UN REMÈDE SÛR

II y a bien des années, un homme alla consulter un grand spécialiste des maladies mentales. L’homme était riche, entouré d’affection par sa famille, estimé de ses amis ; son bonheur était sans nuage. Était-il heureux ? Non, car une grande tristesse l’accablait, que ni sa famille, ni ses importantes occupations ne parvenaient à dissiper.

Sa famille s’alarma et, sur les conseils des siens, il consulta plusieurs médecins. Ils lui ordonnèrent de changer d’air, de faire une cure, d’écouter de la musique, de se distraire, mais tout cela fut en vain !

C’est alors qu’un de ses amis lui recommanda un spécialiste, qu’il alla aussitôt consulter.

Le médecin examina soigneusement le malade et lui dit : – Rien, Monsieur, dans votre état n’explique votre mélancolie.

– Et cependant, dit l’homme, elle met en danger ma raison. Aidez-moi, docteur.

– Cette tristesse est-elle causée par une ambition inassouvie ?

– Non, je ne désire rien, ma situation me satisfait pleinement.

– Avez-vous des chagrins de famille ?

– Aucun, docteur, une parfaite harmonie règne chez moi, et le cercle de famille est au complet.

– Avez-vous des ennemis ?

– Aucun, à ma connaissance.

– Quel est le principal objet de vos préoccupations ?

– Vous touchez un sujet, docteur, dont je n’aime pas parler. Je suis libre-penseur, les cérémonies de la religion sont, à mon avis, aussi contraires au bon sens que ses mystères répugnent à ma raison. Je ne crois pas à une révélation divine. Cependant, une vision me hante. Je veux croire que c’est seulement le résultat d’un cerveau déséquilibré, mais mon esprit en est constamment occupé.

– Voulez-vous me dire ce que c’est ?

– C’est le jugement dernier. La fin de toutes choses semble être arrivée. Je vois un Être assis sur un trône, son regard sévère me terrifie. J’essaie d’échapper à ses yeux perçants, mais ces mots terribles retentissent à mes oreilles : « Allez-vous-en, maudits, au feu éternel ! ».

– Pourquoi avez-vous peur de ce jugement ?

– Aux yeux des hommes, ma vie semble peut-être irréprochable, mais en face de ce juge pur et intègre, mes meilleures actions m’apparaissent coupables. Je me sens condamné, perdu.

– Est-ce là la cause de votre incurable tristesse ?

– Je le crois, car cette scène terrible est toujours devant mes yeux.

– J’ai là dans ma bibliothèque un vieux livre où vous trouverez le remède qu’il vous faut, dit le docteur avec confiance.

Il prit le livre qui portait les marques d’un usage de longue date. Il en tourna quelques pages et, le tendant au malade, le pria de lire à l’endroit indiqué en Ésaïe 53 :

« Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l’Éternel a-t-il été révélé  ? Il montera devant lui comme un rejeton, et comme une racine [sortant] d’une terre aride. Il n’a ni forme, ni éclat  ; quand nous le voyons, son apparence n’a rien qui nous le fasse désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la souffrance, et comme quelqu’un de qui on se détourne  ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime ».

– De qui est-il question dans ces paroles ? demanda l’homme.

– Du Seigneur Jésus, Fils de Dieu, venu sur la terre pour expier nos péchés sur la croix :

« Certainement, lui, a porté nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs  ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités  ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous ».

– Qu’est-ce que cela veut dire, docteur ?

– Que le Fils de Dieu a pris la place du pécheur et que nous n’avons plus à craindre le châtiment.

– Est-ce possible, docteur ? Le juste peut-il mourir pour le coupable ?

Lisez toujours :

– « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent  ; et il n’a pas ouvert sa bouche. Il est ôté de l’angoisse et du jugement  ; et sa génération, qui la racontera  ? Car il a été retranché de la terre des vivants  ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé ».

– Je comprends maintenant, docteur, c’est aussi clair que possible. Je suis justifié par la mort d’un Autre ! Quel amour Dieu a pour nous ! Je n’ai plus à craindre le jugement. Christ a été jugé pour moi.

– Si vous croyez au Seigneur Jésus, Il vous le dit Lui-même, vous aurez la vie éternelle :

« En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5. 24).

L’homme accepta la vérité de l’Évangile, et il quitta, transformé, le cabinet du docteur – puis il vécut, à partir de cet heureux jour, pour la gloire de Celui qui l’avait tant aimé et qui s’était donné pour lui.

D’après Le Salut de Dieu 1960