BERACA 65 : LE ROI DAVID (Psaumes 52 et 57)

Les en-têtes des psaumes 52 et 57 nous amènent à des moments tragiques dans la vie du roi David. Il était pourchassé par son beau-père Saül, encore roi sur Israël. Ce dernier avait ordonné la mise à mort de « quatre-vingt-cinq hommes portant l’éphod de lin » (1 Sam. 22. 18) – qui étaient des descendants d’Aaron. Saül, sachant que le royaume lui était enlevé pour être donné à David (1 Sam. 15. 22 à 29), s’opposait à la volonté de Dieu.

Il se servit d’un traître, Doëg, un Édomite, pour massacrer les sacrificateurs de l’Éternel. Cet homme, dans sa façon d’agir, est une figure de l’Antichrist qui va bientôt être révélé, et qui est décrit comme « l’homme de péché – le fils de perdition – l’inique » qui s’élèvera contre le Seigneur et contre les fidèles et fera que tous ceux qui ne rendront « pas hommage à l’image de la bête soient mis à mort » (2 Thess. 2. 3 à 12 ; Apoc. 13. 15).

De tous les sacrificateurs que Saül avait autour de lui, seul « Abiathar se sauva et s’enfuit auprès de David » (1 Sam. 22. 20). Notre Seigneur a parlé, par l’esprit prophétique, d’une haine semblable contre Lui : « Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête » – et de vive voix, à ses disciples : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous ; … s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Ps. 69. 5 ; Jean 15. 18 et 20).

Quant à David, il dit à Abiathar : « Demeure avec moi, ne crains pas ; car celui qui en veut à ma vie, en veut à ta vie, et près de moi tu seras bien gardé » (1 Sam. 22. 23). Aux jours d’épreuves, de combats – et même en tout temps, demeurons près du Seigneur qui nous gardera de tout mal.

C’est à cette occasion que David a écrit le psaume 52, en parlant de la bonté de Dieu en contraste avec la méchanceté de cet homme qui se croit fort et que Dieu détruira (voir Apoc. 19. 20). En voici les raisons : « pourquoi te vantes-tu du mal » (v. 3) ; « ta langue trame des malheurs, pratiquant la fausseté, comme un rasoir aiguisé. Tu as aimé le mal plus que le bien, le mensonge plus que la parole de justice… Tu as aimé toutes les paroles de destruction, langue trompeuse ! Aussi Dieu te détruira pour toujours » (v. 4 à 7).

Tel sera l’Antichrist : « il n’aura pas égard au Dieu de ses pères, et il n’aura pas égard à l’objet du désir des femmes, ni à aucun dieu ; car il s’agrandira au-dessus de tout » (Dan. 11. 37) ; c’est ce que nous retrouvons au v. 9 du Ps. 52 : « Voilà l’homme qui n’a pas pris Dieu pour sa force, mais qui s’est confié en la multitude de ses richesses, et qui se fortifiait dans son avidité ! » ; « Et les justes verront et auront de la crainte ; et ils riront de lui » (v. 8).

Qu’il est encourageant pour le fidèle, de savoir qu’un jour Dieu mettra un terme à la méchanceté. La bête et le faux prophète seront « jetés vivants dans l’étang de feu embrasé par le soufre » et Satan sera enfermé « dans l’abîme » pour mille ans (Apoc. 19. 20 ; 20. 3). Quand tous les ennemis du Seigneur seront « le marchepied de ses pieds » (Ps. 110. 1), il se lèvera pour faire entrer les justes dans le règne. Ils seront comme David l’anticipait pour lui-même en disant : « Mais moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant. Je me confierai en la bonté de Dieu, pour toujours et à perpétuité ».

« Je te célébrerai à toujours, à cause de ce que tu as fait ; et je m’attendrai à ton nom, car il est bon devant tes fidèles » (Ps. 52. 10 et 11).

L’olivier produit de l’huile, qui est une image du Saint Esprit. Déjà nous, croyants, possédons l’Esprit Saint, nos corps en sont l’habitation, nous L’avons reçu de Dieu (voir 1 Cor. 6. 19). Un olivier verdoyant témoigne d’un arbre en bonne santé. « Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront des fruits encore dans la blanche vieillesse, ils seront pleins de sève, et verdoyants » (Ps. 92. 14 et 15). S’il en sera ainsi dans le règne à venir, c’est déjà, par grâce, la part des enfants de Dieu aujourd’hui.

De la caverne d’Adullam à la forêt de Héreth, et de là à Kehila où il dut combattre contre les Philistins, David et ses hommes se déplaçaient suivant que Saül les poursuivait. « David habita au désert, dans des lieux forts, il habita dans la montagne, au désert de Ziph. Saül le cherchait tous les jours ; mais Dieu ne le livra pas en sa main » (1 Sam. 23. 14).

Peu de temps après, « Saül prit trois mille hommes d’élite de tout Israël et il s’en alla pour chercher David et ses hommes sur les rochers des bouquetins. Il vint aux enclos du petit bétail, sur le chemin ; il y avait là une caverne où Saül entra pour se couvrir les pieds ; or David et ses hommes étaient assis au fond de la caverne » (24. 3). Dans cette occasion, David, quand ses compagnons lui suggéraient de mettre à mort son ennemi, l’épargna parce qu’il était « l’oint de l’Éternel ». Il coupa seulement et « secrètement le pan de la robe de Saül (1 Sam. 24. 5).

Dans cette caverne, il composa le psaume 57 : « Use de grâce envers moi, ô Dieu ! use de grâce envers moi ; car en toi mon âme se réfugie, et sous l’ombre de tes ailes je me réfugie, jusqu’à ce que les calamités soient passées. Je crierai au Dieu Très-haut, à Dieu qui mène tout à bonne fin pour moi » (v. 2 et 3). Saül et ses hommes quittèrent les lieux, sans avoir vu ni touché David. Alors David écrit : « Il a envoyé depuis les cieux, et m’a sauvé ; il a couvert de honte celui qui veut m’engloutir. Dieu a envoyé sa bonté et sa vérité » (v. 4). Et pourtant son âme était « au milieu de lions ; … – les fils des hommes, dont les dents sont des lances et des flèches, et la langue une épée aiguë » (v. 5). Il va pouvoir montrer à Saül qu’il a épargné sa vie et que Dieu l’a délivré, lui, le rejeté. Mais premièrement il laisse de côté la pensée de sa délivrance pour appeler la manifestation de la gloire de Dieu : « Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux ; que ta gloire soit au-dessus de toute la terre ! » (v. 6).

Que la communion avec Dieu est précieuse ! Elle transporte l’âme au-dessus des circonstances, lui donnant des forces nouvelles, suscitant la louange : « Mon cœur est affermi, ô Dieu ! mon cœur est affermi ; je chanterai et je psalmodierai… Je te célébrerai parmi les peuples, ô Seigneur ! je chanterai tes louanges parmi les peuplades ; Car ta bonté est grande jusqu’aux cieux, et ta vérité jusqu’aux nues. Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux ; que ta gloire soit au-dessus de toute la terre ! » (v. 8, 10 à 12). Que l’anticipation de la gloire à venir nous soit précieuse comme elle l’était pour David !