NÉHÉMIE 9 (3)

Le peuple que nous avons ici est le peuple de Dieu. Dieu a voulu avoir un peuple pour Lui, un peuple au milieu duquel Il voulait habiter, au milieu duquel Il voulait être honoré, glorifié. Et il y avait aussi toutes ces promesses qu’Il a voulu accomplir.

Si nous regardons en arrière sur l’histoire de ce peuple historiquement, nous pouvons dire que, dès le début, il a été caractérisé par la désobéissance. Dieu lui avait donné une loi parfaite, des commandements, des statuts qui étaient pour le bien du peuple et ils n’ont pas voulu vraiment écouter.

Et Dieu a permis qu’alors le peuple soit divisé en deux. C’était un acte de Dieu. Il a permis cela, mais bien sûr nous voyons la responsabilité du roi de ce temps Roboam, et aussi des anciens de cette époque. Dieu a permis cela parce qu’il y avait tant de désobéissance.

La première partie du peuple, les dix tribus, a dû quitter le pays. Ils ont été emmenés en captivité par le roi d’Assyrie en l’an 721 av. J.-C. environ. Donc ils n’ont pas été dans le pays très, très longtemps. Dieu, dans sa grâce, avait encore laissé les deux tribus de Juda et de Benjamin ; Il les a laissées un temps un peu plus long.

Là aussi, Il a dû voir cette désobéissance, cette rébellion du peuple. Il a vu aussi la dégradation morale qui se trouvait dans ce peuple, combien celui-ci a voulu imiter le monde, suivre les dieux et les idoles des nations qui les entouraient. Et puis Dieu, pour finir, a aussi permis que ces deux tribus, en tout cas une grande partie de ces deux tribus, ont dû quitter le pays ; elles ont été emmenées en captivité à Babylone.

Mais ce qui nous a frappés aussi c’est cette compassion de Dieu, cette grâce de Dieu qu’Il avait dans son cœur, qui, à cause des promesses qu’Il avait données à Abraham, Isaac et Jacob, n’a pas abandonné son peuple tout à fait, mais Il a permis qu’une grande partie de ce peuple a pu retourner en Israël, disons à Jérusalem et en Judée. Quelle grâce de la part de Dieu !

Il y a eu un premier retour avec Jéshua et Zorobabel, puis un deuxième retour avec Esdras ; puis, nous avons après encore un homme comme Néhémie, et là nous arrivons à notre livre, historique en grande partie. Nous arrivons à Néhémie qui avait un cœur pour son peuple, mais qui avait aussi un cœur pour son Dieu ; Néhémie qui, dans le premier chapitre, avait confessé ses péchés à lui, mais aussi les péchés de ses frères et les péchés du peuple ; et il a trouvé grâce auprès de Dieu, et il a pu venir à Jérusalem.

Le temple avait déjà été érigé, c’était au temps d’Esdras, mais alors il y avait la ville de Jérusalem dont la muraille avait été détruite ; et avec une œuvre que Dieu a opérée dans les cœurs de Néhémie et des anciens du peuple et dans le cœur de tout le peuple, un travail de conscience et de cœur, ils se sont mis ensemble pour reconstruire et réparer cette muraille tout autour de Jérusalem, l’ériger de nouveau.

Puis, Dieu a permis que l’administration de cette ville soit établie, qu’on y avait mis de l’ordre, et cela jusqu’au septième chapitre de ce livre de Néhémie.

Ensuite nous avons trois chapitres qui sont, pour ainsi dire, intercalés parce que l’histoire qui se termine au chapitre 7 reprend au chapitre 11. Et ces chapitres 8, 9 et 10 sont comme un cœur à l’intérieur, et pourquoi ? Parce que Dieu a opéré dans le peuple, et dans le peuple tout entier maintenant, si bien qu’ils ont soif de l’écriture, qu’ils ont soif de la Parole de Dieu.

C’est le retour à la Parole de Dieu et tout le peuple qui veut l’écouter. Ils ont bien compris, peut-être aussi dans le travail qu’ils ont dû faire ensemble pour reconstruire et réparer la muraille, que Dieu avait opéré dans beaucoup de détails pour eux.

Ils avaient bien vu que, si en 52 jours, ils ont pu réparer et ériger la muraille, ce n’était pas un travail à mesure d’homme ; combien Dieu les a aidés et les a bénis dans ce travail. Peut-être que c’est ce sentiment aussi qui les a amenés à dire : nous avons besoin de connaître vraiment la volonté, les pensées de Dieu ; et ainsi ils se sont mis à écouter Esdras, « le sacrificateur, le scribe » (Esd. 7. 11), qui leur a présenté la parole.

Les lévites – on en a parlé aussi dans une de nos prières – étaient là aussi pour expliquer au peuple. Attention ! Certains du peuple n’étaient pas capables de lire et de comprendre parce qu’il y en avait certainement qui ne connaissaient plus la langue hébreue. Ils étaient à Babylone, et n’avaient pas tellement de contacts avec cette langue, et ce sont donc les lévites qui l’ont fait comprendre.

Nous en avons tiré certainement beaucoup de profit en considérant ce chapitre. Et dans ce chapitre, ils ont remarqué qu’il y avait bien des choses qu’ils avaient oubliées, dans lesquelles ils n’avaient pas été obéissants, ils avaient été infidèles. Et alors, quelle en fut la conséquence ? Ils ont pleuré.

Nous nous sommes demandés aussi quelle attitude nous avons aussi parce que ces pleurs étaient déjà un début d’humiliation, n’est-ce pas ? Avons-nous aussi cette attitude à la lecture de la Parole de Dieu ? Nous allons voir encore dans ce chapitre qui est devant nous combien c’était nécessaire de lire la Parole. C’était d’abord le peuple, ensuite les anciens, qui se sont dit : Il faut lire la Parole, il faut connaître la pensée de Dieu, et ils se sont rassemblés pour lire.

Nous avons encore dans le chapitre précédent, le chapitre 8, à partir du verset 13 : « Et le second jour, les chefs des pères de tout le peuple, les sacrificateurs et les lévites, s’assemblèrent auprès d’Esdras, le scribe, et [cela] pour devenir intelligents dans les paroles de la loi. Et ils trouvèrent écrit dans la loi que l’Éternel avait commandée par Moïse, que les fils d’Israël devaient habiter dans des tabernacles pendant la fête du septième mois, et qu’ils devaient faire entendre et faire passer une proclamation dans toutes leurs villes et à Jérusalem… » (v. 13 à 15).

Ils ont appris dans tout cela que le premier jour du septième mois, c’était le jour de jubilation (ou la fête des trompettes), c’était là qu’ils avaient eu cette pensée de revenir à la Parole de Dieu.

Maintenant c’était le quinzième jour, et ils ont bien vu qu’il y avait une fête qui devait être célébrée, la fête des tabernacles, et ils se sont mis à la faire. Si nous regardons les fêtes dans l’Écriture, Lévitique 23, nous avons la fête de Pâque, la fête des pains sans levain, la fête des prémices ou des premiers fruits, la fête de la Pentecôte ou des semaines ; et puis au 7ème mois le 1er il y avait cette fête des jubilations, et ensuite au dixième jour il y avait le grand jour des propitiations mais il manque ici. Et pourquoi ?

On s’est posé la question. Ils parlent plus tard de la fête du 15ème jour c’est-à-dire de la fête des tabernacles, mais pourquoi ce grand jour des propitiations manque-t-il ? Il me semble qu’il manque parce que le vrai jour des propitiations avec toute cette confession de péché qui était nécessaire – vous connaissez cette fête où il y avait ce bouc sur la tête duquel les péchés du peuple devaient être confessés et l’autre bouc qui devait être sacrifié et son sang apporté dans le sanctuaire, dans le lieu très saint, une fois par an, justement ce jour-là le souverain sacrificateur devait y aller une fois – eh bien la vraie réalisation de cette fête n’était pas encore possible parce que ce grand jour des propitiations préfigure cette humiliation, cette confession que le peuple dans le futur va présenter devant Dieu, avec la conscience de ce grand péché d’avoir rejeté le Messie.

Le rejet du Messie, voilà, c’était le grand péché du peuple d’Israël qui, aussi au jour des propitiations, plus tard va occuper le peuple. Ici ce n’est pas encore le moment, mais, cela est très beau, ils avaient déjà le sentiment de leur état, qu’ils devaient pleurer.

Mais Dieu dit par Néhémie et les lévites que ce n’était pas le moment de pleurer, il y a aussi une grande joie. « La joie de l’Éternel est votre force ». Vous avez besoin de force, et cette joie ne doit pas être interrompue maintenant par la pensée de l’humiliation. D’abord Dieu leur donne cette joie ensemble, et pour tout le peuple il y a aussi de la bénédiction.

Après ils comprennent qu’il faut regarder, on peut dire encore plus, et notre chapitre 9 commence exactement avec cela, que le grand jour des propitiations n’était pas possible. Mais l’humiliation était quand même non seulement possible mais nécessaire. Ils avaient bien cette pensée par la Parole de Dieu que maintenant l’humiliation devant Dieu était à sa place.

Dans le chapitre 9, nous voyons donc que : « Et le vingt-quatrième jour de ce mois » – c’est-à-dire le jour après la fête des tabernacles qui durait jusqu’au vingt-troisième jour, le vingt-quatrième jour ils se rassemblent en se disant : maintenant c’est absolument le moment où nous devons nous humilier devant notre Dieu.

Ils le font d’abord d’une manière qui convient à un peuple terrestre « avec jeûne et vêtus de sacs, et avec de la terre sur eux ». C’était pour montrer cette attitude de cœur, mais ils le montraient aussi extérieurement par ce comportement. Et ils étaient là pour confesser leurs péchés et leurs iniquités. Mais il faut commencer avec autre chose qu’ils font. Il y a trois choses :

1° Il y a cette humiliation qui se manifeste par cette attitude dont on vient de parler, avec jeûne et vêtus de sacs et avec de la terre sur eux ;

2° Il y a l’activité nécessaire qui était de se séparer de tous les fils de l’étranger ;

3° La confession.

Ces trois choses ensemble sont nécessaires. La séparation sans humiliation, non ; cela nous rend seulement orgueilleux. La confession sans la séparation, cela nous fait retomber dans le mal d’avant. Donc les trois choses sont absolument liées, nécessaires, et aujourd’hui encore.

Et puis nous voyons qu’ils commencent à s’occuper vraiment de la Parole de Dieu. « Et ils lurent dans le livre de la loi de l’Éternel, leur Dieu, pendant un quart de la journée ; et pendant un quart, ils firent confession et se prosternèrent devant l’Éternel, leur Dieu » (Néh. 9. 3).

L’autre partie de la journée, bien sûr ils avaient aussi le travail qu’ils devaient faire. Mais il est très beau de voir combien de temps ils étaient prêts à sacrifier à cela. Un quart de la journée, 3 heures (1/4 de la journée = 3 heures – « N’y a-t-il pas 12 heures au jour » dit le Seigneur Jésus (Jean 11. 9) ; un quart de la journée, encore 3 heures, qui étaient voués à l’humiliation, à la confession, à la lecture de la Parole.

Puis nous voyons les lévites. Ils commencent avec une chose très belle à voir : La première pensée qu’ils ont – et ce devrait aussi être le cas pour nous – c’est qu’ils commencent par louer l’Éternel.

Ils disent, aux versets 4 et 5, « Levez-vous, bénissez l’Éternel, votre Dieu, d’éternité en éternité ! Et qu’on bénisse le nom de ta gloire, qui est haut élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ».

Et maintenant nous avons certains alinéas dans ce chapitre 9 : le premier montre l’attitude du peuple entier (v. 1 à 4). Puis du verset 5 au verset 15, le peuple se rappelle qui est Dieu :

D’abord le Dieu éternel, le créateur, Celui qui soutient tout ce qui vit, qui fait vivre toutes les choses ;

Puis un autre point, Il a choisi Abram et Il en a fait un autre homme Abraham – on a parlé aussi de ce changement de nom, n’est-ce pas ?

Ensuite nous trouvons qu’Il est celui qui accomplit ses promesses, qui est fidèle et qui reste fidèle. Tous ces caractères de Dieu qui sont d’abord présentés devant Dieu, et loués.

Après, nous avons trois parties dans lesquelles nous trouvons les confessions que le peuple fait : du verset 16 au verset 21, c’est la confession concernant les circonstances qu’ils ont vécues dans le désert, leur comportement et comment Dieu a agi. La confession est répétée, et c’est beau de les voir dire combien ils étaient en faute, combien ils avaient péché.

Nous trouvons trois confessions, v. 16 et 17 :

1° confession, v. 26 de nouveau :

2° confession, et puis

3° confession : v. 29.

Et toujours, quand il y a eu cette confession, ils comparent leur état, leur attitude, leur comportement, avec ce que Dieu avait fait. Combien Dieu dans sa grâce, dans ses compassions, a toujours de nouveau aidé le peuple. C’est très beau !

Et je pense juste à un mot qu’on trouve au v. 19 : « Toi, dans tes grandes compassions, tu ne les abandonnas pas dans le désert ». Et aussi dans la deuxième partie, du verset 22 au verset 27, nous avons les circonstances dans la conquête du pays et dans le pays même. Et depuis le verset 28, nous avons les circonstances quand ils sont dans les combats et où ils sont menés en captivité.

Mais, dans toutes ces circonstances, Dieu restait fidèle, ses compassions étaient grandes et le contraste toujours énorme. Un verset qui va encore nous occuper de ce que Dieu leur avait donné, v. 25 : « Et ils prirent des villes fortifiées, et un pays fertile, et ils possédèrent des maisons pleines de tout bien, des puits creusés, des vignes et des oliviers, et des arbres fruitiers en abondance ; et ils mangèrent, et furent rassasiés, et s’engraissèrent ; et ils vécurent dans les délices par ta grande bonté.

Mais ils se rebellèrent et se révoltèrent contre toi, et jetèrent ta loi derrière leur dos, et tuèrent tes prophètes qui rendaient témoignage contre eux pour les ramener à toi, et ils te firent de grands outrages ». Nous remarquons le contraste qu’il y a entre la grande bonté de l’Éternel, et juste après s’être souvenus de cette grande bonté, ils doivent dire « mais », comment étaient leurs pères et comment ils sont.

Chers amis, nous avons bien remarqué que ce que nous trouvons ici, à savoir des faits historiques mais aussi des faits moraux, nous parle aussi directement à nous. Nous avons eu besoin parfois de nous arrêter sur certains versets pour dire : mais c’est exactement ce qui est dit de nous. Et la fidélité de Dieu, tout ce qu’Il donne, est-ce que vraiment nous l’estimons à sa vraie valeur ? Est-ce que nous sommes reconnaissants ? Est-ce que nous sommes de ceux qui remercient Dieu d’une part, de ceux qui pour remercier Dieu restent et sont fidèles ? Est-ce qu’il n’y a pas lieu aussi de nous humilier ?

Nous avons pu parler de la grâce de Dieu, des bénédictions de Dieu, nous avons pu aussi demander à notre Dieu de nous bénir par sa Parole qui est là et reste toujours. Est-ce que nous sommes aussi vraiment humiliés de ce qui se trouve au milieu de nous, autour de nous, dans mon cœur, dans mon attitude journalière ? Y a-t-il là vraiment de l’humiliation, vraiment le jugement de soi-même, vraiment la confession ? Voilà quelque chose que nous apprenons de ce chapitre. Que le Seigneur nous donne que l’étude de ce chapitre de la Parole soit utile pour chacun de nous.

En rappelant l’histoire de ce peuple, nous voulons souligner aussi quelques points qui ont une application très pratique pour nous. Les premières tribus qui ont été transportées en Assyrie étaient les dix tribus qui s’étaient séparées des deux tribus de Juda et de Benjamin. Et quel est le mal moral qu’il y avait eu chez eux ? En fait, ils avaient érigé des autels et des lieux de culte en dehors du lieu que Dieu avait choisi à Jérusalem. Ils avaient établi un culte dans l’imagination de leurs cœurs, de leurs propres pensées comme on le lit en 1 Rois 12. 26 à 33. Et c’est un danger qui peut nous guetter. Dieu a établi un lieu, un lieu de rassemblement où la louange et l’adoration doivent Lui être apportées. Et si nous quittons ce lieu, nous plaçons Dieu sous la nécessité d’agir en gouvernement, Il ne peut plus reconnaître là un peuple qui L’honore, et alors Il le transporte parmi les nations.

Juda et Benjamin étaient restés attachés à Jérusalem et au temple. Mais quel est le mal qui s’y est commis ? On le voit d’une manière particulière en Ézéchiel 8. Le peuple avait introduit l’idolâtrie dans le temple même de Dieu, et Dieu doit dire que ce peuple Lui avait tourné le dos pour se tourner vers les idoles.

Et c’est aussi un danger qui peut nous guetter et auquel nous devons être attentifs : laisser s’introduire, tout en ayant à cœur de conserver ce que Dieu nous a donné quant au rassemblement de nous-mêmes, ou laisser nos cœurs se tourner vers des choses qui sont des choses du monde et qui font qu’on tourne le dos à Dieu pour se tourner vers ce que l’on recherche. Et alors les deux tribus de Juda et de Benjamin ont dû être transportées.

Et puis lors du retour, qu’est-ce qui a eu lieu ? Quelle est la première chose que le peuple a faite ? Il a rétabli l’autel sur son emplacement. Et c’est un point qui a aussi son importance morale pour nous. C’est retrouver le service de la louange et de l’adoration selon l’enseignement de la Parole de Dieu, en se réunissant autour du Seigneur seul, sans organisation humaine, en dehors de tout principe humain.

C’est ce que nos frères au 19ème siècle ont saisi et nous ont transmis ; et d’une manière particulière nous avons aussi ces enseignements dans les écrits qu’ils nous ont laissés et qui n’ont de valeur que dans la mesure où ils nous ouvrent et nous font comprendre l’enseignement de la Parole de Dieu. Disons entre parenthèse que, si nous nous engageons à lire ces écrits, c’est parce qu’ils nous aident à entrer dans l’intelligence et la pensée de Dieu.

Première chose donc, retrouver le service de la louange et de l’adoration selon les enseignements de la parole. Et pourquoi cela ? C’est parce que c’est le service le plus élevé pour le croyant. C’est le service qui durera éternellement, et c’est le service auquel nous devons attacher la plus grande importance. Et tous les croyants frères et sœurs en Christ sont appelés à être des adorateurs. Nous ne remplissons peut-être pas tous ce service de la même manière, et ce service peut être accompli de façon élevée dans la mesure où nous nous tenons près du Seigneur et que nos cœurs sont saisis par ce qu’Il est pour nous mais aussi pour le cœur de Dieu. Donc, première chose rétablir l’autel sur son emplacement.

Puis après, ils ont construit la maison, ils ont travaillé à la maison de Dieu. Et on voit combien leurs mains ont été lâches dans ce travail, et il a fallu que Dieu intervienne par les prophètes Aggée et Zacharie pour réchauffer les affections, pour raviver l’énergie de ce peuple. Et c’est aussi un danger qui nous guette, de travailler à nos propres intérêts et non pas de nous consacrer – tout en reconnaissant qu’on doit vivre dans ce monde et y travailler pour nous nourrir – que nos cœurs soient consacrés au service de la maison de Dieu, travailler pour l’édification de cette maison de Dieu.

Et la Parole et les épîtres, nous montrent comment on peut y travailler, nous pensons en particulier à la 1ère et 2ème épîtres aux Corinthiens où il est parlé de ce travail et de cet exercice des différents services qui peuvent être accomplis pour le bien de la maison de Dieu. Et la maison de Dieu, nous savons ce qu’elle est actuellement : l’ensemble de tous les croyants. Cette maison est l’habitation de Dieu par l’Esprit. Donc, 2ème chose, travailler à la maison de Dieu.

Puis il y a eu cette construction de la muraille qui nous parle de séparation. Ce qui est de Dieu ne peut pas se mêler au monde. Cela a aussi été exprimé dans une des prières, que Dieu nous a séparés de ce monde pour nous faire jouir des choses célestes, et c’est ce que nous avons vu dans le livre de Néhémie. Et puis s’il y a la séparation du monde pour le peuple de Dieu, il faut aussi que personnellement aussi nous nous séparions, et c’est ce que nous voyons au début de ce chapitre 9 de Néhémie : « Et la race d’Israël se sépara de tous les fils de l’étranger » (v. 2).

Et c’est dans la mesure où nous nous tenons sur ce terrain de la séparation que nous serons amenés à comprendre l’état spirituel de l’assemblée et à nous en humilier. Et il est beau de voir que ceux qui se sont humiliés dans l’Ancien Testament – et on pense en particulier à Daniel – étaient des croyants qui se séparaient du monde et qui avaient une vie de piété et de fidélité envers Dieu.

C’est dans la mesure où nous nous appliquerons à être fidèles que nous discernerons l’état réel de l’assemblée de Dieu. Et si nous discernons cet état, nous sommes appelés à nous juger nous-mêmes, et nous ne jugeons pas cet état mais nous nous en humilions. C’est ce qu’ont fait ici ces Juifs de retour de la captivité. Ils ont rappelé ce qu’a été l’histoire de leurs pères et ils s’en sont humiliés.

Ils n’ont pas porté des accusations contre les uns ou les autres, ils se sont humiliés eux-mêmes. C’est aussi une chose que nous avons à faire. Nos cœurs le saisiront dans la mesure où nous nous tiendrons près du Seigneur. Nous saisirons le déshonneur qui a été apporté sur le nom du Seigneur par la conduite des croyants au cours des âges ; et nos cœurs en seront humiliés parce que nous reconnaissons là notre tendance naturelle, ce que nous sommes naturellement portés à faire.

Et alors, nous verrons cela vers la fin du chapitre, cela les ramènera à la Parole et à l’obéissance à la Parole de Dieu. Il y aura la question de l’alliance, peut-être, qui nous enseignera aussi à cette défiance de nous-mêmes, à ne pas avoir confiance en nous-mêmes, mais à revenir à la Parole et à crier pour qu’Il nous donne le secours pour saisir ses enseignements, mais aussi y demeurer fidèles. Par nous-mêmes, nous ne pouvons rien faire. Il n’y a aucune force naturelle en nous pour être fidèles.

Penserions faire mieux que nos pères, ce serait un orgueil démesuré, alors que l’histoire de ceux qui nous ont précédés nous amène à nous courber, le front dans la poussière, comprenant : ce que nous sommes capables de faire, en être humiliés et rechercher le secours auprès du Seigneur, la force en Lui.

Et il est beau de voir que la première chose qu’il fait quand il va tracer le chemin du fidèle dans les temps où l’assemblée est devenue la grande maison : « Fortifie-toi dans la grâce qui est dans le christ Jésus » (2 Tim. 2. 1). Notre force ne se trouve que dans la grâce du Seigneur qui vient au devant de nous. Ainsi humiliation et recours à la grâce de Dieu vont ensemble.

On voit d’une façon frappante la façon dont la Parole de Dieu s’adresse à nous à travers ces récits qui ont une portée morale d’une très grande valeur. À partir du verset 22 et jusqu’au verset 24, nous sont rappelées les bénédictions que Dieu accorde à son peuple dans cette période où le peuple se trouvait dans le pays de Canaan. Et il y a une succession de bénédictions qui sont rappelées : « Tu leur donnas… Tu multiplias… Tu abaissas… ».

C’est l’Éternel qui déploie, en grâce et en miséricorde, les bénédictions à l’égard de son peuple. Et puis, dans les versets suivants, il est question de « ils » : « Ils prirent des villes… ils possédèrent… ». Alors, il y a d’un côté la bénédiction de l’Éternel, des bénédictions qui sont déployées avec abondance et de l’autre côté, dans les versets suivants, on a la responsabilité de ceux qui ont reçu ces bénédictions. Et nous voyons que, concernant les bénédictions, il ne manque rien pour les besoins du peuple. Ils ont tout ce qui leur est nécessaire concernant le pays dans lequel ils se trouvent, le royaume, leurs maisons ; les bénédictions concernant leurs fils, et leurs propres maisons.

Et puis au verset 25, ils possédèrent des maisons, ils creusèrent des puits, ils ont eu des vignes, ils ont eu des arbres fruitiers en abondance. Ces bénédictions qui leur sont dispensées par l’Éternel, ils les utilisent d’une manière telle que Dieu peut les bénir et faire fructifier ce qui a été mis entre leurs mains. Si nous nous arrêtions là, nous serions surpris de voir cette relation qu’il y a entre ces bénédictions que Dieu donne et l’utilisation que les fils d’Israël ont pu en faire.

Seulement nous lisons à la fin du verset 24 : « Pour leur faire selon leur bon plaisir ». Et là, nous sommes quelque peu touchés quand nous lisons le comportement de ce peuple parce que, bien évidemment, nous le ramenons à nous-même. Les bénédictions que Dieu nous donne sont des bénédictions spirituelles qui sont pour le bien de nos cœurs et de nos âmes. Nous sommes appelés à en jouir et à vivre d’une manière qui honore Dieu.

Est-ce que c’est pour notre propre plaisir que nous sommes appelés à vivre et être laissés sur la terre ? Ou est-ce que nous sommes appelés à honorer Dieu dans toute notre marche ? Cette expression, « selon leur bon plaisir » nous met à notre place.

Quand le Seigneur est venu sur la terre, à son entrée dans son ministère, après toutes ces années passées à Nazareth dans sa famille, quel est le témoignage que Dieu peut rendre à l’égard de son Fils ? « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17). Quel contraste entre ce qui a caractérisé le Seigneur Jésus sur la terre dans toute sa vie, dans toute sa marche, du commencement à la fin marchant à la gloire de Dieu – et le regard que Dieu a toujours pu poser, avec son plein plaisir, sur son Fils unique et bien-aimé – et nous. Et nous voyons l’égoïsme et l’étroitesse de nos cœurs qui nous poussent à utiliser les bénédictions que Dieu nous donne pour notre propre plaisir.

Et alors, que voyons-nous quand nous lisons ce verset 25 ? « Ils mangèrent et furent rassasiés ». Et là encore c’est bien ce que nous avons dans la multiplication des pains accomplie par le Seigneur Jésus : « et ils furent rassasiés » (Jean 6. 12). Dieu donne toujours avec abondance pour que nos cœurs soient pleinement satisfaits et rassasiés. Mais à la suite il est dit : « ils s’engraissèrent » (voir Deut. 32. 15). Une fois encore, c’est pour leur propre plaisir, c’est pour eux-mêmes qu’ils utilisent les bénédictions. Quel avertissement !

L’expression suivante dit : « Et ils vécurent dans les délices par ta grande bonté » (fin du v. 25). Combien nous recherchons souvent ces délices, préférant éviter les exercices et nous satisfaire d’une vie tranquille où nous avons notre plaisir et où nous oublions les intérêts et la gloire de Dieu.

Le résultat, c’est que nous avons à la fin du verset 26 : « Ils te firent de grands outrages ». Quelle expression terrible ! Outrager Dieu ! C’est ce que, en son temps, Goliath proclamait. Il était venu pour outrager les armées de l’Éternel. Et quand David s’adresse à Goliath, que lui dit-il ? Est-ce qu’il lui dit : Tu as outragé les armées de l’Éternel ? Non, il lui dit : Tu as outragé l’Éternel ! (1 Sam. 17).

Tous les outrages, tous les mépris que nous faisons, s’adressent directement à Dieu. Combien cela est solennel ! Outrager Dieu, c’est mépriser son autorité, c’est ne pas reconnaître ce que Dieu est, ce qui Lui est dû. Et c’est, on pourrait dire, un point essentiel dans toutes nos vies. Le verset 6 place devant nous ce qu’est Dieu, ce Dieu éternel, ce Dieu créateur, ce Dieu puissant, ce Dieu juste.

C’est bien dans la mesure où nous nous attachons à Dieu, où nous avons une relation bénie et étroite avec Dieu, que nous pouvons jouir des bénédictions spirituelles que Dieu veut nous dispenser, et que nous pouvons marcher et vivre, non plus pour notre propre plaisir, mais d’une manière qui honore Dieu. Le point de départ et ce qui doit caractériser toute notre vie, c’est cette relation avec Dieu, une communion étroite, bénie et continuelle avec Dieu.

Et notre privilège et notre bonheur sont de connaître Dieu dans tout ce qu’Il est, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance ; et de Le connaître aujourd’hui comme un bon et tendre Père, et de connaître l’amour qu’il y a dans son cœur. Et c’est dans la mesure où cet amour remplit nos cœurs et que nous avons cette relation avec Dieu que nous pouvons goûter ces bénédictions que Dieu nous donne et les utiliser à sa gloire.

Nous avons prononcé plusieurs fois le mot « humiliation ». Et peut-être que ce mot semble un petit peu difficile à saisir. Et il est très important que l’enfant de Dieu sache ce que cela veut dire. Ici nous voyons l’humiliation produite par la lecture de la Parole de Dieu. Cette lecture de la Parole de Dieu produit l’humiliation chez celui en qui cette Parole pénètre, c’est-à-dire le sentiment de ce que nous sommes devant Dieu, le sentiment de ce que sont nos voies devant Dieu, et nous comprenons bien ce sentiment, nous, les enfants de Dieu.

Dans l’économie du Nouveau Testament, nous avons le Seigneur Jésus qui nous est présenté d’une façon constante. Eh bien, en voyant le Seigneur Jésus, en voyant ce qu’Il réalise, en voyant ce à quoi Il nous appelle, qu’est-ce que nous sommes obligés de constater ? Que nous avons d’énormes progrès à faire. Eh bien, voilà le sentiment d’humiliation qui est produit. Et alors, ce sentiment qui vient par l’Esprit de Dieu, qui découle d’une communion avec le Seigneur, va nous amener à pleurer non pas seulement sur nos propres péchés mais aussi sur les péchés de l’assemblée.

On a parlé de l’état de l’église depuis des siècles, de toutes ses infidélités, et nous allons en souffrir parce que, en communion avec le Seigneur Jésus, nous allons souffrir de ce qui fait souffrir son cœur. L’humiliation, c’est donc, non pas un sentiment produit par le raisonnement humain, mais un sentiment produit par l’action de l’Esprit de Dieu qui nous met dans la lumière de Dieu quant à nous-même et quant à ce qu’il en est de l’assemblée.

Quelques expressions qui nous rappellent que Dieu est un Dieu qui donne : Il a donné des ordonnances droites (v. 13), Il a donné du pain pour leur faim (v. 15), Il leur a donné son bon Esprit (v. 20), Il leur a donné de l’eau pour leur soif (v. 20). C’est un Dieu qui donne. Chers jeunes amis, chers enfants, si on vous demande, si on vous pose cette question : Quelle est la plus grande chose que Dieu nous a donnée ? Vous allez tous répondre sans doute : mais c’est son Fils Lui-même, c’est le Seigneur Jésus.

Alors, Dieu donne. Qu’est-ce qu’on fait ? Il y a ceux qui L’ont reçu, parce que dans l’évangile de Jean au premier chapitre, on ne L’a pas cru, on ne L’a pas reçu. Quand Dieu nous donne, quand Il fait un don, il faut ouvrir son cœur pour recevoir ce don. Dieu donne à ceux qui L’ont reçu, et ensuite Christ habite dans nos cœurs.

C’est la même chose pour la Parole de Dieu. Dieu nous a donné sa Parole. Les Thessaloniciens l’ont reçue comme étant véritablement la Parole de Dieu (voir 1 Thess. 2. 13). On reçoit cette Parole avec reconnaissance. Et ensuite elle habite richement dans nos cœurs. C’est la même chose avec le Saint Esprit. Il y a ce travail que Dieu peut opérer dans nos cœurs. Et ensuite on a lu aussi qu’Il leur a donné des royaumes. C’est Dieu qui nous donne toutes choses (Jac. 1. 16 et 17).

Chers enfants, nous vous demandons instamment d’ouvrir votre cœur à l’amour du Seigneur. Si vous ne l’avez pas fait encore aujourd’hui, laissez le Seigneur Jésus entrer dans votre cœur. Et s’Il habite dans votre cœur, il y en aura des fruits. On connaîtra davantage sa bonté et son amour, et c’est ce qui touche nos cœurs, c’est ce qui nous fait avancer dans le chemin.

Vous savez quand on lit dans le Psaume 136 et qu’on a lu dans notre 1er paragraphe qu’il nous est parlé de la grande bonté de Dieu (Néh. 9. 25), quand ce peuple regardera en arrière et sera de nouveau introduit, qu’est-ce qu’ils vont célébrer ? Dans le Psaume 136, on voit tous les actes que nous trouvons dans ce chapitre 9 de Néhémie : la création. Il est dit au verset 4 : « Celui qui seul fait de grandes merveilles, car sa bonté demeure à toujours : qui a fait les cieux par [son] intelligence, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136. 4 et 5).

On a rappelé le Dieu Créateur, le Dieu Sauveur. On peut dire qu’Israël regarde en arrière et qu’il voit que toutes les voies de Dieu envers lui n’ont été que bonté. On a lu dans notre paragraphe qu’Il leur a donné les pays de Sihon et de Og (Néh. 9. 22).

« Qui a conduit son peuple par le désert, car sa bonté demeure à toujours ; Qui a frappé de grands rois, car sa bonté demeure à toujours ; Et a tué de puissants rois, car sa bonté demeure à toujours : Sihon, roi des Amoréens, car sa bonté demeure à toujours, Et Og, roi de Basan, car sa bonté demeure à toujours ; Et a donné leur pays en héritage, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136. 16 à 21). On voit un peu tout le déroulement que nous avons dans ce chapitre 9 de Néhémie, et de quelle manière il y a cette louange dans le cœur de ce peuple pour rappeler les voies de la bonté de Dieu envers lui.

Si nous considérons un peu le chemin, qu’il soit personnel, ou du peuple de Dieu, nos âmes ne sont-elles pas confondues en voyant la bonté de Dieu ? Combien de fois Dieu aurait pu nous mettre de côté, nous rejeter ; mais sa miséricorde, sa bonté, permettent que nous soyons encore quelques-uns là pour que nos cœurs soient sondés.

L’humiliation doit commencer dans notre propre cœur. Ce n’est pas que pour les autres de dire : on voit bien ce qui s’est passé dans ce chapitre. C’est d’abord quelques-uns, et puis après, cet engagement. On aimerait des fois que tout le monde s’humilie, mais le travail doit commencer dans notre propre cœur.

Et qu’est-ce qui fait fondre nos cœurs, qu’est-ce qui humilie le plus nos cœurs ? C’est la grâce de Dieu, la patience de Dieu, sa bonté, c’est tout ce que Dieu fait pour nous. Que le Seigneur veuille toucher nos cœurs dans sa grâce, réveiller nos affections pour Lui. On est dans un pauvre siècle où il y a un flot d’informations, n’est-ce pas ? Et il faut une énergie très particulière pour s’arrêter devant la Parole de Dieu, et pouvoir quelque peu sonder la grâce et l’amour de Dieu d’abord personnellement, mais aussi comme peuple de Dieu, afin que nos cœurs soient touchés.

Que le Seigneur qui va venir puisse encore trouver quelques-uns des siens pour sa gloire, qui soient conscients de cette grâce et de cet amour, qui désirent vivre pour Lui.

Un appel vient d’être adressé, peut-être à un jeune homme ou une jeune fille qui sait, dans le plus profond de son cœur, qu’il n’est pas encore sauvé. Cher ami, l’évangile de la grâce de Dieu est là pour toi. La bonté de notre Dieu sauveur, de ton Dieu sauveur, est là placée devant toi.

Peut-être penses-tu que tu as entendu ces choses depuis des années. Tu n’as pas fait ce pas merveilleux, ce pas décisif de connaître cette bonté du cœur de Dieu qui te veut pour Lui, du Seigneur Jésus. Vois-Le sur la croix pour toi. C’est aujourd’hui le temps du salut, le jour de la grâce. Oh ! Ne tarde pas, viens à Lui ! Tu vois peut-être tant de manquements parmi les croyants ici, là, peut-être dans ta propre famille. Mais sache bien, c’est vers le bon berger que tu as à regarder, Lui ne te décevra jamais.

Un mot peut-être encore à propos de l’humiliation. Un frère disait autrefois : il n’y a rien qui anéantit l’homme que la grâce, la grâce de Dieu. Cette humiliation, on vient de le rappeler, c’est d’abord dans mon cœur qu’elle doit être connue devant Dieu, aux pieds du Seigneur Jésus, en Le contemplant. Les disciples dans la chambre haute, ayant appris de la bouche du Seigneur que l’un des siens allait Le livrer, que disent-ils l’un après l’autre ? « Seigneur, serait-ce moi ? » (Mat. 26. 22 ; Marc 14. 19). Ils avaient la conscience que chacun d’eux pouvait être amené à trahir le Seigneur.

Chers amis, combien il nous faut nous placer dans le secret personnellement devant Dieu. Seigneur, ouvre mes yeux afin que je voie les merveilles qui sont dans ta loi. « Ce que je ne vois pas, montre-le moi » (Job. 34. 32). Le Seigneur va me montrer à la fois ce que je suis et ce qu’Il est Lui.

Il y a aussi la famille des siens, et en tant que parents, grands-parents nous avons beaucoup de choses à apprendre du Seigneur par sa parole, par l’action de l’Esprit. Nous avons à Le laisser agir, veillons-y. C’est si important ! Il y a peut-être bien des choses qui ne sont pas en ordre dans notre famille. Commençons par le dire ensemble, mari et femme, aux pieds du Seigneur Jésus.

Et nous verrons là la bonté de Dieu qui est si grande, si pleine de miséricorde, si pleine de compassion, qui connaît chaque détail de la vie de nos familles, n’est-ce pas, pour amener peut-être un enfant égaré qui n’a pas encore répondu aux appels de la grâce de Dieu ; peut-être un jeune qui est en train de s’en aller ; et puis nous verrons aussi les progrès que le Seigneur donne, quelqu’un qui vient au Seigneur Jésus, quelqu’un qui a saisi que c’est à la table du Seigneur que nous pouvons manifester ce que le Seigneur a demandé. Combien cela est précieux !

Il y a encore l’humiliation dans l’assemblée locale à laquelle nous nous rattachons. Cela est-il sur notre cœur ? Est-ce un exercice que nous pouvons porter au Seigneur, ensemble quand nous sommes assemblés pour la prière ? Quelle chose merveilleuse de voir que, peut-être lorsque nous sommes venus tristes, chargés, le Seigneur est là, le Seigneur répond, et déjà nous éprouvons combien Il est bon et dépasse même ce que nous pouvons demander ou penser.

Et puis, on y a fait allusion tout à l’heure, il y a l’état du témoignage, de la chrétienté. Et cela va nous paraître tellement vaste et lourd que nous le laissons peut-être de côté. Combien nous avons, si on peut dire, à gagner à nous placer devant le Seigneur Jésus, devant Celui qui aime son assemblée, celle pour laquelle Il a donné sa vie.

Combien nous avons besoin de considérer Celui qui a souffert une telle contradiction de la part des pécheurs contre Lui-même. Que nous sachions Le voir dans sa vie parfaite, toute entière de consécration et de dévouement pour son Dieu et Père. Et puis, n’oublions pas de considérer, là-haut, Celui qui prie et intercède pour nous, sans se lasser, à chaque instant.

Chers frères et sœurs, chers amis, le Seigneur prie et intercède pour nous. Il nous porte sur ses épaules et sur son cœur. Il connaît tous nos besoins, Il connaît nos défaillances. Sachons les Lui dire, reconnaître ce que nous avons à reconnaître ; et nous verrons, alors, combien la bonté de notre Dieu sauveur est grande. Nous serons confondus, et qu’est-ce qui sera produit en nous ? L’adoration. On l’a dit : service éternel. Quelque chose qui jaillit d’un cœur qui a saisi qu’il n’est rien mais que Christ est tout pour lui. Que cela remplisse nos pensées et nos cœurs !

1- Tes saints, dans la lutte,

Et de tous côtés

Ici-bas en butte

Aux infirmités,

Sont, dans le ciel même,

Portés sur ton cœur,

Ô notre suprême

Sacrificateur.

2- Plein de sympathies,

De tendres bontés,

Jamais tu n’oublies

Aucun racheté.

C’est toi qui nous aides

Dans chaque combat,

Et pour nous tu plaides,

Divin Avocat !

3- Pour toute souillure

C’est toi qui te ceins,

Et lavant d’eau pure

Les pieds de tes saints,

Tu dis au fidèle :

« Sois l’imitateur

Du parfait Modèle,

Du vrai Serviteur ».

4- Fruits de ta victoire,

Sauvés par la foi,

Quand les tiens en gloire

Seront avec toi,

Au parvis céleste,

Sous l’œil paternel,

Ton amour nous reste :

Service éternel !

Hymnes et Cantiques n°122

On a rappelé que Dieu donne, et donne abondamment. Et quel est le don qu’Il nous a fait ? C’est bien son Fils bien-aimé. Nous venons de chanter : « Sois l’imitateur du parfait Modèle, du vrai Serviteur ». Nous avons lu que le peuple recherchait son bon plaisir, avait recherché ses délices. Le Seigneur, quel plaisir avait-Il devant Lui ? Le plaisir du Père, le plaisir de Celui qui L’aimait, de Celui qu’Il est venu glorifier ici-bas.

« C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 9). C’était ses délices d’accomplir la volonté du Père. Et c’est bien à cela que nous avons à regarder : chercher à accomplir ce que le Seigneur veut pour Lui, pour notre Dieu, ses délices aussi. Nous avons dit que nous pouvons bien nous humilier de tout ce que nous sommes. L’humiliation ne se commande pas, elle vient du cœur envers Celui qui nous a aimés jusqu’à donner sa vie.

Il nous est dit que le Seigneur prononça ces mots alors : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ». Et nous savons qu’il est ajouté : « Et ta loi est au dedans de mes entrailles » (Ps. 40. 9). On a lu, dans ce chapitre 9 de Néhémie, ce que ces Juifs ont fait quant à la loi : ils l’ont jetée derrière leur dos (v. 26).

Chers amis, chère jeunesse, chers enfants, que faisons-nous de l’Écriture ? Est-ce que cette Écriture, cette Parole vivante, a vraiment du prix pour notre cœur ? Comment vais-je le montrer ? En la gardant jalousement. Est-ce qu’elle a cette autorité sur notre conscience ? « Ta loi est au dedans de mes entrailles ». Voici, « je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8. 29). « C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (Héb. 10. 5 et 9).

Que dit l’Écriture ? Qu’est-ce que le Seigneur attend de moi ? Quel a été ce prix que Lui-même a estimé concernant ce témoignage des frères d’autrefois dont nous avons parlé, et un jour le Seigneur le révèlera – « Ils reconnaîtront que moi je t’ai aimé » (Apoc. 3. 9). « Tu as gardé ma Parole » (Apoc. 3. 8). Est-ce que je garde aujourd’hui la Parole ? Comment le saurai-je ? En m’y soumettant. Parce qu’elle aura du prix pour mon cœur, elle produira en moi un attachement profond à Christ.

La Parole qui a été chère à Celui qui, seul, peut remplir mon cœur aujourd’hui de cette louange, de cette reconnaissance, de cette adoration, Christ qui est en nous, l’espérance de la gloire (Col. 1. 27) ; ayons nos yeux fixés sur Lui. Regardons à Lui et jamais nous ne serons déçus.

Quant Il va paraître tout à l’heure – peut-être qu’aujourd’hui nous allons partir, nous allons entendre ce cri enfin, cette voix connue – comment vais-je me présenter devant mon Dieu, devant le Seigneur ? Est-ce qu’Il pourra me dire : « Tu as gardé ma Parole » ?

« … Non pas nous plaire à nous-mêmes. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification. En effet, le Christ n’a point cherché à plaire à lui-même, mais selon qu’il est écrit : « Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi ». Car tout ce qui a été écrit auparavant l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15. 1 à 4).

Ce passage place devant nous la personne du Seigneur. Dans tout ce qui a été sa vie, Il n’a pas cherché à plaire à Lui-même. Il avait Quelqu’un devant Lui : « Je fais toujours ce qui lui est agréable ». Il place aussi devant nous la Parole de Dieu. Et quel est le rôle de cette Parole de Dieu ? D’abord, nous encourager : « afin que, par la patience et par la consolation des Écritures, nous ayons espérance » en regardant à ce but et à la personne du Seigneur.

« Vous savez de tout votre cœur et de toute votre âme qu’il n’est pas tombé un seul mot de toutes les bonnes paroles que l’Éternel, votre Dieu, a dites à votre sujet : tout vous est arrivé » (Jos. 23. 14). Ici nous avons ce que Dieu a dit quand Il a parlé à Moïse, et maintenant ils sont dans le pays et quelque chose venait de se terminer. Alors, voici : ce que Dieu a dit, Il l’a fait. Il n’y a rien qui soit tombé à terre, et vous le savez au plus profond de votre cœur. Parce qu’Il l’a dit, Il l’a fait.

Ici nous avons tout ce que Dieu a fait et tout ce qu’ils ont possédé. Seulement, pourquoi vivons-nous ? Si nous vivons pour nous-même, nous ramènerons les choses à nous, nos yeux seront fixés sur les bénédictions au lieu d’être fixés sur Celui qui donne. Réalisons ce que nous avons en 1 Corinthiens 4 « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu ? » (v. 7)

Si nous avons le sentiment que tout nous vient de Lui, ce qui animera nos cœurs, ce sera la reconnaissance, la dépendance de Lui, cherchant à ne pas Lui déplaire. Par contre si nous tournons le regard vers nous-mêmes, nous sommes engraissés, nous faisons de nous-même la référence.

On nous a parlé de la Parole de Dieu. Deux versets : 1 Jean 2. 14 : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous ». Et un autre verset dans l’évangile de Jean, chapitre 14. 23 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui ». Versets solennels, n’est-ce pas ? Qu’en faisons-nous ?

Dieu, même dans ses ordonnances, désire que nous lisions sa Parole. Et nous voyons dans le livre de Néhémie que le départ des retrouvailles, le fait déterminant, c’est la lecture de la Parole de Dieu ; que le départ de l’humiliation du chapitre 9, c’est la lecture de la Parole de Dieu.

On voit par cette ordonnance que, si les Juifs lisent la Parole de Dieu en Néhémie 8, c’est aussi tout simplement parce qu’ils obéissent à cette ordonnance. « Et Moïse écrivit cette loi, et la donna aux sacrificateurs, fils de Lévi, qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, et à tous les anciens d’Israël. Et Moïse leur commanda, disant : Au bout de sept ans, au temps fixé de l’année de la remise des dettes, à la fête des tabernacles, quand tout Israël viendra pour paraître devant l’Éternel, ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi, tu liras cette loi devant tout Israël, à leurs oreilles ; tu réuniras le peuple, hommes et femmes, et enfants, et ton étranger qui sera dans tes portes, afin qu’ils entendent, et afin qu’ils apprennent, et qu’ils craignent l’Éternel, votre Dieu, et qu’ils prennent garde à pratiquer toutes les paroles de cette loi ; et que leurs fils qui n’en auront pas eu connaissance, entendent, et apprennent à craindre l’Éternel, votre Dieu, tous les jours que vous vivrez sur la terre où, en passant le Jourdain, vous [entrez] afin de la posséder » (Deut. 31. 9 à 13).

On voit combien Dieu attache de l’importance à ce que nous lisions la Parole. Le Seigneur connaissait la Parole. Il a répondu à Satan dans le désert simplement avec la Parole de Dieu. C’est important pour nous, pour nos enfants, pour nos familles, de lire la Parole, de la connaître, pour pouvoir répondre aux ruses de Satan qui ne cesse pas de vouloir nous faire déchoir de notre position comme témoins sur la terre.

On vient de souligner l’importance de la lecture de la Parole, 1 Jean 2. 14 : « Jeunes gens…la Parole de Dieu demeure en vous ». Colossiens 3. 16 : « Que la parole du Christ habite en vous richement ». On peut souligner le fait qu’il y a là trois étapes : la lecture, la Parole de Dieu qui habite en nous, la Parole qui demeure. La lecture, c’est la première étape pour prendre connaissance de ce que Dieu nous donne.

Quand Dieu donne quelque chose, il nous convient de le recevoir. Si Dieu nous a donné sa Parole, nous devons en prendre connaissance. C’est la responsabilité de chaque enfant de Dieu de s’enquérir de ce que Dieu nous dit dans sa Parole. Et puis après, la Parole doit habiter en nous richement. Elle habite en nous. C’est une connaissance profonde que nous ne pouvons acquérir qu’en lisant la Parole avec attention et méthode.

Puis il y a encore une autre étape. La Parole demeure. Il me semble que dans ce mot « demeurer » il y a quelque chose de plus qu’« habiter ». Il y a le fait que cette Parole nous imprègne tellement qu’on en voit l’application dans notre vie.

Et alors cela donne la force pour le croyant. Cette Parole demeure en nous. Alors nous pouvons bien encourager chacun. Le premier pas est de reconnaître la nécessité d’un Sauveur, que nous sommes par nature pécheurs et que nous avons besoin de Christ comme Sauveur. Puis, quand on connaît Christ comme son Sauveur, eh bien, sondons les Écritures. Ce sont elles qui nous enseigneront à la fois sur ce que le Seigneur est, et sur ce qu’Il veut pour nous, afin que cette Parole habite en nous richement. Et si nous nous laissons pénétrer par cette Parole, il viendra un moment où nous pourrons acquérir ce niveau de « jeunes gens » parce que la Parole de Christ demeure en nous ; et dans notre vie pratique, nous manifesterons que ce qui nous dirige, ce qui nous conduit, c’est la Parole de Dieu.

Nous trouvons, dans ce verset de Jean 14, une instruction très solennelle pour nous. Il y a deux versets en Jean 14 qui nous parlent de cet amour pour le Seigneur et que celui qui fait, aime le Seigneur. Nous avons d’abord le verset 21 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ».

Voilà une conséquence, un résultat lié à celui qui aime, qui garde les commandements, et puis alors le Seigneur se manifestera à lui. C’est aussi un effet très salutaire pour nous dans la lecture de la Parole que nous entrons en communion avec le Seigneur Jésus Lui-même. Il se manifestera à nous, Il se montrera. C’est une promesse. Si tu lis la Parole de Dieu, que tu le fais avec révérence et avec un véritable amour pour le Seigneur, tu auras aussi cette bénédiction que le Seigneur se manifestera à toi.

Et puis vient le verset 23 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui ». Il est parlé d’abord au verset 21 d’un commandement. Maintenant le Seigneur change le mot et dit : Ma parole. Le commandement nous rappelle d’être obéissant. Le Seigneur nous dit quelque chose, nous l’acceptons, nous sommes obéissants, et le Seigneur donne sa réponse en se manifestant à nous.

Et maintenant, nous aimons le Seigneur, nous cherchons sa communion, nous vivons dans cette communion ; et dans sa communion, Il nous fait comprendre sa pensée, ses sentiments, ce qui Lui plaît, sans nous dire : Fais ceci, fais cela. Mais Il nous le fait comprendre parce que nous sommes près de Lui, parce que nous vivons avec Lui. Alors, c’est sa Parole.

Peut-être un exemple seulement. L’apôtre Jean qui était dans le sein du Seigneur, qui avait son oreille pour ainsi dire sur la poitrine du Seigneur, cette proximité du Seigneur lui faisait comprendre. Et surtout nous pensons à Marie qui était aux pieds du Seigneur, qui goûtait la communion avec le Seigneur, qui n’a pas seulement compris le commandement, mais qui a compris la Parole du Seigneur, la profonde pensée du Seigneur, ce qu’Il aime voir, sans le dire. C’est comme quelqu’un qui connaît [et agit en fonction de cela].

Un exemple. Une fille dans une maison, qui connaît sa maman, qui a entendu quelque chose sans que sa maman ait donné un commandement, et a compris ce qui aurait plu à sa mère, et par amour pour sa mère, tout simplement elle le fait. Pas de commandement, elle a compris que cela plairait à sa mère, elle le fait par amour. Voilà une situation telle que le Seigneur aimerait pour nous : nous avoir auprès de Lui. Et nous serons heureux avec la Parole du Seigneur, et dans sa communion. Et comme conséquence, le Père et le Fils viendront pour faire leur demeure chez nous, dans notre cœur.

1 Samuel 3. 10 : « Samuel dit : Parle, car ton serviteur écoute ». Quelle disposition ! Et comment puis-je écouter ce que Dieu dit ? En lisant sa Parole. Et un peu plus loin, au verset 19, nous lisons : « Samuel grandissait ; et l’Éternel était avec lui, et il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles ». Tout jeune, tout petit, il avait dit : « Parle, car ton serviteur écoute ». Et il grandit, et quel attachement de cet enfant, de ce jeune homme, pour l’Éternel et pour sa Parole ! « Il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles ».

Si nous avons notre cœur attaché au Seigneur, si comme Samuel nous ne laissons « tomber à terre aucune de ses paroles », ce sera pour nous le chemin de la bénédiction. Au verset 26, il est parlé d’une chose d’abord, de cette triste disposition : ils ont jeté la loi derrière leur dos – ce que nous sommes toujours, nous aussi, en danger de faire pratiquement, du moins ce qui nous dérange. Mais c’est le reste aussi : ils « tuèrent tes prophètes ».

Dieu, dans sa bonté, quand la sacrificature et la royauté avaient failli, a envoyé des prophètes. C’est encore une forme remarquable de ses compassions. Et les prophètes sont venus, et ils ont annoncé la venue du Juste, n’est-ce pas, du Seigneur Jésus Lui-même, et nous savons comment, en effet, ils ont souvent été mis à mort. Il faut aussi que nous réalisions bien que le Seigneur, dans sa grâce, aujourd’hui, peut se servir de certains de ses serviteurs pour nous présenter la Parole, toute la Parole, celle qui évidemment réjouit notre cœur et fait notre joie dans le Seigneur, et aussi ce qui est de nature à nous aider à suivre le chemin et faire ce qui plaît au Seigneur.

Demandons-Lui aussi cette grâce de recevoir, comme de la part du Seigneur, ce qui nous est présenté, bien sûr dans la mesure où il est présenté en accord avec la Parole de Dieu. C’est quelque chose de très important. Peut-être que chacun de nous ressent ce danger pour lui-même que nous pouvons écouter la Parole de Dieu, en avoir de la joie un moment, et puis voilà, la vie continue, très agitée présentement nous le savons bien, et nous perdons de vue ce que le Seigneur avait voulu, dans sa grâce, nous rappeler.

Nous trouvons plusieurs fois dans ce chapitre que le peuple était dans l’abondance : « des maisons pleines de tout bien », « des arbres fruitiers en abondance » (v. 25), et au verset 35 aussi : « Et ils ne t’ont pas servi dans leur royaume, et dans l’abondance des biens que tu leur avais donnés ». Il y a quelqu’un qui a dit : « Souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité ». Qui a fait cette demande ? C’est Joseph (Gen. 40. 14). Mais c’est le divin Joseph qui nous fait cette demande aujourd’hui.

Cet échanson avait reçu une bonne nouvelle. Nous aussi, nous avons reçu une bonne nouvelle. Et la bonne nouvelle, c’est l’évangile. L’échanson allait être délivré de la mort, et si on ne possède pas le Seigneur, si on n’a pas reçu cette bonne nouvelle, c’est la mort éternelle. C’était une nouvelle extraordinaire qu’il avait reçue. Alors, c’est le Seigneur qui nous fait cette demande si nous avons reçu cette bonne nouvelle : « Souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité ».

Peut-être qu’au début, on est plein de bonheur, de reconnaissance, heureusement si on connaît ce temps du premier amour. Souhaitons-le, mais parfois le temps est facile, et on oublie peut-être cette parole du Seigneur qui nous a dit, un jour aussi, qu’Il nous a laissé un souvenir : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22. 19 ; 1 Cor. 11. 24 et 25).

Bien sûr, il y a une parole un peu dure en Jérémie 22. 21, où il est dit : « Je t’ai parlé dans le temps de ta prospérité ; [mais] tu as dit : Je n’écouterai point ». C’est un cœur qui est endurci. Il y a toujours un danger dans les temps plus faciles. Donc, que cette parole du divin Joseph soit toujours là pour nous aujourd’hui.

Maintenant, il y a d’autres expressions que nous avons lues. Les prophètes exhortaient le peuple « pour les ramener à toi » (v. 26). Au verset 29, c’est « les ramener à ta loi ». Mais si on lit le premier chapitre, au verset 9 il est dit : « Je les ramènerai au lieu que j’ai choisi ». Ramener à Toi, ramener à la loi – c’est-à-dire à la Parole de Dieu, ramener au lieu que Dieu a choisi. Pourquoi « ramener » ?

Plusieurs psaumes qui sont des prières disent à l’Éternel : « Ramène-nous » (Ps. 60. 2 ; 80. 4, 8 et 20 ; 85. 5). Pourquoi ? Parce qu’on tombe, parce qu’on s’éloigne. Qui est-ce qui peut dire qu’il ne s’est jamais éloigné, qu’il n’est pas tombé ? Et le Seigneur nous tend la main pour nous ramener. Il y a toujours un chemin ouvert, même pour celui qui est allé le plus loin possible. En Jérémie, justement pour ce peuple qui s’était tellement éloigné, il est dit : « Ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives », mais qu’est-ce qu’Il dit ? « Reviens à moi », « Reviens, Israël l’infidèle, dit l’Éternel ; je ne ferai pas peser sur vous un visage irrité » (Jér. 2. 13 ; 4. 1 ; 3. 12).

Le Seigneur nous tend toujours la main pour nous ramener à Lui. C’est son amour qui touche nos cœurs, et c’est cela aussi qui nous fera comprendre sa grâce merveilleuse. Il ne faut pas souhaiter que nous tombions, que nous nous éloignions ; mais notre nature s’en va toute seule, il n’y a pas besoin de faire d’effort. Et lorsque le Seigneur nous a pris par la main, nous connaissons mieux notre Seigneur Jésus, nous connaissons mieux la grâce du Seigneur qui nous ramène près de son cœur et dans la jouissance de sa Parole.

Et puis, au lieu qu’Il a choisi. Il n’est pas dit : Tu choisiras le lieu. Non. C’est le lieu que l’Éternel a choisi. Alors, c’est peut-être une petite parenthèse, mais gardons-nous de dire : Nous avons la table du Seigneur, parce qu’elle n’est pas à nous. C’est la table du Seigneur. Et rappelons-nous que chaque chrétien a une place à la table du Seigneur. C’est pour cette raison qu’on demande à prendre sa place.

Et on pense que le dimanche matin, chaque chrétien, tout ceux qui sont au Seigneur, ont leur place à la table du Seigneur. C’est dans ce sens qu’on dit qu’on demande à prendre sa place là où le Seigneur réunit quelques-uns des siens. Mais c’est la table du Seigneur, et cette expression sonde aussi nos cœurs.

Versets 23 et 24 : « Et tu multiplias leurs fils comme les étoiles des cieux, et tu les introduisis dans le pays dont tu avais dit à leurs pères, qu’ils y entreraient pour le posséder. Et leurs fils entrèrent et possédèrent le pays ». Bien sûr pour le peuple d’Israël, c’était des promesses que le Seigneur avait données. Dieu leur avait promis un pays ruisselant de lait et de miel (Ex. 3. 8, etc.), oui, un pays de bénédictions. Ils ont trouvé ce pays. Le Seigneur Dieu les y a conduits, et ils devaient posséder le pays. Ils étaient heureux dans ce pays.

Et ils ont vu aussi que le Seigneur Dieu avait aussi opéré quelque chose : il y avait des fils qui étaient là. Il y avait donc de la prospérité dont nous avons entendu parler tout à l’heure, la prospérité dans le pays. Tout cela, bien sûr, nous parle aussi à nous. N’est-ce pas, nous connaissons bien le pays. Nous savons que c’est un pays dans un sens spirituel. Nous avons aussi un pays dans lequel nous pouvons vivre. C’est le pays où il y a les bénédictions célestes, toutes les bénédictions qui ne sont pas les mêmes que celles du peuple d’Israël, mais elles sont de toute importance, spirituelles.

Sommes-nous dans le pays ? Aimons-nous le pays ? Avons-nous des fils qui aiment le pays et qui y vivent ? Y vivent-ils avec plaisir ? « Tu multiplias leurs fils ». Chers amis, nous sommes reconnaissants, nous qui ne sommes plus des « tout jeunes », n’est-ce pas, de ce qu’il y a des fils, de ce qu’il y a une génération qui vit aussi dans le pays et qui y trouve son plaisir, sa joie. Aimez le pays, le pays où il y a les bénédictions spirituelles dans le Christ Jésus, liés à Lui, à cette Personne. Vivons dans ce pays, et comme il est dit ici : « Et leurs fils entrèrent et possédèrent le pays ».

Nous avons dans ce petit paragraphe, avant cette confession qui vient après, les opérations de la grâce de Dieu. Nous le savons, c’est la grâce de Dieu qui les a conduits là. Pour nous, pareillement, c’est la grâce de Dieu qui nous a conduits là où nous sommes, qui fait que nous connaissons quelques vérités de la Parole.

Soyons reconnaissants parce que c’est une grâce qui nous est donnée. Il y a tant de chrétiens qui ne sont pas conscients de cette grâce. Mais aimons aussi le pays, aimons vivre là où il y a cette place, ce lieu où Dieu veut être adoré, où il y aura un culte qui Lui plaît, et où nous pouvons ouvrir notre cœur dans la reconnaissance envers Dieu. Qu’est-ce que « le pays » pour le croyant de l’économie de la grâce ? C’est le ciel, là où se trouve le Seigneur. Nous y entrons par la foi et où nous sommes « bénis de toute bénédiction spirituelle » en Christ. Voir Genèse 13. 14 et 15 ; Deutéronome 26. 1 ; Éphésiens 1. 3 ; Philippiens 3. 20…

Voilà, les fils y entrèrent et possédèrent – c’est-à-dire ils possédaient quelque chose. Ils avaient donc reçu quelque chose et ils l’avaient pris pour eux. La même chose est nécessaire pour chacun de nous. Que le Seigneur donne la grâce pour que vous possédiez aussi ce qu’Il nous donne dans son amour, dans sa grâce ; et pour que vous possédiez aussi cette connaissance des vérités spirituelles que le Seigneur nous donne dans sa Parole.

Dans l’épître aux Éphésiens – ce n’est pas cela ici bien sûr, nous le comprenons. Mais spirituellement, c’est quand même cela. Est-ce que vous vous êtes occupés de connaître la vérité de l’assemblée ? Est-ce que vous possédez, est-ce que vous êtes entrés et est-ce que vous possédez vraiment cette vérité et est-ce qu’elle habite aussi dans votre cœur ?

Pourquoi est-ce important ? Parce que c’est l’objet du cœur du Seigneur. Il aime son assemblée, Aimons-la aussi, et soyons très reconnaissants de ce que nous faisons partie de ce corps de Christ, de ce que nous sommes des membres du corps de Christ. Voilà des vérités que nous devrions connaître et qui doivent nous intéresser de tout notre cœur. Prenons le temps de nous pencher sur ces vérités pour les posséder.

Avant que les Israélites aient pu découvrir les bénédictions que Dieu avait préparées dans le pays, ils eurent deux guerres, et cela nous est dit au verset 22 : ils eurent à lutter contre Sihon et contre Og. Et je crois que, quand nous sommes intéressés à découvrir les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes que le Seigneur nous a données, il faut que nous soyons victorieux contre ces deux rois aussi.

Sihon était un roi qui pensait être autonome, pour ainsi dire. Tout ce qu’il avait c’était parce qu’il était si intelligent, qu’il était si fort, et il n’avait rien à faire avec le Dieu d’Israël. Quand nos choses terrestres ne sont pas liées au Seigneur, c’est un danger parce que toutes les choses que nous avons aussi sur la terre sont des bénédictions de Dieu, les choses terrestres aussi. Alors il faut que ce roi qui dit que ce sont des choses avec lesquelles le Seigneur n’a rien à faire, il faut qu’il soit vaincu.

Du deuxième roi, Og, nous ne lisons qu’une chose : il avait un lit très, très grand, Deutéronome 3. 11 : de 4m50 par 2m. Donc il aimait le confort, la tranquillité. Il ne voulait pas faire n’importe quoi, il voulait être tranquille. Mais, non pas seulement pour découvrir mais aussi pour recevoir ou avoir ces bénédictions spirituelles que nous trouvons dans le Nouveau Testament, il faut aussi travailler pour cela. Si nous aimons le confort, nous n’arriverons peut-être pas à découvrir ou à saisir ce que le Seigneur a préparé pour nous dans notre pays – qui est un pays spirituel, nous le savons.

Mais toutes les bénédictions spirituelles, le Seigneur les a préparées pour nous et l’épître aux Éphésiens dit que nous sommes bénis. C’est un cadeau, un cadeau emballé si on peut dire. Il faut donc déballer, ouvrir ce cadeau pour voir ce que le Seigneur a préparé pour nous. Ce sont des bénédictions qui nous donnent de la joie en Lui, de la joie dans les choses qui Le concernent Lui. Ce sont des choses qui sont nécessaires.

Mais Sihon et Og sont deux rois contre lesquels il faut lutter avant. Et après le verset 22, la vie dans le pays commence. La Parole de Dieu nous montre les bénédictions que les Israélites ont découvertes dans le pays. Et après le verset 22, spirituellement pour nous, le Seigneur nous montrera aussi les bénédictions spirituelles qu’Il a préparées pour chacun de nous.

Si nous continuons ce que nos frères nous ont présenté, nous lisons à la suite, au verset 24 : « Et tu abaissas devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les livras en leur main ». Il y a donc ces ennemis qui étaient de l’autre côté du Jourdain, Sihon roi de Hesbon et Og roi de Basan, et nous avons vu ce qui pouvait nous entraver pour nous engager à occuper le pays, à être occupés des bénédictions spirituelles que nous avons.

Et puis il y avait aussi des ennemis de l’autre côté du Jourdain contre lesquels il fallait lutter, et il y ceux contre lesquels il nous faut lutter pour nous approprier les bénédictions spirituelles. Il y a un engagement à avoir et des ennemis contre lesquels il faut lutter.

« Tu abaissas devant eux » (v. 24). Nous ne pouvons pas lutter par nos propres forces, et nous savons comment c’est Dieu Lui-même qui a détruit les habitants du pays devant le peuple d’Israël quand ils y sont entrés. Il a suffi de faire le tour de Jéricho pendant sept jours pour que les murailles tombent sur elles-mêmes. Ce n’était pas de l’inaction, mais ce n’était pas leur propre force qui leur a donné de posséder le pays.

Et de la même manière, pour nous, nous n’avons pas à être inactifs. Il y a ce que le Seigneur nous appelle à faire. Mais ne nous faisons pas d’illusions, ce n’est pas par nos propres forces que nous pourrons entrer dans les bénédictions spirituelles que le Seigneur veut nous donner. Il y a ces deux côtés, d’une part l’énergie à déployer et d’autre part aussi le sentiment que c’est le Seigneur seul qui peut nous faire entrer dans les bénédictions qu’Il veut nous donner.

Éphésiens 6. 10 et 11 : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les ruses du diable ». Et les principautés et les autorités qui sont mentionnées ici, qui sont dans les lieux célestes, ce sont ces ennemis dont notre frère vient de parler, que nous trouvons et que Dieu a subjugués. C’est sa force qui l’a fait.

Au début du verset 24, il est dit : « Et leurs fils entrèrent ». On peut se poser la question : Et où sont les pères ? « Quels sont donc ceux qui, après l’avoir entendu, l’irritèrent ? Mais n’est-ce pas tous ceux qui sont sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse ? Et contre qui fut-il indigné durant quarante ans ? N’est-ce pas contre ceux qui ont péché et dont les corps sont tombés dans le désert ? A qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui ont désobéi ? Et nous voyons qu’ils n’y purent entrer à cause de [l’] incrédulité. Craignons donc,alors   qu’il reste une promesse d’entrer dans son repos, que l’un de vous paraisse ne pas l’atteindre ; car nous aussi, comme eux,nous avons entendu la bonne nouvelle ; mais la parole entendue ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi chez ceux qui l’entendirent » (Héb. 3. 16 à 19 ; 4. 1 et 2).

On voit que pour s’accaparer les promesses, il faut de la foi, de la confiance en Dieu, et Dieu fera le reste. Les murailles de Jéricho sont tombées parce qu’ils ont eu simplement foi dans le commandement de Dieu.

On est quelque fois arrêté, surpris, d’entendre parfois cette question : Comment se fait-il que Dieu frappe ainsi, et détruise les ennemis, ce Dieu dont nous aimons à considérer toute la bonté et tout l’amour ? Et nous avons lu aussi dans ce chapitre, et c’est mentionné au moins à deux reprises, que Dieu est un Dieu juste ; et ce que Dieu fait, Il le fait toujours en perfection et parce qu’Il est un Dieu juste.

Et nous ne devons pas oublier que dans les caractères de Dieu, il y a un caractère de justice. Et si Dieu doit frapper les ennemis, Il manifeste et montre qu’Il doit exercer son jugement envers tous ceux qui sont opposés, et qui suivent des faux dieux, et qui manifestent de l’idolâtrie. Nous avons là un enseignement extrêmement sérieux.

Si, d’un côté, il y a la grâce de Dieu – et nous sommes aujourd’hui encore dans le temps de la grâce de Dieu qui se présente comme un Dieu sauveur – il y a aussi un moment où Dieu se présentera comme un Dieu de jugement. Ce sont deux caractères différents de Dieu, aussi importants l’un que l’autre. Et si Dieu doit se manifester comme un Dieu de jugement, c’est non seulement parce que Dieu a horreur du mal, du péché, mais que la question du péché doit être réglée.

Non seulement la question de nos péchés, mais aussi la question du péché, ont été réglées à l’heure de la croix par le sang versé par le Seigneur Jésus qui a laissé sa vie. Mais n’oublions pas que, si le péché est quelque chose d’horrible aux yeux de Dieu, il y a, pourrait-on dire, un autre aspect qui est celui de la sainteté de Dieu. Ce caractère de Dieu saint est un caractère qui précède l’horreur du péché. Le péché est entré dans le monde par la désobéissance de l’homme. La sainteté de Dieu est un caractère de Dieu qui demeure toujours.

Ésaïe 6. 1 à 3 : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé. Les pans de son vêtement remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui… L’un criait à l’autre : Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées ! » (És. 6. 1 à 3). Cela nous montre bien qu’éternellement la sainteté caractérise Dieu. Et quand le Seigneur est entré dans ce monde, dans l’évangile de Luc comment est-Il annoncé ? « Celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1. 35).

Et dès le début du ministère du Seigneur, le Saint Esprit descend sur Lui. La sainteté est étroitement liée à la personne du Fils de Dieu, au Seigneur Jésus Lui-même. Ce caractère de sainteté amène Dieu à manifester, à exercer sa justice au temps convenable.

S’il y a le côté de la sainteté de Dieu, qui L’amène à exercer sa justice au temps convenable, il y a aussi sa patience, à l’égard de ce monde, que nous trouvons dans ces récits. Abraham était dans le pays. Pourquoi ne l’a-t-il pas possédé dès qu’il y est entré ?

Nous trouvons la réponse en Genèse 15. 16 : « L’iniquité des Amoréens n’est pas encore venue à son comble ». Dieu n’a pas jugé, par le moyen des fils d’Israël, les Cananéens, avant qu’il ne soit manifesté qu’ils étaient des pécheurs plongés dans une iniquité telle que Dieu ne pouvait plus la supporter. Il fallait qu’Il la juge.

Il en est de même pour nous dans les jours que nous vivons. Le monde est dans un mal très profond, nous voyons le mal grandir dans ce monde. Et Dieu use de patience, Il ne veut pas qu’aucun périsse, Il avertit encore. Et nous voyons aussi cette patience de Dieu s’exercer aussi envers le peuple d’Égypte avant que le peuple d’Israël en sorte ; et il est mentionné que les fils d’Israël ont souffert en Égypte. Verset 10 : « Et tu opéras des signes et des prodiges sur le Pharaon, et sur tous ses serviteurs, et sur tout le peuple de son pays, car tu savais qu’ils avaient agi avec fierté contre eux, et tu t’acquis un nom comme [il paraît] aujourd’hui ».

Dieu a demandé au Pharaon qu’il laisse sortir son peuple hors d’Égypte, et le Pharaon s’y est opposé. Mais Dieu n’a pas jugé le Pharaon et l’Égypte dès la première opposition : il y a eu dix plaies – et dix dans la Parole nous parle souvent de la responsabilité de l’homme. Et c’est quand le Pharaon s’est vraiment obstiné en présence des avertissements répétés de Dieu, que Dieu a jugé le Pharaon et l’Égypte dans leurs premiers-nés qui sont morts, et aussi dans son armée qui a été engloutie dans la mer Rouge.

Alors, si d’un côté nous avons souligné avec raison la justice de Dieu, d’un autre côté nous soulignons la patience de Dieu qui rend les hommes d’autant plus responsables. S’il y a quelqu’un ici qui n’a pas encore donné son cœur au Seigneur, Dieu est patient envers lui, mais cette patience le rend, vous rend, d’autant plus responsable.

Il viendra un jour où Dieu jugera. Et qu’est-ce qui amènera le jugement sur le monde d’aujourd’hui ? C’est le fait que le monde n’a pas voulu de Christ, et les incrédules seront jugés, non pas seulement à cause de leurs actes, mais parce qu’ils n’ont pas voulu recevoir l’évangile du salut.

Ne peut-on pas dire que cette patience de Dieu s’exerce aujourd’hui à notre égard ? (2 Pier. 3. 9) Dans ces versets, il s’agit bien du peuple de Dieu. Nous savons qu’il est écrit que le jugement de Dieu – c’est solennel – commence par sa propre maison. On voit tout ce que Dieu avait donné à ces Juifs, tous ces termes qui ont été soulignés, cette abondance de biens. Et qu’en est-il de nous, chers amis, nous qui avons dans le cœur le Christ Jésus, notre Sauveur, que nous avons saisi par la grâce et par la foi, parce que l’importance de la foi a été soulignée.

Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. La foi, c’est la main qui se tend et qui saisit ce que Dieu donne. « La foi au Fils de Dieu », dira le cher apôtre Paul. « Ce que je vis maintenant dans [la] chair, je le vis dans [la] foi, la [foi] au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20).

En face de tout ce que Dieu a donné, tout ce que Dieu avait fait, qu’est-ce que le peuple a montré, qu’est-ce que nous avons montré, qu’est-ce que je montre en retour ? Et comment Dieu agit-Il, comment Dieu réagit-Il ? Quelquefois, quand nous regardons un peu dans le passé pour que nous nous jugions nous-mêmes devant Lui, ne devons-nous pas reconnaître que parfois le Seigneur a dû nous jeter par terre et nous avons été dans une grande détresse ?

Et que faisons-nous quand nous sommes dans la détresse ? Nous ne savons plus vers qui nous tourner, nous levons les yeux et nous crions vers Dieu, et nous nous souvenons qu’Il mènera tout à bonne fin pour nous. La réponse est là : « Crie vers moi » (Jér. 33. 3). Il s’agit de crier. « Ils crièrent à toi… et selon tes grandes compassions, tu leur accordas ». Combien de fois, nous l’avons lu. Après ces grands outrages, il y a ses grandes compassions. Il répond toujours et « Il y a pardon auprès de toi », dit l’Écriture, « afin que tu sois craint » (Ps. 130. 4).

Ah, chers amis, la détresse, Dieu la permet, Il nous jette par terre. Il veut nous bénir mais Il ne pourra jamais le faire tant que nous marcherons dans un chemin qui ne correspond pas à sa pensée. Il y va de sa gloire car Il est un Dieu juste et saint, un Dieu de miséricorde, un Dieu de bonté – à bénir, Il se complait. À nous de saisir par la grâce et par la foi tout ce qu’Il met à notre portée.

Deux versets à propos de la patience de Dieu, en Apocalypse 2. Pour ce qui concerne l’assemblée qui est à Thyatire, nous pouvons lire ce qui est dit au v. 21 : « Et je lui ai donné du temps pour se repentir ; mais elle ne veut pas se repentir ». La patience de Dieu est là, et quand arrive-t-elle à son terme ? Quand nous manifestons que nous ne voulons pas ainsi, il n’y a pas d’excuse. La manifestation du cœur est là, que nous ne voulons pas. Lui veut, mais nous, nous ne voulons pas. Mais même s’il est laissé plus de temps, cela ne sert à rien.

Ecclésiaste 8. 11 et 12 : « Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, à cause de cela le cœur des fils des hommes est au dedans d’eux plein [d’envie] de faire le mal. Bien que le pécheur fasse le mal cent fois et prolonge [ses jours], je sais cependant que [tout] ira bien pour ceux qui craignent Dieu, parce qu’ils craignent sa face ».

Le monde suit son chemin, et, plusieurs fois dans la Parole, c’est comme si Dieu se taisait. Cela ne veut pas dire qu’Il ne voit pas, qu’Il n’apprécie pas. Mais celui qui craint Dieu ne suit pas ce chemin, parce que tôt ou tard le jugement tombera. Dieu est un Dieu juste. Le jugement tombera.

Il y a deux parties ici, ce qui concerne les hommes de ce monde : « Le cœur des fils des hommes est au dedans d’eux plein [d’envie] de faire le mal ». Mais quelle est la part du croyant ? « Je sais cependant que [tout] ira bien ». Notre part n’est pas de considérer comment le monde marche. Asaph l’a fait, son cœur était plein de tourment. Mais « je sais cependant que [tout] ira bien pour ceux qui craignent Dieu ».

Psaume 50. 16 à 23 : « Mais Dieu dit au méchant : Qu’as-tu à faire de redire mes statuts », on voit la dissimulation, n’est-ce pas, « et d’avoir mon alliance dans ta bouche ? Toi qui déteste l’instruction, et qui as jeté mes paroles derrière toi. Quand tu vois un voleur, tu te plais avec lui, et ta portion est avec les adultères ; Tu livres ta bouche au mal, et ta langue trame la tromperie ; Tu t’assieds, tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère : Tu as fait ces choses-là, et j’ai gardé le silence ». C’est ce que nous pourrions quelquefois penser, n’est-ce pas ? mais voilà ce que Dieu dit : « tu as estimé que j’étais véritablement comme toi ; [mais] je te les reprocherai, et je te les mettrai devant les yeux. Considérez donc cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, et qu’il n’y ait personne qui délivre. Celui qui sacrifie la louange me glorifie ; et à celui qui met en ordre sa conduite je ferai voir le salut de Dieu ». Ce sont des versets très solennels.

Verset 27, Dieu – dans son amour extraordinaire, n’est-ce pas, dans ses grandes compassions -, leur envoya des sauveurs qui les sauvèrent de la main de leurs oppresseurs. Évidemment ces sauveurs sont ceux que nous trouvons dans le livre des Juges. Juges 10. 6, et c’est un véritable refrain douloureux dans ce livre des Juges : « Et les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et ils servirent les Baals, et les Ashtoreths, et les dieux de Syrie, et les dieux de Sidon, et les dieux de Moab, et les dieux des fils d’Ammon, et les dieux des Philistins ; et ils abandonnèrent l’Éternel et ne le servirent pas ».

Il n’y a plus de limite à leur acharnement à se corrompre, eux qui connaissaient quand même la pensée de Dieu. « La colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël, et il les vendit en la main des Philistins et en la main des fils d’Ammon, qui opprimèrent et écrasèrent les fils d’Israël cette année-là » (v. 7). Et cela a duré dix-huit ans et il leur fallu tout ce temps pour que leur conscience soit reprise, et alors au verset 10, il est dit : « Les fils d’Israël crièrent à l’Éternel, disant : Nous avons péché contre toi ; car nous avons abandonné notre Dieu, et nous avons servi les Baals ».

Et remarquons bien ce que Dieu quand même va répondre : « L’Éternel dit aux fils d’Israël : [Ne vous ai-je] pas [délivrés] des Égyptiens, et des Amoréens, des fils d’Ammon, et des Philistins ? Quand les Sidoniens, Amalek et Maon, vous ont opprimés, vous avez crié vers moi, et je vous ai sauvés de leur main » (v. 10 à 12).

Dieu rappelle justement ses grandes compassions dont Il a usé envers eux. Mais voyez ce qu’Il leur dit au verset 13 et 14 : « Mais vous, vous m’avez abandonné, et vous avez servi d’autres dieux ; c’est pourquoi je ne vous sauverai plus. Allez, et criez aux dieux que vous avez choisis ; eux vous sauveront au temps de votre détresse ! » Alors on voit un travail de conscience profond, et c’est ce que le Seigneur désire produire en nous dans un état de culpabilité de ce genre.

Ici ils dirent à l’Éternel : « Nous avons péché ; fais-nous selon tout ce qui sera bon à tes yeux ; seulement, nous te prions, délivre-nous aujourd’hui » (v. 15). Et ce qui est très important pour nous, c’est ce verset 16 : « Et ils ôtèrent du milieu d’eux les dieux étrangers, et servirent l’Éternel », il y eut vraiment un retour de tout leur cœur vers l’Éternel, et c’est une chose à laquelle nous devons être rendus attentifs.

Il ne suffit pas de dire : « Nous avons péché », mais il faut abandonner ce qui ne peut pas être toléré devant le Seigneur. Et ce que je tenais à laisser sur nos cœurs, c’est ce beau verset. Il est dit de notre Dieu : « et son âme fut en peine de la misère d’Israël » (v. 16). Quelle merveille que cet amour de Dieu, sa grâce. Cela semblait irrémédiable, et encore Dieu trouve des motifs dans son cœur pour être en peine de la misère d’Israël. Alors que nous L’avons déshonoré de tant de manières, il y a encore dans son cœur de l’amour en réserve, si seulement nous voulons nous tourner de tout notre cœur vers Lui, et ôter ce qui ne va pas.

C’est important pour nous aussi parce que nous parlons souvent des idoles, mais nous savons qu’il y a des idoles modernes et qu’il y a aussi bien des choses qui peuvent être dans nos cœurs et qui sont incompatibles avec la présence du Seigneur.

Dans l’Ancien Testament, nous avons des images qui nous parlent des réalités spirituelles. « Ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne » (1 Cor. 10. 6). Et nous avons rappelé que ce pays, pour le chrétien, est un pays spirituel. J’aimerais que nous nous interrogions sur l’origine de ce pays pour Israël, le pays que Dieu avait donné à Israël, et l’origine du pays que nous, nous avons.

Pour Israël, Dieu avait fait cette promesse à Abraham : « Je te le donnerai » (voir par exemple Gen. 13. 17). Nous connaissons bien ces passages qui sont répétés plus d’une fois dans l’Écriture. C’est la grâce de Dieu qui donnait ce pays à Abraham, qui n’en a pas joui sur le moment, et à ses descendants pour qu’ils en jouissent. Et pour nous, le pays que nous avons, d’où vient-il ? Jean 10. 10 : « Moi, je suis venu afin qu’elles – c’est-à-dire les brebis – qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance ». Et le Seigneur Jésus continue un peu plus loin, à la fin du verset 15 : « Je laisse ma vie pour les brebis ». Il y a quelque chose de sérieux en cela. Le pays que nous avons, c’est un héritage acheté par le sang de Christ. Que le Seigneur fasse que nous en voyions la solennité.

Nous avons vu dans le livre des Juges, ce qui malheureusement nous arrive bien souvent. Nous avons des bénédictions spirituelles, puis quelquefois nous nous arrêtons rapidement. Ensuite notre confiance s’appuie sur les choses que nous présentent les idoles, alors notre confiance est en autre chose que Christ. Cela peut être nous-même, cela peut être les circonstances, les choses de la terre, ce qui nous entoure, que sais-je ! Et alors au lieu de nous appuyer sur Celui sur lequel nous devrions toujours nous appuyer, Celui qui en a le droit parce qu’Il nous a acquis si chèrement à la croix, nous nous appuyons sur toutes sortes de choses. Le prophète pouvait reprocher à Israël de s’appuyer sur un roseau qui lui perçait la main (És. 36. 6).

Maintenant, il y a le côté positif. Nous avons lu en Jean 10 : « Afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance ». Ce pays n’est pas un pays où les choses sont chichement distribuées. Bien au contraire. C’est un pays où les choses sont données largement. Seulement voilà. Ce qui est donné, il faut le saisir et le saisir par la foi, et si on le saisit, quelque chose se produit. Et je pensais à l’exemple de l’apôtre Paul.

En Actes 16, voilà un serviteur qui est dans le chemin du maître, un serviteur qui est fidèle, qui délivre fidèlement le message de Dieu, qui est dans une remarquable dépendance. Voilà que la persécution s’abat contre lui. Il est battu avec son compagnon, et puis il est mis en prison et ses pieds sont mis dans les ceps, ou le bois. Certainement, il sentait les douleurs, mais il y avait quelque chose de plus : son cœur était dans le pays, il goûtait Celui qui remplit le pays, le Seigneur Jésus.

Je repense à quelques versets dans l’épître aux Philippiens où justement nous voyons ce même serviteur en prison. Nous le voyons parler aux croyants de Philippes pour les encourager, pour leur parler de posséder le pays que Christ leur avait acquis. Et que dit-il au chapitre 3 ? Au premier verset : « Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur ». Voilà l’état normal du chrétien : se réjouir dans le Seigneur.

Il faut beaucoup de soins du Seigneur pour nous amener à cela mais ces soins mêmes devraient nous faire grandir dans la connaissance du Seigneur Jésus et nous réjouir de plus en plus en Lui. Nous voyons, un petit peu plus loin, au milieu du v. 8 de Philippiens 3, qu’il dit : « L’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur ». Frères et sœurs, voilà quelque chose du pays, quelque chose d’abondant : connaître quelque chose du Seigneur Jésus, le goûter, en avoir les encouragements.

Paul est en prison, et la prison romaine n’était pas quelque chose de grand luxe ; mais il se réjouit, et puis il parle de quelque chose qui remplit son cœur : « L’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur ». Et puis, en lisant la suite nous voyons un homme qui cherche à gagner Christ, qui cherche à être trouvé en Lui, qui poursuit ; parce que ce qu’il a trouvé en Christ est si riche que Paul désire en goûter plus, parce que c’est la vie éternelle, parce que c’est connaître le Seigneur Jésus, connaître le Père.

Philippiens 4. 18 : « Or j’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance ». L’apôtre Paul était dans une prison. « J’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance » : voilà ce que c’est qu’un homme qui jouissait du pays, de ses bénédictions en Christ.

2 Corinthiens 12. 2 : « Je connais un homme en Christ ». C’est cela jouir du pays. Peut-être nos jeunes amis ont du mal à comprendre ce que c’est que ces bénédictions spirituelles que nous avons en Christ, mais les voilà : Je connais un homme en Christ.

Dans un sens, Paul était absorbé par cette personne adorable. Le connaître Lui, nous l’avons entendu ; Le poursuivre, saisir le Christ. L’apôtre Paul ne pensait plus à lui. « J’ai amplement de tout, je suis dans l’abondance ». « Pour moi, vivre c’est Christ ». Voilà ce que c’est pratiquement que jouir du pays, jouir de ces bénédictions spirituelles en Christ, en avoir fini avec soi, ne voir que Christ. « J’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance ». « Je connais un homme en Christ ». Quel modèle ! L’apôtre Paul suivait, de bien près, le Seigneur Jésus, et il nous entraîne à sa suite.

J’aimerais souligner une expression en rapport avec cette connaissance et cette jouissance de nos bénédictions spirituelles, que nous trouvons un petit peu plus loin dans notre lecture, au verset 35 : « Et ils ne t’ont pas servi dans leur royaume, et dans l’abondance des biens que tu leur avais donnés, et dans le pays spacieux et fertile que tu avais mis devant eux, et ils ne sont pas revenus de leurs mauvaises actions ». Cette expression, c’est : « Ils ne t’ont pas servi dans leur royaume ». Les fils d’Israël étaient entrés dans le pays, et ils en ont possédé l’abondance comme cela nous a déjà été souligné.

Mais s’ils en ont possédé l’abondance, ils n’ont pas servi Dieu dans le royaume et dans l’abondance des biens qu’Il leur avait donnés. Si nous sommes invités à posséder le pays, à posséder ces bénédictions spirituelles qui nous sont données par grâce, c’est pour que nous servions Dieu avec cela, c’est-à-dire, pour que cela nous conduise à la louange et à l’adoration. Le peuple devait amener, on en a parlé, la gerbe des prémices, la gerbe des premiers fruits, avant de se nourrir lui-même. Eh bien, nous avons, nous aussi, à apporter devant Dieu, à faire tournoyer devant Lui, la gerbe des prémices.

Une gerbe, c’est un gros bouquet d’épis, et c’était la gerbe des prémices parce que c’était les premiers fruits qu’on ramassait ; et c’est un type du Seigneur Jésus ressuscité, parce qu’Il est le premier à sortir vainqueur de la mort, et qu’Il ne retournera jamais à la mort. Et les prémices, le premier, pourquoi ? Parce que nous, nous suivrons, par la grâce de Dieu. Nous avons maintenant à apporter devant Dieu, en jouissant des bénédictions que Dieu nous a données, Celui dont le nom est un parfum répandu, dont toute la personne est désirable, Celui en qui Dieu a trouvé et trouve son plaisir, Celui qui – lorsqu’Il a été offert à la croix – a été cette odeur agréable, cette odeur de repos pour Dieu.

Alors, jouissons des bénédictions spirituelles que Dieu nous a données, mais servons Dieu avec cela et réalisons que cela doit nous conduire à la louange et à l’adoration. Le peuple devait amener ces fruits du pays dans le lieu où Dieu avait choisi de faire habiter son nom, pour attester, rendre témoignage que Dieu les avait véritablement amenés dans un bon pays.

Deutéronome 28. 47. C’était un reproche de l’Éternel, mais pour nous cela doit être une exhortation. Il est dit : « Tu n’as pas servi l’Éternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur ». Que le Seigneur nous accorde de Le servir avec joie et de bon cœur. C’est une grâce de pouvoir servir le Seigneur.

Aimer, adorer Dieu,

Nous tenir en tout lieu

Sous son regard ;

Aimer, servir Jésus,

Proclamer ses vertus,

Suivre son étendard,

C’est notre part.

Hymnes et Cantiques n°112 strophe 6

Le verset 28 parle du repos, et on aurait pu penser que, quand ils avaient du repos, ils saisissaient l’occasion de regarder d’un peu plus près ces bénédictions, ou de s’en occuper un peu plus. Mais c’est tout à fait autrement. Ils avaient du repos, et ils recommençaient à faire le mal devant l’Éternel. Le repos est très nécessaire, mais il est aussi très dangereux.

Quand nous regardons dans 2 Chroniques 14, nous avons l’histoire d’Asa, et là nous lisons cinq fois que le pays était tranquille : « De ses jours, le pays fut en repos pendant dix ans » (2 Chron. 13. 23)… « Et le royaume fut tranquille devant lui (v. 4)… Le pays était tranquille… car l’Éternel lui donna du repos (v. 5)… nous avons recherché l’Éternel, notre Dieu : nous l’avons recherché, et il nous a donné du repos tout à l’entour (v. 6) ».

Et tout à la fin il est dit au chapitre 16 verset 10 : « Et Asa s’irrita contre le voyant, et le mit en prison », etc. Cela nous montre le danger du repos. Quand nous avons dans notre vie des temps de repos, cela peut être dangereux aussi, parce que les temps de repos nous donnent la possibilité de nous occuper d’autres choses aussi.

De retour de la mission que le Seigneur leur avait confiée, les disciples sont appelés par Lui à prendre du repos : « Et il leur dit : Venez à l’écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » (Marc 6. 31). Donc cela, c’est le côté nécessaire du repos qui répond à la fatigue résultant du service. Mais souvent l’ennemi saisit l’occasion pour nous irriter, nous amener sur un chemin qui n’est pas bon. Quand il y a du repos, il n’y a apparemment pas d’ennemi, on met peut-être l’armure complète de Dieu (voir Éph. 6) de côté pour un moment, et là c’est très dangereux.

Le repos que Dieu leur avait donné, ils ne l’ont pas utilisé pour Lui, mais pour d’autres choses, ils ont abandonné Dieu et ont recommencé à faire le mal à ses yeux. C’est un avertissement pour nous aussi. S’il y a un temps où il n’y a pas grand-chose à faire, donnons-nous la peine de nous occuper des choses du Seigneur. Si nous ne nous en donnons pas la peine, nous ferons peut-être autre chose qui ne sera pas à la gloire du Seigneur.

Nous sommes entrés dans le pays, nous avons à cœur de le posséder, nos pères ont combattu pour retrouver ces vérités sur le lieu du rassemblement, nous avons à cœur de l’habiter. Nous pourrions dire : Mais alors, normalement, tout doit bien aller. Nous sommes sur le bon chemin. Nous devrions être bénis.

Et pourtant, il ne faut pas nous cacher à nous-mêmes que des difficultés subsistent. Alors, est-ce que tous les ennemis ont été vaincus ? On a vu des ennemis avant d’entrer dans le pays : Sihon, Og. Et puis, pour entrer dans le pays, il fallait passer le Jourdain. Le Jourdain, c’est le fleuve de la mort, notre mort avec Christ. Alors, le réalisons-nous pratiquement ? Il y a là un ennemi terrible : c’est moi-même ! Est-il au fond du Jourdain ? Ou l’avons-nous emmené avec nous, et le laissons-nous s’exprimer ? Si nous avons beaucoup de difficultés, c’est que cet ennemi là est toujours présent.

Cela est exprimé au verset 29 : « Ils agirent avec fierté… ils opposèrent une épaule revêche, et raidirent leur cou, et n’écoutèrent pas ». C’est le moi qui s’exprime sous différentes formes ; le Moi, je suis, Moi, je suis quelqu’un de bien ; nous sommes, nous, les frères. Nous sommes à Laodicée quand il en est ainsi. C’est un ennemi que nous ne savons pas tenir dans la mort.

Après que le Jourdain avait été passé, il fallait rester à Guilgal qui est le lieu du jugement de soi-même. Savons-nous y rester ? Alors, chers jeunes, la vie chrétienne n’est pas une vie triste, d’auto flagellation permanente. Ce n’est pas cela le jugement de soi-même, c’est cette conviction d’en finir avec soi ; c’est cette conviction que nous ne sommes rien.

Pourquoi a-t-on besoin de parler d’humiliation ? On en a parlé ce matin. Normalement, elle n’est pas nécessaire. C’est cette action de descendre, de revenir au niveau où nous aurions toujours dû rester. Le Seigneur Jésus a dit qu’Il était débonnaire et humble de cœur (Mat. 11. 29). Si nous restons à cet état d’humilité, si nous marchons dans l’humilité, si nous sommes humbles à la suite du Seigneur, si nous n’estimons pas être quelqu’un, si nous tenons le moi dans la mort, si nous restons dans ce chemin, il n’y a pas besoin de s’humilier, de descendre plus bas, le Seigneur ne nous le demande pas.

Si nous avons besoin de nous humilier, c’est parce que nous sommes montés, nous nous sommes élevés dans nos cœurs. Et alors il faut redescendre, et c’est peut-être parfois difficile parce qu’on a vite fait d’opposer une épaule revêche, de raidir nos cous. Le moi n’aime pas plier, et pourtant c’est absolument nécessaire. Si nous ne restons pas, à la suite du Seigneur, dans ce chemin d’humilité, si nous ne sommes pas humbles, si nous nous élevons dans nos cœurs, si nous pensons être quelque chose, avoir des droits, avoir droit à la considération de nos frères, et voulons être au-dessus d’eux, ah ! il nous faudra redescendre par la petite porte si nous voulons jouir des bénédictions que le Seigneur nous a données.

Le moi peut s’exprimer ainsi par le désir d’être quelqu’un. Il peut s’exprimer lorsqu’on raidit notre cou avec fierté, et qu’on ne veut pas reconnaître ses torts si on en a, et on reste droit dans ses bottes plutôt que de reconnaître qu’on a manqué. Cela, c’est le moi qui s’exprime et qui fera souffrir tout le monde. Lorsque nous ne nous jugeons pas nous-même, si nous ne restons pas à Guilgal, nous voyons dans le livre de Josué qu’ils étaient montés à Bokim, le lieu des pleurs.

Un frère l’a exprimé ainsi : « À Guilgal, il y a des couteaux tranchants » – c’était pour la circoncision, c’est pour le jugement de soi-même, il y a des choses que nous avons nous-même à visiter quant à nous-même. Ce sont peut-être des choses pas agréables, mais bénies et heureuses. On s’en rend compte après, peut-être. Mais si on ne se tient pas dans ce lieu, à Bokim il y a des pleurs. À Guilgal, il n’y a pas de pleurs ; à Bokim, on pleure, il y a des pleurs amers. Pourquoi y a-t-il des pleurs amers dans les assemblées ? Il ne faut pas se cacher les difficultés. Je ne sais pas si les deux mains suffisent pour les compter. N’est-il pas possible de s’humilier vraiment ? Faut-il toujours rester droit dans ses bottes ? N’est-il pas possible d’aller voir nos frères, nos sœurs, qu’on a peut-être offensés et, plutôt que de raidir son cou, de s’humilier ?

Alors la paix revient, c’est une si belle chose. Si nous savions tenir cet ennemi, le moi, dans la mort, nous pourrions alors vraiment jouir du pays dans lequel nous sommes. Si nous n’en jouissons pas comme nous le devrions, c’est que l’Esprit opère en nous un travail pour nous restaurer, un travail peut-être pénible, nécessaire, parce que le Seigneur ne veut pas nous voir avec cet ennemi que nous mettons en avant. Cela ne convient pas.

Puissions-nous à sa suite – Il nous l’a dit : « Je suis débonnaire et humble de cœur » – être vraiment humble, ne pas nous élever dans nos cœurs, nous juger nous-même, confesser nos manquements au Seigneur, à nos frères et à nos sœurs que nous aurions peut-être pu offenser dans toutes les luttes qui nous auront marqués – dans les dernières années, les offenses n’ont pas manqué de toutes parts. Puissions-nous vraiment juger ces choses pour jouir vraiment du pays.

Quelques mots complémentaires sur cette expression du v. 29 : « Ils agirent avec fierté », expression qu’on retrouve encore au v. 16 pour les fils d’Israël, mais qu’on trouve aussi en relation avec le Pharaon et l’Égypte au v. 10. Peut-être que, pour comprendre cette expression, on pourrait rappeler l’enseignement qu’on trouve en Nombres 15 où il est parlé du péché par erreur et du péché avec fierté. Le péché avec fierté, c’est le péché en connaissant la volonté de Dieu et en ne s’y soumettant pas. Et nous rappelons que, dans le livre des Nombres, pour un tel péché il n’y avait pas de sacrifice. Dieu montre la gravité de ce péché, comment Il est déshonoré quand nous agissons selon notre propre volonté bien que connaissant sa volonté.

Et puis il y a le péché par erreur ou par ignorance qui, notons-le en passant, n’est pas un péché par-dessus lequel Dieu passe parce qu’il fallait offrir un sacrifice. Parfois on entend ceci : il vaut mieux se tromper en agissant de telle manière plutôt que de telle autre. C’est toujours une erreur, et on ne peut pas excuser une erreur. C’est du déshonneur porté sur le nom du Seigneur. Il y a un sacrifice, il y a un remède pour l’ignorance mais elle laisse apparaître une erreur souvent liée au fait qu’on n’a pas recherché la volonté de Dieu.

Mais ce que nous voulons souligner, c’est cette action avec fierté. C’est-à-dire, après tout ce que Dieu avait montré à l’égard de ce peuple, dans le support qu’Il avait eu à leur égard, ces soins qu’Il avait eus envers eux en leur donnant des sauveurs pour les ramener de leurs oppresseurs, ce repos qu’Il leur avait donné malgré leur infidélité, ils auraient dû à ce moment-là connaître la volonté de Dieu. Eh bien ils n’ont pas agi selon la connaissance qu’ils avaient reçue.

C’est une chose qui doit nous exercer profondément parce que nous savons ce que sont nos cœurs, nous le savons parce que la Parole nous le déclare : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jér. 17. 9). Si la Parole ne nous le déclarait pas, nous ne pourrions pas l’apprendre. Prenons garde à ne pas agir contrairement à la volonté de Dieu bien que la connaissant. Que Dieu nous garde de cette épaule revêche, du cou raide de ceux qui agissent avec fierté.

 « Ils agirent avec fierté » (v. 29) que l’on peut mettre aussi en association avec le v. 33 : « Nous avons agi méchamment ». Il y a deux manières de marcher pour le chrétien. Il y a la manière dans laquelle le Seigneur veut nous voir marcher, c’est-à-dire, avec confiance en Lui, en nous attendant à Lui pour qu’Il nous conduise. Il est le chef du corps, Il est la tête ; nous sommes des membres du corps. On n’a jamais vu un membre diriger un corps, c’est la tête qui dirige. C’est tout simple dans les choses de la terre, nous le comprenons et là cela nous remet à notre place.

Le Seigneur Jésus a une place qu’en tant que ressuscité, en tant que vainqueur de la croix, Dieu Lui a donnée ; une place particulière. Dans l’assemblée, Il est « chef sur toutes choses » (Éph. 1. 22). Ainsi donc nous n’avons aucune place par nous-même. Alors, si la première de marcher est de marcher dans la soumission, en demandant au Seigneur de nous conduire, l’autre manière, toute simple, qui est souvent la nôtre, c’est d’agir selon ce que l’on pense.

Eh bien, ici cela s’appelle « fierté », ailleurs c’est appelé « orgueil ». Quand on parle d’orgueil, on s’imagine que c’est vis-à-vis des autres. Bien sûr la Parole nous en parle aussi. Mais essentiellement dans l’Écriture, l’orgueil est vis-à-vis de Dieu. Ou bien je marche dans la soumission au Seigneur Jésus, cherchant à Lui plaire, ou bien je marche avec mes propres ressources et je marche avec orgueil.

L’Écriture nous montre ici quelque chose de plus. Elle amène ces rachetés – puisque ce sont des rachetés pour avoir cet exercice de cœur – à dire : « Nous avons agi méchamment ». Qu’est-ce que c’est qu’un méchant ? C’est quelqu’un qui ne tient pas compte de la pensée de Dieu. Un enfant de Dieu peut devenir un méchant. Nous avons le cas de 1 Corinthiens 5 : la Parole de Dieu n’a plus d’entrée sur cette personne qui est présentée là. Si la Parole de Dieu n’a plus d’accès sur notre personne et notre conscience, nous sommes en train de devenir ce que la Parole de Dieu considère comme un méchant. C’est tout à fait sérieux et le Seigneur veut nous encourager.

Ici, Il a amené ces rachetés à Lui dire : « Nous avons agi méchamment ». Et la caractéristique d’un véritable exercice, c’est que cela ramène ensemble le cœur des croyants. « Nous avons agi méchamment ». Ce n’est pas seulement le frère X ou le frère Y qui a agi méchamment. C’est nous, l’assemblée. Quand quelque chose se passe au milieu de nous, c’est l’assemblée. Nous avons déjà cela en image dans le livre de Josué : « Israël a péché » (Jos. 7. 11). C’était Acan qui avait péché, qui l’avait fait d’une manière cachée. Mais Dieu dit : « Israël a péché ». Nous sommes amenés, en tant que membres du corps de Christ, à prendre notre part : « Nous avons agi méchamment ».

Est-ce du même niveau ou encore un grade supérieur dans la méchanceté ? Hébreux 10. 26 : « Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » (v. 26 et 27). Verset 29 : « Ne pensez-vous pas qu’il sera jugé digne d’une punition bien plus sévère celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui a estimé profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui a outragé l’Esprit de grâce ? » Est-ce cette fierté, ce péché ou est-ce encore un autre niveau de péché si nous péchons volontairement ?

Oui, cette question peut se poser. Mais il faut que nous ayons présent à l’esprit l’ensemble de l’épître aux Hébreux, écrite à des Juifs faisaient partie du peuple de Dieu et où il n’est pas nécessaire de passer par la conversion. Il n’en est pas ainsi du christianisme où la nouvelle naissance est nécessaire : « Il vous faut être nés de nouveau » (Jean 3. 7). Cela transparaît à travers toute l’épître. Le Saint Esprit conduit l’auteur de l’épître à justement mettre le doigt sur cette possible adhésion extérieure au christianisme.

Et là, ce n’est pas du tout quelque chose qui concerne un enfant de Dieu ; cela concerne quelqu’un qui s’est amalgamé aux enfants de Dieu sans être passé par la croix, sans être passé par la conversion. Simplement un exemple pour que chacun comprenne bien. La fin du verset 29 de Hébreux 10 dit : il avait été sanctifié. Quelquefois des croyants disent : Puisqu’il avait été sanctifié, il est converti. Pas du tout. Nous avons dans 1 Corinthiens 7 un exemple : le mari incrédule est sanctifié par la femme croyante, la femme incrédule est sanctifiée par le frère, son mari.

Au verset 30, nous avons d’abord la patience de Dieu : « Et tu patientas à leur égard pendant beaucoup d’années ». N’est-ce pas, c’est la patience de Dieu. Et puis après : « et tu rendis témoignage contre eux par ton Esprit, par le moyen de tes prophètes ; mais ils ne prêtèrent pas l’oreille ». Il y a dans ce verset, quelque chose de tout à fait actuel, de très actuel. Il y a l’Esprit de Dieu qui parle, il y a un prophète qui parle, il y a un frère qui nous a dit quelque chose de la part de Dieu : il a ouvert la Parole et nous avons lu avec lui, il nous a parlé et nous avons remarqué que c’était quelque chose pour notre cœur et nous sommes rentrés à la maison et nous avons dit : Oh non ! Pas maintenant, plus tard peut-être.

Combien de fois Dieu nous a, par exemple, donné un enseignement clair ? Demandons-nous, combien de fois Dieu a-t-Il mis le doigt dans ma vie personnelle peut-être, dans la vie de l’assemblée, et Il l’a fait une fois – patience, deux fois, trois fois ? Nous nous sommes dits quelquefois à la maison : Combien de fois Dieu nous a dit déjà cela ? Avons-nous écouté ? Écouter, cela veut dire non pas seulement c’est aussi avoir l’oreille ouverte, mais c’est avoir le cœur ouvert et être prêt à faire ce que le Seigneur a dit. Écouter, c’est prêter attention à ce qu’on entend – et obéir (voir 1 Sam. 15. 22). L’oreille est ce par quoi on reçoit les enseignements pour les mettre en pratique – voir Ésaïe 50. 4 et 5. Et combien de fois avons-nous agi ainsi ?

Et que faisons-nous alors ? Nous le reconnaissons, pour nous peut-être d’abord ; alors reconnaissons-le aussi devant le Seigneur. Disons-Lui : Seigneur, tu nous l’as dit, nous l’avons entendu, mais nous ne l’avons pas fait. Accorde-nous Ta grâce de vraiment changer notre vie, de prendre aussi, avec la force que Toi tu donnes, la décision de changer notre chemin ; donne-nous de comprendre et de faire ce que tu nous as dit maintes fois.

Dans les assemblées, j’en suis sûr, on entend très, très souvent les mêmes choses et pourquoi ? Parce que très, très souvent nous n’écoutons pas, et Dieu nous parle encore une fois. Je me rappelle que, chez nous, un frère de passage nous a parlé sur un certain sujet, et c’était bien, on a trouvé très beau. Le dimanche après, un autre frère qui n’en savait rien, nous a parlé encore une fois sur ce même sujet, et un troisième dimanche nous avons écouté, entendu méditer sur le même sujet. Alors enfin, dans la réunion de prière, un frère a pris le sujet et a exposé devant Dieu une prière, mais une prière…

Ésaïe 55. 2 : « Écoutez-moi attentivement, et mangez ce qui est bon ; et que votre âme savoure les choses grasses. Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra » (v. 2 et 3). « Écoutez-moi », dit Dieu. Oui, nous écoutons le frère, le serviteur, le prophète qui parle de la part du Seigneur, mais c’est « Écoutez-moi » ! Dieu nous parle, Dieu me parle. Est-ce que j’écoute ? Est-ce que je reçois sa Parole ? Est-ce que j’en tiens compte dans ma vie ?

Nous avons rappelé depuis ce matin que Dieu est un Dieu de grande bonté, miséricordieux. Combien de fois c’est écrit dans la Parole ! Notre expérience à chacun, dans une petite mesure, ne nous le montre-t-elle pas amplement ? « Écoutez-moi attentivement ». Quelquefois, quand on est professeur, on demande aux élèves d’écouter. C’est la moindre des choses. Si on n’écoute pas, on n’entendra pas, on ne recevra rien ou peu. Dieu prend la peine de nous parler dans sa Parole. Chaque verset est comme un diamant précieux pour notre âme.

Qu’est-il dit après ? « Et mangez ce qui est bon ; et que votre âme savoure les choses grasses ». Voilà tout ce que Dieu place devant nous, ces bénédictions spirituelles qui ont été devant nous encore en ce jour, et qui sont pour nous dans les lieux célestes en Christ. Là, nous avons tout ce qu’il nous faut. Nous faut-il autre chose ? Voilà la question que nous pouvons, et devons, nous poser à chaque instant de notre vie.

Jouir de ce que le Seigneur nous donne, jouir de Lui, « pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3. 10). Alors il y aura cette communion heureuse, bénie, quelque chose qui est du ciel, qui n’est pas de la terre. « Inclinez votre oreille et venez à moi ». Il y a des « Venez à moi » dans la Parole. « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés » (Mat. 11. 28).

Nous pouvons, en tant que croyants, entendre aussi une telle voix. C’est celle du Seigneur, notre Sauveur. Il y a aussi, on l’a dit déjà, des « Revenez à moi ». Il y a toujours un chemin ouvert pour l’inconverti comme pour le croyant. Combien Dieu prend soin, dans ses tendres soins envers ceux qu’Il appelle et envers ceux qui sont ses enfants, de les conduire dans un chemin bon et sûr. « Écoutez, et votre âme vivra ». Est-ce que nous n’avons pas, ayant reçu cette nouvelle nature, cette vie éternelle qui est dans le Fils – et Il est, Lui, la vie éternelle – ce désir de vivre, ce que tout homme a au fond de son cœur et auquel malheureusement après des appels réitérés de la grâce de Dieu il n’a peut-être pas répondu ? Ce désir, il est là inextinguible. Seulement, il faut répondre.

Quand nous voyons le Seigneur, dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, Celui qui marche au milieu des sept lampes d’or, qui a les yeux comme une flamme de feu – Il voit tout et discerne tout, et Il juge de toutes choses avec justice, que dit-il à ces sept assemblées ? « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc. 2. 7, 11, 17 et 29 ; 3. 6, 13 et 22). C’est pour moi ; c’est pour chacun de nous qui avons cru ; c’est pour chacun qui, dans la mesure que le Seigneur donne, aussi éprouve quelque chose de la responsabilité qu’Il nous a conférée.

Nous n’avons rien à faire valoir par nous-mêmes, mais le Seigneur s’adresse encore à nous parce qu’Il nous aime, et Il dit encore à chacun personnellement : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Ce n’est pas pour rien qu’il est dit dans ce même prophète Ésaïe : « Le Seigneur l’Éternel… réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50. 4). Et combien l’exemple du Seigneur est là devant nous dans toute sa grandeur et sa beauté. C’est pour nous aussi, chers amis, chers frères et sœurs. Le Seigneur nous le redit encore, c’est pour notre bien, pour sa joie, pour la joie de notre cœur : « Écoutez, et votre âme vivra ».

Verset 30 : « Tu rendis témoignage contre eux par ton Esprit, par le moyen de tes prophètes ». Il avait été parlé des prophètes au verset 26 : « Ils tuèrent tes prophètes qui rendaient témoignage contre eux pour les ramener à toi ». Mais ici la Parole insiste : « Par ton Esprit, par le moyen de tes prophètes ». Ce que nous lisons là est très sérieux, parce que nous voyons que c’est Dieu Lui-même qui parle par son Esprit. Et les prophètes sont des instruments entre les mains de Dieu, pour communiquer les avertissements et la pensée de l’Esprit. Ils ne sont pas des instruments inconscients. Ils savent, ils connaissent, ils apprécient pour eux-mêmes les messages qu’ils ont à transmettre, mais ce sont des canaux pour communiquer la pensée de Dieu, et cela doit nous rendre d’autant plus attentifs à ce qui est communiqué.

Bien sûr il peut y avoir, comme il y en a eu en Israël, des faux prophètes. C’est peut-être d’eux qu’il est parlé au v. 32, ils y sont peut-être englobés quand il est dit : « Toutes les peines qui nous ont atteints, nous, nos rois, nos princes, et nos sacrificateurs, et nos prophètes ». Et nous avons à discerner les esprits et à reconnaître ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas. La 1ère épître de Jean nous le dit.

Mais lorsqu’il est clair que l’enseignement qui est donné est selon la Parole de Dieu, et qu’il est donné avec ce caractère que Dieu donne à ses serviteurs – cette humilité, cette douceur, cette grâce, tout en ayant cette parole de grâce assaisonnée de sel – eh bien ! n’oublions pas que c’est Dieu qui nous parle par son Esprit. Alors, combien cela doit nous rendre attentifs à ce qui est dit.

Il y a une expression qui, à cet égard, est très solennelle, c’est qu’il est dit par trois fois dans ces versets : « contre eux » (v. 26, 29 et 30). Il ne faut pas que nous croyions que nous avons toujours le Seigneur pour nous. Il est quand même extrêmement solennel de dire, de lire ce que nous trouvons là : « contre eux ». Le Seigneur est avec moi, Il l’a dit : « Moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle » (Mat. 28. 20), c’est écrit. Le Seigneur ne manque pas. Dans son cœur, Il est toujours pour nous. Mais dans ses voies gouvernementales, Il sera peut-être contre nous. Nous en avons la preuve ici. Dans les détresses, on est jeté par terre. Le Seigneur est contre nous dans ses voies gouvernementales, même s’Il demeure profondément toujours pour nous.

Le gouvernement de Dieu est extrêmement solennel. Ce qu’un homme sème, il le moissonnera (Gal. 6. 7). Mais vous savez comment cela continue : « Toutefois, dans tes grandes compassions » (v. 31). Chers amis, on pourrait être accablés par le gouvernement de Dieu, mais n’oublions pas la grâce dans le gouvernement de Dieu. Autrement, où serions-nous ? Quand on lit ces versets, on dit : C’est fini pour l’homme, c’est tout fini ! La grâce de Dieu dans le gouvernement.

Combien de fois il est parlé de ses compassions. David a dénombré le peuple (1 Chron. 21), et le gouvernement de Dieu qui devait s’exercer à la suite de cela : il devait choisir. Alors il dit à Gad au verset 13 : « Je suis dans une grande détresse. Que je tombe, je te prie, dans les mains de l’Éternel, car ses compassions sont très grandes ; mais que je ne tombe pas dans la main des hommes ».

Nous avons parlé de la détresse, et Dieu nous amène quelquefois jusque-là. La détresse ne s’explique pas. Ceux qui y sont passé n’ont pas besoin d’explication. Mais quand on est dans cette situation, on peut dire : il ne nous reste plus rien. Mais, il nous reste encore la grâce de Dieu. Y a-t-il peut-être un frère, une sœur, profondément accablé, dans la détresse ? Qu’il se souvienne des compassions de Dieu. Elles sont très grandes.

Et comme on a dit quelquefois, David se jette dans les bras de Dieu, et c’est ce dont nous avons besoin. Cela n’enlève rien à la solennité du gouvernement de Dieu, mais certaines personnes ont été tellement accablées, c’est vrai, dans la détresse, alors à de telles personnes, on peut leur parler de la grâce encore dans le gouvernement de Dieu.

Nous avons été exhortés à écouter. Écouter veut dire obéir. On a entendu beaucoup de choses, mais, peut-être, une chose importante est de repasser dans nos cœurs, de méditer. Pourquoi y a-t-il tant d’exhortations dans la Parole ? Par exemple, Psaume 1 : « Heureux l’homme… qui a son plaisir en la loi de l’Éternel, et médite dans sa loi jour et nuit ! » (v. 1 et 2) Chacun en partant peut dire : Qu’est-ce que le Seigneur a dit à mon cœur ? Qu’est-ce qu’Il a voulu me dire ? Quel encouragement a-t-Il voulu me donner, quelle exhortation ? Ai-je encore une oreille pour écouter la répréhension ? Il faut repasser ce que nous avons entendu.

On est heureux de se trouver là, mais une ruse de l’ennemi est d’enlever aussitôt ce qu’on a entendu. On va sortir, on va se saluer avec bonheur, avec de l’affection fraternelle, une immense joie, et il y aura des occupations, des distractions. Méditons la Parole de Dieu, et posons-nous cette question : Qu’est-ce que le Seigneur a voulu me dire ? Quel encouragement, quelle parole a-t-Il voulu me dire ? Parce que parfois, c’est la parole pour les autres. On dit : Heureusement qu’un tel était là ce soir, il en a entendu ! Et moi, qu’est-ce que j’ai reçu ?

Jacques 1. 21 : « Recevez avec douceur la Parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes. Seulement, mettez la parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous séduisant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui observe son visage naturel dans un miroir ; car il s’est observé lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. Mais celui qui aura regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais un faiseur d’œuvre, celui-là sera heureux dans ce qu’il fait » (v. 21 à 25).

1 Samuel 15. 22 : « Et Samuel dit : L’Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers ». Psaume 81. 12. « Mon peuple n’a pas écouté ma voix, et Israël n’a pas voulu de moi. Alors je les ai abandonnés à l’obstination de leur cœur : ils ont marché selon leurs conseils. Oh ! si mon peuple m’avait écouté ! si Israël avait marché dans mes voies ! J’aurais bientôt fait plier leurs ennemis, et tourné ma main contre leurs adversaires. Ceux qui haïssent l’Éternel se seraient soumis à lui ; et leur temps, à eux, aurait été à toujours » (v. 11 à 15).

On pressent, dans ce que nous venons de lire, dans ces versets, toute la peine de Dieu de voir ce peuple s’abandonner à l’obstination de leurs cœurs. Combien de fois on voit dans Jérémie qu’ils suivent l’obstination de leurs mauvais cœurs. Dieu n’a pas de doute sur le résultat si nous ne voulons pas écouter. Dans ce que nous avons lu en 1 Samuel 15, écouter la voix de Dieu honore Dieu, et cela est capital. C’est ce que nous avons lu ce matin : « Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3. 10). Notre place est d’écouter, car Il ne veut que notre bien.

Luc 8. 15 : « Ce qui est dans la bonne terre, ce sont tous ceux qui, après avoir entendu la Parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec patience ». Si nous la retenons, nous porterons du fruit, mais il faut que le cœur soit bien disposé : « dans un cœur honnête et bon ». Salomon a pu dire à Dieu : « Tu as usé d’une grande bonté envers David, mon père » (2 Chron. 1. 8). Il en était conscient parce que David avait écouté la voix de l’Éternel. Et que demande-t-il ? « Donne donc à ton serviteur un cœur qui écoute » (1 Rois 3. 9). Nous avons besoin que ce soit Lui qui le fasse.

Nous avons parlé tout à l’heure de la grâce de Dieu dans son gouvernement. Si un homme avait mérité le gouvernement de Dieu, c’était bien Manassé. 2 Chroniques 33. 6 : « Il fit outre mesure ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, pour le provoquer à colère ». Un débordement de mal. Alors, peut-être pour que nous écoutions sa parole, Dieu va permettre la détresse, et ce fut le cas pour Manassé. Pourtant Dieu lui avait parlé. Verset 10 : « L’Éternel parla à Manassé, et à son peuple ; mais ils n’y firent pas attention. Alors l’Éternel fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyrie, et ils prirent Manassé dans des entraves, le lièrent avec des chaînes de bronze et l’emmenèrent à Babylone » : voilà le gouvernement de Dieu, mais la grâce agit.

« Quand il fut dans la détresse, il implora l’Éternel, son Dieu, et s’humilia beaucoup devant le Dieu de ses pères, et le pria », et quel beau verset : « et il se laissa fléchir par lui, et écouta sa supplication, et le ramena à Jérusalem dans son royaume ; et Manassé reconnut que c’est l’Éternel qui est Dieu » (v. 10 à 13) On aurait pu dire : C’est fini pour Manassé, il a fait tellement de mal. Quand il a été dans la détresse, il s’est humilié beaucoup, et il a prié. Et quelle est la réponse ? Dieu a écouté la supplication de Manassé.

Les versets 30 et 31 nous amènent à la fin de l’histoire de ce peuple, en tout cas à la fin de ce que le peuple pouvait en dire à ce moment-là. La venue du Messie n’est pas envisagée dans ce livre de Néhémie. Mais nous voulons souligner deux choses. D’une part, « Tu les livras en la main des peuples des pays ». Après avoir beaucoup patienté, Dieu a agi en gouvernement et Il les a livrés entre les mains des peuples des pays (v. 30). Ce peuple qui était un peuple séparé, choisi parmi les nations, s’est retrouvé mêlé à ces nations.

Verset 31 : « Toutefois, dans tes grandes compassions, tu n’en finis pas avec eux, et tu ne les abandonnas pas ; car tu es un *Dieu faisant grâce, et miséricordieux ». Au verset 17 : « Mais toi, tu es un Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté ». Ce verset 17 est le début de l’histoire de ce peuple responsable, le début du rappel de tous ses manquements. Et au début du rappel de tous ces manquements, le peuple pouvait alors dire : « Toi, tu es un *Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté ».

Et quand on arrive à la fin de l’histoire, il dit : « Tu ne les abandonnas pas ; car tu es un *Dieu faisant grâce, et miséricordieux ». Il y a bien des choses, que ce soit dans nos vies individuelles, dans la vie de l’assemblée – que ce soit dans les assemblées locales, ou de façon plus large dans l’assemblée – qui nous amènent à courber la tête dans l’humiliation, dans la confession. Mais il y a une chose que nous pouvons dire avec certitude, c’est que notre vie est encadrée par la grâce et la miséricorde de Dieu. On chante toujours avec une profonde émotion ce verset 2 du cantique 209 :

Ah ! S’il est vrai que mes pieds ont laissé

Mille faux pas empreints sur la poussière…

Combien de fois, au lieu de me punir,

Tes tendres soins, ta pitié qui déborde,

N’ont, dans mon cœur, laissé qu’un souvenir,

Le souvenir de ta miséricorde.

Hymnes et Cantiques n°209 strophe 2

Bien-aimés, nous nous sommes arrêtés aujourd’hui, et cela est bien nécessaire, sur ce qui doit nous amener à une réelle humiliation, à une réelle contrition de cœur. Et nous ne voulons pas nous arrêter là, et considérer cette grâce et cette miséricorde de Dieu qui ont jalonné et encadré individuellement notre vie, qui ont jalonné et encadré la vie des rassemblements, qui jalonnent et encadrent la vie de l’assemblée toute entière.

Que fera la grâce de Dieu à la fin de l’histoire de l’église ? Le Seigneur ravira dans sa présence celle qu’Il s’est acquise par sa grâce, pour faire de nous des monuments de sa grâce, et pour que nous chantions éternellement ce que sa grâce a fait. Et c’est bien là un motif puissant d’encouragement non seulement à nous humilier, mais à nous séparer de ce qui est contraire à la pensée de Dieu dans nos vies, pour nous attacher au Seigneur de tout notre cœur. Certes, les avertissements sont nécessaires, et nous ne voulons pas les négliger, nous ne voulons pas en rabaisser la portée. Mais il y a une chose qui élève l’âme, et qui l’encourage, c’est ce que la grâce de Dieu fait. « Selon ce temps, il sera dit… : Qu’est-ce que Dieu a fait ? » (Nomb. 23. 23)

Une chose à propos des compassions de Dieu à travers son gouvernement. Mais d’abord, voyons ce que dit Néhémie, ce qu’il confesse aux versets 36 et 37. Il dit au v. 36 : « Voici, nous sommes aujourd’hui serviteurs ; et quant au pays que tu donnas à nos pères pour qu’ils en mangeassent le fruit et les bons produits, voici, nous y sommes serviteurs ». Il reconnaît la condition dans laquelle il est. C’est assez remarquable car c’est exactement le contraire de ce que les pharisiens disent au Seigneur : Nous ne sommes serviteurs de personne.

Confesser ce qui nous arrive et les conséquences de nos péchés est tout à fait dans l’esprit de ce que nous pouvons lire dans Lévitique 26, ce que Dieu avait prévu avant même que le peuple ne pèche. Lévitique 26. 40 : « Et ils confesseront leur iniquité et l’iniquité de leurs pères, selon leurs infidélités par lesquelles ils ont été infidèles envers moi, et aussi comment ils ont marché en opposition avec moi, en sorte que moi aussi, j’ai marché en opposition avec eux, et que je les ai amenés dans le pays de leurs ennemis.

Si alors leur cœur incirconcis s’humilie et qu’alors ils acceptent la punition de leur iniquité, je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et aussi de mon alliance avec Isaac, et je me souviendrai aussi de mon alliance avec Abraham, et je me souviendrai de la terre : la terre aura été abandonnée par eux, et elle aura joui de ses sabbats, dans sa désolation, eux n’y étant plus ; et ils accepteront la punition de leur iniquité, parce que… , oui, parce qu’ils ont méprisé mes ordonnances, et que leurs âmes ont eu en horreur mes statuts.

Même alors, quand ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les mépriserai pas et je ne les aurai pas en horreur pour en finir avec eux, pour rompre mon alliance avec eux ; car moi, je suis l’Éternel, leur Dieu ; et je me souviendrai en leur faveur de l’alliance faite avec leurs ancêtres, lesquels j’ai fait sortir du pays d’Égypte, sous les yeux des nations, pour être leur Dieu. Moi, je suis l’Éternel » (v. 40 à 45).

Quelques mots concernant le gouvernement de Dieu, dans le côté qu’il faut s’y soumettre. Nous voyons qu’ils acceptent ce gouvernement, comme on vient de nous le rappeler en contraste avec les Juifs qui dirent au Seigneur : « Jamais nous n’avons été esclaves de personne » (Jean 8. 33). Ils sont complètement aveuglés, complètement aveugles. Mais c’est aussi un côté important. On a parlé de la grâce mais aussi de la soumission dans le gouvernement de Dieu.

On le voit très particulièrement dans le prophète Jérémie. Ils avaient été emmenés à Babylone, et ils ne voulaient pas se soumettre. Ils font une prière extraordinaire au chapitre 42 : ils disent à Jérémie d’aller demander à l’Éternel ce qu’il faut faire. « De beaucoup [que nous étions], nous sommes restés peu » (v. 2) ; et Dieu va leur donner la réponse. « Si vous continuez à habiter dans ce pays, je vous bâtirai, et je ne vous renverserai pas, et je vous planterai, et je ne vous arracherai pas ; car je me repens du mal que je vous ai fait. Ne craignez point le roi de Babylone, dont vous avez peur ; ne le craignez pas, dit l’Éternel ; car je suis avec vous pour vous sauver et pour vous délivrer de sa main » (v. 10 et 11).

Voilà, qu’avaient-ils dit ? Va demander à l’Éternel, notre Dieu ; et puis, nous écouterons la voix de l’Éternel, notre Dieu. Et puis, quand Jérémie vient leur donner la réponse, ils disent : Non, non, ce n’est pas vrai. Ils ne veulent pas se soumettre au gouvernement de Dieu. Et pourtant il y avait des promesses merveilleuses à ce peuple s’il voulait bien se souvenir, se soumettre au gouvernement de Dieu, mais ils ont continué à faire leur propre volonté, et ils sont partis, et il y a eu des conséquences extrêmement fâcheuses.

C’est un enseignement très particulier pour nous. Lorsqu’on prie, avons-nous déjà une volonté arrêtée ? Le Seigneur nous encourage dans ce sens également parce qu’on doit aussi comme peuple de Dieu aujourd’hui, même dans l’assemblée, se soumettre au gouvernement de Dieu. S’il arrive tellement de tristesses – on en a parlé – et de misères, il ne faut pas oublier que la main de Dieu est sur nous, et il faut se soumettre à ce gouvernement de Dieu. Et si nous nous y soumettons, il y a des promesses. La grâce de Dieu pourra abonder encore.

Nous avons un exemple de cela dans le livre de Ruth. Il y avait la famine en Israël. Il peut arriver qu’on éteigne l’Esprit – on trouve à la fin de la 1ère épître aux Thessaloniciens, qu’on méprise les prophéties (5. 19). Il n’y a pas ce qu’on veut dans l’assemblée. Eh bien, on va aller ailleurs, on va chercher ailleurs, mais loin du Seigneur. Et le résultat que cela donne c’est une profonde misère qui est tombée sur le mari et ses deux fils, et seule la maman a fini par revenir à elle ; et le fait qu’elle revienne a touché sa belle-fille. Et voilà que les deux sont montées, et ont découvert en Israël un homme puissant et riche, un ami de son mari – une image merveilleuse du Seigneur Jésus, celui vers lequel elles auraient dû aller dès le début.

Élimélec, le père de cette famille, avait pris une mauvaise décision, comme aussi les responsables du peuple ici. Au verset 32, il est parlé de plusieurs groupes : « Nous, nos rois, nos princes, et nos sacrificateurs, et nos prophètes, et nos pères, et tout ton peuple » (Du plus responsable au moins responsable).

Et au verset 34, nous trouvons la raison : ils « n’ont pas pratiqué ta loi » – qu’ils connaissaient ; ils « n’ont pas été attentifs à tes commandements et à tes témoignages » – qu’ils connaissaient. Mais ils ne voulaient pas faire ce qu’ils connaissaient, et c’est très triste quand il y a des responsables du peuple de Dieu qui ne font pas ce qu’il faut faire. À Jizreël, il y avait des nobles qui ont reçu une lettre de Jézabel, et ils ont agi contre leur connaissance, ils ont agi contre la pensée de Dieu. Mais je veux souligner un groupe spécialement ici : « et tout le peuple ».

À Jizreël, les responsables n’étaient plus dans le bon chemin, et le peuple non plus, parce qu’ils avaient mis Naboth en tête du peuple, et personne n’a dit qu’il n’avait jamais maudit le roi et dit quelque chose contre Dieu (1 Rois 21. 5 à 14). Alors, si jamais les responsables du peuple de Dieu, par exemple dans une assemblée locale, ne sont plus dans le bon chemin, il est possible que tout le peuple doive se sentir responsable. Tout le peuple, ce sont les jeunes, les sœurs. Il y en a beaucoup dans le peuple qui n’ont pas une place de responsabilité, disons comme ici les rois, les princes, les pères.

Mais si jamais ces gens responsables n’agissent pas selon leurs responsabilités, c’est chacun qui a la responsabilité d’agir selon les pensées de Dieu, et selon la loi et les commandements, selon les témoignages. Si jamais ceux qui sont vraiment responsables, les anciens, les nobles, ne prennent pas leur position, n’agissent pas selon leur responsabilité, tout le peuple est responsable. Comme c’est important de connaître la Parole de Dieu ! Et c’est très important aussi pour les jeunes, pour les sœurs, pour chacun de nous. Il faut lire la Parole de Dieu, il faut l’étudier, il faut l’appliquer.

Ce qui était vrai pour le peuple d’Israël à savoir la responsabilité du peuple, est aussi vrai pour nous. Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, les lettres adressées aux sept assemblées nous en parlent aussi. Elles commencent par : « À l’ange de l’assemblée qui est à Éphèse, Smyrne », etc. mais ces lettres se terminent toujours par : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ».

Nous sommes chacun responsable d’écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées, et on a insisté déjà sur ce que signifie écouter, n’est-ce pas ? Cela ne signifie pas seulement entendre – et on serait tenté de dire : et puis ça glisse ; mais faire attention pour retenir ce qui est dit pour le mettre en pratique.

Au verset 35, nous avons vu que le peuple a reconnu : « Et ils ne t’ont pas servi dans leur royaume ». Je le relie au verset 36 : « Voici, nous sommes aujourd’hui serviteurs ; et quant au pays que tu donnas à nos pères pour qu’ils en mangent le fruit et les bons produits, voici, nous y sommes serviteurs ». Ils n’ont pas voulu servir, ils ne L’ont pas servi, et voici ils sont serviteurs.

Quand on ne sert pas le Seigneur, on devient serviteur de quelqu’un d’autre. C’est une vérité qui s’y trouve aussi. Est-ce que nous avons envie de servir le Seigneur, est-ce que nous aimons vraiment servir notre Seigneur ? Nous L’aimons, chers amis, et Il nous a aimés le premier (1 Jean 4. 19).

Nous connaissons son amour, et plus nous connaissons et plus nous vivons dans l’éclat de son amour, plus nous allons L’aimer. Et plus nous L’aimons, plus nous avons le désir de Le servir, de Le suivre, et d’être des chrétiens, des esclaves, des serviteurs du Seigneur, qui ont le désir qu’un jour Il puisse nous dire, qu’Il puisse te dire : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup ». Et surtout cette autre phrase : « Entre dans la joie de ton maître » (Mat. 25. 21 et 23).

Quelle récompense pour quelqu’un qui a servi en fidélité, dans la capacité que le Seigneur donne. Il donne différentes capacités. Il ne s’agit pas de grandes œuvres, il s’agit de fidélité. Si nous, les grands comme les petits, nous sommes fidèles dans les petites choses, quelle récompense que la joie du Maître !

D’après Réunion d’études près de Pau 2015