
David, en fuyant Saül, était venu « vers Akish, roi de Gath » (1 Sam. 21. 10 à 15). Là il avait pris peur et s‘était déshonoré en se faisant passer pour fou. C’est certainement à la suite de ces tristes circonstances que fut composé le psaume 56 que nous avons considéré lors du numéro 62, et aussi le psaume 34. L’Esprit de Christ s’est servi de cet épisode vécu dans la vie de David pour lui dicter les paroles de ces deux psaumes. Cela nous montre que toutes nos expériences, mêmes les plus humiliantes, peuvent nous amener à bénir Dieu. Ce psaume est écrit par une âme restaurée qui invite le lecteur ou celui qui le chante à louer le Seigneur.
« Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche. Mon âme se glorifiera en l’Éternel ; les humbles l’entendront, et se réjouiront. Magnifiez l’Éternel avec moi, et exaltons ensemble son nom » (Ps. 34. 1 à 3).
L’épreuve a été bénéfique, en ce qu’elle a amené celui qui avait failli à revenir en contact avec le Seigneur et à être à même d’écrire et de chanter : « J’ai cherché l’Éternel ; et il m’a répondu, et m’a délivré de toutes mes frayeurs » (v. 5).
Notre Seigneur enseigna ses disciples dans ce sens : « Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert ; car quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et à qui frappe, il sera ouvert » (Luc 11. 9 et 10). Telle doit être notre attitude, celle qui consiste à se tourner vers le Seigneur : « J’ai cherché l’Éternel ; et il m’a répondu » (Ps. 34. 5).
Les enfants de Dieu, seuls ou assemblés au nom du Seigneur, qu’ils soient deux ou trois ou plus, réalisent la pensée du verset 6 de ce psaume : « Ils ont regardé vers lui, et ils ont été illuminés, et leurs visages n’ont pas été confus ». De tout temps, des croyants ont éprouvé cette béatitude. Ce fut le cas d’Abraham à Morija, de Moïse en face du buisson ardent, ou sur le mont Sinaï – ou encore dans la tente d’assignation, quand « la peau du visage de Moïse rayonnait » (Ex. 34. 35). Étienne, à l’heure de son martyre, rayonnait. Saul de Tarse fut terrassé et sauvé par « une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil » (Act. 6. 15 ; 26. 13).
Le prophète Ésaïe annonça cette lumière : « Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière » (És. 9. 2 ; Mat. 4. 16), des bergers l’ont vue : « Et voici, un ange du Seigneur se trouva avec eux ; et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux » (Luc 2. 9). Ensuite, trois disciples, sur la montagne, quand Jésus « fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mat. 17. 2). Le résidu juif, au temps de la fin, la verra : « Venez, maison de Jacob, et marchons dans la lumière de l’Éternel ! » (És. 2. 5). Un jour nouveau se lèvera pour Israël et pour la terre, il mettra un terme à la grande tribulation. Notre Seigneur apparaîtra dans sa gloire et la prophétie sur Jérusalem sera enfin réalisée : « les nations marcheront à ta lumière, et les rois, à la splendeur de ton lever » (És. 60. 3).
Cette lumière sera celle de « la ville du grand roi », éclairée par la Jérusalem céleste illuminée de la gloire de Dieu (Ps. 48. 2 ; És. 60. 1 à 3 ; Apoc. 21. 23 et 24).
Par la foi, les fidèles contemplent : « à face découverte la gloire du Seigneur » pour être, « transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3. 18). Pour traverser les difficultés, les épreuves, les persécutions même, nous avons, dans le ciel, la présence d’un Sauveur glorieux intercédant pour les saints (Rom. 8. 34) ; Il entre en sympathie avec ceux qui sont éprouvés car Il a été éprouvé, étant « tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché » (Héb. 4. 15).
« Cet affligé a crié et l’Éternel l’a entendu, il l’a sauvé de toutes ses détresses. L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et les délivre » (Ps. 34. 7 et 8). Quelle précieuse réalité ! Oui, apprécions la bonté du Seigneur, confions-nous-en Lui, marchant dans la crainte de Lui déplaire « car rien ne manque à ceux qui le craignent » (v. 9 et 10). La suite du psaume démontre la restauration de l’auteur. Oui ! il est conduit par l’Esprit de Christ pour l’écrire, mais le fait d’avoir jugé sa conduite devant Dieu lui permet d’exhorter : « Garde ta langue du mal, et tes lèvres de proférer la tromperie ; retire-toi du mal et fais le bien ; cherche la paix et poursuis-la » (v. 14 et 15).
Les versets 15 et 16 expriment cette réalité, que l’Éternel voit tout et connaît tout, qu’Il écoute et répond : « Les justes crient, et l’Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses. L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit abattu. Les maux du juste sont en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous » (v. 18 à 20). Le verset 21 est particulier, en ce qu’il dirige nos pensées sur une prophétie qui concerne Christ : « Il garde tous ses os, pas un d’eux n’est cassé ». Déjà, dans la loi donnée par Moïse aux fils d’Israël, une ordonnance concernant l’agneau pascal parlait de cela : « vous n’en casserez pas un os » (Ex. 12. 46).
Qu’est-il arrivé à la mort de Jésus ? « … une fois venus à Jésus, quand ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes ; mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jean 19. 33 et 34). La croix de Christ est le fondement de la rédemption, l’Agneau était connu « dès avant la fondation du monde », quiconque croit en lui est racheté par son sang précieux (1 Pier. 1. 20 et 21). C’est la pensée du psaume : « l’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs ; et aucun de ceux qui se confient en lui ne sera tenu pour coupable » (v. 23). L’apôtre Paul confirme qu’il n’y a « aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus » (Rom. 8. 1).
Un autre aspect, découlant de la mort de Christ, est aussi annoncé : « Le mal fera mourir le méchant ; et ceux qui haïssent le juste en porteront la peine » (Ps. 34. 22). D’une part les Juifs porteront la peine d’avoir rejeté leur Messie, jusqu’au jour où ils se tourneront vers « celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10 ; Jean 19. 37). Jésus reviendra et « le méchant » – c’est-à-dire l’antichrist – sera jugé et « jeté vivant dans l’étang de feu embrasé par le soufre » (Apoc. 19. 20). Dans l’attente de son retour « exaltons ensemble son nom » !