BERACA 57 : SAMUEL, DERNIER JUGE ET PREMIER PROPHÈTE

En terminant ces réflexions sur Samuel, nous avons vu qu’il a été le premier prophète donné au peuple installé dans le pays promis. Moïse, en son temps, l’avait été de même. L’Esprit de Christ dit de lui : « Et il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel ait connu face à face » (Deut. 34. 10).

Lorsque l’Éternel s’adressa à Samuel, dans sa jeunesse, il rapporta à Éli, le sacrificateur âgé, toutes les paroles que l’Éternel lui avait communiquées. « sans rien lui cacher. Éli dit : C’est l’Éternel, qu’il fasse ce qui est bon à ses yeux. Samuel grandissait ; l’Éternel était avec lui, et il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles. Et tout Israël, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba, sut que Samuel était établi prophète de l’Éternel. L’Éternel continua d’apparaître à Silo ; car l’Éternel se révélait à Samuel, à Silo, par la parole de l’Éternel » (3. 18 à 21).

En considérant le sujet des prophètes, nous remarquons qu’il y a eu, par moments, plusieurs hommes qui ont prophétisé. Ce fut le cas quand Moïse « assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les fit se tenir tout autour de la tente. L’Éternel descendit alors dans la nuée et lui parla ; il ôta de l’Esprit qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. Dès que l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas. Deux hommes étaient restés dans le camp ; le nom de l’un était Eldad, et le nom du second, Médad ; et l’Esprit reposa sur eux (ils étaient de ceux qui avaient été inscrits, mais ils n’étaient pas sortis vers la tente), et ils prophétisèrent dans le camp » (Nomb. 11. 25 à 26).

Alors Josué, scandalisé, rapporta à Moïse qu’Eldad et Médad prophétisaient dans le camp. Et Moïse lui répondit : « Es-tu jaloux pour moi ? Ah ! que plutôt tout le peuple de l’Éternel soit prophète ! Que l’Éternel mette son Esprit sur eux ! » (v. 29) Bientôt Dieu fera cela, parce que, aux « derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair : vos fils et vos filles prophétiseront » (Act. 2. 17 ; Joël 2. 28). Dans les jours de Samuel, lorsque Saül persécutait David, il envoya des messagers pour le prendre. Ces messagers « virent une assemblée de prophètes qui prophétisaient, et Samuel debout à leur tête. L’Esprit de Dieu vint sur les messagers de Saül, et eux aussi prophétisèrent » (1 Sam. 19. 20).

Le peuple devait discerner entre les vrais et les faux prophètes : « Quand le prophète parlera au nom de l’Éternel, et que la chose n’aura pas lieu et n’arrivera pas, … ; tu n’auras pas peur de lui » (Deut. 18. 21 et 22). La loi ordonnait aux fils d’Israël de mettre à mort les faux prophètes qui chercheraient à les détourner après d’autres dieux (Deut. 13. 5). Ils devaient craindre l’Éternel, écouter sa voix, s’attacher à Lui seul en gardant ses commandements, et Le servir. Après Moïse, il ne s’est pas levé de prophète aussi grand. Les ordonnances que Dieu devait révéler à son peuple l’ont été par Moïse. Le ministère des prophètes qui ont suivi fut de ramener le cœur du peuple à son Dieu.

Mais un plus grand devait venir selon ce que l’Éternel avait révélé à Moïse : « Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs frères, et je mettrai mes paroles dans sa bouche » (Deut. 18. 18 ; Act. 3. 22 et 23). Au temps convenable, le Fils est entré dans le monde, et si « la Loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jean 1. 17). Pour Israël, le Fils promis par Ésaïe (És. 9. 6), le Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec (Ps. 110. 4), le Roi annoncé par Zacharie (Zach. 9. 9), est venu ! Un Prophète plus grand que Moïse ! Qu’ont-ils fait de Lui ? Ont-ils écouté sa voix ? Le Messie a été retranché (Dan. 9. 26 ; És. 53. 8 ; Luc 13. 34).

Entre Samuel et l’entrée dans le monde du Seigneur de gloire à Bethléhem (Mich. 5. 2), les prophètes ont été donnés pour avertir un peuple désobéissant et le ramener à la communion avec leur seul vrai Dieu. Ils ont été donnés pour consoler et édifier les fidèles « qui soupirent et gémissent à cause de toutes les abominations qui se commettent » (Éz. 9. 4). Ils ont rendu « par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pier. 1. 11).

Moïse et Samuel ont eu une relation particulière avec l’Éternel. Lorsque Moïse sortait de la tente, « la peau de son visage rayonnait parce qu’il avait parlé avec Lui » (Ex. 34. 29 ; Nomb. 7. 89). Pour Samuel, l’Éternel se révélait à lui, « à Silo, par la parole de l’Éternel » (1 Sam. 3. 18 à 21). Si Moïse a été le conducteur pour sortir Israël de l’esclavage de l’Égypte, il a aussi été sacrificateur, tout comme Samuel, mais sous un aspect différent.

Si Aaron et sa descendance ont reçu le service de la sacrificature pour offrir les sacrifices, Moïse, comme conducteur, et Samuel, comme juge et prophète, remplissaient un rôle supplémentaire, lié à la sacrificature. Ils représentaient le peuple devant Dieu et Dieu devant le peuple. Il fallait à la fois Moïse et Aaron pour remplir une partie des fonctions de notre Seigneur. En cela, nous voyons comme ils étaient inférieurs à Christ. Samuel, tout en étant Juge et prophète, à cause de l’éloignement du peuple fonctionnait comme sacrificateur, cumulant les trois tâches. L’intercession caractérisait Moïse et Samuel. À deux reprises, l’Éternel propose à Moïse de détruire le peuple en disant : « j’effacerai leur nom de dessous les cieux ; et je ferai de toi une nation plus forte et plus nombreuse qu’eux » (Deut. 9. 14 ; Ex. 32. 11 ; Nomb. 11. 11). Alors, Moïse prend la défense du peuple dans un plaidoyer tel que l’Éternel revient de l’ardeur de sa colère.

Quand Samuel dit aux fils d’Israël dans la détresse, « … loin de moi que je pèche contre l’Éternel, que je cesse de prier pour vous » (1 Sam. 12. 23), il met en évidence son service d’intercesseur. Cinq siècles plus tard, l’Éternel dira à Jérémie : Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi, mon âme ne serait pas tournée vers ce peuple » (Jér. 15. 1). Notre Seigneur, qui « demeure éternellement, a le sacerdoce qui ne se transmet pas. De là vient aussi qu’il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant afin d’intercéder pour eux » (Héb. 7. 25). Il est plus grand que tous ! Imitons la foi de serviteurs tels que Moïse et Samuel, mais fixons bien plus « les yeux sur Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l’accomplissement » (Héb. 12. 2).