SUR LES TRACES DE LA BIBLE

LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE QUMRAN – 1947

Un jeune Bédouin vit avec ses parents dans le désert.

Aujourd’hui, il garde un petit troupeau de chèvres dans la région de Qumran, près de la mer Morte. La lumière du soleil brûlant se réverbère sur les rochers couleur de sable. Tout à coup, notre jeune berger remarque qu’une chèvre a disparu. Sans doute s’est-elle glissée dans une caverne pour trouver un peu d’ombre. Par cette chaleur, il n’a aucune envie de partir à sa recherche. Il ramasse donc quelques pierres et les jette en direction de l’entrée d’une des grottes qui l’entourent. Il sait bien viser, et déjà la première pierre pénètre à l’intérieur de la caverne. Mais à la place du bêlement attendu, il entend un bruit d’argile qui se brise. Très excité, il croit avoir peut-être découvert un trésor. Cette pensée lui fait oublier la chaleur et ses chèvres. Vite, il se précipite à l’intérieur de la caverne.

Ses yeux s’habituent rapidement à l’obscurité. Il découvre alors, dans un coin à même le sol, de grandes cruches d’argile. Un trésor ? Il exulte !

Il fouille les débris de la cruche brisée par sa pierre, et en retire un paquet noir et sale, qui dégage une forte odeur de cuir. Il l’examine avec précaution. Comme cela sent mauvais ! Il y découvre une écriture qu’il ne connaît pas. Pour lui, aucun doute : ce n’est pas de l’arabe. S’agit-il d’un ancien manuscrit ? Il sait que certaines personnes payent très cher ces vieilles pièces de cuir qu’elles collectionnent ! Il décide donc d’emporter sa découverte. Il sort de la grotte, redescend prudemment le long de la paroi rocheuse et rentre vite au campement pour raconter son aventure !

Les jours suivants, les Bédouins examinent consciencieusement la caverne. Ils découvrent beaucoup de cruches d’argile contenant des rouleaux de cuir portant cette écriture étrange. Ils décident de montrer ces écrits à un cheik qui séjourne près de Bethléhem. Mais pour lui, l’origine de ces manuscrits est un mystère. Il se rend avec quelques exemplaires chez un de ses amis antiquaire. Ce dernier, enfin, est d’avis que ces rouleaux ont une valeur importante.

De retour à Jérusalem, le cheik en vend un au prêtre d’un monastère. Celui-ci a immédiatement reconnu que ces manuscrits sont écrits en ancienne langue hébraïque. Il suppose même que ce sont de vieux textes de la Bible. Ce serait une découverte extraordinaire, vu l’ancienneté de ces rouleaux !

Quelques semaines plus tard, le prêtre rencontre un savant expert en langues hébraïques. À l’aide d’une loupe, ce dernier examine avec soin une partie des rouleaux. Quelques minutes lui suffisent pour poser son diagnostic : il s’agit d’une ancienne copie d’un extrait du livre du prophète Ésaïe ! En revanche, ce savant n’est pas capable d’en déterminer l’âge exact. Il poursuit ses recherches. Un an plus tard, il envoie des photos des manuscrits à un collègue américain. La réponse est immédiate : ils ont été écrits 100 ans avant Jésus Christ !

Au cours des semaines suivantes, cette nouvelle sensationnelle est révélée par les journaux et les magazines spécialisés.

Par la suite, des archéologues se mettent à examiner en détail onze grottes dans lesquelles sont retrouvés près de 800 rouleaux ; 200 contiennent des textes bibliques qui ont été écrits entre 250 et 100 ans avant notre ère. On a pu identifier des parties de tous les livres de l’Ancien Testament (excepté celui d’Esther). Le plus ancien texte biblique trouvé à Qumran est probablement un fragment des livres de Samuel, datant de la fin du 3ème siècle av. J.-C. La découverte la plus importante est celle du manuscrit du livre du prophète Ésaïe, qui est la plus ancienne copie, connue à ce jour, d’un livre entier de la Bible. Le texte est écrit avec beaucoup de soin, en cinquante-quatre colonnes, sur dix-sept pièces de cuir cousues bout à bout, et dont la longueur totale est d’environ 7,30 mètres. Cette copie date du 2ème siècle av. J.-C.

Les historiens expliquent de la façon suivante ce qui s’est réellement passé dans la région de Qumran. Vers l’an 70 de notre ère, les armées romaines ont envahi la Palestine. Les Juifs de l’époque, de peur de voir les précieux écrits de l’Ancien Testament disparaître, les cachèrent dans des cruches d’argile qu’ils déposèrent au fond des cavernes de cette région.

Pour vous, la découverte des manuscrits de la mer Morte est fondamentale. Vous avez peut-être parfois entendu, soit un camarade, un voisin, un intellectuel ou un journaliste, affirmer que les textes bibliques se sont déformés au cours du temps et que, par conséquent, la Bible n’est pas la Parole de Dieu. Erreur ! L’étude approfondie des manuscrits de Qumran a prouvé au monde entier, et vous le prouve aussi, que Dieu a gardé sa Parole et que celle-ci n’a pas été déformée. Alors qu’Il était parmi ses disciples, le Seigneur Jésus a dit :

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Marc 13. 31). La Bible que vous lisez chaque jour est véritablement la Parole de Dieu, inspirée de Dieu et préservée jusqu’à aujourd’hui afin que vous puissiez y rencontrer la Personne du Seigneur Jésus qui veut vous instruire et vous bénir.

LE PARCHEMIN P52

Nous sommes en Égypte, en 1920, dans l’oasis de Fayoum, à l’ouest du Nil.

La mère d’Ahmed et de Fatima est en train de préparer un banquet pour le mariage de son fils aîné. Il faut maintenant emporter des corbeilles d’épluchures de légumes à la décharge publique. Les adultes n’aiment pas beaucoup aller vers ce tas d’ordures puantes derrière l’oasis. C’est pour cela que c’est encore au tour d’Ahmed et de Fatima d’accomplir cette corvée. En approchant, ils aperçoivent deux hommes qui semblent chercher quelque chose. Ce ne sont pas des Arabes : à leurs habits, Ahmed reconnaît immédiatement qu’il s’agit d’Européens.

Fatima s’arrête. « Mais c’est complètement fou ! » s’exclame-t-elle. Seules les personnes les plus pauvres – et parfois les moins fréquentables – fouillent les ordures à la recherche de nourriture. « Regarde comme les rats sautent là où ces hommes ont déjà remué les ordures ! C’est absolument incroyable ! » Ahmed sourit. « Ils ne font pas cela parce qu’ils sont pauvres, au contraire ! Ils fouillent les ordures car ils sont riches ! »

« Salam aleikum ! » Ahmed salue les deux hommes en costume européen. « Aleikum salam », répondent-ils. « Que faites-vous donc ici ? » demande Ahmed. L’un des hommes rit. « Je suis M. B.P. Grenfell », se présente-t-il. « Et voici mon collègue M. A.S. Hunt. Nous creusons votre tas d’ordures car nous recherchons celles qui sont les plus anciennes ! » « Nous ne sommes pas des collaborateurs de la décharge de Fayoum », plaisante M. Hunt, « nous sommes des archéologues. Notre profession nous amène à fouiller ce que les ancêtres – les vôtres et les nôtres – ont laissé. Nous fouillons la terre, les débris, le sable et, dans le pire des cas, les ordures des gens qui nous ont précédés ».

« Et… que cherchez-vous là ? » risque timidement Fatima.

M. Grenfell explique : « Depuis des millénaires, les habitants de l’oasis de Fayoum apportent leurs déchets à cet endroit. Nous recherchons d’anciens supports d’écritures, comme des papyrus. Le climat de ce pays contribue à maintenir le papyrus au sec et le sable permet aux vieilles écritures de ne pas se décolorer au soleil ».

Ahmed et Fatima sont très surpris par ce qu’ils viennent d’entendre. Ces messieurs si sérieux passent leur temps au milieu des ordures ! Le comble, ils recherchent des vieux supports d’écritures… du papier en fait ! Et du papier, Ahmed en a beaucoup dans son cartable…

MM. Grenfell et Hunt continuent à creuser et s’enfoncent de plus en plus dans les montagnes de déchets. Leurs recherches sont bientôt couronnées de succès. Ils découvrent de grandes quantités de lambeaux de papyrus très bien conservés sous des couches de détritus. Ces papyrus vont être envoyés en Angleterre pour être analysés.

Un des morceaux de papyrus découverts, de la grandeur de la paume d’une main, est tout à fait remarquable. C’est en effet la copie la plus ancienne, connue à ce jour, d’un livre du Nouveau Testament. Comme nombre de documents découverts à cette époque, il reçoit un nom de code scientifique : le papyrus P52. Mais en 1920, la signification précise de ce manuscrit n’est pas encore déterminée.

En 1935, le chercheur C.H. Roberts l’examine, déchiffre les lignes tracées au recto et au verso de ce document et en découvre le contenu : il s’agit de versets de l’évangile de Jean.

Un dernier examen chimique permet de déterminer l’âge de ce manuscrit. Le résultat est sensationnel : le papyrus P52 a été écrit entre 100 et 125 après J. C., c’est-à-dire peu après le décès de l’apôtre Jean !

Cette histoire nous fait penser au verset : « Qui cherche trouve » (Luc 11. 10). Les archéologues sont pour vous des exemples de persévérance. Vous pouvez demander au Seigneur cette qualité qui vous sera en aide dans tous les domaines de la vie. De la persévérance, vous en avez besoin pour lire la Bible, pour y rechercher la volonté du Seigneur. Ainsi vous pourrez réaliser un autre verset :

« J’ai de la joie en ta Parole, comme un homme qui trouve un grand butin » (Ps. 119. 162).

LA DÉCOUVERTE DU CODEX SINAÏTICUS

Nous sommes en 1844, en Allemagne. Konstantin von Tischendorf est un savant, spécialiste des vieux manuscrits bibliques, qu’il recherche et étudie avec la volonté de prouver que la Bible que nous avons correspond bien aux textes originaux. Un certain nombre de scientifiques de cette époque commencent à affirmer que la Bible ne peut pas être d’inspiration divine, car ils pensent que, au fil des millénaires, les copistes ont petit à petit dénaturé le texte original.

Tischendorf est persuadé qu’il existe encore de vieux documents écrits à la main datant du début du christianisme. Il pense que ces textes doivent se trouver dans d’anciens monastères éloignés et imagine déjà ces trésors enfouis sous la poussière, à moitié dévorés par les souris ! D’après lui, c’est en Égypte qu’il faut les chercher.

Le 12 mai 1844, notre héros quitte le Caire à dos de chameau. Au bout de dix jours d’un voyage périlleux à travers monts et déserts, il atteint les premiers rochers abrupts de la montagne du Sinaï. En contrebas, il découvre le monastère de Sainte-Catherine. Ses murs sont impressionnants : massifs, hauts, sans aucune porte… Pour y pénétrer, Tischendorf doit emprunter un « ascenseur » : c’est un panier attaché à une corde, elle-même fixée à une grosse poutre, qu’un moine actionne par le moyen d’une poulie. Notre ami grimpe donc dans cette nacelle et se laisse emporter jusqu’au sommet du mur d’enceinte.

Une fois à l’intérieur, Tischendorf peut commencer ses recherches. Jour après jour, il passe dans toutes les pièces, explore tous les recoins. Rien, il ne trouve désespérément rien. Un jour, dans la bibliothèque, il heurte une corbeille pleine de papier. Il s’agit d’une poubelle dont le contenu est destiné à être brûlé. Sous une bonne couche de poussière, il découvre une feuille de parchemin écrite en grec ancien. En cherchant davantage, il découvre un deuxième parchemin. Puis un autre, et ainsi de suite. En tout, ce ne sont pas moins de 129 feuillets qu’il trouve dans cette corbeille !

Ces manuscrits sont une copie d’une ancienne traduction de l’Ancien Testament. « Certainement la copie la plus ancienne connue à ce jour », pense Tischendorf. Le grand intérêt de Tischendorf pour ces feuillets a éveillé la curiosité et la méfiance des moines. Ils commencent à entrevoir leur importance et refusent de les lui céder. Konstantin parvient tout de même à les persuader de lui prêter 43 feuillets. Il passe la nuit à les recopier en vue de les faire expertiser. En repartant du monastère, Tischendorf sent que l’avenir de ces manuscrits restés dans la corbeille est incertain.

En 1854, Tischendorf pense encore aux 86 autres feuillets non copiés qui sont restés dans le cloître. Il décide donc de repartir. Arrivé au monastère de Sainte-Catherine, le temps ne semble pas avoir eu d’impact sur les lieux. En revanche, il ne retrouve pas les manuscrits et les moines présents ne semblent pas être au courant de leur existence.

Quatorze ans plus tard, Tischendorf entreprend son troisième voyage au Sinaï, sur ordre du Tsar de Russie. À nouveau, il ne trouve rien. Le soir précédent son départ, le supérieur du monastère lui montre fortuitement une très vieille bible grecque dans laquelle il a l’habitude de lire. Konstantin est stupéfait : les 129 feuillets provenaient de cette bible manuscrite complète ! Elle a été écrite 350 ans après Jésus Christ. Chaque page vaut une fortune : il n’existe pas de bible plus ancienne !

Tischendorf s’installe au Caire, dans un autre cloître, pour recopier cette bible, soit 110 000 lignes de grec ancien ! Plus tard, l’original sera offert au Tsar par le monastère. Cette bible s’appelle le Codex Sinaïticus. En 1933, le British Museum de Londres achètera ce précieux document pour 100 000 livres sterling.

Aujourd’hui encore, on peut y admirer ce Codex. Il ne s’agit que d’une copie, l’original étant soigneusement conservé à l’abri de la lumière… et de vols éventuels ! En effet, la valeur du Codex Sinaïticus est inestimable. Avec ce document, le monde scientifique possède un témoin authentique du début de l’ère chrétienne. Après de nombreuses heures d’études, les spécialistes ont constaté que le texte biblique copié en l’an 350 est le même que celui que nous pouvons lire dans la Bible. Dieu a veillé sur sa Parole !

Tischendorf est un bel exemple de persévérance. Il a passé sa vie à rechercher de vieux écrits pour prouver au monde scientifique et à chacun que la Parole de Dieu que nous avons entre nos mains correspond aux textes inspirés, et qu’elle a été divinement gardée pendant de nombreux siècles. Voilà une leçon pour nous : quelle portion de nos capacités, de notre temps, mettons-nous au service du Seigneur ? Prenons-nous le temps de chercher les trésors que contient la Parole de Dieu, conservée miraculeusement jusqu’à nos jours ?

Voici deux versets du Psaume 119 (v. 17 et 18) qui devraient être notre prière quotidienne. Que le Seigneur nous aide à le réaliser !

« Fais du bien à ton serviteur, et je vivrai et je garderai ta parole. Ouvre mes yeux, et je verrai tes merveilles qui sont dans ta Loi ».

D’après La Bonne Nouvelle 2002

LE PLUS ANCIEN MANUSCRIT

« Celui qui… a vu rend témoignage, et son témoignage est véritable (lui sait qu’il dit vrai) afin que vous aussi vous croyiez » Jean 19. 35.

Pendant les années durant lesquelles des fouilles ont été effectuées à Oxyrhynchus, en Égypte, les scientifiques Anglais B.P. Grenfell et A.S. Hunt ont trouvé à plusieurs reprises d’anciens textes écrits sur des papyrus.

Dans cet endroit aride, ce matériel délicat avait été épargné de l’humidité et les bancs de sable avait empêché les rayons du soleil d’effacer ce qui avait été écrit.

Les deux chercheurs ont apporté leurs trouvailles en Angleterre où elles ont été progressivement déchiffrées. Cela a permis d’apporter un éclairage tout à fait nouveau et intéressant sur la vie de tous les jours des Égyptiens d’il y a environ 2000 ans.

Mais c’est un fragment de papyrus qu’ils trouvèrent en 1920 qui est devenu célèbre dans le monde entier. En 1935, lorsque le chercheur C.H. Roberts a passé au crible le matériel découvert, ce fragment a attiré son attention. Il présentait, au recto et au verso, sept lignes écrites en Grec ancien, ce qui fut suffisant pour déterminer de manière concluante qu’il s’agissait de quelques versets de l’évangile selon Jean. L’âge du papyrus put aussi être établi avec une grande certitude : environ 125 ans après J.C. Ainsi, on avait découvert le plus ancien manuscrit du Nouveau Testament !

Vers 1920, beaucoup de critiques étaient d’avis que l’évangile de Jean avait été rédigé si tard qu’il n’était pas possible qu’il ait été écrit par l’apôtre Jean lui-même. Selon la tradition, l’apôtre serait mort à un âge très avancé, vers la fin du 1er siècle après J.C. Cependant, si une copie de l’évangile était utilisée en Égypte quelques années plus tard seulement, cet argument des critiques s’effondre.

Relisez, s’il-vous-plaît, le verset de ce jour en gardant cela à l’esprit.

D’après « The Good Seed » avril 2025