
Nous allons continuer avec quelques premières rencontres avec Jésus.
Pensons à « Nicodème, un chef des Juifs. Celui-ci vint à Jésus de nuit » (Jean 3. 1). C’est à lui que Jésus dit cette parole qui résume toute la Bible : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il juge le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3. 16 et 17). Le plus beau, le plus grand, le plus universel message de salut, de paix, d’amour.
Et que dire de la dernière « rencontre » de Nicodème avec celui qui est devenu son Sauveur ? Lisons Jean 19. 38 à 42 : « Or, après cela, Joseph d’Arimathée… Nicodème aussi… apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ 100 livres. Ils prirent le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir. Or il y avait un jardin, au lieu où il avait été crucifié, et dans le jardin, un tombeau neuf dans lequel personne n’avait jamais été déposé. Ils déposèrent donc Jésus là ». Deux disciples au début « en secret », mais qui à ce moment fort prennent parti pour le Seigneur et s’occupent de son ensevelissement. Un moment plein d’émotion !
À la naissance du Seigneur, il y a cette rencontre inoubliable entre les bergers et le petit enfant Jésus : « Ils partirent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. Quand ils l’eurent vu, ils divulguèrent la parole qui leur avait été dite concernant ce petit enfant » (Luc 2. 16 et 17). Ils n’ont certainement jamais oublié cette nuit où ils ont vu le Sauveur du monde.
Un petit peu plus tard, autre merveilleuse rencontre pour « Siméon ; cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait été averti divinement, par l’Esprit Saint, qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Et il vint au temple, conduit par l’Esprit ; au moment où les parents apportaient le petit enfant Jésus pour faire à son égard selon l’usage de la Loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : - Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut » (Luc 2. 25 à 30).
Nicodème a porté le Seigneur sans vie, Siméon porte avec émotion dans ses bras ce nouveau-né, « celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1. 35). C’était l’attente de sa vie, l’accomplissement de son espérance, sa joie ultime !
Mettons-nous à sa place, lorsqu’il a reçu la promesse divine de voir le Messie ; chaque jour il devait se dire « est-ce aujourd’hui ? ». Ses jours et ses nuits étaient sans doute rythmées par cette bienheureuse attente.
Et nous chers frères et sœurs, attendons-nous chaque jour, avec joie, la venue de notre Seigneur pour nous introduire dans le ciel ? En nous réveillant le matin, avons-nous cette même attente : « peut-être aujourd’hui ? » Ne sera-ce pas, alors, notre plus formidable rencontre, et qui n’aura jamais de fin ?
Quelle a été la rencontre suivante ? « Il y avait aussi Anne… veuve parvenue à l’âge de 84 ans -, elle ne quittait pas le temple, servant [Dieu] en jeûnes et en prières, nuit et jour. Arrivée elle aussi à ce moment-là, elle louait le Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance » (Luc 2. 36 à 38).
C’est à 84 ans, que cette veuve, toujours active pour parler du salut, et pour servir Dieu arrive fortuitement en même temps que l’enfant Jésus dans le temple. Quelle grâce de Dieu envers cette croyante fidèle, quel bonheur pour elle !
Quelques temps plus tard, il y aura la rencontre des mages venus d’Orient avec Jésus : « Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Une fois entrés dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère ; alors, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent des dons : de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Mat. 2. 10 et 11). Ces mages, qui avaient fait un voyage de plusieurs mois pour voir le roi des Juifs qui a été mis au monde, dirent : « – Où est le roi des Juifs qui a été mis au monde ? Car nous avons vu son étoile en orient et nous sommes venus lui rendre hommage » (Mat. 2. 2) et pour l’adorer. La joie remplissait leur cœur.
Mais il y a eu un homme, qui après avoir passé un moment avec Jésus, s’en est retourné tout triste. Lisons ce récit dans Marc 10. 17 à 22. « un homme accourut et, se jetant à genoux devant lui, lui demanda : - Bon maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?… Tu connais les commandements : Ne tue pas ; ne commets pas d’adultère ; ne vole pas… Il lui répondit : - Maître, j’ai gardé tout cela dès ma jeunesse. Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : - Une chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi, ayant chargé la croix. Et lui, consterné par cette parole, s’en alla tout triste, car il possédait de grands biens ».
Pauvre, pauvre jeune homme qui n’a pas croisé ce regard plein d’amour dirigé sur lui ! Il est reparti avec ses richesses, mais dans la tristesse. Il a préféré garder ses richesses terrestres plutôt que s’acquérir un trésor dans le ciel.
Des adultes ont, un jour, fait la rencontre d’un garçon très particulier, « assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses ». Il était âgé de douze ans, et « avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes » (Luc 2. 46 à 52).
Plus tard, ceux qui l’écoutaient « s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche ». « Ils étaient frappés par son enseignement » (Luc 4. 22), « parce qu’il parlait avec autorité » (v. 32). « Et la grande foule prenait plaisir à l’entendre » (Marc 12. 37).
Des rencontres qui marquaient son auditoire, rien que par ses paroles.
Rappelons-nous cette rencontre entre Jésus et une femme, qui a bouleversé tout un village. Tout est paradoxal dans cette rencontre. C’est près d’un puits éloigné du village, sur le temps de la chaleur ! « C’était environ la sixième heure. Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : - Donne-moi à boire. (Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres). La Samaritaine lui dit alors : - Comment ? Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? (Car les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains). Jésus lui répondit : - Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. La femme lui dit : Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où as-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui lui-même en a bu, ainsi que ses fils et son bétail ? Jésus répondit et lui dit : - Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. La femme lui dit : – Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. Jésus lui dit : – Va, appelle ton mari et viens ici. La femme lui répondit : – Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : – Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai » (Jean 4. 6 à 18). Le Seigneur est fatigué, il a faim, il a soif. Il s’adresse à une femme, en plus une Samaritaine et par-dessus tout avec quelqu’un vivant dans le péché.
Et comble de cette scène surréaliste, il lui communique trois informations d’une portée profonde et universelle. La première concerne le salut, pour elle et pour tous les hommes : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (v. 14).
La deuxième évoque le sujet si élevé de l’adoration, qui nous concerne tous encore maintenant : « Mais l’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (v. 23).
Et la troisième, c’est lorsqu’elle apprend que le Messie qui est appelé le Christ, est devant elle (« Jésus lui dit : - Je le suis, moi qui te parle » (v. 26).
Tout est hors-norme dans cette scène. Mais le récit ne s’arrête pas là.
« Alors la femme laissa sa cruche et revint à la ville ; elle dit aux gens : – Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il pas le Christ ? Ils sortirent de la ville et venaient vers lui » (v. 28 à 30). Elle, qui avait une vie déréglée, qui fuyait la compagnie des villageois, sans doute honteuse de sa vie, retourne en hâte au village pour parler de Jésus afin qu’ils puissent aussi profiter de son message. Quel est le résultat : « Beaucoup de Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage » (v. 39). Quel retournement de situation pour cette femme et quelle transformation pour les gens du village ! Et à leur demande, il demeura là deux jours. Deux journées merveilleuses pour ces Samaritains, qui à la base, n’avaient pas part aux bénédictions du peuple juif. « Beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole ; ils disaient à la femme : – Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous-mêmes nous [l’]avons entendu, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (v. 41 et 42).
Combien la sollicitude, le dévouement, la patience et l’amour du Fils de Dieu pour sa créature déchue sont grands et magnifiques !
Les évangiles regorgent de rencontres particulières avec le Sauveur, toutes extraordinaires. Pensons au petit garçon qui a vu ses 5 pains et 2 poissons se multiplier à l’infini dans les mains de Jésus, et à la foule nourrie avec abondance, loin de tout magasin (Jean 6) ; à l’homme qui avait la main desséchée et qui a été guéri un jour de sabbat (Marc 3) ; au couple de mariés et à leurs invités qui ont vu de l’eau se transformer en un vin excellent (Jean 2) ; au petit enfant qui s’est retrouvé entre les bras du Messie (Marc 9) ; à la belle-mère de Simon Pierre qui a vu le Seigneur à son chevet lui prendre la main et la guérir de sa fièvre (Marc 1)… etc. Lisons, pour terminer, Luc 17. 12 à 19 : « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre… ils élevèrent la voix en disant : – Jésus, maître, aie pitié de nous ! … Et il arriva qu’en chemin ils furent rendus nets. Mais l’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix ; puis il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus, en lui rendant grâces. Et c’était un Samaritain. Jésus répondit : – Les dix n’ont-ils pas été rendus nets ? Et les neuf, où sont-ils ? Il ne s’en est pas trouvé pour revenir donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger. Alors il lui dit : – Lève-toi et va ; ta foi t’a guéri ». Un seul revient pour rendre gloire à Dieu, et c’est un Samaritain. Bien-aimés, montrons-nous notre reconnaissance envers notre Seigneur pour nous avoir sauvés et pour prendre soin de nous jours après jours ? Où sommes-nous relativement ingrats pour tant de sollicitudes ?
Marco. Octobre 2025