
L’épître aux Colossiens ressemble beaucoup à celle aux Éphésiens. Toutefois, cette lettre ne présente pas les saints comme assis dans les lieux célestes, mais plutôt comme marchant encore dans un désert. Des ressources célestes sont à leur disposition pour le voyage, et en particulier la ressource suprême de la Personne de Christ : « Car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (2. 9). En relation avec cette plénitude, Paul emploie constamment le terme « tout ».
L’apôtre devait mettre en garde les Colossiens contre les dangers de la philosophie, d’une part, et contre ceux du mysticisme religieux, d’autre part. La philosophie séduit seulement l’intelligence, alors que le mysticisme est une grossière insulte à l’intelligence. Parfois on trouve les deux dangers mélangés, ce qui constitue une autre monstruosité avec deux têtes qui se contredisent. L’autorité prééminente de Christ est la réponse à ces deux courants.
Christ est présenté comme le chef de toute la création et le chef (ou la tête) du corps, l’Église. Il réconciliera toutes choses sur terre et dans les cieux, mais il a maintenant réconcilié tous les croyants. Il a transmis par l’apôtre Paul les ministères de l’évangile et de l’Église. Il pourvoit ainsi aux besoins du monde et à ceux de ses saints.
Nous trouvons dans ce livre une nourriture céleste substantielle qui nous préservera du mal sous ses formes les plus déguisées.
L. M. Grant
Dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, l’Esprit de Dieu déploie devant nous, par le moyen de l’apôtre Paul, les plus hautes vérités du christianisme.
Les deux épîtres donnent la prééminence aux grandes vérités de l’Église corps de Christ, et de Christ Tête du corps. Il y a cependant la différence importante que voici : tandis que l’épître aux Éphésiens met en avant les privilèges du corps, l’épître aux Colossiens met l’accent sur les gloires de la Tête. Tandis que dans l’épître aux Éphésiens, l’Église est vue comme représentée en Christ dans le ciel, dans l’épître aux Colossiens Christ est vu comme représenté dans l’Église sur la terre.
Il semblerait que l’épître ait été écrite avec un double objectif :
– D’abord, déployer la plénitude qui réside en Christ, la Tête de l’église, de sorte que les croyants, conscients de la plénitude de leurs ressources en Christ, peuvent échapper au piège de recourir aux expédients de la chair religieuse pour alimenter la vie chrétienne ;
– Deuxièmement, exposer le propos de Dieu qui est de manifester Christ dans l’Église, – non seulement dans la gloire future, mais déjà dans son passage ici-bas à travers le temps.
En Colossiens 1, après l’introduction (ch. 1. 1 à 14), il est présenté :
– Premièrement, les gloires de la Personne de Christ (1. 15 à 19) ;
– Deuxièmement, les gloires de l’œuvre de Christ (1. 20 à 23) ;
– Troisièmement, la gloire du mystère qui est « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (1. 24 à 29).
Ensuite en Colossiens 2. 1 à 19 nous sommes mis en garde contre les différents expédients par lesquels le diable cherche à contrecarrer le propos actuel de Dieu qui est de manifester le caractère de Christ, comme Tête dans le ciel, dans les membres de son corps sur la terre.
En Colossiens 2. 20 à 3. 11, l’apôtre présente la pratique qui doit découler de ce que les croyants sont morts et ressuscités avec Christ.
Puis dans Colossiens 3. 12 à 4. 6, nous sommes exhortés à exprimer la vie de Christ moralement :
– Dans le cercle chrétien (3. 12 à 17),
– Dans le cercle de la famille (3. 18 à 21),
– Dans le cercle social (3. 22 à 4. 1),
– Et envers ceux du dehors (4. 2 à 6).
Enfin les salutations d’usage terminent l’épître (4. 7 à 18).
H. Smith