TENEZ-VOUS LÀ OÙ LE FEU EST PASSÉ

Le jour était chaud, une brise légère avait permis aux habitants de la ferme de moissonner leur petit champ au milieu de l’immense prairie américaine.

Les fermiers se sentaient heureux de leur sort. Soudain ils aperçurent à l’horizon un nuage suivi d’une flamme livide. À quarante kilomètres de la ferme, la prairie brûlait. Malgré la distance immense qui les séparait du terrible fléau, le cœur des fermiers se serrait d’angoisse : le vent soufflait dans leur direction, ils seraient bientôt au milieu des flammes.

L’incendie se propageait à la vitesse de vingt cinq kilomètres à l’heure, dévorant l’immense prairie. Rien ne pouvait l’arrêter.

Je voudrais, lecteur, que vous vous représentiez cet affreux tableau : les animaux terrorisés fuyaient, tous les quadrupèdes affolés ne songeaient plus à se combattre entre eux ; ils étaient tous menacés du même ennemi implacable.

Si jamais vous étiez en pareilles circonstances, vous sauriez que vous n’avez plus qu’une ressource : le fermier prit une allumette et mit le feu à l’herbe qui l’entourait. Le feu se répandit rapidement, consumant tout autour des pauvres gens ; la trombe de flammes, en arrivant à grande vitesse, ne trouva plus rien à consumer. Elle fit un cercle autour de la ferme et de ses habitants. Tous furent sauvés, même les pauvres bêtes pantelantes, arrivées hors d’haleine à ce refuge. On comprend la recommandation si souvent répétée dans des cas pareils : « Tenez-vous là où le feu a déjà passé ».

Ce n’est là qu’une faible image de ce que sera le jour de la colère de Dieu. Il vient rapidement. Plaignez ceux qui, ce jour-là, ne se tiendront pas à l’endroit « où le feu a déjà passé ».

Il est facile de prendre une allumette, de mettre le feu à l’herbe qui vous entoure ; il encore plus sûr de s’abriter près du Sauveur, à l’ombre de sa croix. Dieu a fait passer le feu de son jugement sur son Fils bien-aimé. Il a promis que tous ceux qui se réfugieraient en Lui auraient une sécurité éternelle. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3. 16). Nous engageons gravement notre responsabilité si nous négligeons un si grand salut. Il ne nous restera qu’à fuir, épouvantés, avec la foule éperdue des incrédules. Nous ne pourrons échapper.

Si la colère de Dieu est tombée sur notre Substitut, peut-elle en toute justice nous frapper aussi ?

Ami, tiens-toi là où « le feu a déjà passé », et tout ce que tu auras à faire sera de louer éternellement Celui qui a été consumé pour que tu sois à l’abri. Engage-toi à le servir et l’aimer comme Il le mérite.

D’après Le Salut de Dieu 1960