POURQUOI L’ARBRE EST-IL TOMBÉ ?

Il y a quelques années, je traversais une région forestière réputée pour la beauté de ses arbres. Certains, pourtant, semblaient frappés d’un mal mystérieux qui les jetait à terre. Intrigué, je m’approchai de l’un d’eux, cherchant à comprendre les raisons de sa chute, d’autant plus qu’aucun autre arbre dans le massif dont il faisait partie n’était tombé, et cependant ils avaient moins noble allure. Aux alentours, aucune trace de tempête qui aurait tout ravagé sur son passage. Par quelle force mystérieuse avait-il donc été frappé à mort ? Un examen soigneux me le fit découvrir.

Bien des années auparavant, un petit ver avait foré un trou dans l’écorce de cet arbre et commença aussitôt à manger la fibre du bois. C’était peu de chose, un petit ver, penserez-vous. Mais, bientôt après, les vers se multiplièrent et eux aussi mangèrent les fibres du bois… Ils poursuivirent ce travail destructeur jusqu’à ce que le cœur de l’arbre soit entièrement creux.

L’écorce, il est vrai, avait bonne apparence, paraissait saine. Les vers n’y touchaient pas, ils vivaient à l’intérieur. Et chacun, en passant près de cet arbre, aurait pu dire : « Que cet arbre est imposant ! Il respire la solidité, il durera des siècles encore ». Mais à l’intérieur, il était entièrement pourri. Aussi, par une belle journée d’été, alors qu’une brise légère inclinait doucement les arbres de la forêt, il tomba soudain. Au grand bruit que fit sa chute, les écureuils et les oiseaux s’enfuirent effrayés.

Ainsi parfois, chers jeunes amis, un homme tombe soudain dans un grand, un terrible péché. Et chacun s’étonne… C’était – croyait-on – un honnête homme. Or voici que brusquement, il montre toute sa méchanceté. Mais, en réalité, il y a longtemps que cette chute se préparait dans le secret de son cœur. Longtemps avant, il avait senti un petit ver pénétrer dans son cœur, le ver du mensonge et de la fraude, peut-être ? Encore enfant, il avait menti, et menti encore pour couvrir ce premier mensonge. Et parce qu’il ne s’étant pas jugé, hélas, dans la présence du Seigneur, sa conscience s’était endurcie. Dès lors la pente fut de plus en plus rapide. Il commença à s’approprier ce qui ne lui appartenait pas. Au début, peu de chose : voler une grande somme l’aurait effrayé. Mais il vola bientôt à nouveau pour satisfaire ses convoitises. Des années durant, les apparences furent sauves. Mais le jour vint où une chute grave manifesta l’état de son cœur.

Ne laissons pas, chers jeunes amis, les petits vers, les péchés d’allure anodine, nous envahir. Ayons en horreur le mal, nous souvenant sans cesse combien le Seigneur a dû souffrir pour nous en délivrer. Et si nous avons péché, confessons notre faute sans attendre. Dieu est fidèle et juste – en vertu de l’œuvre parfaite de Christ à la croix – pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Le Saint Esprit appliquera la Parole à nos cœurs et notre précieuse communion avec le Seigneur sera rétablie.

Seigneur, sanctifie

Nos jours, nos moments,

Fais que notre vie

T’honore en tout temps.

D’après La Bonne Nouvelle 1978 (Ph. L.)