BERACA 58 : LE ROI DAVID

Dans les jours des Juges, il y eut une famine. Un homme du nom d’Élimélec, avec sa femme, Naomi, et leurs deux fils, « Makhlon et Kilion, Éphratiens, de Bethléhem de Juda », vinrent aux champs de Moab, et demeurèrent là (Ruth 1. 1 et 2). Cette famille avait quitté la terre promise à Abraham, un pays ruisselant de lait et de miel, dans lequel les fils d’Israël étaient entrés avec Josué. Expatrié, Élimélec mourut dans les champs de Moab. Ses deux fils se marièrent à des femmes moabites, et moururent eux aussi. Veuves et désemparées, Naomi et sa belle-fille Ruth décidèrent de revenir dans la tribu de Juda. Dès leur arrivée, Ruth, l’étrangère, sortit pour chercher de la nourriture, et trouva des épis d’orge laissés sur le champ par les moissonneurs. Le Dieu de Naomi, devenu son Dieu, l’avait dirigée vers un champ qui appartenait à Boaz, un « homme puissant et riche » (Ruth 1. 16 ; 2. 1).

L’Éternel, dans ses voies d’amour, usa de grâce envers Ruth en la conduisant à Boaz qui, découvrant sa foi et sa persévérance, lui dira ensuite : « Ne crains pas ; tout ce que tu me dis, je le ferai pour toi ; car toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse » (3. 11). Ainsi acceptée, cette étrangère est devenue la femme de Boaz. Leur union nous donne une belle image de l’union de Christ avec l’Église, tirée hors des nations (Act. 15. 14). Notre Seigneur est bien plus qu’un homme puissant et riche, Il est le Tout-Puissant. De cette union, il résulta que Ruth donna naissance à un fils « et les voisines lui donnèrent un nom, disant : Un fils est né à Naomi ! Et elles l’appelèrent du nom d’Obed. Ce fut le père d’Isaï, père de David » (Ruth 4. 17). Une étrangère entre ainsi dans la lignée qui amènera à Israël le Messie (Mat. 1. 2 à 16). Celui qui doit remplacer Saül, le roi selon la chair, est préconnu de Dieu et préparé d’avance. Il naît dans une famille pieuse et sera le roi selon le cœur de Dieu (1 Sam. 13. 14). La première mention de David se trouve être le jour où Samuel, prophète, juge et sacrificateur, obéit à l’ordre reçu de l’Éternel : « Remplis ta corne d’huile, et va : je t’enverrai vers Isaï, le Bethléhémite ; car j’ai vu parmi ses fils un roi pour moi » (1 Sam. 16. 1).

Arrivé chez Isaï, Samuel prépare le sacrifice : un sacrifice de prospérité ou de paix ; un sacrifice partagé comme suit : la graisse, les rognons et le réseau qui est sur le foie : pour l’Éternel, la chair : pour le sacrificateur et la famille ou le peuple. Le sang répandu annonçait « le sang précieux de Christ » (1 Pier. 1. 19) ; la graisse, les rognons, ou l’intérieur anticipaient tout ce que Dieu seul peut apprécier parfaitement en Christ qui a dit : « Voici, je viens ; … C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Lév. 3. 15 et 16 ; Ps. 40. 8).

Avant de se mettre à table, Samuel demanda à Isaï de lui présenter ses fils. « Et Isaï fit ainsi passer ses sept fils devant Samuel. Et Samuel dit à Isaï : L’Éternel n’a pas choisi ceux-ci ». La question est posée : savoir si tous ses fils sont bien là, et la réponse est : « il reste encore le plus jeune, et voici, il fait paître le menu bétail. Samuel dit à Isaï : Envoie quelqu’un le chercher ; car nous ne nous placerons pas autour de la table avant qu’il ne vienne ici » (1 Sam. 16. 10 et 11). David était-il le moins estimé dans sa famille ? Lorsque Samuel avait vu Éliab, il s’était dit : Certainement l’oint de l’Éternel est devant moi. « L’Éternel dit à Samuel : Ne regarde pas son apparence, ni la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté ; en effet l’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16. 7). On alla chercher le jeune berger, et dès qu’il fut arrivé, le prophète reçut l’ordre d’en haut : « Lève-toi, oins-le ; car c’est celui-là. Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères. Et l’Esprit de l’Éternel saisit David, depuis ce jour-là et dans la suite. Quand à Samuel il se leva et s’en alla à Rama » (v. 13). L’œuvre accomplie, le serviteur s’efface, bel exemple pour quiconque est appelé à servir le Seigneur.

Comme il est touchant de lire ce qui est écrit sur le jeune berger : « Il choisit David, son serviteur, et le prit des enclos des brebis ; il le fit venir d’auprès des brebis qui allaitent, pour faire paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage. Et il les fit paître selon l’intégrité de son cœur, et les conduisit par l’intelligence de ses mains » (Ps. 78. 70 à 72).

« Alors dans une vision tu parlas de ton saint et tu dis : J’ai placé du secours sur un homme puissant, j’ai haut élevé un élu d’entre le peuple. J’ai trouvé David, mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte » (Ps. 89. 20 et 21). Bien que le psaume parle par anticipation de Christ, l’Esprit de Christ prend pour image David, qui a été trouvé et pris des enclos des brebis pour être oint en témoignage du choix de Dieu. Quant à David, Dieu dit : « Ma main sera fermement avec lui, et mon bras le fortifiera » (v. 22) ; quant à Christ : « Je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (v. 28) ; cela est encore à venir !

David, l’humble berger, oint au milieu de ses frères, retourne auprès des brebis et des agneaux, continuant à servir son père. Dans la solitude des campagnes ou du désert il apprend à connaître son Dieu. Comme Moïse autrefois, il est à l’école de Dieu, et comme Moïse il sera rejeté par les siens : « Qui t’a établi chef et juge sur nous ? » (Ex. 2. 14) Quand David est envoyé par son père vers ses frères, sur le champ de bataille, l’aîné s’adresse à lui méchamment : « Pourquoi donc es-tu descendu ? » (1 Sam. 17. 28). Il en fut de même pour Joseph envoyé, lui aussi par son père, vers ses frères : « Et ils le virent de loin et, avant qu’il ne soit proche d’eux, ils complotèrent contre lui pour le faire mourir » (Gen. 37. 18). Et pour le Fils du Père, notre Seigneur Jésus Christ : « Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » ; « les Juifs persécutaient Jésus et cherchaient à le faire mourir » ; « … ils crièrent : À mort, à mort ! crucifie-le ! » (Jean 1. 11 ; 5. 16 ; 19. 15).

Joseph et David furent envoyés par leur père vers leurs frères ; notre Seigneur, a dit : « … le Père qui m’a envoyé » (Jean 5. 37). Dans plusieurs psaumes, David exprime ce que seront les souffrances et les gloires de Christ. Dieu s’est servi des expériences qu’Il lui a fait vivre pour annoncer la venue de son Fils dans le monde. David, le berger, fut appelé auprès du roi Saül, aux prises avec un mauvais esprit, pour jouer de la harpe afin de le calmer (1 Sam. 16). « Jésus, … lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Act. 10. 38). À notre tour de servir humblement Celui qui a donné sa vie pour nous et qui nous fortifiera pour cela.