
Il semble que, avant de méditer sur ce chapitre 2 du livre des Juges, on puisse dire au moins un mot sur le livre précédent, le livre de Josué, et un mot sur le chapitre 1 du livre des Juges. Nous le savons, le livre de Josué est un livre de victoires. Le peuple conduit par Josué entre dans le pays de Canaan et en prend possession. Dans les douze premiers chapitres, le peuple prend possession du pays ; dans les chapitres suivants, le pays est divisé entre les douze tribus.
Le livre des Juges, nous l’avons lu dans ce chapitre 2, est un livre de défaites. Et si nous lisons le livre suivant, le livre de Ruth est un livre merveilleux où l’on voit la puissance de Dieu qui intervient.
Ce livre des Juges, on pourrait dire que c’est une vallée au milieu de deux montagnes, où la lumière divine a brillé. Il y a une distinction très nette à faire entre le livre de Josué où le peuple entre dans le pays et en prend possession, et ce qui lui reste à faire ; et le sujet du livre des Juges est de s’approprier les bénédictions que Dieu a pour son peuple – ici c’est Israël, mais nous comprenons la portée pour le peuple céleste aujourd’hui.
Dieu, dans sa grâce, nous a révélé toutes les bénédictions qui découlent pour nous de l’œuvre accomplie à la croix par le Seigneur Jésus. Et quand nous lisons la Parole de Dieu avec le secours du Saint Esprit, nous connaissons toutes ces bénédictions. Mais connaître n’est pas suffisant, nous avons besoin de nous les approprier, pour qu’elles pénètrent dans nos cœurs et que nous puissions les vivre.
C’est ce qui est placé devant nous dans le livre des Juges. Quand nous lisons ce livre, nous discernons ce que nous savons bien par expérience, combien il est difficile pour nous-mêmes de ne pas se contenter de savoir, mais de se laisser pénétrer par tout l’enseignement de la Parole et vivre selon cet enseignement.
Quand nous lisons le premier chapitre du livre des Juges, nous voyons – on peut dire – un bon début pour ce peuple. Josué est mort. Ce peuple d’Israël a été conduit jusque-là par ceux que l’Éternel avait mis à leur tête : Moïse pour la sortie d’Égypte et la traversée du désert, Josué pour entrer dans le pays.
Ce peuple avait eu devant les yeux deux conducteurs, deux hommes de Dieu, que Dieu avait préparés et disposés pour son peuple. Et, l’un après l’autre, ces deux hommes de Dieu meurent. On pourrait comprendre combien ces fils d’Israël auraient pu être découragés, disant : Voilà, maintenant il n’y a plus rien à faire, ceux qui nous conduisaient ont disparu. Comment allons-nous nous conduire ? Ils auraient pu dire : Allez, il n’y a plus rien à faire, on va tout abandonner !
Non, au début du livre des Juges, au premier chapitre, à la mort de Josué, ces fils d’Israël ont l’attitude qui convient : ils crient à l’Éternel. Et c’est tout le récit du premier chapitre, avec tout ce que Dieu, dans sa grâce, accorde aux siens. Nous voyons comment Dieu entend nos prières et y répond, des prières qui sont bien, quelquefois, marquées par de la faiblesse. La première tribu qui intervient est celle de Juda. Elle crie à l’Éternel, mais elle dit qu’elle va s’associer à la tribu de Siméon. Est-ce que c’était la pensée de Dieu ?
Humainement parlant, c’était faire preuve de sagesse de s’associer à une autre tribu pour être plus fort. Mais la sagesse humaine n’est pas celle de Dieu. Et on voit, s’il y a un bon départ, que malgré cela déjà, une certaine faiblesse et un manque de foi se manifestent. Et quand nous lisons tout ce premier chapitre où l’on voit des victoires mais aussi bien des défaillances, des victoires incomplètes, on voit aussi à plusieurs reprises que l’Éternel a été avec eux. Quelle grâce que, malgré toute la faiblesse de ce peuple, l’Éternel ne les abandonne pas !
Et c’est le premier mot du chapitre 2 du livre des Juges : « l’Ange de l’Éternel monta ». Voilà ! Ce dont nous avons toujours besoin, c’est de jouir de la communion avec le Seigneur Jésus, avec Dieu, de jouir de sa présence. Et cette présence, cette communion, elles nous sont assurées. Le Seigneur est le même, et Il ne nous abandonne jamais. C’est nous qui, trop souvent, pouvons détourner nos regards de sa personne pour les fixer sur d’autres objets. Mais l’Ange de l’Éternel est toujours là pour conduire son peuple.
Une autre remarque d’ordre plus général sur l’importance de la lecture de l’Ancien Testament et comment nous avons à lire et à retenir les instructions de ce livre. Romains 15. 4 : « Toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance ».
Il y a donc dans ces pages, comme dans toute page des écritures de l’Ancien Testament, une instruction à retirer. Il y a une différence d’époque, on dit aussi de dispensation, ce qui fait qu’on n’applique pas ces pages à la lettre, mais on en retire l’esprit. C’est ce que nous lisons aussi : nous sommes des administrateurs, c’est ce qu’on trouve en 2 Corinthiens 3. 5 : « notre capacité vient de Dieu, qui nous a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit, car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie » (2 Cor. 3. 5 et 6).
Ainsi le Saint Esprit, veut nous conduire pour que nous recevions l’instruction de ces pages de l’Ancien Testament. Une instruction pour que que « … par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15. 5), l’Écriture nous conduit à la patience et nous donne des consolations ; et c’est bien ce que l’on trouve en particulier dans le livre de Ruth qui prend sa place historiquement et chronologiquement pendant le temps des Juges (voir ch. 1. 1), mais qui donne une porte d’espérance.
Un autre passage que nous voulons souligner concernant l’application que nous devons porter aux écrits de l’Ancien Testament, c’est un passage dans la première épître aux Corinthiens chapitre 10. 11 : « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ». Ces choses leur sont arrivées à eux comme types, elles ont été écrites pour nous, pour nous avertir.
Et cela rejoint sans doute cette pensée qui a été exprimée dans plusieurs prières : ces types reflètent ce que nous sommes, et nous instruisent quant à ce que nous sommes, et placent devant nous les dangers auxquels nous sommes exposés, et aussi les ressources que Dieu veut nous donner. Ce sont des avertissements, et ils sont pour nous dans ce temps où les fins des siècles nous ont atteints.
Le cœur de l’homme n’a pas changé, l’histoire de l’homme sur la terre a évolué, nous sommes dans des temps différents, à l’époque de la grâce et non plus sous la loi, mais il y a là des avertissements pour nous et nous devons en retirer ainsi des leçons. Il y a donc dans ces pages une instruction spirituelle et une instruction morale auxquelles nous devons faire attention.
On a souligné encore le contraste entre le livre de Josué et celui des Juges. On pourrait dire aussi que le livre de Josué est caractérisé par un lieu et celui des Juges par un autre lieu. Et c’est ce que nous trouvons au début de notre lecture.
– Le livre de Josué est caractérisé par Guilgal, la mise de côté de la chair, de ce qu’est l’homme dans sa nature. C’est l’image que nous en avons. C’est la circoncision ; et quand la chair est mise de côté, on va de victoire en victoire, non pas par ses propres forces mais parce que Dieu a agi en faveur de son peuple, en faveur des siens, pour donner la victoire. Et on voit cela dans plusieurs pages de l’Écriture où il est bien dit que ce n’est pas l’épée d’Israël qui a remporté la victoire mais Dieu qui était allé au-devant d’eux. Cela apparaît d’une façon claire dans la conquête de Jéricho.
– Le livre des Juges est caractérisé par un autre lieu, Bokim, c’est le lieu des pleurs. Et ils pleurent ; pourquoi ? Parce qu’ils ont manqué de foi pour s’approprier les bénédictions que Dieu donne, et ce manque de foi fait qu’on a perdu quelque chose que Dieu voulait nous donner et qu’on ne peut pas retrouver.
Ce manque de foi apparaît clairement dans le chapitre 1 de ce livre des Juges. On a souligné cette façon de faire de Juda qui fait appel à Siméon. C’était son frère – faire appel à un frère dans une circonstance difficile, est-ce qu’il peut y avoir quelque chose de mauvais en cela ? Absolument pas ! Mais il y avait sans doute ce manque de foi chez Juda pour aller avec la puissance du Seigneur uniquement, au lieu de s’appuyer sur son frère qui, tout spirituel qu’il soit, n’était quand même pas le Seigneur.
Et puis, si on lit attentivement ce premier chapitre, on voit que les victoires ne sont que partielles, il y a des lieux qui ne sont pas conquis parce qu’on a peur des chars de fer (1. 19). Benjamin dépossède le Jébusien à Jérusalem, mais il ne le dépossède pas en entier – c’est assez frappant : Jérusalem était le lieu où Dieu voulait faire habiter son nom – ils ont été à la porte de ce lieu et ils ne l’ont pas conquis. Ils durent attendre pratiquement quatre cents ans pour que ce lieu soit bien habité. Ce manque de foi pour s’approprier ce que Dieu avait donné parce qu’on a craint les chars de fer, parce qu’on a craint la puissance de l’ennemi, fait que l’Ange de l’Éternel doit monter de Guilgal à Bokim.
On souligne ce fait que Dieu n’abandonne pas son peuple, mais Il le laisse apprécier les conséquences de son manque de foi. Et c’est quelque chose que nous devons retenir. On ne peut pas revenir en arrière, bien qu’il faille que nous apprenions ce que signifie Guilgal. Mais il y a dans les circonstances qui concernent le peuple de Dieu, et l’assemblée aujourd’hui, des choses qui nous font pleurer. Il n’est pas dit que le Seigneur va rétablir ce qui était au commencement, mais Il veut nous apprendre à discerner quel est son chemin dans les circonstances auxquelles nous sommes parvenues.
Une remarque encore concernant les livres de Josué et des Juges. Nous avons été enseignés autrefois par nos prédécesseurs et c’est la grâce du Seigneur, c’est tout. Le livre de Josué, nous disaient-ils, c’est l’épître aux Éphésiens : Christ est dans le ciel ; l’Esprit de Christ combat en moi, à travers ce que je suis, pour que je m’empare du bonheur du ciel. Le bonheur du ciel, c’est Jésus. Mon bonheur présent, le vrai, le seul, c’est Jésus.
L’épître aux Éphésiens, le livre de Josué, la conquête. Le pays m’est donné, et je dois combattre, par la foi les murs de Jéricho sont tombés. Les fils d’Israël revenaient toujours à Guilgal. On a demandé dans une prière la mise à mort de la chair. C’est fondamental. Et puis ce livre des Juges, on nous l’a enseigné, c’est la seconde épître à Timothée.
Chers amis, l’Ange de l’Éternel monte de Guilgal à Bokim. Aujourd’hui la Parole se fait encore entendre. C’est Jacques qui nous le dit dans son épître : « Sentez vos misères, et menez deuil et pleurez » (Jac. 4. 9). Pourtant là, il y a le sentiment de ce que nous avons fait, que nous n’avons pas été à la hauteur de ce que Dieu attendait et pourtant, on l’a remarqué dans la lecture, ils ont sacrifié à Bokim. Il y a ce qui demeure, la fidélité de notre Dieu. Jésus dans le ciel est notre joie, Il est notre force, Il est notre victoire.
Josué est mort et le peuple est laissé à lui-même. Et quelque part, pour nous aussi, on peut dire que nous sommes laissés à nous-mêmes. Nous avons réellement à nous l’appliquer à nous-mêmes Deutéronome 31. 6 : « Fortifiez-vous et soyez fermes, ne les craignez pas, et ne soyez point épouvantés devant eux ; car c’est l’Éternel, ton Dieu, qui marche avec toi ; il ne te laissera pas et il ne t’abandonnera pas ».
Et combien ces paroles sont pour nous, et nous avons besoin de nous les approprier. Nous avons dit tout de suite que Juda s’est appuyé sur Siméon. C’est sur Dieu seul que nous pouvons nous appuyer. L’Éternel de l’Ancien Testament, c’est le Seigneur Jésus.
Et nous avons besoin de le réaliser et de nous l’approprier, autrement nous serons épouvantés par tout ce qui est devant nous. Et cela a été le cas de ces fils d’Israël. Moïse dit à tout Israël : Fortifiez-vous. Le chapitre 31 du livre du Deutéronome jusqu’à ce verset 6 est plein d’instructions pour nous. L’Éternel, ton Dieu est celui qui marche avec toi : c’est avoir le sentiment de sa présence.
Dans ces livres de Josué, Juges, Ruth, et le début du livre de Samuel, la situation en Israël est la suivante : Dieu est le chef. Il n’y en a pas d’autre.
Il y a des serviteurs qui sont donnés : Josué, ensuite les juges, mais ce sont des serviteurs qui sont à leur place, la place que Dieu leur donne. Nous avons une analogie très importante quant au rassemblement : nous sommes réunis sur le principe de l’unité du corps, c’est-à-dire dépendants du Seigneur Jésus, chef (tête) sur toutes choses à l’assemblée (Éph. 1. 22). C’est ce qui est reconnu.
Dans ces livres nous avons des instructions pratiques pour l’assemblée. Nous avons différents cas qui nous sont donnés, nous avons des cas heureux dans le livre de Josué, à savoir des cas où on s’appuie sur Dieu, où on se laisse conduire par Dieu ; et puis d’autres cas, où l’esprit humain entre en lice, et alors cela produit toujours la détresse. Et il est très important que nous ne nous trompions pas. Il est très facile de nous emparer des choses, par exemple dans ce que nous avons là devant nous, c’est très facile de parler et dire : nous pleurons sur des situations, nous déplorons telle situation mais comment les déplorons-nous ?
Il y a deux manières : il y a la manière charnelle de déplorer la situation, les choses ne sont pas comme nous voulons, les choses ne sont pas comme nous aimerions qu’elles soient ; et puis il y a l’autre manière, c’est une manière entre nous et le Seigneur, il y a là réellement des larmes. Que de fois on entend les choses présentées d’une manière théorique – mes frères et sœurs gardons-nous de cela ! Si nous ne savons pas pleurer devant le Seigneur, nous ne sommes même pas à la hauteur des Israélites dans ce livre. Que le Seigneur nous amène à plus de sérieux, plus de réalité dans notre vie pratique.
Dieu souligne aussi qu’Il est là, qu’Il n’a pas abandonné son peuple. D’ailleurs il y avait beaucoup de points qui, pour le peuple, devaient être des souvenirs vivants, qui devaient rester. On se rappelle bien ce que Josué avait dit : « Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (Jos. 24. 15). Cela, c’était le grand exemple que le peuple avait devant lui. Et à ce moment-là, Josué avait dit aussi : « Choisissez aujourd’hui ». Choisissez ! Vous avez un choix à faire. Dieu avait permis à Josué de dire ces choses-là au peuple.
Après, Josué avait rappelé au peuple quelles étaient les paroles de l’Éternel, et même érigé une pierre qui devait leur rappeler tout le temps que l’Éternel avait parlé, et que ses paroles étaient des paroles de vérité, et qu’Il attendait d’eux qu’ils les suivent vraiment. C’est un témoignage.
Le deuxième témoignage, nous le voyons ici : « L’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim » (Jug. 2. 1). Donc, l’Ange de l’Éternel paraît être resté à Guilgal. Le peuple était aussi dans leur contrée qu’il avait héritée de la part de Josué, qui avait donné les parties pour le peuple, d’où ils devaient aussi chasser les habitants. Mais l’Ange de l’Éternel paraît être resté à Guilgal pour montrer que c’est là la place où ils allaient trouver sa présence. Nous ressentons la présence de notre Seigneur seulement quand nous avons la chair mise à mort. C’est cela que le premier verset nous apprend.
C’est à Guilgal que l’Ange de l’Éternel était. Maintenant Il monte à Bokim, et alors l’Ange de l’Éternel parle encore. C’est encore un témoignage : « Je vous ai fait monter d’Égypte », et qu’est-ce que c’était d’être sorti d’Égypte ? Cela devrait toucher le cœur du peuple. Il les avait conduits à travers la mer Rouge, Il les avait sauvés de la puissance du Pharaon d’Égypte, Il leur avait fait traverser le désert – ce n’est pas mentionné ici – et Il les avait fait entrer dans le pays.
Et Dieu leur dit : Écoutez ! Je suis le vrai Dieu, ce que je vous avais promis, je l’ai fait. Et alors – n’est-ce pas un appel qui nous touche ? Dieu devait dire, Malheureusement, quant à votre côté de l’alliance : « vous n’avez pas écouté ». Il semble aussi que les sentiments de l’Ange de l’Éternel deviennent visibles ici. Et ces sentiments trouvent maintenant, heureusement, un écho dans le cœur du peuple. On pourrait dire, l’Ange de l’Éternel a été attristé à cause du peuple, et maintenant le peuple commence à pleurer. Voilà l’effet quand Dieu parle.
Espérons que Dieu arrive aussi à avoir un tel effet dans nos cœurs. Il nous voit, Il nous montre, Il nous dit aussi ce qu’Il pense de nous. Sa Parole est pleine d’instructions nous concernant. Et alors, est-ce que nous suivons aussi ce que Dieu pense de nous, est-ce que nous nous soumettons et cherchons à nous humilier devant Lui de tout notre cœur ?
Les sentiments de l’Éternel apparaissent clairement dans cette expression de la fin du v. 2 : « Pourquoi avez-vous fait cela ? ». C’est une parole qui nous touche profondément. Dans ce verset 2, il est dit : « et vous, vous ne traiterez point alliance avec les habitants de ce pays, vous démolirez leurs autels. Et vous n’avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? ».
L’Éternel avait donné des instructions très précises quant à la conduite du peuple à l’égard des habitants du pays. Deutéronome 18. 9 à 12 : « Quand tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras pas à faire selon les abominations de ces nations : il ne se trouvera au milieu de toi personne qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier, ni personne qui consulte les esprits, ni diseur de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et à cause de ces abominations, l’Éternel, ton Dieu, les dépossède devant toi ».
Dieu avait donné un tableau très précis de l’état spirituel du peuple cananéen qui habitait le pays. Il ne fallait pas traiter alliance avec eux, il fallait les détruire. « Et vous n’avez pas écouté ma voix », dit l’Éternel. « Pourquoi avez-vous fait cela ? » C’est une instruction de toute importance pour nous. Dieu ne cache pas, Il ne nous a pas caché l’état moral du monde. La Parole le décrit. Et elle nous dit que les hommes iront de mal en pis (2 Tim. 3. 13), et ne nous trompons pas sur l’appréciation que nous pouvons avoir des choses qui sont dans le monde, pour nous en séparer.
Le peuple avait à détruire les habitants. Nous ne sommes pas appelés à porter des jugements, mais à nous séparer du monde ; et on peut dire que l’introduction au milieu de nous des principes qui régissent le monde, c’est ce qui amène la ruine. Et le Seigneur peut nous dire : « Pourquoi avez-vous fait cela ? ». Que nous ayons davantage conscience de ce qui caractérise le monde dans son état moral que Dieu condamne !
Parfois nous nous lamentons de l’évolution de ce qui se passe dans le monde. Mais en fait ce n’est que le chemin logique de ceux qui ont rejeté Christ, et Dieu n’avait pas caché l’état moral du monde, ni qui est son chef. Avant de partir à la croix le Seigneur a dit : « Le chef du monde vient, et il n’a rien en moi » (Jean 14. 30). Il ne peut pas y avoir de lien entre ce qui est de Christ et ce qui est du monde, et notre responsabilité est de nous en séparer.
Si nous laissons le monde entrer dans nos cœurs, dans nos maisons, si nous laissons ses principes dans une certaine mesure agir au milieu de nous, cela nous conduit à la ruine. Et ces principes, nous pouvons les laisser agir de plusieurs façons. C’est, par exemple, donner place aux relations de famille dans l’administration de l’assemblée – c’est un principe qui est du monde ; laisser place à des considérations humaines, c’est aussi un principe qui est du monde, alors que nous sommes appelés à être conduits par l’Esprit de Dieu. Que le Seigneur nous aide – on ne veut pas aller trop loin – à discerner ce qui amène la ruine, non pas pour avoir des esprits critiques, mais pour discerner où est le remède pour trouver, dans un temps de ruine, un chemin qui correspond à ce que Dieu désire.
C’est ce que les juges ont fait. On l’a vu à la fin de notre lecture dans cet exemple d’Othniel, fils de Kenaz : il avait réglé sa propre vie, c’était un homme de foi, et un homme qui s’emparait des bénédictions que Dieu lui avait données pour lui-même ; et à ce moment-là il a pu être un serviteur fidèle, pour engager le peuple dans le chemin de la foi et mener le peuple à combattre contre cet ennemi qui avait envahi le pays, et remporter une victoire.
Nous ne sommes pas appelés à rétablir ce qui était au commencement, nous pouvons remporter par la puissance du Seigneur des victoires sur l’ennemi qui cherche à nous entraver dans notre course afin, non pas que nous retrouvions la situation des temps d’autrefois, mais que nous puissions jouir des bénédictions et honorer le Seigneur dans notre marche.
Nous avons ici à bien nous souvenir qu’il y a une différence importante entre ce qui est placé devant nous dans le premier chapitre du livre des Juges et l’instruction que nous avons dans le deuxième chapitre. Dans le premier chapitre, il est question de la situation extérieure des fils d’Israël, leur conduite extérieure. On en a dit un mot, mais nous pouvons juste souligner que, dans les combats qu’ils réalisent, il y a deux endroits qui sont mentionnés : Jérusalem et Béthel.
C’est quand même extrêmement significatif de voir que les combats que les fils d’Israël doivent mener concernent Jérusalem, le lieu où Dieu veut habiter ou pour nous là où Christ est le centre, et Béthel, la maison de Dieu. Et quand nous considérons, dans ce premier chapitre du livre des Juges, la façon dont les fils d’Israël ont mené de manière partielle ces combats, nous comprenons combien nous sommes enseignés à donner au Seigneur toute la place, non seulement dans nos vies mais dans l’assemblée. C’est Lui qui est le centre, c’est Lui qui est le Seigneur, c’est de Lui que tout découle. Si nous ne laissons pas au Seigneur toute la place, nous connaissons le déclin et la ruine.
Concernant la maison de Béthel, la maison de Dieu, nous voyons comment ces fils d’Israël ont voulu entrer dans Béthel en faisant appel à une connaissance humaine qui voulait les enseigner. L’enseignement des hommes est totalement inutile pour entrer dans la maison de Dieu.
Dans le chapitre 2 du livre des Juges, c’est l’état intérieur des fils d’Israël, du peuple d’Israël, qui est placé devant nous. Et c’est quelque chose d’extrêmement sérieux, parce qu’il y a ce que nous pouvons vivre extérieurement, ce que nous pouvons manifester extérieurement, ce qui peut être vu ; mais ce qui est fondamental – c’est la source de tout – c’est notre état intérieur. Si nous vivons quelque chose extérieurement, est-ce que c’est l’intérieur de nous-même qui produit en nous ce qui est visible ?
Concernant les fils d’Israël, il y a un lieu où l’Ange de l’Éternel se trouvait, Guilgal, qui est le lieu où, dans le livre de Josué, le peuple se trouve et remporte la victoire ; et nous arrivons à Josué 10. 15 : « Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp, à Guilgal ». Et à partir de ce moment-là – sauf au chapitre 14 concernant Caleb – le peuple ne retourne pas à Guilgal.
Et quand nous lisons le premier verset de Juges 2, l’Ange de l’Éternel est à Guilgal, mais le peuple n’y est pas. Guilgal est le point de départ et la source de toutes les victoires. Concernant notre état intérieur, c’est la source de toutes nos victoires. Si nous ne nous tenons pas à Guilgal, nous serons défaits comme les fils d’Israël ont connu la défaite. Ce lieu de Guilgal a une signification fondamentale pour notre vie individuelle de tous les jours. C’est le lieu où nous devons nous tenir continuellement, et c’est là la source de toute la force, de tout le discernement, de toute la sagesse, pour résister aux sollicitations du monde, aux sollicitations de Satan.
Ce n’est pas en établissant des règles, en disant : – Nous ne devons pas faire ceci vis-à-vis du monde, nous ne devons pas aller à tel endroit, mais c’est dans la mesure où nous réalisons la signification de Guilgal qu’alors la sagesse nous sera donnée, et nous remporterons les victoires concernant le monde et tout ce qui nous concerne dans notre vie de tous les jours. Nous avons besoin d’y revenir pour vivre cette mise de côté totale de notre vieille nature. . Nous ne voulons pas insister là-dessus, mais cet enseignement est fondamental.
Nous savons bien qu’il y a deux aspects : les fils d’Israël ont traversé le Jourdain dont la signification est la mise à mort de notre vieille nature à la croix, et puis il y a la réalisation pratique, la circoncision de cœur et de chair, qui fait que nous mettons de côté notre vieille nature et que nous vivons dans la puissance du Saint Esprit en nouveauté de vie.
Et il est frappant, de lire dans ce premier verset de Juges 2, que l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim. En général dans la Parole c’est toujours un aspect positif de s’élever, mais dans ce verset il y a une autre instruction : l’Ange de l’Éternel est obligé de monter de Guilgal à Bokim. Le peuple n’était plus à Guilgal, alors l’Ange va où se trouve le peuple, à Bokim et il faut monter parce que le peuple s’est élevé dans son cœur, il y a eu de la fierté et de l’orgueil dans son cœur.
Quand nous disons qu’il y a eu de la fierté et de l’orgueil dans le cœur du peuple, nous disons : dans mon cœur il y a eu de la fierté, il y a eu de l’orgueil, je me suis élevé et je suis passé de Guilgal à Bokim, et au lieu de connaître la victoire j’ai connu la défaite. À Bokim, que se passe-t-il ? On pleure, c’est une bonne chose de pleurer devant l’Éternel, mais cela ne donne aucune force, et ce n’est pas en pleurant que nous remportons des victoires.
La victoire, nous la remportons quand nous nous tenons à Guilgal, dans la présence de l’Éternel, de l’Ange de l’Éternel, du Seigneur Lui-même. Alors, nous l’avons dit, il y a toute la grâce du Seigneur, le peuple, les fils d’Israël sont à Bokim. Ils pleurent dans la misère qui est la leur, ils n’ont pas de force, ils sont dans la faiblesse, mais ils peuvent sacrifier à l’Éternel. Au milieu de la ruine qui est la nôtre, il nous est encore possible de nous trouver réunis autour du Seigneur et de sacrifier, d’apporter la louange. Quel Seigneur que Celui auquel nous avons à faire, qui ne nous met pas de côté à cause de nos infidélités, mais qui encore s’occupe de nous, et nous parle, et veut nous ramener à Guilgal !
La question qui est posée et dont on a déjà fait mention, « Pourquoi avez-vous fait cela ? », cette question est posée par l’Éternel Lui-même. C’est solennel et en même temps extrêmement encourageant que Dieu qui nous connaît, qui nous voit, qui nous aime, s’intéresse encore à nous individuellement et collectivement. Il y a des moments – et que le Seigneur veuille qu’il y en ait davantage – où nous entendons cette voix d’en haut nous parler à chacun : « Pourquoi avez-vous fait cela ? ».
Sans revenir trop longtemps sur le premier chapitre, nous voyons bien qu’un grand nombre de fois, il est écrit : « il ne déposséda pas ». Puis Israël habite au milieu de ces nations qu’il n’a pas dépossédées. Et ces nations habitent au milieu d’Israël. Si l’Amoréen ne permet pas de rester, puis chasse dans la montagne une tribu, il y a une dégradation visible qui aboutit à Bokim. Entre ces deux paroles de Dieu : « Pourquoi avez-vous fait cela ? », il y a entre cette parole de l’Éternel et ce qu’Il dit ensuite : « Et aussi j’ai dit : Je ne les chasserai pas de devant vous », il y a comme un silence dont nous avons besoin de profiter.
Il y a dans nos vies des moments où le Seigneur nous arrête d’une manière ou d’une autre par un verset, des circonstances. Nous avons besoin de nous arrêter, il nous faut nous arrêter pour écouter cette voix. Il y a beaucoup de jeunes ici qui rencontrent en tant que rachetés du Seigneur des moments tels que celui-là. Ils ont besoin, et nous qui avons un peu avancé combien plus, de s’arrêter, d’écouter. Nous pensons à ce verset du Cantique des cantiques : « Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur » (Cant. 2. 15).
Nous savons bien qu’il y a en chacun de nous des tendances à nous éloigner de Dieu, du Seigneur, la chair n’est pas tenue dans la mort – on l’a rappelé plusieurs fois. Lorsque nous éprouvons cette morsure du péché, cette voix du tentateur, cher jeune comme pour chacun de nous, que le Seigneur nous accorde la grâce de dire : Non ! Nous avons besoin de nous juger devant Dieu tous les jours, et d’une manière particulière bien sûr avant de nous présenter autour du Seigneur Jésus pour prendre part à ce qu’Il a préparé dans son amour pour nous afin que nous nous souvenions chaque premier jour de la semaine de ses souffrances et de sa mort expiatoire de la croix.
Nous avons besoin de nous arrêter, d’écouter, et de reconnaître où nous en sommes devant Dieu. C’est Lui qui voit notre cœur tellement mieux que nous. Et puis nous avons besoin de recevoir ce que Dieu nous dit, et sa Parole, et aussi Jésus, de nous courber devant Dieu en reconnaissant que c’est Lui qui est vrai et que nous, nous ne pouvons que bénéficier de ses avertissements, de sa grâce, Lui qui veut nous soutenir, nous fortifier et nous prendre, pour ainsi dire, par la main pour marcher après Lui. Oui, nous avons perdu bien des choses mais Dieu veut être là avec nous. Le Seigneur désire que nous ne restions pas loin de Lui. Le Seigneur est plein de grâce, de vérité.
Nous avons à avoir conscience de notre vrai état devant Lui et de marcher avec Lui. C’est là la part que Dieu veut pour nous, les pleurs sans doute mais en même temps la communion avec le Seigneur, les choses étant en ordre devant Lui et prenant la place qui est la nôtre, celle qu’Il nous a donnée. Bientôt ce sera la joie de la maison du Père avec le Seigneur Jésus. En attendant nous avons à marcher avec le Seigneur, un pas après l’autre avec Lui, comptant sur Lui. Il est fidèle : ce qu’Il a promis, Il l’accomplira.
Au sujet de pleurs dont il en est question ici au v. 4 : « Le peuple éleva sa voix et pleura » (Jug. 2. 4). Psaume 84. 5 : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi, [et ceux] dans le cœur desquels sont les chemins frayés ! Passant par la vallée de Baca, ils en font une fontaine ; la pluie aussi la couvre de bénédictions » (Ps. 84. 5 et 6). Il faut pleurer. Dans le chemin, le croyant a à pleurer mais il a été dit tout à l’heure qu’effectivement ce ne sont pas les pleurs qui donnent de la force.
Nous trouvons les pleurs en méditant sur le chapitre 20 du livre des Actes où il est question des frères qui voient partir l’apôtre et versent beaucoup de larmes. Il y a cette situation-là, et puis il y a des pleurs qui sont bien regrettables parce qu’ils ne sont pas sincères. Nous connaissons la situation de Saül. Il a pleuré, Saül (1 Sam. 24. 17).
Les raisons de ces pleurs ne sont pas trop précisées, mais on peut craindre – et cela peut souvent être le cas pour nous – que ce soit des pleurs parce que bien sûr les conséquences de nos manquements produisent des corrections qui font souffrir.
Un frère avait eu à corriger son enfant qui s’est mis à pleurer, et le papa a dit : En fait il pleure parce qu’il a surtout mal à son amour-propre, mais pas tellement parce qu’il a pris conscience de la faute qu’il a commise. Et pour nous il y a cette sincérité que le Seigneur doit produire dans nos cœurs quand nous avons à pleurer sur un manquement. Et s’il y a cette sincérité – nous pouvons penser à l’exemple de Pierre qui a pleuré et ses pleurs ont été sincères -, il y a pu avoir la restauration après.
Que le Seigneur nous accorde de savoir pleurer sur nos manquements quand ils sont là, mais pleurer réellement, avec sincérité. David eut bien à pleurer, à mener deuil, à jeûner quand il a pris conscience de cette terrible faute qu’il avait commise. Dans le livre du Lévitique après que Nadab et Abihu aient présenté un feu étranger devant l’Éternel, « Moïse dit à Aaron, et à Éléazar et à Ithamar, ses fils : Ne découvrez pas vos têtes et ne déchirez pas vos vêtements, afin que vous ne mouriez pas, et qu’il n’y ait pas de la colère contre toute l’assemblée ; mais vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront l’embrasement que l’Éternel a allumé » (Lév. 10. 6).
Moïse avait ainsi demandé à toute la maison d’Israël de prendre conscience de ce qui était arrivé, de la situation de Nadab et Abihu. Et donc, pour nous, il y a inévitablement dans le chemin des moments où nous avons à pleurer pour nos manquements personnels, comme David, comme Pierre. Que le Seigneur nous donne d’être sincères, de trouver les raisons de nos pleurs.
Et puis il y a peut-être des situations où le Seigneur nous a gardés, où nous vivons une bonne période, où nous sentons que nous sommes en heureuse communion – avec certainement quand même encore des choses à juger toujours -, mais où tout semble heureux ; et il se peut que l’on soit dans un rassemblement où peut-être il y a bien des circonstances tristes, qui font pleurer ; alors, combien nous avons besoin de réaliser ce que réalisaient des hommes comme Jérémie, comme Néhémie, comme Esdras, comme Daniel, qui n’étaient pas personnellement dans un mauvais état mais ils prenaient conscience de ce qu’il en était de l’état du peuple.
On a parlé de la question de la séparation et on peut voir que c’est exactement pour cette raison qu’Esdras est assis désolé, et prononce cette prière d’humiliation (au chapitre 9) parce que le peuple ne s’est pas séparé des peuples des pays, quant à leurs abominations. Voilà ce qui le faisait pleurer et ensuite adresser cette prière, comme l’ont fait aussi Daniel, Néhémie, nous le savons. Eh bien, que nous sachions que nous avons à mener deuil sur les situations dans les rassemblements en étant conscients que, de toute manière nous avons une part de responsabilité dans le déclin que nous pouvons constater, et s’il n’y a pas de force dans les pleurs, nous pouvons dire avec ces versets du Psaume 84 que nous avons lus : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi ».
C’est là que nous pouvons trouver la force, même quand nous passons par la vallée de Baca – et il est précisé : « … dans le cœur desquels sont les chemins frayés ». C’est un cœur dans lequel Dieu, le Seigneur fraye son chemin à Lui. Il y a dans nos cœurs des obstacles constants qui font que nous ne marchons pas convenablement devant le Seigneur. Mais Il s’occupe de nous et fraye son chemin dans nos cœurs pour que les obstacles soient éliminés. Et en éliminant ces obstacles Il nous fait passer par des pleurs. Mais « ils en font une fontaine ; la pluie aussi la couvre de bénédictions ».
Après les pleurs, et la restauration qui peut ainsi intervenir puisqu’il y a confession et humiliation, il y a la fontaine. On peut penser à ce que dit le Seigneur en Jean 4. 14 : « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais » – voilà la fontaine. L’eau vive est ici la Parole de Dieu rendue vivante par l’Esprit Saint qui est en nous.
Et plus loin dans ce même évangile de Jean, le Seigneur dit : « Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre », (or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui » (Jean 7. 38 et 39). Ils en font une fontaine, le Saint Esprit est là pour nous aider, nous encourager à persévérer, à tirer bien sûr les leçons de ce qui nous a fait pleurer.
Ensuite il y a la pluie, le secours d’en haut – nous savons aussi qu’il y a le Seigneur Jésus Lui-même, en haut, qui est notre avocat. C’est Lui qui a intercédé pour que nous puissions effectivement prendre conscience de nos manquements ; comme Il l’a fait pour Pierre, Il le fait aussi pour nous, et Il le fait même avant que nous manquions parce qu’Il sait ce qui va se passer. Et maintenant Il est aussi ce souverain sacrificateur qui est capable de sauver entièrement. Nous avons dans ces versets du Psaume 84, cette force qui revient après les pleurs, une fontaine et la pluie qui nous couvre de bénédictions.
Proverbes 28. 13 : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde ». Il peut paraître que le peuple, par les pleurs, montre une confession. Nous avons bien compris que les pleurs peuvent être des pleurs concernant les conséquences que nous devons supporter parce que bien des choses qui sont mauvaises, le mal que nous faisons, tout cela peut entraîner des conséquences. Nous pleurons peut-être sur les conséquences, mais il faut pleurer sur autre chose, il faut pleurer sur ce qui est dans notre cœur, ce qui est la source des maux qui sont là, dont nous souffrons.
Il est dit dans ce passage que ce n’est pas seulement confesser, mais aussi c’est abandonner. Et il est très important de voir ce deuxième côté. Nous pouvons bien confesser quelque chose, mais sommes-nous vraiment prêts à sonder nos cœurs pour dire : c’est là la faute, et je dois faire autrement ? Il faut le retour : ce que nous avons fait était mal, jugeons le mal qui est là. Et cela manque ici, on le remarque. Il apparaît qu’il y a des pleurs, peut-être une confession, mais y a-t-il un vrai retour ?
La suite du chapitre nous montre que ce n’est malheureusement pas le cas. Et cela nous parle aussi. Nous avons peut-être bien souvent confessé quelque chose, mais avons-nous pris aussi cette résolution ferme de faire autrement, de changer nos voies, de changer de direction, et de vraiment suivre la Parole de tout cœur et de ne pas croire : maintenant tout va bien ; parce que j’ai confessé, tout est en ordre. Et tout n’est pas en ordre si je ne prends pas la résolution et que je la suis dans la pratique pour changer de direction. C’est absolument nécessaire. Confesser et abandonner !
Nous devons tous rendre grâce à Dieu de ce que l’Ange de l’Éternel quitte Guilgal pour aller à Bokim, là où les enfants d’Israël étaient. Pourquoi ? Parce que Dieu veut leur retour, Dieu veut leur cœur, Dieu veut leur faire comprendre la distance qu’il y a entre les bénédictions qu’Il a pour eux et la situation qui est la leur maintenant. Et tant qu’ils n’ont pas fait ce chemin – et nous devons le prendre pour nous-mêmes – l’attente de Dieu est toujours là, le cœur du peuple est loin. On peut pleurer, mais qu’est-ce qu’on pleure ? Nous devons nous poser la question pour nous-mêmes.
En Hébreux 12. 17, il nous est dit d’Ésaü : « quoiqu’il l’eût recherchée avec larmes ». Qu’est-ce qu’il a recherché ? Le retour ? Non. Ésaü a recherché avec larmes la bénédiction qu’il avait méprisée et que Jacob lui avait prise (Gen. 27. 34 à 38).
Et ici qu’est-ce que le peuple recherche ? En Jacques 4. 8 à 10 : « Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs. Sentez vos misères, et menez deuil et pleurez. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera ». Il nous fera monter là où Il veut que nous soyons. Et il faut que nous fassions ce chemin. Les ressources sont là.
Nous avons parlé d’Esdras, de ce qu’il a fait, et nous avons besoin d’avoir un cœur comme le sien, qui sent le déshonneur porté sur le nom du Seigneur, qui sent la volonté de Dieu en faisant revenir Israël de la captivité, en lui redonnant ce qu’il avait presque définitivement perdu.
Et puis cette situation ressemble à la nôtre. Nous pouvons bien comprendre que pleurer ce que nous avons perdu, cela ne nourrit pas. Ce n’est pas ce que Dieu attend de nous. Il attend que nous revenions réellement. Il faut que nous le comprenions.
Une dernière chose aussi sur les pleurs, et elle nous concerne tous aussi. Actes 20. 31 : « C’est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir chacun de vous avec larmes ». Il s’agit de l’assemblée. Que voyons-nous ? Sommes-nous indifférents ? Pleurons-nous ? Cherchons-nous à ce que les choses soient guéries ?
Nous avons vu la situation générale du peuple, ses raisons, et ce qu’en éprouvait le cœur de Dieu, avec cette expression que nous soulignons encore : « Vous n’avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? » (Jug. 2. 2). C’est une parole qui nous touche, et qui doit produire dans nos cœurs une réelle et profonde humiliation.
On a parlé des pleurs. Il y a différentes sortes de pleurs : il y a les pleurs de la repentance, ces pleurs amers qu’a versé Pierre après avoir renié le Maître, mais Pierre a abandonné sa mauvaise voie, et au début du livre des Actes il peut dire : « Vous, vous avez renié le saint et le juste » (Act. 3. 14). Comment aurait-il pu le dire s’il n’avait pas abandonné, comme cela nous a été souligné dans ce passage des Proverbes, sa mauvaise voie (Prov. 28. 13) ?
Puis il y a les pleurs parce qu’on a manqué une bénédiction, et ce sont les pleurs d’Ésaü. « (Car il ne trouva pas lieu à la repentance) », est entre parenthèses pour bien montrer que « quoiqu’il l’eût recherchée avec larmes » (Héb. 12. 17), c’est la bénédiction qu’il avait recherchée, et non pas la repentance. Si on cherche la bénédiction avec larmes, mais sans qu’il y ait la réelle repentance, Dieu ne peut pas bénir. Il faut qu’il y ait la repentance, la confession, et l’abandon de ses mauvaises voies.
Il y a aussi les pleurs dus à l’épreuve, et une épreuve n’est pas toujours une épreuve corrective, elle peut être formative, afin de nous amener à corriger des choses en nous-même et nous rapprocher du Seigneur. On peut bien dire que l’épreuve de Job lui a appris à connaître ce qui était dans son cœur et ce qu’était Dieu.
Puis, la suite du chapitre revient en arrière en parlant de Josué, et comment Josué avait renvoyé le peuple, chacun à son héritage, on trouve cela dans la deuxième partie du livre de Josué, où le pays est distribué par le sort, et chacun est responsable de prendre possession de son pays. Et il y a sans doute un enseignement pour nous tous. Il y a des frères qui nous ont enseignés, puis ces frères deviennent âgés, puis il vient un moment où le Seigneur estime que leur service est terminé et Il les reprend à Lui. Et alors ce qu’ils nous ont enseigné, ce qu’ils ont placé devant nous, nous avons à nous l’approprier, donc à prendre possession de ce que sont nos bénédictions.
Et une chose importante que nous disons, c’est que nous les aînés nous ne pouvons pas prendre possession pour vous les plus jeunes. Il faut que vous vous empariez de ce que la Parole nous dit, que vous la fassiez vôtre, qu’elle s’imprime dans vos cœurs, et que vous en retiriez le profit pour vous-même. Ce qui peut être la part des plus âgés, c’est de vous conduire (si le Seigneur nous l’accorde), vous montrer le chemin, mais nous ne pouvons pas prendre possession pour vous.
Josué avait conduit le peuple, il avait distribué le pays en parts d’héritage, et puis le Seigneur l’a repris, son service était terminé. Ceux qui avaient vu l’œuvre ont continué dans cette même voie, et puis il y eut un jour où le Seigneur a retiré ces anciens en Israël, et le peuple s’est tourné – vers quoi ? vers le Seigneur pour prendre possession des bénédictions qui ont été leur part ? Non, ils se sont tournés vers les Baals et vers les Ashtoreths, vers les idoles.
Ils ont peut-être joui un temps de la bénédiction qui était accordée par la présence de ces anciens, mais ils n’y ont pas mis leur cœur, ils ne s’en sont pas emparé, et alors leur foi a dévié, et c’est une chose qui est là pour notre enseignement à tous. Nous le disons avec affection pour nos plus jeunes, vous avez besoin de vous emparer pour vous-même de ces bénédictions spirituelles qui nous sont révélées dans la Parole de Dieu, de les faire vôtres, et non pas seulement de profiter de l’enseignement qui vous est donné, d’en jouir – on jouit d’une réunion, on jouit du rassemblement – mais il faut s’en emparer pour soi-même parce que, si on n’en jouit que passagèrement, on risque de se tourner ensuite vers des choses vaines, des idoles, ce que la Parole appelle ailleurs des vanités mensongères (Jonas 2. 9).
Le peuple s’égare, alors Dieu laisse faire et les livre dans la main des pillards ; et nous avons tout ce paragraphe de la fin du chapitre 2, qui nous montre comment le peuple s’est égaré et, malgré cela, les soins de Dieu à son égard, car l’Éternel leur suscitait des juges pour les délivrer.
Dieu suscite bien des fois des frères pour nous enseigner et nous sortir de notre état de torpeur, de négligence, de cet état qui fait qu’on s’attache aux choses du monde au lieu de s’attacher aux vraies valeurs, à ce qui est vraiment la vie, à ces trésors que nous avons dans la Parole de Dieu.
Nous voyons que la première chose, c’est qu’ils ont transgressé l’alliance que Dieu avait faite avec eux, et on voit que cette transgression les amène à contracter des alliances contraires à la pensée de Dieu. On verra au chapitre 3 ces alliances par mariage avec les filles du pays, de ceux qu’il aurait fallu exterminer. Il y a là tout un enseignement pour nous, un enseignement moral, un enseignement spirituel que nous recevons, et auquel nous désirons être attentifs pour nous-même et nous rendre attentifs les uns aux autres.
Que le Seigneur nous donne d’y prendre garde. Ce sont des enseignements, nous le comprenons, qui sont tout à fait d’actualité pour nous, et des enseignements que nous désirons recevoir de la main du Seigneur pour les garder dans nos cœurs. On cite encore ce qu’on trouve au Psaume 119. 11 : « J’ai caché ta Parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi ». Je ne l’ai pas cachée dans ma tête, dans mon intelligence, mais dans mon cœur. Et cette expression montre bien que nos affections, les affections profondes de nos cœurs, doivent être engagées pour le Seigneur.
Nous avons et les uns et les autres à avoir à faire à Dieu, chacun pour soi-même. Autrefois, nous avons entendu un serviteur, quand nous étions jeunes, qui nous disait ceci : « Que de fois le Seigneur se sera servi de la souffrance pour entrer dans un cœur ».
Et quand on lit, ne serait-ce que la fin du v. 15 : « Et ils furent dans une grande détresse », oui ils étaient coupables, ils avaient abandonné le Seigneur. Peut-être extérieurement aujourd’hui, voilà, on continue son chemin, on va à la réunion, on essaie d’être fidèle, de ne pas manquer une seule réunion. Pourquoi ? À cause de la présence du Seigneur Jésus. Mais qu’est-ce qu’il y a dans mon cœur ? Est-ce que je vais à la réunion pour Lui réellement ?
Alors bien sûr, tout ce qui vient d’être rappelé, c’est ce que nous avons dans ces versets. Dieu veut nous placer dans sa lumière. « À bénir, Il se complaît ». Mais pour qu’il y ait l’accomplissement de ses promesses d’une manière effective, il faut qu’on apprenne à se tenir devant Lui comme il convient. Il faut bien se souvenir que l’homme n’est rien, rien ! Christ est tout.
Il faut quelquefois passer par cette grande détresse pour abandonner les choses du monde. Un cher serviteur l’a dit autrefois : au jour de notre conversion, avec le Seigneur devant soi, les choses du monde on les a toutes balayées. C’est sa grâce qui a produit cela. Et puis les semaines ont passé, des mois, des années quelquefois, et puis on a repris une chose à droite, et puis on a repris une chose à gauche. Et le Seigneur peut nous laisser. On a parlé de ce fait qu’Il ne nous abandonnait jamais. Dans son cœur, le Seigneur ne nous abandonne jamais mais dans ses voies gouvernementales, Il peut nous abandonner. « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ». C’est écrit ! (2 Chron. 15. 2). On dira : c’est l’Ancien Testament. C’est écrit. « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner » (2 Tim. 3. 16) et il est dit dans ce même passage de 2 Chroniques : « si vous l’abandonnez il vous abandonnera ». Ah oui, la Parole ne se contredit jamais !
Un jour, l’Éternel a dit à son serviteur Jacob : « Je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit » (Gen. 28. 15). Jacob, je ne t’abandonnerai jamais. Mais pendant vingt ans tu vas pleurer. Vingt ans ! Voilà les voies gouvernementales de Dieu : Tu vas pleurer ! Dieu ne l’a pas abandonné car dans son cœur il était pour Lui, mais dans ses voies il était contre Lui. Et à la fin de sa vie, le résultat est qu’ « Appuyé sur le bout de son bâton », il est mort en adorant (Héb. 11. 21). Le travail de la grâce de Dieu !
Nous encourageons encore chacun de nos jeunes ici, chacun de nos enfants, de nos petits-enfants. Chacun pour vous-même, ayez à faire avec le Seigneur Jésus, ouvrez-Lui votre cœur, dites-Lui tout ce qui pèse. Il répondra toujours. Il est saint, Il est amour, Il est fidèle. Quelle grâce de savoir que pour les siens Il aura toujours le dernier mot.
Mais ressaisissons-nous. Nous pouvons peut-être perdre notre course, ne pas l’achever, mais notre place est assurée dans le ciel, c’est sûr ! Mais, comment allons-nous y entrer ? Est-ce que cette entrée nous sera richement donnée ? Chers frères et sœurs, chère jeunesse, ayons à faire au Seigneur pour nous-mêmes, donnons-Lui chaque jour dans notre vie, dans notre cœur la première place. Qu’est-ce que nous verrons dans notre vie ? Parce que dans la mesure de ce qu’Il nous donnera, Lui, nous aurons eu à faire avec Lui, nous aurons eu sa gloire devant les yeux. Il fera pour nous déjà présentement des merveilles. Parce qu’Il est fidèle, Il ne peut pas se renier Lui-même. Ce qu’Il a dit, Il l’accomplira toujours.
Dans les versets 6 à 9 de ce deuxième chapitre du livre des Juges, nous avons probablement la dernière mention de Josué. Il est à la fois un type de Christ, et un serviteur qui marchait dans la puissance de l’Esprit. Nous avons lu dans le premier paragraphe l’état dans lequel se trouvaient les fils d’Israël qui ont abandonné Guilgal pour se trouver à Bokim, le lieu des pleurs, avec ce que l’Éternel a pu leur dire. Il semble que là, les fils d’Israël soient arrivés dans un état le plus bas possible.
Mais voilà que dans sa grâce, l’Éternel place encore devant eux Josué, et ce qui s’est passé dans les jours de Josué. Nous sommes dans un temps de misère, de déclin, mais gardons-nous de nous nourrir de ces paroles. Nous en sommes, et nous devons en être, pleinement convaincus, et ce n’est pas en répétant que nous sommes dans le déclin que nous allons en sortir. Mais dans sa grâce, alors que les fils d’Israël sont dans la misère la plus complète, voilà que l’Éternel vient placer devant eux Josué et l’œuvre que Josué a accomplie devant eux.
Pour nous, c’est toujours la même ressource. Où que nous en soyons dans notre état individuel ou collectif, nous avons toujours devant nous la personne du Seigneur Jésus et ce qu’Il a accompli. Quelle grâce que le Seigneur prenne soin de nous rappeler cela continuellement. Dans ces versets, il nous est dit : « Et le peuple servit l’Éternel tous les jours de Josué, et tous les jours des anciens dont les jours se prolongèrent après Josué, et qui avaient vu toute la grande œuvre de l’Éternel » (Jug. 2. 7).
Il a permis qu’il y ait des serviteurs qui accompagnent Josué, et qui puissent rendre témoignage de ce que Josué avait accompli. Nous avons rappelé combien nous sommes privilégiés d’avoir eu avant nous des générations qui nous ont enseigné la vérité et toutes les beautés de la personne du Seigneur Jésus.
Puis dans ce paragraphe, Josué est retiré et il est mentionné, non seulement la mort de Josué mais que Josué a été enterré, et le lieu où il a été enterré : v. 9, à Thimnath-Hérès. En Josué 24. 29 et 30, il est aussi question de la mort de Josué, de son enterrement, et il nous est dit : « Et on l’enterra dans les limites de son héritage, à Thimnath-Sérakh ». Et d’après ce que nous avons appris, ces deux lieux, Thimnath-Sérakh et Thimnath-Hérès, sont l’endroit où Josué a été enterré, et ces deux noms ont une signification différente : Thimnath-Sérakh signifie héritage abondant, et Thimnath-Hérès portion de terre.
Alors quand le peuple était autour de Josué, qu’ils ont vu Josué partir et qu’ils l’ont enterré, se souvenant de Josué ils avaient devant eux un héritage en abondance, et puis quand le peuple est tombé dans la misère, dans la ruine, dans le déclin, ce lieu n’était qu’une portion de terre. L’héritage que nous avons reçu, l’héritage que nous avons dans la Parole de Dieu, pour nous qu’est-ce qu’il est ? Un héritage en abondance, ou une portion de terre misérable, qui ne vaut pas la peine qu’on s’en occupe, et qu’on s’en préoccupe, et qu’on essaye de l’acquérir ? Nous voyons combien notre état a de l’importance pour nous faire apprécier, écouter les choses de Dieu.
Dans le paragraphe suivant, à partir du verset 10, alors : « Après eux, se leva une autre génération qui ne connaissait pas l’Éternel, ni l’œuvre qu’il avait faite pour Israël ». Quand on lit ce verset, on ne peut pas ne pas être saisi. Comment peut-il se faire qu’il y ait une génération qui ne connaisse pas l’Éternel ni l’œuvre qu’Il avait accomplie ?
Et nous comprenons bien que nous devons nous interroger pour nous-mêmes. Comment peut-il se faire qu’il y ait une génération qui ne connaisse pas le Seigneur et l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix ? C’est sûr, probablement que tous, quel que soit notre âge, nous en avons entendu parler, et nous savons que le Seigneur est venu sur la terre. Dans un feuillet du calendrier de la Bonne Semence, il nous est dit qu’une personne a été frappée parce qu’au cours d’une rencontre avec un professeur, celui-ci lui a dit : « Dieu existe, et Jésus Christ est vivant » ; elle pensait que ça suffisait et qu’avec ça on était sauvé.
Il a fallu qu’elle entende une prédication pour qu’on lui dise : Oui Il est vivant, mais avant Il est mort à la croix. Nous voyons bien qu’il ne suffit pas de savoir que Dieu existe, que le Seigneur Jésus a été sur la terre, mais il faut Le connaître Lui dans sa divinité, dans sa perfection, dans l’œuvre expiatoire qu’Il a accomplie à la croix, pour pouvoir jouir de l’héritage qui est entre nos mains.
Alors on se pose la question : comment peut-on en arriver là ? Et nous avons toujours devant nous cette succession de générations. Nous avons entendu, déjà maintenant : une génération est là, elle enseigne ; une génération suit, elle écoute, elle reçoit. Ce que nous entendons, ce qui seulement peut être profitable à nos cœurs, c’est si nous l’entendons et le recevons par la foi. Nous avons besoin de nous approprier par la foi la vérité, tous les enseignements de la Parole de Dieu, et de discerner qui est le Seigneur, et quelle est l’œuvre qu’Il a accomplie.
Nous donnons un exemple pour souligner ceci : 2 Timothée 1. 5 : « me rappelant la foi sincère qui [est] en toi, et qui a d’abord habité dans ta grand-mère Loïs et dans ta mère Eunice, et, j’en suis persuadé, en toi aussi ». Nous avons là, dans ce verset, trois générations placées devant nous : la grand-mère de Timothée, sa mère et Timothée lui-même. Et le lien entre ces générations, c’est la foi. La foi de la grand-mère de Timothée qui lui a permis de s’approprier les pensées de Dieu, la mère de Timothée qui avait la même foi et a pu s’approprier les mêmes bénédictions. Timothée à son tour, a écouté et a eu la même foi.
Et nous avons besoin de recevoir par la foi ces enseignements, ces vérités, tout ce que contient la Parole de Dieu. Nous avons tous été enseignés, nous avons tous pu entendre au cours de réunions, l’évangile et la prédication de la Parole dans tout son ensemble. Dans nos maisons, nos parents nous ont enseigné, mais ni ce que nous avons entendu, ni ce que nos devanciers nous ont présenté, ni ce que nos parents nous ont répété jour après jour dans nos maisons, ils ne peuvent en aucune manière nous obliger à le recevoir. Il est indispensable qu’il y ait ce travail de la foi pour recevoir, pour croire, pour acquérir, pour vivre les enseignements de la Parole.
Et c’est dans cette mesure-là que nous pouvons connaître l’Éternel et l’œuvre qu’Il a accomplie. Et c’est bien parce que nous avons été défaillants à ce niveau-là que nous sommes dans l’état dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Nous voyons dans ce verset qu’on peut dire qu’il y a deux générations : une première génération qui a connu et qui enseigne, et puis une deuxième génération qui reçoit, et on voit que cette deuxième génération a été défaillante.
La question que nous devons nous poser est : À quelle génération appartenons-nous ? On pourrait dire que, même avancés en âge, nous appartenons aux deux générations, parce qu’il y a eu un moment où nos parents nous ont enseignés, nous avons entendu dans l’assemblée l’enseignement de la Parole, et nous avons sûrement manqué de la foi nécessaire pour recevoir et nous approprier toutes ces bénédictions. Alors ayant été défaillants à cette époque-là, nous avons peut-être changé de génération, mais, n’ayant pas su recevoir pour nous-mêmes comme il convenait tous ces enseignements, nous ne sommes pas aptes à les communiquer dans la puissance de l’Esprit, comme il convient. Nous sommes défaillants à toutes les générations.
Il ne s’agit pas de dire que la génération qui monte ne reçoit pas, mais nous sommes tous défaillants. C’est bien parce que nous ne savons pas enseigner comme il convient, que probablement la génération qui monte a plus de peine à recevoir cet enseignement. Laissons la Parole de Dieu nous sonder et nous montrer ce que nous sommes. Ne regardons pas à droite et à gauche, regardons à ce que nous sommes et à notre cœur.
Un exemple encore pour illustrer cette génération qui ne connaissait pas l’Éternel ni l’œuvre qu’Il avait accomplie, dans laquelle la foi était absente. L’exemple d’Abraham et de Lot. Abraham est appelé à quitter toute sa parenté ; Lot entend, regarde Abraham et le suit. Abraham descend en Égypte, Lot qui était avec Abraham le suit. Abraham remonte d’Égypte ; Lot remonte d’Égypte. Mais si le travail de cœur pour remonter d’Égypte s’était opéré dans le cœur d’Abraham, il ne s’était pas opéré dans le cœur de Lot.
Alors, quand arrive un moment où il faut choisir, Abraham a toute la foi nécessaire, toute la confiance en Dieu, et il laisse Lot choisir ; Lot regarde avec ses yeux, et les plaines, ce qui est agréable et qui plaît aux yeux, et c’est cela qu’il s’approprie. Voilà ce que c’est que ce manque de foi pour nous approprier tout ce que Dieu place devant nous et qui peut seulement nous garder dans un chemin où on peut L’honorer.
Une dernière pensée concernant ces versets : ces fils d’Israël ont d’abord servi l’Éternel, et puis ils servent les Baals. C’est quelque chose ! On peut commencer par servir Dieu, et puis on continue son chemin, et quelques années après on sert les Baals. C’est solennel ! Ils servent les Baals, et puis ils s’égarent progressivement. On s’arrête beaucoup à ces égarements progressifs, on en voit le côté extérieur, et dans le chapitre suivant, il est dit qu’ils prirent les filles des Cananéens pour femmes. C’est quelque chose de visible, c’est un moment où visiblement on s’écarte totalement de la pensée de Dieu.
Mais n’oublions pas que, dans ce chapitre 2 du livre des Juges, c’est le côté intérieur du cœur qui est mis en évidence. Et s’il arrive un moment où extérieurement on en vient à servir Baal et Ashtoreth et à se mêler au monde, c’est parce que, avant, dans notre cœur, il y a eu un éloignement de Dieu, et nous avons oublié les pensées de Dieu ; nous avons laissé les pensées du monde entrer dans notre cœur. Probablement nous sommes peut-être plus vigilants sur le côté extérieur. Nous savons bien qu’aujourd’hui il y a des endroits où il ne convient pas que nous allions. Cela, nous savons probablement le faire.
Est-ce que dans notre cœur nous sommes pleinement convaincus que la pensée de Dieu est que nous fuyions de tels endroits ? Nous ne mesurons pas comment l’ennemi accapare nos pensées et, accaparant nos pensées, chasse de nos esprits la pensée de Dieu, et nous ne sommes plus en accord avec celle-ci, nous ne sommes plus en harmonie avec elle. Et s’il y a un danger subtil aux jours d’aujourd’hui, c’est bien tout ce qui existe par les moyens électroniques qui sont développés d’une manière qui nous effraye.
Nous ne nous imaginons pas comment – appelons les choses par leur nom -, par les réseaux sociaux, l’ennemi arrive à captiver nos pensées et nous amener à nous égarer totalement. Et si nous en sommes arrivés ensuite à servir le monde, c’est parce que dans nos cœurs et dans nos pensées nous avons oublié la pensée de Dieu. Nous savons combien nous sommes fragiles et nous ne donnons de leçons à personne. C’est pour nous-même que nous recevons ces enseignements.
Nous avons certainement compris combien notre responsabilité est grande, la responsabilité de chaque génération. Pour la génération dans laquelle nous nous trouvons, nous sommes responsables de montrer vraiment à ceux qui arrivent, aux générations suivantes, ce que c’est que la vie avec le Seigneur. Nous connaissons nos familles, nous savons que dans nos familles les enfants ont une vue très claire sur ce qui se passe chez nous les parents, chez les grands-parents. Ils savent bien mieux que nous ne le pensons où est notre cœur.
Et alors, quand ils voient où est notre cœur, parce qu’ils voient tant de choses que nous faisons et tant de choses que nous disons, où nous parlons peut-être de quelque chose et nous ne le faisons pas, ils le remarquent très, très vite. Ils voient très bien ce qui est vrai dans nos cœurs et dans nos actions, et ce qui ne l’est pas. Donc la responsabilité nous incombe clairement.
Et quand nous en arrivons à ces mots : « Après eux, se leva une autre génération qui ne connaissait pas l’Éternel, ni l’œuvre qu’il avait faite pour Israël » (Jug. 2. 10), qu’est-ce que cela veut dire : connaître ? Nous pourrions nous poser la question : Est-ce que nous connaissons Dieu ? Est-ce que nous Le connaissons vraiment ? Je le dis dans un certain sens. Oui, oui, je connais le Seigneur Jésus. Oui, oui, je connais aussi Dieu. Est-ce que je sais vraiment qui est Dieu, c’est-à-dire : est-ce que je connais aussi véritablement les traits de caractère de Dieu ?
Je Le connais peut-être comme Celui qui m’a aimé, c’est bien vrai. Je Le connais comme Celui qui est plein de grâce. Oui, parfait ! Mais je Le connais aussi comme Celui qui est saint, je Le connais aussi comme Celui qui me regarde chaque jour, à chaque moment, qui me connaît à fond. Je Le connais dans tous ces traits de caractère. Mais est-ce que vraiment je Le connais ? Et connaître dans le vrai sens profond du mot, veut dire : je suis dans une véritable relation avec Lui. C’est cela connaître Dieu, c’est avoir une relation vivante et vraie avec Lui.
Et dès que je mens à moi-même pour quelque chose, dès que je commence à m’excuser, dès que je commence à dire que tout va bien chez moi, alors je ne montre pas que je suis et que je vis dans cette relation avec Dieu qui est saint, qui me connaît et qui veut me montrer où j’en suis.
Donc ces paroles sont très simples : ils ne connaissaient pas Dieu, ni ce que Dieu avait fait. Ah oui, ce sont ceux qui ne sont pas encore convertis. Chers amis, cela peut être nous, qui ne connaissons pas Dieu, parce que nous ne regardons pas vraiment qui est Dieu dans sa sainteté, dans sa justice, dans tous ses traits de caractère, et n’avons pas égard aussi à Lui dans notre vie, en en étant conscient à chaque moment de notre vie.
Nous savons bien combien nous sommes faibles. Nous parlons aussi pratiquement de notre faiblesse, mais ce n’est pas une chose de laquelle nous pouvons nous excuser parce que Dieu nous le montre. Lui, Il est fidèle. Il me montre qu’il y a là dans mon cœur quelque chose qui ne peut pas Lui plaire. Est-ce que je passe outre en disant : Oui, mais oh Dieu, tu es plein de grâce ! C’est vrai, qu’Il est plein de grâce. Mais attention ! Soyons vraiment aussi, dans ce sens, sobres dans ce que nous pensons de nous et ce que nous savons de Dieu.
Il faut Le connaître vraiment pour être dans une véritable relation vivante avec Lui, dans laquelle Il peut nous conduire, et peut nous montrer ce qui ne Lui plaît pas, Il peut nous donner la direction, et nous donner aussi la force. Tout cela, Dieu veut nous le donner. Et ce que nous venons d’entendre est-ce que cela nous a touchés ? Est-ce que nous remarquons la profondeur de ce qui a été dit, de ce que la Parole présente là avec quelques petits mots devant nous ?
1 Chroniques 28. 9 : « Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le avec un cœur parfait et avec une âme qui y prenne plaisir ». Nous le prenons pour nous aussi bien dans les deux sens. C’est David qui parle, nous savons qui il est, et nous savons parfaitement que Salomon connaît Dieu. Nous comprenons que nous n’aurons pas de fin à cela, et quand David parle ici, ce n’est pas une connaissance comme nous l’entendons généralement ; David désire que Salomon soit introduit dans une relation vivante avec Dieu, et marche dans une telle relation vivante avec Lui, une relation intime.
« Toi, Salomon, mon fils, connais », il faut que le cœur soit impliqué et nous le disons pour nous-même. Est-ce que nous en sommes là ? On voit la suite de ce que David dit à Salomon et on comprend maintenant le désir de David que Salomon soit imprégné de tout ce que Dieu est. Que nous nous y appliquions !
Un cœur parfait est un cœur qui est droit devant Dieu, qui ne cache rien. Et puis une âme qui y prenne plaisir. On a dit : on va à la réunion, on peut s’en faire un devoir, mais est-ce que notre plaisir est là, de nous trouver dans le rassemblement autour du Seigneur ? Est-ce que nous le faisons avec une âme qui y prenne plaisir ? On lit la Parole, on peut le faire comme un devoir, prendre le temps tous les matins de lire quelques versets parce qu’on nous a appris à faire comme cela, mais est-ce que nous y trouvons notre plaisir, notre joie ? Et c’est bien ce qui conditionnera notre vie.
Les fils d’Israël ne connaissaient pas l’Éternel, ni l’œuvre qu’Il avait faite, et ils n’avaient pas trouvé leur plaisir dans le rappel et le souvenir de ce que Dieu avait fait à l’égard de son peuple Israël. Est-ce que, pour nous-mêmes, nous trouvons notre joie, notre plaisir à la fois dans la lecture de la Parole de Dieu et aussi dans le rassemblement des saints autour du Seigneur ?
Psaume 119. 162 : « J’ai de la joie en ta parole, comme un [homme] qui trouve un grand butin » ; Psaume 122. 1 : « Je me suis réjoui quand ils m’ont dit : Allons à la maison de l’Éternel ! »
2 Timothée 1. 12 : « Car je sais qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu’à ce jour-là ». La note nous dit : « mon dépôt ». « Je sais qui j’ai cru ». On peut dire : j’ai saisi Christ, mais c’est insuffisant. Philippiens 3. 12 : « Non que j’aie déjà reçu [le prix] ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ ».
« Saisi par le Christ ». Et qui mieux que l’apôtre Paul – qui avait été arrêté sur le chemin de Damas et qui avait entendu la voix du Seigneur : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 26. 15) – avait pu saisir ces deux choses qui sont placées devant nous dans le livre des Juges ? Il connaissait le Seigneur et l’œuvre qu’Il avait accomplie pour acquérir son assemblée – ces deux choses intimement liées, et alors l’apôtre Paul peut dire deux fois dans la 1ère épitre à Timothée : « Mais miséricorde m’a été faite » (1 Tim. 1. 13 et 16). Il sentait qu’il avait été un objet de la miséricorde de Dieu.
Est-ce qu’aujourd’hui nous avons ce même sentiment dans le tréfonds, au plus profond, de nos cœurs ? Alors il y a quelque chose, bien-aimés, que nous ne voyons jamais : oublié, ou délaissé. Celui qui est la source de l’eau vive, le Seigneur Lui-même, ne nous laissera ni ne nous abandonnera jamais. Mais ce qui est dit, c’est encore un trait de caractère des versets 1 à 5 du livre des Juges, dans la deuxième épître à Timothée : il y avait donc à s’attacher à l’Éternel et à la Parole de l’Éternel. Qu’y avait-il ici ? L’oubli de la Parole de Dieu, l’oubli de l’autorité de la Parole de Dieu. Elle n’a plus cet effet pratique et bienfaisant.
Non seulement on oublie l’Éternel, mais on L’abandonne, et alors on sert les Baals. Alors, il y a une génération qui nous a enseignés par la grâce de Dieu, de laquelle nous avons abondamment reçu parce que cet enseignement qui nous a été donné par l’Esprit de Dieu qui a conduit ces frères à découper droit la Parole de Dieu et à nous laisser un précieux dépôt que nous devons garder, qui nous a été confié – et il nous sera redemandé par rapport à cela ; il nous a été richement donné, il nous sera redemandé.
« Achète la vérité, et ne la vends point, – la sagesse, et l’instruction, et l’intelligence » (Prov. 23. 23). Nos pères ont acheté la vérité, est-ce que nous serions, nous, prêts à la brader ou à la vendre ? Que nous est-il dit comme conséquence de cette inconséquence ? Juges 2. 14 : « L’Éternel… les vendit en la main de leurs ennemis, et ils ne purent plus se maintenir devant leurs ennemis ». Il les vendit. Ils avaient délaissé la source des eaux vives, la Parole de Dieu.
Encore aujourd’hui il nous faut peut-être rappeler qu’il y avait des puits qui avaient été creusés au temps d’Abraham, puis ensuite ils ont été rebouchés. Ils avaient été bouchés par la terre, par les ennemis, les Philistins (Gen. 26). Et alors que faut-il faire ? Il faut recreuser ces puits et trouver là cette source abondante qu’est la Parole de Dieu, pour y trouver le Seigneur.
2 Timothée 3. 14 à 17 : « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que, dès l’enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le christ Jésus. Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre ».
« Sachant de qui tu les apprises », du Seigneur et, au temps de Timothée, de la grand-mère Loïs, de la mère Eunice. Tant de générations nous ont enseignés, par la grâce de Dieu. Avons-nous été saisis par la Parole de Dieu ? Et puis ensuite avons-nous été convaincus par la Parole de Dieu ? Convaincus ! C’est ce qui manque aujourd’hui, cette conviction pour marcher dans le chemin de la foi d’une manière qui honore Dieu.
On s’est déjà arrêté sur le fait que, en suivant sa propre volonté, et ainsi en honorant les Baals et les Ashtoreths, le peuple est livré en la main des ennemis, et pire, Dieu les vendit. Mais ils se vendent eux-mêmes, et alors le peuple est dans une grande détresse. Lorsque nous nous écartons des enseignements de la Parole et que nous suivons un chemin de propre volonté qui veut toujours s’attacher aux choses de la terre, il s’ensuit une détresse spirituelle, des maux qui nous gagnent dans les rassemblements, des peines dont nous pleurons, un manque de ferveur, un manque de nourriture, bien des choses de ce genre.
Alors il nous est dit que l’Éternel suscite des juges. Un peu plus loin, à la fin du verset 18, il nous est dit : « L’Éternel avait pitié, à cause de leur gémissement devant ceux qui les opprimaient et qui les accablaient ». Et plus loin dans ce livre, on a une expression particulièrement touchante, au chapitre 10. 16 : « et son âme [celle de l’Éternel] fut en peine de la misère d’Israël ». Cela touche profondément nos cœurs de penser que, lorsque nous sommes dans une situation affligeante, triste, accablante, à cause de nos propres voies, Dieu en est en peine, et Il est certainement plus en peine que nous. Et Il a pitié de la misère d’Israël, Dieu a pitié de notre misère, et pour les délivrer, il leur a suscité des juges (v. 16).
Si nous comprenons bien ce que c’est, un juge est quelqu’un qui donne la juste appréciation des choses, et qui le fait déjà pour lui-même. Si on considère ce qu’a été la vie de Gédéon, il a donné une juste appréciation des choses. Il a commencé par mettre de côté de la nourriture pour lui et sa propre maison, il la battait dans le pressoir – c’est insolite – mais il avait à cœur de se nourrir lui-même.
Et la première chose à faire est d’avoir à cœur de se nourrir soi-même de la Parole de Dieu dans le secret de notre cœur. Ensuite, quand Dieu lui a parlé et l’a enseigné, il a eu à cœur de démolir l’idole et l’autel qui était à côté, dans la maison de son père. Donc la deuxième chose qu’il a faite c’est qu’il a réglé ce qui se passait dans sa maison, et qu’il en a enlevé les idoles.
Nous savons bien que les idoles, c’est ce qui prend de la place du Seigneur Jésus dans nos cœurs, et on pourrait, si on était honnête, peut-être bien trouver des idoles dans nos maisons, qu’il faudrait démolir. Et puis Dieu lui a montré les ressources qu’il avait pour délivrer le peuple. Et ainsi nous voyons le chemin du juge : d’abord se nourrir, ensuite ôter ce qu’il y a de mauvais dans sa propre maison, et après, avec le secours de Dieu, on peut peut-être être utile au milieu du peuple de Dieu.
C’était pour le bien du peuple qu’Il a suscité des juges mais même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas. Et c’est triste de voir que Dieu suscite des instruments pour ramener le cœur des siens à ses voies, et qu’ils ne sont pas écoutés. C’est une cause de larmes pour ceux qui servent le Seigneur, et le verset 31 d’Actes 20, où il nous est dit que Paul a enseigné avec larmes, nous parle justement de cet exercice qu’il y a dans les cœurs pour enseigner alors qu’un peuple ne veut pas écouter. Jérémie en a été un exemple. « Mais, même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas » (Jug. 2. 17).
Et alors soulignons un mot au verset 19 : « Et il arrivait que, lorsque le juge mourait, ils retournaient à se corrompre plus que leurs pères, marchant après d’autres dieux pour les servir et pour se prosterner devant eux : ils n’abandonnaient rien de leurs actions et de leur voie obstinée ». C’est ce mot « obstinée » que j’aimerais souligner. 1 Samuel 15. 23 : « La rébellion est comme le péché de divination, et l’obstination comme une idolâtrie et des théraphim ». À force de fermer son cœur aux avertissements que le Seigneur nous donne, on finit par marcher dans une voie obstinée, et la Parole nous dit que l’obstination est comme une idolâtrie.
Et c’est là un des avertissements des plus sérieux pour nous de nos jours. Dieu parle une fois, deux fois, peut-être davantage, et on s’obstine dans son chemin, et Dieu dit que c’est une idolâtrie. Nous n’insistons pas outre mesure mais, ne nous sentons-nous pas repris par cette expression, et par cette façon de parler du Seigneur ? Ajoutons simplement une chose : il est facile de voir chez les autres, peut-être, de l’obstination, mais est-ce que nous nous laissons sonder par Dieu ?
Psaume 139. 23 et 24 : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle ». Est-ce que je suis prêt à reconnaître que j’ai pu marcher dans une voie d’obstination ?
Juges 21. 25 : « En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux ». Voilà le caractère de tout le livre : chacun était son propre maître. L’Éternel était leur roi, ils L’ont rejeté. Même les juges, ils les ont rejetés. Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux. Pensant à nos rassemblements, est-ce que nous n’avons pas nos propres pensées plutôt que les siennes ? Il y a la pensée de quelqu’un que nous devons rechercher avant toute chose dans l’assemblée, la pensée de Celui qui est le chef. Est-ce que nous en sommes là ? Nous avons à y réfléchir.
Une remarque concernant l’exemple de Gédéon. Pourquoi Gédéon a-t-il eu une telle appréciation des choses ? Finalement, il a répondu à la pensée de Dieu. Quel était son secret ? C’est une question que nous avons à nous poser. La Parole répond et dit, suite à tout ce qu’il a fait, pourquoi il a été conséquent : « L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme » (Jug. 6. 12). « L’Éternel est avec toi », voilà le secret de Gédéon. Juges 2. 16 : « L’Éternel suscita des juges ; et ils les délivrèrent ». Et puis au v. 18 : « Et quand l’Éternel leur suscitait des juges, l’Éternel était avec le juge ».
Alors nous pouvons nous poser la question : nous avons tous reçu quelque chose. Est-ce que vraiment le Seigneur est avec nous ? On a cité tout à l’heure ce passage : « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui » (2 Chron. 15. 2). On pourrait se demander pourquoi l’Ange de l’Éternel avait pu dire à Gédéon : « L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme ». Justement, Gédéon était conséquent. « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ». Le secret aujourd’hui, à travers tout ce que nous sommes, c’est que pour répondre à la pensée de Dieu il faut que Dieu soit là.
Pour agir selon ce que Dieu veut, faire quelque chose qui correspondra à l’attente de son cœur et qui sera pour sa gloire, il faut – c’est une nécessité – que Dieu soit là. « L’Éternel était avec le juge, et les délivrait ». Voilà le secret pour tous. Qu’a dit le Seigneur Jésus ? « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). Si le Seigneur est là, dans mon cœur, alors je pourrai faire quelque chose. Est-ce moi qui agirai ? Non, c’est Lui. La gloire Lui revient.
L’Éternel était avec le juge. Le millier de Gédéon était le plus pauvre en Manassé, et lui était le plus petit dans la maison de son père (Jug. 6. 15). Mais Dieu qualifie ce que Gédéon reconnaît en lui disant : « L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme ». Et que dit l’apôtre Paul ? « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12. 10). Quand l’homme est mis de côté et que Christ seul est vu, alors cela est à la gloire de Dieu.
Et ce qui vient d’être dit, c’est dans le fond l’introduction à la fin de notre chapitre et au début du chapitre 3 : apprendre ce que c’est que la guerre. Bien sûr, il y a une application pour les combats personnels, mais là il s’agit de combats collectifs. Déjà on a vu au verset 10 du chapitre 2 l’œuvre que Dieu avait faite pour Israël. C’est une œuvre collective, et ici est placée devant nous la guerre collective. Quelle situation avons-nous ? Nous avons des nations que Dieu a laissé subsister. Pourquoi ? Pour amener le peuple à s’appuyer sur Lui.
C’est facile de dire qu’on s’appuie sur Dieu, mais c’est une autre chose de le faire. Et c’est là la grande différence : s’appuyer sur Dieu. On vient de citer Gédéon. Et malgré la faiblesse de sa foi, Gédéon s’est appuyé sur Dieu. Il a demandé des confirmations pour sa foi, et Dieu les lui a données parce que Dieu donne toujours ce qui est nécessaire pour notre foi. Alors il y a des nations que Dieu a laissé subsister. Et il ne faut pas s’étonner si, dans le rassemblement selon le Seigneur, Dieu laisse subsister des difficultés. Évidemment, ce ne sont pas des nations physiquement, mais des difficultés de différentes sortes. Et pourquoi sont-elles là ? Pour que nous soyons dans la défaite ? Pour que nous prenions notre parti de ce qui ne va pas ? Pour que nous disions que c’est la faute des autres ? Non, la défaite, c’est parce que nous ne nous appuyons pas sur Dieu.
On a beaucoup parlé de l’idolâtrie. C’est très bien. Mais l’idolâtrie commence quand on s’appuie sur soi-même, quand on s’appuie sur l’homme. Qu’est-ce que c’est qu’une idole ? C’est simplement une divinité imaginée par l’homme, c’est une ressource humaine. Je suis idolâtre quand je m’appuie sur quelque chose qui vient de moi-même. C’est déjà de l’idolâtrie. Et le Seigneur veut nous amener à autre chose, à s’appuyer sur Lui, à se fortifier en Lui et dans la puissance de sa force.
Et alors on découvre que Dieu agit au milieu de l’assemblée. Nous disons souvent que le Seigneur est au milieu de nous. Eh bien, l’un des aspects du Seigneur au milieu de nous, c’est qu’Il agit au milieu de nous. Si dans une assemblée le Seigneur n’agit pas, il faut peut-être se poser la question si on n’est pas en train de mettre le Seigneur à la porte.
Ici, il faut apprendre ce que c’est que la guerre, il faut apprendre à s’appuyer sur le Seigneur. Un frère pouvait dire : Si le Seigneur est honoré, Il peut mettre l’ordre dans le plus grand désordre. Et nous ne pouvons pas dire qu’il n’y a pas de désordre parfois au milieu de nous. Eh bien, nous avons un Seigneur capable de mettre de l’ordre.
Et un autre frère du 19ème siècle, pouvait dire : Si nous croyons que le Seigneur est le Seigneur dans l’assemblée, croyons aussi qu’Il est capable de mettre les choses en ordre.
Il y a des choses qui ne vont pas, et nous ne pouvons pas les régler nous-mêmes, nous n’avons pas les forces. Alors nous avons deux solutions : ou la solution humaine et on prend parti : C’est la faute de ceci, c’est la faute de cela ; ou bien l’autre solution : ayons à cœur les intérêts de Christ dans l’assemblée, ayons à cœur ce que l’assemblée est pour Christ : c’est la plénitude du Seigneur Jésus (Éph. 1). Eh bien, ayons à cœur cela, on en parle, on s’attend à Lui. Et quand on s’attend à Lui, on Le voit faire des miracles. La puissance du Seigneur n’a pas changé. Elle existe. Est-ce que nous savons nous appuyer sur Lui ? C’est ce que c’est que d’apprendre la guerre. Est-ce que nous l’avons appris ?
C’est le combat pour le Seigneur. Rappelons-nous que, quand le Seigneur nous amène dans un combat, c’est toujours pour nous amener, non pas à notre victoire, mais à sa victoire, la victoire du Seigneur. Et quel bonheur quand nous expérimentons que le Seigneur agit au milieu de l’assemblée. C’est un aspect du Seigneur présent au milieu des deux ou trois. Le Seigneur agit à Philadelphie, on comprend pourquoi ; le Seigneur n’agit pas à Laodicée parce qu’Il est à la porte.
Juste un mot encore sur les idoles. Dans le chapitre 2 du livre des Juges, les idoles sont mentionnées : Baal et Ashtoreth. Baal, c’est un maître, et c’est toute l’énergie que nous consacrons pour servir un maître, et nous comprenons que c’est toute l’énergie humaine, charnelle, que nous manifestons pour servir un maître qui nous éloigne de plus en plus de Dieu. Et Astaroth, c’est ce qui prend nos affections, ce qui prend nos esprits. Et aujourd’hui aussi, il y a quelquefois dans certains pays, et ça vient jusque chez nous, des méditations qui sont proposées, qui emportent l’esprit ailleurs, et qui sont d’une dangerosité qu’on n’a pas besoin de souligner. Voilà ce que sont ces deux idoles qui sont soulignées là.
Quand on parle des idoles, on pense au dernier verset de la première épître de Jean qui se termine par : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21). Ce qui est extrêmement sérieux, c’est quand on pense à qui cet avertissement est donné. Dans le deuxième chapitre de la 1re épître de Jean, il est question des petits enfants, des jeunes gens et des pères, et on sait tous les caractères qui leur sont donnés : les petits enfants connaissent le Père, les jeunes gens sont forts parce qu’ils s’attachent à la parole, les pères connaissent « celui qui est dès le commencement ».
C’est à de tels que l’avertissement : « Enfants, gardez-vous des idoles » (ch. 5. 21), est donné. Ce qui veut dire que cet avertissement s’adresse à chacun de nous. Que nous soyons au début de notre carrière ou à la fin du chemin, que nous ayons acquis quelque connaissance de la personne du Seigneur Jésus, que nous connaissions Dieu comme un bon et tendre Père, ou que nous ayons une connaissance plus limitée, l’avertissement est là : « Enfants, gardez-vous des idoles ».
Concernant les idoles, il y a un exemple dans le livre de l’Exode. Nous connaissons bien cette scène qui nous est rapportée au chapitre 32 de ce livre. Pendant que Moïse était sur la montagne et que l’Éternel lui donnait les tables de la loi, le peuple faisait un veau de fonte. Exode 32. 3 à 6 : « Et tout le peuple arracha les pendants d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron ; et il les prit de leurs mains, et il forma l’or avec un ciseau, et il en fit un veau de fonte. Et ils dirent : C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte. Et Aaron vit [le veau], et bâtit un autel devant lui ; et Aaron cria, et dit : Demain, une fête à l’Éternel ! Et lendemain, ils se levèrent de bonne heure, et offrirent des holocaustes, et amenèrent des sacrifices de prospérités ».
Dans cette scène, il y a ce qui est manifeste – il n’est pas besoin de le détailler – avec ce veau d’or qui est fondu, une idole ; et cette idole, on l’utilise pour faire une fête à l’Éternel. Cela nous montre ce danger qu’il y a, pour nous, de vouloir mélanger ce qui doit être totalement séparé. Les idoles doivent être mises de côté, exclues, pour s’en séparer totalement, pour ne pas s’en mêler et s’en garder totalement. Quand on s’approche de l’Éternel et qu’on veut Lui sacrifier, évidemment toute idole doit être ôtée.
On comprend qu’il y a une portée morale et spirituelle. Mais il y a toujours un danger, dans nos cœurs, de vouloir le faire, quand on a au fond de notre cœur quelque chose qui n’est pas forcément selon la pensée de Dieu, peut-être ne voulant pas le détruire, peut-être même voulant l’utiliser pour Dieu. Quelle idolâtrie est là devant nous !
Juges 3. 2 : « [et cela] seulement afin que les générations des fils d’Israël connaissent, en l’apprenant, ce que c’est que la guerre ». L’enseignement qui est là aussi, c’est que toutes les générations doivent apprendre ce que c’est que la guerre. La guerre, les combats ne sont pas exclusifs d’une certaine génération. On n’apprend pas le combat, et on ne combat pas seulement quand on est arrivé à un certain âge ou à un certain stade. Non, le combat est pour toutes les générations, et nous avons besoin de revêtir en tout temps l’armure complète qui nous est décrite en Éphésiens 6 pour pouvoir livrer les combats de l’Éternel. Mais nous comprenons bien que cette armure complète pour le combat est étroitement liée à un état moral. C’est dans la mesure où nous sommes dans l’état moral qui convient que nous pouvons combattre les combats de l’Éternel.
Dans le premier paragraphe de Juges 3 (v. 1 à 4), nous avons cet éloignement progressif dans lequel le peuple, les fils d’Israël, sont tombés. Ils habitent d’abord au milieu des Cananéens. Ensuite, la conséquence qui s’ensuit, inévitable, c’est qu’ils s’associent à ces Cananéens, et là ce sont les filles des Cananéens qui sont prises pour femmes. Et puis ils font ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, ils servent leurs dieux, les Baals, les ashères.
Et la colère de l’Éternel s’embrase contre Israël et Il les vend en la main de Cushan-Rishhathaïm. Nous nous souvenons d’où le peuple d’Israël est parti sous la conduite de Moïse. Il était en Égypte, il était dans l’esclavage du Pharaon. Il en a été délivré, il a traversé le désert et est arrivé dans le pays de la promesse. Et là, au bout de quelques temps, qu’est-ce qu’il devient, ce peuple ? Il va servir ce roi, Cushan-Rishhathaïm, il retombe dans l’esclavage.
Nous avons à un moment de notre vie commencé à nous séparer de l’esclavage dans lequel nous étions mais ne pensons pas que, s’il n’y a pas combat, veille et séparation de toutes les idoles quelles qu’elles soient, nous ne soyons pas en danger de retomber sous un autre esclavage. Et le nom de ce roi Cushan-Rishhathaïm signifie : double méchanceté. Nous avons bien là une illustration de l’esclavage sous lequel nous pouvons tomber quand nous nous laissons entraîner par Satan et toutes ses ruses.
Alors un juge est suscité. On a eu l’exemple de Gédéon avec tout ce que l’Éternel a opéré pour le former et l’amener à être utile pour les fils d’Israël. Nous avons avec Othniel un tableau aussi remarquable. Au verset 10, il est dit : « L’Esprit de l’Éternel fut sur lui ». C’est le premier homme dans l’Ancien Testament qui soit mentionné comme celui sur lequel l’Esprit de l’Éternel est venu. Nous ne voulons pas développer cela, mais non seulement c’est un caractère tout particulier d’Othniel, mais nous devons saisir aussi que, si l’Esprit de l’Éternel est venu sur Othniel, c’est qu’Il pouvait se reposer sur lui.
Et quand nous lisons le 1er chapitre de l’évangile selon Jean, nous voyons le témoignage de Dieu à Jean : « Celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit : Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint ». Et c’est sur le Seigneur que l’Esprit est descendu, sous la forme d’une colombe. C’est un oiseau qui ne peut demeurer que dans un lieu qui est pur. Nous comprenons combien cette colombe, cet Esprit, pouvait demeurer dans la personne du Seigneur Jésus à la pureté parfaite et dans lequel cet Esprit pouvait trouver du repos.
Alors, s’il nous est dit ici que l’Esprit de l’Éternel fut sur Othniel, c’est bien pour nous mentionner le caractère qu’Othniel pouvait présenter à ce moment-là. Et cette histoire d’Othniel nous est déjà décrite dans le 1er chapitre du livre des Juges. Dans les versets 8 à 15, Othniel nous est présenté déjà comme quelqu’un qui combat, à la demande de Caleb, pour remporter une victoire sur une ville, Kiriath-Sépher qui va devenir Débir.
Elle devient pour Othniel une source qui peut jaillir et apporter des encouragements et des bénédictions pour tous ceux qui sont autour de lui. L’enseignement profond qu’il y a dans cette scène c’est que, ayant combattu et ayant remporté la victoire, en récompense Caleb lui donne une épouse, Acsa. Othniel est caractérisé par la fidélité, le combat dans sa vie personnelle et pour acquérir une épouse. Et ce combat, cette victoire qu’il remporte, le qualifient pour que Dieu puisse l’utiliser au chapitre 3 pour délivrer Israël.
Nous voyons le lien qu’il y a entre notre vie individuelle, notre vie dans nos maisons ; et, dans la mesure où, par la grâce de Dieu, nous pouvons manifester quelque fidélité et obéissance à la Parole de Dieu, alors Dieu peut, dans sa grâce aussi, nous utiliser pour un service, comme pour lui, Othniel, au milieu du peuple d’Israël.
Juste une dernière remarque concernant Othniel. Le peuple est tombé, il a servi les dieux, et quand ils sont sous la domination de ce roi, Cushan-Rishhathaïm, il nous est dit au v. 9 du chapitre 3 : « Et les fils d’Israël crièrent à l’Éternel ; et l’Éternel suscita aux fils d’Israël un sauveur », un juge, et il faut attendre huit ans avant que la délivrance avec Othniel apparaisse. Et encore là, il y a un enseignement qui montre la sagesse d’Othniel.
Il a vécu près de l’Éternel qui l’a formé, et l’a qualifié. Il a vu la misère de son peuple Israël, il savait ce qu’il fallait faire, mais il est resté là pendant huit ans à attendre que l’Éternel lui dise : Maintenant c’est le moment, il faut aller livrer bataille. Nous avons encore là une image de la dépendance de ce serviteur qui ne dit pas : Ça y est ! Maintenant je suis fort, je vais aller délivrer le peuple. Non, avec toute dépendance, humilité et confiance en Dieu, il attend huit ans, puis il agit et remporte la victoire.
Une pensée sur les quatre premiers versets de ce chapitre 3. Une première chose, c’est que nous sommes dans le monde, c’est clair. Et comme le Seigneur l’a dit, nous ne sommes pas du monde. Et il faut que ces choses soient bien empreintes dans nos pensées. Nous sommes dans le monde, et nous voyons ici la pensée de Dieu dans le fait que ces peuples sont laissés dans le pays : « [et cela] seulement afin que les générations des fils d’Israël connaissent, en l’apprenant, ce que c’est que la guerre » (Jug. 3. 2).
Donc la guerre n’est pas facultative si nous voulons jouir de nos bénédictions. C’est clair également. Et quand nous en arrivons au verset 4, il nous est dit : « elles étaient [laissées] pour éprouver par elles Israël », et il y a ici la réalité de la foi. Est-ce que nous sommes des hommes et des femmes de foi ? « Pour éprouver par elles Israël, pour savoir s’ils écouteraient les commandements de l’Éternel, qu’il avait commandés à leurs pères par Moïse ».
Alors, de deux choses l’une, soit nous combattons, soit nous laissons aller les choses. Et la pensée de Dieu est que ces nations sont là comme un baromètre quant à la fidélité du peuple. Mais dans le même temps, les ressources pour la fidélité sont là, c’est tout aussi clair. 1 Jean 2. 14 : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant ». Voilà, d’abord, l’adversaire est un adversaire vaincu. C’est ce que nous dit Jean 16.
Si bien que, quand nous partons au combat, si nous sommes dépendants du Seigneur, nous aurons la victoire. Et les jeunes gens, qu’est-ce qui les rend forts ici ? C’est la Parole de Dieu. « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous ». Et nous avons à supplier le Seigneur que cette Parole demeure véritablement en nous comme nous le dit Colossiens 3. 16.
Et rappelons-nous la tentation du Seigneur dans le désert. Si nous nous en tenons à la Parole, le diable s’enfuira de nous comme il s’est enfui du Seigneur Jésus. « Parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous ». Et nous avons la suite du passage : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde » (1 Jean 2. 15). Nous avons à y prendre garde. Que le Seigneur nous aide !
Le peuple crie, l’Éternel écoute et intervient. Nous pouvons le voir dans la suite des quelques évènements que nous trouvons dans ce chapitre 3, aux versets 9, 10, et 11. D’abord Dieu prend la chose en main et Il suscite un juge.
Ensuite nous voyons qu’Il a un serviteur, celui qu’Il peut employer, Othniel. Le nom d’Othniel veut dire : Dieu est fort, lion de Dieu. Voilà ce qui est important. Un serviteur n’a pas de force en lui-même, mais déjà par son nom il est clair que la force se trouve dans l’Éternel. Et ensuite nous voyons qu’il est le fils de Kenaz, et dans ce nom de Kenaz il y a aussi cette expression de la force. Son nom veut dire : flanc, la chasse.
Puis nous avons : « L’Esprit de l’Éternel fut sur lui ». Cela veut dire que l’Esprit de l’Éternel s’empare de lui. L’Esprit de Dieu vint sur lui pour le conduire. C’est l’Esprit de Dieu qui agit. Et alors Othniel juge Israël. C’est-à-dire que de nouveau les droits de l’Éternel deviennent le principe. Il est simplement dit : « Il jugea Israël ». La loi et les droits de Dieu sont mis en avant et quand c’est le cas, il y a le combat qui commence. Quand l’ennemi voit que les droits de l’Éternel sont mis en avant, alors c’est là qu’il travaille contre le peuple de Dieu, qu’il opère et le combat commence alors. Il y a combat quand les droits de l’Éternel sont revendiqués.
Il y a aussi là un enseignement pour nous. Quand nous restons lâches, alors l’ennemi n’a pas besoin d’être contre nous et il n’y a pas de combat. Quelquefois pour les chrétiens, et nous quand nous ne sommes pas vraiment fidèles, il n’y a pas vraiment de combat contre l’ennemi. Quand nous restons lâches et que nous ne prenons pas la Parole comme notre conducteur, alors l’ennemi est d’accord. C’est quand les droits de l’Éternel sont revendiqués qu’il y a le combat.
Et ensuite il est dit : « il sortit pour la guerre ». Cet homme-là, sur qui est l’Esprit de Dieu, est capable aussi de livrer bataille contre l’ennemi. « Et l’Éternel livra en sa main Cushan-Rishhathaïm ». Là nous voyons que Dieu prend à nouveau les choses en main. C’est la confiance en l’Éternel chez Othniel qui lui fait commencer le combat contre l’ennemi, et Dieu prend son parti. Cela est vrai aussi pour nous : quand nous comprenons que nous avons un combat à livrer et que nous avons confiance en Dieu, Dieu se met de notre côté et prend les choses en main. Ensuite, « sa main fut forte contre Cushan-Rishhathaïm », c’est la victoire, amenée par l’Éternel. Et alors, « le pays fut en repos ».
C’est toute une suite que Dieu opère par Othniel. C’est très beau de voir que d’abord Dieu prend la chose en main, l’Esprit de Dieu prend un homme que Dieu connaît, qu’Il peut employer, Othniel ; et puis Othniel juge, il est responsable et donne de nouveau tous les droits à l’Éternel, aux pensées de l’Éternel. Puis le combat commence en confiance, car l’Éternel sera de leur côté. Il combat et Dieu donne la victoire et le repos pour le peuple pour quarante ans. C’est très beau, quarante ans, et nous connaissons les quarante ans que nous avons quelquefois dans l’Écriture. Et c’est un temps heureux auquel le peuple est amené, par pure grâce, par pure miséricorde de la part de Dieu.
L’Éternel suscita des Juges (Jug. 2. 16). Puis au chapitre 3. 9, l’Éternel suscita un sauveur qui les délivra. Luc 1. 67 à 69 : « Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint, et prophétisa, disant : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité et sauvé son peuple, et nous a suscité une corne de délivrance ». Dans l’évangile de Jean, l’Esprit est descendu sur le Seigneur Jésus comme une colombe. L’Esprit était sur Lui, ce Sauveur annoncé à l’avance par Othniel qui nous parlait d’un plus grand que lui, le Seigneur Jésus.
Une autre pensée. Il est dit : « Sa main fut forte » (Jug. 3. 10). L’Esprit fut sur lui, ensuite il jugea – il avait le gouvernement qui lui était donné de Dieu. Et nous pensons à ce qui est dit dans le livre d’Ésaïe : « Le gouvernement sera sur son épaule ; et on appellera son nom… Dieu fort » (És. 9. 6). L’Éternel est puissant avec Othniel. Voilà, tout nous parle de la personne du Seigneur Jésus qui allait venir.
Le peuple allait être conduit à la victoire, mais insistons sur un point : il est dit ensuite que sa main fut forte contre Cushan-Rishhathaïm. Pour une victoire complète, définitive, il fallait de l’aide, comme on le voit dans un exemple qui nous est donné : 2 Samuel 23. 10. « Il (Éléazar) se leva, et frappa les Philistins, jusqu’à ce que sa main soit lasse et que sa main reste attachée à l’épée ; et l’Éternel opéra une grande délivrance ». La main attachée à l’épée ! La main attachée à la Parole de Dieu. Et celle-ci est-elle non seulement dans notre main, mais aussi dans notre cœur ?
Voilà l’exemple que nous donne Othniel. Et nous pouvons simplement citer ce qui est dit dans Zacharie 4. 6 : « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit ». Voilà ce qui a caractérisé Othniel. La force n’était pas en lui-même, mais par l’Esprit de Dieu et par ce Dieu qui le fortifiait. Othniel signifie aussi : lion de Dieu. Proverbes 30. 30 : « Le lion, le fort parmi les bêtes, et qui ne se détourne devant qui que ce soit ». Le lion de Dieu.
Le Seigneur Jésus a été le lion qui est de la tribu de Juda et qui a vaincu (Apoc. 5. 5) ? Et lorsqu’on vient se saisir de Lui au jardin de Gethsémané, Il dit : « Si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18. 8), et les ennemis tombent par terre. Mais le Seigneur Jésus avait dressé sa face résolument pour aller à Jérusalem, s’appuyant sur son Dieu pour ne réaliser qu’une chose : la volonté de son Dieu.
Si nous avons fait attention, en Juges 3. 5, il est parlé de 6 nations qui étaient censées être dépossédées au temps de Josué (Jos. 9. 1 et 2). Elles sont encore là, elles reparaissent de nouveau. Et de quoi nous parlent ces ennemis déclarés ? Les Cananéens, leur nom signifie : trafiquants. Trafiquons-nous pour le Seigneur en attendant sa venue, ou trafiquons-nous pour nous-mêmes ? Et nous avons l’esprit du monde qui nous pénètre aujourd’hui dans tout ce qui est le commerce de sorte que vous allez être très exercés par rapport à des jeunes qui s’engagent dans des études commerciales parce qu’il peut y avoir différents pièges subtils dont l’ennemi pourrait se servir pour détourner les cœurs de Christ.
Puis les Amoréens, dont le nom signifie : parleurs, vantards. Les Héthiens, ou fils de terreur. Voilà tous ces ennemis qui se présentent à nous aujourd’hui. Et en liaison avec ce qui peut être placé devant nous, en 2 Timothée 3. 1 à 5, on voit là ce qui va se passer dans les derniers temps, les temps de la fin : « Or sache ceci, que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux ; car les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, n’aimant pas le bien, traîtres, téméraires, enflés d’orgueil, amis des voluptés plutôt qu’amis de Dieu, ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance ».
Nous avons encore là le côté de l’égoïsme qui peut se traduire dans le fait de trafiquer pour soi-même, pour ce monde qui périt. Et puis en même temps est placé devant nous le côté de la vantardise. L’amour (1 Cor. 13. 4) ne se vante pas. Et ces quatorze traits qui nous sont donnés dans 1 Cor. 13 quant à l’amour nous parlent du Seigneur qui les a pleinement accomplis.
Il est dit « implacables », c’est-à-dire qui ne tiennent pas leurs engagements (qu’on ne peut apaiser, fléchir. Synonyme : impitoyable, inflexible). On ne tient pas toujours ses engagements vis-à-vis de nos frères et sœurs, avec le monde, mais premièrement tenons-nous nos engagements avec le Seigneur ?
Jérémie 30. 21 et 22 dit : « Car qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? dit l’Éternel. Et vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu ». « Qui est celui qui engage son cœur » – c’est sur le plan individuel – « pour venir à moi », dit l’Éternel. Et en 2 Chroniques 15. 2 : « Écoutez-moi : L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; et si vous le cherchez, vous le trouverez, et si vous l’abandonnez il vous abandonnera ».
Puis on voit la situation au verset 5 : « il y avait beaucoup de troubles… et nation se brisait contre nation, et ville contre ville, car Dieu les troublait par toutes sortes d’angoisses », on a parlé d’une grande détresse. Mais qu’est-il dit ensuite ? Verset 12, pour nous montrer le côté de l’engagement : « Et ils s’engagèrent ensemble à rechercher l’Éternel, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme ». Verset 15 : « Et tout Juda se réjouit du serment, car ils avaient juré de tout leur cœur, et ils avaient recherché l’Éternel de toute leur âme, et ils l’avaient trouvé ». Et qu’est-il dit ensuite ? « L’Éternel leur donna du repos ».
Aujourd’hui, dans les exercices présents dans la vie des assemblées, nous pourrions tous dire : nous sommes défaits par l’ennemi. Mais il y a un engagement à avoir, un engagement du cœur pour rechercher l’Éternel, la pensée de l’Éternel, la Parole de Dieu. Il y a un engagement qui doit d’abord se faire individuellement, et qui ensuite doit être un exercice collectif : « Ils s’engagèrent ensemble à rechercher l’Éternel ». Il y a eu ce désir, qui était heureux, mais ensuite il y a eu une concrétisation. Ils L’avaient recherché de toute leur âme, de sorte qu’ensuite la bénédiction est là, le repos est accordé, le repos est dispensé.
Aujourd’hui encore, c’est en nous tenant en repos, en nous appuyant sur le Seigneur que nous goûterons ensemble ce repos que Dieu seul peut nous accorder. Nos cœurs sont-ils disposés et engagés pour suivre le Seigneur et nous attacher à Lui ?
Nous avons vu ces différents ennemis qu’il y a au verset 5 de Juges 3. Et le verset 3 nous parle aussi d’autres ennemis et soulignons simplement un de ces ennemis : « cinq princes des Philistins ». Les Philistins nous parlent des professants qui n’ont pas la vie. Si on cherche dans la Parole, on trouve que les Philistins descendent d’Égypte, ils sont des descendants de Mitsraïm, qui est l’Égypte (Gen. 10. 6), et il est dit dans le livre d’Amos (9. 7) qu’ils sont venus en Palestine en passant par l’île de Caphtor, c’est-à-dire la Crète.
Voilà un peuple qui est venu d’Égypte dans le pays de Canaan, et un peuple qui n’a connu ni la pâque, ni la mer Rouge, ni la traversée du Jourdain. Et ces professants sont mêlés au peuple de Dieu. Et nous faisons référence à 2 Timothée 2. 20, à la chrétienté devenue une grande maison où il y a le mélange ; et le mélange conduit à des situations où le peuple de Dieu est mélangé à ce qui a la forme de la piété mais en a renié la puissance, et c’est une source de faiblesse. Voilà encore un de ces ennemis que nous pouvons rencontrer. Alors méfions-nous de ceux qui n’ont qu’une profession extérieure mais qui n’ont pas la vie.
Et la vie se manifeste par des fruits qui montrent l’attachement au Seigneur, un cœur engagé pour le Seigneur et un cœur qui se défie de lui-même. Prenons garde aussi à ce genre d’ennemi qui peut aussi nous séduire en nous faisant croire que nous avons le même Seigneur, que nous servons le même Maître alors que c’est faux, et que l’on ne peut pas trouver parmi ces professants les fruits de la vie nouvelle.
Nous avons entendu cette exhortation adressée à chacun : Qui est celui qui engagera son cœur pour venir après moi ? Nous avons considéré cet exemple d’Othniel, oh combien encourageant pour notre foi ! L’exemple d’Othniel est-il seulement pour les frères âgés qui ont marché cinquante ou soixante ans avec le Seigneur ? Non ! Il est pour tous ceux qui connaissent le Seigneur Jésus. Alors, avons-nous à cœur de répondre à cet appel que nous avons tous entendu ici : « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? » Jér. 30. 21. C’est du cœur dont il est question.
Et le fruit de cet engagement d’Othniel est remarquable. Il a été suscité par l’Éternel Lui-même, mais Othniel, qu’a-t-il permis ? Le peuple a été sous la servitude pendant huit ans, et la délivrance que l’Éternel a accordée par Othniel, ce fut quarante ans de repos. C’est cinq fois plus ! Et ne voyons-nous pas là la miséricorde de notre Dieu ? Il a dû châtier son peuple, Il a dû le faire passer sous la domination de l’ennemi pendant huit ans, et ensuite, en réponse à la foi d’un serviteur, le peuple a joui de quarante ans de repos.
Voilà ce que nous avons à cœur ici tous, qui que nous soyons, d’être utiles pour le peuple de Dieu, de nous tenir dans la lumière du Seigneur Jésus, d’être dépendants, et d’avoir à cœur ce que le Seigneur Jésus a de plus cher sur cette terre, son assemblée. Quel exemple nous avons eu devant nous ! Cet homme, on ne sait pas grand-chose de sa vie, mais le peu que nous connaissons, combien il encourage nos cœurs !
L’Esprit de l’Éternel fut sur lui, il sortit pour la guerre, il a réalisé une victoire complète. Voulons-nous, dans notre toute petite mesure, être des Othniel, réalisant que notre force est exclusivement dans le Seigneur Jésus ? C’est une chose de toute importance. Peut-être que, quand on est jeune avec l’énergie de la jeunesse et les capacités toutes fraîches que le Seigneur a confiées, on peut se dire : Oh ! moi, je peux. Moi je suis prêt, Seigneur, à aller avec toi et en prison et à la mort, je suis prêt ! J’aime le Seigneur ! C’est vrai mais il nous faut faire attention. « Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime » (Jean 21. 17), mais la force n’est pas en moi.
Combien nous avons tous besoin d’apprendre et de réapprendre cette leçon essentielle : la force est dans le Seigneur Jésus. Et si je peux faire quelque chose pour Lui, c’est uniquement par sa grâce, et cela n’enlève en rien notre responsabilité. Si je peux faire quelque chose à la gloire du Seigneur, c’est uniquement par sa grâce. Alors qui engagera son cœur pour venir à Lui ? Cette parole est adressée à chacun. Puissions-nous y répondre avec toute humilité avec des affections renouvelées pour Celui qui pour nous a donné sa précieuse vie.
D’après Réunion d’études à Pau en 2019