BERACA 56 : SAMUEL, DERNIER JUGE ET PREMIER PROPHÈTE

Saül, roi sur Israël, va conduire les guerres comme le peuple l’avait réclamé, mais quand l’Éternel lui ordonne de détruire entièrement Amalek, il n’obéit qu’à moitié. « Et la parole de l’Éternel vint à Samuel, disant : Je me repens d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a pas exécuté mes paroles. Et Samuel fut fort attristé, et il cria à l’Éternel toute la nuit » (1 Sam. 15. 10 et 11).

Le prophète est envoyé de Dieu pour mettre en lumière l’état du cœur de Saül. Ce premier roi d’Israël a beau essayer de s’excuser, comme Adam dans le jardin d’Éden quand il a repoussé sa culpabilité sur Ève. Mais Samuel parle et dit : « N’est-ce pas, quand tu étais petit à tes propres yeux, tu es devenu chef des tribus d’Israël, et l’Éternel t’a oint pour roi sur Israël ? » (v. 17). Dans cette confrontation, Samuel dit encore : « L’Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers ; … L’Éternel a déchiré aujourd’hui la royauté d’Israël de dessus toi, et l’a donnée à ton prochain, qui est meilleur que toi » (1 Sam. 15. 22 et 28). En ce qui concerne Saül, la suite n’est qu’actions charnelles, comme nous pourrons le considérer, selon la volonté de Dieu, en étudiant le cheminement d’un jeune homme du nom de David.

Il faut se souvenir que « toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 3. 16). Savoir méditer sur ce qui est arrivé à Israël pour en tirer instruction est de la plus haute importance, car « toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10. 11).

Obéissant à la recommandation de l’Éternel, Samuel avait oint Saül pour qu’il soit roi sur son peuple. À cause de sa désobéissance, Saül va perdre la royauté et le prophète doit le confronter avec les paroles que l’Éternel a mises dans sa bouche : « l’Éternel s’est cherché un homme selon son cœur,et l’Éternel l’a établi prince sur son peuple, car tu n’as pas gardé ce que l’Éternel t’avait commandé » (1 Sam. 13. 14). Il s’en est suivi un plaidoyer de la part de Saül, mais à la fin, Samuel doit lui dire : « L’Éternel a déchiré aujourd’hui la royauté d’Israël de dessus toi, et l’a donnée à ton prochain, qui est meilleur que toi. Et aussi, la sûre Confiance d’Israël ne ment pas et ne se repent pas ; car il n’est pas un homme pour se repentir » (15. 28 et 29).

Ce fut la dernière fois que Saül parla avec Samuel, qui « s’en alla à Rama ; et Saül monta à sa maison, … Et Samuel ne vit plus Saül jusqu’au jour de sa mort, car Samuel menait deuil sur Saül, parce que l’Éternel s’était repenti d’avoir établi Saül roi sur Israël » (1 Sam. 15. 34 et 35). Il y a bien eu une autre dernière fois, quand, dans la détresse, serré de près par l’ennemi, Saül utilisa un médium pour faire apparaître Samuel qui était déjà mort. Mais rien ne put faire changer le jugement décrété ; « on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7).

« Et l’Éternel dit à Samuel : Jusques à quand mèneras-tu deuil sur Saül, vu que moi je l’ai rejeté pour qu’il ne soit pas roi sur Israël ? Remplis ta corne d’huile, et va : je t’enverrai vers Isaï, le Bethléhémite ; car j’ai vu parmi ses fils un roi pour moi. Et Samuel dit : Comment irai-je ? Dès que Saül l’entendra, il me tuera. Et l’Éternel dit : Tu prendras avec toi une génisse, et tu diras : Je suis venu pour sacrifier à l’Éternel. Et tu appelleras Isaï au sacrifice, … et tu oindras pour moi celui que je te dirai. Et Samuel fit ce que l’Éternel avait dit, et vint à Bethléhem ; … Et il sanctifia Isaï et ses fils » (1 Sam. 16. 1 à 6).

Les derniers jours de service public de Samuel sont très touchants : il prit la corne d’huile, et « oignit David au milieu de ses frères. Et l’Esprit de l’Éternel saisit David, depuis ce jour-là et dans la suite. Et Samuel se leva et s’en alla à Rama » (1 Sam. 16. 13). Il continue son service et devient un refuge pour David persécuté par Saül, comme on peut le lire : « Et David s’enfuit, et il échappa ; et il vint vers Samuel à Rama, et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Et ils s’en allèrent, lui et Samuel, et ils habitèrent à Naïoth » (1 Sam. 19. 18). Quand Saül envoya des messagers pour prendre David, leurs cœurs furent changés et « ils prophétisèrent » (v. 20). « Saül alla, lui aussi, à Rama, … et « il prophétisa… » (v. 23). Ce récit nous montre comment Dieu a le contrôle sur tout. Saül, un persécuteur, ne put accomplir son projet comme autrefois Balaam fut obligé de bénir le peuple, alors qu’il voulait le maudire. Saul de Tarse, persécuteur de l’Assemblée de Dieu, est devenu l’instrument utilisé pour l’édifier, l’exhorter et la consoler.

Lorsque Samuel transféra son rôle de juge au roi que les fils d’Israël avaient demandé, il les questionne : « De qui ai-je pris le bœuf ? ou de qui ai-je pris l’âne ? ou à qui ai-je fait tort ? à qui ai-je fait violence ? ou de la main de qui ai-je accepté un cadeau qui m’ait fait fermer les yeux ? et je vous le rendrai… L’Éternel est témoin contre vous, et son oint (Saül) est témoin aujourd’hui, que vous n’avez rien trouvé dans ma main. Et ils dirent : Il en est témoin » (1 Sam. 12. 3 à 5). De manière semblable, l’apôtre Paul, devant les anciens d’Éphèse, a dit : « Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni la robe de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi » (Act. 20. 33). Qu’il puisse en être dit ainsi de nous !

« Et Samuel mourut ; et tout Israël s’assembla, et se lamenta sur lui ; et on l’enterra dans sa maison, à Rama » (1 Sam. 25. 1). En des temps difficiles, quand les fils de Samuel ne marchaient pas droit devant Dieu, quel encouragement de savoir qu’Isaï, le père de David, était connu de l’Éternel, et que douze cent portiers œuvrant pour le service du temple, bâti par Salomon, avaient déjà été établis dans leur charge par « David et Samuel, le voyant » (1 Chr. 9. 22). Il est réjouissant aussi de savoir que cinq siècles plus tard il sera dit que, depuis « Samuel, le prophète ; aucun des rois d’Israël n’avait célébré une Pâque comme celle que firent Josias, et les sacrificateurs et les lévites, et tout Juda et Israël » (2 Chron. 35. 18). Dans les jours de Samuel on célébrait la Pâque ! À nous de participer fidèlement à la cène du Seigneur et en Le servant humblement comme ont servi le prophète Samuel et l’apôtre Paul.