LES RÉUNIONS D’ASSEMBLÉE (2)

Matthieu 16. 13 à 20 : « Or, lorsque Jésus fut venu aux quartiers de Césarée de Philippe, il interrogea ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l’homme ? Et ils dirent : Les uns disent : Jean le baptiseur ; les autres : Élie ; et d’autres : Jérémie ou l’un des prophètes.

Il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Simon Pierre, répondant, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus, répondant, lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon Assemblée [ou mon Église], et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. Alors il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu’il fût le Christ ».

Matthieu 18. 15 à 20 : « Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère ; mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou de trois témoins toute parole soit établie. Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’Assemblée [ou l’Église] ; et s’il ne veut pas écouter l’Assemblée [ou l’Église] non plus, qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain.

En vérité, je vous dis : Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux ; car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ».

2 Timothée 2. 19 à 22 : « le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et : Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur.

Or, dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre ; et les uns à honneur, les autres à déshonneur. Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre. Mais fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ».

Psaume 133. 1 à 3 : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ; comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité ».

Pour introduire le sujet, il me semble utile de rappeler ce qu’est l’Assemblée ou l’Église, ekklesia, c’est-à-dire tirée hors de, des personnes tirées hors du monde et amenées au Seigneur. L’Église est composée de tous les croyants, tous les croyants où qu’ils se trouvent, tous ceux depuis la descente du Saint Esprit à la Pentecôte jusqu’au moment où le Seigneur reviendra pour enlever son Église et l’amener avec lui dans le ciel.

En général la Parole parle de l’Assemblée, l’Église, traduit par l’Assemblée dans notre version, l’Assemblée universelle comme étant composée de tous les croyants sur la terre à un jour donné.

Cette Église est l’Épouse de Christ. La Parole nous le dit en Éphésiens 5, ce qui exprime les liens d’affection et d’intimité profonds qui existent entre le Seigneur et l’Église.

Évidemment nous pensons surtout à l’amour du Seigneur pour son Église qui a aimé l’Assemblée, qui s’est livré lui-même pour elle, qui la nourrit et qui la chérit. Le Seigneur la voit ainsi et nous, nous devons aussi la voir ainsi.

Malgré toutes les imperfections qui la caractérisent, elle est toujours l’objet de cet amour profond et immuable du Seigneur qui se la présentera à lui-même glorieuse, sans ride, ni tache, ni rien de semblable. Dans le passage que nous avons lu, le Seigneur dit : « Je bâtirai mon Assemblée » et dans cette expression « mon Assemblée » on ressent toute l’affection, tout le prix, que cette Assemblée a pour le Seigneur. Et nous, nous devons avoir cette même vision de l’Église.

L’Église est aussi le corps de Christ. Elle est constituée des membres. C’est un corps, un corps vivant, un corps qui fonctionne sous l’impulsion de la tête qui est Christ maintenant glorifié dans le ciel. Tout part de la tête, la tête ou le chef.

Et les croyants, quels qu’ils soient dans ce monde, sont des membres de ce corps. On n’est pas membre d’une assemblée, on est des membres du corps de Christ. Cela nous est rappelé dans beaucoup de passages (1 Cor. 12 ; Éph. 1 ; Col. 1). Nous avons été baptisés d’un seul Esprit pour être les membres du corps de Christ. Ce corps est un. Il y a un seul corps sur la terre, un seul corps de Christ : le Christ.

L’unité de ce corps est le fondement de tous les principes du rassemblement. « Le principe du rassemblement » est l’unité de ce corps, uni par le Saint Esprit, unis ensemble en un seul corps, unis ensemble au Seigneur qui est la tête. Cette unité s’exprime à la table du Seigneur et elle s’exprime dans le seul pain que nous prenons.

Souvent nous évoquons lorsque nous rompons le pain cette pensée que dans ce pain il y a non seulement le corps que Christ a pris pour venir sur la terre et qu’il a offert en sacrifice mais aussi l’ensemble de tous les croyants sur la terre où qu’ils soient.

Cette Église est aussi la maison de Dieu, l’habitation de Dieu par son Esprit (Éph. 2). Le Seigneur construit un édifice. Il a dit en Matthieu 16 : « je bâtirai ». C’est le Seigneur qui construit. Là l’Église nous est présentée comme un édifice que Christ bâtit.

Il le disait au futur parce que cette construction ne pouvait commencer qu’après l’œuvre accomplie à la croix, sa glorification dans le ciel et l’envoi du Saint Esprit à la Pentecôte. Cette construction commence donc à la Pentecôte et se poursuit. Elle n’est pas achevée. Le Seigneur ajoute chaque jour des pierres vivantes comme cela nous est dit en 1 Pierre 2, des pierres qui ont la vie et qui sont fondées sur cette pierre précieuse, élue, qui est la personne du Seigneur, ce seul fondement qui est posé, qui est Christ. Cette construction s’achèvera, nous ne savons pas quand, lorsque le Seigneur aura fini d’ajouter des pierres à cet édifice et qu’elle sera emportée dans le ciel.

Il y a d’autres comparaisons aussi qui sont dans la Parole, comme le chandelier où les lampes étaient tirées d’un seul pied fait d’or battu.

Et puis il y a des assemblées locales et la Parole nous parle d’assemblées locales. Nous connaissons bien les assemblées de Judée, de Samarie. Au début il n’y avait que l’assemblée de Jérusalem. Mais rapidement il y a eu des assemblées locales, c’est-à-dire des croyants qui se rassemblaient dans une localité, à Éphèse, à Corinthe etc. Il en est de même toujours aujourd’hui, mais l’assemblée locale est toujours la représentation de l’Assemblée universelle.

Elle est constituée, par exemple dans un village, de tous les croyants rachetés du Seigneur qui sont dans cette localité. Il faut avoir toujours cette notion à l’esprit de ce que le Seigneur voit. Le Seigneur connaît ceux qui sont siens et malheureusement maintenant il y a une dispersion, une confusion, mais dans le cœur du Seigneur et dans notre cœur, nous avons toujours à considérer cette unité du corps de Christ.

Le corps est parfait, la maison est parfaite, ce que Christ fait est parfait et demeurera éternellement. Mais la Parole nous montre aussi que la construction de cette maison a été confiée à la responsabilité de l’homme et alors là c’est la ruine. L’homme a toujours ruiné ce que Dieu lui a donné. Et nous constatons cette ruine, non seulement dans l’Église universelle, mais aussi dans le témoignage que le Seigneur avait laissé à notre responsabilité.

Nous profitons de cette introduction pour dire que la génération des anciens est particulièrement confuse et humiliée en pensant aux jeunes qui observent ce qui se passe dans les assemblées. Qui ne sentirait pas avec douleur ces choses ? Les anciens le confessent et s’en humilient, et s’en humilient devant le Seigneur et supplient les jeunes de ne pas abandonner ces vérités de la Parole, des vérités qui sont absolues.

Elles sont mal vécues. Nous les avons mal vécues. Mais ces vérités sont absolues et l’Église pour le cœur de Dieu n’a pas changé. Bien sûr que tout le monde devrait se réunir à Saint-Agrève autour de la table du Seigneur. Ce n’est pas le cas. À cause de la confusion, à cause du mauvais enseignement, à cause de l’action du diable, il en est ainsi maintenant. Les rassemblements se réduisent à deux ou trois personnes. Mais là le Seigneur a fait des promesses. C’est ce qu’on a lu dans Matthieu 18.

Et puis il y a des réunions d’assemblée, c’est-à-dire des cas où l’assemblée comme telle, expression locale du corps de Christ, se réunit régulièrement à un endroit précis, ensemble. Nous avons des passages qui nous le disent en 1 Corinthiens 11. 20 : « Quand donc vous vous réunissez ensemble » et la note dit : « ensemble, en un même lieu », autour de la table du Seigneur.

Nous retrouvons la même expression au ch. 14. 23 : « Si donc l’Assemblée tout entière se réunit ensemble » et la note dit : « ensemble, en un même lieu ». C’est une réunion d’assemblée, c’est une réunion toute particulière, c’est une réunion où le Seigneur se tient au milieu de cette Assemblée selon Matthieu 18.

Il y a trois circonstances de réunion d’Assemblée très précises dans la Parole : les réunions pour le culte, les réunions pour la prière en Assemblée, et les réunions pour l’édification. On pourrait y ajouter peut-être les réunions d’humiliation dans certains cas, peut-être associées aux réunions de prières.

Il y a bien d’autres occasions où les chrétiens se réunissent. Nous sommes en réunion d’étude, mais ce n’est pas une réunion d’assemblée. Bien sûr que le Seigneur est là, l’Esprit aussi agit ou il est contristé. Mais ce n’est pas la réunion d’Assemblée comme telle, réunion des membres du corps de Christ réunis à la table du Seigneur. Il y a des réunions de jeunes, réunions pour jeunes, par exemple, qui sont bénies et utiles. Il y a des réunions de frères de passage, d’un docteur qui vient, qui fait une réunion. Ce ne sont pas des réunions d’Assemblée. Il y aussi des réunions à l’occasion des mariages ou des enterrements.

Les réunions d’Assemblée sont caractérisées par cette présence toute spéciale du Seigneur selon Matthieu 18 qui nous parle d’une assemblée locale. Matthieu 16 nous parle du principe général de l’Assemblée universelle construite par Christ sur le fondement qu’il est le Fils du Dieu vivant. Matthieu 18 nous parle d’une assemblée locale et du fonctionnement d’une assemblée locale avec des difficultés entre frères, avec une autorité que le Seigneur lui a confiée.

Là le Seigneur dit : « Je suis là ». Il ne dit pas : « mon Esprit », il dit : « je suis là », c’est-à-dire une présence toute particulière et personnelle du Seigneur et on se demande si souvent nous n’avons pas oublié cette présence du Seigneur et si nous n’avons pas oublié la crainte qui lui est due lorsqu’il est présent personnellement au milieu de ces deux ou trois assemblés à son nom. Il y a une promesse dans ce passage, mais il y a aussi une condition.

Je voulais seulement terminer en disant que le Seigneur quand il est présent au milieu de ces deux ou trois, nous regarde comme il avait regardé Pierre. C’est un regard d’amour, mais c’est aussi un regard qui sonde nos cœurs et nos consciences. Lorsque nous lisons ces passages, nous ne devons pas les lire comme un mode d’emploi d’une machine-outil, sans que notre cœur soit engagé.

Le Seigneur veut notre cœur. Il disait à Ephèse : « j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour ». Le Seigneur ne sonde pas l’étendue de nos connaissances, il sonde ce qu’il y a dans notre cœur. Que pendant ces réunions nous puissions lire ces passages en ayant notre cœur engagé pour le Seigneur !

Peut-être pour nous aider à comprendre ce que notre frère nous a dit concernant cette vérité de l’unité du corps de Christ, vécue pratiquement, il faut nous souvenir que dans le conseil de Dieu concernant l’Assemblée, il n’y avait pas d’assemblées locales, et bientôt le Seigneur va venir assembler tous les saints. Les assemblées locales sont là sur la terre par nécessité.

Il y avait des conversions en nombre au début des Actes où on voit 5000 personnes. Sans doute qu’on ne pouvait pas réunir tous ces frères et sœurs dans un même lieu. Bien qu’il y ait différents lieux, ça demeure la même Assemblée avec le même Seigneur. On ne voit pas d’assemblée indépendante dans la Parole de Dieu, comme il y a un seul Seigneur, il y a un seul Esprit.

Il y a un verset dans les Actes qui nous a toujours encouragés au chapitre 9 : « Les assemblées donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit » (v. 31). Et on a une petite note qui dit : L’Assemblée. Que ce soit les assemblées, l’Assemblée, c’est une même chose. Que le Seigneur nous aide à vivre ces vérités avec nos cœurs et c’est ce qu’on désire en ayant un cœur large, en pensant que tous les chrétiens sont des frères et sont membres du corps de Christ comme on l’a dit. Nous pouvons le vivre avec un cœur large en pensant à tous les chrétiens, en ayant le désir de suivre le chemin que le Seigneur nous trace dans sa Parole.

Le Seigneur parle au futur en Matthieu 16 en disant : « Je bâtirai mon Assemblée ». Cela nous montre qu’il introduit là quelque chose qui est entièrement nouveau. Il y avait autrefois des croyants, notamment dans le peuple d’Israël, mais pas seulement.

Mais Dieu avait formé son peuple et il leur avait même donné des instructions très fortes pour construire un sanctuaire, un lieu où il allait habiter et rassembler les siens. Il leur a même demandé dans le chapitre 25 de l’Exode d’apporter les matériaux pour construire ce tabernacle. Il a donné des hommes capables de fabriquer les différents éléments, les différents meubles de cette construction.

Et puis il a donné dans les premiers livres de l’Ancien Testament, les livres de Moïse tout spécialement, beaucoup d’instructions relatives à la manière de s’approcher de Dieu, individuellement et surtout aussi collectivement. Et puis il a institué la sacrificature dans la famille d’Aaron pour être particulièrement occupée de tout ce qui concerne le sanctuaire et le rassemblement du peuple de Dieu.

Tout cela avait lieu sur la terre, déjà avec beaucoup de manifestations de gloire de la part de Dieu dans le désert de Sinaï lorsque le peuple est sorti d’Égypte et plus encore lorsque le peuple ayant été amené dans le pays de Canaan, Dieu a donné à David des instructions et des moyens de faire construire le temple de Jérusalem qui a été effectivement préparé par David et construit par Salomon qui a été le roi de gloire que le Seigneur a employé pour cela.

Donc on voit combien c’est une pensée tout à fait ancienne que Dieu avait à l’égard de ceux qu’il appelle ses saints, non pas qu’ils fussent des hommes parfaits, mais des gens mis à part par la foi pour lui appartenir en propre et manifester sur la terre sa volonté, sa présence, son action.

Mais justement on voit comment l’épître aux Hébreux nous dit que Dieu a autrefois à plusieurs reprises et en plusieurs manières parlé aux pères, aux patriarches, par le moyen des prophètes, en commençant justement spécialement par Abraham, puis Moïse et toute la liste des prophètes, mais à la fin de ces jours-là, il leur a parlé dans le Fils, en Fils. Il a envoyé son Fils unique.

L’amour de Dieu a été manifesté en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui (1 Jean 4. 9), pour faire sortir de la mort ceux qui étaient dans leurs fautes et dans leurs péchés, non pas seulement pour les mettre à part sur la terre pour en faire un peuple à part qui puisse exprimer quelque chose, la louange à Dieu comme cela avait lieu par le moyen des sacrifices et du rassemblement des fils d’Israël, mais en esprit et en vérité, dans une relation nouvelle avec lui qui soit dans son fondement tout à fait divine.

La Parole nous dit que tous ceux qui ont cru en lui sont maintenant rendus participants de la nature divine (2 Pier. 1. 4). Le Seigneur lui-même a dit à la femme samaritaine que Dieu cherchait des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité. Il y a tout un ensemble de déclarations qui remplissent toute la Parole parce que si ces choses sont nouvelles, elles étaient annoncées et réalisées par le Seigneur Jésus lui-même sur la base de l’œuvre qu’il a accomplie à la croix. Toute la Parole se tient.

On aura certainement l’occasion de le rappeler, déjà dans l’Ancien Testament nous trouvons beaucoup de figures et d’enseignements qui ont toute leur valeur pour le rassemblement de saints, des croyants, de ceux qui ont reçu le Seigneur Jésus comme leur Sauveur dans le temps présent.

Psaume 133. 1. Ce verset, quand nous y pensons, nous remplit de honte et c’est ce qui nous manque comme notre frère l’a exprimé, spécialement à nous qui sommes les plus âgés parmi les croyants qui sont ici présents : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! »

Quand nous voyons la dispersion des enfants de Dieu sur la terre, et même parmi ceux qui ont à cœur de rechercher la présence du Seigneur étant assemblés à son nom, cela nous couvre de honte et de confusion, dans la pensée exprimée par Dieu : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! »

Ce qui est extrêmement consolant, chers amis, ce sont les versets qui suivent : « C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ; comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité ».

Chers amis, si dans la pensée que des frères sont appelés à être unis ensemble, et que malheureusement ce qu’ils sont par nature et leurs défaillances conduisent à la dispersion – ce qui est bon descend d’en haut. « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ou d’ombre de changement » (Jac. 1. 17).

Il est frappant de voir dans ces versets du Psaume133 que l’on voit trois fois le verbe descendre. Dieu s’il réunit les siens, c’est une action divine qu’il veut opérer. Nous avons besoin de le réaliser pour être des enfants obéissants, pour venir vers Lui avec ce désir ardent d’être obéissants pour recevoir de lui ce qui descend réellement d’en haut. Il n’y a pas d’autre bénédiction que celle qui descend d’en haut.

L’huile précieuse descendait sur Aaron – dans lequel bien sûr nous voyons l’image de Christ – était répandue sur ses vêtements. Et puis la rosée de l’Hermon descendait sur les montagnes de Sion, venant d’en haut. Que le Seigneur nous accorde d’être profondément conscients dans nos cœurs que nous avons à faire à Lui pour recevoir ce qui vient d’en haut !

En Matthieu 16, nous avons trouvé le Seigneur qui demandait ce que les gens pensaient de Lui. Il demande ce que, eux, les disciples pensent de Lui. Il y a la révélation du Père selon laquelle Pierre peut dire : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Quelle est la réponse du Seigneur ? Il dit : premièrement c’est mon Père qui est dans les cieux qui t’a fait cette révélation, et la deuxième pensée que le Seigneur exprime, c’est que sa pensée va vers un trésor qu’il a devant lui, qui est déjà devant ses yeux : voilà une Assemblée, c’est-à-dire qu’il dit : sur ce roc – c’est-à-dire sur sa personne même – je bâtirai mon Assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle.

C’est un peu, comme un frère disait, comme un jeune homme qui veut parler à ses camarades, à ceux qui l’entourent, de celle qui a trouvé son amour : il y a une fiancée, il n’est pas encore fiancé, mais elle est déjà chère à son cœur, il peut dire à ses camarades : Écoutez, j’ai quelqu’un devant moi, quelqu’un de tout à fait précieux pour mon cœur. C’est ici pour la première fois que le Seigneur parle de cette Assemblée.

Cela nous montre à quel point cette Assemblée qu’il veut bâtir sur lui-même est chère à son cœur de telle sorte qu’il ne peut pas faire autrement que, quand il y a eu cette révélation pour Pierre, le Christ, le Fils du Dieu vivant et Lui, il parle de son Assemblée. Voilà quelque chose qui doit toucher aussi nos cœurs en voyant combien cela occupait le cœur du Seigneur.

Dans ce passage de Matthieu 16, il est peut-être intéressant de remarquer que nous ne sommes ni à Jérusalem ni dans un cadre juif. Nous sommes dans un cadre de nations. Et nous avons déjà peut-être une préfiguration de ce qui nous est dit en Hébreux 13. 13 : « Sortons vers lui hors du camp ».

La scène de ce paragraphe nous présente deux sphères, introduites l’une et l’autre par une question du Seigneur. La première question – et les deux questions d’ailleurs – touchent à sa Personne.

La première question « Qui disent les hommes que je suis ». C’est la sphère de l’homme. On est peut-être un peu étonné de voir qu’on n’a pas parlé du Seigneur d’une manière péjorative. Ailleurs on voit qu’on Le traite de Samaritain, dans Jean 8, fils du charpentier, séducteur, mais pas là. On Le compare à un prophète, à Jean le baptiseur, à Élie, à Jérémie, mais qu’est-ce que ces réponses ont en commun ? – Ce sont des pensées humaines.

Et dans les rassemblements ce n’est pas les pensées humaines, même si nous y mêlons le nom du Seigneur, dont nous avons besoin – nous avons besoin d’autre chose. Et le Seigneur, lorsqu’Il pose sa deuxième question, ouvre une autre sphère dans laquelle l’esprit de l’homme n’atteint pas. Et le Seigneur le souligne après la réponse de Simon Pierre en disant : Ce n’est pas toi, ce n’est pas la chair et le sang, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.

Bien sûr, le Saint Esprit n’était pas encore sur la terre, mais aujourd’hui c’est la prérogative absolue, unique, un monopole du Saint Esprit, de nous communiquer Christ comme il doit être communiqué. C’est très solennel pour les frères et sœurs dans un rassemblement, de dire des choses sur le Seigneur. C’est facile, surtout quand on a grandi au son de la Parole de Dieu.

Mais donner ce qui vient de Dieu par la puissance du Saint Esprit, doit exercer profondément nos cœurs. Bien sûr nous le vivons mal, mais attachons-nous à ces choses.

Pour parler de Christ nous avons besoin de l’Esprit de Dieu, et le Seigneur le souligne : « tu es bienheureux, Simon Barjonas », la chair et le sang ne t’ont pas communiqué cela. Nous sommes en danger. Finalement ce n’est pas très difficile de faire une prière avec l’habitude que nous en avons. Quelqu’un a même dit : avec l’habitude que nous avons de nos réunions de culte, où tel cantique peut appeler telle pensée, telle prière peut appeler tel cantique, etc. nous pourrions faire une construction complètement humaine dont le Saint Esprit serait complètement absent. C’est très solennel.

Le Seigneur est le bâtisseur : « Je bâtirai », il en est le propriétaire : « mon Assemblée », il en est le fondement. Qu’il veuille faire que nous comprenions toujours mieux que c’est bien sa personne qui a de l’importance. Nous ne nous réunissons pas pour faire du christianisme et se sentir un peu mieux à la sortie de la réunion. Si nous nous sentons bien à la fin de la réunion, tant mieux, mais ce n’est pas le but de nos rassemblements, de nos réunions, de faire du christianisme à notre niveau pour que, dans notre vie spirituelle bien sûr, nous en retirons du bien, mais est-ce que notre foi s’élève jusqu’à ce niveau ?

Quelquefois on dit : On a eu une bonne réunion. Oui, on a eu une bonne réunion, mais qu’est-ce que le Seigneur en a pensé ? Quelle a été la part de notre Seigneur ? Nous ne sommes que périphériques par rapport à ces choses, bien-aimés. Nous avons besoin de nous recentrer sur sa merveilleuse Personne. Qu’il nous aide à cela !

Je voudrais ajouter deux pensées. La première : on a évoqué ce que l’Assemblée devrait être pour nos cœurs, mais elle ne le sera que dans la mesure où nous apprécierons le prix que le Seigneur a payé pour se l’acquérir, et le prix que Dieu lui-même a payé pour se l’acquérir. Nous lisons ces deux choses, la première en Éphésiens 5 : « Christ a aimé l’Assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (v. 25), et puis en Actes 20 il est parlé de Dieu : « l’Assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils » (v. 28).

C’est bien en regardant l’Assemblée au prix auquel le Seigneur et le Père l’ont acquise, que cette Assemblée aura aussi du prix pour nos cœurs. On a dit aussi qu’il fallait nous recentrer autour de Christ, et cela est particulièrement vu dans ce passage de Matthieu 16 où le Seigneur se présente comme celui qui aime l’Assemblée, Celui qui en est le fondement et Celui qui la bâtit. Et puis dans Matthieu 18, c’est Celui qui rassemble.

En 2 Timothée 2, c’est ce que doit être notre marche pratique pour réaliser un tel rassemblement. On a vu, on le verra sans doute plus en détail : se retirer de l’iniquité, se purifier des vases à déshonneur, et puis poursuivre avec ceux qui invoquent le nom du Seigneur d’un cœur pur. Et puis dans le Psaume 133, c’est Lui qui bénit, c’est lui qui donne la bénédiction à ceux qui sont ainsi rassemblés selon sa pensée et selon le désir de son cœur.

En 2 Timothée 2, nous avons des instructions qui peuvent paraître élevées ou qui dépassent ce que nous pouvons réaliser. Il est bon de se souvenir que ce passage commence au v. 1 par cette exhortation : « fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus ».

On a parlé à juste titre de l’état de honte et de confusion dans lequel nous sommes, qui nous fait courber la tête. Est-ce une raison pour renoncer à tout ? – Non. On trouve dans la grâce du Seigneur, cette grâce qui est dans le Christ Jésus, à la fois les ressources et la force pour réaliser, même dans un temps de ruine, ce que le Seigneur attend de ses rachetés. Ce n’est pas en nous-mêmes, ce n’est pas par des contraintes qu’on pourrait s’imposer, que nous pouvons réaliser quelque chose de l’enseignement de la Parole de Dieu. C’est en cherchant dans cette grâce de Dieu, les ressources pour marcher d’une manière qui soit digne du Seigneur et ainsi pouvoir réaliser, même si nous ne sommes rassemblés que deux ou trois, quelque chose de ce que le Seigneur désire, et éprouver la bénédiction qui résulte d’un tel rassemblement.

Je reviens sur ce passage : « je bâtirai mon Assemblée ». Voilà la prérogative du Seigneur. J’ai deux passages en tête sur ce que le Seigneur fait. Le Seigneur donne des dons. Pierre avait reçu des dons comme apôtre etc. mais nous lisons dans Actes 2 – Actes des apôtres – plutôt de l’Esprit du Seigneur – au v. 47 : « Et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Assemblée ceux qui devaient être sauvés ».

Grâce merveilleuse du Seigneur, quelque chose de merveilleux toujours pour nous, qui ressemble à un miracle, qui est un miracle que le Seigneur ajoute. Ce n’est pas, même après la prédication de Pierre, mais c’est le Seigneur qui ajoutait. Cela est corroboré dans le chapitre 5. 14 : « et des croyants d’autant plus nombreux se joignaient [étaient ajoutés] au Seigneur, une multitude tant d’hommes que de femmes ». Il y a donc toujours cette indication que le Seigneur ajoute, que des âmes sont ajoutées au Seigneur. Il y a là le Seigneur qui rassemble.

Une brève remarque relative au mot « Assemblée » qu’on a déjà expliqué. Il n’y a qu’un seul mot effectivement dans le texte original qui soit traduit par Assemblée ou Église. Pourquoi le traducteur a-t-il préféré le mot Assemblée plutôt que le mot Église qui vient plus directement au point de vue langue du mot ekklesia, une dérivée du mot ekklesia ?

– L’inconvénient c’est qu’il a pris des acceptions particulières qui sont bien ancrées dans la pensée du public, ce qui fait que cela risque d’être mal compris, en particulier le mot est devenu la désignation du bâtiment dans lequel des hommes et des femmes, des chrétiens, se réunissent, ce qui n’est pas du tout le cas dans le mot original. Il est même saisissant de voir que, dans le Nouveau Testament, il est à peine question de locaux de réunion. Il y a quelques passages qu’on pourrait citer qui montrent justement que ce n’était pas du tout la préoccupation des croyants de ce temps-là.

Alors, ce terme est employé dans différents sens. Il est employé par le Seigneur quand Il dit : « je bâtirai mon Assemblée ». Là c’est le terme le plus général – on l’a souligné – qui englobe tous les croyants, depuis le moment où l’Assemblée a été formée par le Saint Esprit dans le chapitre 2 des Actes, lors de la descente du Saint Esprit, jusqu’au moment où le Seigneur viendra enlever son Assemblée, se la présenter à lui-même, glorieuse. C’est le sens que nous avons aussi en Éphésiens 5, lorsqu’il est dit que Christ a aimé l’Assemblée.

D’autre part ce mot – on l’a souligné aussi – signifiait simplement l’ensemble des croyants qui sont sur la terre, partout sur cette terre à un moment donné, par exemple dans le chapitre 12 de la 1ère épître aux Corinthiens et d’autres passages, dans le chapitre 20 du livre des Actes, où Paul dit aux anciens d’Éphèse que l’Esprit Saint les « a établis pour paître l’Assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils », verset déjà cité.

On a souligné aussi que le Seigneur emploie ce terme dans le chapitre 18 de Matthieu pour désigner l’assemblée locale, « Dis-le à l’assemblée », à ceux qui sont là, sans chercher au bout de la terre d’autres croyants qui ne sont pas là. Il est employé fréquemment dans le Nouveau Testament par les apôtres, notamment dans les épîtres.

On trouve presque la définition de ce qu’est l’assemblée locale dans le verset 1er du chapitre 13 des Actes où il est dit : « il y avait… dans l’assemblée qui était là ». Il me semble que cela peut être considéré comme la définition, en quelque sorte, de l’assemblée locale, composée de tous les croyants, comme on l’a dit, qui sont dans une même localité.

Et puis alors, quatrième sens : c’est l’assemblée réunie. On a remarqué que l’Assemblée existe, bien sûr, parce que le Seigneur la bâtit. Lui, la voit tout entière alors que nous, nous ne pouvons pas la voir effectivement telle qu’elle est dans son ensemble, ni même voir l’assemblée locale parce que nous ne connaissons pas tous ceux qui appartiennent au Seigneur dans une localité.

On a souligné aussi que cela ne veut pas dire qu’elle ne soit pas visible, qu’il n’y ait pas la responsabilité qu’elle soit manifestée. Mais elle n’est rendue littéralement visible que dans la mesure où les croyants, qui sont tous des membres du corps de Christ, qui appartiennent à cette assemblée, ont à cœur de se réunir, et comme on l’a dit, de se réunir comme le Seigneur lui-même l’a enseigné, se réunir à son nom, se réunir en assemblée selon l’expression que l’apôtre Paul emploie en 1 Corinthiens 11. 18.

Ce que je voulais souligner : N’est-il pas vraiment significatif que le Saint Esprit ait jugé bon de n’employer qu’un seul mot pour désigner ces entités qui sont, bien sûr, un peu différentes, mais qui constituent cependant une même unité ? L’Assemblée des saints sur la terre à un moment donné est une partie de l’Assemblée complète que le Seigneur se présentera à lui-même lorsqu’il viendra.

L’assemblée locale, on l’a dit, c’est l’ensemble de ceux qui sont au Seigneur dans une localité, c’est une partie de cette Assemblée qui est présente actuellement sur la terre. Quand l’assemblée se réunit et qu’elle peut être vue dans un même lieu – on a souligné le terme – elle est là rendue visible dans la mesure où cela a lieu selon la pensée du Seigneur et le Seigneur l’honore de sa présence puisqu’il a dit : « là où deux ou trois sont assemblés en [à] mon nom, je suis là au milieu d’eux ».

Ce n’est qu’une partie de cette assemblée locale qui est composée de tous les saints présents et absents dans le rassemblement. Je redis encore combien le fait que le Saint Esprit ait jugé bon de ne pas employer deux ou trois mots – il aurait pu le faire – pour ces différentes acceptions, uniquement ce seul mot, en montre d’une manière particulière l’unité précieuse à notre cœur.

À ce propos je pense qu’il faut mettre en garde contre certaines expressions qu’on a pu entendre au cours de cérémonies de mariage ou autres : mon Église, ton Église. Ce sont des expressions qui sont tout à fait fausses. Ce sont des expressions qui consacreraient le morcellement de l’Église.

Mais il n’y a qu’une Église, l’Assemblée du Dieu vivant, un seul corps. Cette unité est absolue. L’expression par exemple : j’appartiens à l’Église darbyste, est une expression qui est une horreur. Notre devancier n’a fait que trouver dans la Parole ce que l’Esprit voulait y enseigner, cette seule entité dont on vient de parler, qui est l’Assemblée ou l’Église du Dieu vivant.

Nous avons déjà abordé ce passage de Matthieu 18, sur lequel il est nécessaire de revenir peut-être plus en détail. Ce passage concerne donc le fonctionnement d’une assemblée locale, une assemblée où le Seigneur a prévu qu’il pouvait y avoir des difficultés entre frères, et qui montre qu’il y a une autorité, celle de cette assemblée locale. Cette assemblée locale aussi se trouve en prière et elle se trouve aussi amenée à prendre des décisions, à lier ou à délier.

Le verset 20 « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » se rapporte à toutes ces situations de l’assemblée locale réunie en réunion d’Assemblée. On dit très souvent que dans ce verset 20 il y a une promesse. Mais oui, il y a une promesse, c’est tout à fait certain, la promesse de la présence du Seigneur dans cette assemblée locale. Mais il y a une condition qu’on oublie quelquefois et sur laquelle je crois qu’il faut insister, c’est : là où deux ou trois sont réunis comment ? « À mon nom ».

Je pense qu’il sera nécessaire de préciser ce que signifie cette expression « à mon nom » – ou autour, ou envers, ou en direction de mon nom. C’est quelque chose qui a une très grande signification et c’est une condition, de sorte qu’on peut dire que le Seigneur n’est pas présent dans toutes les assemblées de chrétiens. Il est là où on est assemblé à son nom. Le Seigneur n’est pas partout. Le Saint Esprit est présent partout. Il est sur la terre. Le Seigneur l’a envoyé sur la terre. Il habite dans la maison de Dieu et Il y habitera jusqu’à ce qu’elle soit enlevée. Le Saint Esprit sera enlevé lorsque l’Église sera au ciel. Le Saint Esprit est partout, mais on ne peut pas dire que le Seigneur se trouve dans tous les rassemblements de chrétiens.

D’une certaine manière ce n’est pas tout à fait notre affaire de nous occuper de ce que peuvent vivre d’autres chrétiens. L’important pour nous, c’est de nous soumettre à la Parole et, par la grâce du Seigneur et de son Esprit, vivre ces choses d’une manière qui l’honore.

Pour ce passage de Matthieu 18. 20 on peut s’arrêter sur le mot « là ». Là, c’est un lieu. Dans l’Ancien Testament c’était un lieu géographique. L’Éternel manifestait sa présence dans le tabernacle. Il manifestait sa présence dans le temple, et déjà à ce moment-là , alors que Israël cheminait dans le désert, il y avait ces injonctions que nous pouvons peut-être lire en Deutéronome 12, parce qu’elles sont bien importantes.

L’Éternel parle, d’une manière à venir : « dans le pays que l’Éternel, le Dieu de tes pères, te donne pour le posséder… Vous ne ferez pas ainsi à l’Éternel, votre Dieu » (v. 1 et 4). C’est donc bien par rapport à Lui que nous avons à agir. Et puis tout de suite après « mais vous chercherez », non pas vous établirez, « le lieu que l’Éternel votre Dieu choisira ».

Si on prenait un panel de chrétiens d’un peu tous les milieux, des chrétiens sérieux, on prend un baptiste, on prend un mennonite, des enfants de Dieu, sauvés par le sang du Seigneur et qu’on leur demande : Voilà, comment est-ce qu’on est sauvé ? On serait très heureux d’entendre dire : c’est le sang du Seigneur Jésus qui nous sauve, c’est lui qui est mort sur la croix. Nous serons tout heureux d’entendre en effet une harmonie. Je pense à des chrétiens sérieux.

Puis la deuxième question : Et pour se rassembler ? Alors on risque d’entendre : moi je pense, moi j’estime, moi je vois les choses comme çà, moi je vais ici, moi je vais là, comme si le Seigneur que nous connaissons avait prescrit un moyen de salut et que pour le rassemblement il nous laisse à notre imagination. Certainement pas.

Nous voyons déjà dans l’Ancien Testament et combien cela existait ! Le père des hauts lieux, qui est-ce ? Mais c’est Jéroboam. Qu’a dit Jéroboam ? Il n’a pas dit : Astarté. Non, il n’a pas dit cela. En faisant ces veaux, un au nord et un au sud du pays, un à Dan et l’autre Béthel, il a dit : « voici tes dieux, Israël ! qui t’ont fait monter du pays d’Égypte » (1 Rois 12. 28). Il fait référence au Dieu de la délivrance.

Il y a deux sortes de hauts lieux dans l’Écriture. D’ailleurs on dit que Asa a détruit les hauts lieux et après il est dit qu’il ne les a pas détruits. Alors est-ce qu’il les a détruits ou non ? – Il y a deux sortes de hauts lieux. Il y a les hauts lieux de l’Éternel où on rend des cultes à l’Éternel, toute sorte d’endroits, et puis il y avait les hauts lieux idolâtres. Asa a purifié le pays des hauts lieux idolâtres, mais quant à la pensée de Dieu et au lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter son nom, là Asa n’est pas allé aussi loin.

Si nous avons un terrain géographique dans l’Ancien Testament, dans le Nouveau Testament, ce « là » est un terrain spirituel, moral. Réunis au nom du Seigneur, ce n’est pas de s’appeler Jacques, Pierre ou Paul. Le nom du Seigneur, ce sont ses caractères, les caractères du Seigneur qui doivent être maintenus dans le rassemblement. Alors nous pouvons dire : nous nous réunissons au nom du Seigneur. On peut le dire beaucoup. Mais cela n’implique pas une réalité.

Nous avons besoin d’avoir beaucoup à faire au Seigneur pour que nous puissions réaliser ce qu’il est et que sur cette terre où le Seigneur n’a rien eu, sinon une crèche pour naître et une croix pour mourir, et entre les deux toute la contradiction des hommes, il y ait un endroit, bien-aimés du Seigneur, où Il est chez Lui, où ce n’est pas l’homme qui décide, où ce ne sont pas les pensées des hommes qui prévalent, mais « Seigneur, là, tu es chez toi. Tu as été rejeté de ce monde, eh bien ! sur cette terre il y a un endroit où Tu es chez toi, un endroit où c’est Toi qui décide, un endroit, Seigneur, où Tes caractères sont respectés ».

Que le Seigneur nous donne de voir le rassemblement à ce niveau-là, et que nous reconnaissions toujours mieux quels sont ses caractères. Une fois j’ai entendu quelqu’un qui m’a dit : « les doctrines du rassemblement, c’est trop compliqué ». Mais un enfant qui est dans cette salle peut le comprendre. Les enfants, tout ce qui est digne du Seigneur et de sa Parole, doit exercer et attacher nos cœurs, je dirais presque : le reste est un peu égal.

On peut remarquer toutefois que la Parole ne dit pas : « réunis au nom du Seigneur ». Mais « en mon nom » et le nom évoque toute la personne, ses caractères, et aussi tout ce qu’il a fait. C’est le nom de Jésus, de celui qui n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais qui s’est anéanti, prenant la forme d’un homme. Il a été aussi comme un esclave et il a été obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. C’est le nom de Jésus.

On chante dans un cantique : « Ô Jésus ! que ton nom pour une âme fidèle, est grand et précieux » parce qu’il rappelle tout ce qu’il a fait. C’est le nom du Sauveur. Et ce n’est que comme des rachetés et des objets de grâce que nous pouvons nous rassembler. Ce n’est pas en fonction de nos affinités, en fonction de nos connaissances, non, c’est comme rachetés de Christ.

Et alors bien sûr, si nous saisissons un peu ce que le Seigneur a fait pour nous, jusqu’où il est allé par amour pour nous, comment il nous a tirés des ténèbres de ce monde pour nous amener à lui, alors nous reconnaîtrons son autorité. C’est dans la mesure où nous jouissons de l’amour du Seigneur et où nous sommes conscients de la grâce dont nous sommes les objets que nous pourrons nous soumettre à son autorité parce que c’est une autorité d’amour, une autorité bienfaisante, une autorité qu’on apprécie parce qu’on sait que cela conduit à la bénédiction.

C’est bien ce que nous trouvons dans ce passage-là, le lieu spirituel, comme cela a été évoqué. Deux ou trois, ce n’est pas le nombre qui importe. On est affligé avec raison de voir combien de rassemblements des saints sont en si petit nombre, mais le Seigneur y accorde sa bénédiction comme à ceux qui sont en grand nombre. Deux ou trois, cela suffit.

On a souvent fait remarquer que le Seigneur a donné l’expression la plus petite du rassemblement : deux. Il suffit que dans un lieu, on soit deux pour se rassembler au nom du Seigneur, au nom de Jésus, le Sauveur. Et puis « assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » : alors c’est la bénédiction. Et de cette bénédiction dont nous avons quelque chose dans le Psaume 133.

J’aimerai faire cette remarque au sujet de ce Psaume parce qu’il nous parle de la bénédiction liée à la présence du Seigneur, certainement, mais ce Psaume dans la lecture le frère a souligné qu’il faisait partie de cette liste des Psaumes qui s’appelle les cantiques des degrés, et c’est l’avant dernier de ces quinze Psaumes des cantiques des degrés. Le Psaume précédent nous parle justement du lieu : Dieu a choisi Sion, et de la présence du Seigneur : l’arche.

C’est bien dans la mesure où nous aurons compris où est le lieu où le Seigneur veut nous voir rassemblés, et que notre désir c’est d’être là à son nom pour jouir de sa présence, que nous jouirons des bénédictions liées à sa présence.

On a souligné que le Seigneur en Matthieu 16 dit : « Je bâtirai mon Assemblée » au futur et il s’en réserve l’autorité. Il est le seul effectivement à pouvoir effectuer cette construction. Il dit aussi : « les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ». C’est quelque chose qu’il bâtit, quelque chose qui est solide et qui subsiste au travers des âges, jusqu’au moment où le Seigneur Jésus viendra prendre son Assemblée auprès de Lui, glorieuse.

Quand le Seigneur parle au chapitre 18 « là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux », il parle au présent. Comme cela est solennel pour nous, chers amis ! Chaque fois que nous sommes assemblés, la question se pose : Est-ce que le Seigneur estime que nous sommes là, aujourd’hui, assemblés à son nom ?

Peut-être qu’on peut relever que le « car » du v. 20 est lié aux versets 18 et 19. « Je vous dis encore » est lié à l’administration de l’Assemblée et aussi à la réunion de prières. C’est pour cette raison qu’il est bon de considérer toujours tout le contexte dans lequel les choses sont écrites. On n’a nul doute que beaucoup de chrétiens qui aiment le Seigneur peuvent goûter sa présence, mais il est important de comprendre que sa présence est liée aussi à ce qui revient à son nom, c’est-à-dire la sainteté et la vérité.

Et concernant ces choses il y a une administration qui est donnée. Elle est donnée sur l’Assemblée entière, comme on l’a rappelé tout à l’heure, dans cette unité réalisée puisqu’il est dit : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel », sur la terre, dans tous les rassemblements réunis selon ce principe de l’unité du corps. Ce ne sont pas des décisions prises dans l’indépendance des assemblées, mais il y a encore là l’administration est réalisée dans le sentiment de l’unité du corps confiée aux frères par le Seigneur.

Cette administration est justement donnée afin que le Seigneur soit honoré dans toute sa Personne, tout ce qui revient à sa Personne bénie, à la sainteté de son nom, à la sainteté de la maison de Dieu. Donc il est bien important de considérer ce qui est lié à ce « car » : l’administration et la présence aussi du Seigneur pour les réunions de prières ici tout particulièrement.

Que le Seigneur nous aide à jouir toujours plus de sa présence, que nos cœurs soient engagés et que toute action qui est donnée, même dans l’administration, soit faite pour la gloire du Seigneur et dans l’amour ! Que le Seigneur nous aide à réaliser ainsi sa présence, concernant la sainteté qui convient à son nom mais aussi à l’amour qui remplit nos cœurs !

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » : nous avons besoin d’être gardés d’un écueil : c’est d’être un peu dichotomique. Dichotomique, c’est blanc ou c’est noir. On ne peut pas dire que la vérité de Dieu soit relative. La vérité de Dieu est absolue. Nous avons à nous attacher à ce que nous dit l’Écriture, mais à partir du moment où nous voulons vivre ces choses – et nous en avons tous le désir – ces choses ne sont plus absolues, elles sont liées à nos limites.

Nous avons en 1 Corinthiens 13, le chapitre de l’amour qui nous parle de cette expression « en partie », « nous connaissons en partie ». Nous réalisons ces choses en partie. Qui peut dire que dans une réunion, si heureuse qu’elle ait été, réunion de culte, nous avons pleinement et d’une manière absolue réalisé la présence du Seigneur ? – Personne ne peut dire cela, nous sommes bien d’accord. C’est lié à nos limites.

Un frère me rappelait hier : Même l’apôtre Paul dit : « Non que j’aie déjà reçu le prix ou que je sois déjà parvenu à la perfection, mais je tends avec effort ». Quelquefois on pourrait dire : Ah ! non, les frères disent qu’ils se réunissent autour du Seigneur et moi je vois tout à fait autre chose. Et alors on va jusqu’à traiter les frères et sœurs d’hypocrites dans un rassemblement. Il faudrait qu’on introduise ce côté relatif, non pas, encore une fois, dans la doctrine absolue – la vérité est en Jésus, qui est absolue et nous avons à nous y attacher d’une manière absolue – mais dans notre réalisation.

D’ailleurs même ma communion avec le Seigneur est toujours relative. Je peux toujours goûter quelque chose de plus du Seigneur. Ces choses sont importantes, alors nous nous réunissons comme il est dit dans 2 Timothée de poursuivre. Ce terme « poursuivre » nous montre bien aussi le côté relatif de la réalisation de ces choses. Pourquoi est-ce que je me réunis dans le rassemblement ? Parce qu’on réalise cela pleinement ? – Non.

Parce qu’il y a ce désir, ce même sentiment, cette même pensée, ce même désir que le Seigneur soit honoré au milieu des siens, le désir partagé dans une communion heureuse que ces caractères, non pas que nous les réalisions pleinement, ce sera pour le ciel – que nous y tendions avec effort et avec exercice. Il me semble que c’est important que nous voyions les choses comme cela parce qu’autrement – j’ai été aussi jeune et de temps en temps en voyant certaines inconséquences on risque de se retirer… Non, cherchons à tendre vers ces choses avec le sentiment que le partiel est pour la terre et que l’absolu est pour le ciel.

Le Seigneur ressuscité s’est trouvé au milieu des siens. Nous voyons en Luc 24. 36 : « comme ils disaient ces choses, il se trouva lui-même là au milieu d’eux ». Nous le voyons aussi en Jean 20. 19 : « Le soir donc étant venu, ce jour-là, le premier de la semaine, et les portes du lieu où les disciples étaient, par crainte des Juifs, étant fermées, Jésus vint et se tint au milieu d’eux ».

On souligne cette expression « au milieu d’eux » puisqu’elle nous renvoie à la promesse du Seigneur en Matthieu 18. Mais, pour compléter ce qui vient d’être dit : Le Seigneur se trouve au milieu des disciples et alors nous voyons qu’ils sont tout effrayés et remplis de crainte (Luc 24. 37). Le Seigneur doit leur dire : « Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi monte-t-il des pensées dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds ; que c’est moi-même » (Luc 24. 38 et 39).

Oui, peut-être que l’une des choses qui font que nous réalisons, nous saisissons si mal la présence du Seigneur Jésus au milieu des siens, au milieu de nous, c’est les pensées qui montent dans nos cœurs, c’est le trouble, c’est ce qui vient de nous, c’est ce qui vient de nos propres cœurs. Et le Seigneur leur dit : « touchez-moi, et voyez ». En Jean 20. 20 il est dit : « il leur montra ses mains et son côté ». Il se fait reconnaître à eux.

C’est ce qui est important aussi dans la façon dont – si nous avons à cœur de saisir cette réalité de la présence du Seigneur Jésus au milieu de nous – est-ce qu’il ne nous faut pas d’abord apprendre, d’une part à mettre de côté nos craintes. Nous venons parfois avec des cœurs remplis de crainte : que va-t-il se passer, comment va se passer la réunion, les choses vont si mal ? Mettre de côté nos propres pensées, ces pensées qui montent dans nos cœurs, les mettre de côté pour quoi ? Pour regarder à lui, à celui qui est là au milieu, détourner nos regards de nous-mêmes pour les fixer vers Lui qui nous apporte la paix et la joie de sa présence.

En Jean 20 nous trouvons la paix et la joie. Que le Seigneur nous aide pour que ces choses que nous connaissons et qui sont précieuses pour nous, soient des réalités vécues. La première des choses, c’est d’apprendre devant le Seigneur, à mettre de côté nos pensées pour regarder à lui et au témoignage qu’il nous donne de son amour dans l’œuvre qu’il a accomplie et dans la parole qu’il nous dit, ce qu’il dit à nos cœurs : « Paix vous soit » !

On souligne effectivement ce terme : « au milieu d’eux » qu’on a en Matthieu 18. 20, et ailleurs aussi comme on l’a rappelé. Peut-être qu’on peut lire un autre verset en Matthieu 28. 20 où on voit un autre terme employé, c’est une autre promesse que le Seigneur fait : « Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle ».

Lorsqu’on parle de présence du Seigneur, on peut préciser. Le Seigneur a fait cette promesse d’être avec tous les siens partout, tout le temps, sans exception. C’est vrai pour tous les croyants, qu’on soit seul ou qu’on soit avec d’autres. Donc la présence du Seigneur peut être goûtée par tous.

Mais par contre ce qui est tout à fait différent, c’est ce qui est dit en Matthieu 18. 20, c’est « au milieu de ». Là c’est quelque chose de collectif. Il faut être deux ou trois et le Seigneur est au milieu. Ce terme « au milieu » traduit bien ce qu’on a déjà présenté, le fait de cette autorité du Seigneur qui est là comme Seigneur et qui préside, on peut dire, la réunion. On a parlé de lier, délier en son nom etc. Le fait d’être rassemblés autour du Seigneur n’est pas n’importe quelle réunion.

C’est le fait qu’on laisse au Seigneur cette place centrale au milieu de nous et c’est le Seigneur qui apprécie si réellement nous sommes réunis à son nom ou pas. C’est lui qui apprécie et qui peut venir à ce moment-là au milieu de nous, ou pas. Ce n’est pas parce qu’on dit qu’on est réuni au nom du Seigneur, cela ne suffit pas. Il faut qu’on soit vraiment conscients dans nos cœurs à quoi cela correspond, le fait qu’on Lui reconnaît cette place d’autorité au milieu de nous.

C’est son Assemblée, son Église. Elle lui appartient. Il est là chez lui et c’est cela, être réuni au nom du Seigneur et qu’Il soit là au milieu de nous. Donc ce n’est pas contradictoire avec le fait que le Seigneur soit présent avec tous les croyants, partout, et même réunis dans d’autres occasions. Il est important de bien faire la distinction. Dans la suite du sujet de notre étude, ce sont les réunions d’assemblée ou celles qui ne sont pas d’assemblée. On a plutôt le côté un peu général de ce qu’est l’assemblée, comment le Seigneur la présente lui-même, comment il la bâtit etc.

Peut-être qu’on pourrait souligner qu’il y a d’autres images que le Seigneur emploie concernant son Assemblée, alors même qu’elle n’est pas encore formée. On a l’image du troupeau, par exemple, lorsque le Seigneur dit en Jean 10. 16 : « il y aura un seul troupeau, un seul berger ». Dans ce sens du troupeau, on voit les soins du berger, comment le troupeau est nourri par le berger. Dans la suite on verra que, pour nourrir son troupeau, le Seigneur va employer les siens.

Pierre, par exemple, sera appelé à paître les brebis du Seigneur. Il y a des dons, on en reparlera sans doute pour les soins qui sont donnés aux âmes. Même si c’est le Seigneur qui demeure le Berger, il le fait à travers les siens.

Il y a une autre image que le Seigneur emploie en Luc 10 dans la parabole qu’on a appelé la parabole du bon Samaritain.

« Jésus, répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre les mains des voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort… un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et eut soin de lui. Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai » (v. 30, 33 à 35).

C’est le Seigneur lui-même qui donne cette parabole, qui donne cette image. À l’égard de celui qui est tombé entre les mains du voleur, qui est couvert de blessures etc. on voit que le bon Samaritain, le Samaritain, l’amène à l’hôtellerie où il y a un hôtelier à qui il le confie. Il lui donne ces deux deniers pour prendre soin de lui pendant le temps de son absence.

On connaît bien cet enseignement : l’hôtellerie représente justement l’assemblée, dans laquelle le Saint Esprit, l’hôtelier, va utiliser ces deux deniers, images sans doute de la prière et de la Parole, pour prendre soin ce celui qui a été ainsi secouru par le Samaritain et amené là dans l’hôtellerie. Donc là aussi il y a une image qui est importante.

On a vu le troupeau, là c’est une autre image où l’on voit les soins qui sont donnés à ceux qui sont, on peut dire, les blessés de la vie. L’Assemblée est ce lieu où les soins sont donnés. On se pose la question : dans quelle mesure est-ce que nous réalisons cela collectivement ?

C’est vrai qu’il y a ce que Dieu veut produire pour Lui-même, c’est le saint sacerdoce, offrir des sacrifices agréables à Dieu par Jésus Christ, pour l’adoration qui est un des côtés, très important, de ce que le Seigneur attend de ceux qu’Il rassemble ainsi pour apporter l’adoration à son Dieu et Père. C’est le sacerdoce qui est tourné vers Dieu, on peut dire. Et puis il y aussi selon 1 Pierre 2 un deuxième sacerdoce qui est le sacerdoce royal. Là c’est un sacerdoce qui est tourné vers les autres, annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

Nous sommes réunis collectivement pour cela aussi, pour qu’il y ait ce témoignage qui soit rendu. C’est dans la mesure où ce témoignage est rendu que l’assemblée locale peut être une lampe qui brille dans les ténèbres qui l’entourent, devant ceux qui l’entourent. Pour nous il s’agit d’avoir cet équilibre entre ces deux sacerdoces et de veiller à cet équilibre.

Le Seigneur a révélé à la femme samaritaine : « le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4. 23), « qui l’adorent en esprit et en vérité ». À qui dit-il cela ? – Il le dit à cette femme samaritaine qu’il a trouvée au bord du puits de Sichar, qui venait là pour puiser de l’eau, honteuse, à un moment où elle pensait ne rencontrer personne, parce que c’était une femme de mauvaise vie, comme on dirait aujourd’hui. On voit qu’elle a trouvé là le Seigneur, et on voit comment le Seigneur lui parle. On voit qu’elle va devenir un témoin. Elle dit ensuite, à tous : « Celui-ci n’est-il point le Christ ? », elle raconte ce que le Seigneur a fait pour elle. Le Seigneur lui a dit : « l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem… les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent ». Il lui parle déjà de l’adoration.

Chers frères et sœurs, est-ce que nous sommes conscients, aujourd’hui aussi, que le Père cherche des adorateurs ? Mais où les prend-Il ? – Il les prend parmi ceux qui sont comme cette femme samaritaine, des gens qui sont, au départ, dans la boue du péché. Il faut d’abord qu’ils en soient tirés, qu’ils soient lavés de leurs péchés, que des soins leur soient donnés de façon qu’ils soient rendus capables d’être des adorateurs. Dans quelle mesure est-ce que, dans les rassemblements, nous avons cette capacité d’accueillir ces blessés de la vie que le Seigneur veut toucher, amener à Lui, pour en prendre soin, de façon qu’ils puissent ensuite être vraiment des adorateurs qui adorent en esprit et en vérité ?

Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Cela c’est un des grands points sur lequel nous allons peut-être nous interroger. Nous savons ces choses, mais dans quelle mesure est-ce que nous les réalisons ? Est-ce que les âmes qui sont ainsi blessées peuvent trouver dans le rassemblement, lorsque l’Assemblée est réunie, lorsqu’elles sont amenées là, vraiment cet accueil, cette écoute, tout ce dont elles ont besoin ?

Bien sûr que le Seigneur va donner des dons, des dons de pasteur en particulier, pour soigner les brebis blessées etc. c’est vrai. Mais il y a aussi un aspect collectif. Comment est-ce que nous accueillons, comment savons-nous écouter, comment est-ce que nous recevons ces personnes ? Et s’il y a des frères ou des sœurs que le Seigneur emploie en leur donnant des dons pour cela, pour parler à des âmes qui sont à l’extérieur , qui sont sur le bord des chemins, et les amener dans le rassemblement, comment ces âmes sont-elles accueillies, comment en prend-on soin ?

Est-ce que le Seigneur a la liberté aujourd’hui d’amener ces blessés de la vie dans les rassemblements pour qu’on en prenne soin ou est-ce qu’ils sont soignés ailleurs ? Cela aussi c’est une grande question, et malheureusement, dans les rassemblements il y a des personnes ayant de grands besoins, qui ont vraiment des problèmes, de grandes blessures etc. et qui ne trouvent pas là les soins – et qui peut-être vont aller ailleurs et qui vont trouver de la part du Seigneur des soins qui vont les faire grandir spirituellement, qui vont les nourrir du Seigneur, qui vont les affermir dans la foi, mais ailleurs, alors qu’ils n’ont pas trouvé cela dans les rassemblements.

Ce sont des réalités que nous constatons, des choses qui doivent nous parler profondément. Dans quelle mesure est-ce que nous saisissons bien la pensée du Seigneur concernant son Assemblée dans tout ce qu’elle comporte ? Nous parlons beaucoup du côté de l’adoration. C’est très important, mais il y a d’autres aspects. Est-ce que réellement nous avons à cœur d’avoir le Seigneur devant nous, c’est son Assemblée, comment est-ce que Lui voit les choses ? Qu’est-ce qu’Il attend de nous aussi collectivement par rapport à ses pensées à Lui ?

Qui, comme Lui, était occupé de la gloire du Père lorsqu’il était sur la terre ? Il était là pour faire sa volonté, il lui rendait gloire et sa viande était de faire la volonté de son Père, et pourtant il était aussi occupé des autres de la part de Dieu. Il était là pour leur apporter quelque chose, et son but était d’amener à Dieu ceux que le Père lui avait donnés. C’était sa part à lui, bien sûr, unique. Mais en ce qui nous concerne, être occupés du Seigneur, de sa gloire, de ses intérêts, d’apporter l’adoration à Dieu, c’est important aussi.

Mais les intérêts du Seigneur, ce sont aussi les âmes, ceux qu’Il veut sauver et ceux qui sont sauvés, les Siens. Dans quelle mesure est-ce que nous en sommes vraiment intimement persuadés, pour avoir ce cœur ému de compassion comme l’était celui du Seigneur ? Nous avons un Dieu miséricordieux, et nous sommes exhortés à être miséricordieux comme Dieu est miséricordieux.

On lit en Colossiens 3. 12 : « Revêtez-vous… d’entrailles de miséricorde ». Est-ce que c’est quelque chose que nous vivons réellement, chacun de nous ? Et est-ce que cela se voit aussi extérieurement ? Entrailles, cela nous parle de l’intérieur, c’est le cœur, et en même temps, c’est revêtu, c’est donc un vêtement, quelque chose qui se voit. Est-ce que vraiment on perçoit cela en nous et aussi lorsque quelqu’un vient dans le rassemblement, pour que vraiment ces âmes soient touchées et qu’on puisse s’en occuper comme le Seigneur le désire ?

Les caractéristiques de notre Dieu sont l’amour, Dieu est amour, il est lumière aussi, il est justice, il est saint. L’apôtre Paul, lorsqu’il écrit aux Corinthiens concernant le désordre qui se passait dans les réunions de l’Assemblée réunie, peut leur dire en 1 Corinthiens 14 : « s’il entre parmi vous quelque incrédule, qu’il soit finalement convaincu puisque les secrets de son cœur sont devenus manifestes, qu’il soit convaincu que Dieu est véritablement au milieu de vous ».

Les caractéristiques de nos réunions d’Assemblée doivent refléter l’amour de Dieu – Dieu est amour – doivent refléter la lumière, oui. Le royaume de Dieu est montré par l’Esprit Saint au moyen de l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains au chapitre 14, par la justice, la paix et la joie. « Le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (v. 17).

Dans nos réunions d’assemblée, toutes ces caractéristiques devraient être senties, vécues, par l’un et par l’autre et par tous : l’amour que nous avons pour le Seigneur, et aussi l’amour que nous avons pour les âmes. La joie, particulièrement, doit être manifestée . Pourquoi ? – Parce que le Seigneur est présent. Lorsqu’il s’est trouvé au milieu des disciples qui s’étaient enfermés par crainte des Juifs au jour de la résurrection, qu’est-il dit ? « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20. 20).

Il est là, il est présent. Que cette joie qui habitait les disciples à ce moment-là, nous habite aussi ! On ne vient pas à la réunion avec crainte. On vient dans la paix. Pourquoi ? – Parce qu’on a jugé nos pensées, on a marché dans des sentiers de justice.

Et puis encore une pensée : Comment est-ce que Dieu nous montre son peuple au travers de la bouche de Balaam ? « Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël » (Nomb. 23. 21). Souvenons-nous que nous sommes vus par Dieu en Christ et que nous sommes tous et chacun, si nous sommes venus à lui, comme Christ.

Est-ce qu’il y aurait quelqu’un ici qui n’aurait pas donné son cœur au Seigneur ? Il ne peut pas être vu en Christ. Mais donnez votre cœur au Seigneur, acceptez par la foi qu’il est mort pour vos péchés, qu’il est ressuscité pour votre justification. Prenez la main qu’il vous tend pour marcher avec lui. Alors la joie qui habitait l’eunuque d’Éthiopie, qui suit son chemin tout joyeux parce qu’il a connu le Seigneur, cette joie va vous habiter.

Et notre témoignage, non seulement lorsque nous sommes réunis, notre témoignage extérieur doit refléter que nous avons été dans la présence du Seigneur. Il est reflété par Moïse lorsqu’il entrait et qu’il ressortait de l’intérieur de la tente et qu’il parlait, comme il est dit, avec Lui, avec Dieu, que son visage rayonnait. Qu’il en soit ainsi de nous lorsque nous quittons le lieu du rassemblement des saints, que notre visage rayonne, que la joie nous habite !

Une remarque pour terminer sur Matthieu 18 : « deux ou trois sont assemblés en mon nom », il n’est pas dit s’assemblent. Ce n’est pas un rassemblement volontaire, c’est « sont assemblés ». Autour de la table du Seigneur, il n’y a que des pécheurs que le Seigneur est allé chercher et qu’Il a assemblés autour de Lui.

Il faut qu’on passe maintenant à 2 Timothée 2, pour dire qu’il faut faire une grande différence entre ce qu’est l’Église véritable que le Seigneur aime, pour laquelle il s’est livré et qu’il emportera au ciel, et ce qu’est la chrétienté, qui est l’Église que l’homme a faite et dans laquelle il a introduit beaucoup de mauvaises choses, du foin, du chaume, des choses qui ne résisteront pas au feu. C’est l’Église professante, composée de tous ceux qui se disent chrétiens. Il y a des vrais chrétiens et il y en a des faux. Mais tous ceux qui se disent chrétiens font partie de cette Église professante qui est le résultat du mauvais travail de l’homme et qui est appelée dans 2 Timothée la grande maison dans laquelle il y a des vases à honneur, c’est-à-dire des personnes qui sont à l’honneur du Seigneur, et d’autres qui ne le sont pas. Eh bien ! nous sommes dans cette période maintenant la maison de Dieu est devenue cette grande maison au milieu de laquelle il y a un tri à faire.

Ce passage de 2 Timothée commence par cette expression au v. 19 : « Toutefois le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau, Le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et : Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ».

On ne peut pas connaître tous les croyants de la localité où l’on habite. On peut remarquer que le Seigneur ne nous demande pas de tous les connaître, mais le Seigneur les connaît tous. Et cela doit être une consolation pour nos cœurs. Dans l’état de confusion dans lequel se trouve la chrétienté, et cette dispersion des croyants au milieu de tant de systèmes religieux, il y a une consolation pour ceux qui désirent honorer le Seigneur, c’est que le Seigneur les connaît.

Certes si j’en rencontre, je me réjouis et j’irai avec eux aussi loin que je peux. Je pourrais me réjouir d’avoir le même Sauveur, et même avoir des échanges heureux, mais il y a ce qui est de notre responsabilité : c’est de se retirer de l’iniquité ou de l’injustice, ce qui nous parle de se retirer de tout ce qui est contraire à la pure obéissance à la Parole de Dieu. Tout à l’heure nous avons évoqué que nous connaissons en partie et c’est bien selon la connaissance que nous avons de ce que Dieu nous a donné, que nous nous séparons du mal. Mais il y a cette responsabilité de chacun de se retirer.

Et puis il y a cette responsabilité de se purifier des vases à déshonneur, et notre frère a dit que ce sont des vases qui n’honorent pas le Seigneur. On peut remarquer qu’il s’agit là de responsabilité individuelle. « Quiconque prononce [ou invoque] le nom du Seigneur » doit se retirer de l’iniquité. Je ne peux pas prononcer le nom du Seigneur, et là c’est bien le nom du Seigneur, et puis rester attaché à quelque chose qui est contraire à la pensée du Seigneur. « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci », c’est aussi individuel.

La Parole dit ensuite « fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ». Il me semble que ces convoitises de la jeunesse ne touchent pas seulement les jeunes, mais peuvent nous toucher nous aussi, les plus anciens. Mais ce sont les convoitises qui animent la jeunesse et qui peuvent s’implanter dans nos cœurs comme l’orgueil, l’ambition ou toute autre chose. C’est à ce moment-là qu’il y a des choses à poursuivre avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. C’est quand la responsabilité individuelle est réalisée et mise en pratique, que nous pouvons poursuivre avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.

Il est peut-être important de dire un mot sur ce qu’est un cœur pur. Nous savons qu’en 1 Chroniques 12 il est parlé de ceux qui avaient un cœur pur, c’est-à-dire ceux qui étaient tout entiers engagés pour David. Puis il y a ceux qui sont d’un cœur double. On trouve cette pensée aussi dans l’épître de Jacques : « purifiez vos cœurs, vous qui êtes doubles de cœur » (4. 8), c’est-à-dire ceux qui ont un cœur et un cœur, un cœur partagé.

Le cœur pur est celui qui est tout entier pour le Seigneur. Il n’y a pas chez lui le désir de satisfaire ses ambitions, de chercher dans le monde la réponse à certaines de ses aspirations, et d’un autre côté de vouloir honorer le Seigneur. Non, il veut honorer le Seigneur et c’est là son seul but. C’est cela que nous avons à poursuivre.

On nous a souvent fait remarquer l’ordre dans lequel ces choses sont données. La justice est mentionnée en premier, et la justice est liée à l’obéissance à la Parole. Cela rejoint Romains 14 : le royaume de Dieu est justice. C’est la première chose qui est donnée. Il ne peut pas y avoir la joie et la paix s’il n’y a pas d’abord la justice, l’obéissance à la Parole, et puis la foi.

La foi dans notre passage ici, « poursuis la justice, la foi », c’est l’ensemble de la doctrine chrétienne. Il s’agit de maintenir cet enseignement que nous avons par la Parole de Dieu, le poursuivre pour le vivre et certes nous le vivons en partie, mais nous avons à poursuivre. Et puis l’amour et la paix. L’amour est une chose à poursuivre et la paix aussi.

Est-ce qu’il serait utile de dire un mot sur l’expression qu’on entend parfois : l’Église à la maison ? Quel lien y a-t-il entre la pensée de la maison du croyant et la notion de l’Assemblée ? On entend parler de croyants qui pensent pouvoir se réunir – on entend même l’expression Église de maison – où les croyants cherchent, en petit nombre, à se réunir pour lire la Parole, pour louer le Seigneur.

Est-ce que la Parole nous parle de cela ? – En un sens, oui. On le voit dans le livre des Actes au début au chapitre 2. Je lirai d’abord le v. 42 qui nous décrit – on l’a évoqué déjà – les différents aspects de la vie de l’Assemblée dès le moment où elle a été formée par le Saint Esprit : « Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières ». C’est très saisissant de voir qu’ils n’ont pas été rassemblés pour que quelqu’un leur apprenne comment ils allaient se conduire ou pour établir un cahier des charges, en quelque sorte, de ce qu’allaient être leurs réunions, non. Dès le moment où le Saint Esprit est intervenu pour rassembler les saints, ils persévéraient, le mot est même saisissant, ils continuaient, ils n’ont pas commencé à apprendre en quelque sorte, ils persévéraient dans ce qui a été littéralement donné de Dieu dans le fait même que l’Assemblée a été formée.

Je reviens au sujet des maisons au v. 46 : « et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple » (v. 46 et 47). Dans le chapitre 12 du même livre nous lisons que, quand Pierre était gardé dans la prison : « l’Assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour lui ».

L’Assemblée à Jérusalem était nombreuse, elle avait plus de cinq mille personnes, même plus, cinq mille frères, plus les familles. Quand l’ange réveille Pierre et le fait sortir de la prison, où va-t-il ? Il va dans une maison. « Pierre, étant revenu à lui, dit : Je connais à présent certainement que le Seigneur a envoyé son ange, et m’a délivré de la main d’Hérode et de toute l’attente du peuple des Juifs. Et s’étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où plusieurs étaient assemblés et priaient » (v. 11 et 12).

Il se manifeste à eux. Après qu’il leur ait parlé, « il leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de la prison ; et il dit : Rapportez ces choses à Jacques et aux frères. Et sortant, il s’en alla en un autre lieu » (v. 17).

Autrement dit, on voit, quand l’Assemblée faisait d’instantes prières, qu’ils étaient réunis dans plusieurs maisons différentes, peut-être un grand nombre, dans lesquelles ils priaient ensemble. C’est quelque chose qui est corrélatif avec le fait que nous ne voyons pas du tout de grands lieux de réunion pouvant recevoir des milliers de personnes. Les croyants se réunissaient effectivement dans leurs maisons, mais constituaient-ils des assemblées de maison ? Pas du tout.

L’ensemble de ces croyants était réuni dans différents lieux, dans les maisons des chrétiens, Cinq fois dans le Nouveau Testament nous trouvons l’expression, à propos d’une personne mentionnée : et l’assemblée qui se réunissait dans leur maison, dans une localité déterminée. L’ensemble de ces croyants réunis, pourtant dans des maisons différentes – ils n’avaient pas d’autre grand lieu de réunion – constituait l’assemblée locale.

Je crois que c’est une chose très importante de reconnaître effectivement cet enseignement de la Parole, qui montre que les croyants peuvent être réunis dans différents lieux, dans différentes localités. Je me souviens qu’un frère de nos devanciers avait écrit que la difficulté de nous trouver devant un lieu de rassemblement, nous protégerait de la prétention de réunir des assemblées très nombreuses. Pour autant, il ne faudrait pas du tout confondre cela avec l’unité de l’Assemblée, notamment en ce qui concerne l’assemblée locale.

C’était l’Assemblée qui faisait d’instantes supplications ensemble, et pourtant les croyants étaient réunis dans différents lieux. L’assemblée à la maison, oui, on trouve cela dans la Parole, mais ce n’était pas une assemblée de maison. C’était une assemblée partiellement réunie là en fonction des nécessités du moment.

Sur cette question d’assemblée de maison, c’est effectivement dans la chrétienté, une question qui est soulevée fréquemment, mais je crois que l’idée de fond qui est derrière, ce n’est pas tellement de préciser le local, mais c’est de s’opposer aux grandes Églises, aux grandes organisations, et de penser que quand on est chez soi dans une maison, on réalise ce qui est selon la Parole.

Mais le vrai problème, le grand danger dans ce cas-là, est un problème spirituel qui est un problème d’indépendance, parce qu’on croit que, étant chez soi, on fait ce qu’on veut, et la pensée de l’unité est complètement perdue. C’est cela le problème.

Réunion à Saint-Agrève (2018)