

La sympathie à l’égard de nos frères devrait se manifester devant le trône de la grâce. C’est là que nous pouvons porter les fardeaux les uns des autres, les déposer, demander le secours du Seigneur, faire appel à sa vraie sympathie pour ceux qui souffrent.

Le point de vue des Hébreux et de la 1ère Épitre aux Corinthiens n’est pas le même. Dans la 1ère Épitre aux Corinthiens, nous avons le corps de Christ sur la terre tandis que la Tête du corps est glorifiée dans le ciel. La souffrance de l’un des membres du corps atteint, bien entendu, tous les membres (qu’ils le sachent ou non, qu’ils le réalisent ou non), mais aussi la Tête. Et Celui qui est la Tête du corps ne peut pas ne pas sentir ce qui atteint l’un des membres. Un autre membre pourra ne pas réaliser la souffrance qui touche tel ou tel, mais il n’est pas possible que la Tête n’éprouve pas ce qu’un membre a éprouvé. Encore ceci : la Tête, siège de l’intelligence, des facultés, de la sensibilité, sentira beaucoup plus que n’importe quel membre du corps (voir Act. 9. 5). Dans l’Épitre aux Hébreux, il s’agit de la sympathie de Christ comme Souverain sacrificateur (nous n’avons pas ce côté dans le chapitre 12 de la 1ère Épitre aux Corinthiens) ; Il nous porte sur son cœur et Il sympathise avec ceux qui souffrent.

En Jean 4, nous le voyons lassé du chemin. Il sait relever le courage de celui qui est las (És. 50. 4). Il sait, parce qu’Il a appris ; Il a été homme ici-bas….

Verset 27. C’est l’assemblée de Corinthe, qui est appelée ici « le corps de Christ ». C’est la manifestation de ce corps dans une assemblée locale. Si, aujourd’hui, notre rassemblement n’est plus celui de tous les enfants de Dieu, sans exception, se trouvant dans la localité, l’assemblée est cependant représentée par les deux ou trois réunis au nom du Seigneur, sur le terrain de l’unité du corps, dans l’obéissance à la Parole.

Verset 28. Nous avons ici trois dons – apôtres, prophètes, docteurs – qui ont été appelés « fondamentaux » (Éph. 2. 20).

Apôtres. Leurs écrits nous restent. Nous y avons les vérités fondamentales du christianisme.

Prophètes (voir Rom. 16. 26). Aujourd’hui c’est parler de la part de Dieu, comme « oracle de Dieu », conduit par l’Esprit, appliquant la Parole aux besoins du moment.

Docteurs. Qui enseignent, expliquent les Écritures, « exposant justement (ou : découpant droit) la parole de la vérité » (2 Tim. 2. 15).

Les dons de « miracles », les « dons de grâce de guérisons », les « diverses sortes de langues » sont les dons qui ont cessé. Les « aides » et les « gouvernements » sont des dons secondaires, qui subsistent encore et ont une application occasionnelle et particulière, comme la « parole de sagesse » ou la « parole de connaissance ».

Tous les frères – bien qu’ayant reçu, chacun, un don de grâce à faire valoir, une fonction propre, une capacité pour le service (1 Cor. 12. 7 à 11 – Rom. 12. 3 à 6, Éph. 4. 7 à 16) – n’ont pas un ministère spécial se rattachant à des « dons de grâce plus grands » (v. 31) : v. 29 et 30. Mais l’apôtre leur dit : Désirez-les « avec ardeur » ces dons de grâce plus grands. Non pour se rechercher soi-même ou pour s’en glorifier, mais pour l’édification de l’assemblée (ch. 14). Alors est ouvert le « chemin bien plus excellent » : l’amour. C’est par amour que l’on sert, par amour pour le Seigneur, amour pour son assemblée, amour pour tous les saints.

D’après Quelques notes recueillies aux réunions d’études sur la Parole – Saint-Agrève et Les Brus Août 1948