BERACA 54 : SAMUEL, DERNIER JUGE ET PREMIER PROPHÈTE

« Depuis le jour où l’arche vint demeurer à Kiriath-Jéarim, il se passa un long temps, vingt années ; alors toute la maison d’Israël se lamenta après l’Éternel. Samuel dit à toute la maison d’Israël : Si de tout votre cœur vous retournez à l’Éternel, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers et les Ashtoreths, attachez fermement votre cœur à l’Éternel, et servez-le lui seul ; et il vous délivrera de la main des Philistins » (1 Sam. 7. 2 et 3).

Où était le prophète pendant ces vingt années ? Certainement au milieu du peuple de Dieu. Il n’est pas parlé de culte rendu à l’Éternel, et ce temps apparaît comme un temps d’affliction pour l’âme. Le Psaume 107 le décrit bien : « Ils étaient affamés et assoiffés, leur âme défaillait en eux. Alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, et il les délivra de leurs angoisses, et les conduisit dans un chemin droit » (v. 5 à 7).

Au moment voulu, le serviteur de l’Éternel apparaît pour leur rappeler la volonté de Dieu. « Les fils d’Israël ôtèrent les Baals et les Ashtoreths, et servirent l’Éternel seul ». Se purifier de ce qui est inconvenant aux yeux de Dieu était le chemin vers la restauration. Ces actions, émanant de cœurs vrais, permirent à Samuel d’agir : « Assemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l’Éternel pour vous. Et ils s’assemblèrent à Mitspa et ils puisèrent de l’eau qu’ils répandirent devant l’Éternel ; ils jeûnèrent ce jour-là, et dirent en ce lieu : Nous avons péché contre l’Éternel. Et Samuel jugea les fils d’Israël à Mitspa » (1 Sam. 7. 5 et 6). Le chemin de la restauration passe toujours par la confession. Dieu est lumière, il ne veut pas que nous marchions dans les ténèbres ; alors, « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier… » (1 Jean 1. 9).

Sachant les fils d’Israël assemblés à Mitspa, les Philistins se regroupent pour la guerre et, devant cette menace existentielle, « les fils d’Israël dirent à Samuel : Ne cesse pas de crier pour nous à l’Éternel, notre Dieu, afin qu’il nous sauve de la main des Philistins. Samuel prit un agneau de lait et l’offrit tout entier à l’Éternel en holocauste ; Samuel cria à l’Éternel pour Israël, et l’Éternel l’exauça » (v. 8 et 9). La délivrance est venue du ciel car, au moment où Samuel offrait l’holocauste, l’Éternel fit tonner ce jour-là un grand tonnerre sur les Philistins, et les mit en déroute, et ils furent battus devant Israël.

La victoire remportée, « Samuel prit une pierre qu’il plaça entre Mitspa et le rocher ; il l’appela du nom d’Ében-Ézer, et dit : L’Éternel nous a secourus jusqu’ici » (v. 12). « La main de l’Éternel fut sur les Philistins pendant tous les jours de Samuel. Les villes que les Philistins avaient prises sur Israël retournèrent à Israël, depuis Ékron jusqu’à Gath ; Israël délivra aussi leur territoire de la main des Philistins. Et il y eut paix entre Israël et l’Amoréen » (v. 13 et 14). « Et Samuel jugea Israël tous les jours de vie ». Il allait d’année en année faire le tour, à Béthel, et à Guilgal, et à Mitspa, et jugeait Israël dans tous ces lieux-là ; puis il s’en retournait à Rama, car là était sa maison, et là aussi il jugeait Israël ; il bâtit là un autel à l’Éternel » (15 à 17).

Cinq noms sont à retenir : Ében-Ézer, Béthel, Guilgal, Mitspa et Rama.

– Ében-Ézer (pierre de secours) : il est bon de se souvenir des délivrances passées et de savoir que le Seigneur viendra à notre secours, encore et toujours, si nous marchons humblement devant Lui. Pour Israël, une prise de conscience des péchés commis, accompagnée d’une vraie humiliation par des pleurs et un jeûne à Mitspa, était indispensable. Ainsi, l’Éternel pouvait exaucer l’intercession de Samuel et manifester sa puissance en délivrance. Le serviteur dresse une pierre pour qu’un témoignage demeure. Il était important que quiconque passerait devant, soit rendu intelligent pour marcher dans un chemin droit – un témoignage pour la génération montante comme les douze pierres, tirées du Jourdain, que Josué dressa à Guilgal.

– Béthel : De Rama, quittant sa demeure, Samuel, juge et prophète, se rendait à Béthel pour juger les fils d’Israël. Béthel (maison de Dieu) a une signification bien édifiante. C’est là que Jacob s’était arrêté, sous la voûte étoilée, pour passer la nuit. Des menaces de mort, émises par son frère, l’obligeaient à entreprendre un long voyage. Les circonstances si difficiles qu’il traversait étaient le fruit de ses mauvaises actions. Malgré cela, Jacob avait reçu la bénédiction paternelle et se trouvait être dans le plan de Dieu. C’est à Béthel qu’il eut la visite de l’Éternel – un premier contact véritable avec le Dieu d’Abraham et d’Isaac, son père, qui lui donne des promesses accompagnées de la certitude d’une présence dans sa vie : « Voici, je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans cette terre-ci, car je ne t’abandonnerai pas » (Gen. 28. 15). Jacob dressa la pierre qui lui avait servi d’oreiller et versa de l’huile dessus. Plus tard dans sa vie, il reçoit l’ordre de retourner habiter à Béthel et d’y bâtir un autel. Il a compris la sainteté de la présence de Dieu et donne des ordres à sa maison pour s’y présenter sans aucune trace d’idolâtrie.

– Guilgal : est sur le rivage du Jourdain. Ce lieu nous parle de notre mort et de notre résurrection avec Christ. Josué avait dressé douze pierres en témoignage de la délivrance. Le peuple était définitivement hors de portée de l’opprobre de l’Égypte. Là, les fils d’Israël ont été circoncis, image pour nous de notre séparation des principes de ce monde pour vivre une vie nouvelle à la gloire de Dieu.

– Mitspa : représente le chemin de la restauration en passant par l’humiliation, le jeûne et l’intercession, comme cela est vu au début de cet article.

– Rama : était la résidence de Samuel. Là, il avait son autel qui représente la communion avec Dieu. Aujourd’hui, nous n’avons pas littéralement d’autel, en ce sens que notre relation est spirituelle et que les vrais adorateurs adorent « le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4. 23). Samuel faisait « le tour d’année en année » ; cette phrase nous appelle à la fidélité dans le service. Savoir écouter, savoir donner la parole à propos, savoir intercéder, tel est l’instruction de ces mots : « Et Samuel jugea Israël tous les jours de sa vie ». Dans cet état d’esprit, nous porterons les charges les uns des autres, et ainsi nous accomplirons « la loi du Christ » (Gal. 6. 2).