
Si nous pouvions pousser les portes de la vie,
Entrer et découvrir tout le travail de Dieu,
Nous saurions expliquer nos luttes infinies
Les mystères cachés s’offriraient à nos yeux.
Mais non, pas aujourd’hui. Alors, souris mon âme !
Ses Desseins s’ouvriront tels des lys clos encore ;
Surtout, ne forçons pas leur délicate trame,
Le temps révèlera les beaux calices d’or.
Quand, après nos labeurs, nous atteindrons la Rive
Du Repos Éternel, aux pieds du Divin Roi,
Quand tout s’éclairera de Sa Lumière vive,
Nous dirons sûrement : « Dieu savait mieux que moi ».
Derrière mon destin, se tient le Tisserand ;
Il accomplit en moi Son Dessein étonnant.
Et je remets ma vie à Sa grande Sagesse,
Pleinement confiant en Sa parfaite adresse.
Et si, d’un grand mystère, Il entourait Son Plan,
Si ma courte vision se troublait un moment,
Je ne tenterais pas de tout voir et comprendre,
Mais je Lui laisserais chaque fil à reprendre…
Pas avant que le bruit du métier n’ait cessé,
Et l’ultime navette achevée de passer,
Dieu ne révèlera de Son Plan le mystère,
Ni ne dira pourquoi Lui étaient nécessaires
Le fil noir, le fil gris, le fil disgracieux,
Autant que le fil d’or et d’argent précieux,
Pour que dans la Main sûre et capable du Maître,
Un motif admirable, enfin puisse paraître.