
Un homme d’affaires était toujours tellement absorbé par son travail qu’il avait à peine le temps de voir ses propres enfants. Il découvrit un jour que son fils unique, âgé de 15 ans, échappait un peu à la surveillance de sa mère. Craignant que les conseils paternels, si nécessaires à cet âge, n’arrivent trop tard, s’il les repoussait encore, le père décida de prendre son fils avec lui en voyage d’affaires.
Cet homme avisé raconta plus tard son expérience, en ces termes : – Je ne le traitai pas comme un garçon qu’il faut surveiller, mais comme un ami très cher et un invité de marque. Je fus surpris de constater combien mon fils avait de qualités que je n’avais pas soupçonnées et quel agréable compagnon il était pour moi ! Bien plus, après quelques jours d’intimité complète, je fus encore plus étonné de sentir le fardeau de mes propres années glisser de mes épaules, et de me surprendre à revivre mon adolescence depuis longtemps oubliée !
Je n’avais cependant pas prémédité d’atteindre mon but par ce moyen, mais la confiance que je témoignai à mon garçon eut le résultat suivant : lorsque je lui eus raconté quelques-unes de mes escapades de collégien, et qu’il s’en était fallu de peu que ma vie ne fût ruinée par de mauvais conseils, mon fils qui m’avait écouté jusqu’alors, avec un petit air incrédule, quoique soulagé, s’écria soudain : Oh ! papa, que ça me fait plaisir que tu n’aies pas oublié comment sont les garçons et tout ce qu’ils ont à combattre. Maintenant, tu me comprendras mieux !
Alors, très librement, et comme s’il avait eu à faire à un camarade, il me parla de ses propres tentations, et comment elles l’avaient presque vaincu. Il ne s’était pas confié à sa mère, craignant qu’elle ne pût partager le point de vue masculin. Supposant d’autre part que ma propre jeunesse avait été sans défaillance, il en était venu à la conclusion que je ne pourrais pas sympathiser avec lui dans ses luttes.
– Mais papa, s’écria-t-il, en terminant ses confidences, maintenant je sens que je puis marcher de l’avant, sans peur, puisque toi aussi tu as connu les mêmes combats. Seulement, permets-moi une question : Pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt ? Tu sais, si j’avais pu tout te dire, cela m’aurait évité des heures terribles. Quand je pense que tu m’aurais si bien compris !
– Il y a de cela cinq ans, ajouta cet homme d’affaires, les yeux brillants de larmes de joie, et depuis ce jour jamais cet enfant n’a donné une heure d’anxiété à ses parents. Car je n’ai jamais permis à mes affaires, quelques pressantes qu’elles aient été, de se mettre entre mon fils et moi. J’ai toujours pris le temps de l’écouter, de l’encourager, et de prier avec lui. En conséquence, il vient à moi sans crainte, sachant qu’il y trouvera toujours sympathie et conseils en toutes circonstances. J’ai acquis la certitude que si je n’avais pas obtenu ses confidences juste à ce moment-là, il aurait complètement échappé à mon influence. L’expérience m’a donc convaincu que les pères commettent une grave erreur en laissant croire à leurs fils qu’ils attendent d’eux la perfection. La Bible dit qu’un père a compassion de ses enfants. Cette compassion paternelle produit toujours des fruits de confiance et de sympathie !
Pères de famille qui avez lu le témoignage de cet homme d’affaires, ne permettez jamais que vos occupations se placent entre vos enfants et vous-mêmes. Dieu vous a confié des enfants afin que vous vous occupiez d’eux avec le plus grand soin et la plus affectueuse sollicitude.
Pères de famille chrétiens, l’Écriture sainte vous dit : « Élevez (vos enfants) dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » Éphésiens 6. 4. – Et vous « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste ». « Honore ton père et ta mère », (c’est le premier commandement avec promesse), « afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre ». Éphésiens 6. 1 à 3.
D’après Le Salut de Dieu 1984