
« Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » Jean 8. 36.
« Christ nous a placés dans la liberté (litt. : nous a libérés pour la liberté) en nous affranchissant » Galates 5. 1.
Affranchir, cela signifie libérer de la servitude ; l’état qui en résulte est l’affranchissement. Lorsqu’autrefois un maître affranchissait l’esclave qui lui appartenait, celui-ci n’avait plus à obéir aux ordres de son ancien maître ; il n’était plus sous son pouvoir ; il ne lui appartenait plus. Il était libre de vivre comme il l’entendait. L’affranchissement du croyant, c’est une complète délivrance :
- de l’esclavage de Satan (És. 49. 25 ; Héb. 2. 15) ;
- de l’asservissement au péché (Rom. 6. 6, 10, 11, 18 et 22) ;
- des obligations de la Loi (Gal. 2. 19 ; Rom. 7. 4 et 6) ;
- du monde dont Satan est le chef (Gal. 6. 14) ;
- du « moi » (Rom. 7. 24 ; 8. 2) ;
- de l’esclavage des hommes (1 Cor. 7. 23).
Dans les faits, l’affranchissement peut être très progressif et incomplet, et chaque croyant le réalise différemment. Mais n’oublions pas que cette délivrance est l’un des résultats glorieux de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus à la croix et que tout croyant en bénéficie entièrement. Réaliser cette délivrance, c’est, d’une part, se tenir pour mort avec Christ (Rom. 6. 8 ; Col. 2. 20) et, d’autre part, « vivant à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6. 11). Remarquons que ces deux états sont en rapport avec la Personne du Seigneur Jésus : mort avec Christ, vivant dans le Christ. Le Seigneur Jésus est mort sur la croix et a été ressuscité trois jours après ; désormais, Il vit à toujours. C’est Lui qui m’a affranchi par sa mort, et je suis mort avec Lui ; c’est Lui qui est ressuscité, et je suis vivant en Lui.
Quatre vérités importantes
L’affranchissement s’apprend par l’expérience, et j’apprends durant tout le cours de ma vie. La Parole de Dieu m’enseigne quatre leçons importantes qu’il me faut retenir :
1. « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » Romains 7. 18.
La chair est en moi et elle y demeure. La « chair », c’est ma nature pécheresse, privée de l’Esprit de Dieu. La Parole de Dieu l’appelle « la chair de péché » (Rom. 8. 3). Je ne peux ni m’en débarrasser ni l’améliorer. Au cours d’une journée, j’ai bien souvent l’occasion de m’en rendre compte. Il n’y a absolument rien dans la chair qui soit agréable à Dieu : la pensée même de la chair est hostile et opposée à Dieu (voir Rom. 8. 7). Elle ne disparaîtra que lorsque je serai revêtu d’un corps nouveau à la venue du Seigneur Jésus. Le péché est en moi, le mal est avec moi, je suis prisonnier de la puissance du péché qui est en moi ; tel que je suis dans ma nature humaine, je ne peux faire que le mal (Rom. 7. 20 et 21).
2. « Le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, je ne le trouve pas. En effet, le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais » Romains 7. 18 et 19.
Quelle situation misérable et insoluble ! Je n’arrive pas à faire ce qui est selon Dieu et que je voudrais pourtant, je fais ce que je ne voudrais pas et qui est opposé à Dieu… Puis-je combattre contre cela ? La lutte contre la chair est perdue d’avance ; je n’ai aucune force (Rom. 5. 6) pour combattre contre elle ; essayer de lutter contre la chair qui est en moi ne serait que faire de vains efforts, décourageants et inutiles.
3. « Ainsi donc moi-même, par l’intelligence, je sers la loi de Dieu ; mais par la chair, la loi du péché » Romains 7. 25.
Je découvre qu’il existe en moi deux natures, deux puissances, opposées l’une à l’autre. L’une est en moi dès ma naissance, elle me vient d’Adam, l’homme pécheur – c’est « la chair » ; l’autre me vient de Dieu à ma « nouvelle naissance » (Jean 3. 5 à 7) – c’est « l’intelligence », la faculté de mon esprit d’être en relation avec Dieu. Le croyant qui constate que sa nature charnelle l’emporte sans cesse sur sa nouvelle nature malgré tous ses efforts, finit par capituler et s’écrie : « Misérable homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom. 7. 24). Il touche au désespoir ; il se rend compte qu’il n’a aucune force en lui-même pour être délivré de la puissance de la chair en lui. Il doit alors apprendre que la délivrance est en dehors de lui-même. Mais, Dieu soit béni, elle existe : elle se trouve en Christ (Rom. 8. 1).
4. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » Romains 8. 1 et 2.
Voilà la délivrance ! L’affranchissement, la libération de ce qui me rend esclave de la chair en moi, est un travail divin. Dieu travaille en moi par son Esprit, en vue de la sainteté pratique ; quant à moi, cela m’est impossible. La délivrance, la libération du « moi », c’est la réalisation de la présence du Saint Esprit en moi, cette puissante personne divine.
Deux natures dans le croyant
Revenons plus en détail sur la question des « deux natures » du croyant. Lorsqu’il se convertit et vient au Seigneur Jésus, le croyant ne tarde pas à découvrir qu’il y a désormais en lui deux natures différentes, qui ont des objectifs opposés (nous l’avons vu en Rom. 7. 25 – voir aussi v. 17, 20 et 23). Il y a en moi une opposition constante de l’entendement contre la chair, de la nouvelle nature contre la vieille. (« L’entendement » c’est l’intelligence – terme rencontré en Romains 7. 25 – de la nouvelle nature, reçue par la nouvelle naissance et éclairée par le Saint Esprit – voir Galates 5. 16 à 18 ; 2. 20).
Ma « nature », c’est l’ensemble des traits caractéristiques de mon être. Il ne m’est pas possible de me « débarrasser » de ma première nature, puisque c’est « moi ». Je dois vivre avec elle. Mais j’ai la possibilité de la tenir à la place que la mort du Seigneur sur la croix lui a donnée : dans la mort. Un mort n’a plus aucune volonté, ni pensée, ni action.
Quant à ma vieille nature, ma nature, « adamique », c’est-à-dire héritée de l’homme pécheur à ma naissance, je ne peux que constater : « En moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite pas de bien » (Rom. 7. 18) – la première chose importante signalée plus haut. Mais au sujet de la nouvelle nature, la Parole de Dieu affirme : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché ; car la semence de Dieu (la nature divine) demeure en lui, et il ne peut pas pécher parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3. 9). C’est ici la manifestation de la nouvelle vie, reçue de Dieu lorsque j’ai cru, et qui est dans l’impossibilité de pécher puisqu’elle est selon Dieu.
Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de péché en moi – ce serait me séduire moi-même. Si je dis que je n’ai pas péché, c’est encore plus grave : je fais Dieu menteur (voir 1 Jean 1. 8 et 10) ! Ainsi le péché demeure enraciné en moi, comme le tronc de l’arbre, et ses fruits se manifestent – les péchés.
Mais Dieu s’est occupé de l’arbre et de ses fruits. Je sais que, à la croix, le péché a été ôté de devant Dieu qui l’a condamné (Rom. 8. 3) et que tous mes péchés ont été portés et expiés par Christ (1 Pier. 2. 24) – quelle souffrance pour Lui qui était totalement exempt de péché ; que son nom soit éternellement béni ! Tous mes péchés : ceux que je commets encore aujourd’hui, hélas, aussi bien que ceux que j’ai commis depuis ma naissance jusqu’au moment de ma conversion. Mais je rends grâces à Dieu de ce que, s’il m’arrive de pécher après avoir été sauvé par l’œuvre de la croix, j’ai « un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 2. 1 et 2).
En tant que croyant, je possède donc une nouvelle nature. Mais elle n’a pas de force en elle-même pour me garder de pécher. Alors, d’où me vient la force qui me permettra de tenir en bride la vieille nature afin que la nouvelle se manifeste ?
La puissance du Saint Esprit
Eh bien cette force est celle du Saint Esprit, personne divine par laquelle j’ai été scellé comme preuve que j’appartiens à Dieu depuis que j’ai cru (Éph. 1. 13). Il me conduit par sa puissance (Gal. 5. 18), m’aide à marcher (Gal. 5. 16 et 25 ; Rom. 8. 4) et à vivre (Gal. 5. 25) – et me garde de faire les choses que je voudrais selon ma vieille nature (Gal. 5. 17). C’est par la puissance de l’Esprit en moi que les actions de la chair sont tenues dans la mort. « L’Esprit est l’instrument et la puissance d’une telle vie » (J.N. Darby).
Par la vieille nature que j’ai héritée d’Adam – la chair qui est en moi – je demeure esclave du péché ; par l’intelligence de la nouvelle nature que je possède en Christ – intelligence éclairée par le Saint Esprit -, je suis affranchi de la puissance du péché et capable de faire ce qui est agréable à Dieu. Mais, répétons-le, cette nouvelle nature n’a pas de puissance en elle-même ; elle se trouve dans l’Esprit Saint, qui est aussi une puissance d’affranchissement.
Peu après m’être converti et être venu au Seigneur, je vais constater la chose suivante : « Vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, je ne le trouve pas. En effet, le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais » (Rom. 7. 18 à 20). Je suis né de nouveau, mais je suis encore sous la puissance de la Loi. Elle dit : « Fais cela et tu vivras » (Luc 10. 28), mais je suis incapable de faire ce que demande la Loi, et je pèche en la transgressant. La chair ne peut pas se soumettre à la loi de Dieu (Rom. 8. 7). Je n’ai pas encore réalisé que je ne suis plus sous la loi, mais sous la grâce.
Je veux pratiquer le bien, mais je constate que c’est le mal qui est avec moi qui se manifeste – alors même que je ne le veux pas -, et qu’une puissance qui m’est supérieure me pousse à faire le mal. C’est toute la question de l’affranchissement. Comment faire pour vaincre ce mal, pour ne pas céder au péché qui habite en moi ? La réponse est au début du chapitre 8 des Romains : « La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rom. 8. 2). Cette « loi », ici, est la puissance qui m’entraîne à agir. Si la puissance de l’Esprit qui est en moi comme croyant peut agir, alors je serai libéré de la puissance du péché. La chair, c’est la mort, l’Esprit, c’est la vie. Si je vis par l’Esprit, je peux appliquer la mort aux manifestations de la chair en moi (voir Col. 3. 5 à 7).
Mon corps et ma vie sont à Dieu
Le croyant apprend par la Bible, Parole de Dieu, que son être tout entier appartient non pas à lui-même, comme les incrédules le proclament et le revendiquent avec force, mais à Dieu qui lui a donné la vie – la vie physique, comme aussi la vie spirituelle à la nouvelle naissance. Citons quelques passages de l’Écriture :
– « Dieu a créé l’homme sur la terre » (Deut. 4. 32) ;
– « Un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés ? » (Mal. 2. 10) ;
– « l’Éternel est vivant, lui qui a fait notre âme » (Jér. 38. 16) ;
– « Voici, toutes les âmes sont à moi ; comme l’âme du père, ainsi aussi l’âme du fils est à moi » (Éz. 18. 4) ;
– « [Dieu] dans la main duquel est l’âme de tout être vivant et l’esprit de toute chair d’homme » (Job 12. 10) ;
– « L’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Eccl. 12. 7) ;
– « Souviens-toi de ton Créateur » (Eccl. 12. 1) ; etc.
Tout être humain possède une âme et un esprit, dont le réceptacle est le corps. La Parole de Dieu nous dit donc que l’âme est immortelle et appartient à Dieu, que l’esprit retourne à Dieu si l’on meurt, et que le corps sera soit ressuscité « corps spirituel » (1 Cor. 15. 44) pour ceux qui sont morts « dans le Seigneur », soit transformé pour les vivants et rendu conforme au corps de gloire du Seigneur Jésus (Phil. 3. 21).
Quant au corps du croyant vivant sur la terre, l’apôtre Paul pose deux questions aux croyants de Corinthe : « Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? » (1 Cor. 6. 15 ; voir 12. 12,13 et 27). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ? et [que] vous n’êtes pas à vous-mêmes ? Car vous avez été achetés à prix ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6. 19 et 20). Ce sont plus des répréhensions que des questions car les Corinthiens devaient savoir ces choses – et nous-mêmes aujourd’hui devrions les savoir. Nous devrions répondre à l’apôtre Paul : Oui, nous savons que nos corps sont des membres mêmes de Christ (voir Éph. 5. 30) et qu’ils sont l’habitation du Saint Esprit (voir Jean 14. 17).
Développons un peu ces deux vérités importantes quant à notre corps, à partir des deux « Ne savez-vous pas ? … » de 1 Corinthiens 6 :
1. Verset 15. Les croyants ne s’appartiennent plus à eux-mêmes, ils sont la propriété d’un autre : Christ les a achetés pour Dieu au prix de son sang très précieux (1 Pier. 1. 18 ; Apoc. 5. 9 ; 1 Cor. 7. 23). Nous sommes liés à Christ, notre corps étant un membre inséparable de Christ ; il appartient à Celui qui, pour moi, est mort et a été ressuscité.
2. Verset 19 et 20. Dieu, par son Esprit, habite dans le croyant : « Vous êtes une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2. 22). Je ne peux donc pas faire ce que je veux de mon corps. Comme croyant, je ne désire certainement pas attrister cet hôte divin qui nous a été donné (Rom. 5. 5), qui est en moi, (Rom. 8. 9), « le Saint Esprit de Dieu » (Éph. 4. 30). Mon corps doit être en toutes choses à la gloire de Dieu, qui l’a acheté au prix du sang de son propre Fils et qui l’a marqué du sceau de sa possession par son Esprit (Éph. 1. 13).
Que dois-je donc faire de ce corps qui appartient à Dieu et dans lequel l’Esprit habite ? L’apôtre Paul nous l’enseigne : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, [ce qui est] votre service intelligent. Et ne vous conformez pas à ce monde ; mais soyez transformés par le renouvellement de [votre] intelligence, pour que vous discerniez ce qu’est la bonne, agréable et parfaite volonté de Dieu » (Rom. 12. 1 et 2). Si je mets cela en pratique, je ne vis plus pour moi-même, mais pour Celui à qui j’appartiens, pour « Celui qui pour [moi] est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5. 15).
Vivre « pour moi-même » c’est donner libre cours à la chair qui est en moi, avec ses tristes conséquences ; vivre pour Celui qui a donné sa vie pour moi et a été ressuscité, c’est vivre selon les caractères de la nouvelle nature, afin de « marcher d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards » et « portant du fruit en toute bonne œuvre » (Col. 1. 10), ce qui est impossible à la chair – il faut « être à Christ » pour cela (voir Rom. 7. 4).
Je me confie entièrement à mon Dieu, Lui remettant mon être tout entier, afin qu’il me garde saint et pur pour Lui jusqu’à la venue du Seigneur. « Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, et il le fera » (1 Thess. 5. 23 et 24).
Cinq passages de la Parole de Dieu
Considérons rapidement les cinq passages du Nouveau Testament dans lesquels nous trouvons le mot « affranchi ».
1. Jean 8. 32 à 36 – Affranchi par la vérité
« La vérité vous affranchira » (v. 32). Croire au Seigneur Jésus, obéir à ses commandements et persévérer dans les enseignements de sa parole, c’est devenir un disciple de Christ. Et nous entrons alors dans la connaissance de la vérité, car « la vérité est en Jésus » (Éph. 4. 21 ; voir Jean 14. 6). Dans le monde, les hommes s’attachent chacun à une vérité qui leur convient, mais aucune d’entre elles n’est « la vérité. Elle ne se trouve qu’en Jésus. Celui qui reconnaît et accepte cela est affranchi, libéré par la seule vérité – « la vérité vous affranchira » (v. 32).
Si je « pratique le péché », je suis un pécheur invétéré ; je vis dans le péché, et j’en suis devenu esclave (v. 34). Mais si je comprends et accepte que le Fils de Dieu m’a affranchi, alors le péché n’aura plus de prise sur moi. Il m’arrivera encore de pécher car mon ancienne nature pécheresse est toujours en moi, mais, libéré par le Fils Lui-même, je serai « réellement libre » – je connaîtrai une pleine liberté par rapport au péché.
2. Romains 6. 16 à 23 – Libérés du péché, asservis à Dieu
« Affranchis du péché » (v. 18). Les rachetés ont été délivrés de l’esclavage de Satan, celui qui les tenait asservis par la crainte de la mort (Héb. 2. 15). Ils sont passés maintenant sous le doux esclavage d’un nouveau et bon Maître, qui est Christ. Nous remarquons que les auteurs des épîtres du Nouveau Testament aimaient à se désigner comme étant des « esclaves du Christ Jésus » (Rom. 1. 1 ; Tite 1. 1 ; Gal. 1. 10 ; Jac. 1. 1 ; Jude 1). C’était pour eux un titre glorieux, car ils connaissaient leur Maître et Seigneur et c’était leur joie et leur gloire de le servir.
Romains 6 nous dit que, ayant été affranchis du lourd fardeau du péché, nous sommes maintenant « asservis à la justice » (v. 18) ; c’est-à-dire que nos membres ne sont plus esclaves de tout ce qui est impur ou asservis à une marche sans loi, sans frein, mais « esclaves à la justice pour la sainteté » (v. 19), comme il convient à ceux qui ont été séparés du monde pour Dieu, par la croix du Seigneur Jésus (voir Gal. 1. 4).
Désormais, « affranchis du péché et asservis à Dieu », nous avons notre « fruit dans la sainteté et pour aboutissement la vie éternelle » (v. 22). Comme esclaves de Dieu, nous ne sommes plus sous le joug du péché, nous portons du fruit pour Dieu, pour sa gloire (voir Jean 15. 5) et nous avons devant nous la perspective de la vie éternelle, don de la grâce de Dieu à tous ceux qui croient (v. 23).
3. Romains 8. 2 à 13 – Affranchi par la puissance de l’Esprit
« La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (v. 2). En tant que croyant je suis conduit à réaliser que je suis désormais « dans le Christ Jésus ». Ayant cru, j’ai été scellé de l’Esprit et Celui-ci demeure désormais en moi (Éph.1. 13 ; Jean 14. 16 et 17). La puissance de cette Personne divine me libère de la puissance du péché qui conduit à la mort, ce qui me serait impossible sans l’Esprit.
Maintenant, mes pensées de croyant ne sont plus dirigées vers « les choses de la chair » ; elles ne me plaisent plus car elles ne plaisent pas à Dieu – elles sont « inimitié contre Dieu » – et conduisent à la mort (spirituelle) ; mais, par l’Esprit, mes pensées sont tournées vers les « choses de l’Esprit » dans lesquelles sont la vie (spirituelle) et la paix du cœur. Je réalise et je vis le fait que je ne suis plus dans la chair, mais dans l’Esprit.
Le croyant qui se laisse ainsi conduire non pas par la chair qui est en lui, mais par l’Esprit qui demeure en lui, réalise cette bénédiction divine : il est fils de Dieu !
4. Galates 5. 1 – Affranchissement = vraie liberté
« Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant » (litt. : nous a libérés pour la liberté). Il a affranchi tous ceux qui croient en Lui. Cette liberté est complète, quant à la Loi, la puissance du péché, et la crainte de la mort. Désormais, comme croyants, nous sommes libres, les portes de la prison dans laquelle Satan nous tenait enfermés ont été ouvertes pour nous par Celui qui a vaincu Satan à la croix (voir És. 49. 24 et 25). Les croyants doivent donc maintenant ne pas retomber sous le joug de la servitude et s’y laisser retenir à nouveau pour leur malheur. La liberté chrétienne est totale en Celui qui nous a affranchis.
5. 1 Corinthiens 7. 20 à 23 – Affranchis des hommes, asservis à Christ
« L’esclave qui est appelé dans le Seigneur est l’affranchi du Seigneur » (v. 22). L’apôtre utilise ici l’image d’un esclave et d’un homme libre. Chacun d’eux est appelé par le Seigneur à venir à Lui pour obtenir le salut, mais aussi la liberté chrétienne. Celui qui est esclave dans sa condition présente réalise avec joie qu’il est « l’affranchi du Seigneur » qui a payé à la croix le prix de sa délivrance, et qu’il est désormais libre. Quant à celui qui est dans la condition d’homme libre, il se réjouit de prendre la condition « d’esclave de Christ », étant soumis avec bonheur à son nouveau Maître. L’un et l’autre – l’esclave libéré et l’homme libre asservi à Christ – sont exhortés à ne pas devenir esclaves des hommes.
Le désir d’être délivré des convoitises de la chair
La convoitise
Le désir de tout croyant, c’est d’être « affranchi », libéré de l’emprise de la chair en lui. L’affranchissement, c’est la libération de ce « corps de mort » (Rom. 7. 24) – ou : « du corps de cette mort » que le péché produit en moi -, pour trouver la vie en Christ. Je crois au Seigneur Jésus, je sais qu’Il m’a sauvé par sa mort sur la croix, je sais qu’il est mort pour moi afin que je ne vive plus pour moi-même, mais pour Lui, qui, pour moi, est mort et a été ressuscité (voir 2 Cor. 5. 15). Ainsi, je désire « pratiquer le bien » (v. 21), c’est-à-dire vivre à sa gloire sur la terre, dans une vie, une conduite et une marche qui l’honoreront. Mais peut-être y a-t-il en moi des mauvaises habitudes dont je n’arrive pas à me défaire, de mauvais désirs qui m’obsèdent, des addictions dont je ne peux pas me détacher malgré mes efforts, des tentations auxquelles je cède parce qu’elles sont trop fortes pour que j’y résiste.
La Parole de Dieu nous donne les trois sortes de convoitises auxquelles je suis exposé :
– convoitise de la chair – ce qui me paraît bon (à manger, pour Ève, par exemple),
– convoitise des yeux – ce qui plaît à mes yeux dans le monde qui m’entoure (voir par exemple 1 Pier. 2. 14) – et que de choses se présentent à nos yeux aujourd’hui, dans le monde et les médias…
– orgueil de la vie – tout ce que je peux désirer pour nourrir mon orgueil naturel (et il y a tant de choses dans le monde qui cherchent à flatter et attirer le « moi »).
Lorsque je désire fortement quelque chose que je ne peux pas ou que je ne devrais pas posséder, c’est de la convoitise.
La convoitise, sous ses trois formes, a causé la chute de nos premiers parents (voir Gen. 3. 6), et l’apôtre Jean nous met encore en garde contre elle à la fin de l’Écriture : « Tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie – n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va, [lui] et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2. 16 et 17).
De chacune de ces trois formes de convoitise résulte le péché dès lors que j’y cède (voir Jac. 1. 15). La Parole de Dieu me parle des « convoitises du cœur » (Rom. 1. 24), des « convoitises du corps » (Rom. 6. 12), de la « convoitise de la chair » (Gal. 5. 16 et 24 ; 1 Pier. 2. 11 ; 2 Pier. 2. 10 et 18 ; 1 Jean 2. 16) et « des yeux » (1 Jean 2. 16), des « convoitises mondaines » (Tite 2. 12), la « mauvaise convoitise » (Col. 3. 5), etc.
Échapper à la convoitise ?
J’aimerais tant ne plus être le malheureux esclave de ces convoitises auxquelles ma chair ne peut que céder, mais je fais le triste constat que n’y arrive pas. Cela me fait souffrir, je regrette ce que je viens de faire lorsque j’ai cédé à la convoitise, sachant que c’est mal devant Dieu ; j’ai honte de moi et je suis profondément malheureux. J’ai le sincère désir d’être délivré de ces choses, mais je sais que je vais recommencer. Je constate qu’une terrible chaîne me lie au péché, comme Jacques l’exprime : « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; ensuite la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois commis, produit la mort » (Jac. 1. 15). Je confesse, comme le croyant de Romains 7 : je suis « captif de la loi du péché qui existe dans mes membres » (v. 23).
J’aimerais tant parvenir à me libérer des convoitises et des actions de la chair, mais je dois constater et admettre qu’il n’y a aucune force en moi pour cela, et que « je suis charnel, vendu au péché (vendu comme esclave du péché) : ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux que je fais, mais ce que je hais, je le pratique » (Rom. 7. 14 et 15). Je dois en arriver à réaliser que je ne trouverai l’aide et le secours dont j’ai besoin qu’en-dehors de moi. Je me tourne alors enfin, parfois après un long temps d’apprentissage de ce qu’est la vraie nature de la chair, vers le secours qui est en Dieu et dans le Saint Esprit.
Comment être affranchi ?
Les aides et conseils que Dieu me propose dans sa Parole sont nombreux, car mon Père céleste m’aime et veut me bénir chaque jour dans ma vie de croyant, tout au long de ma marche sur la terre. Il désire pour mon bien que je connaisse cette liberté chrétienne dans laquelle Christ a placé le croyant.
Pour être gardé du péché, de céder aux tentations, pour être délivré de mauvaises dépendances, de désirs pernicieux ou d’addictions, il me faut :
Vivre devant Dieu et le Seigneur Jésus
– Prendre conscience du prix payé par le Seigneur Jésus pour m’acquérir – corps, âme et esprit (1 Cor. 6. 20 ; 7. 23). Ainsi, je ne m’appartiens plus à moi-même, mais « à celui qui pour moi est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5. 15) – (voir plus haut le paragraphe : Mon corps et ma vie sont à Dieu). J’ai changé de maître : j’ai été délivré de Satan et de son pouvoir (Héb. 2. 14 et 15 ; Col. 1. 13), un maître dur, cruel et qui me faisait souffrir, mais j’appartiens au Seigneur Jésus, un maître doux et bon à qui j’obéis et que je sers de tout cœur (Col. 3. 23 et 24).
– Réaliser que le but de la vie chrétienne sur la terre, c’est de glorifier Dieu, et que je peux le faire « dans mon corps » (1 Cor. 6. 20) ; je suis exhorté à « présenter [mon] corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » ; c’est mon « service intelligent » et, chose importante, c’est agréable à Dieu (Rom. 12. 1). Servir intelligemment, ici, signifie honorer Dieu d’une manière conforme à la Parole. Avoir à cœur de « glorifier Dieu dans [mon] corps » c’est ne pas donner de place au péché dans mon corps et ne pas obéir à ses convoitises – que le péché n’y « règne » pas (Rom. 6. 12).
– Demeurer dans la crainte de déplaire à Dieu, ayant à cœur de lui « être agréable » (Prov. 16. 6 ; 1 Pier. 1. 17 à 19 ; Ps. 147. 11). En tant qu’enfant de Dieu, je dois vivre dans une crainte respectueuse à l’égard du Dieu saint, c’est-à-dire que j’aurai à cœur de vivre une vie de piété (1 Tim. 4. 7 et 8 ; 6. 6 et 11) ; demeurer dans cette sainte crainte éloigne du mal (Prov. 3. 7). Pour cela, il me faut…
– reconnaître que Dieu est saint et que je suis appelé à être saint (1 Pier. 1. 15 et 16 ; 1 Thess. 4. 7). Être saint, c’est être séparé du mal, quel qu’il soit. En rapport avec cette sainteté pratique à laquelle Dieu m’appelle et qu’il me faut rechercher et maintenir, je dois…
– me souvenir que je suis un « enfant d’obéissance », « élu selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1. 2) ; j’ai été « racheté de (ma) vaine conduite » d’autrefois au prix du « sang précieux de Christ » (v. 18). Alors je ne me conformerai pas « à [mes] convoitises d’autrefois » (v. 14) et je désirerais être « saint dans toute (ma) conduite » (v. 15), devant Dieu et à sa gloire.
– Avoir à cœur de maintenir la communion avec les Personnes divines, réalisant combien je peux facilement la perdre et combien il peut être long et douloureux de la retrouver. Si je pèche, la communion est interrompue et j’en souffrirai jusqu’à ce que je sois pleinement restauré par le travail du Seigneur en moi. Pour maintenir la communion « avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1. 3), je dois être occupé du Seigneur plus que de moi-même et désirer demeurer dans sa présence. Près de Lui, je serai toujours bien gardé (1 Sam. 22. 23).
– Penser au déshonneur apporté au Seigneur et à la honte pour moi, qui résultent du péché que je pourrais commettre en cédant à la tentation. Le croyant doit « posséder son propre corps en sainteté et en honneur, non sous l’emprise de la convoitise » (1 Thess. 4. 4). Je désire certainement ne pas déshonorer mon Seigneur, mais bien plutôt lui rendre gloire, honneur et puissance (Apoc. 4. 11) ainsi qu’à mon Dieu (Apoc. 7. 12).
M’éloigner du péché et rejeter les œuvres de la chair
– M’encourager et m’exercer à ne pas toucher à quoi que ce soit d’impur et me « purifier moi-même de toute souillure de chair et d’esprit, achevant (réalisant jusqu’au bout) la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 6. 17 ; 7. 1) ; et ainsi, comme Daniel, ce serviteur fidèle d’autrefois,
– j’arrêterai dans mon cœur de ne pas me souiller (Dan. 1. 8). Par amour pour le Seigneur, je décide de ne pas le déshonorer et l’attrister en contractant quelque souillure que ce soit. La souillure est le propre de « ceux qui suivent la chair dans la convoitise de l’impureté » (voir 2 Pier. 3. 10, 13 à 15). Si je cherche à faire des progrès dans la connaissance de mon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, cela m’aidera à « échapper aux souillures du monde » (2 Pier. 2. 20).
– Avoir le mal en horreur (Rom. 12. 9 ; voir Ps. 36. 4) et réaliser la gravité du péché aux yeux de Dieu (le péché est tout ce qui ne convient pas à sa sainteté et à sa gloire). Si je pense que Christ a dû souffrir et mourir pour chacun des péchés que j’ai commis avant ma conversion et que je commets encore aujourd’hui, qu’Il a porté mes péchés « en son corps, sur le bois » de la croix (1 Pier. 2. 24), je serai gardé de céder à la tentation du péché. J’ai causé tant de souffrances à mon Sauveur, pécher encore et toujours en cédant à mes mauvais penchants, ne serait-ce pas, en quelque sorte, ajouter à ces souffrances ?…
– Obéir à la Parole de Dieu qui me demande de m’éloigner de tout ce qui est péché. Entre autres, « toute écriture est… utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 3. 16). Elle m’enseigne que je dois fuir certaines choses – et aussi en « poursuivre » d’autres (1 Tim. 6. 11 et 20 ; 2 Tim. 2. 22 ; 1 Cor. 6. 18 ; 10. 14 ; Héb. 12. 14…). Comme quelqu’un l’a dit, le croyant doit fuir ce qui le poursuit (les mauvaises choses) et poursuivre ce qui le fuit (les bonnes choses). Puisqu’il n’y a pas de force en moi pour lutter contre le mal, ma seule sauvegarde est de m’en éloigner, de le fuir. Le sage conseil de l’apôtre Paul à son « enfant Timothée » et aussi à moi, est : « Fuis les convoitises de la jeunesse » (1 Tim. 2. 22) – ce qui est valable même lorsqu’on est moins jeune. Il dit aussi : « Fuyez la fornication » (1 Cor. 6. 18). C’est ce qu’a fait Joseph lorsque la femme de son maître a voulu l’inciter à pécher contre Dieu (voir Gen. 39. 7 à 12).
L’obéissance est le caractère de l’amour. J’aurai à cœur de montrer à mon Seigneur que je l’aime en gardant ses commandements, c’est-à-dire en y obéissant (Jean 14. 21), et donc en m’éloignant de ce qu’Il n’approuve pas. Si je reste à proximité du danger, je serai près de tomber, si je fuis les occasions pour la chair de se manifester, je ferai des progrès dans l’affranchissement.
Comprendre que je ne suis plus « esclave du péché » (Rom. 6. 6). Il n’est plus mon maître, j’en ai été affranchi – délivré – (v. 18) ; je peux ne plus rien avoir à faire avec lui. Maintenant, je peux « livrer mes membres comme esclave de la justice pour la sainteté » (v. 19). Romains 6. 13 exprime parfaitement ce grand changement pour moi : « Ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’injustice, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu… et vos membres à Dieu, comme instruments de justice ». Je suis encouragé à faire le bon choix entre le côté négatif et le côté positif : plus rien pour le péché, tout pour Dieu !
– Prendre conscience que si je ne suis plus « esclave du péché », c’est parce que je suis « mort au péché » (Rom. 6. 2). Un mort ne peut être l’esclave de personne ; il n’appartient plus au monde, ni au péché. Être « mort au péché » ne veut pas dire que le péché n’est plus en moi et que je ne peux plus jamais pécher (voir 1 Jean 1. 8 et 10 et 2. 1 et 2), mais cela signifie que je tiens la vieille nature en moi à sa place, qui est la mort. En tant que croyant, je suis « du Christ », et j’ai « crucifié la chair, avec ses passions et ses convoitises » (Gal. 5. 24) ; ces « passions » (ou : penchants, sentiments, mobiles) qui, agissant dans mes membres, ne portent « du fruit (que) pour la mort » (Rom. 7. 5). Ce qui est « crucifié » n’a plus aucune puissance, car être crucifié signifie être mort.
– Saisir ainsi que si je suis mort au péché, je ne peux plus « vivre dans le péché » (Rom. 6. 2). « Vivre » dans le péché, c’est demeurer dans un état de péché – c’est différent s’il m’arrive de pécher en tant que croyant, par erreur ou par faiblesse. Le « vieil homme » en moi a été crucifié avec Christ, je dois donc l’avoir « dépouillé » – avec ses actions qui sont mauvaises (Col. 3. 9) et avoir « revêtu » à sa place le « nouvel homme » qui est « créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Éph. 4. 24) et qui est « renouvelé en connaissance (ou : en vue de la connaissance), selon [l’]image de celui qui l’a créé » (Col. 3. 10). Quelle beauté dans ce « vêtement » que Dieu désire nous voir porter devant Lui !
Afin de pouvoir « revêtir » ce « vêtement moral » dont les caractères me sont donnés en Colossiens 3. 12 à 15, il faut que j’aie d’abord ôté le vêtement sale du « vieil homme », le vêtement du pécheur – personne ne met un habit neuf par-dessus un vieil habit. J’ai été (non pas « Je me suis… – c’est en-dehors de moi – ) « lavé, … sanctifié, … justifié au nom (ou dans la puissance) du Seigneur Jésus et par (ou dans la puissance) de l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6. 11).
Je peux ensuite revêtir le nouvel homme. Ce « nouvel homme », c’est Christ dans ses caractères d’homme parfait. Ce que j’ai ôté et rejeté loin de moi comme un vêtement sale, je ne le remets plus sur moi. Ainsi, je peux « crucifier la chair et ses passions » ; réaliser que je suis désormais mort au péché – ce qui signifie que je suis moralement séparé de ce principe de volonté insoumise à Dieu, que j’en ai fini avec le péché. Maintenant, ma vie est en Christ. En fait, j’ai « revêtu Christ » (Rom. 13. 14), c’est-à-dire que je peux manifester dans ma vie de chrétien les caractères mêmes de l’Homme parfait. Je peux ainsi arrêter de « prendre soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises » – l’expression « prendre soin de la chair » est aussi traduite par : « ne pensez pas à la chair », ou « ne faites pas de provision pour la chair ».
– Avoir le désir d’abandonner « les œuvres de la chair » (il y en a 16 qui sont listées en Gal. 5. 19 à 21), qui ne sont que des œuvres « mortes » devant Dieu et qui ne Lui sont pas agréables, et porter « le fruit de l’Esprit » qui est « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Gal. 5. 19 à 23). Ce sont les caractères mêmes de l’homme Christ Jésus, ils peuvent être manifestés par la nouvelle nature du croyant affranchi. En ceci Dieu le Père sera glorifié, si je porte « beaucoup de fruit » pour Lui (voir Jean 15. 8). C’est Dieu qui « opère en [moi] et le vouloir et le faire » (Phil. 2. 13), mais ai-je le réel désir, en tant que croyant, de glorifier mon Dieu et Père ? Je suis encouragé par ce que dit encore Paul aux croyants de Philippes : il était « persuadé que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’amènera à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1. 6).
– Plus encore que d’abandonner les œuvres de la chair, il me faut tenir la chair dans la mort. C’est la place que lui a donnée la croix de Christ, et elle n’a plus aucun droit de se manifester. Si je la tiens dans la mort, elle n’a plus de puissance pour agir. Mais je peux plutôt donner la place aux « ardents désirs » de la nouvelle nature plutôt qu’à ceux de la vieille nature (Jac. 1. 15 à 17 ; comp. Mat. 15. 19).
– Me souvenir que je suis désormais « en Christ », une « nouvelle création » (2 Cor. 5. 17 et 18). Un grand changement a été opéré en moi lorsque j’ai cru au Seigneur Jésus. Mes péchés d’avant ma conversion ont été expiés par Lui sur la croix. Et maintenant, la Parole de Dieu me dit que j’ai été lavé, sanctifié, justifié, « au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6. 11). Cette œuvre du Seigneur Jésus et de l’Esprit en moi m’a transformé, et ma conduite présente est totalement différente de ma conduite passée (voir v. 9 et 10, quelques-unes des manifestations qui pouvaient être alors caractéristiques de ma vie). S’il peut m’arriver d’avoir des tendances à me comporter comme avant ma conversion, j’ai une aide et une solution : je dois me tourner vers le Seigneur et vers la puissance de l’Esprit Saint, pour en être gardé et détourné.
Rechercher l’aide de l’Esprit Saint
– Demeurer dans la réalisation de la présence du Saint Esprit en moi (1 Cor. 6. 19). Il a la puissance de m’aider à réaliser que, comme j’appartiens à Christ, j’ai « crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Gal. 5. 24). Je peux me poser la question : La conscience de la présence du Saint Esprit en moi est-elle compatible avec ce que je m’apprête à regarder, à écouter, à dire, à faire, et même avec les pensées qui montent dans mon cœur ? Alors, je me souviens que cette personne divine qui est en moi a la puissance de me garder de faire les choses que ma chair voudrait faire et de les tenir là où elles ne peuvent pas se manifester, c’est-à-dire dans la mort.
– Laisser le Saint Esprit intervenir en moi. Puisque j’appartiens à Christ, alors j’ai « crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5. 24). Si je l’ai « crucifiée », elle est morte, avec tous ses défauts et son désir constant de pécher. Je vis de ma nouvelle nature « qui ne peut pas pécher » parce que je suis « né de Dieu » (1 Jean 3. 9). Elle est la puissance de la nouvelle vie que je possède en Christ et qui doit s’épanouir au dépend de ma vieille nature. Cette puissance me gardera de la « convoitise de la chair » si je laisse le Saint Esprit libre de l’exercer et d’intervenir en moi pour que ma vie, ma marche, ma conduite sur la terre, soient à la gloire de Dieu.
– Vivre et marcher par l’Esprit (Gal. 5. 16, 18 et 25). Il est bon pour moi d’être sous l’influence constante du Saint Esprit, dans toutes les circonstances de ma vie, à chaque pas de mon chemin. Je désire ne pas attrister cette personne divine qui est en moi (Éph. 4. 25 à 32) ; je cherche à avoir « la pensée de l’Esprit » qui est vie et paix (Rom. 8. 6 et 9), à avoir mes pensées « aux choses de l’Esprit » (v. 5 et 6), et non pas aux choses de la chair – ou encore, comme le dit cette belle expression : qu’en moi « toute pensée [soit] captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10. 5). Quel encouragement de savoir ce que la Parole de Dieu m’affirme : si je marche par l’Esprit, je n’accomplirai pas « la convoitise de la chair » (Gal. 5. 16).
– Vaincre les convoitises par la puissance de l’Esprit qui est en moi (et non pas par mes propres forces). « Convoitise des yeux, convoitise de la chair, orgueil de la vie » (1 Jean 2. 16), tout cela est du monde et dans le monde (v. 15), un monde dont la croix de Christ m’a séparé (Gal. 1. 4). Je n’ai pas en moi la force de combattre les différentes convoitises que « l’ennemi de nos âmes » cherche toujours à placer devant moi pour me faire tomber. Mais je suis encouragé par la pensée que si je fais appel au Saint Esprit qui est en moi et à sa puissance, par Lui je ferai « mourir les actions du corps » et je vivrai de la vie de Christ qui est en moi (Rom. 8. 13).
Regarder à Christ qui est la fin de la Loi pour le croyant
– Vivre le fait que je ne suis plus sous la loi : « Christ est [la] fin de [la] Loi pour justice à quiconque croit » (Rom. 10. 4) et je suis justifié devant Dieu sur le principe de la foi (Gal. 3. 24). Je suis maintenant sous la grâce, et le péché ne domine plus sur moi (Rom. 6. 14). Si j’essaye d’accomplir les commandements de la Loi, je vais faillir sur l’un ou l’autre, et ainsi sur la Loi tout entière. Mais Christ m’ayant affranchi de la domination du péché qui est par la loi, et la grâce étant venue par Lui (Jean 1. 17), je suis maintenant sous la grâce qui me donne la force de vivre et marcher selon Dieu. Le péché ne règne (Rom. 6. 12) ni ne domine plus sur moi – j’en suis affranchi.
– Ne pas regarder à moi-même mais regarder à Christ. Le croyant réalisant l’emprise de la chair et du péché sur lui ne dit pas : « Comment me délivrerai-je ? », mais « Qui me délivrera ? » (Rom. 7. 24). Il n’y a aucune force en moi pour lutter contre la chair, mais je suis « en Christ » et « la loi (ou : puissance) de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi (libéré) de la loi (ou : puissance) du péché et de la mort » (Rom. 8. 2). Je me tourne avec confiance et joie vers Christ, qui est « la fin de la Loi pour justice à quiconque croit » (Rom. 10. 4).
Vivre la vie nouvelle
– Réaliser que je peux désormais vivre « en nouveauté de vie » (Rom. 6. 4), une vie libérée du monde, du péché et du « moi », une vie selon la nouvelle nature. Par la « nouvelle naissance », effectuée par le travail du Saint Esprit et de la Parole de Dieu en moi, j’ai reçu une nouvelle vie (voir Jean 4. 3 à 8), caractérisée par la piété et la sainteté. L’apôtre Paul, qui était un croyant vraiment affranchi, pouvait dire : « Pour moi, vivre, c’est Christ », et aussi : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans [la] chair, je le vis dans [la] foi, [la] foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20). Il se considère ainsi comme mort avec Christ, mais désormais Christ vit en lui ! Sa vie est entièrement livrée à Celui qui l’a aimé jusqu’à donner sa vie pour lui. La manifestation de la vie en Paul n’est plus celle de la chair, mais celle de la vie de Christ. L’apôtre était un homme « ayant les mêmes penchants que nous » (Jac. 5. 17), mais qu’Il nous soit accordé d’être ses imitateurs dans sa vie de croyant affranchi par le Seigneur.
Je ne suis pas l’apôtre Paul, bien sûr, mais je peux désirer et tendre à une vie « dans la foi au Fils de Dieu » qui est en moi par son Esprit, et non pas dans la chair qui demeure dans mon corps de faiblesse. L’ancienne nature (mes traits caractéristiques) que je tiens d’Adam, qui est toujours en moi et me conduit à pécher, doit céder la place à la nouvelle nature (une « nature divine » – 2 Pier. 1. 4) qui est selon Dieu et donc ne peut pas pécher : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3. 9).
Utiliser le secours de la prière
« Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps. 50. 15). « La fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac. 5. 16). Notre Dieu et bon Père est toujours à notre écoute. Je peux tout Lui apporter, déposer devant Lui « tous mes soucis », tous mes problèmes, toutes mes difficultés, toutes mes souffrances. Son amour et sa puissance se déploieront envers moi, si je prie avec foi en Lui demandant de m’aider, Lui qui seul peut – et veut – le faire. Beaucoup de personnes ont été délivrées de l’emprise de la boisson, de la drogue, de fortes addictions, après avoir prié suite à leur conversion. La prière est toujours efficace. Par elle, je remets toutes choses à Celui pour qui rien n’est impossible (Marc 10. 27). Je me décharge de mes fardeaux les plus pesants, et je sais qu’il prendra soin de moi (voir 1 Pier. 5. 7 ; Ps. 55. 23 : « Rejette ton fardeau sur l’Éternel, et il te soutiendra ; il ne permettra jamais que le juste soit ébranlé »). Certainement, je trouverai soutien, aide et secours de la part de mon Dieu si je crie à Lui pour être délivré de ce qui m’accable et dont je ne peux pas me libérer moi-même.
Vivre près du Seigneur
Dieu nous dit dans sa Parole que nous sommes morts à la Loi (Rom. 7. 4 ; Gal. 2. 19), morts aux principes du monde (Col. 2. 20), « morts au péché » – mais vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6. 11). Vivons donc de cette nouvelle vie divine, demeurons dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés et dans la grâce dans laquelle nous sommes ; soyons-en assurés : c’est la vraie grâce de Dieu !
Que le Seigneur donne à tous les siens de comprendre et réaliser ce qu’est la liberté chrétienne dans laquelle Christ les a introduits en conséquence de son œuvre à la croix. Saisissons fermement cette vérité et ce fait, qu’Il nous a affranchis entièrement. C’est la part de tout croyant. Puissions-nous la réaliser et vivre ainsi près de notre Seigneur dans la paix et la joie du salut, marcher dans sa présence, le servir, vivre pour Lui jusqu’à ce qu’Il vienne pour nous prendre auprès de Lui dans le ciel.
Ph. F. Août 2025