RELATIONS ENTRE CHRÉTIENS

Bien-aimés, nous commencerons ces moments par la lecture de trois passages. Le premier dans l’épître aux Galates au chapitre 2, verset 20 : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (v. 20).

Un autre passage dans la 1ère épître de Pierre : « Car quelle gloire y a-t-il, si, souffletés pour avoir mal fait, vous l’endurez ? mais si, en faisant le bien, vous souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu, car c’est à cela que vous avez été appelés ; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement ; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; par la meurtrissure duquel vous avez été guéris » (ch. 2. 20 à 24).

Dans la 1ère épître de Jean au chapitre 2 nous lisons : « Et par ceci nous savons que nous le connaissons, savoir si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais quiconque garde sa parole, en lui l’amour de Dieu est véritablement consommé : par cela nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (v. 3 à 6).

C’est une immense grâce si chacun de nous qui sommes ici, peut dire : « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ».

Rappelons-nous ce qu’a été la part du Seigneur Jésus à ces heures de la croix où Il a été abandonné. Il est le fondement de notre salut présent et éternel mais Il est aussi le fondement de notre vie chrétienne pratique.

Les versets que nous avons lus nous rappellent ce que le Seigneur Jésus a fait : Il a porté nos péchés en son corps sur le bois, il s’est livré lui-même pour nous. Ces versets sont toujours précédés par l’exemple du Seigneur Jésus.

Par la grâce de Dieu nous avons bien compris que ce n’est pas l’exemple du Seigneur Jésus qui nous a donné la vie, pas du tout. Sa vie aussi parfaite qu’elle ait été, son exemple aussi parfait qu’il ait été, ne pouvaient nous donner la vie.

Il fallait son sacrifice expiatoire dans les trois heures. Mais par sa mort nous avons la vie, et cette vie est manifestée dans notre chair mortelle.

Quels sont les fruits de cette vie, l’exemple du Seigneur Jésus, ce petit mot qu’on retrouve plusieurs fois : « comme » ? Nous devons marcher comme lui. Nous verrons d’autres passages.

Mais ici dans Galates 2 le verset que nous venons de citer est précédé par cette certitude de l’apôtre Paul : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ». On ne va pas poser à nouveau le fondement de l’épître aux Romains, bien sûr, mais il faut souvent y revenir.

Nous savons bien que dans les premiers chapitres, jusqu’au ch. 5. 11, il s’agit de nos péchés, et depuis le v. 12, du péché. Si nos péchés sont pardonnés, par son sang, par son sacrifice, nous savons que Dieu n’a pas pardonné le vieil homme. Il ne pouvait rien en faire et Il l’a crucifié.

Alors c’est d’abord un fondement qu’on accepte par la foi. « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu » (Rom. 6. 11). Autrement dit, le fondement, c’est ce que l’épître aux Colossiens dit : « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Mais c’est aussi quelque chose qu’on accepte par la foi.

Tenez-vous, considérez-vous, vous-mêmes comme morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. La réalisation, c’est 2 Corinthiens 4 : « portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans nos corps » (v. 10).

Mais ici ce qui précède nous encourage. Peut-être que, bien sûr, sur des faire-part mortuaires on trouve quelquefois ce verset, c’est beau. Mais cela se rapporte à toute notre vie. Christ vit en moi, ce que je vis maintenant dans la chair, dans le corps, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu.

C’est une vie nourrie par le Fils de Dieu qui m’a aimé, qui s’est livré lui-même pour moi. C’est une Personne qui vit, qui m’aime, qui est près de moi, qui est en moi, avec moi. C’est cela, la vie du chrétien.

Dans l’épître de Jean, on a rappelé ce verset : « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché ». L’évangile de Jean nous présente le Seigneur Jésus qui a été manifesté, et par la foi en Lui nous possédons cette vie éternelle.

Les enfants connaissent tous ce merveilleux verset de Jean 3. 16. Il y en a peut-être dix, quinze, vingt, qui pourraient le réciter. Bien sûr, il faudra se l’approprier par la foi au Seigneur Jésus. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».

L’évangile de Jean, donc, nous présente le Seigneur Jésus, cette vie manifestée. Par la foi en Lui, nous recevons la vie éternelle. Les évangiles nous présentent la perfection de cette vie, et les épîtres nous montrent les manifestations, les fruits, la preuve, de cette vie dans le croyant. Par toute sorte d’exhortations qui nous sont données, la vie des croyants est manifestée.

Alors cette vie c’est quelque chose de merveilleux parce que dans cette épître il est dit : « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5. 12). Quand je lève mes yeux et que je contemple le Seigneur Jésus, et que je vois son obéissance, cette vie d’obéissance, cette vie de pureté, cette vie de dépendance, cette vie de grâce, d’amour, d’abnégation, de dévouement, je dis : c’est ma vie.

Cela c’est quelque chose de merveilleux, parce que souvent on est plongé sur soi-même et on passe tous – j’espère qu’on y passe tous – par les luttes de l’affranchissement. Et puis quand on est au fond de la vase, on lève les yeux et puis on dit : Voilà Jésus. Jésus, c’est toi ma vie.

Et c’est ce qui amène la paix après les luttes très profondes qu’on peut connaître. Mais vous savez bien que l’épître de Jean, ce n’est pas gris, c’est noir ou blanc. Et le début de ces versets peut nous interpeller : « Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en lui ».

L’Esprit de Dieu s’est servi quelquefois de ce verset pour interpeller un jeune qui n’était pas converti mais qui tranquillisait ses parents en disant : Moi, je crois au Seigneur Jésus. Mais il menait une vie complètement étrangère à la vie du Seigneur. « Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur ».

Donc cette vie que nous avons reçue, c’est la vie du Seigneur Jésus. C’est ce qu’on lit dans la 1ère épître de Pierre : nous avons été « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ ». Ce n’est plus l’élection juive, c’est notre élection.

Nous avons été élus pour obéir comme Christ a obéi avec toutes les ressources de la grâce, pour l’aspersion du sang de Jésus Christ. Le sang de Jésus Christ a une valeur éternelle. On a dit quelquefois : c’est la valeur intrinsèque comme on dit : le savon lave. C’est une ressource qui est toujours là pour nous, la ressource de la grâce dans notre vie.

On voit encore dans cette épître de Pierre que le Seigneur Jésus est présenté comme modèle. Mais Il nous rappelle, comme on l’a lu, que Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois. Le Seigneur nous a donné la vie, Il a porté nos péchés et Il nous est présenté alors dans les versets précédents comme un modèle.

On sait que dans tous les chapitres de cette épître de Pierre il nous est parlé des souffrances du Seigneur Jésus, mais aussi des souffrances du croyant.

Ici c’est certainement plus particulièrement les souffrances par conscience envers Dieu. On a été appelé à faire le bien et à souffrir. C’est ce que le Seigneur a vécu. Il a été de lieu en lieu faisant du bien, guérissant ceux qui étaient asservis par le diable. Et puis qu’est-il dit après ? Ils l’ont tué.

On est appelé à suivre ce modèle du Seigneur Jésus, à faire le bien et puis à souffrir. Vous savez, il y a des frères qui sont éprouvés.

On pourrait donner un exemple qui est à nos portes n’est-ce pas. Il est comptable, on lui a demandé de faire des faux. Parce qu’il veut faire le bien, qu’il veut faire ce qui est juste, on l’a mis à la porte. Ah ! oui. « Par conscience envers Dieu ». Il fait ce qui est bien aux yeux de Dieu et il doit souffrir. Et cela c’est la part de beaucoup de chrétiens aujourd’hui et des enfants aussi, à l’école. Vous désirez plaire au Seigneur, vous désirez faire le bien à l’école et puis, parce que vous n’êtes pas comme les autres, parce que vous ne parlez pas comme les autres, parce que vous ne vous habillez pas comme les autres, que vous n’allez pas où vont les autres, eh bien ! souvent vous devez souffrir, souffrir en faisant le bien.

« Christ nous a laissé un modèle ». Alors, je dirais que cela va loin parce qu’il est dit du Seigneur : « Quand il souffrait ne menaçait pas ». Je ne vais pas parler qu’aux enfants, parce qu’on peut aussi parler à chacun de nos cœurs. Peut-être qu’il arrive aux enfants de lever le bras, n’est-ce pas, de menacer. Mais dans nos cœurs qu’est-ce qui se passe parfois quand on souffre injustement ?

« Quand on l’outrageait ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait ne menaçait pas mais se remettait à celui qui juge justement ». Quelle paix vient dans nos cœurs, alors que parfois cela bouillonne – les injustices, c’est très difficile à supporter – quelle paix vient dans nos cœurs quand on peut remettre toutes choses au Seigneur ! Après la tempête vient la paix. Quel exemple merveilleux que celui de notre Seigneur Jésus !

On va peut-être voir quelques expressions dans la Parole où il est dit « comme aussi le Christ ». Commençons par les Éphésiens. Ces versets sont toujours frappants parce qu’ils nous ramènent toujours à ce que le Seigneur a fait pour nous sur la croix. C’est assez touchant de voir que l’Esprit de Dieu rappelle toujours l’amour du Seigneur pour nous.

« Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants et marchez dans l’amour comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » (5. 1). « Maris aimez vos propres femmes comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (5. 25).

Ensuite, « Revêtez-vous donc comme des élus de Dieu saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur de longanimité, vous supportant l’un autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même. Et par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour qui est le lien de la perfection et que la paix du Christ à laquelle vous avez été appelé en un seul corps préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants » (Col. 3. 12 à 15).

Comme aussi le Christ nous a aimés, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée, comme aussi le Christ vous a pardonné. On est frappé de voir une mesure si élevée de ce que le Seigneur Jésus a fait, qui vient dans les circonstances de la vie, les circonstances entre frères et sœurs, les circonstances dans les couples, entre mari et femme. Il nous amène à des sphères très élevées.

Alors on pourrait dire, mais c’est trop élevé pour nous ! Non, parce que quand Dieu nous donne des exhortations, Il nous donne la plénitude, Il ne nous donne pas des demi-mesures comme on aimerait bien. Il nous donne la plénitude, et cette plénitude, elle se trouve en Christ, et cela sonde nos cœurs.

Dans l’évangile de Jean, au chapitre 13, il est dit – ce verset rejoint l’épître de Jean : « Je vous donne un commandement nouveau que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (v. 34 et 35).

Commençons peut-être par cet amour qui doit être manifesté entre frères et sœurs. Comment est-ce que nous voyons les frères ? Et les sœurs, comment les voit-on ? On les voit depuis le haut pour commencer. Comme il est dit dans les Nombres : « Du sommet des rochers je le vois » (23. 9).

Ce sont des saints et des bien-aimés, ils sont tous beaux en Christ. C’est comme cela qu’il faut commencer à les voir.

Oh ! qu’il est doux de contempler ta gloire,

Seigneur Jésus, et tous les saints en toi

C’est comme cela qu’on doit les voir lorsque nous nous réunissons le dimanche matin.

– Il y avait le frère Rossier qui a beaucoup écrit. Plongez-vous, chers jeunes, dans ces écrits merveilleux. Une fois il était au culte. (Vous savez, il y a des pensées qu’on n’aimerait pas avoir. Voyant entrer une sœur et puis un frère, il s’est dit : « Oh ! cette sœur… et puis ce frère, oh ! là là ; et puis celui-là, on ne le voit que le dimanche matin et puis celui-là… et il continue ».

Et puis tout à coup il dit : « Seigneur ! » Il a confessé cette manière de voir les saints. Il a dit : « Seigneur Jésus, comment les vois-tu, tes bien-aimés ? » « En toi revêtus de justice, lavés dans ton sang précieux ». C’est la première chose pour voir les saints.

Parce que si on est au culte et qu’en commençant le culte on est dans un pareil état, je crois bien que le Saint Esprit sera empêché d’agir.

– La deuxième manière de voir les saints, c’est les voir depuis dessous, c’est-à-dire depuis Philippiens 2. Il y a l’exemple du Seigneur qui est encore présenté là. Considérer son frère supérieur à soi-même. Est-ce que j’ai toujours considéré mon frère, ma sœur, supérieurs à moi-même ?

Il faut apprendre que ce frère a quelque chose que je n’ai pas, que cette sœur a quelque chose que je n’ai pas. Et c’est ainsi que sont manifestées les gloires du Seigneur Jésus, ces couleurs variées. Chacun peut montrer quelque chose du Seigneur Jésus, quelque chose que je n’ai pas. C’est la deuxième manière de voir les saints, depuis dessous.

Et l’exemple du Seigneur ne pourrait pas être plus touchant pour nos cœurs, Il s’est abaissé lui-même, prenant la forme d’esclave, la forme d’un homme, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix.

– La troisième manière de voir les frères, si on les aime, c’est de voir un frère dont j’ai besoin parce qu’on marche ensemble. On ne marche pas chacun pour son compte. Une vie personnelle avec Christ oui, mais j’ai besoin de ce frère aussi dans la marche de chaque jour. Je suis à la réunion, quelquefois je suis fatigué, puis je vois mes frères et ils me font du bien. Ils prient, simplement.

Quelquefois on est dans la lune, dans nos travaux, et puis si on côtoie un peu le monde, on entend tellement de sottises sur la Personne de Dieu. Cela fait tellement de bien de voir ses frères. Moi, j’ai besoin de ce frère. Et cette sœur, elle a besoin d’une autre sœur. On a besoin les uns des autres. On a cette conscience que l’on a besoin les uns des autres. C’est la troisième manière.

– Il y a peut-être encore une autre manière : c’est de considérer ce frère comme quelqu’un pour lequel Christ est mort. Alors il prend de la valeur. C’est l’égard les uns pour les autres.

Sur le sujet de la liberté chrétienne en Romains 14 : celui-ci fait quelque chose ou celle-ci fait quelque chose pour le Seigneur. C’était le conflit entre les Juifs et les nations qui étaient convertis. L’un disait que s’il observait un jour, c’était pour le Seigneur. Et puis l’autre n’avait plus besoin de l’observer parce qu’il avait été affranchi de ce qui était établi sous la loi.

Alors qu’est-ce qu’on faisait ? On méprisait celui qui observait des jours, qui le faisait pour le Seigneur. Ils se méprisaient et se jugeaient les uns les autres. Est-ce qu’on a un peu plus de délicatesse aujourd’hui ? Voilà encore une autre manière de considérer nos frères et nos sœurs : celui (celle) pour lequel (laquelle) Christ est mort. « En péchant ainsi contre les frères, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ » (1 Cor. 8. 12).

On voit plus vite le fétu qui est dans l’œil de son frère que la poutre qui est dans le nôtre. Cela ne veut pas dire qu’on va être léger concernant le péché – pas du tout.

Quand on dit que l’amour couvre une multitude de péchés, qu’est-ce que cela veut dire ?

Qu’on passe dessus sans s’en occuper ? C’est tout le contraire. L’amour avec l’obéissance ne peut jamais être indifférent à ce qui déshonore le Seigneur, ce n’est pas possible. Mais au lieu de le découvrir, on va le couvrir.

On ne va pas aborder le sujet du lavage des pieds mais c’est aussi ce « comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13. 15). Il y a un verset qui nous a toujours sondés, c’est ce fait de manger le sacrifice pour le péché. Cela demande un travail sacerdotal très profond.

On trouve ces expressions dans le Lévitique, dans les Nombres. Dans le Lévitique, il en est question par rapport à Aaron qui avait perdu ses deux fils parce qu’ils étaient entrés dans le sanctuaire avec un feu étranger (Lév. 10). Ils sont morts. Dieu n’a pas changé, on ne se moque pas de Dieu, on n’entre pas dans sa présence n’importe comment.

Mais c’est vrai qu’Aaron était dans une situation difficile : perdre deux fils. Il a dit que cela n’aurait pas été bon aux yeux de l’Éternel qu’il mange le sacrifice pour le péché. Mais là, l’Éternel connaissait les circonstances. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire prendre le péché de mon frère sur moi et le confesser devant Dieu.

Si vous lisez la prière de Daniel dans le chapitre 9 de son livre, vous voyez de quelle manière cet homme, qui avait une fidélité extraordinaire, confessait le péché de son peuple. On cherchait à l’accuser, mais on ne pouvait pas l’accuser si ce n’est sur la loi de son Dieu. Eh bien ! si vous lisez ce chapitre 9 de Daniel, vous voyez qu’il confesse le péché de son peuple et s’associe avec lui.

Que le Seigneur nous aide à manifester un amour vrai ! Il est la source de l’amour. Puis on a lu : « Comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (Col. 3. 13). Quelle mesure ! Je pense que, quand on lit ces passages, cela nous ramène à Matthieu 18, à ce verset central qu’on apprécie, que l’on serre dans nos cœurs : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ».

Mais comment commence ce chapitre 18 ? Le Seigneur prend des petits enfants, et puis ensuite Il parle du pardon. Pierre dit : « Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (v. 21 et 22). Autrement dit l’esprit de pardon envers mon frère doit être pratiquement illimité.

Et la fin de ce chapitre est extrêmement poignante. « C’est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents. Et comme il n’avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu’il fût vendu, lui, et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu’il avait ; et que le payement fût fait. L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant : Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette.

Mais cet esclave, étant sorti, trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers ; et l’ayant saisi, il l’étranglait, disant : Paye, si tu dois quelque chose. Celui donc qui était esclave avec lui, se jetant à ses pieds, le supplia, disant : Use de patience envers moi, et je te payerai. Et il ne voulut pas ; mais il s’en alla et le jeta en prison jusqu’à ce qu’il eût payé la dette.

Or ceux qui étaient esclaves avec lui, voyant ce qui était arrivé, furent extrêmement affligés, et s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé ».

Cela peut nous arriver aussi d’être extrêmement affligés en voyant des circonstances entre frères, des blessures qu’on ne peut pas pardonner, des torts qu’on nous a faits et qu’on ne peut pas pardonner. Le mieux, c’est d’aller vers notre Seigneur. « Et ils s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé ».

De la femme de Luc 7 il est dit : « Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé » (v. 47). Est-ce que nous sommes conscients que le Seigneur Jésus nous a beaucoup pardonné ? Est-ce que nous sommes pénétrés du souvenir de ce qu’Il a fait pour que nous soyons pardonnés ? La seule force pour nous aider à pardonner, c’est de regarder à Lui, de nous souvenir de ce qu’Il a fait pour nous.

Chers frères et sœurs, que de choses tristes se sont passées parfois dans les rassemblements ! J’ai entendu dire, il n’y a pas longtemps que deux familles ne s’invitaient jamais, elles ne se parlaient jamais et elles allaient rompre le pain ensemble. Est-ce que c’est possible ? Je sais bien qu’on est très sensible à notre ego, on n’aime pas qu’on nous touche, qu’on touche à notre réputation, on est très sensible à cela.

Quand il s’agit des autres, cela ne nous atteint pas trop, mais quand on nous touche un tout petit peu, on est très sensible. Si nous savions mieux nous tenir près du Seigneur Jésus, dans cet esprit de pardon… Je sais bien qu’un frère a dit : « Sans confession, pas de pardon ».

Je suis d’accord que c’est le fondement. Il faut venir au Seigneur, on confesse nos péchés et il y a pardon. Et c’est vrai qu’il y a ce travail qui doit s’opérer. Mais n’attendons pas que nos frères viennent se mettre à genoux devant nous. C’est difficile, très difficile, il est vrai, de venir reconnaître ses torts, mais si on voit une attitude d’humiliation, de tristesse, des attitudes de tendresse où on voit qu’il y a eu un travail, on peut pardonner.

Comme un frère l’a dit : On a déjà pardonné dans notre cœur. Même avant que ce frère vienne peut-être manifester quelque repentance, est-ce qu’on a déjà ce pardon dans notre cœur, ou bien une amertume qui germe pendant des années ? Et puis cela va même dans les familles, dans les couples. Il y a beaucoup de problèmes dans les couples. Dans le monde, n’en parlons pas, mais parmi les chrétiens, c’est triste, quel témoignage !

Là, l’exhortation est donnée aux maris : « Aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée ». Quelle mesure, quel dévouement ! Bien sûr, comme on l’a dit tout à l’heure, c’est une plénitude de mesure. Si un mari manifeste vraiment cet amour de dévouement en contraste avec l’égoïsme, il sera plus facile à son épouse d’être soumise.

Évidemment l’exemple est donné pour l’épouse : « Comme l’assemblée est soumise au Christ, ainsi que les femmes le soient aussi à leurs maris en toutes choses ». « Comme » : c’est l’exemple. C’est un peu humiliant parce que, de quelle manière l’assemblée est-elle soumise au Christ, quand on voit que chacun part de son côté ? Et alors on peut ajouter, qu’on a bien besoin de cet esprit de pardon quand, dans les couples, il y a des choses qui ne vont plus.

Souvent cela commence par les petites choses qu’on ne veut pas régler et qu’on est trop fier pour reconnaître. Comme quelqu’un le disait : C’est plus facile quelquefois de confesser nos fautes au Seigneur que d’aller dire à son époux ou à sa femme : « Écoute, chéri (e), je regrette, je t’ai fait souffrir ». On est tellement orgueilleux de nature.

Il est dit : « Priez l’un pour l’autre, en sorte que vous soyez guéris » (Jac. 5. 16). Est-ce que les épouses prient pour leur mari ? Est-ce que les maris prient pour leur épouse ? Il y a besoin de guérison, chers frères et sœurs, dans cet esprit de dépendance et de communion avec le Seigneur Jésus, dans cet esprit de pardon.

Et on est vraiment frappé de voir qu’on a toujours été ramené dans ces passages à ce que le Seigneur Jésus a fait. C’est pour cela qu’il nous faut revenir, revenir au Seigneur Jésus constamment. Notre ressource n’est pas dans notre connaissance. Cela peut servir, bien sûr. Il faut connaître ce verset : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3. 18).

Notre ressource n’est pas même dans nos expériences – même si elles devraient servir -, mais la ressource est dans notre communion avec le Seigneur. Demeurer en Lui. Quand on lit le chapitre 15 de l’évangile de Jean, quand on lit l’épître de Jean, on retrouve toujours cette expression : « demeurer en Lui », cette expression de communion avec le Seigneur.

Que le Seigneur veuille nous aider ! Nous sommes arrivés certainement au terme du temps de la grâce. Est-ce qu’Il va trouver de la joie parmi les siens ? Est-ce qu’Il va trouver de la joie dans les familles, dans les couples, comme le serviteur hébreu dont il nous est parlé dans le Deutéronome ? Il est dit : « Il se trouve bien chez toi » (15. 16). Est-ce que le Seigneur se trouve bien dans nos familles, dans nos maisons ?

Il y a des tristesses vous le savez, je ne suis pas au-dessus des nuages, il y a beaucoup d’épreuves dans les familles, il y a quelquefois des enfants qui nous font pleurer. On a cette ressource d’aller au Seigneur, d’apprendre de sa grâce, d’apprendre ce que sont nos cœurs.

Souvent j’ai dit : Si je n’avais pas eu des enfants, je n’aurais peut-être pas appris ce qu’était mon cœur. Mais les ressources sont là. Que nous puissions réaliser ce qui a été réalisé dans la maison d’Obed-Edom : « L’Éternel a béni la maison d’Obed-Edom et tout ce qui est à lui, à cause de l’arche de Dieu » (2 Sam. 6. 12).

Quand on a la crainte du Seigneur, quand on a la crainte concernant la Parole de Dieu, qu’on est soumis à la Parole de Dieu, il y a une bénédiction. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des épreuves. Il y en a beaucoup de nos jours sans doute, mais nous pouvons supplier le Seigneur qu’il puisse trouver dans les siens quelques fruits de cette vie qu’il nous a donnée.

Ô Bien-Aimé ! fais que ta vie

Brille ici-bas dans tous les tiens :

Que chacun d’eux te glorifie,

Toi qui nous combles de tous biens.

Chacun peut encore se pencher sur le chapitre 13 de l’évangile de Jean, où on peut aussi apprendre beaucoup, pas seulement de l’humilité, parce que le lavage des pieds, c’est le service que le Seigneur accomplit maintenant comme sacrificateur, comme avocat si nous avons péché.

Mais il est dit aussi concernant la veuve dans 1 Timothée chapitre 5 : « Si elle a lavé les pieds des saints » (v. 10). C’est un rafraîchissement dans le chemin. Quel rafraîchissement on peut trouver ! Les sœurs sont là aussi pour s’aider les unes les autres, pour rafraîchir.

Il y a une sœur veuve qui nous invite, avec affection et elle nous lave les pieds, elle nous rafraîchit dans le chemin, parce que c’est parfois aride si on veut suivre le Seigneur. Les souffrances sont liées au témoignage du Seigneur. L’apôtre Paul a dit : « J’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée » (Col. 1. 24). Vous ne pouvez pas vous conforter quelques-uns, et puis être contents entre vous ainsi. Il y aura toujours des souffrances liées au peuple de Dieu.

Et nous pouvons les goûter dans la communion avec le Seigneur. Que le Seigneur nous encourage, à la veille de son retour ! On a parlé tout à l’heure de la joie que le Seigneur peut trouver dans une famille. On souhaite aussi qu’Il puisse trouver sa part là où Il réunit les siens, dans l’assemblée.

Il faut beaucoup de simplicité, de fraîcheur dans nos cœurs. Et revenons encore à ce chapitre si touchant de l’évangile de Jean 13, où on voit ce que le Seigneur accomplit pour nous. Son service est pour les siens, pour qu’ils soient maintenus, fortifiés tout au long du chemin, et s’ils ont péché, qu’ils soient relevés pour venir au Seigneur. On a besoin de s’encourager les uns les autres dans le chemin.

Et je termine par cette petite anecdote, ce n’est peut-être pas très élevé mais… Je faisais du porte-à-porte dans une ville, j’étais fatigué. Je suis entré chez des chrétiens qui venaient de se convertir. Je me suis assis et puis il y en a un qui est venu avec une cuvette d’eau. J’ai dit : « Que voulez-vous faire ? » – « Mais on veut vous laver les pieds ». Je dis : « Non, mais… ». Je suis comme Pierre moi. – « Mais non, enlevez vos souliers, enlevez vos chaussettes ».

Voilà quand vous voyez quelqu’un à vos pieds, qui vous lave délicatement les pieds, qui vous les essuie avec un linge, je vous promets que c’est des leçons qu’on reçoit toute sa vie, cette humilité. Je dis bien que ce n’est pas l’enseignement profond et élevé de Jean 13. C’est plutôt rafraîchir ceux qui sont dans le chemin.

Que le Seigneur nous accorde aux uns et aux autres de rencontrer des chrétiens qui ont une grande piété – qui parfois nous humilie, qui nous encourage, qui nous maintient dans l’humilité et dans le désir de manifester tous quelque chose pour la joie du cœur du Seigneur.

Oui, chers amis, on va bientôt arriver. Prenons courage, chers frères et sœurs, nous allons voir le Seigneur. Que le Seigneur réveille nos cœurs pour Lui ! On a peur de tomber dans cette tiédeur, dans ce formalisme. On a des habitudes – on a des enseignements dans la Parole. Que le Seigneur nous aide, nous accorde de montrer notre amour pour Lui !

Terminons par ce verset de l’évangile de Jean au chapitre 14, verset 21 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ».

Et au verset 23 nous lisons : « Jésus répondit et lui dit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles ». Et comme on l’a lu tout à l’heure : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous ».

Alors on pourra arriver au sommet, au chapitre 17. Vous pouvez lire combien de fois revient ce petit mot « comme ». « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ». Mais à la fin : « Le monde connaîtra que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

A. Marmillot