BERACA 55 : SAMUEL, DERNIER JUGE ET PREMIER PROPHÈTE

« Et il arriva que, lorsque Samuel fut vieux, il établit ses fils juges sur Israël ». Ils étaient deux qui « jugeaient à Beër-Shéba » (1 Sam. 8. 1 et 2).

À cause de l’égarement du peuple, tout était en désordre. L’arche n’était pas retournée à Silo dans le tabernacle où « toute l’assemblée des fils d’Israël » s’était réunie pour « dresser la tente d’assignation » dans les jours de Josué (Jos. 18. 1). Samuel avait bâti un autel à Rama, l’arche était à Kiriath-Jéarim, le tabernacle et l’autel d’airain à Silo. Dieu n’avait pas dit qu’on replaçât l’arche dans la tente, car il fallait attendre des temps nouveaux, ceux des rois David et Salomon. Après Kiriath-Jéarim, l’arche séjourna trois mois dans la maison d’Obed-Édom, que l’Éternel bénit à cause de la présence de l’arche. Elle fut enfin amenée, par le roi David, dans sa ville, « avec joie » (2 Sam. 6. 11 et 12).

Aux jours de Samuel, tout dépendait de lui. Il soutenait le peuple, en marchant par la foi devant Dieu. Il était en même temps le prophète, le sacrificateur, et celui qui gouvernait. Ses forces diminuant à cause de l’âge, il se déchargea en nommant ses fils comme juges. Nous ne voyons pas qu’il se soit adressé à Dieu avant de les établir sur Israël. S’il a été un type de Christ dans son service multiple, il est marqué par l’imperfection. Un seul sur la terre a été parfait en toutes choses, c’est notre Seigneur.

« Et ses fils ne marchaient pas dans ses voies ; mais ils se détournaient après le gain déshonnête, et prenaient des présents, et faisaient fléchir le jugement » (1 Sam. 8. 3). Et pourtant, le lieu où ils officiaient était digne de respect. C’était le lieu où Abraham avait « invoqué le nom de l’Éternel, le Dieu d’éternité » – où il avait habité après Morija quand « étant éprouvé…, il offrit son fils unique » (Gen. 21. 33 ; 22. 19 ; Héb. 12. 18). « Samuel avait sans doute cédé à son cœur paternel. Il avait peut-être très bien élevé ses fils, et peut-être aussi avaient-ils été des fils soumis ? Il pouvait donc penser que c’était un bon choix ; mais ce n’était pas le choix de Dieu qui seul lit dans les cœurs. Et puis, être fils de Samuel ne leur donnait pas la foi de Samuel. Et c’est la foi qui seule nous fait marcher dans le chemin de Dieu. Aussi qu’arriva-t-il ? C’est que, dans leur nouvelle position, l’amour de l’argent se développa dans leur cœur et, au lieu de rendre la justice équitablement, ils favorisaient ceux qui leur faisaient des présents quand bien même leur cause n’était pas juste » (A.L.).

Il y a deux grandes leçons à tirer pour nous, concernant l’Assemblée (l’Église) : 1) Tout service est ordonné de Dieu et non de l’homme. C’est Dieu qui « a donné les uns, … et les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (Éph. 4. 11). « Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous » (1 Cor. 12. 4 à 6). C’est Dieu qui, par l’Esprit Saint, donne les dons pour le service, appelle et établit l’un ou l’autre, pour surveiller le troupeau (Act. 20. 28). « Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité » (1 Cor. 12. 7).

2) Chacun est responsable devant Dieu, de rester dans les limites qu’il a reçues, en marchant humblement et fidèlement. Ce que les fils de Samuel faisaient était contre l’ordonnance de Dieu : « Tu ne feras pas fléchir le jugement ; tu ne feras pas acception de personnes ; et tu ne recevras pas de présent ; car le présent aveugle les yeux des sages et pervertit les paroles des justes » (Deut. 16. 19). Leur situation s’est aggravée au point que le peuple murmura contre eux et que les anciens sont venus vers Samuel en réclamant un roi. « Et la chose fut mauvaise aux yeux de Samuel, qu’ils aient dit : Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l’Éternel » (1 Sam. 8. 6).

Âgé, connaissant l’état moral du peuple, Samuel « pria l’Éternel ». S’il avait réagi charnellement, il aurait pu les condamner et renvoyer les anciens, mais, quelle belle attitude il manifeste en s’adressant à son Dieu, Celui qu’il avait servi tant d’années ! Il devait en être très affecté, mais l’Éternel lui dit : « Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne pas sur eux. Selon toutes les actions qu’ils ont commises, depuis le jour où je les ai fait monter d’Égypte, jusqu’à ce jour, en ce qu’ils m’ont abandonné et ont servi d’autres dieux : ainsi ils font aussi à ton égard » (v. 7 et 8). Ainsi, l’Éternel console son serviteur et lui communique ce qu’il doit dire au peuple.

« Et Samuel dit toutes les paroles de l’Éternel au peuple » (v. 10). Porte-parole de Dieu, il avertit, annonçant ce qui arrivera sous le gouvernement d’un roi. « Et le peuple refusa d’écouter la voix de Samuel ; et ils dirent : Non, mais il y aura un roi sur nous, et nous serons, nous aussi, comme toutes les nations » (v. 19).

L’Éternel révéla le nom de Saül pour être roi ; un homme selon ce que les fils d’Israël désiraient, un homme d’élite et beau, fils d’un homme fort et vaillant. Un jour, il vient à la rencontre de Samuel selon que l’Éternel le lui avait montré. Ils mangèrent ensemble et passèrent la nuit. « Et comme l’aurore se levait, Samuel appela Saül sur le toit… Et Saül se leva, et ils sortirent les deux dehors. Comme ils descendaient au bout de la ville, … Samuel prit une fiole d’huile et la versa sur la tête de Saül, et il le baisa, et dit : L’Éternel ne t’a-t-il pas oint pour prince sur son héritage ? » (1 Sam. 9. 26 à 10. 1).

Ensuite, Samuel l’envoie au sépulcre de Rachel, ce lieu où la mère de son ancêtre Benjamin était morte en donnant naissance à son fils cadet ; puis à Béthel, la maison de Dieu et, en continuant, au coteau de Dieu pour rencontrer une troupe de prophètes. Après qu’il ait passé le coteau, en entrant dans la ville, l’Esprit de l’Éternel l’a saisi et il prophétisa. Lorsque ces signes furent accomplis il dut se rendre à Guilgal pour retrouver Samuel offrant des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Ces quatre lieux avaient chacun une signification. Ils auraient dû marquer à jamais cet homme choisi pour être roi, mais sa vie a démontré qu’il n’était pas entré dans ces choses. Hélas, plusieurs participent à des rites religieux sans avoir la vie. Il faut passer par la nouvelle naissance, Guilgal, pour voir le royaume de Dieu et pour y entrer. Ce royaume est « justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17). Honorons donc le Seigneur qui nous « conservera pour son royaume céleste. À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen » (2 Tim. 4. 18).