
Ce livre de Néhémie est le dernier livre historique de l’Ancien Testament, plaçant devant nous quelques traits de l’histoire du peuple d’Israël, du résidu d’Israël, remonté de la captivité. Nous savons les temps dans lesquels ce résidu se trouvait, temps particulièrement tristes et difficiles quand le peuple est descendu à Babylone dans la captivité, que le temple a été détruit, et que la gloire de l’Éternel a quitté le temple.
Et si sous Esdras le temple a été reconstruit, la gloire de l’Éternel n’est jamais remontée dans le temple. Et c’est la période de l’histoire du peuple pendant laquelle Dieu doit dire à son peuple : « Lo-Ammi », pas mon peuple. Et la période de ce résidu, dont nous avons quelque chose dans ce livre de Néhémie, est annoncée par le prophète Daniel qui peut nous dire en Daniel 9 à la fin du verset 25 : « Et [cela] en des temps de trouble ».
C’est donc une période particulièrement difficile et triste pour le résidu que celle qui est décrite par Néhémie. Ce livre de Néhémie, nous le savons, nous parle de la vie de Néhémie. On a pu dire que les sept premiers chapitres étaient pratiquement un récit autobiographique concernant Néhémie.
Et nous savons que le sujet de ce livre, c’est la reconstruction de la muraille, alors que dans le livre d’Esdras, c’est la construction du temple qui est en vue. Mais n’oublions pas que, si le sujet principal du livre de Néhémie est la reconstruction de la muraille, il y a dans ce livre des enseignements tout particuliers concernant la condition de ce peuple, de ce résidu, qui est remonté de la captivité.
Et les deux choses sont étroitement liées. Il était indispensable que la muraille soit reconstruite – et nous savons que la construction de cette muraille nous parle de séparation, et il était indispensable qu’il y ait cette réparation pour séparer les quelques Juifs remontés de la captivité de tous ceux qui étaient autour, et pour les protéger des ennemis qui les menaçaient, mais il était aussi indispensable que le peuple soit touché quant à son état et soit conduit par la Parole de Dieu – et ces deux côtés sont également vrais aujourd’hui.
Ce sont deux côtés qui concernent entièrement la vie de l’assemblée. Par position nous sommes seuls, séparés, et nous sommes appelés à manifester une telle position et à en jouir ; et nous ne pouvons vivre d’une telle manière qu’avec des cœurs occupés de la personne du Seigneur Jésus, jouissant de ce qu’Il est, et conduits par sa parole.
C’est dans la mesure où la Parole de Dieu opère dans nos cœurs et qu’il y a cet état de cœur, que la séparation a un sens. Sinon c’est quelque chose de théorique dont nous allons peut-être même nous glorifier, nous vanter, et qui sera un piège pour nous, et qui ne sera en aucune manière un témoignage rendu au nom du Seigneur et à sa gloire.
Concernant ce livre de Néhémie, le caractère de Néhémie est particulièrement remarquable. Nous avons là un serviteur utilisé par Dieu et particulièrement utile dans des temps aussi difficiles. Nous connaissons les sujets des différents chapitres de ce livre de Néhémie.
Dans le 1er chapitre, Néhémie est averti par son frère Hanani de l’état de ruine dans lequel se trouve Jérusalem. Dans le 2ème chapitre, Néhémie se rend lui-même sur place pour constater la ruine dans laquelle se trouve Jérusalem. Au chapitre 3, c’est la construction de la muraille. Dans le 4ème chapitre, alors que la muraille a commencé d’être bâtie et construite, des ennemis apparaissent et se manifestent essentiellement par la violence.
Dans le 5ème chapitre c’est l’état intérieur du peuple qui devait être mis à nu, et qui devait être corrigé avec ces frictions qu’il y avait entre ceux qui étaient remontés et qui se trouvaient ensemble à l’intérieur de la muraille. Et dans le 6ème chapitre à nouveau les ennemis apparaissent, mais ils se manifestent ici moins sous la forme de la violence que sous la forme de la ruse, et nous verrons tout au long de ce chapitre que c’est par cinq ruses différentes que les ennemis se manifestent.
On a remarqué, et c’est mentionné au début de ce chapitre 6, qu’il y a trois ennemis qui se présentent face à Néhémie et au peuple : Sanballat, Tobija et Guéshem.
Et nous ne voulons pas aller plus loin dans l’identification de ces ennemis, mais simplement nous souvenir que nous croyants, ne l’oublions pas, nous avons toujours en face de nous trois ennemis : le monde, Satan, la chair ; et on pourrait dire, ne nous trompons pas d’ennemi : le monde – on en parle, on le sait ; Satan aussi, on en connaît toute la puissance ; peut-être sommes-nous moins attentifs à la chair qui est en nous, et quelquefois nous considérerions qu’il s’agit d’une attaque de Satan, alors que cela vient de nous-mêmes et d’un manque de vigilance et d’un manque de jugement de notre état, faisant reposer sur les assauts de Satan ce qui nous concerne nous d’abord, en premier lieu. Ne nous y trompons pas !
Nous sommes toujours confrontés, et tant que nous sommes sur cette terre nous serons toujours confrontés, à ces trois ennemis : le monde, Satan et notre vieille nature, notre chair.
Encore un mot sur Néhémie pour remarquer le caractère qui était le sien. On a dit que Néhémie était un homme de prière, et sans aucun doute il l’était ! Dans ces six premiers chapitres, si nous regardons attentivement nous verrons qu’à sept reprises Néhémie prie. Il y a là quelque chose de particulièrement encourageant pour nous.
Nous le savons, la prière est le caractère, la manifestation de la dépendance. Et les prières que Néhémie fait monter, ces sept prières, sont souvent des prières extrêmement courtes, quelquefois un cri, et quelquefois des prières qui sont dans des circonstances où il n’y a pas le temps de s’arrêter et de se mettre à l’écart pour prier, et c’est au milieu de la vie de tous les jours, face au roi que, dans son esprit, il s’adresse à Dieu et fait monter une prière. Quel exemple !
Des prières qui sont courtes, des prières qui sont simples. Des prières qui sont à la mesure et à la disposition de chacun, du commencement à la fin de notre vie, et des prières que nous pouvons adresser à Dieu en tout temps. Et nous sommes dépendants de Dieu en tout temps, non pas uniquement quand nous nous trouvons réunis en assemblée pour la prière, non pas uniquement quand dans nos maisons nous pouvons ployer nos genoux et nous adresser au Seigneur ou à Dieu. Mais cette dépendance, c’est une dépendance continuelle de notre Seigneur et notre Dieu et Père.
Mais Néhémie n’était pas simplement un homme de prière, c’était aussi un homme d’action. Et nous avons aussi besoin de retenir ce caractère de Néhémie, l’énergie que Néhémie a su manifester face à toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer. Il ne s’est pas contenté d’être dépendant, mais il a aussi su discerner ce que Dieu plaçait devant lui et, avec le secours qui lui était donné, accomplir ce qui était ainsi placé devant lui. Et lié à ce caractère de Néhémie comme homme d’action, n’oublions pas qu’avant d’agir il y a dans le premier chapitre et surtout dans le deuxième chapitre, cette attitude de Néhémie qui consistait à examiner la situation, à regarder le véritable état dans lequel se trouve Jérusalem avant de prier et d’agir.
Et là il y a sans aucun doute, pour nous, une leçon à retenir. Nous avons besoin que nos yeux soient éclairés, que nous soit donné le discernement de l’état dans lequel nous nous trouvons, de l’état dans lequel nos maisons et l’assemblée se trouvent avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Et nous ne pouvons agir qu’avec le secours qui nous vient d’en-haut. Nous avons ainsi, dans ce livre de Néhémie, bien des ressources pour ce qui nous concerne jour après jour.
On ne peut qu’être frappés, et on devrait être profondément remués dans nos consciences et dans nos cœurs, quand on lit un tel chapitre de l’Écriture. On a là devant nous un serviteur – et on peut en être pleinement convaincus – qui n’avait qu’un seul souci, se tenir devant Dieu et répondre à sa pensée.
Et son Dieu, parce qu’il se tenait à son contact, lui a donné l’intelligence des choses, et il a su en son temps combattre le bon combat de la foi. Quand on a lu ce chapitre tout à l’heure, certainement et suite à ce que nous venons d’entendre dans le chapitre précédent, il y a chez cet homme de Dieu une énergie, une foi, une confiance, un discernement, une sagesse, et aussi une vraie humilité ; on peut dire, un homme qui se tenait caché derrière son Dieu et qui luttait de toute sa force, de toute sa pensée, de toute son énergie et de tout son cœur pour la gloire de Dieu.
Soyons reconnaissants envers notre Dieu qui nous a donné dans sa parole de tels exemples à l’image d’Un plus grand que toute cette nuée de témoins qui nous entoure, le Seigneur Jésus Lui-même qui a pu dire par l’Esprit prophétique – souvenons-nous-en tous les jours de notre vie – « Mon Dieu sera ma force » (És. 49. 5).
Chapitre 5. 15. Ici Néhémie est amené à donner un court exposé de sa conduite personnelle, mais on voit le pourquoi de cette conduite quand il dit : « Mais moi, je n’ai pas fait ainsi, à cause de la crainte de Dieu ». Voilà bien le secret, chers frères et sœurs, qui devrait être toujours le nôtre.
Nous voyons que ce qui fait hélas profondément défaut au milieu du peuple cela avait été justement cette crainte de Dieu au point qu’ils en étaient venus à agir d’une manière presque odieuse vis-à-vis de leurs frères et sœurs qui étaient dans le besoin, profitant de cette occasion pour s’emparer de leurs biens et même de leurs personnes ; si bien que les choses en étaient venues à un point extrêmement douloureux, et Néhémie bien sûr, c’était la grâce de Dieu qui avait préparé cet instrument et on peut dire qu’il était le seul à pourvoir parler à leurs consciences et à leurs cœurs parce que lui-même avait une telle manière d’agir qu’elle recommandait son message.
Et il l’a fait, et finalement, à un moment donné – à la fin du verset 12 de ce chapitre 5 – il leur fit « jurer de faire selon cette parole », et il secoua aussi le pan de sa robe, et dit : « Que Dieu secoue ainsi de sa maison et du fruit de son labeur quiconque n’accomplira pas cette parole, et qu’il soit ainsi secoué et à vide ! Et toute la congrégation dit : Amen ! Et ils louèrent l’Éternel ».
Et surtout la fin de ce beau verset : « Et le peuple fit selon cette parole » (Néh. 5. 13). On voit vraiment ici que la Parole de Dieu, qu’il nous est accordé encore une fois d’écouter, ait un plein effet dans nos cœurs. Il y a un réel danger, nous le savons, d’écouter sans entendre. Le Seigneur Jésus dit : « Si vous savez ces choses vous êtes bienheureux si vous les faites » (Jean 13. 17).
Et je pense que chacun de nous – on a parlé de baisser la tête – réalise que c’est bien là que le bât nous blesse, que nous sommes assez loin justement de marcher d’une manière qui plaise au Seigneur à tous égards, et c’est pourtant ce dont nous avons besoin.
Psaume 25. 14 : « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent ». Et c’est bien ce qui avait été le cas pour ce cher Néhémie. Et cela a été certainement un coup très dur pour l’ennemi, parce qu’il faut le dire et en nous humiliant de nos divisions, de nos querelles, de tant de choses qui viennent en effet de la chair, qui se manifestent au milieu de nous, nous prêtons le flanc à l’ennemi qui peut bien en profiter et même exciter ces choses. Et voilà par la grâce de Dieu l’état intérieur est restauré, et il y a déjà de quoi résister à l’ennemi.
Et c’est ce que nous voyons dans ce beau chapitre 6 où Néhémie va être enseigné, au moment d’ailleurs où l’ennemi va user de ruse car il comprend qu’il lui reste peut-être un espoir, au moment où la muraille se termine, de faire tomber ce serviteur de Dieu ; et il va s’acharner contre lui comme dans le Psaume 38. 12 [où il est dit que ceux qui cherchaient sa vie tendaient des pièges] [et Jérémie 11. 19 où] « je ne savais pas qu’ils faisaient des complots contre moi ».
« Mais moi, je n’ai pas fait ainsi, à cause de la crainte de Dieu ». Et Néhémie continue au verset 16 : « Et j’ai aussi tenu ferme, dans ce travail de la muraille ». Et le 1er verset de notre chapitre 6 nous montre un aspect de ce que c’est que de « tenir ferme ». Il y a un aspect positif, c’est-à-dire construire la muraille sans se laisser détourner de ce travail par qui que ce soit. Mais il y a aussi un aspect, on pourrait peut-être dire, un peu négatif, c’est de reconnaître les ennemis.
Il est tout à fait frappant de voir au 1er verset : « Sanballat, et Tobija, et Guéshem, l’Arabe, et le reste de nos ennemis ». Voilà ce que nous dit la Parole de Dieu, et c’est une chose importante à la fois que nous laissions le Seigneur nous conduire dans les choses positives, mais aussi que nous reconnaissions ce qui ne vient pas de Lui, les ennemis.
Il y a trois ennemis du chrétien. Eh bien ! Que nous reconnaissions ces ennemis et que nous les appelions par leurs noms. C’est une chose, quand nous nous tournons vers Apocalypse 2, c’est une chose qui est soulignée, que le Seigneur apprécie pour l’assemblée d’Éphèse : « Mais tu as ceci, que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais » (Apoc. 2. 6).
Le cœur est au diapason du Seigneur pour cela. Il y a d’autres choses dites à l’assemblée d’Éphèse évidemment, que le Seigneur réprouve, mais [en ce qui concerne les Nicolaïtes] cela est au diapason. Que nos cœurs soient au diapason de Dieu quant à ce qui Lui est opposé.
Peut-être pourrait-on ajouter ma chair : la chair de qui que ce soit est ennemie de Dieu. Ce n’est pas parce qu’une personne est sympathique que nous devons recevoir sa chair. Et c’est vrai des autres, c’est vrai des manifestations. Le monde est ennemi de Dieu, c’est son caractère. Il est opposé à Dieu. Les principes du monde sont opposés à Dieu. Eh bien c’est son caractère.
Ne laissons jamais les affections humaines attaquer cela, amoindrir cela. Appelons les choses comme Dieu les appelle. Si nous sommes dans la crainte de Dieu, c’est ce que nous ferons.
Néhémie 2. 19 : « Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, et Guéshem, l’Arabe, l’apprirent, ils se moquèrent de nous et nous méprisèrent ». Ch. 2. 10 : « Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, l’apprirent, ils furent très mécontents de ce qu’un homme fût venu pour chercher le bien des fils d’Israël ». C’est-à-dire, dès qu’il y a quelqu’un qui désire le bien de l’assemblée, dès qu’il désire la gloire du Seigneur, Satan et le monde tels que nous les voyons au verset 10 vont être très mécontents de ce travail.
Immédiatement le monde et Satan vont se dresser dès que quelqu’un a ce désir du bien de l’assemblée même s’il n’a, à proprement dit, rien fait de manière visible. Le simple fait qu’il arrive, on voit ainsi que le monde et Satan sont mécontents, et ne nous trompons pas, il en sera toujours ainsi. Dès que nous manifesterons une intention de penser au peuple de Dieu, de penser à la gloire de Dieu, de penser à la gloire du Seigneur Jésus, le monde sera mécontent. Ne nous trompons pas, nous n’arriverons pas à en faire nos amis.
Au verset 19, Guéshem s’ajoute aux deux autres, et tous trois se moquent. C’est bien ce que nous trouvons aussi : non seulement Satan, le monde vont se moquer de ceux qui veulent faire quelque chose pour Dieu, mais la chair – ne nous trompons pas aussi – elle se moque, elle n’a pas cette confiance en Dieu, elle ne croit pas, elle n’a pas la foi en Dieu, elle ne pense pas, elle ne connaît pas les vraies ressources intérieures qu’est la foi, de quelle manière la foi agit ainsi.
Et combien de fois cela nous est arrivé, dès qu’une intention est manifestée, de voir non seulement Satan et le monde, mais aussi la chair, se dresser, et mépriser les choses de Dieu. On peut le voir dans ces différents passages. Il nous a été dit ensuite de quelle manière ils agissaient : quand le travail se fait, alors c’est le mépris dans un premier temps quand le travail commence, la moquerie – et nous savons combien peu nous savons résister à la moquerie – et comment ensuite c’est la violence qui agit.
Ensuite il reste un autre point, et c’est ce que nous allons voir dans ce chapitre 6. Nous allons voir d’une manière particulière Satan qui vient en habit de lumière, nous allons voir de quelle manière l’ennemi va venir, de quelle manière il va essayer alors par la ruse quand le travail se fait et est suffisamment avancé ; et n’oublions pas que c’est Satan, c’est le monde, c’est la chair qui savent se déguiser pour essayer de détourner de ce que le Seigneur fait là. Rappelons de quelle manière pour le Seigneur, Satan s’est tourné vers Lui : il est venu avec la Parole.
Que représente la construction de la muraille ? Où devons-nous la construire ? – La muraille parle de la séparation. Il y a plusieurs aspects concernant la muraille : la séparation et fondamentalement aussi l’unité. C’est à l’intérieur de la muraille que se trouve la vie. La muraille est la limite entre ce qui est à l’intérieur, l’unité intérieure et ce qui est à l’extérieur ; et en ce sens la muraille est fondamentale parce qu’elle exprime aussi cette unité.
Ce n’est pas simplement un côté négatif que pourrait représenter la séparation, mais aussi un côté positif : il y a ce qui est à l’intérieur. Ce qui est d’un côté de la muraille et ce qui est de l’autre côté. Elle défend contre l’ennemi, mais remarquons bien : dans l’Apocalypse, la sainte cité, la sainte Jérusalem, quand elle nous est présentée, a une muraille, et quelle muraille ! C’est un ornement. Et pour nous, nous avons bien à réaliser que la muraille est aussi un ornement de ce qu’est le témoignage que nous avons à rendre ensemble, c’est un ornement aussi à cette unité.
On peut dire : dans le ciel il n’y aura plus d’ennemi. Oui, mais il y aura la muraille, et quelle muraille ! Et quelle beauté sur cette muraille, et sur quels fondements elle est construite ! Ils sont ornés de toute pierre précieuse. Réalisons bien que cette séparation a des aspects tout à fait positifs. C’est quelque chose qui orne l’ensemble de l’assemblée, tout l’ensemble des chrétiens, des saints.
Où doit-elle être bâtie ? Autour de la salle de réunion ? Si on regarde au chapitre 3, elle est d’abord construite devant nos maisons. Où sont nos maisons ? De quel côté de la muraille sont-elles ? Sont-elles à l’intérieur de la ville ? Avons-nous construit cette muraille autour de nos maisons ? Cette muraille passe-t-elle aussi dans nos cœurs ? Nos cœurs sont-ils du bon côté de la muraille ? Ne croyons pas que cette construction de la muraille soit quelque chose de théorique ! Mais c’est bien quelque chose de très pratique !
Le chapitre 3 nous montre qu’elle est construite devant nos maisons qui sont donc à l’intérieur de la muraille, et c’est aussi quelque chose de fondamental pour nous : nos maisons, nos enfants, nos cœurs, ont à être du bon côté, et de manière très pratique.
Dans ce passage, il y a aussi quelque chose qui nous est dit : cette muraille a des portes, des barres, des verrous. Et au début de ce chapitre 6 il y a quelque chose de très frappant : Néhémie dit que la muraille avait été bâtie, il n’y avait plus aucune brèche mais « quoique jusqu’à ce temps-là je n’eusse pas posé les battants aux portes ».
Qu’est-ce que cela signifie ? Dans la muraille il y a plusieurs parties et, on le voit, elle avait été bâtie, il n’y avait plus aucune brèche. Il y a de grands principes aussi dans la Parole de Dieu quant à la marche, quant à la séparation du monde, quant à la façon de se comporter. On peut dire que c’est la partie pérenne, les pierres, des choses qui ne bougent pas. Que signifient les portes ? On est quand même dans le monde (Jean 17. 16) ; le Seigneur demande à Dieu que nous soyons gardés du monde, et nous avons à aller dans le monde pour nos activités professionnelles, nos activités scolaires, celles de tous les jours.
La porte, c’est ce qui permettait effectivement de sortir de la ville pour aller faire du commerce, etc. C’est les grands principes ainsi aussi qui concernent notre vie en rapport avec nos activités dans ce monde, nos activités professionnelles, nos activités scolaires, celles de tous les jours. Est-ce que là aussi nous avons placé des portes ?
Et remarquons une chose importante : la muraille avait été construite, mais les battants des portes n’avaient pas encore été posés, et Néhémie peut dire qu’il lui reste un grand travail. Ne croyons pas qu’il suffise d’avoir posé des pierres, les grands principes de la séparation quant à notre marche de tous les jours, pour que nous ayons terminé. Pas du tout ! Un grand travail reste encore à faire !
C’est de poser les portes, les battants, c’est-à-dire que dans toutes ces activités nous sommes appelés aussi à poser ces grands principes. Nous avons aussi à être séparés, ne nous contentant pas d’être séparés dans notre marche de tous les jours, ne nous contentant pas de grands principes – ne pas voler, par exemple. Ce n’est pas ça ! Cela va beaucoup plus loin.
Ce n’est pas tout : il y a les barres et les verrous. On a souvent fait remarquer qu’Éliashib avait posé les portes mais sans poser les barres et les verrous. Et si on ne les pose pas, la muraille ne sert à rien. On peut avoir une belle muraille, de belles portes, et si les barres et les verrous ne sont pas posés, l’ennemi peut entrer. Les barres et les verrous sur les portes, c’est la mise en pratique de toutes ces vérités concernant notre marche ici-bas sur cette terre en rapport en particulier avec ce monde qui nous entoure.
On a rappelé de quelle manière on peut facilement, par égard pour certaines personnes du monde, ne pas veiller sur nos cœurs, sur notre marche, sur nos maisons. Est-ce qu’alors nous avons posé les barres et les verrous ? Un dernier point concernant les portes. Si on regarde dans l’Apocalypse, pour la sainte Jérusalem, il nous est dit que « chacune des portes était d’une seule perle » (Apoc. 21. 21). Il y a une beauté toute particulière dans chacune de ces portes.
On ne peut revenir en détail sur chacune de ces portes ici, mais rappelons que chacune est en rapport avec un de ces grands principes pour notre marche sur cette terre : la porte des brebis est en rapport avec le culte, la porte des poissons avec le fait de remonter le courant, la porte du vieux mur en rapport avec le fait de revenir sur ce qui était placé au commencement. Combien il est important de replacer les choses qui étaient au commencement.
La porte du fumier indique combien il est important de bien poser les vérités concernant la chair qui est en nous, dans nos cœurs. Réalisons bien qu’il ne suffit pas d’avoir posé les grands principes concernant la muraille, d’avoir comblé les brèches – combien ceci est important et fondamental, bien sûr – mais que le Seigneur nous accorde aussi de poser les battants des portes, les barres, les verrous.
Néhémie dit qu’il lui reste un grand travail. L’autel avait été replacé sur son emplacement, le temple était reconstruit. Et pourtant ! On pourrait dire pour nous : « Ça y est, le Seigneur a rétabli les vérités concernant le rassemblement, et maintenant rendormons-nous ». Ah ! Que le Seigneur nous accorde de rester éveillés, de réaliser qu’il y a un grand travail à faire, de voir aussi – comme on le voit au chapitre 4 verset 6 – que le cœur du peuple était engagé dans ce travail : « Le peuple avait le cœur au travail ».
Ce n’était pas simplement Néhémie, c’était bien tout le peuple. Frères, sœurs, et pour les enfants aussi qui ne sont pas en communion mais qui appartiennent au Seigneur Jésus et sont exercés sur cette question de l’assemblée, oui, que le peuple ait le cœur au travail !
2 Corinthiens 2. 9 : « Car c’est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin que je connaisse, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses ». Verset 11 : « afin que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins ». On a dit que nous devons savoir identifier nos ennemis : le monde, la chair, Satan.
Et ici la Parole, par la bouche de l’apôtre Paul, nous dit que nous ne devons pas ignorer non plus les desseins de Satan. Nous devons savoir à quoi nous attendre. Et justement l’apôtre Paul disait aux Corinthiens : Voilà l’épreuve qui est là pour voir si vous êtes obéissants ou non. Nos ennemis – Satan en particulier – chercheront toujours à nous faire sortir du chemin de Dieu, à nous faire désobéir, à nous faire pécher, à nous compromettre avec ce monde, peut-être nous associer avec ceux dont nous devrions être séparés.
Et c’est bien ce que nous voyons aussi dans ce chapitre 6 de Néhémie. Il y a aussi ce point qui signale que Satan a peu de temps. Notre ennemi a peu de temps et redouble d’efforts. On a lu : « Nos ennemis apprirent que j’avais bâti la muraille et qu’il n’y restait aucune brèche, quoique jusqu’à ce temps-là je n’eusse pas posé les battants aux portes ». Voilà ! Le travail était presque achevé, il ne restait presque plus rien à faire.
Et c’est justement là que, sentant qu’il a peu de temps, que le travail s’achève, l’ennemi va porter ses efforts pour faire sortir Néhémie du chemin de Dieu. Et n’est-ce pas ainsi que souvent nos ennemis agissent à notre égard. Peut-être le Seigneur nous a-t-Il accordé la grâce de marcher d’une manière qui L’honore, peut-être avons-nous été dans des dispositions où le Seigneur nous a aidés et avons-nous remporté une victoire, eh bien l’ennemi nous attend au dernier tournant.
Et c’est pour cela aussi qu’on lit dans l’épître aux Éphésiens au chapitre 6, lorsqu’il est parlé de tenir ferme et de résister aux appels de l’ennemi, « après avoir tout surmonté » on pourrait s’attendre là à ce qu’il soit dit : Bon, eh bien maintenant on peut se reposer ! Non, « après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Éph. 6. 13).
Parce que c’est peut-être là, au dernier moment, alors que le travail est peut-être achevé, alors que nous serions prêts à nous reposer, que l’ennemi va peut-être trouver la faille. On voit que l’ennemi attaque sur plusieurs fronts en même temps, comme pour porter un dernier assaut avant que la muraille ne soit achevée. La muraille va être achevée, la dédicace de la muraille va avoir lieu, mais l’ennemi ne veut pas que Néhémie et le peuple qui était avec lui puissent arriver à ce résultat. Alors il y a sans doute la compromission.
Peut-être peut-on simplement souligner aussi ce mot du verset 2 : « Viens et rencontrons-nous ensemble », puis à la fin du verset 7 : « Viens donc maintenant, et tenons conseil ensemble ». Peut-on être ensemble avec l’ennemi ? Pouvons-nous nous associer – au fond, c’est de cela qu’il est question – même pour tenir conseil, pour se retrouver, alors que nos objectifs sont tout à fait différents ?
Être associés avec l’ennemi, c’est courir, comme le roi Josaphat l’avait fait, le risque que toute son œuvre soit détruite. Et cela c’est quelque chose contre quoi la Parole nous met en garde bien souvent. On pourrait penser peut-être que certaines associations vont nous aider, ou peut-être vont empêcher que l’ennemi nous attaque, mais c’est le contraire qui se passe.
Et puis, un autre point que je voulais simplement souligner se trouve au verset 11 : « Un homme comme moi fuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? Je n’entrerai pas ». L’ennemi cherche à le faire désobéir, le faire sortir de la position qui est la sienne. Néhémie, avec le secours de Dieu et la crainte de Dieu qui le caractérise, et la grâce que Dieu lui accorde, résiste à ce piège.
Nous savons que, pour ce qui nous concerne – on peut lire cela au début de l’épître aux Philippiens – « Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’achèvera » (Phil. 1. 6). Nous avons cette confiance dans le Seigneur que le travail qu’Il fait en nous, Il l‘achèvera. Mais quant à nous-mêmes, quant à notre responsabilité, nous avons besoin d’être vigilants jusqu’au bout.
2 Corinthiens 4. 16 : « Ne nous lassons point ». C’est-à-dire, nous devons faire confiance, et être vigilants, et nous appliquer à cela, et tenir ferme jusqu’au bout, parce que nous n’ignorons pas les desseins du diable. Il a peu de temps, l’Église va être enlevée à la rencontre du Seigneur Jésus, bientôt nous allons quitter cette terre. Mais jusque-là l’ennemi cherche à nous faire tomber, à détruire – et c’est son propos jusqu’au bout, d’autant plus lorsque nous arrivons presque au bout du voyage. Alors, que le Seigneur nous aide à tenir ferme, à être vigilants, et à garder sa parole jusqu’au bout du voyage.
D’abord la Parole de Dieu nous énumère les choses qui sont dans le monde – « la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2. 16). On a fait ressortir qu’à la fin de la course, ce qui serait le plus dangereux, dans un sens, ce serait l’orgueil de la vie, mais tout est là, tout ce que la chair peut produire, toujours.
2 Timothée 4. 6 à 8 – ici nous avons à faire avec un homme de Dieu, et quel homme de Dieu était Paul ! C’est lui qui peut dire : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Corinthiens 11. 1). Et alors, cet homme de Dieu nous dit ceci : « Pour moi, je sers déjà de libation, et le temps de mon départ est arrivé », et il peut ajouter : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi : désormais m’est réservée la couronne de justice ».
Alors on dit, il est arrivé, il est au but. Oui, il est très près du but, c’est vrai, mais il juge bon, conduit par le Saint Esprit de dire après, d’abord au verset 17 : « Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendissent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion ».
Mais c’est le verset 18 que j’aimerais laisser sur les cœurs de ceux qui sont quelque peu avancés en âge : « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste ». Est-ce possible ? Mais, oui ! On vient de l’entendre, et je crois qu’il faut que nous gravions cette Parole dans nos cœurs. Tant que nous sommes ici-bas, nous avons besoin de ne pas nous relâcher avec le secours du Seigneur, et si par grâce nous avons tout surmonté, eh bien, tenons ferme !
2 Timothée 4. 5 : « Mais toi, sois sobre en toutes choses, endure les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, accomplis pleinement ton service ». Beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles sont là. Peut-être se disent-ils : Qu’y a-t-il pour moi ? Néhémie était un conducteur formé à l’école de Dieu. Quel exemple pour chacun de nous ! Mais, jeune homme, jeune fille, tu es dans un milieu difficile, dangereux. Tu le sais, chaque jour tu le vois et tu l’entends. Tu as donné ton cœur au Seigneur Jésus, Il ne te laissera pas : personne ne peut ravir une brebis de la main du Seigneur. Lui-même l’a dit en Jean 10.
Tu vois ce monde où tu te trouves. C’est chaque jour qu’il y a des combats. Et puis tu as appris quelque peu que, en toi – comme le dit l’apôtre – il n’habite aucun bien. C’est vrai. Notre nature pécheresse est entièrement corrompue. Que faire ? Eh bien ! Rappelle-toi ce que Daniel a fait : il « arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait point ». Le Seigneur avait dit à cet homme infirme près du réservoir de Béthesda : « Veux-tu être guéri ? » Veux-tu avoir la victoire ? Certes, c’est chaque jour que le combat reprend. En bien, c’est chaque jour que, par grâce, dès le premier instant où tu t’éveilles, il te faut dire au Seigneur : Seigneur, je ne puis rien. Toi, tu peux tout. Tu es celui qui m’aime, et pour toujours. Aide-moi ! Garde-moi ! Tiens-moi près de ton cœur ! Donne-moi de voir les choses comme Toi, tu les vois !
Alors la journée se passera avec Lui, elle sera heureuse. Il y aura des combats sans doute, et pour chacun de nous. Et plus on avance en âge plus on sent la subtilité des attaques de l’ennemi. Et nous avons tous à prendre garde à cela. Le Seigneur est Celui qui nous aime, Il est le grand Vainqueur. Sans cesse Il prie et intercède pour nous, ne l’oublions pas, et quand tu auras saisi, oui, qu’il n’y a aucun bien en toi et que tu n’auras rien trouvé dans ce monde, alors quel refuge heureux, béni, à nul autre pareil, que celui de ton Sauveur, de ton Seigneur !
Ne perds pas courage ! Le Seigneur est Celui qui t’aime, et qui t’aide. Bientôt tu comprendras combien Il t’a aimé. « Ils connaîtront que moi je t’ai aimé », dit le Seigneur à Philadelphie. Qu’Il nous accorde à tous de goûter cela, et chaque jour un peu plus !
Nous avons rappelé cette parole : « Accomplis pleinement ton service » – dans le livre de Néhémie, nous l’avons vu, au chapitre 4 c’est contre le peuple tout entier que les ennemis se révoltent. Verset 1er : « Et il arriva que, lorsque Sanballat apprit que nous bâtissions la muraille, il se mit en colère ». Verset 7 : « Mais il arriva que, lorsque Sanballat et Tobija, et les Arabes, et les Ammonites, et les Asdodiens, apprirent que la réparation des murs de Jérusalem avançait, que les brèches commençaient à se fermer, ils se mirent dans une grande colère ».
C’est le peuple tout entier qui subit les assauts de l’ennemi. Mais il y a ce conducteur fidèle, Néhémie, qui, comme on l’a rappelé, a pu dire : « Mais moi, je n’ai pas fait ainsi, à cause de la crainte de Dieu » (Néh. 5. 15). Et parce qu’il peut dire ces choses, alors au chapitre 6 l’ennemi s’attaque au serviteur lui-même. Mais comme Daniel aussi, il avait arrêté dans son cœur cette crainte de Dieu, et dans ce chapitre 6 son Dieu l’a fortifié et l’a conduit.
On a parlé tout à l’heure aussi de cette difficulté qu’il peut y avoir d’avoir des contacts. Il y a des personnes qui veulent que nous les rencontrions. « Rencontrons-nous ensemble ». C’est un contact que nous pouvons avoir. Nous avons aussi des contacts, beaucoup de contacts, les jeunes comme les plus âgés. Attention d’ailleurs à ces contacts !
Il y a des personnes qui veulent aussi nous rencontrer. Cela commence avec une entente, et cela continue avec une collaboration. Et nous voyons où ils devaient se rencontrer, dans la vallée d’Ono c’est-à-dire des artisans. Le peuple n’avait-il pas besoin d’artisans ? C’était d’ailleurs – nous le trouvons dans une note – des ouvriers habiles dans le travail de la pierre et du bois et du métal. Ils auraient pu être bien utiles, n’est-ce pas ? Bien utiles encore pour mettre les battants des portes, peut-être pour mettre les verrous.
Eh bien, non ! Cette collaboration aurait été très dangereuse, et Néhémie la reconnaît comme étant tout à fait contre la pensée de Dieu, contre les principes qu’il avait appris de Dieu. Je dis cela parce que nous sommes quelquefois en danger de penser que parfois nous pouvons collaborer avec d’autres, peut-être dans l’évangile – nous avons les mêmes buts, n’est-ce pas ? Nous voulons chercher des âmes pour le Seigneur.
Mais, attention ! La collaboration dans n’importe quel détail de notre vie de chrétien avec ceux qui ne connaissent pas la séparation, qui ne connaissent pas les murailles et ne sont pas à l’intérieur des murailles, est une chose dangereuse et néfaste pour notre vie spirituelle personnelle, comme aussi pour ceux qui nous entourent, et comme aussi pour les assemblées locales, pour l’assemblée. C’est une chose à laquelle, de nos jours, nous devons faire attention. L’Écriture nous en parle et avec raison.
Nous avons tous été des ennemis de Dieu, et moi le premier. Ne l’oublions pas ! Je le répète, nous avons tous été ennemis de Dieu. Et maintenant, que nous dit le Seigneur ? « Vous êtes mes amis » (Jean 15. 14). Quel privilège nous avons maintenant !
Une fois, un chrétien travaillait avec un incrédule, et ils mangeaient à midi ensemble. Le chrétien parlait de son Seigneur, de l’amour de Dieu, mais l’autre refusa tout en bloc. Le lendemain le chrétien arriva au travail, suivi peu après par le collègue qui avait entendu parler du Seigneur. Ce collègue salue le chrétien par : « Bonjour, mon frère ». Le chrétien répliqua : « Non ! Non, tu n’es pas mon frère ! Je voudrais bien que tu le sois, mais tu n’es pas mon frère tant que tu refuses le Seigneur Jésus comme ton Sauveur ».
Vous voyez l’ennemi est toujours rusé, il veut toujours nous ramener à l’état dans lequel nous étions autrefois. Soyons vigilants ! Demandons tous les jours à genoux que le Seigneur nous garde d’un tel danger !
Au chapitre 4 de Néhémie, à un moment assez dangereux parce qu’on voit que plusieurs choses se liguaient ; au moment où la réparation des murs avançait, que les brèches commencent à se fermer, on entend que les ennemis s’apprêtent à venir combattre, et nous voyons la réaction très heureuse de Néhémie et de ceux qui sont avec lui : « nous priâmes notre Dieu, et nous établîmes une garde contre eux, jour et nuit, à cause d’eux » (v. 9).
Mais Juda vient dire que les forces des porteurs de fardeaux faiblissent et qu’il y a beaucoup de décombres et qu’ils ne peuvent bâtir la muraille. Ils sont bien près du découragement, n’est-ce pas ? Mais je voulais faire ressortir la suite, au verset 12, qui est particulièrement douloureuse – et c’est quelque chose qui parle beaucoup à nos cœurs et à nos consciences aujourd’hui.
« Et il arriva que, comme les Juifs », leurs frères, « qui habitaient près d’eux », c’est à dire près des ennemis « vinrent et nous le dirent par dix fois, de tous les lieux d’où ils revenaient vers nous », et que sont-ils venus dire ? L’ennemi est là, il va venir, etc. Et on voit la réaction de Néhémie : « Ne les craignez pas ; souvenez-vous du Seigneur, qui est grand et terrible, et combattez pour vos frères, pour vos fils et pour vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons » (v. 14).
On est obligé de remarquer en passant : Mais que faisaient donc ces Juifs d’habiter près de l’ennemi ? Ils étaient bien en dehors des murailles, et finalement ils pouvaient être un moyen de décourager le peuple. L’ennemi sait se servir, même d’enfants de Dieu, pour décourager, pour justement interrompre le travail. Alors, faisons attention !
Nous avons parlé, et c’est évidemment quelque chose que nous ne pouvons pas éviter, des contacts que nous pouvons avoir – et que nous avons pratiquement – avec les incrédules dans nos activités, mais n’habitons pas avec eux. Habiter, c’est déjà un pas de recul terrible.
Souvenons-nous de l’histoire d’Élimélec dans le livre de Ruth. Oh, il était allé en Moab pour quelque temps parce que, quand même il y avait de la famine en Israël. Nous pouvons nous aussi trouver qu’il y a de la famine là où Dieu pourtant a mis la mémoire de son nom. Oui, on peut quand même jouir un peu des choses qui sont utiles et bonnes pour la vie, et alors on va pour quelque temps en Moab. Et qu’est-il arrivé ? Ils y ont habité, et ils sont morts là-bas.
Et en plus ici on voit qu’ils reviennent pour faire du tort. Et vous voyez combien le Seigneur peut nous demander d’être sur nos gardes, et pour nous-mêmes de veiller à nos compagnies. Pensons à ce verset des Corinthiens : « Ne soyez pas séduits : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15. 33).
Juste deux pensées sur le début de ce chapitre. Nous voyons ici que, depuis le chapitre 4 jusqu’à maintenant [au chapitre 6], l’ennemi n’a pas réussi à arrêter [la reconstruction de] la muraille. Il pensait pouvoir réussir, mais il n’a pas pu jusqu’à maintenant. Et ce qu’il fait dans ce chapitre 6 c’est une attaque concentrée sur Néhémie, la personne de Néhémie lui-même.
Et nous pouvons en rapport à ce verset de 2 Timothée 3, dire que « tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement, seront persécutés », seront les objets des attaques de l’ennemi. Et dans le même ordre d’idée, l’ennemi savait que s’il réussissait à faire tomber Néhémie, c’est tout le travail qui serait remis en cause. « Frappe le berger, et le troupeau sera dispersé » est-il dit en Zacharie 13. 7. C’est ce qu’il cherche à faire ici. Il poursuit un but constant, quels que soient les moyens qu’il emploie.
Et dans le même ordre d’idée, pensons à nos frères qui sont sur le front, à ceux qui sont à la tête et qui sont beaucoup plus l’objet des attaques de l’ennemi. Paul a pu dire plusieurs fois : « Frères, priez pour nous ». Alors l’ennemi vient dire : « Rencontrons-nous ensemble ». Et pour quoi faire ? À quoi l’ennemi fait-il référence ? À notre désir d’être un peu tranquille, et en même temps c’est à la chair que l’ennemi s’adresse en disant cela. Il pensait en lui-même que Néhémie irait et que la muraille serait arrêtée.
Pensons à ce que David disait en son cœur en 1 Samuel 27. 1 : « il n’y a rien de bon pour moi ». C’est ainsi que nous raisonnons en nos propres cœurs au lieu de regarder à Celui qui nous a toujours conduits, au lieu de nous en remettre entièrement à Celui qui nous a soutenus jusqu’à maintenant. Ont-ils poursuivi le travail par leurs propres forces, vaincu l’ennemi par leurs propres forces ? Non. Rappelons-nous ce qui est arrivé à Aï après Jéricho. Et c’est à cela que l’ennemi fait référence. Que faire ? Regardons au Seigneur et c’est là la source de la victoire.
Dans ce verset 2 ils envoient dire à Néhémie : « Viens et rencontrons-nous ensemble dans les villages de la vallée d’Ono », la vallée des artisans comme cela nous a été rappelé. Mais ce n’est pas une nouvelle attaque.
Déjà en Esdras 4. 2 et 3 on peut lire : les ennemis « s’approchèrent de Zorobabel et des chefs des pères, et leur dirent : « Nous bâtirons avec vous, car nous recherchons votre Dieu, comme vous, et nous lui offrons des sacrifices depuis les jours d’Ésar-Haddon, roi d’Assyrie, qui nous a fait monter ici. Et Zorobabel, et Jéshua, et le reste des chefs des pères d’Israël, leur dirent : Vous n’avez pas affaire avec nous pour bâtir une maison à notre Dieu, mais nous seuls, nous bâtirons à l’Éternel, le Dieu d’Israël, comme nous l’a commandé le roi Cyrus, roi de Perse ».
Néhémie 2. 20 : « Et je leur répondis et je leur dis : Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons ; mais vous, vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir à Jérusalem ». En Marc 1. 21 à 26 : « Et ils entrent dans Capernaüm ; et étant entré aussitôt le jour du sabbat dans la synagogue, il enseignait. Et ils s’étonnaient de sa doctrine ; car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. Et il y avait dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit immonde ; et il s’écria, disant : Ha ! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous détruire ? Je te connais, qui tu es : le Saint de Dieu » – L’ennemi savait très bien qui Il était – « Et Jésus le tança, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et l’esprit immonde, l’ayant déchiré et ayant crié à haute voix, sortit de lui » (v 21-26).
Actes 16. 16 à 18 : « Or il arriva que, comme nous allions à la prière, une servante qui avait un esprit de python et qui, en prophétisant, procurait à ses maîtres un grand gain, vint au-devant de nous. Et marchant après Paul et nous, elle criait, disant : Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut. Et elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, affligé, se retourna et dit à l’esprit : Je te commande au nom de Jésus Christ de sortir d’elle ».
Voilà cette façon de faire du chapitre 6 ce n’est pas quelque chose de nouveau. Pour la construction du temple, l’ennemi avait dit : mais c’est aussi notre temple, nous allons construire avec vous. Oui, mais leur origine était différente. Ce n’était pas Dieu qui les avait introduits dans ce pays. C’était l’ennemi qui les y avait introduits. Cela parle peut-être d’un christianisme formel mélangé avec le monde. Quand ils commencent à construire la muraille Néhémie dit de suite qu’ils n’avaient aucune part avec eux dans ce travail ni à Jérusalem. Et c’est aussi quelque chose que nous avons à réaliser.
Ceux qui veulent se rencontrer ensemble dans la vallée des artisans – on l’a rappelé – à l’extérieur de la muraille avec nous, ont-ils la vie, la bonne ? Sont-ils des vrais croyants ? Et deuxièmement, sont-ils effectivement dans Jérusalem ? Cela peut être des vrais croyants qui habitent au milieu des ennemis. Quelle chose triste ! Cela peut être des chrétiens formels. Cela peut être des incrédules. Mais ils essaient de s’associer.
Satan lui-même, le démon là dit : « Je te connais, qui tu es : le Saint de Dieu ». C’est merveilleux, il déclare les perfections de la Personne du Seigneur Jésus, que c’est le Saint. Jésus le fait taire immédiatement, Il le chasse de l’homme dans lequel il se trouve. C’est bien ce que nous avons à faire. Et en Actes 16, c’est la même chose.
Le travail que nous avons à faire, ce n’est pas de nous associer, de nous rencontrer ensemble avec eux, c’est de chasser l’ennemi du cœur de la personne incrédule, qui n’appartient pas encore au Seigneur Jésus – si elle ne connaît pas le Seigneur Jésus comment pouvons-nous faire ? En lui présentant l’évangile, cela nous a été dit, en parlant de la personne du Seigneur Jésus, de son œuvre, de la nécessité de se convertir, d’avoir un Sauveur ; et si c’est un croyant en lui disant de venir dans Jérusalem, de venir là sur le terrain du rassemblement autour du Seigneur Jésus.
Il faut bien sûr le dire avec bonté, avec miséricorde, avec patience (on le voit dans le cas d’Actes 16), avec vérité. Mais c’est bien là que nous avons à nous trouver, autour du Seigneur Jésus dans la sainte cité, dans Jérusalem, l’assemblée des premiers-nés, avec ceux qui ainsi sont vivants et appartiennent vraiment au Seigneur Jésus et qui sont là rassemblés autour de Lui.
Ah ! L’ennemi va chercher de différentes façons à nous empêcher de nous réunir là ; ou si nous sommes là, à essayer de nous en faire sortir. Et combien nous avons à nous tenir ainsi autour du Seigneur Jésus. Rappelons cette histoire de l’autel de Hed quand les 2 tribus et demi avaient construit un grand autel de belle apparence de l’autre côté du Jourdain (Jos. 22). Ils avaient dit le construire pour leurs enfants. On peut soi-même se tenir à l’extérieur du pays de Canaan, et on peut essayer de construire des choses pour nos enfants.
Oui, à ceux qui appartiennent au Seigneur Jésus, qui peut-être souffrent de l’état du monde, de ce qui se passe dans les milieux chrétiens où ils se trouvent peut-être, oui, venez avec nous autour du Seigneur Jésus, venez là dans Jérusalem. Et c’est ainsi, de cette manière-là que l’ennemi sera chassé. Parce que, ne nous trompons pas, si nous introduisons l’ennemi dans nos cœurs, dans nos maisons, dans nos assemblées, on le voit bien en Apocalypse 2 « Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan… là où Satan habite » (Apoc. 2. 13), l’ennemi aura vite fait et on peut malheureusement le dire aujourd’hui dans les temps où nous sommes arrivés sans vouloir nommer un milieu chrétien particulier mais on l’a certainement tous devant les yeux, oui l’ennemi est là au milieu, il a pris possession, c’est lui qui est là au milieu, qui a pris possession, chose extraordinaire, là où Christ devrait être le Roi.
Le Roi devrait avoir la première place. C’est l’ennemi qui la contrôle. Que le Seigneur nous accorde ainsi de bien rester sur ce terrain de la séparation autour du Seigneur Jésus, ce terrain du témoignage, ce terrain de l’unité, ce terrain de la vie, tous ces côtés positifs. Et ainsi, de cette manière-là l’ennemi sera chassé.
N’oublions pas, comme cela est dit en Matthieu 5. 13, nous sommes le sel de la terre. Et aujourd’hui si le monde a encore une certaine moralité qui a été retenue, eh bien c’est parce que le Saint Esprit se trouve encore là, parce que le Seigneur permet encore qu’il y ait des serviteurs fidèles, réunis autour de Lui, et qui manifestent les vrais caractères moraux tels que Dieu les désire, et c’est une bénédiction à la fois pour nous, pour nos familles, pour les assemblées de Dieu, et aussi pour ceux qui sont autour de nous.
Le début de ce chapitre est particulièrement solennel. On vient de s’arrêter longuement sur tous ces assauts de l’ennemi. Retenons : dans tout ce que nous avons vu, combien ces ennemis suivaient de près la construction de la muraille ! Du début jusqu’à la fin, ils ont suivi pas à pas cette construction. Et nous avons là cette pensée du regard de l’ennemi qui est continuellement dirigé vers chacun de nous. Quelle chose que l’ennemi nous suive ainsi d’aussi près ! Combien cela est sérieux et solennel ! C’est un danger continuel qui est à côté de nous. Et puis nous avons vu cette proposition pleine de douceur faite par l’ennemi : « Viens et rencontrons-nous ensemble ».
« Viens », un appel. Il y en a des appels aujourd’hui. Il y en a des voix qui appellent et qui disent : « Viens ». Et ces derniers jours ici même nous nous sommes arrêtés plusieurs fois sur cet appel : « Viens ». Mais Qui celui qui dit « Viens ». Il n’y en a qu’Un qui a le droit de nous dire « Viens », c’est le Seigneur Jésus. C’est Lui seul qui a le droit d’attirer à Lui.
Tous les autres, ce sont de faux appels. Gardons-nous de nous laisser entraîner par toutes les voix qui aujourd’hui peuvent retentir dans le monde. Et fermons nos oreilles et nos cœurs à toutes ces voix qui ne sont pas la vérité.
« Ensemble ». Quel mot et combien cela contient de pensée ! On a parlé de cette impossibilité qu’il y a entre un croyant et un incrédule de marcher ensemble. Et le Psaume 14. 3 nous dit : « Ils se sont tous ensemble corrompus ». Il n’y a pas de juste. Voilà l’état naturel de tout homme. « Ensemble ». Là nous nous retrouvons tous, nous avons tous été identiques dans notre péché, nous avons tous commencé ainsi.
Et puis, quand nous avançons dans cette réflexion sur cela, ensemble, alors oui, il y a cet appel à venir collaborer. Avec qui pouvons-nous travailler ensemble. Amos 3. 3 : « Deux [hommes] peuvent-ils marcher ensemble s’ils ne sont pas d’accord ? » Voilà un repère pour nous. Et quel est l’accord que nous devons avoir ? Est-ce un accord que nous allons trouver entre deux personnes de bonne moralité ? Est-ce un accord que nous allons trouver en prenant de bonnes résolutions ? Non !
Le seul accord que nous puissions avoir, c’est avoir la même pensée que Dieu. Voilà ce que nous devons rechercher. Et nous en avons l’exemple dans ce verset de Genèse 22 que nous aimons citer souvent : « Et ils allaient les deux ensemble » (Gen. 22. 6). Communion parfaite entre le père et le fils : même pensée, même intérêt, même amour. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que quand il y a une invitation comme celle qui est présentée ici dans ce verset 2, pleine de douceur et d’amabilité, devons-nous répondre sur le même terrain de l’amabilité, de la politesse ? Gardons-nous de cela ! Le principe est toujours là : la chair ne répond pas à la chair.
Et ce n’est pas quand c’est une attaque violente de la chair qu’il faut dire : Ah ! C’est une attaque violente de la chair, je ne vais pas répondre à la violence. Mais c’est la même chose quand la chair se manifeste avec douceur. Elle reste toujours la chair. Elle est toujours opposée à Dieu. Et Dieu ne bénira jamais ce qui vient de la chair. Et la chair ne s’améliore jamais. Nous avons besoin de saisir que cette chair ne s’améliore jamais, et que nous avons une nouvelle nature, une vie divine, et que ce sont les caractères de la vie divine que nous sommes appelés à manifester et à vivre.
Et c’est ainsi dans la vie et la puissance du Saint Esprit, manifestant les caractères de la vie divine, que nous allons pouvoir honorer et servir Dieu, et marcher ensemble avec ceux qui marchent en nouveauté de vie, dans la puissance du Saint Esprit.
Et on peut aussi s’arrêter sur l’exemple du Seigneur Jésus. Il a été sollicité certaines fois pour qu’Il laisse agir ses sentiments. Marc 3. 31 à 35 : « Ses frères et sa mère donc viennent ; et se tenant dehors, ils l’envoyèrent appeler ; et la foule était assise autour de lui. Et on lui dit : Voici, ta mère et tes frères, là dehors, te cherchent. Et il leur répondit, disant : Qui est ma mère, ou [qui sont] mes frères ? Et regardant tout à l’entour ceux qui étaient assis autour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère ».
Voilà ! Ceux qui viennent parler au Seigneur Lui parlent de ceux qui ont les mêmes sentiments humains que Lui, cette relation humaine : sa mère, ses frères, ses sœurs. Mais c’est vers eux qu’il faut qu’Il aille ! Et le Seigneur, avec toute la sagesse, tout le discernement, tout l’amour qui est dans son cœur, nous révèle que ceux vers lesquels Il va, ceux qui à ce moment-là ont du prix pour Lui, ce sont ceux qui font sa volonté. Et nous avons besoin de retenir cet enseignement.
Gardons-nous de nous arrêter à des sentiments humains, gardons-nous de nous arrêter à tout ce qui est humain pour rechercher la pensée et la volonté de Dieu. Nous voyons bien en Néhémie 6 le but de l’ennemi : « ils pensaient à me faire du mal » (v. 2). C’est tout ce qui est opposé à la pensée de Dieu. Dieu veut nous faire du bien à la fin. La pensée de Dieu, c’est la bénédiction. La pensée des ennemis, c’est de nous faire du mal.
Encore un mot sur cette expression : « Je fais un grand travail et je ne puis descendre » (v 3). Nous n’allons pas nous arrêter sur ce verbe « descendre ». Nous savons bien à quoi il nous fait souvent penser dans la Parole. Descendre, c’est s’éloigner de Dieu, s’éloigner du Seigneur. Mais Néhémie peut dire : « Je fais un grand travail ». Quel était ce grand travail ? La construction de la muraille, on en a parlé.
Mais sans doute il y a plus que cela sur quoi il faut nous arrêter : ce que le Seigneur confie aux Siens, ce qui est un travail pour Lui, c’est un grand travail, quel qu’il soit. Peut-être qu’aux yeux des hommes c’est quelque chose qui n’a pas de valeur. Le Seigneur pouvait parler d’un verre d’eau froide, ce qui n’a pas beaucoup de prix aux yeux des hommes, c’est très classique dans notre pays, et pourtant ! Aux yeux de Dieu c’est sans doute un grand travail. Et nous avons besoin de discerner que ce que le Seigneur place devant nous, c’est un grand travail.
1 Corinthiens 15. 58 : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ». Dans ce verset il y a deux termes que l’on peut mettre à côté : le travail du serviteur qui « n’est pas vain dans le Seigneur », et puis surtout « l’œuvre du Seigneur ».
On peut dire qu’il y a deux niveaux différents : d’un côté l’œuvre du Seigneur, et sans doute quand nous y pensons, nous pensons à l’œuvre accomplie à la croix, unique, parfaite, mais il y a aussi les œuvres de Dieu ; puis à un autre niveau, le travail qui est confié aux Siens. Toujours, ce qui est de Dieu est au-dessus de ce qui est confié à l’homme. Mais dans sa grâce, le Seigneur confie aux siens un travail.
Puissions-nous être vigilants, discerner la valeur qu’a ce travail. Non pas à nos yeux, non pas pour en tirer quelque mérite pour nous, mais c’est le travail pour le Seigneur. Et ce qui est pour le Seigneur a toujours du prix et de l’intérêt pour Lui. Et si le travail est grand, n’oublions jamais que le serviteur, lui, est faible.
Encore un mot sur cette expression : « Viens et rencontrons-nous ensemble dans les villages de la vallée d’Ono ». Quelle était la place de Néhémie ? Qu’est-ce que Dieu lui avait donné à faire ? Où Dieu l’avait-il envoyé ? À Jérusalem, pour reconstruire la muraille. Pour faire ce que Dieu avait demandé. Que lui demande-t-on, semble-t-il poliment ? D’aller à un autre endroit, de quitter ce que Dieu avait dit pour aller à un autre endroit.
Notre frère a rappelé tout à l’heure ce qu’était la vallée d’Ono, que la vallée d’Ono c’était la vallée des artisans, c’est-à-dire la vallée de gens qui font des choses, qui bâtissent, qui calculent les choses, qui organisent. Une place pour l’homme et qui n’est pas bien loin de chez Sanballat, de chez Tobija, et de chez Guéshem. Elle n’est pas loin. Et voilà où l’ennemi veut amener le croyant fidèle : sortir de sa fermeté.
Jérémie 15. 19 : « C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Si tu te retournes, je te ramènerai, tu te tiendras devant moi ; et si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche. Qu’ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux ». Dieu, dans la personne de Jérémie, vient prendre un serviteur, l’appelle à son service, le forme, et en quelque sorte Dieu lui fait faire un pas important. Il faut que le cœur de Jérémie soit tourné du bon côté. Il avait été jusqu’à présent tourné comme nos cœurs sont tournés.
Eh bien, maintenant Dieu veut le tourner autrement, et c’est bien ce qu’Il lui dit : « Si tu te retournes ». Le cœur se tourne, alors Dieu peut travailler. Dieu peut travailler en Jérémie et faire un bon travail à sa gloire. « Je te ramènerai », et quand Dieu nous ramène, c’est toujours vers Lui, c’est toujours vers le Seigneur.
Ensuite, « tu te tiendras devant moi ». C’est la position d’un Néhémie, cela. Il était devant Dieu, il était à Jérusalem pour faire son service. « Tu te tiendras devant moi ». C’est une position extrêmement importante que de se tenir devant Dieu. C’est la position normale du chrétien.
C’est la position que le Seigneur Jésus a occupée tout au long de sa vie. Nous lisons dans le chapitre 53 du livre du prophète Ésaïe : « Il montera devant lui » (53. 2). Le Seigneur Jésus non seulement s’est tenu devant Dieu mais s’y est tenu d’une manière tellement constante que Dieu peut dire : Il monte devant moi. Le Seigneur se tient devant Dieu, s’est tenu devant Dieu, et Il a pu dire : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8. 29).
Et Dieu par son Esprit a travaillé le cœur du malfaiteur sur la croix, du malfaiteur repentant, et l’a amené à dire : « Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23. 41). Non pas simplement, celui-ci était innocent, mais tout ce que le Seigneur Jésus avait fait. Le Saint Esprit s’est servi de ce misérable pécheur pour proclamer une gloire du Seigneur Jésus. Tout ce que le Seigneur Jésus a fait Il avait à le faire aux yeux de Dieu.
Eh bien c’est exactement là où l’Esprit de Dieu veut placer Jérémie, et aussi veut nous placer, nous. Ensuite, la suite du verset de Jérémie. « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil ». Ah ! La séparation entre ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas, ce qui plaît à Dieu et ce qui ne Lui plaît pas. Il y a ce en quoi l’homme a une place, où Satan a une place, où le monde a une place, et puis il y a là où Dieu a toute la place et c’est bien à l’intérieur de la muraille – cela nous a été rappelé par plusieurs frères. L’intérieur de la muraille, c’est là que Dieu a commandé et c’est là que les choses sont selon Dieu et où les pensées de l’homme n’ont pas de place.
Quelquefois nous voyons des personnes chrétiennes vouloir que l’on collabore, mais il y a une chose frappante : on veut toujours vous amener sur leur terrain, un terrain où l’homme a une certaine place. Je me souviens d’une personne qui m’avait demandé de venir parler du Seigneur Jésus à quelques croyants qu’elle allait rassembler chez elle. J’ai cru bon de le faire, et puis j’ai parlé de la personne du Seigneur comme Celui seul sur lequel notre cœur peut s’appuyer. Et j’ai exhorté les croyants qui étaient là à ne faire confiance en personne d’autre qu’en Jésus Christ, le seul qui ne déçoit jamais, ne faire confiance ni en moi, ni en la personne qui recevait.
Oh là, frères, j’avais fait ce qu’il ne fallait pas faire ! J’avais commis le crime. Pensez ! Ne pas faire confiance à notre hôtesse ! Eh bien c’est là où on veut nous amener. C’est un terrain étranger où on veut nous amener, où l’homme a de la place. Il aurait fallu dire qu’on peut se confier en des hommes. Que le Seigneur nous garde ! Ce n’est pas de la raideur pharisaïque, c’est simplement de la crainte de Dieu.
Séparer ce qui est précieux de ce qui est vil. Séparer ce qui vient d’en-haut et ce qui ne vient pas d’en-haut, ce qui vient de Christ et tout le reste. Les choses sont extrêmement tranchées dans la Parole de Dieu. Il y a ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu. Ne mélangeons pas les deux choses. L’ennemi est tellement habile pour essayer de nous faire mélanger les deux choses par toutes sortes d’excuses, sentimentales ou autres. Ah ! Mais nous n’avons pas à juger. Oui ! Nous avons à juger si cela vient de Dieu ou non.
En 1 Corinthiens 14 il est dit que l’on parle et que les autres jugent ou discernent (1 Cor. 14. 29). Que va-t-on discerner ? Va-t-on discerner si le frère qui parle est un docteur ? Va-t-on pouvoir discerner si parfois il y a une petite erreur dans sa doctrine ? Nous en sommes incapables si nous ne sommes pas docteurs nous-mêmes. Mais ce n’est pas ce à quoi nous sommes appelés. Nous sommes appelés à discerner si ça vient d’en-haut, ou si ça ne vient pas d’en-haut.
Alors que le Seigneur nous garde à être séparés, à séparer ce qui est précieux de ce qui est vil, et alors Dieu peut se servir de nous pour présenter sa vérité. La vérité de Dieu met Christ en premier. Alors nous avons la dernière partie de ce verset 19 de Jérémie 15 : « Qu’ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux ». Nous avons tous connu ces périodes où nous aimions que l’homme ait de la place.
On rencontre des croyants qui voudraient bien plus de fidélité, mais ils voudraient aussi que l’homme ait de la place, et quand l’homme a de la place, c’est toujours aux dépens de Dieu. On en rencontre comme cela, on se dit : ils sont tout près, mais il y a encore cette petite chose qui reste : il faut que l’homme ait une certaine place en ceci ou en cela. Eh bien qu’y a-t-il à faire ? Prier pour eux, certainement.
Leur parler du Seigneur si le Seigneur m’en donne l’occasion, c’est certain. Mais certainement pas collaborer avec eux. Nous n’allons pas dans le même sens. Ils ont à revenir là où le Seigneur m’a amené, à un terrain d’obéissance au Seigneur Jésus, à un terrain où le Seigneur est le premier, un terrain où les choses sont selon Lui.
Avant de continuer notre étude, je voudrais faire une parenthèse parce que des jeunes frères ont posé cette question : « Nous avons parlé des ennemis du peuple de Dieu, des ennemis de Néhémie, et nous avons fait une application quant à notre situation à nous de nos jours. Et on pourrait peut-être penser que nous voulions dire que nos frères et sœurs qui ne connaissent pas le chemin de la séparation du mal, ou qui ne connaissent pas la vérité de l’assemblée sont des ennemis ». Bien sûr que non !
Ils ne sont pas des ennemis, ils sont des frères et sœurs que nous aimons de tout cœur. Seulement pour suivre le chemin de la vérité, pour suivre le chemin de l’Écriture, nous devons prendre garde à des influences qui peuvent venir de leur part pour nous conduire sur un chemin qui n’est pas celui de l’Écriture. Par exemple, un chemin d’ouverture vers le monde, ou un chemin dans lequel on ne peut pas manifester l’unité du corps de Christ.
Bien sûr ces frères et sœurs, ce sont nos frères et sœurs que nous aimons avec une vraie affection. Seulement nous ne pouvons pas suivre leur chemin, et nous ne voulons pas être influencés par ce chemin. J’espère que cela explique un petit peu ce que nous voulions dire quand nous avons fait ces applications.
Juste une remarque sur la différence, le contraste que nous avons entre les ennemis du peuple de Dieu et Néhémie. Les ennemis du peuple de Dieu, on le voit ici dans ce chapitre 6. 2 : Ils pensaient à faire du mal à Néhémie, ensuite au verset 9 : « ils voulaient tous nous effrayer ». On le voit encore au verset 13 : « pour que j’aie peur » ; et le reste des prophètes voulait effrayer Néhémie ; et à la fin, au verset 19 : « Tobija envoyait des lettres pour m’effrayer ». Voilà le travail de Satan, le travail des ennemis, qui est d’effrayer le peuple de Dieu.
Quelle est l’attitude de Néhémie ? On l’a vu ce matin. À la fin du verset 10 du chapitre 2 il nous est dit : « Ils furent très mécontents de ce qu’un homme », c’est-à-dire Néhémie, « fût venu pour chercher le bien des fils d’Israël ». Quelle différence ! Néhémie est là pour chercher le bien. Puis à la fin du verset 19 du chapitre 5, il peut dire : « Souviens-toi en bien pour moi, ô mon Dieu, de tout ce que j’ai fait pour ce peuple ! » Néhémie est là pour le peuple de Dieu, pour le bien du peuple de Dieu.
Il me fait penser à ce que dit David au Psaume 122. 6 à 9 déjà : « Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t’aiment prospéreront. Que la paix soit dans tes murs, la prospérité dans tes palais ! À cause de mes frères et de mes compagnons, je dirai : Que la paix soit en toi ! À cause de la maison de l’Éternel, notre Dieu, je rechercherai ton bien ». Voilà ce qui nous est proposé, n’est-ce pas ? Ce qui est proposé à toute cette jeunesse, à nos frères et sœurs jeunes qui sont là. A-t-on à cœur le bien du peuple de Dieu ? A-t-on à cœur de se mettre à genoux et de prier pour le peuple de Dieu ?
Pas comme Élie : dans Romains 11, l’Écriture est obligée de dire qu’il a fait requête à Dieu contre le peuple de Dieu. C’est quelque chose de grave. Il se croyait tout seul ! Moïse, quel exemple, en Exode 33 prie pour le peuple. Alors, que nous ayons à cœur comme Néhémie de rechercher le bien, d’avoir à cœur le peuple de Dieu. Même dans les difficultés, même dans la souffrance, que nous ayons cette disposition d’aimer l’assemblée de Dieu.
Il valait la peine de préciser tous ces points qui sont d’une très grande importance pratique, et il n’est pas nécessaire d’insister là-dessus. Nous avons bien vu ce matin les ennemis qui sont : le monde, Satan, la chair, trois ennemis qui sont bien identifiés. Concernant ceux avec lesquels nous ne pouvons pas marcher, d’abord comprenons toute la prudence qu’il convient d’avoir quand nous sommes sollicités par des croyants qui ne bénéficient pas de toute la lumière de la Parole de Dieu, et qui vivent partiellement les enseignements de la Parole de Dieu.
Et, par ces sollicitations, nous pouvons être amenés à vouloir vivre, mettre en pratique, des enseignements qui sont selon la Parole de Dieu et des enseignements qui ne sont pas selon la Parole de Dieu. Et probablement dans bien des situations, si on restait sur un terrain humain on dirait il y a 90% de juste et 10% d’erreur. Mais dans le domaine spirituel, dans la vie avec Dieu, on ne raisonne pas sur des pourcentages. Et ce n’est pas un faible pourcentage qui va diluer l’erreur et permettre qu’on puisse l’accepter. C’est vrai dans le domaine physique, c’est faux dans le domaine spirituel.
Nous devons avoir une extrême vigilance pour ne pas nous laisser entraîner par quelque erreur que ce soit. Et la première question que nous devons nous poser, c’est : Avons-nous toute la sagesse pour discerner ce qui est une erreur, ce qui est faux ? Dans bien des cas probablement, gardons-nous de dire que nous avons ce discernement. Ce qui nous montre toute la prudence qui doit nous caractériser dans ces relations, ces rapprochements, ces sollicitations avec des croyants qui, hélas, ne marchent pas entièrement selon la pensée de Dieu.
Pour ce qui est de l’assemblée, l’assemblée de Dieu, colonne et soutien de la vérité, elle est constituée de tous les croyants, de toutes les âmes, qui possèdent la vie divine. Il y a, à côté, ce que la Parole appelle « la grande maison » dans laquelle il y a un mélange de ceux qui ne font que professer avoir la vie et qui ne la possèdent pas, avec ceux qui professent et qui ont la vie. Tout ceci c’est la grande maison.
Dans l’assemblée, colonne et soutien de la vérité, l’assemblée du Dieu vivant, toutes les âmes possèdent la vie divine. C’est un point. Après, pour ce qui est du service, pour ce qui est du fonctionnement du service, là encore soyons d’une très grande prudence, attachons-nous à ce que la Parole de Dieu nous enseigne, et nous avons en 1 Corinthiens 3 des enseignements très pratiques là-dessus. Nous sommes encouragés, invités, à être des ouvriers, des serviteurs, pour le Seigneur, et nous ne voulons pas nous arrêter sur ce sujet qui n’est pas forcément celui qui est devant nous aujourd’hui, mais nous sommes appelés le labourage de Dieu, et nous sommes des serviteurs. Le sujet des serviteurs est absolument remarquable.
Il est d’ailleurs très frappant de voir comment ce sujet, d’une manière extrêmement curieuse, est traité dans le 1er livre des Chroniques. Mais c’est autre chose. Le Seigneur, dans sa grâce, utilise des serviteurs et nous sommes tous des serviteurs, et j’allais dire, nous ne sommes que des serviteurs, et nous ne pouvons servir qu’avec les ressources que Dieu nous donne. Et nous voyons bien dans ce chapitre 3 [de la 1ère épître aux Corinthiens] qu’il y a différents matériaux avec lesquels édifie ce serviteur, l’or, l’argent, le bois, le foin.
Et il y a ce qui produit des fruits et qui demeure, et ce qui est brûlé au feu et qui disparaît. Et dans tout service quel qu’il soit, nous avons à nous attacher à utiliser ce que Dieu nous donne, les ressources, les capacités et la sagesse que Dieu nous donne, qui sont des ressources que nous ne pouvons utiliser que dans la puissance du Saint Esprit. Mais surtout, ce que nous devons bien retenir c’est que le serviteur est utilisé pour un service, mais Celui qui apporte la bénédiction, qui donne l’accroissement, c’est Dieu seul.
Gardons-nous de penser que nous avons quelque capacité, quelque sagesse pour produire par nous-mêmes des fruits. Nous ne pouvons convertir qui que ce soit, ne nous y trompons pas. Que ce soit dans nos maisons, que ce soit dans nos relations avec ceux qui peuvent nous entourer au près ou au loin, nous n’avons aucune capacité pour convertir qui que ce soit. Notre responsabilité est de rendre un témoignage, de présenter la Parole de Dieu. Mais Dieu seul peut opérer dans un cœur et amener une âme à se reconnaître pécheresse et accepter le Seigneur Jésus comme son Sauveur. Ne pensons pas qu’il y a en nous quelque capacité qui dépasse celle du serviteur.
Pour revenir au chapitre 6 de Néhémie, nous avons vu cette 1ère ruse de l’ennemi qui consiste en cette invitation pleine de douceur pour entraîner Néhémie, et par delà Néhémie, le peuple, à s’éloigner du travail que Dieu avait confié à Néhémie, et pour leur faire du mal à la fin. Ensuite, dans les versets suivants nous avons d’autres ruses de l’ennemi. Au verset 4, « ils m’envoyèrent dire la même chose quatre fois, et je leur répondis de la même manière ». Cette ruse de l’ennemi, c’est l’insistance.
L’ennemi qui une 1ère fois vient nous solliciter et la 1ère fois nous répondons, « non ». Mais l’ennemi ne se décourage pas et revient à plusieurs reprises. Jusqu’à ce qu’il arrive à nous convaincre, il revient et représente sa demande. Au verset 5, la ruse suivante de l’ennemi, c’est la lettre ouverte à la main, c’est faire connaître de manière ouverte, publique, toutes les accusations que l’ennemi a à l’égard ici d’un serviteur. Et nous comprenons bien que dans cette lettre ouverte – et c’est ce que nous voyons – il y avait de fausses accusations qui étaient portées à l’égard de Néhémie.
Dans la fin du chapitre, nous avons dans le paragraphe 10 à 14, ce qu’on pourrait appeler les faux amis, dans le dernier paragraphe [les versets 15 à 19] ce sont d’autres sollicitations qui sont apportées à Néhémie. Il y a donc là une multiplicité de ruses utilisées par l’ennemi pour détourner Néhémie du travail qui est le sien. Et nous voyons la sagesse avec laquelle Néhémie répond, on peut dire dans chaque cas. Il ne raisonne jamais avec l’adversaire, il ne cherche pas à convaincre l’adversaire quel qu’il soit de son erreur, non. Il ne fait que répondre avec brièveté, mettant en évidence la confiance qu’il a en son Dieu qu’il sert et qui l’a envoyé.
Et c’est la même réponse qu’il peut apporter ainsi à chacune de ces ruses. Un mot encore sur cette 2ème ruse, sur cette sollicitation que l’ennemi présente à plusieurs reprises à Néhémie. C’est quelque chose qui peut-être est plus fréquent que nous ne pensons. Et nous avons dans la Parole un exemple extrêmement sérieux de cette attaque de l’ennemi qui se reproduit régulièrement, dans le chapitre 16 du livre des Juges concernant Samson.
Nous connaissons cette histoire. Samson était quelqu’un qui avait une force remarquable et il va être sollicité pour révéler le secret qui était le sien qui lui permettait d’avoir sa force. Et si nous lisons ce chapitre de Juges 16, sollicité en particulier par Delila, Samson résiste jusqu’au moment où il va révéler son secret et ce sera pour lui la fin, il aura perdu toute force. Combien nous avons besoin d’être vigilants, pour tenir ferme et ne jamais céder aux attaques répétées de l’ennemi.
À propos de cet exemple de Samson, on peut lire ce verset de Juges 16. 16 : « Et il arriva, comme elle le tourmentait par ses paroles tous les jours et le pressait, que son âme en fut ennuyée jusqu’à la mort ; et il lui déclara tout [ce qui était dans] son cœur » (v 16 et 17). On peut dire que Samson se laisse fléchir par cette pression insistante et il ne garde pas ce que Dieu lui avait confié.
Mais regardons aussi un exemple qui est tout à fait encourageant. C’est celui de Joseph qui, dans une situation peut-être un peu similaire, trouve la force en Dieu pour résister à cette sollicitation. Simplement trois expressions en Genèse 39. 7 et 8 : « Et il arriva, après ces choses, que la femme de son seigneur leva ses yeux sur Joseph ; et elle dit : Couche avec moi. Et il refusa ». Verset 10 : « Et il arriva, comme elle parlait à Joseph, jour après jour, qu’il ne l’écouta pas ». Et au verset 12 : « Il s’enfuit, et sortit dehors ».
Voilà quelqu’un qui a reçu la force et le secours de la part de Dieu pour ne pas varier dans sa réponse à cette sollicitation si pressante et si dangereuse. Il refuse, il n’écoute pas et finalement il s’enfuit. Et la Parole nous dit de fuir les convoitises. Eh bien, il y a cet exemple de Joseph que nous pouvons tous retenir et garder dans notre cœur. Mais nous sentons que nous avons tellement besoin du secours et de la grâce du Seigneur pour pouvoir résister à l’ennemi quand il se présente d’une manière si insistante et qui trouve parfois des appuis en nous-mêmes, dans notre propre cœur, dans notre chair.
Il y a peut-être aussi à retenir l’exemple du Seigneur Jésus lorsqu’au désert Satan vient Le presser d’une manière insidieuse, en citant la Parole. Même s’il le fait d’une manière tronquée et tendancieuse, il cite la Parole. Et nous pourrions aussi nous laisser prendre par ce genre de piège lorsqu’il est présenté avec une apparence scripturaire. Mais le Seigneur à chaque fois répond de la même manière, et d’une manière invariable, « il est écrit ». Nous n’avons pas de ressource en nous-même dans notre propre force ou dans notre intelligence ou notre sagesse, mais uniquement en nous appuyant sur ce qui est écrit, sur la Parole de Dieu qui, elle, ne change pas parce que Dieu ne change pas tout au long des Écritures.
Mais en même temps nous sentons tellement le besoin de pouvoir compter sur cette grâce du Seigneur et sur sa fidélité, sur Celui qui a dit qu’avec la tentation, Il fait aussi l’issue pour que nous puissions la supporter (1 Cor. 10. 13). Alors comme Néhémie dit à la fin de ce paragraphe de pouvoir se fortifier en l’Éternel, nous, nous avons cette ressource de pouvoir nous fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de sa force (Éph. 6. 10).
D’ailleurs, si chacun aura pu en faire l’expérience pour lui-même, c’est ce qui nous fortifie dans le chemin, c’est une garantie pour nous, cela a été pour Joseph dans le cas qui nous a été cité comme une conséquence de son énergie pour fuir le mal, la Parole souligne bien : « et l’Éternel était avec Joseph » (Gen. 39. 2 et 21). Et pour Samson, en quoi consiste cette grande force ? Et la révélation est donnée : « Je suis nazaréen de Dieu dès le ventre de ma mère » et « Le rasoir n’a jamais passé sur ma tête » (Jug. 16. 17).
« Heureux qui n’aspire qu’à suivre en paix le Seigneur » (Hymnes et Cantiques n°105). Toute l’énergie de l’homme renouvelé par la puissance de l’Esprit, à travers une grande humilité – et nous le voyons chez Néhémie – devrait encore, malgré toute notre faiblesse, se réaliser aujourd’hui.
Chère jeunesse, chers enfants, chers frères et sœurs, il est temps pour chacun de se lever et de se décider franchement pour Christ. Que ce chapitre 6 du livre de Néhémie reste gravé sur les tablettes de nos cœurs. On l’a lu ce que ce cher serviteur Néhémie a pu dire : « Souviens-toi en bien pour moi, ô mon Dieu, de tout ce que j’ai fait pour ce peuple ! » (Néh. 5. 19), et ici : « Maintenant donc, fortifie mes mains » (Néh. 6. 9).
Qu’est-ce qui transparaît dans tout ce chapitre et dans tout ce livre ? Néhémie était en contact avec le ciel. La présence de Dieu. Se tenir devant Dieu. Le contact avec Dieu. La recherche de Dieu. Qu’est-ce qui pourra nous garder dans le chemin hormis cela ? Rien ni personne. Et en Néhémie – c’est remarquable et nous aimons à le souligner – on voit l’énergie, le discernement et l’humilité tout à la fois de ce cher serviteur.
Que Dieu dans sa grâce nous donne à chacun de ne désirer que ces choses, la gloire de son nom, la joie du cœur du Seigneur, être des hommes, des femmes, des enfants, [attachés à Lui].
Chers enfants, même dans votre tenue – chères jeunes filles, particulièrement – ne portez pas la livrée du monde, un monde qui a crucifié le Seigneur de gloire, un monde qui a les mains rougies du sang de Christ. « Je suis nazaréen de Dieu dès le ventre de ma mère ». On vient de l’entendre, c’est écrit, Satan se présente et accumule [les ruses] à l’égard d’un serviteur, il ne cherche qu’une chose : le déstabiliser. Et grâce à Dieu, ce serviteur a été gardé parce que, on pourrait dire aujourd’hui, il a tenu fermement la main de son Maître.
Je ne sais pas si nous l’avons remarqué, Samuel et Samson sont nés en même temps. Et tous les deux, je le dis pour nos jeunes gens et nos jeunes filles, ont, par la grâce de Dieu, eu des parents pieux – Samson aussi avait des parents pieux – et l’un et l’autre ont été nazaréens dès le ventre de leurs mères. Je le dis en pensant à nos jeunes gens, parce qu’enfin avec nos frères qui ont un peu d’âge, nous avons vu beaucoup de jeunes gens beaucoup de jeunes filles, nous avons prié pour eux (c’était notre devoir) mais nous désirions que chacun ait le cœur saisi par le Seigneur et qu’ils Le suivent. Ils avaient des parents pieux et qui ont prié pour eux, et alors certains ont respecté leur nazaréat, Dieu soit béni !
Notre frère a lu ce que Samson a dit à Delila, et c’était le moment où justement il a abandonné son nazaréat, où il s’est tourné vers une vie de misère qui a fini tragiquement. Eh bien, il ne faut pas oublier. Il y a un verset qui dit : « nous n’ignorons pas ses desseins » en parlant de Satan. Nous ne les ignorons pas. Je pense aussi à un autre serviteur, c’est Jérémie. Vous savez quel amour il y avait dans le cœur de Jérémie pour l’Éternel, on a dit qu’à bien des égards il ressemble beaucoup au Seigneur Jésus, il a connu beaucoup de haine, d’opposition aussi.
Nous lisons en Jérémie 20 : « Tu m’as entraîné, ô Éternel ! et j’ai été entraîné ; tu m’as saisi, et tu as été le plus fort ; », mais cela n’a pas été sans exercices extrêmement douloureux, « je suis un objet de dérision tout le jour, chacun se moque de moi. Car toutes les fois que je parle, je crie, je proclame la violence et la dévastation ; » il n’avait pas un message facile mais il l’a donné fidèlement, « car la Parole de l’Éternel m’a été à opprobre et à moquerie tout le jour ».
Alors il en vient à dire : « Je ne ferai plus mention de lui, et je ne parlerai plus en son nom ; mais », comme c’est précieux de lire cela, « elle a été dans mon cœur comme un feu brûlant, renfermé dans mes os ; je fus las de [la] retenir, et je ne l’ai pu ».
Alors dans la suite nous pouvons penser à ce qui est dit de notre cher Jérémie. « Car j’ai entendu les diffamations de plusieurs : la terreur de tous côtés ! Rapportez, et nous rapporterons ! Tous mes familiers guettaient ma chute [disant] : Peut-être se laissera-t-il séduire ; » voilà le pourquoi de toute l’activité de l’ennemi, de son insistance, voyez la lettre ouverte dont on a parlé tout à l’heure et qui ne contenait que des diffamations, c’est bien le cas de le dire. Mais où est la force de Jérémie ? Eh bien elle est dans la suite ici : « Mais l’Éternel est avec moi comme un homme puissant ; c’est pourquoi mes persécuteurs trébucheront, et ne prévaudront pas ; ils seront fort honteux, car ils n’ont pas réussi : confusion éternelle qui ne sera point oubliée ! » (Jér. 20. 7 à 11).
Le Seigneur nous encourage en nous montrant où ces hommes de Dieu ont puisé leur force, leur secours. Bien sûr, peut-être dirons-nous facilement – et dans un sens peut-être est-ce vrai – que le Seigneur ne nous a pas confié, comme il avait confié à Néhémie un grand travail, mais c’est quand même un travail pour Lui. Et comment ce travail peut-il être réalisé selon la pensée de Dieu ?
Lisons encore un verset au début du livre des Chroniques. Il s’agit de gens simples, de potiers, et en 1 Chroniques 4. 23 il est dit : « C’étaient les potiers, et les gens qui se tenaient dans les plantations et dans les enclos ; ils habitaient là, auprès du roi, pour ses travaux ». Cela ne résumerait-il pas par grâce notre vie à chacun ? « Être là auprès du roi, pour ses travaux », quel que soit le travail que dans son amour le Seigneur veut bien me confier, eh bien c’est auprès de Lui que je trouverai la force.
L’ennemi insiste et cette question de savoir quels sont nos ennemis n’est pas nouvelle. Ce ne sont pas nos frères qui sont nos ennemis ; en Éphésiens 6 il nous est dit que nos ennemis sont dans le ciel et c’est bien contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la [puissance] spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes que nous avons à combattre.
Le combat est là et c’est bien vis-à-vis du monde, de Satan, de ces principautés et la chair qui est en nous que le combat est à mener. Et Satan le sait et il insiste. Les vérités sont là, et ce sujet a été devant nos frères qui nous ont précédés à savoir où est le combat, quels sont les vrais ennemis, et qu’elle est l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis de nos frères et sœurs avec lesquels nous ne pouvons pas marcher, être en communion ?
L’ennemi revient et veut amener le mélange dans nos vies, le mélange dans les assemblées. Et ici pourquoi insiste-t-il ? Le verset 9 nous donne la raison : « Leurs mains se lasseront du travail, et il ne se fera pas ». La première fois, la pensée était de faire du mal à Néhémie. Ils n’y arrivent pas, et la pensée change un peu, mais avec toujours le même objectif : faire que le travail cesse.
Ils savaient très bien que s’ils touchaient à Néhémie, ce serait plus facile de faire arrêter le travail. Combien il est important de se garder, pour les frères qui ont un service dans l’assemblée, l’assemblée locale ! L’ennemi sait très bien que, s’il touche un frère qui enseigne dans l’assemblée, qui a un service pastoral, un service d’évangéliste, c’est plus facile de faire cesser le travail, et il vise les frères qui sont plus exposés, si on peut dire.
Combien nous avons à prier pour nos conducteurs ! Et réclamons à nos sœurs des prières pour nos frères qui ont un service d’évangéliste, de pasteur, de docteur, de prophète. Il sait que, s’il touche ces frères-là, il peut faire cesser le travail. L’ennemi continue. Il a vu que cela n’avait pas réussi, alors il insiste une seconde fois et on a montré que Néhémie répondait exactement de la même façon. Et on pourrait dire : Mais il n’a pas compris ! Il insiste une troisième fois, puis une quatrième fois.
Satan a très bien compris. Il nous connaît, il sait comment il faut jouer sur les leviers de nos cœurs, de nos âmes. Et il sait qu’en agissant ainsi le peuple va se lasser du travail. Il a été insisté sur le fait que c’était le travail de tout le peuple, ce peuple qui avait le cœur à l’ouvrage. Réalisons bien que ce n’est pas la marche de quelques-uns seulement, c’est la marche de tous.
Et la cinquième fois, c’est avec une lettre ouverte, une lettre que tout le monde peut lire. Et son objectif c’est le peuple, car il a peut-être compris que dans un sens Néhémie était inaccessible, mais le reste du peuple… Alors c’est une lettre ouverte afin d’effrayer ceux qui se trouvent là. Le roi pourrait entendre dire qu’on pourrait se révolter contre lui. Ne nous y trompons pas, il était particulièrement dangereux de se révolter contre les autorités de l’époque. Les rois de ce temps-là n’hésitaient pas à faire raser une ville en cas de tentative de révolte ou de révolte avérée.
C’était une calomnie excessivement dangereuse, voulue pour effrayer ceux qui étaient autour de Néhémie, qui participaient au travail, et atteindre le travail d’une manière indirecte. Et nous insistons sur ce point, le travail était un travail de tous. Nous avons tous à veiller sur nos cœurs, sur nos maisons et sur nos assemblées.
Et combien il est important que nous soyons tous bien armés, bien attentifs à ces choses. On voit comment Néhémie répond d’une manière très simple et directe : « Aucune des choses dont tu parles n’a eu lieu ; mais tu les inventes dans ton propre cœur » (v. 8). Et c’est bien ce que fait l’ennemi, et on voit de quelle manière le peu de vérité que certains croyants ont, l’ennemi cherche aussi à le leur enlever, et la glissade est progressive, et la dégringolade peut être très rapide. Et pour nous sur quel terrain allons-nous nous tenir ?
On peut rappeler ce qui est dit dans l’épître de Jude « Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été dites auparavant par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ, comment ils vous disaient que, à la fin du temps, il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises d’impiétés » (v 17 et 18). L’apôtre Paul en 2 Timothée 3 nous rappelle ce que seront les hommes, (v. 2 à 5). Le Seigneur l’avait annoncé, et au début de cette épître de Jude il est dit que des hommes se glisseraient au milieu des fidèles afin d’essayer de les détourner. C’est quelque chose que la parole nous enseigne, quelque chose qui effraie.
On le voit en 2 Timothée 3, ici, dans l’Apocalypse ; ne fermons pas les yeux, c’est bien ce qui est annoncé par le Seigneur, par les apôtres Mais nous, qu’avons-nous à faire dans de telles situations ? Eh bien c’est ce qui nous est dit au verset 20 de l’épître de Jude : « Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ ».
Nous avons ainsi à nous tenir sur ce terrain, et c’est ce qu’a fait Néhémie – quatre fois on a essayé de lui faire quitter ce grand travail, de le faire sortir, et quatre fois il a tenu bon et est resté sur ce terrain sur lequel il se trouvait. Et pour nous, nous avons à nous rappeler ces choses, à les vivre et à les garder, et attendre Le Seigneur.
Mais il nous est dit au v. 22 de reprendre ceux qui contestent et de sauver les autres « avec crainte, les arrachant hors du feu, haïssant même le vêtement souillé par la chair ». Et la fin de l’épître nous montre que c’est Dieu Lui-même qui a la puissance de nous garder sans que nous bronchions. Qui a délivré Lot quand il a été pris par l’ennemi ? C’est Abraham. Qui a prié pour Lot alors que Sodome et Gomorrhe allaient tomber sous le jugement et être brûlées par le feu ? C’est encore Abraham.
Et Abraham était sur le terrain des promesses de Dieu, de la Parole de Dieu. Mamré, Hébron, d’un côté la ville de la mort, mort que tout le monde mérite mais dont on est sauvé par l’œuvre du Seigneur Jésus, et le terrain des promesses que Dieu lui avait faites concernant sa semence. C’est sur ce terrain-là des promesses de Dieu, de la Parole de Dieu, que nous avons à nous tenir. Et alors il nous sera peut-être donné d’aider ceux de nos frères qui sont pris dans le monde, ceux des croyants qui se sont détournés de la Parole de Dieu, ou qui sont dans des milieux où la Parole de Dieu n’a pas toute sa puissance.
Dernier point. On peut rappeler 2 Timothée 3. 14 : « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises ». Dans l’état de ruine où se trouve l’assemblée, nous avons à approfondir la Parole de Dieu, nous en nourrir et faire qu’elle habite dans nos cœurs, voir ce chemin dans lequel ont marché les apôtres, y être attachés et alors peut-être le Seigneur permettra que nous soyons des témoins fidèles. Tenons-nous autour du Seigneur Jésus, vivant cette vie qu’il nous a donnée…
Nous avons dit qu’il y a trois ennemis auxquels nous avons à faire. Il y a Satan, puis le monde et la chair. Il a été dit aussi que nous devons leur livrer une lutte. J’aimerais, bien simplement et courtement, ajouter une petite précision.
Quant à l’ennemi Satan, nous devons résister. « Résistez au diable, et il s’enfuira de vous » (Jac. 4. 7). C’est quelque chose de très clair. Quand Satan, le diable, arrive pour nous attaquer, pour nous mener sur un faux chemin, résistons ! C’est la Parole qui nous le dit.
Quant au monde, quel est le combat contre lui ? Dans l’épître de Jean, il est dit aux jeunes gens : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde », et il l’explique : « si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2. 15). Donc, quelle est la réponse que nous devons apporter au monde ? Aimer Dieu, aimer le Seigneur. C’est ce qui nous garantit du monde et des influences du monde. C’est l’amour de notre Seigneur qui nous garantit du monde et fait que nos affections pour le Seigneur sont réchauffées, vraiment vivantes, vraies. Et c’est le cas quand nous lisons la Parole, que nous nous occupons de ce cher Sauveur et Seigneur, quand Il peut toucher nos cœurs et nous attirer, et cela nous protège contre les assauts du monde.
Quant à la chair, livrons-nous combat contre la chair ? Non ! Le combat contre la chair, c’est-à-dire le péché en nous qui est la source de tous les actes de péché que nous pourrions faire, nous allons toujours le perdre. L’Écriture nous dit autre chose : le Seigneur est mort pour cela. Il est dit en Romains 6 « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus ». Le premier côté c’est : « tenez-vous pour morts au péché ». On peut parler à un mort, il ne réagit pas. Si nous sommes morts au péché, le péché en nous peut nous parler, nous inciter à faire des choses qui ne plaisent pas à Dieu mais qui plaisent à la chair, on ne réagira pas. Un mort n’écoute pas, un mort ne réagit pas. Il faut réaliser que le Seigneur a tout fait et que vraiment nous sommes morts au péché.
Voilà des choses importantes. Très souvent les jeunes demandent : Que puis-je faire quand le péché en moi veut me tenter, veut me séduire. Eh bien, rappelle-toi, souviens-toi que tu es mort, que toi-même tu es mort. Et tu peux le dire. Je me rappelle un frère très simple qui, quand il y avait une tentation comme cela, disait à haute voix : « Herbert, tu es mort ! » Et voilà la tentation passait. Le Seigneur nous donne le moyen d’être toujours victorieux sur les trois ennemis. C’est toujours avec Lui.
Contre le monde – permettez-moi de revenir sur ce point et je le répète encore parce que c’est un danger tellement grand, surtout pour les jeunes – aimons le Seigneur Jésus, occupons-nous de Lui et les choses du monde perdront alors tout à fait leur attrait, et le Seigneur Jésus sera le but de nos pensées, la joie de nos cœurs et aussi la force pour notre âme.
La première victoire de l’ennemi sur l’homme, nous pouvons la voir en Genèse 3. 1. Nous connaissons tous cette histoire, et là dans le jardin le serpent dit à la femme : « Quoi, Dieu a dit ?… Vous ne mourrez point certainement » et nous savons ce qui s’est passé ensuite et qu’il a eu la victoire. Et depuis ce jour, il n’a pas arrêté. Quand a eu lieu la victoire définitive sur l’ennemi ? Lisons dans l’évangile selon Jean ce verset bien connu quand le Seigneur Jésus dit sur la croix : « C’est accompli » (Jean 19. 28). Accompli pour Lui ? Non, pour moi, pour toi. Accompli pour Dieu, aussi (Jean 17. 4).
Maintenant le Seigneur Jésus est le vainqueur de l’ennemi, près du Seigneur. Maintenant nous savons que l’ennemi fait toujours une œuvre qui le trompe parce qu’il a été vaincu à la croix et le Seigneur s’occupe de chacun de nous à tout moment, dans toutes nos circonstances, dans toutes nos difficultés, dans toutes notre faiblesse. Soyons toujours aux pieds du Seigneur pour que nous puissions remporter la victoire et ne pas la laisser à l’ennemi.
« Qui jamais nous condamnera,
Nous, élus pour la vie ?
Qui même nous accusera,
Nous, que Dieu justifie ?
Le Fils du Père,
Mort et ressuscité,
Ceint de lumière,
Dans les cieux est monté.
Pour nos faiblesses, nos langueurs,
Il intervient Lui-même,
Et nous sommes plus que vainqueurs
En Celui qui nous aime ».
« Oh ! Quand verrons-nous resplendir
Ce jour où doit paraître
Celui qui du ciel va venir,
Jésus-Christ, notre Maître ?
Sainte journée,
Terme de nos travaux !
Foi couronnée,
Délicieux repos !
Chrétiens, encore un peu de temps,
Et le Seigneur de gloire
Viendra donner aux combattants
L’éternelle victoire ».
Hymnes et Cantiques n°118
On pourrait peut-être regarder encore comment l’ennemi s’y prend pour peser sur la chair de Néhémie. Notre frère nous a rappelé ce que nous avons à faire dans ce cas-là, en citant la Parole. Dans le premier exemple qui nous est donné, dans ce que nous avons déjà vu ce matin, Dieu avait donné des instructions, Il avait indiqué le chemin à Néhémie, et Néhémie a eu la sagesse de ne pas se laisser entraîner par ces invitations. Nous sommes en danger de tomber quand nous nous conduisons en consultant nos propres pensées.
On pourrait dire : Sanballat et Tobija se sont radoucis, ils sont devenus aimables, ils nous parlent d’une manière sympathique. Non ! Satan a dit – notre frère vient de le rappeler tout de suite – « Quoi, Dieu a dit ». C’est toujours l’ennemi qui vient dire : « Quoi, Dieu a dit ». C’est toujours l’ennemi qui vient nous faire sortir de ce que Dieu a demandé.
Dans le deuxième exemple, la chair n’aime pas être calomniée. Je me souviens d’un frère âgé, il y a bien des années, disant à un jeune frère qui avait très mal pris le fait d’être calomnié : « Attention ! C’est ta chair qui est bien trop en activité ». Ensuite il y a un deuxième côté, le côté de l’effroi. Qui est effrayé ? C’est encore la chair. J’imagine des conséquences. Un bien-aimé frère d’autrefois pouvait dire : Nous nous faisons du souci en imaginant des conséquences qui, la plupart du temps, ne nous arriveront jamais. Et la vie, c’est bien ça. Ils s’adouciront et elle sait nous le faire miroiter.
Et qu’est ce que nous avons chez Néhémie ? Dans le fond, un homme qui tient sa chair pour morte, avant la lettre. Et cette magnifique expression, cette prière de Néhémie qui est touchante : « Maintenant, fortifie mes mains ! » Voilà le chemin. Et j’ai besoin qu’Il fortifie mes mains. Et le frère le plus âgé, la sœur la plus âgée, tout autant que les plus jeunes, ont besoin de dire : « Fortifie mes mains ! » Conduis-moi, que je ne quitte pas le chemin que tu m’as tracé. C’est Dieu qui trace le chemin. Les bonnes œuvres dans lesquelles nous avons à entrer, ce sont celles « que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles ». Ce ne sont pas celles que j’imagine, mais celles que Dieu a préparées. Et ce que nous avons à faire, c’est de suivre ce chemin-là.
Jérémie 20. 10 : « Peut-être se laissera-t-il séduire ; et nous prévaudrons contre lui, et nous nous vengerons sur lui ». « Peut-être se laissera-t-il séduire », et nous savons ce que Jérémie a dit : « L’Éternel est avec moi comme un homme puissant ». Un frère, une sœur, un jeune homme, une jeune fille, qui se laissent séduire, qui se laissent entraîner par ce qui leur semble le plus juste, au lieu de se laisser conduire par le Seigneur, eh bien, l’ennemi a la prééminence sur lui (ou elle). Je me rappelle ce que nous disait un bien-aimé serviteur de Dieu que beaucoup ici ont connu : « Rappelez-vous que Satan est plus fort que vous », et il ajoutait « mais rappelez-vous que Christ a vaincu Satan ». Il n’y a rien d’autre à faire que de nous appuyer sur Christ qui a vaincu Satan.
Psaume 37. 5 et 6 : « Remets ta voie sur l’Éternel, et confie-toi en lui ; et lui, il agira, et il produira ta justice comme la lumière, et ton droit comme le plein midi ». On l’a dit, Néhémie a été calomnié, mais finalement qu’a-t-il fait ? Nous l’avons vu, il a eu une réponse très simple dénonçant le mensonge, l’invention dans ce qui était dit par les ennemis. Et puis il a fait certainement ce que nous voyons là, ce que nous avons chanté : « Qui jamais nous accusera, nous condamnera, nous que Dieu justifie ? »
Mais je voudrais lire les versets précédents : « Confie-toi en l’Éternel et pratique le bien ; habite le pays, et repais-toi de fidélité, et fais tes délices de l’Éternel : et il te donnera les demandes de ton cœur » (v. 3 et 4). Combien ces exhortations-là sont aussi ce que Néhémie nous montre, et combien nous pouvons les retenir pour que ce soit aussi le désir de nos cœurs, de nous confier en l’Éternel, de pratiquer le bien, d’habiter le pays, de nous repaître de fidélité. Quelles expressions !
Et finalement dans l’attitude de Néhémie face à ceux qui l’ont calomnié, n’avons-nous pas encore là une évocation de ce qu’il en a été pour le Seigneur ? On pense à ce passage de 1 Pierre 2 où il est dit : « lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (2. 23).
Lorsque les disciples sont sur la nacelle et que le Seigneur leur dit : « C’est moi », je pense à un petit poème que plusieurs d’entre nous connaissons qui s’intitule : « c’est de par moi ».
Lorsque monte vers toi la rumeur mensongère,
Retire-toi vers moi sous mon aile à l’abri,
Car je mettrai bientôt toutes choses en lumière,
Je répandrai ton droit comme le plein midi.
Qu’il nous soit accordé de nous en remettre toujours au Seigneur, à Dieu, dans toutes nos circonstances !
La fin de ce verset 9, « Maintenant donc, fortifie mes mains ! », intervient après que l’Éternel ait donné par deux fois la victoire sur les ruses de l’ennemi. Néhémie aurait pu se glorifier de ce qu’il avait résisté. Non ! Il a conscience de ce qu’il ne peut rien, il a conscience de sa faiblesse. « Quand je suis faible, alors je suis fort » dit l’apôtre (2 Cor. 12. 10). Combien c’est important, si le Seigneur nous accorde la grâce – et Il le fait – de remporter la victoire sur celui qui est l’ennemi de nos âmes, de ne pas succomber à ce piège si dangereux de se croire quelque chose. C’est là que nous sommes en grand danger.
Rappelons-nous l’exemple d’Abraham revenant de la victoire sur les rois. Dieu envoya Melchisédec de sa part, pour le bénir de la part du Dieu Très-haut, avec le pain, le vin, symboles de ce qui venait de Dieu et de Dieu seul. Abraham eut les regards de sa foi tournés vers Dieu. Et quand le roi de Sodome voulut lui offrir quelque chose en remerciement de cette victoire, Abraham refusa. Il n’accepta pas même une courroie de sandale. Combien c’est important pour nous.
Et on le voit dans la suite de ce chapitre où Néhémie, sentant ce besoin si impérieux de se fortifier en son Dieu, l’ennemi arrive avec une nouvelle ruse, peut-être encore plus dangereuse de l’un de ceux avec lesquels il était familier. Et nous le savons, cela nous parle de ce qu’il en a été pour notre Seigneur. On voit au Psaume 55. 13 et 14 : « mon conseiller et mon ami : nous avions ensemble de douces communications », il s’agit là de Judas qui L’a trahi. Si le Seigneur nous accorde la grâce, et Il le fait, de remporter des victoires – et ces victoires, peut-être personne ne le sait, c’est entre le Seigneur et nous – eh bien, venons tout de suite aux pieds du Seigneur Lui rendre grâce, et Lui demander son secours pour que nous soyons gardés de cette ruse terrible de l’ennemi qui veut encore nous faire tomber. Néhémie en a été préservé, la fin du chapitre nous le montre. Que cet exemple soit devant nous, pour chacun.
Une pensée sur ce verset 9 que nous avons ici. Remarquons que c’est après coup que Néhémie a l’intelligence des choses, après que l’épreuve ait eu lieu. La réalité de ce que voulait l’ennemi c’est de toucher entièrement le cœur : « Car il voulait nous effrayer ». Voilà le but de l’ennemi. Et Néhémie a surmonté la difficulté, surmonté l’épreuve et comprend alors. Qu’est-ce qui a gardé Néhémie dans cette difficulté, dans cette épreuve ? C’est sa dépendance du Seigneur. Ce n’est pas une quelconque sagesse qui se trouverait en lui qui l’a gardé, ce n’est pas une quelconque connaissance qu’il aurait eue. C’est se trouver dans l’intimité du Seigneur.
Si nous lisons le Psaume 91, il nous est parlé de « Celui qui habite dans la [demeure] secrète du Très-haut », celui qui y est réfugié. Et alors il peut dire au verset 2 : « J’ai dit de l’Éternel : Il est ma confiance et mon lieu fort ». Et il ajoute ensuite au verset 5 : « Tu n’auras pas peur des frayeurs de la nuit », c’est-à-dire tout ce que l’ennemi met devant nous pour nous épouvanter, toutes ces choses qui sont là pour nous bloquer. Et si nous regardons à nous-mêmes, si nous cherchons la force en nous-mêmes, nous n’en avons aucune.
Quand on regarde au Seigneur, on Lui remet toutes choses et après Il peut dire : « Fortifie tes frères » (Luc 22. 32). Parce qu’il sentait qu’il en avait encore besoin, il sentait sa faiblesse, il n’avait aucune force. Et nous sommes comme eux sans force. Paul peut dire en Actes 26. 22 : « Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu », voilà le soutien, « me voici debout jusqu’à ce jour ». Jusqu’à ce jour, Il a été fidèle pour pourvoir à ce qui nous est nécessaire pour tenir debout. Et nous nous confions dans ce même secours. « Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour ». Bien sûr ce sera peut-être un peu différent, mais Il a pourvu jusqu’à maintenant. Alors, considérons maintenant ce qu’il y a devant : « Fortifie tes frères », Que ce soit aussi notre part.
Il n’y a aucune force dans l’homme, aucune force dans le frère le plus pieux, la sœur la plus pieuse. La force est en dehors de nous, n’est-ce pas ? Et il faut la trouver dans le Seigneur. 2 Timothée 2. 1 : « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le christ Jésus ». L’apôtre Paul, alors que les Éphésiens étaient aux prises avec les artifices du diable peut leur dire au chapitre 6. 10 : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ». Voilà où se trouve la force pour chacun de nous.
En Ésaïe 40. 40, il est dit : « Les jeunes gens seront las » – en Néhémie 6 il est dit : leurs mains se lasseront du travail, on peut être lassé et même les jeunes gens peuvent se lasser. Mais il est dit ensuite : « ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force » (40. 31), et tout est dans la puissance du Seigneur, s’attendre au Seigneur. Et même si nous avons manqué, si par notre faute nous sommes tombés dans la misère, quelle qu’elle soit, il y a une expression remarquable à la fin du 1er livre de Samuel : « Et David fut dans une grande détresse, car le peuple parlait de le lapider ; car l’âme de tout le peuple était pleine d’amertume, chacun à cause de ses fils et à cause de ses filles » (1 Sam. 30. 6). Tsiklag avait été brûlée, les femmes avaient été enlevées, et les enfants aussi ; David était là seul, et même le peuple, pour qui il combattait, parlait de le lapider. Quelle détresse, quelle extrémité ! Et c’était par la propre faute de David parce qu’il était allé avec les Philistins. Et que nous est-il dit ? « Et David se fortifia en l’Éternel, son Dieu ». Dans toutes les circonstances, même les plus terribles, dans la détresse, il y a toujours une ressource, et c’est celle-là : « Et David se fortifia en l’Éternel, son Dieu ».
C’est sans doute un piège particulièrement dangereux qui est encore placé devant cet homme de Dieu. Et d’ailleurs le moment de la délivrance approche puisqu’il est dit juste après que la muraille est achevée. Mais c’est une tentation d’un ordre presque religieux : cet homme qui vient, qui s’est enfermé, qui dit « rencontrons-nous dans la maison de Dieu » – Cela semble très remarquable – « à l’intérieur du temple » précise-t-il. « Fermons les portes ». Et pourquoi faut-il fermer les portes ? « Car ils vont venir pour te tuer, et c’est de nuit qu’ils vont venir pour te tuer ».
Et cette première réaction de Néhémie est remarquable : « Un homme comme moi fuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? » (v 11) C’est quelqu’un qui s’est nourri de la Parole de Dieu, et il sait très bien que ses fonctions mêmes ne lui permettent pas d’entrer comme cela dans le temple. Cela ne lui appartient pas, il n’est pas un Lévite, il n’est pas un sacrificateur. Et l’expression qu’il nous faut noter, c’est celle-ci : « Et je reconnus que, voici, ce n’était pas Dieu qui l’avait envoyé » (v. 12). Cette expression remarquable nous parle chez Néhémie du discernement que Dieu lui avait donné.
Je pense à un verset dans la première épître de Jean que nous pourrions lire. « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits [pour voir] s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde » (1 Jean 4. 1). Eh bien, voilà. C’est vrai qu’il y a eu des faux prophètes, maintenant des faux docteurs. Mais le Seigneur ne nous laisse pas sans ressource, Il nous donne même des ressources parfaites pour autant que nous en soyons pleinement nourris. Nous avons sa parole qui nous enseigne et qui nous aide à voir dans un monde si dangereux actuellement où il y a tant de voies de traverse, de voies qui se perdent dans le désert. Et puis bien sûr, peut-être quelque chose dont nous n’avons pas encore suffisamment rendu grâce au Seigneur, la présence en chacun de nous du Saint Esprit qui nous éclaire, qui prend de ce qui est à Christ et nous le communique.
Et rien ne remplace finalement la proximité, la communion réalisée avec le Seigneur. Et c’est ainsi que cet homme, qui avait apparemment tant de bonnes intentions, et qui semblait en plus avoir une coloration religieuse – il est parlé du temple, de se mettre dans la maison de Dieu, c’est tellement attrayant dans un sens. Eh bien, nous voyons que le Seigneur a gardé son serviteur – et nous avons beaucoup besoin que le Seigneur nous garde. Sachons bien qu’en effet beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde.
Il y a bien des expressions dans ces passages sur lesquelles nous pourrions nous arrêter pour considérer toute la sagesse de Dieu. D’abord une expression au verset 7 : « Viens donc maintenant, et tenons conseil ensemble ». À nouveau cette invitation de la part de l’ennemi de se retrouver ensemble. Et sans doute il convient d’insister sur le fait que se retrouver ensemble est bien une pensée qui est tout à fait selon le désir du cœur de Dieu. « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » (Ps. 133. 1). Combien cela est quelque chose qui est doux à nos cœurs quand nous pouvons le réaliser.
Mais on ne va pas insister là-dessus, on a déjà bien parlé des conditions et des caractères qu’il convient de manifester. Voilà l’ennemi qui revient à la charge et qui vient ajouter quelque chose : « Tenons conseil ensemble ». Quelle expression ! Tenir conseil ensemble. On peut dire que, quand on lit cette expression, on tremble. Il y a, à la fin des évangiles, cette même expression : « tenir conseil » dans la bouche des pharisiens. Lisons simplement un verset qu’on retrouve à plusieurs reprises à la fin des évangiles. En Matthieu 27. 1 il s’agit des sacrificateurs : « Or, quand le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil ». Quelle est la suite ? : « contre Jésus pour le faire mourir ». On peut dire que c’est là, toujours, le but final de l’ennemi : s’opposer à la personne du Seigneur Jésus, et arriver à cette fin pour lui, évidemment qui n’était pas dans ses possibilités, de mettre à mort le Seigneur Jésus. « Tenir conseil ». Voilà les conseils humains, les conseils de Satan, qui sont ici dévoilés.
Nous avons lu, à la fin du verset 9, cette expression concernant les mains : « Fortifie mes mains », et en parallèle juste avant : « les mains lassées ». On pourrait dire, Néhémie était âgé à cette époque-là, sûrement plus de 80 ans. Un serviteur qui avait déjà bien servi. Mais il avait toujours la même énergie, la même force. Il était comme Caleb. Il y a eu d’autres serviteurs qui ont eu les mains lassées. Nous pensons à Moïse en Exode 17 où il fallut que ses mains soient soutenues par Aaron et Hur (Ex. 17. 12). On pourrait dire que, dans notre passage, les mains lassées cela concerne des personnes qui sont fatiguées physiquement.
Quand on commence la vie on est plein d’agilité, on est plein de zèle, on est plein de force et les mains peuvent agir facilement, elles ne se lassent jamais. Soyons prudents. En tout cas, retenons ce que la Parole de Dieu nous dit quant au moyen d’utiliser nos mains. On a insisté là-dessus, sur la confiance en Dieu, sur se fortifier en Dieu. Il y a encore un passage que nous pourrions citer dans le livre des Proverbes.
Il s’agit d’un enseignement qui s’adresse à deux catégories de personnes : d’un côté quelqu’un que le livre des Proverbes appelle « mon fils », un terme rempli de douceur, et il vaut la peine de regarder de près (mais ce n’est pas ce que nous pouvons faire maintenant) à qui ce terme « mon fils » qui s’adresse d’une manière particulière, au seul fils que la Parole de Dieu nous désigne appartenir à Salomon, Roboam. Il y a là un enseignement tout particulier que Salomon donne à son fils Roboam dont il nous est dit, dans d’autres passages, qu’il était jeune et fragile. Salomon avait discerné combien son fils était fragile et avait besoin d’un secours tout particulier. Et il va laisser cet enseignement pour que ce jeune roi puisse avoir quelque secours.
Et si nous regardons les caractères qui sont donnés à ce fils pour qu’il acquière la sagesse nous avons ces caractères dans le chapitre 2 du livre des Proverbes dans les premiers versets. Nous n’allons pas nous arrêter sur ces versets, mais plus sur ce que nous trouvons au chapitre 6 où nous voyons la deuxième personne qui est présentée dans ce livre des Proverbes, le méchant. D’un côté il y a « mon fils », celui qui va écouter l’enseignement de la Parole, qui va croître dans la crainte de l’Éternel ; et d’un autre côté, il y a celui qui va refuser d’écouter et qui va s’éloigner, suivant l’exemple de deux femmes qui sont présentées aux chapitres 7 et 9 de ce livre des Proverbes, la femme étrangère et la femme folle.
Quand on considère l’enseignement de ces femmes, ce qu’elles ont dans leurs maisons, ce qu’elles offrent, la fin de ces deux femmes, et la fin pour ceux qui écoutent ce qu’elles disent, c’est la mort et c’est le shéol. Donc il est extrêmement sérieux de savoir qui on écoute, et ce que l’on met en pratique. Et dans le chapitre 6 du livre des Proverbes, nous avons les caractères du méchant, de celui qui n’écoute pas, au verset 12 : « Celui qui marche, la perversité dans sa bouche, est un homme de Bélial, un homme inique ; il cligne de ses yeux, il parle de ses pieds, il enseigne de ses doigts ; il y a des pensées perverses dans son cœur, il machine du mal en tout temps, il sème des querelles » (v. 12 à 14).
Si nous regardons de près ce qui caractérise ce méchant, il y a cinq parties du corps qui sont mentionnées. Il y a tout d’abord au verset 12 sa bouche, au verset suivant ses yeux, ses pieds, ses doigts donc sa main, et enfin au verset 14 son cœur. Voilà donc quelqu’un qui a un cœur, des yeux, une bouche, une main, et qui va ainsi à la fois marcher, et avec sa main agir. Que va-t-il faire avec sa main ? Il est caractérisé comme un homme de Bélial. Où va-t-il marcher ? Sûrement pas dans un bon chemin. Alors, que lui manque-t-il pour agir ainsi ? Si nous regardons de près et si nous trouvons celui que la parole caractérise comme « mon fils », il lui manque des oreilles. Il n’a pas d’oreilles. Si nous n’écoutons pas la Parole de Dieu, nous ne saurons pas comment marcher et comment laisser nos mains agir. Il y a là une chose sur laquelle nous pouvons nous arrêter et méditer sur ce qui est placé là devant nous.
Si nous continuons dans ce que nous avons déjà vu, nous voyons cette invitation faite à Néhémie d’aller à l’intérieur du temple, de fermer les portes du temple. Le premier piège qui avait été placé devant Néhémie, ce que nous avons vu ce matin, c’était de descendre dans la vallée d’Ono, avec une très grande agitation. Ici c’est de s’enfermer dans le temple. On aurait pu penser que c’était effectivement un lieu propice pour se rencontrer avec d’autres personnes pour tenir conseil, pour parler. Mais qu’enseignait la Parole à ce sujet ? Qui pouvait entrer dans le temple ? Deux catégories de personnes : les Lévites et les sacrificateurs. Or Néhémie n’était ni Lévite, ni sacrificateur.
On aurait pu dire : On est dans un temps de difficultés, un temps de petites choses, dans un temps trouble. C’est un détail. On ne va pas s’arrêter à cela. On est invité à aller dans le temple, on va y entrer. Non ! Néhémie garde toute la Parole, l’enseignement est là : ne pas entrer dans le temple. Il n’entre pas, il refuse. Un geste de Néhémie : l’obéissance à la Parole. L’obéissance à la parole conduit toujours à la bénédiction.
Ensuite il y a ces menaces de venir pour le tuer. Si précédemment Néhémie a pu dire qu’il avait un grand travail à accomplir, s’il considérait que ce qui lui était confié avait de la valeur aux yeux de Dieu, maintenant il met l’accent sur ce qu’est un serviteur aux yeux de Dieu : « un homme comme moi fuirait-il ? » Il a la certitude que le Seigneur prendra soin de lui comme Il a toujours pris soin de ses serviteurs. On l’a dit aussi à plusieurs reprises, dans tout ce qui est placé là devant nous, nos regards sont tournés vers la personne du Seigneur Jésus.
Et Lui aussi, dans son chemin, à plusieurs reprises, Il a été l’objet de ces attaques de l’ennemi qui cherchait à Le faire mourir. Citons deux passages :
Luc 13. 31 à 33 : « En ce même jour, des pharisiens vinrent, lui disant : Retire-toi et va-t’en d’ici ; car Hérode veut te tuer. Et il leur dit : Allez, dites à ce renard : Voici, je chasse des démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je suis consommé. Mais il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il ne se peut qu’un prophète périsse hors de Jérusalem ». Le Seigneur Jésus était venu ici-bas pour accomplir la volonté de son Dieu et Père, et rien ne pouvait Le détourner de son chemin. Aucune menace d’où qu’elle vienne ne pouvait L’arrêter.
Jean 11. 7 à 10 : « Puis après cela, il dit à ses disciples : Retournons en Judée. Les disciples lui disent : Rabbi, les Juifs cherchaient tout à l’heure à te lapider, et tu y vas encore ! Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu’un marche de nuit, il bronche, car la lumière n’est pas en lui ».
Je voudrais encore placer devant nous un verset dans le livre des Psaumes dont Néhémie est le témoin. Psaume 111. 10 : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse ; tous ceux qui pratiquent [ses préceptes] auront une bonne intelligence ». On l’a lu ce matin, Néhémie avait cette crainte de Dieu. Il a su répondre, et fermement, aux attaques de l’ennemi. Il connaissait les préceptes, on vient de le voir, et il a eu l’intelligence nécessaire pour répondre et dire : « Je reconnus que, voici, ce n’était pas Dieu qui l’avait envoyé » (Néh. 6. 12). La crainte de l’Éternel, le commencement de la sagesse, et l’intelligence selon Dieu.
« Un homme comme moi fuirait-il ? » Il serait peut-être utile de parler un peu de ce sujet, de cette question, fuir. Il y a bien des passages qui sont clairs, sans ambiguïté. Fuir les convoitises, l’idolâtrie, la fornication, etc. En tout cas la Parole est là pour nous montrer que nous avons à fuir le mal, à l’avoir en horreur. On a vu que Joseph a eu raison de fuir. On vient de citer ce passage dans Luc 13, le Seigneur n’a pas fui lorsque Hérode menaçait de Le tuer. Élie a fui devant les menaces de Jézabel. Y a-t-il des critères qui permettent de dire que dans tel cas je peux résister au mal ou plutôt au danger, et dans un autre cas je dois fuir ? Ici Néhémie n’avait pas le sentiment qu’il devait fuir.
Je pense à cela parce qu’on a parfois bien de la crainte en entendant des jeunes qui sont placés devant bien des tentations, des invitations, des incitations à aller avec des camarades, et puis il y a telle réception pour telle occasion, on a parfois de la crainte quand on les entend nous dire : Mais je sais jusqu’où je peux aller. Je sens bien les limites jusqu’où je peux aller. Quand il faudra, je m’en irai. Et il semble qu’il n’y ait pas de critère précis pour rester dans un cas et fuir dans un autre. Je pense que bien des frères pourront dire quelque chose sur ce sujet.
Mais en fait, la réponse se trouve dans tout ce qu’on a déjà vu, de se tenir près du Seigneur, ne pas laisser la chair nous dicter notre chemin, que ce ne soit pas notre propre volonté, que ce soit réellement la volonté du Seigneur que nous ayons le désir d’accomplir. Je pense que c’est bien là les seuls critères. Que nous sachions regarder au Seigneur et Lui demander, si c’est sa pensée, de nous donner la force de résister, ou bien s’Il nous demande au contraire de ne pas insister et de nous retirer et fuir telle situation.
Dans le passage qui est devant nous, il y a une chose que Néhémie fuit, et une chose pour laquelle Néhémie ne fuit pas, et cela nous donne bien la balance, l’équilibre. Quand il dit : « Un homme comme moi fuirait-il ? », c’est fuir quoi ? Le service du Seigneur, l’ordre du Seigneur. Satan veut lui faire fuir l’ordre du Seigneur, l’œuvre du Seigneur pour une manigance humaine avec une portée grave. Par contre il y a ce que fuit Néhémie. Que fuit-il ? Il fuit la désobéissance. Et c’est ce que nous avons quand il dit : « Quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? » La désobéissance, non ! Non, ce n’est pas possible.
Cela paraît être un bel arrangement, et le christianisme autour de nous est plein de bons arrangements humains : La Parole de Dieu nous dit ainsi, mais c’est tellement mieux si on fait autrement. Voilà ce que l’ennemi vient susurrer aux oreilles des croyants. Et combien de fois on entend de telles choses. Un de nos frères d’autrefois, celui auquel nous devons la traduction de la Parole, s’entretenait avec un théologien célèbre de l’époque de la manière dont les enfants de Dieu étaient appelés à se rassembler. Et le théologien a fini par dire, Bible en main : « Bien sûr, vous avez raison ! Mais ce n’est plus possible de nos jours ». Et notre frère lui a répondu : « Mais, avez-vous essayé ? » Mais oui, ce que Dieu dit fonctionne. Cela fonctionne quand on recherche ce qu’Il dit. Dieu agit par son Esprit.
Et quel bonheur de pouvoir se retrouver autour du Seigneur, comme on le chante dans le cantique 20, d’adorer tous ensemble dans ce culte de frères, où l’Esprit Saint est notre directeur ! Ainsi il nous faut fuir la désobéissance, fuir ce qui n’est pas selon Dieu, et en même temps ne pas fuir ce que Dieu place devant nous. Nous avons un exemple magnifique, c’est le Seigneur Jésus. Il a dressé sa face résolument vers Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés. Il n’a pas détourné sa face. C’était la volonté de Dieu.
Et puisqu’on parle du Seigneur Jésus, Il n’a jamais dû fuir quelque chose. Pourquoi cela ? Parce que ce que nous devons fuir, ce sont les convoitises de la chair, c’est la chair en nous, et tout ce que la chair nous présente. Il faut fuir cela. C’est pourquoi, notre frère l’a cité, nous devons fuir la fornication, nous devons fuir l’idolâtrie. Ce sont des choses qui viennent de notre chair. Alors il faut les fuir. Le Seigneur Jésus n’avait pas de péché. Une grande différence que nous pouvons retenir.
Et d’autre part Néhémie a une tâche à accomplir, que Dieu Lui-même lui a donnée ; et lui, dans cette tâche, se tient devant Dieu. Il se sent responsable devant Dieu pour cette tâche. Donc il ne pouvait pas s’enfuir. C’est l’obéissance qui le tient à sa place. Et ce sont des principes qui sont très importants pour nous.
Quant à l’exemple concernant les jeunes, et nous aussi les plus âgés, que peut-être nous pensons pouvoir résister, ou aller jusqu’à un certain degré sans que cela ne nous mette en danger : Attention ! Le danger est là ! Si déjà nous disons que nous allons connaître nos limites, nous faisons déjà fausse route. Parce que nous ne connaissons pas nos limites, nous les franchissons très facilement. Attention ! Prendre un tel chemin devrait déjà nous mettre en garde.
Donc, n’allons pas à de telles rencontres. N’allons pas avec des personnes qui peuvent nous conduire dans des dangers qui nous ferons succomber. Il existe en allemand un adage qu’on connaît : « celui qui entre délibérément dans le danger y succombera ». Et aller dans une telle rencontre où on sait qu’on boit, qu’on danse, qu’on fait n’importe quoi, et dire : moi, je ne vais pas cela avec eux, c’est déjà entrer dans cette situation dangereuse où on succombe. Ou bien, on ne succombe peut-être pas en participant, mais on succombe dans le fait de ne pas être en témoignage pour le Seigneur. On ne peut pas l’être.
Il y a aussi des jeunes qui disent : je vais être un témoin parmi ces autres personnes. On trouve que c’est une bonne idée, mais attention ! Le Seigneur ne nous a pas envoyé là pour être son témoin. Mais Il veut que nous le soyons par notre attitude en disant : « Non ! » à de telles rencontres, à de telles activités.
On trouve dans la Parole plusieurs exemples d’hommes qui ont fui, et qui n’auraient pas dû fuir : dont Jonas. Nous connaissons bien ce passage par rapport à ce qui vient d’être dit : « Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, de devant la face de l’Éternel » (Jonas 1. 3). L’Éternel l’avait envoyé à Ninive pour l’avertir à cause de sa méchanceté, et elle devait se repentir. Jonas, on le voit dans le 2ème livre des Rois, était un prophète qui avait aussi été utilisé pour annoncer la grâce (2 Rois 14. 25). Et là l’Éternel lui demande un autre service qui est d’annoncer le jugement.
Et voilà un service qui ne lui plaît pas. Il choisit, en quelque sorte, son service. Et que fait-il ? Au lieu d’accomplir le service que Dieu lui confiait, le voilà qui s’enfuit de devant la face de l’Éternel. Et chose extraordinaire – on pourrait dire, l’Éternel va en utiliser un autre – l’Éternel va s’occuper de Jonas jusqu’au point où Jonas accomplira son service, et on voit par ailleurs comment aussi Dieu continue de travailler dans ce cœur qui, en fait, n’avait pas compris ce que c’était que la grâce de Dieu. Les deux vont ensemble. Pour comprendre la grâce de Dieu nous avons besoin de réaliser quel est le jugement de Dieu sur cette terre.
2 Timothée 4. 16 et 17 : « Dans ma première défense, personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné : que cela ne leur soit pas imputé. Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendissent ». Et au début de cette 2ème épître à Timothée, l’apôtre invite Timothée à prendre part aux souffrances de l’évangile, à prendre sa part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ. On peut être amené à fuir la face de Dieu en réalisant, en quelque sorte, tout ce que la chair va être amenée à souffrir. Parce que la chair ne peut pas marcher dans ce chemin-là, dans un chemin où on peut être amené à connaître la calomnie, peut-être la souffrance, peut-être la persécution. Et combien nombre de chrétiens ont fui devant cela. Et là l’apôtre a été saisi, et devant la crainte d’être eux-mêmes persécutés ceux qui étaient avec lui l’abandonnent, mais le Seigneur l’a fortifié.
Nous avons un autre exemple encore. C’est de Marc (appelé aussi Jean) qu’il s’agit. En Actes 13 nous voyons que Barnabas prend ce jeune homme avec lui, mais il le prend trop tôt, et quand Marc est placé devant la difficulté, il revient en arrière, à tel point que cela produira des difficultés entre Paul et Barnabas. Mais il est extraordinaire de voir ensuite qu’un travail se fait dans ce serviteur, et quel serviteur c’est puisque l’apôtre parle de ce qu’il trouve en Marc, et c’est lui qui nous a donné l’évangile.
On peut fuir parce que le service semble trop difficile, parce qu’on ne veut pas obéir au Seigneur, parce qu’on veut son service à soi. On peut fuir parce qu’on a été entraîné trop tôt dans le service qui est au fond celui que le Seigneur nous donnera mais on s’y est engagé trop tôt. Il est important de faire attention quand nous poussons un jeune frère ou une jeune sœur dans le service. C’est le cas de Marc. Dans l’exemple que nous avons là, on peut dire que c’est un côté qui est particulièrement dangereux.
L’ennemi a essayé jusque-là d’entraîner Néhémie sur un terrain d’élargissement, et Néhémie a montré son attachement au service que Dieu lui avait confié, au peuple de Dieu, pour la maison de l’Éternel. Et l’ennemi utilise cet attachement pour essayer de le faire tomber. Et pour nous, il est important de faire attention à ce principe. L’ennemi va peut-être utiliser notre attachement pour Dieu, pour le Seigneur Jésus, notre souci de l’évangélisation, notre fidélité, notre confiance en Dieu, pour essayer de nous faire dévier du chemin dans lequel Dieu nous a demandé de marcher.
Nous en avons un exemple avec le Seigneur Jésus quand dans la seconde de ses trois tentations l’ennemi lui rappelle ce verset : « Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur [leurs] mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre » et il Lui propose de se jeter d’en-haut du temple. Autrement dit : Dieu s’occupera de toi. Alors vas-y, maintenant jette-toi en bas du haut du temple, et quel témoignage sera rendu quand le peuple te verra descendre ainsi, gardé par Dieu. Et c’est un sujet auquel nous devons être attentifs.
Qu’est-ce qui a gardé Néhémie ? Si dans le premier danger ce qui l’a gardé c’était l’importance du travail, ici dans cette troisième tentation (la deuxième c’était la calomnie), il dit : « un homme comme moi », c’est la conscience de ce qu’il est, et de ce qu’il ne peut entrer ainsi dans le temple ; la conscience du service que Dieu lui a confié, la conscience de ce qu’il est, qu’il a été appelé par Dieu, c’est ce qui l’empêche de fuir. Comment fuirait-il de devant la face de Dieu, et aussi comment fuirait-il devant l’ennemi ? À ce moment-là, quel témoignage rendrait-il au peuple qui se trouve là ? Et en même temps il a conscience de sa place devant Dieu. Car s’il n’allait pas entrer dans le temple, c’était bien parce que c’était la place des sacrificateurs et des Lévites. Et nous avons à faire tout à fait attention à cela.
C’est la connaissance de la Parole de Dieu qui nous gardera. Nous avons à veiller dans tous nos pas aussi bien d’un côté que de l’autre. Cela a quelque fois été rappelé : le chemin étroit a deux côtés. Prenons garde à veiller ainsi sur toute la Parole de Dieu, connaissant toute la Parole de Dieu.
Nous avons l’exemple dans la Parole de Dieu d’un roi qui s’est élevé dans son cœur. Un roi qui avait été fidèle jusque-là. C’était Ozias. « Mais quand il fut devenu fort, son cœur s’éleva jusqu’à le perdre, et il pécha contre l’Éternel, son Dieu, et entra dans le temple de l’Éternel pour faire fumer [l’encens] sur l’autel de l’encens » (2 Chron. 26. 16). Et la suite nous montre comment il insista et fut châtié par Dieu. Pour nous, cela a été souvent dit, nous avons à nous garder, aussi bien quand on est, d’un côté, gardé des artifices du diable, des convoitises de la jeunesse, et aussi gardé de cet orgueil spirituel – on voit Ozias qui s’est élevé dans son cœur et il est entré dans le temple où il n’avait rien à faire.
Pour Néhémie, ce n’était pas la même chose. Et combien l’ennemi va essayer de nous détourner de ce chemin. Quel est le secret ? Cela a été rappelé : nous tenir devant le Seigneur Jésus, dans sa présence, en réalisant ce qu’Il est [et ce qu’on est]. « Un homme comme moi ». Le Seigneur m’a confié un service, c’est sa gloire qui est en jeu. Mais en même temps, je suis indigne. Qu’est-ce que je ferais là où je n’ai pas ma place, où c’est la place du Seigneur Jésus – le souverain sacrificateur, c’est Christ. On voit combien nous avons à réaliser la ruse de l’ennemi qui veut nous amener à pécher contre l’Éternel.
La question a été posée. Où pouvons-nous aller et que devons-nous fuir. Nous n’avons pas du tout la prétention de donner une réponse à cette question. Nous pensons à ce qui a été écrit par un frère il y a plus de cent cinquante ans dans un pays voisin, qui s’adressait justement à un jeune homme qui avait ce même genre d’interrogation et qui lui disait : Tu portes le nom de Christ. Partout où tu vas, tu amènes Christ avec toi. Gardons cette pensée dans nos cœurs. Partout où nous allons, nous portons le nom de Christ, nous amenons Christ avec nous.
Pouvons-nous aller dans tous les lieux ? Chacun a la réponse à cette question. Nous voudrions souligner encore à ce sujet ce que nous avons déjà évoqué rapidement. Dans le livre des Proverbes, il y a là encore la réponse à cette question, des enseignements concernant cette question ; il y a là des avertissements. C’est bien un danger que de penser qu’on peut aller dans un chemin jusqu’à un certain endroit, et qu’on aura la sagesse et la force en temps voulu, en temps utile de s’arrêter. Il n’y a que la folie du cœur humain qui peut nous faire croire cela.
Nous ne faisons que citer deux passages du livre des Proverbes, les laissant devant notre cœur et pour la lecture de chacun, soulignant seulement des expressions qui y sont contenues. Proverbes 7. 6 à 23, nous avons la sollicitation, l’invitation, que la femme étrangère fait à celui qui ici est appelé le jeune homme. Et je lirai versets 7 à 9 : « et je vis parmi les simples, j’aperçus parmi les jeunes gens, un jeune homme dépourvu de sens, qui passait dans la rue, près du coin où demeurait cette femme, et il prit le chemin de sa maison, au crépuscule, au soir du jour, au sein de la nuit et de l’obscurité ».
Voilà quelqu’un qui n’a pas une volonté arrêtée de s’égarer. Non. Il va son chemin, on pourrait dire tranquillement, sans but, sans objectif bien précis. Peut-être que dans sa pensée, dans son cœur, intérieurement, il a quelque sollicitation, mais il va son chemin. Et un danger particulier est souligné ici : il le fait au crépuscule du soir, à la nuit. Et nous savons combien, dans la Parole, cette pensée de la nuit est associée au travail de l’ennemi. Le Seigneur pouvait parler de travailler de jour et dire : « la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler » (Jean 9. 4). Gardons-nous de ce crépuscule, de tous ces lieux d’obscurité.
Et il y a là une femme bruyante, dont il nous est dit qu’elle a la mise d’une prostituée et le cœur rusé. Témoignage de quelqu’une qui a abandonné son premier amour, qui a abandonné l’amour auquel elle aurait dû demeurer attachée. Verset 14 : « J’ai chez moi des sacrifices de prospérités, j’ai aujourd’hui payé mes vœux ». Elle va avoir un discours très rusé, elle va donner l’impression qu’on peut mélanger les pensées humaines avec quelque service religieux, avec quelque pensée religieuse, peut-être quelque pensée trouvée dans la Parole. Gardons-nous de ces ruses de l’ennemi !
Verset 21 : « Elle le détourna par beaucoup de douces paroles, elle l’entraîna par la flatterie de ses lèvres ». Gardons-nous de ces douces paroles et de ce qui peut nous flatter. Combien alors nous sommes vite pris ! Combien nous sommes sensibles à ces douces paroles, à ces flatteries, et combien facilement nous les écoutons ! Et, que nous est-il dit de celui qui au début allait simplement dans le chemin ? « Il est allé aussitôt après elle, comme le bœuf va à la boucherie » (v. 22).
Rien ne va le sortir de ses griffes, il est pris dans ses filets, « comme l’oiseau se hâte vers le piège et ne sait pas qu’il y va de sa vie » (fin du v. 23). Voilà le commencement, voilà le terme d’un tel chemin, quand on écoute les flatteries, les douces paroles qui sont mélangées à ce qui peut paraître quelque chose d’agréable, dans l’obscurité.
Et nous avons le même enseignement au chapitre 9. 13 à 18, où il s’agit de la femme folle et bruyante qui elle aussi a une maison, qui elle aussi appelle celui qui est simple, qui est dépourvu de sens. Et là encore, verset 17, elle dit : « Les eaux dérobées sont douces, et le pain [mangé] en secret est agréable ! » Ah ! On aime ce qui est dérobé, ce qui est sorti de son contexte, ces paroles qui sont attrayantes pour le cœur humain, ce pain qui est mangé en secret. Voilà quelque chose qui est ignoré de tous les autres. Quelles douces flatteries !
Et la fin est la même : « Ses conviés sont dans les profondeurs du shéol » (v. 18). Avertissements sérieux ! Lisons ces passages. Sondons ce que nous dit l’Écriture. Mais entre ces deux passages lisons aussi le premier paragraphe de Proverbes 8 et nous verrons qu’il y a une autre femme, qu’il y a d’autres paroles, une autre maison : c’est la sagesse. Et elle crie, parce qu’elle s’adresse à tous, elle fait retentir sa voix. Et si nous lisons ce passage, on voit qu’elle crie à tous les endroits, pour tout ce qui concerne les maisons, les lieux de travail, pour ce qui concerne les relations avec les autorités, et elle donne la sagesse et elle apporte la bénédiction. Et le résultat ce sont les versets 17 et 18 : « J’aime ceux qui m’aiment ; et ceux qui me recherchent me trouveront. Avec moi sont les richesses et les honneurs, les biens éclatants et la justice ». Quelle bénédiction !
Et cela nous ramène à notre chapitre. Parce que, dans ce chapitre, si nous continuons notre lecture, nous voyons l’objectif de l’ennemi au verset 13 : « C’est pour cela qu’il était payé, pour que j’eusse peur et que je fisse ainsi et péchasse, et qu’ils eussent de quoi me faire un mauvais renom, afin de me couvrir d’opprobre ». Me faire un mauvais renom.
Si nous apportons Christ avec nous dans ces différents lieux auxquels les uns et les autres nous pouvons aller, et si nous écoutons ces voix douces, agréables au cœur humain mais combien dangereuses, n’allons-nous pas apporter un mauvais renom sur le nom du Seigneur ? Quel témoignage ! Alors pour Néhémie, était-ce important d’avoir un bon ou un mauvais renom ? Est-ce important pour nous d’avoir un bon ou un mauvais renom ? Si cela ne concernait que nous, cela n’a aucune importance. Mais nous devons nous en tenir à ce que la Parole de Dieu nous enseigne, et elle nous parle au moins à deux reprises du bon renom.
« Mieux vaut une bonne renommée que le bon parfum » (Eccl. 7. 1). Nous avons une autre pensée en Proverbes, 22. 1 : « Une bonne renommée est préférable à de grandes richesses ». Que pouvons-nous retenir comme enseignement de ces deux versets ? Il semble que dans ces deux versets soit soulignée devant nous l’importance de la condition et de l’état moral dans lesquels se trouve le serviteur du Seigneur. Dans le verset d’Ecclésiaste 7, la bonne renommée est mise en parallèle avec le parfum. On peut penser que le bon parfum mentionné en Ecclésiaste 7 c’est le parfum qui était utilisé pour oindre le sacrificateur pour le qualifier pour le service qui était le sien. Ce qui est donc quelque chose d’extrêmement utile pour que le sacrificateur, revêtu de ses vêtements, soit oint de ce parfum pour être qualifié pour aller servir, et accomplir ce qui était devant lui.
Eh bien, ce qui est encore plus utile pour le sacrificateur, et pour chacun de nous, c’est cette bonne renommée. C’est-à-dire, cet état moral dans lequel, partout où nous allons, nous pouvons effectivement apporter le nom de Christ. S’il y a en nous quelque état moral qui nous met en désaccord avec ce qui est de Christ, cela hélas nous disqualifie pour le service, quand bien même nous serions revêtus de ces vêtements qui étaient ceux du sacrificateur, quand bien même nous aurions cette préparation qui était celle du sacrificateur. Nous voyons donc l’importance de cette bonne renommée mentionnée ici, qui est cet état moral et cette condition dans lesquels nous devons continuellement nous trouver.
En Proverbes 22, la bonne renommée est préférable à de grandes richesses. Nous sommes dans un enseignement qui concerne le peuple terrestre d’Israël pour lequel les bénédictions étaient des bénédictions terrestres, et pour qui la richesse était une bénédiction particulière que Dieu accordait aux Siens. Eh bien, il nous est dit que la bonne renommée est préférable à de grandes richesses. Pour le croyant les bénédictions ne sont pas matérielles mais elles sont spirituelles car nous sommes le peuple céleste de Dieu.
Et ce que nous avons à rechercher, ce sont bien ces bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Nous avons à rechercher la jouissance de ces bénédictions spirituelles. Mais il y a quelque chose qui est encore supérieur, c’est cette bonne renommée, c’est cet état de cœur dans lequel nous jouissons continuellement de la personne du Seigneur Jésus, et nous pouvons aller avec Lui là où Il nous envoie.
Il serait intéressant que nous regardions de près l’articulation des versets 13 et 14 : « C’est pour cela qu’il était payé, pour que j’eusse peur et que je fisse ainsi et péchasse, et qu’ils eussent de quoi me faire un mauvais renom, afin de me couvrir d’opprobre. Souviens-toi, ô Dieu, de Tobija et de Sanballat, etc. ». Devant qui Néhémie se trouve-t-il ? Devant Dieu. On voit bien que c’est un serviteur dont la chair est tenue en bride, elle est tenue dans la mort. N’oublions pas que le renom du chrétien, c’est d’abord pour Christ.
En Apocalypse 3 le Seigneur peut parler de confesser le nom d’un vainqueur devant son Père et devant les anges (Apoc. 3. 5). Voilà un renom qui est autre chose que celui d’ici-bas. L’opprobre rejaillit si je suis infidèle et que je ne suis pas en témoignage. Et nous voyons d’une manière magnifique combien Néhémie chaque fois refuse les ruses de l’ennemi, chaque fois obéit tout au long du livre, dans tous les exemples qui nous sont donnés. Et cela se termine par la conclusion morale, c’est le verset 16 : « Lorsque tous nos ennemis l’apprirent, toutes les nations qui nous environnaient craignirent et furent fort abaissées à leurs propres yeux, et elles reconnurent que cette œuvre avait été faite de par notre Dieu ».
Voilà un témoignage ! Et les ennemis ne peuvent pas faire autrement que de reconnaître un tel témoignage. Et il est important que nous nous rappelions que notre affaire c’est d’être fidèles, notre affaire c’est le chemin du Seigneur, parce que dans le chemin du Seigneur on n’est pas tout seuls, on est avec le Seigneur. Si le Seigneur me donne ce chemin dans cette direction, eh bien, si je suis ce chemin, le Seigneur est devant, et Il est avec moi.
Si je veux prendre un chemin différent en pensant que c’est mieux, en pensant ma sagesse au-dessus de celle du Seigneur, eh bien c’est un chemin sans le Seigneur et c’est toujours une chute. Quelle que soit la manière dont les choses [se déroulent] c’est une chute, une chute morale.
Réunion d’études près de Pau (2010)