COLOSSIENS 3. 1 à 4. 1

L’épître aux Colossiens a été écrite par Paul lors de sa première captivité à Rome. Colasses ou Colosses, ville de la Phrygie, Turquie actuelle, proche de Laodicée, n’a pas été visitée par l’apôtre puisque lui-même évoque que les Colossiens n’ont pas vu son visage. Il semble que ce soit par son compagnon de service, Épaphras, qu’elle a entendu et connu la grâce de Dieu en vérité.

Dans cette lettre, un des thèmes majeurs est la prééminence de la Personne du Seigneur Jésus, montré dans toute sa gloire, particulièrement en tant que chef ou tête de son corps – « chef » que les Colossiens sont encouragés à tenir ferme dans la foi (ch. 2. 19). Cette présentation du Seigneur, image du Dieu invisible, s’impose pour réfuter et combattre les erreurs propagées par de faux docteurs qui s’attaquaient à sa Personne, la rabaissant au rang d’une créature.

Leurs raisonnements conciliaient des ordonnances légales judaïsantes et des idées gnostiques diffusées par les philosophies du moment qui, entre autres, niaient que la création soit l’œuvre de Dieu et qui préconisaient l’ascétisme. De nos jours le légalisme remplace le judaïsme, l’intellectualisme et le mysticisme se substituent au gnosticisme, cette « connaissance faussement ainsi nommée » (1 Tim. 6. 20) comme le définit la Parole. Ces courants se révèlent être dangereux pour la foi et la jouissance de la grâce de Dieu.

Paul, après avoir, selon son habitude, souligné le bien manifesté par les Colossiens et prié avec sollicitude pour eux, va les avertir et les mettre en garde en reprenant point par point les erreurs qui se sont infiltrées parmi eux. Ainsi peut-on esquisser un plan s’articulant en cinq parties.

– La première : les Colossiens et la grâce de Dieu (ch. 1. 1 à 8) : « Ayant entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints ».

– La deuxième partie : la prière de Paul et les gloires de Christ (ch. 1. 9 à 29) : « Que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur », le Seigneur étant présenté comme le Fils de l’amour du Père, en qui la plénitude s’est plu à habiter et comme étant « le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place ».

– La troisième partie : la pleine valeur de Christ et de son œuvre (ch. 2. 1 à 19) : « Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes… il vous a vivifiés ensemble avec lui… ayant effacé l’obligation qui était contre nous… il l’a ôtée en la clouant à la croix » (v. 13 et 14).

– La quatrième partie : morts et ressuscités avec Christ, la vraie vie chrétienne (ch. 2. 20 au ch. 4. 6).

– Et enfin la cinquième : Paul, les Colossiens et ses salutations (ch. 4. 7 à 18).

Notre propos est de considérer le chapitre 3 où nous sont présentés Christ notre vie, les caractères de Christ, la parole du Christ en nous ainsi que l’attitude du chrétien dans trois contextes : le mariage, la famille, la société. Remarquons que dans cet exposé les verbes impératifs nous invitent à une activité cohérente, croissante et constante.

C’est pour cela que nous avons toujours à lever les yeux vers Jésus. Le cantique 100 des Hymnes et Cantiques dit : « Vers Jésus élevons les yeux ». Voilà la réponse de Dieu, voilà celui qui est la révélation de Dieu. Non seulement il est au centre de la révélation mais il est la révélation elle-même.

Les Colossiens étaient en danger par rapport aux choses de Dieu de penser accéder à une certaine connaissance de ces choses d’en haut en dehors de Christ. Nous voyons tout de suite que l’ennemi était derrière la scène, mais comme toujours il a fait une œuvre trompeuse et Dieu, dans sa souveraineté, a permis qu’à cause de cela même, cette épître nous soit écrite. Elle est comme toute la Parole d’une actualité évidente. La foi saisit la valeur de la révélation et Jésus Christ est au centre de cette révélation.

Dès le début de ce chapitre nous sommes exhortés à lever les yeux vers Jésus, vers le ciel, vers la gloire. C’est là notre ressource, notre sécurité, c’est là et là seulement que nous serons rendus intelligents parce que Christ est déjà en nous l’espérance de cette gloire (ch. 1. 27). Il n’y a rien, absolument rien – pour ce qui concerne la révélation, la connaissance des choses d’en haut dont nous entrevoyons quelque chose en lisant toute l’Écriture – en dehors de Christ.

Et démasquer l’adversaire qui a fait cette chose-là pour, s’il le pouvait, porter atteinte à la gloire de Christ, c’est notre devoir aujourd’hui, le plus réel, si nos affections sont engagées pour le Seigneur Jésus d’avoir non seulement ce saint désir, mais cette énergie pour que nous sachions aussi dans notre vie personnelle, dans la vie de nos familles et dans la vie du rassemblement démasquer l’adversaire. Christ doit être au centre de tout.

Il est tout comme Objet, il est en tous comme puissance de vie. Rien ni personne ne devrait nous détourner, comme dira Paul aux Corinthiens, « de la simplicité quant au Christ » (2 Cor. 11. 3). Sachons laisser au Seigneur Jésus la place qui est la sienne.

Pour entrer dans le vif du sujet, tout le monde a été frappé certainement, même si on n’a pas lu le v. 20 du chapitre 2, de la symétrie qu’il y a entre « si vous êtes morts avec Christ » et le début de notre lecture « si donc vous avez été ressuscités avec le Christ ». Personne ne peut ressusciter s’il n’est pas d’abord mort. Le « si » que nous avons n’est pas un « si » dubitatif comme : si demain il fait beau j’irai me promener. Quand on dit cela, on n’est pas sûr du temps : peut-être qu’il fera beau, alors j’irai me promener. Ce n’est pas du tout le « si » que nous avons là. Le « si » que nous avons là, c’est « puisque vous avez été ressuscités avec le Christ ». C’est une chose faite, c’est lié à notre position.

Pour les enfants : Ces passages où on a « si vous êtes morts » et « si vous êtes ressuscités », nous amènent à une image qu’ils peuvent très bien comprendre. Le peuple d’Israël était en Égypte et puis il y a eu un jour, la Pâque, où ils ont été délivrés du jugement. Et puis ils ont traversé la mer Rouge et, juste derrière eux, les Égyptiens ont été engloutis. Et 40 ans plus tard, le peuple d’Israël se trouve au bord du Jourdain. Ce n’est pas un très grand fleuve, mais c’est quand même un obstacle.

Le Jourdain sépare le désert du pays que Dieu leur a promis et il va falloir le traverser. Alors il est question de 24 pierres. Si tu fais 12 plus 12, ça te donne 24. Que s’est-il passé quand ils ont été devant le Jourdain ? L’arche qui manifestait la présence de Dieu au milieu d’eux va s’arrêter au milieu du Jourdain. Les eaux vont être arrêtées bien en amont vers la source et ils ont pu passer à sec. Le Jourdain est le fleuve de la mort : « Si vous êtes morts avec Christ ».

On a tout d’abord pris 12 pierres qui représentent les douze tribus d’Israël et on va les mettre dans les eaux du Jourdain qui se sont remises à couler une fois que le peuple est passé de l’autre côté. Ces pierres qu’on ne voit plus, mais qu’on sait être au fond du Jourdain, veulent dire : « vous êtes morts avec Christ », là où l’arche qui nous parle de Christ s’était arrêtée dans le fleuve de la mort, ce qui nous parle de sa mort. Nous sommes identifiés c’est-à-dire collés si l’on peut dire à l’arche. Les 12 pierres qui représentent tout le peuple sont là dans la mort.

Et puis, n’oublie pas, ils sont passés de l’autre côté, ils sont en Canaan, à un endroit qui s’appelle Guilgal. Il y a, j’ai dit, 24 pierres. Il y en a donc 12 au fond du fleuve. On ne les voit plus parce que le Jourdain s’est remis à couler dessus. Mais de l’autre côté il y a 12 autres pierres, les 12 autres pierres, que cette fois on voit, là où on les a mises. Elles représentent le peuple qui est passé de l’autre côté de la mort et de l’autre côté de la mort, c’est la résurrection. « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ ».

Tu vois cette image du peuple d’Israël, douze pierres dans le Jourdain, et douze pierres de l’autre côté du fleuve, est une image comme l’Ancien Testament est un peu un livre d’images qui montrent le dessin de ce que nous avons là. Il y a douze pierres qui sont au fond du Jourdain, et puis il y a douze pierres qui sont de l’autre côté, sur le rivage du fleuve traversé. Ces 24 pierres nous disent que nous sommes « collés » à Christ dans sa mort, identifiés avec Christ dans sa mort, mais que nous sommes associés aussi, « collés » à Christ dans sa résurrection.

Les enfants, j’espère que tous vous connaissez le Seigneur Jésus comme votre Sauveur, parce que si vous connaissez Jésus comme votre Sauveur, vous êtes « collés » à lui, aussi bien dans sa mort que dans sa résurrection et dans sa gloire, définitivement. Vous ne pouvez pas être « décollés » de ce qui se passe pour Christ, de ce qu’il est. C’est pour cela qu’il est dit : « vous êtes morts avec Christ », « vous avez été ressuscités avec le Christ ». C’est à lui que vous êtes liés pour toujours et c’est de cela que nous entretient le début de notre lecture.

Nous avons trois verbes au début de ce verset : « cherchez les choses qui sont en haut », « pensez aux choses qui sont en haut » et « quand… vous serez manifestés avec lui en gloire ». Le dernier verbe, « manifestés » est une certitude. Les deux premiers verbes sont placés sur notre conscience. C’est l’exercice de foi de la famille chrétienne ici-bas. Combien cet exercice de foi est bon parce qu’en levant les yeux en haut, c’est l’image, le signe, que nous nous détachons des choses d’ici-bas. « Cherchez ». Lorsqu’on lit les évangiles, le Seigneur nous dit : « cherchez, et vous trouverez » (Mat. 7. 7). La patience est mise à l’épreuve.

On a bien entendu qu’il y a ce que Christ a accompli à la croix et ses résultats, et de l’autre côté ce qui est laissé à notre responsabilité. La vie chrétienne, c’est croire que Jésus est mort et que je suis mort avec lui, c’est croire qu’il est ressuscité et que je suis ressuscité avec lui. Ce verbe croire qui est lié à la foi, c’est le verbe propre au temps où nous sommes sur la terre. Parce que nous sommes là dans une salle, nous ne voyons pas de nos yeux physiques le Seigneur et pourtant il est là. Lorsque nous sommes réunis, peut-être y aurait-il une plus grande facilité à le voir.

Dans ce premier paragraphe, ce premier verbe « cherchez » s’adresse à moi, quand je suis seul aussi. Et en traversant ce monde, en allant à l’école, vis-à-vis de mon voisinage, vis-à-vis de mes frères et sœurs, est-ce que je cherche ? La foi est toujours individuelle. Si c’est conjugué au pluriel, c’est bien parce que c’est une exhortation générale. Est-ce que je cherche, est-ce que je pense ? Il nous est parlé deux fois des choses qui sont en haut. Les choses qui sont en haut, c’est celles que nous ne pouvons pas perdre, parce que les choses d’ici-bas, les choses matérielles, c’est celles que nous perdrons un jour ou l’autre lorsque le Seigneur nous recueillera. Les choses matérielles d’ici-bas disparaîtront définitivement.

Et Dieu accorde par le salut qu’il donne à nos jeunes régénérés d’être une nouvelle création en Christ, cette capacité par la foi, de jouir de la personne du Seigneur. C’est pour cela qu’il nous est parlé du Christ, d’une personne. La vie chrétienne n’est pas un mouvement de foule. C’est d’abord la relation dans laquelle Dieu m’a introduit comme résultat de l’œuvre de Christ à la croix, qui est cet heureux mouvement de l’âme, d’une âme régénérée, d’une âme qui est passée des ténèbres à sa merveilleuse lumière. C’est cela la vie chrétienne.

Mais tant que nous sommes ici-bas, nous avons cette tendance à regarder en bas, dans nos propres cœurs, peut-être comme David a regardé dans ce monde. Et qu’y trouvons-nous ? La misère. Quand nous parlons avec des camarades, des collègues, des voisins, qu’est-ce qui occupe les hommes d’ici-bas ? C’est les choses matérielles, c’est la jouissance de la vie, mais d’une vie loin de Dieu. Par grâce nous connaissons celui qui nous a donné la vie, la vie éternelle et si nous avons ces exhortations, c’est parce que d’un côté nous avons beaucoup reçu, c’est une certitude, mais nous avons à faire l’expérience de notre responsabilité.

Quand on se met à « chercher », à « penser » en rapport avec la responsabilité, on va s’apercevoir que si je m’efforce de « chercher » et de « penser », je ne vais pas y parvenir. J’ai besoin de l’aide du Seigneur. Il y a la prière, il faut regarder à lui pour qu’il nous soutienne en traversant ce monde dans l’attente de son retour, pour que nous trouvions les sources en lui. Mais c’est une réalité de chercher et de penser aux choses qui sont en haut. C’est cela qui nourrira nos âmes et les élèvera au-dessus des circonstances présentes.

Nous venons de rappeler un verset de Matthieu : « Cherchez, et vous trouverez ». C’est valable aujourd’hui comme il y a deux mille ans parce que le Seigneur Jésus est le Même. J’aimerais rappeler deux versets de l’évangile selon Jean où il est question de chercher et de ce qu’on trouve – ou plutôt de celui qu’on trouve.

« Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’agneau de Dieu ! Et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Et Jésus se retournant, et voyant qu’ils le suivaient, leur dit : Que cherchez-vous ? Et ils lui dirent : Rabbi (ce qui, interprété, signifie maître), où demeures-tu ? Il leur dit : Venez et voyez. Ils allèrent donc, et virent où il demeurait ; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là » (1. 35 à 40).

Quelle parole : « Voilà l’agneau de Dieu » ! Le cœur des disciples de Jean est touché par la grâce de Dieu. Ils écoutent cette parole et il se forme dans leur cœur ce désir puissant, heureux, de connaître le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur, le Seigneur. Il y a une question du Seigneur Jésus : « Que cherchez-vous ? » Elle est adressée aujourd’hui à chacun. Nous pensons aux jeunes. Que cherchez-vous ? Quel est le besoin de votre cœur, quel est le besoin de ton cœur ? Et nous aussi plus âgés, que cherchons-nous ? Question solennelle et question pénétrante parce qu’elle nous amène à ouvrir nos cœurs tout grands devant celui qui désire, comme on l’a lu, être notre Maître, notre Sauveur d’abord et aussi notre Seigneur.

« Maître, où demeures-tu ? » La réponse n’est pas tout à fait en harmonie avec la question du Seigneur : « Que cherchez-vous ? », mais elle montre, oh combien ! que leur cœur désirait être avec celui qui était venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Est-ce qu’il y a maintenant dans nos cœurs une telle réponse pour celui qui s’est donné lui-même pour nous, pour celui auquel nous sommes unis maintenant pour l’éternité ? « Et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là ».

Deuxième passage, presque à la fin de cet évangile. Le Seigneur s’adresse à Marie de Magdala : « Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’ôterai. Jésus lui dit : Marie ! Elle, s’étant retournée, lui dit en hébreu : Rabboni (ce qui veut dire, maître) ! » (20. 15-16)

« Qui cherches-tu ? » C’est une personne, c’est la personne glorieuse et bénie de celui qui l’avait délivrée de sept démons. Pour elle – cela a été dit bien des fois – le monde n’était plus qu’un sépulcre vide. Mais, lui, le Seigneur, le ressuscité, est là vivant. Il vient prendre soin de sa brebis qui n’avait qu’un désir : le retrouver, être avec lui. Y a-t-il quelqu’un ici qui peut-être sent dans son cœur qu’il s’est distancé du Seigneur Jésus ? Que lui dit le Seigneur ? Il lui dit : « Qui cherches-tu ? » Ah ! Que le Seigneur nous donne de venir ou de revenir à lui ! Et lui, plein de grâce, plein de bonté, l’appelle par son nom : Marie. Cela suffit à ce cœur éprouvé, éploré. Que répond-elle ? « Maître ».

Elle est aux pieds de Jésus, elle est dans l’adoration de son cœur, elle a retrouvé celui qui est vivant, qui est ressuscité pour l’éternité. Elle est chargée de ce merveilleux message : « va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu ». La communion est là. Quelle chose merveilleuse ! Que le Seigneur nous accorde la grâce de goûter en sa présence la communion avec lui, avec notre Dieu et Père et les uns avec les autres !

Un mot sur la différence entre la position et la réalisation. Si nous lisons le verset 1 il y a quelque chose au début qui est lié complètement à notre position. « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ » : est-ce nous qui avons fait cela ? Absolument pas. C’est Christ qui est ressuscité par la gloire du Père (Rom. 6. 4). Mais à ce privilège immense d’être lié à Christ dans sa résurrection, comme à tout privilège, s’attache une responsabilité. Il y a ce qui est absolu, ce que Christ a fait, et il y a ce qui est relatif, notre réalisation de ces choses.

Laissez-moi donner cette image – les enfants vous pouvez aussi la comprendre – qu’on trouve dans un petit écrit qui s’intitule : « Certitude et joie du salut » où l’image a été donnée d’une nuit chaude, étoilée. Vous avez le ciel noir avec la lune et puis par terre vous avez un étang. Quand on voyait la lune dans le ciel, elle était complètement nette et quand on regardait la lune qui se reflétait dans l’étang, elle était complètement nette. Seulement voilà, sur la terre il y a toutes sortes de choses qui peuvent nous arriver.

Dans cette nuit étoilée il y a quelqu’un qui a lancé un caillou dans la mare. La lune est « cassée ». Mais la lune est « cassée » ! Mais non, la lune n’est pas cassée. Selon que c’est lié à la position dans le ciel, ressuscité avec Christ, l’astre est toujours là, aussi net qu’avant, alors que l’image dans l’étang est complètement brouillée. Ça c’est notre responsabilité dans tout ce qui peut nous arriver. Parce qu’au lieu de chercher les choses qui sont en haut, comme nous l’avons entendu tout à l’heure, trop souvent, nous cherchons les choses qui sont sur la terre, comme font les gens du monde.

Et alors notre vie est brouillée et ce que le Seigneur a fait de nous est complètement brouillé, mais ça ne touche pas à cette position inattaquable. Personne ne peut brouiller notre position et personne ne peut porter atteinte à l’œuvre du Seigneur Jésus ressuscité, à la droite de Dieu. C’est une image que l’on trouve dans cet écrit qui m’a beaucoup aidé. Peut-être que cela peut aider quelqu’un aussi ici.

C’est une chose qui est du passé, c’est un verbe qui est au passif. Si on revient au chapitre 2. 20 il est dit : « Si vous êtes morts » ou « si vous mourûtes » comme nous le dit la note. Je fais un peu de vocabulaire. Les enfants, vous avez appris à l’école qu’il y a une différence entre un passé simple et un imparfait. Si je dis : la « porte claqua », c’est une fois et c’est fini. Et si je dis : « la porte claquait », ça veut qu’elle claque et re-claque. Ici nous avons quelque chose de définitif lié à ce que Christ a fait. Il est mort une fois pour toutes, nous dit l’épître aux Hébreux.

Si vous êtes ressuscités, c’est quelque chose qui est fait et qui est inattaquable, quelque chose qui m’est acquis, quelque chose qui est lié à ma position, que personne ne peut prendre. Mais ensuite il y a le « cherchez », c’est-à-dire ma réalisation de ces choses. Et finalement l’enjeu de toute notre vie chrétienne, c’est que la lune dans la mare reste toujours conforme à la lune dans le ciel, c’est-à-dire que mon exercice est que je réalise, même si c’est toujours avec faiblesse et partiellement, que je réponde à cette position inattaquable dans laquelle le Seigneur m’a placé.

 « Nous avons donc été ensevelis avec lui » (Rom. 6. 4). Quand est-ce que cela s’est passé ? À la croix. Quand Christ est mort pour nous, nous sommes morts avec lui. C’est une vérité, c’est un fait. Maintenant ce que nous avons à faire c’est de tenir compte de ce fait et de nous l’approprier. On remarquera que dans le même verset 4 il nous est dit : « afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père ». Quand nous revenons à notre chapitre, le verset 3 nous dit : « car vous êtes morts ». C’est un fait. Nous ne pouvons rien changer à cela.

Tous ceux qui sont en Christ sont morts à cette vie à laquelle Christ est mort. Notre vie est dans le Christ. Nous l’avons au début de notre chapitre : « si donc vous avez été ressuscités avec le Christ » : voilà notre place. Ce que nous avons à faire, c’est nous approprier cela. Notre sphère de vie, c’est là où le Seigneur est. Les choses qui sont en haut, c’est notre domaine d’activité : « cherchez les choses qui sont en haut, là où le Christ est ». Ce qui concerne notre vie passée est passé. Nous sommes morts à cela et notre sphère d’activité ce sont les choses qui sont en haut.

On peut lire dans le chapitre 6 de Matthieu : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la mite et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la mite ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent » (v. 19 et 20). Cela veut dire que tout ce qui est pour la terre passe. On verra que nos occupations, nos centres d’intérêt, ce pour quoi nous avons à travailler, c’est la sphère qui est notre vie, c’est-à-dire les choses qui sont en haut. Dans le chapitre 1er de l’épître aux Galates, il nous est dit de Christ : « en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais » (v. 4).

Nous sommes retirés de cette sphère. Notre sphère c’est l’amour du Seigneur. Maintenant, nous sommes identifiés avec lui, c’est ce que nous avons ici : « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ » : là où il est, c’est notre place aussi.

On peut peut-être ouvrir le livre d’images qu’est l’Ancien Testament. Il y a un homme qui s’appelle Abram et justement, dans le chapitre 14 il est dit au v. 13 : « Abram, l’Hébreu ». Hébreu veut dire « celui qui passe », ça veut dire « qui est de l’autre côté », ça veut dire « l’étranger ». Voyez déjà la relation que nous avons, l’étranger. Dans ce chapitre-là vous avez à un moment un roi de Sodome très content de savoir qu’Abram avec ses trois cent dix-huit hommes exercés l’a délivré et qui va justement lui proposer les choses d’en bas. Satan est prêt à acheter très cher une âme, très cher. « Donne-moi les âmes, et prends les biens pour toi » (v. 21).

Ces paroles sont terrifiantes. Satan n’a pas changé de stratégie. Cette séparation ce n’est pas Abram qui peut la fabriquer, qui va pouvoir la manifester, il ne valait pas mieux que nous finalement. Mais juste avant qu’arrive le roi de Sodome, il y a quelqu’un de mystérieux qui apparaît, quelqu’un qui s’appelle Melchisédec. Melchisédec n’est pas une image du Seigneur, il est « assimilé au Fils de Dieu » (Héb. 7. 3). Ce n’est pas seulement une image, comme Joseph est une image, il est « assimilé au Fils de Dieu ».

C’est le Seigneur avant son incarnation si on peut dire. Et voilà que Melchisédec vient avec deux choses. Il vient avec du pain et du vin. De quoi nous parlent le pain et le vin que l’on a tous les dimanches sur la table, sinon de mort, de la mort du Seigneur. C’est dans la mesure où nous réalisons que les choses d’en bas et les gens d’en bas ont crucifié le Seigneur de gloire, celui qui m’a aimé jusqu’à la mort… On l’a mis sur une croix. Peut-être que quand on réalise cela on verra les choses d’en bas un petit peu autrement, même si elles brillent, même si elles paraissent belles. N’oublions pas que ce monde des choses d’en bas qui nous fait tant de sourires, a les mains rouges du sang de notre Seigneur Jésus.

Et quand Melchisédec disparaît, nous aussi, nous avons à réaliser l’injonction que nous avons là, savoir où nous avons à chercher cette force. C’est dans le sanctuaire, avec notre divin Melchisédec. Nous avons besoin d’avoir à faire à lui, et dans sa mort et dans sa résurrection. Que ces choses puissent remplir nos cœurs de manière à ce que Christ les remplisse et que le monde ne puisse rien y mettre !

Si tout à l’heure on sort de la salle et que quelqu’un dise : avec ce qu’on a lu, à partir de demain c’est fini – une bonne résolution comme on en prend le 1er janvier – et puis le 2 il n’y a plus rien… vous allez « droit dans le mur ». Mais dans la mesure où Christ remplit notre cœur, le monde n’y pourra rien mettre. Qui est-ce qui a dit que l’adoration c’était uniquement pour le dimanche matin entre dix heures et midi ? Qui est-ce qui a dit cela ? Où est-ce écrit ? Nulle part, bien-aimés du Seigneur ! Est-ce que nous n’avons pas à avoir cette adoration de notre Seigneur tous les jours de notre vie ?

Peut-être qu’on est très occupés, mais prendre cinq minutes, dix minutes avant d’aller au travail, avant de commencer le tournis des activités, prendre un moment : « Seigneur, tu m’as aimé jusqu’à la mort ». Il y a une jouissance que moi je n’ai pas, que vous n’avez pas non plus, mais qui est dans le Seigneur et c’est dans cette mesure-là qu’Abram va pouvoir dire au roi de Sodome : « si, depuis un fil jusqu’à une courroie de sandale, oui, si, de tout ce qui est à toi, je prends quoi que ce soit ». « Tu n’attacheras pas mon pied, ma marche, tu n’attacheras pas mon cœur. Mon cœur est ailleurs que dans ces choses ».

C’est la puissance de Christ en moi qui fera le pas de la foi. Je serai alors un vainqueur. La loi disait : faites ceci et vous vivrez. La grâce vient nous dire : vivez et vous ferez. C’est dans la jouissance de Christ connu dans l’âme, dans le cœur, dans l’être intérieur, que par la foi, je m’emparerai de la position que j’ai en Christ. On a dit : la grâce nous a tout donné en Christ. On a rappelé que notre responsabilité est entière. La lune dans l’étang doit refléter la lune dans le ciel. La puissance est en Christ, en Christ seul.

L’expression du v. 4, « le Christ qui est notre vie », c’est quelque chose qui devrait nous faire goûter, réaliser, la profondeur de ce que Dieu dans sa grâce met aujourd’hui encore à la disposition de chacun. Peut-être que les jeunes pourraient en effet se poser cette question : « Mais comment faire pour accorder notre marche à la hauteur d’une telle position ? » Faire, faire, nous en avons trop fait ! Un jour les juifs ont dit au Seigneur Jésus : « Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? » (Jean 6. 28).

Quelle a été la réponse du Seigneur Jésus ? « C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (v. 29). La foi, chers amis, chère jeunesse, « la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ». Je regarde à lui. Je tends la main pour saisir ce que Dieu me donne. Voilà la foi. En quelque sorte on pourrait peut-être dire que la foi se place entre la grâce et la responsabilité.

Mais, chers amis, nous nous empressons d’ajouter que, bien sûr, il est écrit dans la Parole que la foi est un don de Dieu. « La foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Rom. 10. 17). Mais chère jeunesse, vous remarquerez un jour ou l’autre, si vous ne l’avez pas déjà vécu dans votre vie personnelle, le jour où vous avez fait le pas de la foi, où vous avez saisi pour vous-même ce qui était vraiment la vie, c’est-à-dire Christ dans le ciel, dans la gloire, ce jour-là vous avez pu réaliser que ce n’était pas vous qui avez fait cette chose-là. Dieu vous l’avait donnée.

La foi est un don de Dieu. Encore une fois nous aimons à le redire, tout est grâce. Jouissons de ce que Dieu a fait, jouissons de ce que Christ a fait, de ce qu’il est, là-haut dans le ciel, et de ce qu’il est présentement en nous, l’espérance de la gloire. Il est notre vie, la puissance de cette vie nouvelle que Dieu nous a donnée. D’ailleurs quand il s’agit de mortifier, de renoncer, où est la puissance ? Elle n’est qu’en Christ.

Encore un mot pour illustrer ce verset de Matthieu 7. 7 qui a été cité plusieurs fois : « Cherchez, et vous trouverez ». C’est bien le côté de notre responsabilité. Je voudrais rappeler en pensant particulièrement aux jeunes, un passage des Proverbes où il est question justement de chercher, de rechercher. Je commence au début du chapitre : « Mon fils, si tu reçois mes paroles et que tu caches par devers toi mes commandements pour rendre ton oreille attentive à la sagesse, si tu inclines ton cœur à l’intelligence, si tu appelles le discernement, si tu adresses ta voix à l’intelligence, si tu la cherches comme de l’argent et que tu la recherches comme des trésors cachés, alors tu comprendras la crainte de l’Éternel et tu trouveras la connaissance de Dieu » (2. 1 à 5).

Il y a huit verbes qui sont donnés d’abord, du verset 1 au verset 4 sur le fait de lire la Parole, de la sonder. « Sondez les écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5. 39). Et puis la recevoir dans son cœur, s’y soumettre, rendre son oreille attentive, incliner son cœur. Et puis aussi sans doute la lire avec prière puisqu’il est dit « si tu appelles le discernement, si tu adresses ta voix à l’intelligence ». L’apôtre Paul pouvait dire à Timothée : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2. 7).

Et puis la creuser, la méditer, avec le secours bien sûr de l’Esprit, mais pour y trouver la personne de celui dont elle nous parle. Nous désirons qu’elle attache nos cœurs à sa Personne.

Nous voyons au verset 5 la conséquence, le résultat : « alors tu comprendras la crainte de l’Éternel et tu trouveras la connaissance de Dieu ». Que nous soyons gardés dans cette crainte de Dieu en lisant sa Parole. En rapport avec le fait de « pensez aux choses qui sont en haut » nous pouvons citer Philippiens 4. Nous connaissons bien ce verset où il est question des pensées (Phil. 4. 7). D’abord le résultat de la prière : la paix de Dieu est connue. Ensuite présenter ses requêtes à Dieu avec des actions de grâces. « Et que la paix du Christ… préside dans vos cœurs » (Col. 3. 15).

Et ensuite au verset 8 de Philippiens 4 : « Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont honorables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, s’il y a quelque vertu et quelque louange, que ces choses occupent vos pensées ». Ce sont bien les choses qui sont en haut. « Ce que vous avez et appris, et reçu, et entendu, et vu en moi, faites ces choses [il y a bien la mise en pratique], et le Dieu de paix sera avec vous ». L’apôtre Paul peut dire aussi à Timothée : « Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier » (1 Tim. 4. 15).

Au verset 3, il est dit : « vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Quelle magnifique réalité ! Cette nouvelle création où nous sommes, c’est être régénéré. On est avec le Christ. On a parlé de la position. Il n’y a rien à ajouter à l’œuvre de Christ à la croix. Bientôt nous serons manifestés avec lui en gloire. Combien de fois la Parole nous montre que nous ne sommes pas destinés à rester ici-bas. Le racheté est lié à Christ qui est dans les cieux et qui viendra chercher les siens.

On a parlé de la responsabilité, de notre difficulté et même de l’impossibilité, par nous-mêmes, d’honorer cette responsabilité. Dans ce chapitre 3 l’accent est mis davantage sur ce qu’il y a à faire – c’est notre responsabilité – pour vivre à la gloire du Seigneur. On a ce premier paragraphe qui constate que Christ est ressuscité et que nous Lui sommes associés.

Ensuite il y a les choses positives : cherchez, pensez. Et puis il y a les choses à écarter : « Mortifiez donc vos membres » (v. 5), « renoncez, vous aussi à toutes ces choses » (v. 8) : au verset 12 : « Revêtez-vous » et au verset 16 : « Que la parole du Christ habite en vous richement ».

La vie chrétienne est un ensemble mais on prend les choses les unes après les autres dans ce chapitre. « Mortifiez ». Si on veut qu’une plante périsse, on va éviter de l’arroser. Cela va dans le même sens. Ce qui suit commence par cette liste sur laquelle nous passons souvent rapidement parce qu’elle nous effraye d’un côté et puis peut-être que nous nous disons : « J’ai été gardé de cela jusqu’à ce jour ». Mais remarquons l’ordre dans lequel les choses sont données : la fornication en premier, la cupidité à la fin. La fornication, la cupidité, l’idolâtrie, ce sont les traits caractéristiques de ce monde. Et c’est dans ce monde où nous vivons que la fornication est pratiquée, et non seulement pratiquée, mais encouragée. Et ce n’est plus appelé péché, c’est normal.

« Mortifiez donc vos membres », c’est tenir cela, ne pas se nourrir de ces choses. C’est un exercice profond pour lequel tout particulièrement nous avons besoin du secours du Seigneur. Je reviens sur le mot foi et le mot croire. « Le juste vivra de foi ». On sait bien que nous sommes sauvés par la foi. Mais est-ce qu’on oublierait que la marche chrétienne est encore et toujours par la foi ? Croire ce que la Parole nous dit. Je le crois mais d’autant plus si je réalise qu’en appliquant ces choses, en les mettant de côté – mortifier d’abord, renoncer ensuite -, c’est le chemin du bonheur.

Le livre des Psaumes commence par « bienheureux » et c’est ce que Dieu désire pour chacun d’entre nous ici-bas. Et Satan, lui, nous montre des choses brillantes, des choses attrayantes, des choses qui n’ont l’air de rien. Mais c’est la tristesse, les pleurs, alors que justement Christ est venu ici-bas pour nous tirer de cela en réglant la question du péché. Nos péchés sont couverts, mais nous sommes encore sur la terre. Nous sommes des êtres responsables.

C’est une chose essentielle de savoir que Dieu a créé l’homme à son image, il a soufflé ce souffle de vie et tant pour le salut que pour la marche chrétienne, nous devons prendre conscience que nous sommes responsables d’accepter la grâce et une fois que l’on connaît Jésus pour son Sauveur personnel, de vivre de foi, de marcher par la foi, de s’appliquer par la foi, c’est-à-dire de croire que ce que Dieu me dit par sa Parole est vrai et que le chemin de la paix, d’une vie heureuse, c’est de mettre de côté les choses de ce monde, les choses qui sont prisées et qui sont recherchées.

La fornication, c’est le premier pas pour mettre de côté tout ce qui est relatif à la sainteté du mariage. L’impureté et les affections déréglées : tout est fait pour que dans ce que nous présente ce monde, nous marchions dans l’impureté. On ne vous dit pas que c’est de l’impureté, surtout pas. Mais nous avons par la grâce de Dieu la Bible qui fait la différence entre ce qui bien et ce qui est mal pour le bonheur de nos cœurs.

C’est tellement important de nous souvenir de cela. Christ et son œuvre : la perfection, rien ne peut nous l’enlever. Nous ne pouvons pas perdre cette part, mais nous pouvons en perdre la jouissance. La Parole de Dieu et ces écrits de l’épître aux Colossiens, sont des aides pour nous dire que Dieu désire que nous jouissions dès ici-bas, dans nos cœurs, de ce que Christ nous a acquis à si grand prix.

On pourrait donner quelque chose pour qu’il n’y ait pas d’équivoque. Il nous est dit « ne pensez pas aux choses qui sont sur la terre » (v. 2). Quelqu’un peut rétorquer : « Attendez, moi, si je dois faire mes courses – pour une mère de famille – il faut que je pense quand je suis au supermarché à ce qu’il n’y a pas dans le frigidaire ; il faut que je pense à cela, je ne peux pas penser à ce moment-là aux choses d’en haut. Il faut que j’y sois ». Un étudiant dira : « avant mon examen, je suis 100 % dans mes révisions et alors je désobéis à un verset comme cela ». Un travailleur dira : « Mais moi je suis au travail, je suis 100 % dedans je ne peux pas penser au Seigneur ». Alors est-ce que c’est en contradiction avec ce que nous avons là ? Certainement pas.

Toute la Parole de Dieu nous parle, à notre être moral. Et qu’est-ce que c’est que notre être moral ? On peut se demander ce que ça veut dire : « moral ». On entend parler dans les rassemblements de « pensée morale » ; qu’est-ce que c’est ? C’est quelque chose qui est lié à la fois à notre cœur et à notre conscience. Pour reprendre ce que disait un frère autrefois, les plus hautes facultés d’un homme ce n’est pas son intelligence, les plus hautes facultés d’un homme, c’est son cœur et sa conscience.

Et toute la Parole de Dieu, du premier chapitre de la Genèse jusqu’au dernier chapitre de l’Apocalypse s’adresse à notre être moral, c’est-à-dire à nos cœurs et à nos consciences. Donc penser, ou ne pas penser aux choses sur la terre, ce sont les pensées de notre cœur. Quels sont les plans chéris de mon cœur ? Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas faire notre travail et le faire bien vis-à-vis de notre employeur et le faire d’abord pour le Seigneur. Mais est-ce que nos cœurs sont dans ces choses, est-ce que ce sont les plans chéris de notre cœur comme Achab qui voulait faire un jardin potager à côté de sa maison ? (1 Rois 21. 2) Est-ce que nous en sommes là ?

Est-ce que nos cœurs sont attachés à cette terre ? Est-ce que toutes nos affections tournent autour des choses que ce monde nous présente et par lesquelles – je reprends l’image d’Abraham – il veut nous attacher, ou bien est-ce que nos cœurs sont avec le Seigneur Jésus ? Cela ne nous empêchera pas de faire notre travail, de penser et de nous appliquer – et dans votre ménage, frères et sœurs, et dans le travail, pour les travailleurs, ça ne nous empêchera pas. Nous ne sommes pas en contradiction avec cela, mais nos cœurs ne sont pas dans ces choses. Ne pas penser aux choses qui sont sur la terre : si quelqu’un n’a qu’une idée et si le plan chéri de son cœur, c’est de s’élever et de gagner de l’argent, alors ce verset-là est pour lui. Si une ménagère ne pense qu’à une chose, c’est de briller pour que les invités en aient « plein la vue », parce qu’elle a fait des choses extraordinaires et finalement qu’elle se cherche elle-même, ce verset est encore pour elle. Si l’étudiant travaille, bachote, en se disant : « je vais être dans les premières places, ça me permettrait d’avoir une bonne situation et de gagner beaucoup d’argent », ce verset est pour lui.

Mais nous devons jouir des choses sans que nos cœurs soient dans ces choses. Pour qu’il n’y ait pas d’équivoque, cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas obligés de penser matériellement aux choses qui sont sur la terre, mais où sont nos cœurs ? Il me semble que ce passage parle essentiellement et exclusivement de cela.

Le rappel d’un verset des Proverbes, c’est bien là la clé. « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (4. 23).

« Quand le Christ qui est notre vie » : là aussi nous avons une vérité. Notre vie, c’est Christ, notre vie ce n’est pas la sphère de ce monde. Dans l’évangile de Jean, la vie éternelle c’est la personne du Seigneur Jésus : « c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (17. 3). Nous vivons de la vie du Seigneur et notre vie doit refléter ce que le Seigneur est.

On peut voir que ce que l’apôtre dit des Thessaloniciens au chapitre 1. 10 est l’expression de cela. C’est une vie sainte dans les choses de ce monde mais nous pouvons voir – la suite du chapitre 3 va nous le montrer – qu’il faut que nous soyons conscients que notre vie n’est pas la vie de ce siècle, c’est la vie du Seigneur Jésus. Dans l’exemple que notre frère nous a donné, on a vu qu’Abram a refusé les choses proposées par le roi de Sodome.

Le chapitre 15, à la fin du verset 1, vient nous dire : « Abram, ne crains point ; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense ». Voilà, son bouclier, et sa très grande récompense. Qu’est-ce qu’on s’approprie comme très grande récompense ? C’est la personne du Seigneur. « Je suis… ta très grande récompense ». On le voit ici dans ce que l’Éternel lui dit : « ton bouclier et ta très grande récompense ». Cette récompense, nous l’avons déjà, c’est Christ. Ce qu’il nous appartient de faire c’est de vivre de lui.

Ce qui est exprimé dans ce chapitre 3 et aussi dans le v. 20 du chapitre précédent, ce sont des choses qui se succèdent dans l’ordre voulu par l’Esprit de Dieu. « Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde » et puis « Si [puisque] donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut », et ensuite : « quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire ». Dieu nous donne pour ainsi dire des motifs puissants, heureux.

Il nous a donné tout ce qui suffit pour pouvoir réaliser la suite, c’est-à-dire : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre », « renoncez, vous aussi à toutes ces choses » et « revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés… ». Qu’est-ce que Dieu nous a donné par grâce ? Il nous a donné le Seigneur Jésus comme Sauveur personnel et comme Seigneur de nos vies. Il nous a donné son pardon, la vie éternelle et il nous a donné le Saint Esprit qui habite dans chaque croyant et dans l’assemblée.

Par nous-mêmes nous ne pouvons pas avoir l’énergie pour réaliser ce qui est dit dans les versets 5 et suivants. Mais Dieu nous a donné toutes choses pour que nous puissions demeurer en Christ et marcher par l’Esprit. Nous trouvons dans l’épître aux Galates qu’il y a cette lutte qui est toujours la même entre la chair et l’Esprit. C’est une chose qui est inhérente à notre vie jusqu’à sa fin, ou jusqu’à ce que le Seigneur vienne nous chercher pour nous prendre auprès de Lui.

Galates 5. 16 et 17, 22 à 25 : « Mais je dis : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair. Car la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez… Mais le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n’y a pas de loi. Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit ».

On est jeune, on a donné son cœur au Seigneur, on sait qu’on lui appartient, on est sauvé pour l’éternité. Et puis il y a cette lutte : « Le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais » (Rom. 7. 19). Que faire ?  « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (v. 18) ; la solution n’est pas là ; c’est la réalisation de ce que je suis. La réponse divine est plutôt au chapitre 8. 1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ».

J’ai reçu du Seigneur cette certitude dans mon âme par l’Esprit que ce n’est plus moi que Dieu voit, il ne me voit plus en Adam, il me voit en Christ. Et alors le premier verset du chapitre 8 dit : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». La puissance de vie, c’est le Saint Esprit et demeurant près du Seigneur, demeurant en lui et lui en nous, ayant sa Parole pour nous conduire par l’Esprit dans toute la vérité. Alors par sa grâce seule, nous pouvons vivre par l’Esprit, marcher par l’Esprit, mortifier nos membres, c’est-à-dire toutes les choses mauvaises qui nous sont énumérées et bien d’autres et renoncer à bien d’autres choses aussi dont on pense peut-être souvent qu’elles ne sont pas si graves que cela parce qu’elles interviennent hélas ! bien trop souvent dans nos vies de chaque jour. Tout cela c’est vivre dans le péché.

Dieu nous a donné tout ce qu’il nous faut pour demeurer dans les choses que nous avons reçues et pour que nous les pratiquions afin que Dieu, que le Seigneur, soit honoré dans nos vies, que nous goûtions ensemble ce que le Seigneur a payé si cher sur le bois de la croix pour nous les acquérir, prélude à ce que nous allons goûter bientôt là-haut avec lui et pour toujours.

Au verset 5 on a vu la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité. Ce sont des péchés plutôt en relation avec le corps. On pourrait penser que ce sont des péchés graves et que cela concerne plutôt les gens du monde. Quand on voit les versets 8 et 9 il est parlé de la colère, du courroux, de la malice, des injures, de paroles honteuses venant de votre bouche, « ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions ». Là ce sont des péchés en relation avec les lèvres.

On pourrait sous-estimer ce danger en pensant que ce n’est pas si grave que cela de mal parler, de pécher de ses lèvres. Dieu dit que c’est aussi grave que ce que nous avons au verset 5. Prenons garde à ce que nous pouvons dire de nos frères et sœurs.

On voit dans Jacques au chapitre 3 qu’on peut dire des choses très belles et puis ensuite on peut dire des choses très mauvaises. On peut lire ce verset : « la langue… c’est un mal désordonné, plein d’un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à la ressemblance de Dieu » (v. 8 et 9). Puis il est dit un peu plus loin : « Mes frères, il ne devrait pas en être ainsi » (v. 10). Combien c’est grave de pouvoir à la fois bénir Dieu et dire du mal de ses frères et sœurs !

C’est frappant parce qu’il y a deux versets pour ce péché des lèvres. On a l’impression que l’on a parlé de choses très hautes, notre position en Christ. Il est de notre responsabilité de mettre en pratique cette position, de réaliser que nous sommes morts et ressuscités avec Christ. Et puis tout à coup on a un peu l’impression de dégringoler. On se dit : mais maintenant voilà que la Parole de Dieu vient nous parler de choses très intimes et nous dit : Voilà, attention il faut que vous renonciez à ces choses-ci. La Parole nous parle à chacun.

On n’a pas besoin de commenter peut-être tous ces caractères qui sont donnés au verset 8 mais on est frappé de voir combien aux yeux de Dieu le péché des lèvres est quelque chose de grave.

En Jacques 3. 5, il nous est dit : « Ainsi aussi la langue est un petit membre et elle se vante de grandes choses. Voici, un petit feu, quelle grande forêt allume-t-il ! » Ici on a lu au v. 5 « mortifiez donc vos membres ». On a parlé du corps. Nous avons donc dans Jacques un petit membre du corps : la langue.

« Mortifiez » (v. 5) : c’est bien notre réalisation pratique de quelque chose qui est fait, d’une position, quand il est dit : « vous êtes morts ». Ça veut dire : vous êtes morts, parce que lorsque Christ a été crucifié, vous avez été crucifiés avec lui. Lorsque Dieu a frappé Christ sur la croix, par son jugement, il a dit exactement ce qu’il pensait de vous et de moi, pas seulement nos défauts, les choses dont on souffre, non, mais de l’homme dans la chair.

Je n’ai pas le droit devant le Seigneur de faire l’économie de cette pensée fondamentale dans ma vie pratique. Paul dit dans la 2ème épître aux Corinthiens : « portant toujours partout dans le corps la mort [le mourir] de Jésus » (4. 10). Voilà la conséquence. Que signifie pour nous ce verset de 2 Corinthiens 4. 10 ? Ce n’est pas seulement dire : « Oui, je suis mort avec Christ ». C’est porter un jugement, le même que Dieu, sur toutes les manifestations de l’homme dans la chair. C’est cela, mortifier. Ce n’est pas se flageller. Ce n’est pas se décortiquer la conscience et essayer de dire beaucoup de mal de soi. Ça c’est encore mettre le projecteur sur soi, de la fausse modestie et de l’orgueil en clair.

Mais c’est de porter dans la vie pratique, dans le jugement de moi-même tout ce que peut produire l’homme dans la chair en moi. Hélas ! Je ne peux pas m’en débarrasser et jusqu’à mon dernier souffle je vais traîner ce mort qui cherchera toujours à se manifester. Je crois que c’est tellement important pour les jeunes – et pas seulement pour les jeunes – que de mortifier nos membres qui sont sur la terre. C’est porter le même jugement que Dieu en condamnation sur ce que je suis, sur ce que j’ai fait, sur ce que j’ai pensé, sur ce que j’ai dit, mais aussi sur cette nature qui ne peut produire que du mal, qui ne peut pas plaire à Dieu. Dieu ne peut que la condamner.

Et cela c’est quelque chose de pratique. Mon premier point de communion avec Dieu, mon premier point de contact avec Dieu, ce n’est pas d’abord les gloires de Christ, non. Mon premier point de contact avec Dieu, c’est être d’accord avec Dieu sur ce que je suis. Dieu dit : « Si on est d’accord là-dessus, maintenant on va pouvoir être d’accord sur bien d’autres choses et je vais te montrer les gloires morales du Seigneur Jésus ». Et d’abord combien il est important que nous soyons d’accord avec Dieu pratiquement, pas intellectuellement, mais dans ma vie pratique de chaque jour, dans la confession même de l’indépendance qui est tout simplement un fruit de la chair. Et qui peut dire ici, qui peut lever la main en disant : je n’ai jamais été indépendant ? L’indépendance est la racine du péché. Quand cette indépendance se manifeste, je lis moins la Parole, j’estime que je n’en ai pas vraiment besoin. Intérieurement je ne le dis pas parce que je suis bien élevé spirituellement mais je n’ai pas vraiment à cœur de prier. C’est un péché, c’est l’homme dans la chair qui veut faire ce qu’il veut, c’est l’indépendance.

Je me jette aux pieds du Seigneur et je lui dis : « Tu vois, je suis un homme indépendant ». et cela sera la santé de notre vie spirituelle. « Portant toujours partout dans le corps la mort [le mourir] de Jésus ». Cette déclaration : « vous êtes morts avec Christ », c’est fondamental pour notre vie à chacun de manière à ce que nous ne soyons pas des chrétiens de circonstance. Aujourd’hui on est bien et puis on aime le Seigneur, on a chanté des cantiques et puis le lundi je perds les pédales. Non. Mais j’ai besoin de réaliser cette mort du Seigneur de manière aussi à ce que la vie de Christ soit manifestée en moi. Je n’aurai pas besoin de me forcer, de trouver des stratégies. Non. Lorsque je réalise cette mort, l’Esprit se chargera de manifester la vie qu’il m’a donnée, qui est mon identité dans la vie de tous les jours.

Il est important de se souvenir quand on aborde une telle page de l’Écriture, comme d’ailleurs toute la Parole, qu’en vérité Christ est tout. C’est la fin du verset 11 « Christ est tout et en tous ». Cette même épître dira : « vous êtes accomplis en lui » (2. 10). L’apôtre travaillait pour que tout homme soit présenté « parfait en Christ » (1. 28). Nous voyons bien que Christ est au centre de tout et qu’il est tout. On aborde toujours en tremblant le livre de Dieu. Nous avons le secours de l’Esprit de Dieu. C’est une Parole vivante. Elle doit s’implanter en nous. Il s’agit de la recevoir avec douceur (voir Jac. 1. 21).

Comme il est écrit dans cette épître, c’est dans ce mystère de Dieu que « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (2. 3). C’est Christ en nous l’espérance de cette gloire (1. 27). Cette parole, nous devons nous en souvenir. Qu’elle reste gravée sur les tablettes de nos cœurs tout au long de ces moments et que dans sa grâce Dieu permette que cela soit une réalité jusqu’à ce qu’enfin nous entrions dans la gloire ! Quelle est cette parole ? Christ est tout !

On sait bien qu’à quelqu’un qui va s’engager dans l’armée, on va lui donner un uniforme : celui qu’il va revêtir – il est bien question de revêtir – indique celui qu’il sert, quel est son chef. Le vêtement dans l’Écriture nous parle toujours de notre témoignage, de ce que nous manifestons. Ce sont des caractères moraux que nous sommes invités à revêtir pour manifester Christ, revêtir cet uniforme de Christ. Ces vêtements nous parlent du témoignage de quelqu’un, c’est ce qu’on voit de lui, l’uniforme qu’il a revêtu. Tout de suite au verset 12 il nous est dit : « Revêtez-vous donc comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés ».

« Élus de Dieu » montre notre appartenance. Nous sommes engagés et c’est bien Dieu que nous servons. « Saints et bien-aimés » : ces deux termes nous parlent déjà des caractères de celui duquel nous avons revêtu l’uniforme, à savoir la sainteté et l’amour. Dieu est lumière, Dieu est amour. Après les choses vont être détaillées ensuite, elles vont être déclinées, mais c’est le caractère général : nous sommes des saints, c’est-à-dire ceux qui sont mis à part et bien-aimés. Ces deux caractères devraient imprégner notre vie, d’abord bien sûr dans un exercice intérieur, une réalisation intérieure et puis aussi par rapport au témoignage, quelque chose qui doit se voir autour de nous.

On a lu au verset 10 : « ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé ». Il est très frappant de voir qu’il y a toujours dans la Parole des choses à mettre de côté – c’est le dépouillement du vieil homme – et d’autres à revêtir. Pour reprendre l’image de l’habit, on ne peut pas mettre deux habits l’un sur l’autre, surtout que Dieu le voit. Dieu ne nous laissera pas ainsi parce qu’il désire que nous soyons non seulement revêtus, mais renouvelés en connaissance, selon l’image de celui qui nous a créés.

C’est dans ce renouvellement qu’alors nous aurons quelque chose de ces entrailles de miséricorde. Je dis « quelque chose », parce que la Parole nous dit sans limitation, revêtez-vous « d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité ». Cela nous est impossible si nous n’avons pas vraiment revêtu le nouvel homme, si nous n’avons pas laissé agir Dieu en nous, celui qui a usé de miséricorde envers chacun d’entre nous. Avant de parler de miséricorde – on l’a bien souligné juste avant – il est dit : « saints et bien-aimés ». C’est une parole qui s’adresse au cœur, qui nous montre que nous avons à faire à ce Dieu aimant, plein de bonté.

La vie de nos familles et la vie collective d’assemblée sont heureuses et pourront se développer si ces sentiments nous animent et se concrétisent dans nos rapports les uns avec les autres. Si on lit l’épître aux Éphésiens il y a aussi ce support et ici il nous est parlé de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité. Est-ce que nous n’arrivons pas à « jouer » les humbles ? David nous dit dans le psaume 51 : « tu veux la vérité dans l’homme intérieur » (v. 6).

Dieu désire une humilité réelle. Comment vient-elle cette humilité ? Est-ce que ce n’est pas justement en nous apercevant que notre nature est orgueilleuse ? L’humilité est l’inverse de notre nature. Mais l’humilité, c’est Christ qui l’a manifestée ici-bas. Il est le créateur des cieux et de la terre, il est à l’origine de toutes choses et Christ est venu pour naître dans une étable. Ce sont des choses de base et ces choses de base nous sont laissées pour que nous réalisions qui nous sommes et pourquoi Il désire que nous manifestions ces caractères. C’est pour que nos vies de famille, nos vies de couple aussi – parce que ça commence là – soient heureuses.

C’est l’inverse de manifester ce qu’on est par nature, d’aller de l’avant quoi qu’il en soit. La Parole nous enseigne l’inverse. Elle nous donne ce bel exemple du Seigneur, ce support l’un pour l’autre et ce pardon. Il est bien ajouté : « comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (v. 13). C’est le pardon qui est à la base de notre salut. Nos péchés ont été pardonnés. Dieu désire que nous pardonnions encore. Nos vies de famille et d’assemblée ne pourront être prospères qu’en mettant ces choses en pratique et en regardant à Christ, au Christ qui est tout et en tous (v. 11).

On peut citer un passage par rapport aux entrailles de miséricorde qui semblent être l’état intérieur qui conditionne tous ces caractères qui viennent après. « Pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, selon lesquelles l’Orient d’en haut nous a visités, afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix » (Luc 1. 77 à 79).

Quels merveilleux versets qui nous montrent que nous ne pouvons pas avoir ces entrailles de miséricorde par nous-mêmes ! C’est notre Dieu qui les communique. Les entrailles, c’est ce qu’il y a de plus profond dans notre être. C’est bien notre état intérieur qui est rempli de miséricorde. Miséricorde, les enfants, il y a deux mots dans « miséricorde » : misère : la misère, et corde : le cœur. Un cœur pour notre misère. Voilà ce que Dieu a pu nous donner en nous envoyant le Seigneur Jésus ; nous avons lu en Luc 1 : « les entrailles de miséricorde de notre Dieu ».

À l’instar de notre Dieu nous sommes exhortés à manifester ces caractères de notre Dieu. Si nous réalisons la misère dans laquelle nous étions et le cœur de Dieu pour notre misère – le réaliser, pas seulement le dire comme cela, mais le réaliser au fond de nous-mêmes – tous les caractères qui sont déclinés après prendront du sens. Encore une fois ce n’est pas en décidant : « Maintenant il faut que je sois gentil, il faut que je sois bon, il faut que je fasse ceci ». Non. C’est dans la mesure où nous sommes nourris de cette source d’amour, de cette source de miséricorde qui nous a sauvés, mais pas seulement un jour, mais jour après jour, réaliser la miséricorde, en n’oubliant pas la purification de nos péchés d’autrefois.

Si ces choses remplissent notre cœur, c’est tout naturellement qu’elles vont couler. À la Samaritaine le Seigneur dit : « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi ». C’est bien lié aussi à ce que Dieu est, à ce que Dieu donne. « L’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle », c’est-à-dire quelque chose qui s’en va vers les autres, quelque chose qui sera en bénédiction pour les autres.

D’ailleurs dans Hébreux 12, le premier « de peur » nous enseigne que nos problèmes viennent toujours de tous petits commencements ? « De peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu » (v. 15). Lorsque nous sortons pratiquement de ce terrain de la grâce, cette grâce à laquelle nous devons tout, alors nous risquons de regarder les autres autrement. On se prend comme l’aune de ce qui est bien et de ce qui est mal. On trouve que le plus gros défaut de nos frères c’est de ne pas être comme nous.

On a oublié la miséricorde dont nous avons été les objets, cette bonté, cette humilité. Mais il m’a sorti du bourbier, je n’ai pas de drapeau à sortir. C’est sa grâce qui a fait cela. Il faut que l’on retourne toujours à la source. Les problèmes dans les rassemblements commencent par ce petit « de peur » et puis dans nos vies de famille aussi. Ça commence par une petite racine, quelque chose de tout petit. Et puis ensuite qu’est-ce que ce manque de grâce engendre ?

Le deuxième « de peur » : « de peur que quelque racine d’amertume, bourgeonnant en haut, ne vous trouble ». Et alors ne comptons pas sur un filet pour nous rattraper lorsque nous dégringolons, de peur que quelqu’un ne soit comme Ésaü, c’est-à-dire profane. C’est terrible. Vous voyez qu’il n’y a pas d’arrêt dans la dégringolade. Alors méfions-nous des petits commencements. Tenons-nous attachés à cette miséricorde à laquelle nous devons tout. Restons sur ce terrain de sa grâce.

Alors cette bonté, cette humilité, découleront tout naturellement. On n’aura pas besoin de se forcer parce que ce sera l’amour, ce sera la grâce, et la miséricorde que nous avons reçue de la part du Seigneur, qui se manifestait naturellement, comme pour Moïse. Moïse ne savait pas que son visage rayonnait, mais son visage rayonnait pour la bénédiction de ceux qui l’ont vu.

Nous avons un très bel exemple de ces entrailles de miséricorde dans l’épître à Philémon qui nous parle d’une manière très spéciale de l’amour entre frères et pour les frères de la part du Seigneur. « Car nous avons une grande joie et une grande consolation dans ton amour, parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère » (v. 7). Quel beau témoignage rendait Philémon auquel l’apôtre écrivait son épître ! Il avait un témoignage personnel auquel étaient sensibles tous ceux qui étaient rattachés à l’assemblée où il se trouvait.

On a dit déjà que le témoignage commence dans notre propre cœur à chacun, nos pensées d’abord, nos paroles, notre comportement en couple. Dans la famille où nous sommes, nous avons une responsabilité, les parents mais les enfants aussi et puis dans l’assemblée. Nous savons que l’apôtre était en prison, mais la Parole de Dieu, malgré tout pouvait courir. Même certains de ceux de la maison de César étaient venus à l’évangile par le témoignage de l’apôtre, tout prisonnier qu’il était. Nous savons aussi qu’il écrit à ce frère dont l’esclave fugitif s’était réfugié à Rome où il avait été converti, sans doute par le moyen de l’apôtre. L’apôtre le renvoie à son maître. Peut-être avait-il dérobé quelque chose. En tout cas l’apôtre se plaît d’abord à rendre ce témoignage à Philémon, un encouragement. Un encouragement peut être bien sûr une parole, peut être un sourire, quelque chose qui vient du Seigneur et qui fait du bien.

Deuxième passage : « Onésime, qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile à toi et à moi, lequel je t’ai renvoyé, – lui, mes propres entrailles » (v. 10 à 13). Quelle joie pour l’apôtre d’avoir été dans la main du Seigneur l’instrument pour annoncer Jésus à cet esclave qui a reçu la Parole de Dieu, qui est ainsi passé de la mort à la vie, qui est devenu un frère en Christ avec l’apôtre et tous ceux qui appartiennent au Seigneur.

L’apôtre parle de Timothée comme son enfant dans la foi, son enfant bien-aimé. Ici il dit d’Onésime : « mes propres entrailles ». Vous savez, jeunes gens, quand on voit – parce que cela se voit – qu’il y a des progrès, peut-être pensez-vous que ce n’est pas grand-chose ; mais si c’est le Seigneur qui les produit, cela a une très grande valeur.

Et quand vous avez saisi que le Seigneur vous invite à participer, à sa table, au mémorial de ses souffrances et de sa mort, quelle joie pour ceux qui sont plus âgés et qui voient que le Seigneur travaille ainsi en bonté, en vérité. C’est le travail du Seigneur et combien cela réjouit nos cœurs et combien plus le cœur de celui qui s’est donné lui-même pour nous. Un petit peu plus loin encore, au v. 20 : « Oui, frère, que moi, je tire ce profit de toi dans le Seigneur, rafraîchis mes entrailles en Christ ». C’est une épître qui mérite d’être lue souvent. Elle nous ramène à la bonté, à la débonnaireté et à l’humilité du Seigneur Jésus.

L’apôtre était prêt à payer, à rembourser peut-être la dette qui correspondait à ce qu’Onésime avait dû garder pour lui. L’apôtre, le grand apôtre des nations, était prêt à faire cela, mais en appelle au cœur comme à la conscience aussi de Philémon. Il peut lui dire : « rafraîchis mes entrailles en Christ ». Voilà la source et le but de tout vrai service, de tout vrai bonheur, de tout ce que le Seigneur place devant nous encore aujourd’hui, moment après moment, et combien il désire que nos cœurs soient sensibles à ce qu’il met devant nos pas pour que, comme cela est écrit, nous entrions dans ces bonnes œuvres que Dieu prépare à l’avance. Il nous prépare et il prépare ces œuvres aussi. Ce sont des bonnes œuvres, pourquoi ? Parce qu’elles sont faites en Christ et elles sont de lui, et elles sont pour lui parce qu’elles sont pour les siens.

Concernant les entrailles de miséricorde, simplement la citation d’une belle expression dans le livre du prophète Ésaïe : « Regarde des cieux, et vois, de la demeure de ta sainteté et de ta magnificence ! Où sont ta jalousie et ta puissance, [et ce à quoi je faisais allusion] le frémissement de tes entrailles ? » (63. 15) Ce mot évoque un bruit, un son, qui peut être un murmure ou un rugissement…

Dans la mesure où nous serons revêtus toujours plus de la personne du Seigneur Jésus, nous serons en mesure nous aussi d’être étreints par ce frémissement de nos entrailles et de pouvoir manifester une vraie miséricorde vis-à-vis de ceux qui souffrent.

À la fin du verset 13 il est dit : « comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». Dans l’épître aux Éphésiens on lit : « soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (4. 32). Voilà la mesure parfaite du pardon. Dieu nous a pardonné, ici « Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ».

Dans le début du chapitre 5 des Éphésiens il y a le modèle pour la marche avec également l’expression « comme aussi ». « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (v. 1 et 2). Quel motif élevé, l’amour de Christ !

« Comme Christ nous a aimés ». Il est parlé du modèle dans 1 Pierre 2 : « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (v. 21). En Jean 13 aussi lorsque Jésus lave les pieds de ses disciples, il peut dire : « si donc moi, le Seigneur et le Maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (v. 14 et 15).

L’auteur de l’épître, l’apôtre Paul, peut dire aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (11. 1). Également il peut dire aux Philippiens : « Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous » (3. 17). Le croyant en suivant Christ, en fixant ses regards sur lui, en l’ayant devant lui comme le modèle parfait, est appelé aussi à être un modèle pour les croyants.

Dans la première épître aux Thessaloniciens, l’apôtre leur dit : « de sorte que vous êtes devenus des modèles pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l’Achaïe » (1. 7). Quel modèle infiniment glorieux que celui de Christ lorsque l’apôtre peut dire : « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2. 5 à 8).

Ensuite, dans ce chapitre, nous savons qu’il y a plusieurs modèles à suivre. L’apôtre Paul dit au verset 17 : « Mais si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et le service de votre foi, j’en suis joyeux ». Quelle humilité de la part de Paul, se contentant en quelque sorte d’être seulement ce qui était ajouté au sacrifice, l’aspersion de vin ! Ensuite il y a Timothée qui est mentionné comme ayant « une sincère sollicitude à l’égard de ce qui vous concerne » (v. 20). Et enfin Épaphrodite.

Nous retrouvons les traits que nous avons vu dans Philémon, cette affection profonde, cette délicatesse de Paul quand il s’adresse à Philémon. Il est dit à propos d’Épaphrodite : « il pensait à vous tous avec une vive affection, et il était fort abattu parce que vous aviez entendu dire qu’il était malade » (v. 26). Encore dans 1 Timothée chapitre 4, l’apôtre Paul écrivant à son enfant Timothée, peut lui dire : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (v. 12). Remarquons que la première chose, ce sont les paroles.

Nous avons vu au verset 8 « …paroles honteuses venant de votre bouche ». Renoncez à cela pour être un « modèle » en parole, cette parole qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin (Éph. 4. 29). Et puis, en conduite, en amour, en foi, en pureté. C’est bien le christianisme pratique, la mise en application de ce qui a été placé devant nos cœurs, qui est vécu. Le modèle de Christ étant devant nous, alors il nous est dit : « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2. 6).

« Épaphras qui est des vôtres, esclave du Christ Jésus, vous salue, combattant toujours pour vous par des prières, afin que vous demeuriez parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ; car je lui rends témoignage qu’il est dans un grand travail de cœur [les entrailles de miséricorde] pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour ceux qui sont à Hiérapolis » (Col. 4. 12 et 13).

Tous ces passages tournent nos regards vers le Seigneur et c’est bien de lui que nous recevons tout. C’est lui qui donne tout. Si nous aimons bien recevoir, il nous faut donner et ne pas attendre de recevoir mais donner avant même de recevoir.

Luc 10. 36 et 37 : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ? Et il dit : C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même ». Nous savons de quoi nous parle cette parabole que le Seigneur a donnée à ce docteur de la loi. Ce docteur de la loi, à ce moment-là, en avait devant lui l’illustration. Pour nous elle nous parle de ce que le Seigneur a fait pour nous. « Va, et toi fais de même » de telle sorte que dans nos rapports nous avons conscience de ce que le Seigneur a fait, de ce que le Seigneur peut faire pour nous. Il nous est dit : « comme aussi », c’est ce que nous avons ici. « Comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ».

On se rappelle ce que le Seigneur pouvait dire en Matthieu 18 de celui à qui avait été remis tant de talents ; il lui a dit : « n’aurais-tu pas dû… ». Voilà c’est un devoir. Et dans nos rapports nous avons besoin de regarder à la personne de notre Seigneur Jésus. Vous ayant pardonné toutes vos fautes. Si nous regardons à ce qui nous a été remis par le Seigneur, ce que nous avons à remettre à notre prochain, c’est très peu de chose. Nous avons été si enrichis, il nous a été tant pardonné. Deutéronome 15 parle de l’année du relâche, la septième année. Ayant conscience de tout ce que le Seigneur a fait pour nous, nous aussi nous relâcherons.

Si on ouvre encore le livre d’images de l’Ancien Testament par rapport à ces entrailles de miséricorde, dans l’histoire de David en 2 Samuel 7, qu’avons-nous ? Nous avons un David qui dit à Nathan : « Voilà, moi j’habite une [belle] maison, et l’arche est sous des tapis » (v. 2). Nathan, de la part de l’Éternel, va parler de telle manière à David que ses paroles sont descendues jusqu’au fond de ses entrailles. « Éternel Dieu ! Tu t’es montré grand » (v. 22), expression de louange. Il est assis devant l’Éternel dans la deuxième partie de ce chapitre. Il lui a été dit : « j’ai usé de miséricorde, je t’ai pris du milieu des parcs, tu étais un simple berger, tu n’étais rien du tout. Mais c’est moi qui vais te bâtir une maison ». Et c’est dit par la grâce. David va avoir ses entrailles pleinement réchauffées par cet amour qui est dans le cœur de l’Éternel.

Si nous lisions le chapitre 8 du 2ème livre de Samuel, nous verrions que David a subjugué ses ennemis. Qu’est-ce que cela veut nous dire ? Ça veut nous dire que c’est dans le sanctuaire que nous pouvons tirer la force, les jeunes particulièrement, pour combattre contre l’ennemi. Le monde est terrible. Les ennemis qui sont là, il va les subjuguer par la force qu’il est allé chercher dans le sanctuaire.

En 2 Samuel 9, David dit : « N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül ? Et j’userai envers lui d’une bonté – de David ? Non ! – de Dieu » (v. 3). C’est la bonté dont il est question dans Colossiens 3 qu’il est allé puiser dans le sanctuaire. Il n’y a aucune bonté dans aucun d’entre nous. Ne pensons pas que nous pouvons produire la miséricorde, la bonté, l’humilité, tous ces caractères qui sont là. C’est impossible et David ne savait pas mieux faire que nous. Mais il savait qu’elles étaient dans le cœur de Dieu et il les a puisées là. Et alors il va pouvoir manifester une bonté de Dieu vis-à-vis de la famille de son ennemi, vis-à-vis d’un Mephibosheth. Ces caractères ne sont pas de cette terre, ne sont pas liés à l’homme naturel, mais sont liés à ce qu’est le Seigneur dans sa grâce et cela s’adresse bien sûr à des croyants, c’est-à-dire ceux qui peuvent, eux seuls, puiser à cette source, comme on le chante, à la source de l’amour.

Quant au pardon, il me semble que quelquefois on est un petit peu superficiel en disant : il faut pardonner. Oui, mais « comme aussi le Christ vous a pardonné » (v. 13). L’exemple qui nous a été donné tout à l’heure dans les Éphésiens c’est aussi « comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (4. 32).

Là aussi on pourrait peut-être ouvrir le livre d’images de l’Ancien Testament. Il y a un exemple qui est plein d’enseignements quant au pardon, c’est l’exemple de Joseph. S’il y avait quelqu’un qui avait été offensé, c’était bien lui. « J’ai été volé du pays des Hébreux » (Gen. 40. 15). Ses frères l’avaient vendu, comme on vend une marchandise, à des Madianites qui passaient. Quand est-ce que Joseph leur a pardonné ? Peut être que quand il s’éloignait avec les Madianites, il leur a pardonné, il n’a pas gardé d’amertume. Il a sans doute pardonné immédiatement quant à l’outrage qui lui était fait. Mais cela ne veut pas dire qu’il a « passé l’éponge », comme on dit dans le monde et qu’il n’a pas cherché le bien profond de ses frères.

Vous avez vu comment il les traite ! Il les met trois jours en prison, il garde Siméon et puis ensuite il leur fait toutes les misères possibles et imaginables. Pourquoi ? Parce qu’il les aimait vraiment. Si nous pardonnons et que nous faisons comme si de rien n’était, alors que nous savons bien que l’autre a un problème, si nous gardons ce problème par rapport à nous et que nous avons de l’amertume, nous ne ressemblons pas à Joseph et encore moins au Seigneur qui nous a tout pardonné. Mais peut-être qu’avec le pardon il y a une attitude à avoir, non pas pour lui faire payer, non, mais pour que par amour pour notre frère qui a quelque chose à régler, comme Joseph l’a fait vis-à-vis de ses frères, les choses soient réglées entre lui et le Seigneur. C’est cela aimer notre frère. Pardonner, oui, quant à nous-mêmes, sachant bien que notre susceptibilité n’est pas un fruit de l’Esprit.

Notre susceptibilité, c’est le fruit de la chair. Si on a un problème par rapport à cela, si l’on dit : « il m’a fait ceci, il m’a fait cela », c’est certainement que nous ne ressemblons pas au Seigneur et que nous avons un problème à régler, lui peut-être, mais moi j’ai un problème à régler vis-à-vis du Seigneur. Si dans ma susceptibilité, j’estime que je n’ai pas été traité comme il fallait par mon frère, si j’ai un sujet de plainte, si je ne lui pardonne pas de tout mon cœur, quant à moi-même je n’ai pas la pensée du Seigneur. Mais ensuite, quant à l’attitude à avoir vis-à-vis de lui, pour son bien à lui, pas pour régler les choses entre lui et moi, mais pour son bien à lui, pour qu’il puisse goûter avec le Seigneur une pleine relation, cela c’est aussi agir comme le Seigneur désire que nous agissions. Je crois : le pardon, oui, mais pas d’une manière simpliste. Il faut que nous pensions aussi au bien de l’autre. Nous sommes appelés à prendre soin les uns des autres.

En Luc 17. 3 et 4 il s’agit du pardon : « Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras ». On voit ici l’activité de celui qui va reprendre, et c’est une illustration de tout le travail de cœur que je ne sais pas faire vis-à-vis de ce frère. « Va, reprends-le », et qu’il soit dans la lumière, pour qu’il y ait cette pleine jouissance de la liberté ». Sinon, si on met une couverture sur les choses, ça ne sert à rien, ça ressortira d’une manière ou d’une autre.

On a parlé de ce pardon les uns envers les autres, si quelqu’un a un sujet de plaintes. On sent qu’il y a là un tort qui a été fait et dans lequel nous avons à pardonner, peut-être aussi à pouvoir revenir sur ces choses-là. On en a déjà un petit peu parlé. Il y a quelque chose dans la ligne précédente, qui a un caractère un petit peu différent, mais qui est aussi d’une grande importance dans nos relations fraternelles : la « longanimité, vous supportant l’un l’autre ». On n’est pas là dans quelque chose qui relève justement d’un tort fait à ce frère. On est plutôt peut-être dans quelque chose qui m’agace chez mon frère, chez ma sœur, qui n’est pas la façon dont moi je comprends telle ou telle chose.

Il ne s’agit pas d’un point sur lequel il y a un aspect de doctrine, d’enseignement de la Parole sur lequel il faut être clair et voir ensemble ce que la Parole dit. C’est quelque chose qui relèverait plus de la pensée personnelle, peut-être plus de l’âge, du tempérament, de l’éducation, de ces choses-là. Dans ces choses-là ce n’est pas un enseignement de la Parole auquel nous avons à nous soumettre ensemble. Cela relève plus d’une propension, d’une situation, de bien des choses qui font que nous sommes différents, entre frères et sœurs. Nous avons à supporter ces choses-là, les supporter dans l’amour.

Il y a un grand danger, peut-être dans plusieurs sens, en particulier entre générations, que ce soit peut-être de frères et sœurs plus jeunes en particulier envers des frères et sœurs plus âgés, d’être agacés par des choses et peut-être de nourrir un peu de rancœur contre tel frère ou sœur qui a cette habitude-là qui doit un peu nous peser, peut-être de ressasser un petit peu cela, de dire « si c’est lui qui parle on sait comment c’est », quelque chose qu’on peut nourrir et il nous est vraiment rappelé par ces versets qu’il faut demander au Seigneur qu’il nous donne d’abandonner ces pensées-là, de supporter avec amour ce frère, de recevoir ce qu’il va pouvoir nous dire et d’accepter peut-être ce trait de comportement qu’il peut avoir, de paroles, de choses qui ne sont pas ce que l’on souhaiterait, mais dans l’amour avec ce lien de la perfection, à supporter cela par amour.

Il peut y avoir aussi un peu dans l’autre sens, un frère ou une sœur plus âgé, qui pense que ce serait utile d’aller rappeler – mais peut-être, d’une façon plus ou moins adroite ou avec plus ou moins d’amour – à des frères plus jeunes : « je viens t’exhorter à ceci, à cela, il faut que tu fasses attention ». Là aussi il faut distinguer entre ce qui est selon la Parole, un enseignement de la Parole auquel il faut se soumettre, que peut-être nous n’avons pas compris ; il faut le recevoir et puis ce qui peut être le fait de chercher à imposer une pensée personnelle, une façon qu’on a compris pour soi-même, la Parole qu’on souhaite s’appliquer à soi-même, à sa famille.

Cela peut concerner bien des domaines de la vie personnelle, de l’habillement, de ce que nous faisons de notre temps etc. dans lequel chacun a à éprouver ce qui est agréable au Seigneur. Chacun éprouve ce qui est agréable au Seigneur dans sa propre vie. Il faut aussi se garder de chercher à ce que ce frère ou sœur plus jeune comprenne la chose de la même façon que moi. Par la suite, il lui faudra ce temps, il faut cette longanimité il faut cette patience, mais supporter cela, même si c’est peut-être quelque chose qui parfois peut me froisser. Est-ce que c’est un péché contre lequel j’ai à avertir mon frère, ma sœur et aller les voir pour cela, ou est-ce quelque chose que le Seigneur m’a amené à comprendre ?

Pour moi j’en suis là avec le Seigneur, je le vis comme cela. Je vois que mon frère, ma sœur, vit pour l’instant cela autrement avec le Seigneur. Ce n’est pas tout à fait comme cela que moi je vois les choses. Mais dans ce cadre-là, est-ce qu’on est dans des choses où il faut aller voir et chercher à le reprendre, ou est-ce qu’on est dans quelque chose où il faut se supporter l’un l’autre, avoir cette longanimité, cette douceur, cette patience, les uns envers les autres ? Et alors, si chacun sait s’attendre au Seigneur, Il nous montre, Il nous fait faire des progrès, des expériences.

Puis nous ne sommes pas appelés sur ces choses, encore une fois, aux mêmes comportements sur la façon de vivre la vie chrétienne. Je n’aurais pas exactement la même liberté que lui sur cette chose-là ou au contraire je ne comprends pas que lui me semble un peu légaliste dans sa façon de faire, dans sa façon d’agir etc. « Vous supportant l’un l’autre ».

Un verset en rapport avec un aspect de ce qui vient d’être présenté. Dans la 1ère épître de Pierre, au chapitre 5. 1, 3 et 5, l’apôtre dit : « J’exhorte les anciens qui sont parmi vous… en étant les modèles du troupeau… Pareillement, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles ».

Cette humilité nous placera toujours aux pieds du Seigneur lui-même. Ce n’est qu’aux pieds du Seigneur que nous apprendrons à supporter ce que lui supporte et à ne pas supporter ce que lui ne supporte pas. Le grand point pour nous personnellement c’est de rester dans la présence de Dieu. Alors les choses sont claires. Être revêtu d’entrailles de miséricorde et d’humilité, c’est notre place. Elle est par terre, le front dans la poussière. Un seul est grand, c’est le Seigneur Jésus. Que Dieu dans sa grâce nous accorde de voir les choses un peu comme lui les voit.

Nous avons continuellement besoin du secours d’en haut. Ce point de rester dans la présence de Dieu est quelque chose qu’il nous faut serrer dans notre cœur. En d’autres termes, c’est la communion avec le Seigneur Jésus, ce contact avec lui. Parce que tout ce qui nous est demandé là nous dépasse pas complètement ! Et puis il y a une chose dont il faut toujours se souvenir, c’est que, que ce soit l’amour, que ce soit la miséricorde, que ce soit le support, que ce soit le pardon, nous ne l’aurons jamais en dehors de Christ.

Dieu ne nous donnera jamais quelque chose en dehors de Christ. Donc, ce qu’il nous faut à chacun, ce qu’il me faut, ce qu’il nous faut à tous, un de nos chers frères d’autrefois nous a souvent dit cette parole si belle, si précieuse, si merveilleuse : « Le Seigneur Jésus, il est pour les grands et il est pour les petits ». Tu ressens qu’il te manque cet esprit de pardon, tu ressens au-dedans de toi qu’il n’y a pas cet amour que tu voudrais avoir pour ton frère, pour ton prochain. Eh bien ! En fait Dieu me dit : il te manque quelque chose de Christ. Ce qu’il me faut, c’est cette communion avec le Seigneur Jésus.

Chaque fois que nous sentons que nous sommes peut-être en train par exemple de ressasser quelque chose qui nous a fait de la peine, nous sortons de la présence de Dieu. Nous devrions dire : « Seigneur, regarde, regarde ce que j’ai entendu, Seigneur, regarde ce que j’ai vécu, regarde Seigneur mon incapacité ». On confesse toute sa misère au Seigneur. La miséricorde, le cœur de Dieu, la misère de l’homme. « Seigneur, reste avec moi ». Voilà ce que chacun devrait dire au plus profond de lui-même, en face de tout ce qui lui est demandé, de tout ce qui nous est demandé.

Quand il s’agit de revêtir, l’épître aux Romains nous dit : « revêtez le Seigneur Jésus Christ » (13. 14). Il s’agit de le revêtir, lui. Je suis incapable par moi-même de produire quoi que ce soit qui sera pour la gloire de Dieu, mais si Christ est là, s’il est en moi, lui le fera.

Nous avons toujours besoin de support. De la même façon, nous avons besoin aussi que nos frères nous supportent parce que nous ne sommes pas tous pareils. Il y a une très belle lettre de notre frère Henri Rossier dans le Messager Évangélique de 1928 où, à la fin de sa vie, il écrivait aux frères avec lesquels il se réunissait. Il leur demandait pardon. Il les remerciait de l’avoir supporté. Parce que nous ne sommes pas tous pareils, nos sensibilités ne sont pas pareilles.

C’est d’ailleurs pour cela que l’apôtre prend soin de nous donner ces exhortations ici. Ces caractères ont été vus en perfection dans le Seigneur Jésus. Combien de fois il a supporté. Est-ce qu’il a été compris ici-bas ? En Matthieu 18, il dit : « Quiconque donc s’abaissera comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux ; et quiconque reçoit un seul petit enfant tel que celui-ci en mon nom, me reçoit. Et quiconque est une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu’on lui eût pendu au cou une meule d’âne et qu’il eût été noyé dans les profondeurs de la mer » (v. 4 à 6). On sent, dans le fait de ne pas prendre soin de la sensibilité des autres, la profonde désapprobation du Seigneur dans ce qu’il nous dit ici. Nous avons besoin de sentir où en est notre frère, ce que nous pouvons lui dire, ce que nous ne pouvons pas lui dire.

Jésus de ton amour

Viens remplir notre âme,

Et fais-la, nuit et jour,

Brûler de ta flamme.

Rédempteur précieux,

Maintenant dans les cieux,

Soumets tout notre cœur

À ton doux empire ;

Que pour toi seul, Seigneur,

Il batte, il soupire.

Hymnes et Cantiques n°68 strophe 1

Le cantique 68 parle du doux empire, de l’amour du Seigneur Jésus. La Parole nous parle aussi de la douceur, de la débonnaireté du Seigneur Jésus. Sans nous appesantir, nous pourrions dire quelque chose de la douceur dont il est fait mention dans cette chaîne de qualités. Qu’est-ce que la douceur ? Dans plusieurs passages, c’est la manifestation d’une attitude humble du cœur et de l’esprit (Éph. 4. 2 ; Col. 3. 12…)

C’est un sujet sur lequel nous avons à être attentifs parce que nous évoluons dans une société où les droits, quels qu’ils soient, sont revendiqués et où le maintien de ces droits s’instaure et où les contestations s’instaurent. Ce n’est pas du tout à cela que nous sommes appelés. Le seul droit que nous puissions revendiquer c’est l’amour du Seigneur Jésus, « Notre seul droit, c’est ton amour ».

Si nous avons un exemple à suivre, c’est bien celui du Seigneur Jésus qui n’a pas « regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu » (Phil. 2. 6). Dans une certaine mesure il n’a pas revendiqué ses droits. Il nous est dit que comme Dieu il s’est anéanti et comme homme il s’est abaissé. C’est un exemple qu’il nous laisse et nous comptons sur Lui pour que nous le réalisions davantage dans nos vies personnelles et parfois dans notre vie collective.

Ces passages touchent à nos relations collectives. Il n’est pas dit : « Revêts-toi » mais « revêtez-vous ». Cela nous amène particulièrement à notre vie d’assemblée. Ce que nous avons vu commence par les entrailles de miséricorde et son couronnement c’est ce que nous avons au verset 14 : « revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection ». Faut-il encore insister pour dire que ce n’est pas un amour humain de gens qui ont des affinités comme dans le monde où on se met ensemble lorsqu’on a le même hobby et puis on fait la route ensemble, on se met ensemble, on collectionne des timbres… Non !

Ce qui devrait nous cimenter c’est l’amour dont nous avons été aimés et il devrait être l’atmosphère de toutes nos relations. Le Seigneur dit : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean 13. 35). Il n’y a rien de plus triste, bien-aimés du Seigneur, qu’un rassemblement où il y a des partis, où on se cabre, où on ne se salue plus, où on est un contre témoignage de ce que le Seigneur a fait. On dit : « mais on a une bonne doctrine ». Oui, sans doute. On peut avoir une excellente doctrine, camper sur les positions. Terrain de l’unité du corps, liberté du Saint Esprit, tout cela on sait le dire par cœur, sans reprendre même sa respiration. Mais si on a la guerre dans l’assemblée, comment voulez-vous que nous soyons un témoignage d’abord pour le Seigneur et puis pour le monde ?

Le Seigneur a demandé à son Père « qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un » (Jean 17. 22), unité du Père et du Fils et unité des saints comme cela nous est dit après : « vous avez été appelés en un seul corps » (v. 15). Bien sûr on peut dire : nous nous réunissons sur le terrain de l’unité du corps. Oui, très bien. Mais comment ça va avec vos frères et sœurs dans le rassemblement local ? Nous pouvons donner un démenti de ce que nous assurons si fort par une réalisation complètement à l’opposé de ce que le Seigneur attend. Alors on a beau se gargariser de bonne doctrine, qu’est-ce que ça veut dire une bonne doctrine ? Je ne dis pas que la doctrine n’est pas importante. Mais il peut arriver que nous la démentions dans les faits et que nous soyons complètement divisés.

C’est la première chose qui est dite aux Corinthiens. Vous vous rendez compte qu’il y avait de l’inceste à Corinthe, vous vous rendez compte qu’ils faisaient des espèces d’orgies au lieu de prendre le repas du Seigneur, vous vous rendez compte qu’il y avait cet esprit de parti. La première chose que l’apôtre dit aux Corinthiens c’est : vous êtes divisés. Il n’y a que l’amour du Seigneur qui peut cimenter nos relations par la douceur dont on vient d’entendre parler, par ce support dont on vient d’entendre parler, par cette humilité, toutes ces choses dont on a aussi parlé. Philadelphie, est l’assemblée à qui, avec Smyrne, il n’est fait aucun reproche – qu’est-ce que signifie Philadelphie ? L’amour des frères.

Si quelqu’un du monde rentre – cela n’arrive hélas ! pas très souvent dans les rassemblements – ce n’est peut-être pas une démonstration époustouflante qui va le frapper, mais s’il ressent cet amour du Seigneur, cet amour qui n’est pas de cette terre, mais qui est surabondamment dans le cœur de notre Seigneur Jésus, il ne peut qu’être saisi. On à un cher frère dans le rassemblement local qui est venu du monde il y a déjà de nombreuses années. Il a dit : Quand je suis rentré dans la famille de celui qui a été l’instrument de ma conversion, ce n’est pas tellement les versets qui étaient au mur, ce n’est pas tellement ce qu’on m’a dit qui m’a frappé.

J’ai vu, j’ai senti, j’ai respiré, une ambiance de joie, de paix, d’amour. Ça ne lui entrait pas par les oreilles ou par les yeux, ça lui rentrait par les pores, dirait-on. Ça l’a imprégné. C’est cela qui l’a frappé. Que le Seigneur nous aide dans les rassemblements, qu’il nous jette par terre si nous avons la guerre dans le rassemblement, si nous avons des dissensions, nous sommes alors un contre témoignage. Le Seigneur désire que nous soyons à l’inverse de cela et ces passages nous y exhortent.

Lorsqu’il y a une communauté ou un centre d’intérêt ici-bas, on nomme un président. On lit le verset 15 : « que la paix du Christ, à laquelle aussi vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants ». Présider : régner, ou dominer. C’est cela qui est le moteur.

Je fais une parenthèse pour la vie de couple. Pour ceux qui cherchent un conjoint, un jeune frère, qui peut être déboussolé, inquiet, en disant : « Mais comment est-ce que le couple que j’aimerais former sous le regard du Seigneur pourra-t-il tenir ? » Il y a tellement de contre témoignages. Que nous disent ces passages ? D’un côté notre responsabilité, mais on l’a dit et redit, cette responsabilité nous ne pouvons l’assumer valablement qu’avec le secours du Seigneur et sa Parole est là pour nous dire : « ne crains pas, car je suis avec toi » (Gen. 26. 24).

Dans tout ce que nous pouvons projeter dans cette vie, projeter pour la gloire de Dieu – le mariage est quelque chose de normal – ne pensons pas que nous y arriverons par nos propres forces. Et cela n’est pas seulement un exercice avant de se marier, mais pendant toute la vie conjugale. Nos frères et sœurs plus âgés se recommandent aux prières des plus jeunes, parce que nous sommes aussi exposés, à tout âge et nous avons besoin des prières des plus jeunes.

Josias – ce roi qui a manifesté une piété, un allant pour que la Pâque soit célébrée, pour qu’on revienne à l’Éternel – à la fin de sa vie, à l’instar de Salomon, il a fauté, il s’est cru fort, il a voulu résister à l’ennemi, au roi d’Égypte qui montait. Nous n’arriverons pas à tenir ni à titre personnel, ni à titre collectif, sans ce lien de la perfection. Cette présidence dans nos cœurs et cette paix du Christ, c’est un magnifique sujet, un long sujet, celui de la paix du Christ. Souvenons-nous que le Seigneur après sa résurrection (Jean 20) vient vers ses disciples pour parler de cette paix. C’est la première chose qu’il fait après sa résurrection.

Le paragraphe se termine par « et soyez reconnaissants ». Est-ce que ce n’est pas justement cette expression de l’expérience chrétienne : c’est que le Seigneur nous a secourus ? « Soyez reconnaissants ». Et ensuite il y a la parole et les psaumes, les hymnes, les cantiques spirituels, « chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce ».

On a besoin de ces choses-là pour élever nos âmes, les attacher au Seigneur. Dieu nous a créés comme hommes avec ces facultés du chant et d’y lier des paroles et d’exprimer ce que Dieu a laissé dans nos cœurs, et c’est vrai on pourra dire peut-être que : – Voilà, on chante ces cantiques, ce sont les mêmes, on les répète, mais lorsqu’on essaye de les apprendre un peu plus par cœur, avec la musique, avec le moment où un cantique est indiqué et qui correspond à l’ambiance du moment que ce soit au culte, que ce soit dans une réunion, tout cela produit cette respiration de l’âme, et c’est l’esprit de reconnaissance. Tout vient de Lui.

C’est une parole qui devrait se graver dans nos esprits parce que c’est bien là la grâce, tout vient de Lui. Quand nous réalisons, si faiblement que ce soit, ce que nous venons d’entendre, par ce qui vient d’être exprimé, il y a cette conclusion magnifique : tout vient de Lui. On est en quelque sorte imprégné de l’atmosphère du ciel et Dieu dans sa grâce nous donne comme un avant-goût de ce que sera l’éternité bienheureuse, « tous consommés dans l’unité et dans la charité », dans l’amour. Sans jamais nous lasser là-haut dans le ciel, nous chanterons les gloires de l’Agneau.

Quand quelque peu le cœur est occupé de cela au moment où nous nous rendons au lieu où le Seigneur nous convie et nous convoque tout à la fois, chers amis, nous en avons tous fait l’expérience – nous l’espérons, même nos plus jeunes. On n’est jamais déçu, on ne repart jamais à vide lorsqu’on est là tous ensemble dans la présence de celui qui daigne, pourrions-nous dire, se trouver au milieu de nous comme la toute première fois, lorsqu’il a dit ces paroles magnifiques : « Paix vous soit ». Et tout de suite après il leur a montré ses mains et son côté (voir Jean 20. 19 et 20).

Chers amis : respirons davantage l’atmosphère du ciel. Notre vie personnelle, la vie de nos familles et la vie des assemblées s’en ressentira.

« Par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour », l’amour qui est la nature de Dieu comme cela a été dit au début de cette journée. Si nous sommes profondément inscrits dans ce sentier, le résultat, ce qui sera produit, sera selon Lui. Et ce sera, il nous est dit ici, le « lien de la perfection ». Nous avons besoin que la motivation de toutes choses soit cet amour-là, l’amour pour le Seigneur, l’amour pour les frères et sœurs, l’amour qui est le lien de la perfection.

Il s’agit de quelque chose qui était personnel au Seigneur qui a traversé cette terre en n’étant en aucune manière perturbé par tout ce qu’il pouvait voir à gauche et à droite, qui lui était hostile. Nous aussi nous traversons un lieu hostile. Mais le Seigneur savait qu’il était soutenu d’en haut et nous aussi nous sommes soutenus. Nous avons parlé du secours du Seigneur, nous savons que nous sommes soutenus, nous désirons marcher dans ce chemin. Cette paix est le produit de la communion du Seigneur avec son Dieu et nous aussi nous pouvons jouir de cette paix. Il y a une chose dans ce passage dans toute cette épître que nous avons devant nous, c’est que tout est de Christ.

Le Seigneur disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix » (Jean 14. 27). Cette paix, elle est du Christ et la parole que nous avons ici au v. 16, c’est « la parole du Christ ». Cela nous renvoie à Jean 14 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (v. 21). C’est la personne du Seigneur lui-même qui est devant nous tout ce qu’il a été dans sa vie. Et nous sommes invités à le considérer et à le reproduire.

« Que la parole du Christ habite en vous richement », Qu’est-ce que cela veut dire d’habiter quelque part richement ? Il suffit de changer une lettre au départ et on pourrait trouver un peu l’opposé en remplaçant le « r » par « ch », que la parole de Dieu habite en vous chichement, voilà l’opposé. Si on reçoit quelqu’un chez soi, on l’invite chez nous richement, cela veut dire : – Tu es chez toi ici. Il n’y a pas un endroit qu’on te réserve », et pas les autres. Recevoir quelqu’un chichement c’est lui dire : – Tiens, on t’a réservé une petite pièce, dans ce coin-là. Le reste de la maison ce n’est pas pour toi. Cette partie-là tu ne peux pas t’y mettre, dans ce coin là ça ira bien ».

Recevoir quelqu’un richement, un invité à qui on désire faire un grand honneur, le recevoir, c’est lui dire : – Tu es dans ma maison comme chez toi, partout, tu es le bienvenu, ta place est préparée, partout où tu peux être. Je désire que tu habites partout dans ma maison, que tu ne restes pas dans un petit coin ». Que la parole de Dieu habite en nous richement, cela veut dire avec aisance, avec grandeur, prenant toute la place. On a cité ces versets au début du Deutéronome, une illustration de ce qu’est habiter richement. Instructions que Dieu donne à son peuple.

« Écoute, Israël : L’Éternel, notre Dieu, est un seul Éternel. Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force. Et ces paroles que je te commande aujourd’hui, seront sur ton cœur : Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; et tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles te seront pour fronteau entre les yeux, et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes » (6. 4 à 9).

Déjà, à ce moment-là Dieu dit à son peuple : Mes paroles, je veux qu’elles habitent chez vous richement, elles doivent habiter chez vous dans toute la maison, à tous les moments de la journée, quand vous vous levez, quand vous vous couchez, quand vous êtes en famille, à l’entrée de la maison, sur les portes, partout, la parole a sa place partout dans notre vie, partout dans votre maison, partout dans votre vie de famille. Il n’est pas dit : ces paroles seront sur ton intelligence, mais il est dit : ces paroles seront sur ton cœur. Il désire que vous aimiez ces paroles, pas simplement que vous les connaissiez, mais que vous les aimiez, et pas seulement les aimer, mais que vous ayez le désir de les mettre en pratique. Non pas les mettre en pratique en les réservant à certains moments, le jour du sabbat, peut-être un petit moment le matin etc.

C’est à tous les moments et on sent à quel point c’est quelque chose qui concerne l’atmosphère, pas seulement individuellement. On sent que c’est quelque chose qui va se répandre, parce qu’il est dit là « Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras ». Ce n’est pas quelque chose que tu vas garder pour toi parce que tu aimes mes paroles, parce qu’elles habitent richement chez toi. C’est quelque chose qui va être cette bonne odeur de Christ qui va se communiquer aux enfants. Comment est-ce qu’on peut désirer que nos enfants aiment la Parole de Dieu s’ils nous voient la mettre dans un petit coin, ne jamais l’ouvrir en famille, ne pas en tenir compte, citer quelques exhortations et puis après ils vont nous voir dans nos relations avec nos voisins, avec notre employeur, avec des collègues qui viennent à la maison.

Ils vont nous dire : je ne reconnais rien de ce qu’on a lu l’autre jour dans la façon dont mes parents vivent. Ce n’est-pas cela la parole qui habite richement. C’est le fait de la connaître, de l’avoir sur notre cœur, et puis que ce soit quelque chose qui soit mis en pratique, qui s’applique à toutes les circonstances de notre vie. On sent quand on dit cela à quel point on a des manquements, on a des faiblesses, on tombe, mais le Seigneur désire pour nous que sa Parole habite dans nos cœurs et puis dans nos maisons, richement.

Un mot sur la notion de chanter des hymnes. On pense qu’on chante des hymnes souvent quand les circonstances sont favorables, quand c’est facile. Mais on a l’exemple de Paul et de Silas qui chantaient dans la prison. Ils étaient prisonniers, dans la souffrance, et ils ont chanté à Dieu. Et puis aussi on a le très bel exemple du Seigneur lui-même en Matthieu 26 : « Et ayant chanté une hymne, ils sortirent et s’en allèrent à la montagne des Oliviers » (v. 30). Le Seigneur avait réuni les siens, il avait institué la cène, il savait ce qui l’attendait, il allait être crucifié et malgré tout il a chanté cette hymne avec les siens.

Pour cette Parole quel exemple prendre sinon celui du Seigneur lui-même ? On sait que les tables de la loi avaient été brisées, elles ne pouvaient pas entrer dans le camp. Mais la deuxième fois, en Deutéronome 10 quand il est dit : « Taille-toi deux tables de pierre » (v. 1), il est ajouté : il faut faire tout de suite autre chose. Quoi ? Eh bien : « tu les mettras dans l’arche » (v. 2) parce qu’il n’y a que là qu’elles seront en sécurité. Nous savons de quoi nous parle l’arche, de la personne de notre Seigneur Jésus. « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi [la Parole] est au dedans de mes entrailles » (Ps. 40. 8).

Ce n’est pas une parole superficielle, quelques versets qui traînent dans la tête, c’est une parole qui modèle mon être profond. En Jacques, au chapitre 1, il est parlé d’une « parole implantée » (v. 21), c’est-à-dire qui a des racines profondes en chacun de nous, dans nos cœurs. Une fois qu’on a dit ceci, je voudrais exhorter, et moi-même en même temps, et les jeunes. Vous êtes dans une société de « zapping ». On passe d’une chose à l’autre, on passe rapidement d’une chose à l’autre.

On a un exemple dans la Parole. L’animal pur par excellence, est le ruminant, celui qui repasse sa nourriture, comme Marie qui repassait ces paroles dans son cœur (Luc 2. 19). Mais, dites donc, ça demande beaucoup de temps ! Alors cela, c’est une question de priorité. Quelles sont vos priorités ? Beaucoup de travail, beaucoup d’études, un métier de plus en plus prenant, une pression professionnelle terrible, tout cela est indéniable.

Mais il y avait un homme qui s’appelait Gédéon. Il s’est mis à un endroit peu usité, pour mettre quelque chose de côté par rapport à Madian qui voulait s’emparer de tout. C’est une exhortation pour chacun de nous : lire la Parole. Entrer dans les pensées de Dieu, ça demande du temps, ça demande de l’application, ça demande qu’on coupe Internet, ça demande qu’on coupe son portable, ça demande qu’on ferme un peu sa porte, ça demande qu’on prenne du temps. Bien sûr on travaille beaucoup mais vous voyez aussi dans cette société de loisirs quelles sont vos priorités. Il y a quelque chose là que je mets sur votre conscience et sur votre cœur.

D’ailleurs Gédéon – c’est quelque chose de tellement beau – reçoit une visite montrant que le ciel n’est pas indifférent à un homme de rien du tout, qui était en train de mettre de côté de la nourriture pour que Madian ne lui prenne pas tout. Et cela mérite une visite divine. « L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme » (Jug. 6. 12). Il y a une vaillance aujourd’hui pas tellement pour aller avec une épée et un arc quelque part, mais une vaillance peut-être pour se lever tôt, il y a une vaillance pour mettre de côté du temps, de l’énergie pour la Parole de Dieu, cette Parole qui est notre vie, de manière à ce que cette Parole habite en nous richement, qu’elle modèle nos pensées, qu’elle façonne notre manière de vivre, qu’elle soit l’aliment de toute notre vie.

Pour illustrer ce qu’on vient de dire, on peut lire en Deutéronome 17. 18 à 20 ce qui est demandé au roi qui gouverne. « Et il arrivera, lorsqu’il sera assis sur le trône de son royaume, qu’il écrira pour lui, dans un livre, une copie de cette loi, faite d’après le livre qui est devant les sacrificateurs, les Lévites. Et il l’aura auprès de lui ; et il y lira tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel, son Dieu, et à garder toutes les paroles de cette loi, et ces statuts, pour les faire ; en sorte que son cœur ne s’élève pas au-dessus de ses frères [c’est un roi, mais il doit demeurer dans l’humilité, que cette parole habite richement en nous], et qu’il ne s’écarte pas du commandement, ni à droite ni à gauche ; afin qu’il prolonge ses jours dans son royaume, lui et ses fils, au milieu d’Israël ».

Nous avons dit que la Parole de Dieu est l’aliment de notre âme. Si elle a du prix pour nos cœurs, nous pourrons un peu réaliser ce que dit Jérémie : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (15. 16).

Dans le psaume 119 nous voyons le prix qu’avait la Parole pour le psalmiste lorsqu’il dit par exemple : elle « est meilleure pour moi que des milliers de pièces d’or et d’argent » (v. 72). Et puis cette Parole reçue dans le cœur comme le dit aussi ce psaume 119 : « J’ai caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi » (v. 11). « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (v. 9).

Puissions-nous contempler, imiter l’homme parfait, le serviteur parfait : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50. 4). Puissions-nous prendre cette place et le temps qui souvent nous manque. Reconnaissons que certains ont un travail très prenant, mais il vaut la peine de venir se placer à l’écoute de cette Parole.

Au sujet de la reconnaissance envers Dieu nous avons lu la fin du v. 15 : « soyez reconnaissants » et puis encore au v. 17 : « rendant grâces par lui à Dieu le Père ». Nous l’avons dit, par Christ, c’est-à-dire comme nous le lisons en 1 Chroniques 29. 14 : « tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons ». Cette reconnaissance doit monter de nos cœurs pour ce don inexprimable qui nous a été fait dans la personne du Seigneur.

Au psaume 116 aussi nous lisons : « Que rendrai-je à l’Éternel pour tous les biens qu’il m’a faits ? Je prendrai la coupe du salut, et j’invoquerai le nom de l’Éternel » (v. 12 et 13). Nous avons certainement souvent tendance à manquer de reconnaissance, même à nous plaindre. Nous pensons à cet épisode de l’histoire du peuple d’Israël dans le désert en Nombres 11. 1 où il est dit : « comme le peuple se plaignait, cela fut mauvais aux oreilles de l’Éternel » et l’Éternel envoie un châtiment. L’Éternel l’entendit est-il dit. Il voit ce qu’il y a dans nos cœurs, cette ingratitude, ce manque de reconnaissance pour tout ce que nous avons par grâce, déjà sur le plan matériel. Et alors Dieu châtie son peuple en envoyant le feu, Tabhéra (incendie), qui brûle au bout du camp.

L’apôtre Paul exhorte à plusieurs reprises à être reconnaissant. En Éphésiens 5 il écrit : « rendant toujours grâces pour toutes choses » (v. 20) et en 1 Thessaloniciens 5. 18 : « En toutes choses rendez grâces ». L’apôtre Paul est un exemple pour nous de ce contentement. Il le dit à Timothée : « La piété avec le contentement est un grand gain… ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits ». (1 Tim. 6. 6 et 8). Et puis aussi dans l’épître aux Hébreux : « étant contents de ce que vous avez présentement » (13. 5). Combien nous avons à être gardés de cet esprit du monde, de mécontentement, de revendication, mais la piété avec le contentement est un grand gain » (1 Tim. 6. 6).

Encore un mot sur l’expression « l’un l’autre ». On a lu au verset 13 : « vous pardonnant les uns aux autres » et au verset 16 : « vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre ». On a dit que les exhortations sont bien pour la vie collective. C’est la réalisation que nous sommes membres d’un même corps, « membres l’un de l’autre » lisons-nous en Romains 12. 5.

Dans cette épître aux Romains on rencontre plusieurs fois l’expression « l’un l’autre ». En commençant sa lettre l’apôtre Paul dit aux Romains qu’il désirait leur « faire part de quelque don de grâce spirituel, pour que vous soyez affermis, c’est-à-dire pour que nous soyons consolés ensemble au milieu de vous, vous et moi, chacun par la foi qui est dans l’autre » (1. 11 et 12). Cet encouragement mutuel, cet affermissement, ayant des intérêts communs, nous pouvons partager et nous encourager, nous consoler.

Dans la même épître, au chapitre 12, après avoir dit que nous sommes membres l’un de l’autre, il y a l’expression : « soyez pleins d’affection les uns pour les autres » (v. 10). Et au verset 16 « ayant, les uns envers les autres, un même sentiment ; ne pensant pas aux choses élevées, mais vous associant aux humbles » – l’humilité. Il y a d’autres expressions dans l’épître aux Galates. « Par amour, servez-vous l’un l’autre » (ch. 5. 13). Nous avons parlé de l’amour qui est le lien de la perfection. Ici c’est le service l’un à l’autre par amour. Dans l’épître aux Éphésiens aussi au chapitre 4 : « soyez bons les uns envers les autres… vous pardonnant les uns aux autres » (v. 32). « Étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (5. 21).

Nous avons évoqué le support mutuel, savoir ne pas accuser son frère s’il a peut-être une pensée un peu différente de la nôtre. Apprendre la soumission les uns aux autres mais dans la crainte de Christ. On a parlé aussi je crois du respect de la Parole, de l’enseignement mais avec la soumission les uns aux autres. Dans la 1ère épître aux Thessaloniciens aussi il est écrit au chapitre 4, ce que nous avons déjà vu en Romains 1. 12 : « Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles » (v. 18).

Après avoir présenté la venue du Seigneur, peut-être pour des personnes dans le deuil, il nous faut diriger nos regards vers ce jour de la venue de notre Seigneur. Quelle consolation peut être apportée l’un à l’autre par ces paroles, par ce qui vient d’être vu dans le paragraphe précédent. Dans la même page, au verset 11, nous lisons : « exhortez-vous l’un l’autre et édifiez-vous l’un l’autre, chacun en particulier, comme aussi vous le faites » (5. 11).

Enfin, dans l’épître aux Hébreux, nous connaissons bien ce passage du chapitre 10 où il est dit : « prenons garde l’un à l’autre pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres… nous exhortant l’un l’autre, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher » (v. 24 et 25). L’amour aussi est lié aux bonnes œuvres. À la fin du chapitre il est justement question de ces œuvres, ces bonnes œuvres préparées à l’avance afin que nous marchions en elles. Il est dit au verset 17 : « quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus ».

On a évoqué les rassemblements locaux mais ça va bien au-delà parce que nous sommes tous membres les uns des autres autour du même Maître, autour du même Seigneur. Nous avons à vivre à sa gloire. Le monde nous regarde, nous l’avons déjà dit, et il voit vite là où nous manquons. « Tu inculqueras cela à tes fils » (Deut. 6. 7). Le Seigneur permet que nous lisions ces passages. Nous sommes des enfants de Dieu. Le Père nous parle et nous répète, nous rappelle, nous renouvelle ses exhortations. Et puis « tu en parleras ».

Nous l’avons au verset 16 : « vous enseignant et vous exhortant ». Ayant reçu tout cela de sa part que pouvons-nous faire sinon en reparler et nous entretenir de ces choses qui nous concernent, qui concernent notre Seigneur. C’est ce à quoi encore il veut nous appeler.

Ajoutons encore quelque chose sur le chant. Chanter ensemble dans le rassemblement nous permet d’exprimer tous, la même chose au même moment. Le chant, la musique est donc un véhicule de communion, dans ce sens aussi d’exprimer ensemble dans une communion, d’un seul cœur, d’une seule voix et c’est quelque chose d’extrêmement heureux de pouvoir chanter ensemble. On a déjà entendu quelque chose tout à l’heure sur les chants. « Chantant de vos cœurs à Dieu » : cette expression est importante. Nous ne chantons pas d’abord pour nous-mêmes. Bien sûr nous nous exhortons, nous nous enseignons, nous nous exhortons. Nous nous enseignons par le chant de ces cantiques, c’est vrai, mais nous chantons à Dieu.

Cela, c’est une dimension que nous ne devons jamais perdre de vue. Quand déjà nous nous réunissons, avant même de chanter, le but, ce n’est pas d’abord nous, mais d’abord on se réunit pour Dieu, pour le Seigneur et non pas pour nous. On ne cherche pas à être simplement une espèce de rassemblement où on est bien ensemble. Non. Le Seigneur nous appelle à nous rassembler pour lui. Une prière, c’est pour Dieu ; un cantique, c’est pour Dieu. Bien sûr nous en recevons un enseignement, une exhortation.

Il est bon aussi d’exprimer quelque chose parce que souvent les jeunes savent que c’est une question récurrente qui vient en disant : – Pourquoi est-ce que dans les rassemblements il n’y a pas d’instruments de musique ? Il y a eu quelqu’un qui est venu dans le rassemblement – on le raconte comme une anecdote – et qui à la fin de la réunion, a dit : – Mais vous n’avez même pas un instrument ! Bien sûr il a défendu sa thèse en disant : – Mais, voyez bien, David avait bien une harpe, il y a bien dans l’intitulé des Psaumes, « chef de musique » et avec toutes sortes d’instruments à corde, des choses comme cela ». Seulement ce ne sont pas des cantiques spirituels.

Le Seigneur dit à la femme samaritaine : « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jean 4. 23). En esprit, c’est le contraire de matériellement, concrètement. Tous les Samaritains, les Juifs aussi, avaient un culte avec des choses concrètes, à palper, à faire, avec un rituel. Alors que maintenant nous sommes dans le spirituel et plus dans le matériel.

Et d’ailleurs j’ai répondu à cet ami croyant qui était là : – Où trouvez-vous une seule fois dans le Nouveau Testament – l’Ancien Testament on comprend qu’il y avait des instruments, tout était matériel – où ils auraient chanté avec un instrument ? On ne le trouve pas dans le Nouveau Testament ». On a lu tout à l’heure : « ayant chanté une hymne ». Ils ont chanté avec leur instrument naturel qui était leur voix. Il ne faut pas être trop carré non plus, c’est-à-dire que dans un rassemblement où l’on n’arrive pas à chanter parce qu’on est trop peu nombreux, et que personne ne connaît la musique, il y a peut-être un tout petit guide-chant, uniquement pour nous permettre de chanter ensemble et non pas faire la plus belle musique.

La plus belle musique risque d’avoir trop facilement cette appréciation de la part de Dieu : « Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques » (Amos 5. 23). Ce qui est important, même si on ne chante pas très bien dans le rassemblement, c’est l’état de nos cœurs, ce qui monte de nos cœurs et qui ne trompe pas le Seigneur. Nous devons nous méfier de tout ce qui pourrait nous distraire par une plus jolie musique de la vocation du chant qui est d’exprimer en commun quelque chose qui soit pour la gloire de Dieu, l’édification des saints aussi, mais pour la gloire de Dieu. Tout ce qui risque de nous distraire de cet objectif est quelque chose qui est plutôt négatif.

On a médité toute une série de versets qui nous parlent de ce que Dieu est, de ce que Christ a fait pour nous. On arrive à la fin de ces moments de lecture, où nous passons un examen dans nos couples, (v. 18 à 20), les enfants vis-à-vis de leurs parents, les esclaves ou les employés vis-à-vis de leurs employeurs et puis les employeurs vis-à-vis de ceux qui travaillent pour eux. Comment mettons-nous la Parole en pratique ?

Au verset 18 c’est la notion de la soumission, au verset 19 de l’amour en contraste avec le risque de s’aigrir. Je cherche un peu les mots parce qu’on a crainte quand on vit dans ce monde et tout ce qu’on entend, de parler de la soumission de la femme au mari. Et pourtant c’est ce que la Parole dit. Mais ce n’est pas simplement une soumission. Il est ajouté « comme il convient dans le Seigneur ». C’est cela, toute la différence.

Et tout le privilège du couple chrétien, c’est qu’au-dessus de chacun des époux, il y a le Seigneur. On peut lire un verset en 1 Corinthiens 11 : « je veux que vous sachiez que le chef de tout homme, c’est le Christ, et que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu » (v. 3). On voit cette chaîne de l’autorité. Mais l’autorité qui est confiée au mari n’est absolument pas du despotisme et c’est ce despotisme qui détruit les couples. Comme mari je ne m’en rends peut-être pas compte.

Dans la première épître de Pierre en rapport avec les épouses il nous est dit : « Pareillement, vous, femmes, soyez soumises à vos propres maris, afin que, si même il y en a qui n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans la parole par la conduite de leurs femmes, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte ». Qu’ils soient gagnés : ce verbe gagner, si on lit attentivement ce chapitre 3 de la 1ère épître de Pierre, on pourrait penser que c’est en particulier pour les couples où l’un des conjoints, le mari, n’appartient pas au Seigneur. Dans ce cas-là, l’attitude de l’épouse gagnera son conjoint.

Alors quand on a un couple où les deux conjoints appartiennent au Seigneur, est-ce que l’enseignement est différent ? Ce verbe « gagner » est très beau parce que ce n’est pas seulement dans les relations de couple. Est-ce que ce n’est pas dans toutes nos relations ? On a parlé du support, on a parlé d’amour. Et gagner, est-ce que ce n’est pas ce temps qu’on prend, cette patience, pour que ce ne soit pas les influences du monde, mais l’influence du Seigneur qui fasse changer les choses ? C’est dit en très peu de mots dans Colossiens 3 : la soumission « comme il convient dans le Seigneur ».

Et puis on a vu que l’amour est le lien de la perfection et ce lien-là est rappelé aux maris parce que si facilement nous agissons avec dureté ce qui est l’inverse de l’amour. Et puis s’aigrir. On voit les défauts, on est irrité et ce sont ces choses-là que l’ennemi de nos âmes soutient pour que la famille, ce noyau vital pour la société, soit si possible anéanti. On commence par s’aigrir et c’est frappant, c’est attribué aux maris. Est-ce que nous ne passons pas notre examen quand on lit ces passages et puis qu’on voit l’attitude qu’il faut avoir vis-à-vis des enfants ?

Il leur est dit : « Enfants, obéissez » parce qu’il y a cet ordre de l’autorité voulu par Dieu. On vient de lire dans 1 Corinthiens 11. 3 : il y a Dieu, il y a Christ, il y a l’homme, il y a la femme et puis il est confié une famille, peut-être des enfants. Nous sommes là ensemble des adultes, des adolescents, des enfants, Dieu dit aux enfants : « Obéissez à vos parents en toutes choses ». Et quand on entend « toutes choses » et que nous sommes enfants, ce n’est pas rien, « en toutes choses ». Mais il est ajouté : « car cela est agréable dans le Seigneur », ce qui suppose que l’enfant réalise que l’autorité qu’ont ses parents sur lui, est une autorité que Dieu a conférée aux parents.

L’autorité conférée n’est pas notre autorité, mon autorité, c’est celle que Dieu m’a donnée. Et lorsque Dieu nous donne, nous devons apprendre constamment à en faire un bon usage. C’est pour cela qu’il est dit aux pères : « n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés ». Dieu nous confie des enfants. Qu’est-ce que l’éducation ? C’est bien sûr de les élever, de les nourrir, qu’ils grandissent. Mais du point de vue spirituel, c’est se mettre petit à petit de côté pour que nos enfants reconnaissent sur leur vie l’autorité du Seigneur, pour qu’ils reconnaissent que cette autorité (Rom. 12) est bonne, agréable et parfaite.

Même comme parents cet apprentissage que l’autorité du Seigneur est bonne, agréable et parfaite, est un apprentissage de toute la vie parce que nous l’avons vu aujourd’hui, la chair est encore là et nous nous laissons trop facilement influencer par tout ce que nous entendons, par tout ce que nous voyons. Mais Dieu par ces quelques versets de la fin du chapitre 3 et du début du chapitre 4 de Colossiens nous enseigne et nous dit en très peu de mots : – Comment mets-tu la Parole en pratique ?

Il y a quelque chose qui devrait nous encourager, nous motiver en quelque sorte pour réaliser ce que nous venons d’entendre, ce qui vient d’être rappelé, savoir qu’il y a un ordre voulu de Dieu et que si cet ordre est respecté, Dieu sera glorifié. Le motif le plus puissant, si ce n’est le seul, et en même temps la force qui nous sera donnée pour progresser dans ce qui nous est demandé, c’est cette expression remarquable : « Vous servez le Seigneur Christ ». Il s’agit de faire les choses comme pour lui.

D’ailleurs après les exhortations qui nous ont été données au sujet des cantiques et cette Parole qui doit habiter en nous richement, il ne faut pas que nous oubliions le verset 17 à savoir : « quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père ». Cela règle bien des questions dans toute notre vie. Est-ce que je fais les choses au nom du Seigneur Jésus ? J’engage son nom. Je dois respecter l’ordre de Dieu, faire les choses comme pour le Seigneur.

Quand on a le Seigneur devant les yeux, chers amis, chers enfants, chère jeunesse, quand on a réellement le Seigneur devant soi, on ne se pose pas tant de questions. Quand on commence à se poser des questions – est-ce que je peux faire ceci, est-ce que je peux faire cela ? Quel mal y a-t-il à faire ceci, quel mal y a-t-il à faire cela ? Déjà, je suis sur un terrain glissant et je montre par là même que l’état de mon cœur n’est pas tout à fait celui que Dieu voudrait. Si je disais : quel bien y a-t-il ? Ce serait déjà mieux. La Parole nous dit : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes » (v. 23).

De toute manière c’est du Seigneur que nous recevrons la récompense. Il vaut bien la peine aujourd’hui pour chacun de nous de nous étudier à être « approuvé à Dieu » (2 Tim. 2. 15). Ah ! S’il y avait davantage parmi nous, chers amis, des Appellès ! « Saluez Appellès, approuvé en Christ » (Rom. 16. 10). Faire les choses de cœur, comme pour le Seigneur.

Alors que je sois femme, mari, père, enfant, esclave, maître, est-ce que j’ai le Seigneur Jésus devant mes yeux et dans ce que je fais en parole ou en œuvre, dans mon comportement, est-ce que j’ai le Seigneur Jésus devant moi ? Est-ce que je pourrais dire que les choses que je fais, je les fais au nom du Seigneur Jésus et par cela même j’ai donc son approbation et alors je peux rendre grâces par le Seigneur Jésus à Dieu le Père ? De toute manière je me souviens que tout est grâce. Mais la Parole nous l’a rappelé bien des fois aujourd’hui, ma responsabilité est entière.

La Parole nous dit que nous devrions être des docteurs vu le temps et souvent nous avons besoin d’entendre les premiers rudiments. Mais par rapport à une autre pensée « ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, sachant que nous en recevrons un jugement plus sévère » (Jac. 2. 1), donc chaque chose à sa place, le Seigneur devant les yeux, son nom, sa personne, sa gloire, ses intérêts, et tout est réglé.

Alors au sein de la famille comme d’ailleurs dans la société, dans mon travail, que je sois un ouvrier avec un maître au-dessus ou ou que je sois un maître et que j’ai des employés, est-ce que je fais les choses de cœur comme pour le Seigneur ? Personne ne pourra dire que ce verset 17 comme ce verset 23 et à travers de tout ce qui vient à l’instant de nous être rappelé, qu’il ne se sent pas sondé par cette Parole au plus profond de lui-même. Et il montera dans notre cœur à chacun cette prière instante : Seigneur, magnifie ton grand pouvoir dans mon infirmité.

Réunion d’études à Salignac Novembre 2016