LA PRIÈRE D’UNE MÈRE

Hudson Taylor, le célèbre missionnaire qui consacra sa vie à annoncer l’évangile en Chine, avait une excellente mère, très pieuse ; elle priait beaucoup pour ce fils, désirant le voir se dévouer à l’œuvre de Dieu. À l’âge de quinze ans, le jeune homme entra comme employé dans une banque ; sous l’influence de ses compagnons, probablement, il négligea tout ce qui touchait à la vie spirituelle, et se mit à critiquer les chrétiens.

À quelque temps de là, la mère, invitée par une amie, s’absenta pour un séjour d’environ deux semaines. Un après-midi qu’elle se trouvait sans but défini, elle s’enferma dans sa chambre, et pria avec ardeur pour ce fils qui s’éloignait d’elle et de l’amour de Dieu. Elle ignorait ce que faisait le garçon ce jour-là qui, pour lui, était un jour de congé ; elle pria longuement, et ne termina que lorsqu’elle reçut l’assurance d’être exaucée.

Pendant ce temps, Hudson, seul et désœuvré à la maison, cherchait un livre dans la bibliothèque de son père ; il prit une brochure intitulée : « C’est la fin ». Bien que ce fût un sujet d’ordre religieux, il la lut néanmoins jusqu’au bout malgré ses préventions, et comprit qu’il ne pouvait faire mieux que de croire dans le Sauveur et de se confier en Lui. Il mit sa sœur au courant de sa décision, tout en la priant de garder la chose secrète afin de pouvoir l’annoncer lui-même à sa mère.

Lorsque Madame Taylor revint quelques jours plus tard, elle trouva son fils sur le seuil de la porte, prêt à l’accueillir ; mais avant qu’il ait pu prononcer un seul mot, les bras maternels l’enlaçaient, tandis qu’elle murmurait :

– Je sais, mon cher garçon, et je me réjouis avec toi de la nouvelle que tu as à m’annoncer.

– Quoi, dit-il, déçu, Amélie t’a-t-elle renseignée ? elle avait pourtant promis de n’en rien dire..

– Non, répondit la pieuse femme, Dieu m’a donné cette assurance le jour où j’ai prié pour toi.

D’après Almanach Évangélique 1963