BERACA 60 : LE ROI DAVID

Selon la volonté de Dieu, le prophète Samuel avait oint David comme roi pour remplacer Saül. Ne sachant pas cela, Saül avait appelé David pour calmer ses angoisses. David était alors un jeune berger jouant de la harpe auprès du roi. Le jour où David a vaincu le géant Goliath, Saül ne l’a pas reconnu. Interrogé par ce dernier, David révèle de qui il est fils, et il arrive, « que l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan l’aima comme son âme. Et Saül le prit ce jour-là, et ne lui permit pas de retourner à la maison de son père. Et Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme. Et Jonathan se dépouilla de la robe qui était sur lui, et la donna à David, ainsi que ses vêtements, jusqu’à son épée, et à son arc, et à sa ceinture » (1 Sam. 18. 1 à 4).

Jonathan nous donne un bel exemple d’attachement au vainqueur. Notre Seigneur a donné sa vie pour nous sur la croix infâme de Golgotha. Il a fait bien plus que David, qui a seulement mis sa vie en danger, dans la confiance d’une victoire donnée par l’Éternel. Sommes-nous prêts à abandonner, comme Jonathan, tout ce que nous appelons nôtre ? pour l’offrir à Christ et Lui dire en toute sincérité : « Possède notre cœur, il est ton salaire ; tu l’acquis, Dieu Sauveur, sur le mont Calvaire » (Hymnes et Cantiques n°31).

En contraste avec l’amour de Jonathan pour David, nous voyons jusqu’où mène l’orgueil, dans la démarche meurtrière de son père Saül. Premièrement, heureux de la victoire de David sur Goliath, il le prend auprès de lui et lui donne des responsabilités en l’établissant sur les hommes de guerre. Mais lorsque le peuple manifeste de l’affection envers le jeune vainqueur et que les femmes se réjouissent et chantent : « Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille » (v. 7), ce roi charnel suit le chemin de Caïn qui, en son temps, fut très-irrité contre l’Éternel. Caïn offrait le fruit d’un sol maudit, sans discerner que son offrande ne pouvait pas être agréée. Alors, « l’Éternel lui dit : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ? Et si tu ne fais pas bien, le péché est couché à la porte » (Gen. 4. 5 à 7). L’orgueil de son cœur a poussé Caïn à tuer son frère Abel. Un péché non reconnu, non confessé ni abandonné, mène à son accomplissement. C’est ainsi que Saül se mit à poursuivre David dans le but de le tuer.

Pour notre bien, il est écrit : « … c’est ici le message que vous avez entendu dès le commencement, savoir que nous nous aimions l’un l’autre, non comme Caïn était du méchant et tua son frère. Et pour quelle raison le tua-t-il ? – Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes » (1 Jean 3. 11 et 12). Saül s’aimait lui-même, mais n’aimait pas son prochain. S’il avait aimé l’Éternel, il aurait marché « dans des sentiers de justice » (Ps. 23. 3). Il voyait en David un rival, et comme il ne lui avait pas donné sa fille Mérab en mariage, qu’il avait pourtant promise au vainqueur de Goliath – dans ses machinations, il lui donne la plus jeune, Mical, en pensant : « Je la lui donnerai, et elle lui sera en piège, et la main des Philistins sera sur lui » (1 Sam. 18. 21). Quand le cœur se détourne du Dieu juste et saint, il se met sous le contrôle de Satan qui « a été le meurtrier dès le commencement » (Mat. 22. 7).

Par la suite, David se trouve en campagne contre les Philistins, auprès du roi Saül qui « vit et connut que l’Éternel était avec David ; et Mical, fille de Saül, l’aimait. Et Saül eut encore plus peur de David, et Saül fut ennemi de David tous ses jours » (1 Sam. 18. 28). Alors, « Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David » (19. 1). Jonathan se porte à la défense de celui qu’il aime plus que son âme, et convainc momentanément son père Saül, qui jure au nom de l’Éternel qu’on ne fera pas mourir David. Promesse bien vite oubliée ! Alors qu’il « était assis dans sa maison, sa lance à la main, et David jouait de la harpe, Saül chercha à frapper de sa lance David et la paroi ; et il se détourna de devant Saül, qui, de sa lance, frappa la paroi. Et David s’enfuit, et échappa cette nuit-là » (v. 9 et 10)

Ensuite, le misérable roi, dans son orgueil, poursuit son propre gendre jusque dans sa maison, jusque dans son lit. C’est dans ce temps d’oppression que David compose le psaume 59. Quelle force il tire de l’épreuve ! : « Je chanterai ta force, et, dès le matin, je célébrerai avec joie ta bonté : car tu m’as été une haute retraite et un refuge au jour où j’étais dans la détresse. Ma force ! à toi je chanterai ; car Dieu est ma haute retraite, le Dieu qui use de bonté envers moi » (v. 16-17). Mical, sa femme, le protège, mais elle utilise le mensonge et la tromperie. Jonathan, son frère, avait été droit et transparent tout en prenant de grands risques. David, devant la haine de son beau-père, s’enfuit par la fenêtre. De manière semblable, l’apôtre Paul à Damas, objet de la haine des Juifs, a dû échapper par le même moyen (Act. 9. 25 ; 2 Cor. 11. 32 et 33).

« Et David s’enfuit, et il échappa ; et il vint vers Samuel à Rama, et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Et ils s’en allèrent, lui et Samuel, et ils habitèrent à Naïoth » (1 Sam. 19. 18). Quel refuge pour celui qui était rejeté !

« David jusqu’ici avait bien fait son chemin : Gendre du roi, officier supérieur, héros populaire, il semble qu’il n’avait plus qu’à attendre tranquillement le moment de prendre la succession de Saül. Eh bien, non ! Le plan de Dieu à son égard prévoyait des années difficiles destinées à le préparer à occuper le trône. Les épreuves du croyant ont absolument le même but : le former ici-bas pour régner plus tard avec Jésus. Ainsi David doit tout quitter : foyer, situation, ressources. Mais, avant les tribulations qui l’attendent, il va passer quelques jours dans la compagnie de Samuel à Naïoth. Privilège pour ce jeune homme au début de sa carrière, de recevoir les enseignements et les exhortations du vieillard qui, lui, est au bout de sa course. Jeunes croyants, nous vous conseillons de rechercher vous aussi cette compagnie de chrétiens plus âgés ! Profitez de leur expérience. Timothée a été formé ainsi aux côtés de l’apôtre Paul. Les enseignements que vous recevrez de cette manière ne vous dispenseront pas de faire ensuite, comme David, des expériences personnelles. Mais ils peuvent et doivent vous préparer à les traverser sans dommage » (J.K.).

Si des épreuves surviennent, puissions-nous dire comme David : « Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ; le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu » (Ps. 62. 7).