
C’est un évènement que nous connaissons certainement tous ; les enfants aussi qui sont parmi nous connaissent cette histoire, n’est-ce pas ? C’est une histoire que nous connaissons très bien, et pourtant cet évènement se trouve dans l’évangile selon Matthieu, et certainement pour une bonne raison : le Seigneur veut nous montrer différentes choses.
D’ailleurs, quand nous lisons quelque chose au sujet du Seigneur Jésus, c’est toujours empreint de sa divine Personne, que ce soient ses paroles ou les actes qu’Il a accomplis parmi les foules. Les activités du Seigneur Jésus étaient toujours de l’enseignement.
Ici aussi, Il nous enseigne par un évènement et non pas seulement par ses paroles. Si nous regardons bien, nous voyons que le Seigneur Jésus, ici, ne parle pas beaucoup. Il y a seulement des phrases courtes et pourtant ces phrases sont de toute importance et tout ce qui se passe est très important aussi. Cela commence déjà avec le premier verset.
Mais avant de commencer, j’aimerais dire encore ceci : quand nous lisons un passage de l’évangile selon Matthieu, nous avons très souvent la possibilité de voir trois choses, trois niveaux, trois sens : il y a d’abord le sens réel d’une situation telle qu’elle nous est présentée ; deuxièmement, un sens figuré que nous comprenons d’ailleurs assez vite ; et il y a aussi très souvent un sens prophétique qui se trouve dans les évènements ou aussi dans les paroles du Seigneur.
Si le Seigneur le permet, nous allons voir, un peu en tout cas, ces trois sens, significations ou niveaux.
D’abord, il faut voir la situation tout à fait réelle, comme elle est. Et là déjà, le Seigneur nous enseigne par ce qu’Il fait. « Aussitôt, Il contraignit les disciples de monter dans la barque, et de le précéder sur l’autre rive ».
Ce qui précède cet alinéa, c’était lorsque le Seigneur avait nourri les 5000 hommes plus les femmes et les enfants. Nous connaissons très bien cette activité du Seigneur. Et maintenant, il y a autour de Lui, d’abord les douze disciples et ensuite aussi cette grande foule. Elle est toujours là.
Les disciples avaient pensé que le Seigneur devait peut-être les renvoyer parce qu’ils avaient faim ; ils devaient aller dans les villages des alentours pour acheter à manger. Mais le Seigneur dit : Non, « vous, donnez-leur à manger ». Donc, ils restent là, et ils sont nourris chacun à sa faim. Ils sont encore là ensuite, mais le Seigneur avait désormais quelque chose pour ses douze disciples.
Ils avaient travaillé, ils avaient fait quelque chose : ils avaient dû distribuer le pain, et en distribuant le pain, le Seigneur avait fait ce grand miracle : les pains se sont multipliés, et chacun a reçu autant qu’il en avait besoin. Et maintenant, le Seigneur a pour eux une autre tâche : Il les contraint de passer à l’autre rive, et de le précéder. Le Seigneur doit les contraindre. Il semblerait que les disciples auraient aimé rester avec Lui, ce que nous comprenons d’ailleurs, n’est-ce pas ?
Ils auraient aimé être là, mais peut-être qu’aussi ils avaient vu qu’un temps peu favorable sur la mer s’annonçait, que peut-être la tempête arrivait. On ne le sait pas, mais il y avait parmi eux certains hommes qui connaissaient la mer, qui étaient eux-mêmes pêcheurs et qui s’y connaissaient. C’est peut-être pour cela que le Seigneur doit les contraindre de passer à l’autre rive, de monter dans la nacelle puis de partir.
Mais le Seigneur leur donne en même temps un encouragement – ou une consolation – lorsqu’Il dit qu’ils doivent le précéder. Donc le Seigneur sera là aussi.
Ils doivent passer à l’autre rive, mais le Seigneur leur donne cette promesse : Moi, je serai là, ou je viendrai, je ne vous laisserai pas seuls. Chers amis, c’est quelque chose que nous pouvons déjà prendre sur notre cœur.
Quand le Seigneur nous dit quelque chose, quand Il nous dit : Fais ceci, Il ne nous laisse pas seuls. Peut-être qu’Il nous dit quelque chose que nous devons faire et Il nous dit : « Tu vas voir, je vais être là pour te venir en aide, pour faire peut-être même un miracle – je pense que cela nous arrive aussi, nous le savons. Alors, il y a cette consolation, et ils vont monter dans la nacelle pour partir.
Il est dit : « jusqu’à ce qu’Il ait renvoyé les foules. » Voilà encore un deuxième point. Le Seigneur voulait renvoyer les foules. Il ne voulait pas simplement les laisser aller. Une foule, cela se disperse facilement, mais non, le Seigneur les renvoie.
On peut comprendre qu’Il leur donne congé, et je pense que dans l’évangile selon Marc (voir ch. 6. 45 et 46) il est même dit que le Seigneur les congédie, leur dit au revoir. Et nous pouvons nous représenter comment le Seigneur l’a fait, Il ne les laisse pas aller sans autre, mais certainement, sa bénédiction les accompagne, ses soins fidèles les accompagneront : c’est ainsi que le Seigneur renvoie quelqu’un. Il ne renvoie pas quelqu’un en le laissant s’en aller seul.
Il me semble que c’est seulement un détail, et pourtant, je trouve que cela est très beau parce que nous voyons comment le Seigneur agit aussi avec une grande foule, avec certaines personnes, avec un seul aussi. Il a un cœur pour lui, et Il aime aussi l’ordre.
Ce n’est pas dans le désordre que la foule s’en va, c’est le Seigneur qui conduit tout, pour que tout se passe comme il faut, comme cela Lui convient, à Lui. Chez nous, quelquefois, il en va autrement, n’est-ce pas ? Cela nous arrive aussi de nous en aller, même quand nous étions ensemble pour écouter la Parole.
Je me rappelle avoir vécu une situation où tout d’un coup, tout le monde était parti, sans avoir prié, sans avoir peut-être chanté un cantique. C’est quelque chose que le Seigneur aime bien, quand nous nous remettons à ses soins, quand nous faisons la prière ensemble, pour demander au Seigneur le secours et aussi la protection pour le chemin qui est devant nous. Il me semble que le Seigneur nous enseigne cela par un petit détail.
Et puis, encore quelque chose dans le verset 23 : « et quand il eut renvoyé les foules, il monta sur une montagne à l’écart pour prier ». Le Seigneur était souvent sur une montagne. La montagne se trouve assez haut, et c’est peut-être déjà une certaine image de cette proximité avec le ciel : on monte sur une montagne. Il y a certainement une pensée du Seigneur : être seul sur une montagne où il n’y a pas beaucoup de personnes et peut-être personne, le Seigneur peut être seul. Il est dit qu’Il était là, seul.
Il était seul, et Il n’était pas seul. La Parole nous dit qu’Il était seul et pourtant il y avait la communion que le Seigneur avait avec son Dieu et Père, Lui, l’homme parfait sur la terre, l’homme qui plaisait à Dieu, l’homme qui cherchait toujours cette communication avec Dieu, son Père. Il cherchait cela. Quelquefois même aussi nous pouvons Le voir quand Il avait des décisions difficiles à prendre, même pour Lui, parce qu’Il était un Homme parfait, mais un homme qui avait aussi des sentiments tels que nous.
Quand Il a choisi les disciples, Il est resté toute une nuit sur une montagne, seul, pour prier. Et Il avait non seulement à choisir Pierre et Jean et Jacques, et peut-être les autres : Barthélemy, etc. ; mais il y avait aussi un Judas Iscariote qu’Il devait choisir, et cela Lui a certainement coûté !
Et quand Il était comme cela sur une montagne, c’est qu’Il était dans une communion avec son Dieu et Père, et dans cette communion, Il prie. Mais quand le Seigneur prie, c’est aussi pour d’autres, pour les disciples, certainement, puisqu’Il les avait envoyés traverser la mer ; là aussi, Il pensait à eux, ils n’étaient pas oubliés par leur Maître, et le Seigneur les a certainement accompagnés dans son esprit et aussi par sa prière.
Et maintenant, je passe à ce deuxième sens, figuré, je pense qu’il n’est pas difficile de comprendre car cela nous parle aussi d’une situation dans laquelle nous nous trouvons nous-mêmes, très souvent ; mais aussi, peut-être en général, parce que nous pouvons voir dans cette traversée de la mer notre chemin à parcourir pour arriver à l’autre rive, à un but, là où nous allons trouver le repos, et chaque croyant est ainsi en train de traverser la mer.
La mer est une image du monde qu’il faut traverser, et on espère, avec raison, arriver au but, à l’autre rive, et le Seigneur sera là. Le Seigneur nous accompagne aussi par sa prière. Nous allons voir, tout à l’heure, ce que cela veut dire : la prière ou les prières du Seigneur Jésus – mais revenons à ce que nous lisons directement dans la situation qui a eu lieu.
La nacelle était au milieu de la mer : il y avait donc une distance jusqu’à l’autre rive et il y avait la même distance pour le retour, et il y avait le vent, et il y avait les vagues. Quelquefois nous pensons, j’ai aussi entendu dire, qu’on peut penser à ce que le Seigneur met sur le chemin.
Bien sûr, le Seigneur a l’autorité de faire tout, et tout est dans sa main, et pourtant il me semble que quand il est parlé ici du vent qui est contraire, c’est une image de l’ennemi qui s’oppose à ce que les disciples fassent ce que le Seigneur leur avait commandé. D’ailleurs, c’est toujours comme cela, quand le Seigneur Jésus nous donne quelque chose à faire, c’est l’ennemi qui veut nous empêcher de le faire.
Quand nous sommes prêts à obéir, c’est l’ennemi qui cherche à mettre quelque obstacle pour nous empêcher et pour nous détourner de cette obéissance que le Seigneur nous demande. Et il me semble que là aussi, c’est l’ennemi qui a déchaîné le vent et les vagues pour rendre difficile l’obéissance des disciples.
Et alors, ces disciples dans la nacelle, est-ce que nous pouvons nous représenter quelles sont leurs pensées, leurs réflexions ? Il y en a là qui pensent : Vous voyez, ce n’est pas le moment, c’est la tempête sur la mer, on aurait dû quand même attendre. Et l’autre qui dit, (excusez-moi de dire ça comme cela, je pense que vous allez me comprendre) : Le Seigneur l’avait dit, mais tu vois cette tempête, ce vent… si le Seigneur veut vraiment que nous fassions la traversée, est-ce qu’Il n’aurait pas pu… ?
Bien sûr, Il aurait pu arrêter le vent, mais Il ne l’a pas fait. Eh bien, cette situation-là, on la connaît aussi : nous pensons que le Seigneur nous amène à faire quelque chose, et il y a des obstacles qui se présentent, qui nous donnent des soucis, qui nous font peut-être même peur, et nous pensons : Ah ! on n’a pas pris le bon chemin, on n’a pas fait ce qu’il fallait, et ce que nous lisons ici nous montre que c’est tout à fait le bon chemin.
Le Seigneur voulait qu’ils traversent la mer ! Et cela peut aussi nous réconforter, la pensée que quand le Seigneur nous donne quelque chose à faire, Il ne nous dit pas toujours que ce sera un chemin facile, cela peut même être très difficile ; alors le chemin facile n’est pas une preuve que c’est le chemin du Seigneur ; le Seigneur peut nous envoyer aussi un chemin très difficile, et nous allons peut-être nous demander : Est-ce vraiment la volonté du Seigneur que je fasse cela ?
Et tout à coup, le Seigneur ouvre une porte, ou tout à coup le Seigneur nous amène quelque chose et après nous comprenons : Ah ! voilà ce que le Seigneur avait voulu. Ses pensées sont toujours plus élevées que les nôtres.
Nous pensons peut-être, humainement, raisonnablement, mais notre raison n’est jamais à la hauteur des pensées du Seigneur, et c’est quelque chose que nous devons certainement apprendre toujours de nouveau. Alors, les disciples ont vraiment de la peine, c’est difficile pour eux, ils ont peur. Ils se battent contre le vent et contre les vagues. Et le Seigneur les laisse ainsi dans cette situation pendant un temps.
À la 4e veille, le Seigneur vient, enfin, Il ne les laisse pas seuls, n’est-ce pas ? Mais c’est à la 4e veille seulement qu’Il vient. La 1re veille, c’est de 6h du soir jusqu’à 9h ; la 2e veille est de 9h à minuit ; ensuite la 3e jusqu’à 3h du matin et la 4e, c’est de 3h jusqu’à 6h du matin, donc déjà le soleil commence à luire un peu, on peut y voir un peu.
Mais c’est dans le noir, dans la nuit, que le Seigneur les avait laissés ! Et pourtant, Il était avec eux, avec sa prière et avec sa pensée, Il ne les a pas laissés, et à la 4e veille, Il se fait voir ; et là : un fantôme ! Ils ont peur, ils regardent et ils voient un homme qui marche sur la mer !
Je ne sais pas ce que nous aurions pensé : un homme qui marche sur la mer, ils n’avaient jamais vu cela, ce n’était pas normal du tout, c’était surnaturel, bien sûr ! Alors nous comprenons leur peur de voir une personne s’approcher. Et le Seigneur ne leur fait pas de reproches, mais Il les encourage.
Au verset 26 à la fin : « ils furent bouleversés, ils dirent : c’est un fantôme. Et ils crièrent de peur. Mais Jésus leur parla aussitôt, disant… » Et quand le Seigneur vient, Il vient en aide et Il le fait toujours au moment opportun, au moment où il le faut, où moment que Lui juge être le bon moment.
Quelquefois nous pensons : le moment n’est pas encore là ; le moment était bien arrivé et le Seigneur nous montre que son temps n’est pas encore arrivé, mais quand il arrive, Il est là ! Il est vraiment là, avec sa consolation, avec son réconfort : trois mots : « Ayez bon courage », c’est ce qu’il leur manquait, ils avaient perdu courage.
Tu as déjà perdu courage une fois ? Et bien le Seigneur te dit aussi : Aie bon courage, je regarde, je viens au moment où il le faut, je ne te laisse pas ! Ne perds pas courage ! « C’est Moi, n’ayez point de peur ».
Nous avons aussi des jeunes parmi nous, des enfants ; si j’étais dans une classe, je demanderais certainement aux enfants : Chers enfants, qu’est-ce que vous pensez : quelle phrase est la plus importante ? Avoir du courage, ne pas avoir peur ? Et peut-être qu’ils me diront vraiment comme nous pouvons le faire tous : « c’est Moi ».
Cette courte phrase dit tout, parce que c’est la raison pour la 1re « ayez bon courage » comme pour la 3e aussi : « N’ayez pas peur ». C’est parce que le Seigneur est là, Il dit : « C’est Moi », n’ayez pas peur de cette Personne que vous n’avez pas reconnue ; vous n’avez pas encore remarqué que c’était Moi, et pourtant c’est Moi qui suis là et qui vous viens en aide.
Jusque là, nous pouvons certainement dire : Voilà des situations, des exemples que nous avons devant nous, exemplaires dans le sens que nous aussi, nous pourrions nous rappeler quelques situations un peu semblables.
Qui n’a pas eu peur ? Les enfants souvent ont peur et nous prions pour les enfants ; les parents, les proches prient pour les enfants, et le Seigneur n’oublie pas les enfants et Il leur vient aussi en aide.
Je me rappelle que mon frère a eu aussi très peur, peur de tomber dans un précipice et de tomber dans un ruisseau avec beaucoup d’eau et qui coulait très vite ! Il a eu vraiment peur et il a crié, et le Seigneur lui a montré le secours, lui a montré qu’il y avait là quelque chose qu’il pouvait attraper, où il pouvait se tenir : il ne l’avait pas vu avant et pourtant, là quelqu’un pouvait aussi l’aider à remonter.
Voilà une petite situation, mais une situation où quelqu’un a eu peur, dans laquelle le Seigneur montre aussi sa façon de nous venir en aide ; cela peut-être très différent. Ici, c’est sa présence qui les console et leur donne du réconfort.
Cette histoire n’est pas encore terminée. Il y a ensuite encore un miracle auquel nous allons assister : « et Pierre, lui répondit : Seigneur, si c’est toi, commande-moi d’aller vers toi sur les eaux ». Quelle idée !
Je ne sais pas s’il en a été ainsi pour vous, mais quand j’ai entendu pour la première fois ce récit, jeune garçon, je me suis dit : Mais comment a-t-il pu avoir cette pensée, lui, un homme ! Le Seigneur Jésus, oui, mais lui, un homme, marcher sur les eaux, quelle idée !
Et pourtant, le Seigneur, en lui laissant exprimer cette pensée a aussi un but : Il veut aussi nous enseigner, nous. La première chose que nous pouvons apprendre, c’est déjà quelque chose dans la réponse de Pierre : « Si c’est toi ». Ce n’est pas une pensée de condition, « si c’est toi », mais « puisque c’est toi », il ne doute pas, puisque le Seigneur avait dit : « C’est Moi », alors il ne doute pas que c’est le Seigneur. Mais puisque c’est Toi, « commande-moi d’aller vers toi sur les eaux ».
Il aurait pu dire aussi : Puisque c’est toi, laisse-moi venir vers toi sur les eaux ; ou : Je vais aller vers toi sur les eaux. Eh bien non, il dit : « Commande-moi d’aller vers toi sur les eaux ». « Commande-moi » : il y a une foi inouïe qui se montre dans la pensée qu’il pourrait venir auprès du Seigneur Jésus sur les eaux, la foi que le Seigneur peut faire cela, peut le rendre capable de marcher sur les eaux, que le Seigneur était capable de tout : comme Il pouvait Lui-même marcher sur les eaux.
Il aurait pu aussi donner à son disciple la capacité de marcher sur les eaux : voilà sa foi ! Et pourtant cette foi se lie à l’obéissance – ce n’est pas seulement un acte de foi. Il est prêt à être obéissant, il voudrait que le Seigneur lui commande de le faire, et alors il pourra le faire !
Ce n’est pas seulement la capacité dont il ne doute pas, c’est la foi que le Seigneur peut tout faire, mais c’est en même temps la conviction qu’il faut de l’obéissance pour cet acte de foi, et d’ailleurs c’est quelque chose qui, en principe, est vrai pour nous : un acte de foi doit être toujours aussi un acte d’obéissance.
Un acte de foi est un acte dans lequel nous sommes en communion avec notre Seigneur, où nous connaissons sa pensée et où nous suivons sa pensée ; et suivre sa pensée, c’est l’obéissance, donc l’obéissance est nécessaire pour un acte de foi.
C’est ce que le disciple Pierre nous enseigne par cette courte phrase, et je suis sûr que c’est l’Esprit qui lui a donné de l’exprimer ainsi et de ne pas l’exprimer de cette façon normale qui est celle que nous employons souvent. « Commande-moi d’aller vers toi sur les eaux », et le Seigneur dit un seul mot : « Viens » !
Quel mot pour Pierre : « Viens » ! Le Seigneur répond donc à son désir, ce désir de venir vers le Seigneur. D’ailleurs, c’est quelque chose de très beau, de voir que son disciple veut être près du Seigneur ; c’est le Seigneur qui l’attire, et Il répond à son désir par ce simple mot : « Viens » ! Il nous dit cela aussi ; si tu veux être près du Seigneur, Il te dira exactement : Viens, tu peux être près de moi, viens donc vers moi.
Et aujourd’hui, comment allez-vous vers Lui ? C’est en lisant la Parole, en vivant avec prière, c’est ainsi que nous pouvons être près du Seigneur, et quand nous aimons cela, nous disons souvent dans notre prière aussi : Accorde-nous de nous tenir près de toi. Eh bien oui, c’est une prière qui plaît au Seigneur, de nous tenir près de Lui. Mais comment pouvons-nous le faire ?
En connaissant sa Parole : peut-être avons-nous lu quelque chose, mais en appliquant sa Parole sur nos consciences et sur nos cœurs, et en étant en prière (on peut lui demander). Et le Seigneur peut aussi nous donner ces occasions, souvent pendant notre journée, où nous sentons le Seigneur tout proche de nous, même dans le travail. Quand il y a quelque chose à faire, bien sûr nous devons nous concentrer sur un travail professionnel !
Et pourtant, il y a des moments où nous remarquons que le Seigneur est là. La situation est difficile ? Le Seigneur est là, et c’est très beau de voir qu’Il répond ainsi avec ce simple mot : Viens !
Eh bien maintenant, nous voyons Pierre. Que fait-il dans la nacelle ? Il s’approche de la rambarde du bateau, il met un pied dessus, il met le pied sur l’eau. Si tu mets le pied sur l’eau, tu enfonces, non ? Lui, il met le pied sur l’eau, et il n’enfonce pas ! L’autre pied aussi, et il commence à marcher. Quelle expérience cet homme a pu faire ! Expérience de pouvoir sortir du bateau et le Seigneur le tient, il ne s’enfonce pas dans l’eau. Et il s’approche du Seigneur. On ne sait pas exactement combien de mètres il y avait, le Seigneur était loin de lui, il y avait un bout à marcher. Ah ! Les vagues ! Ah ! Le vent !
Et maintenant, sa pensée d’être près du Seigneur est tout d’un coup un peu affaiblie par ce qu’il voit. Il regarde les vagues, il regarde le vent et ce que fait le vent, alors il ne regarde pas le Seigneur. Il n’est pas dit : Eh bien, puisque c’est comme cela, il enfonce, mais il est dit tout simplement : « Mais voyant que le vent était fort, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer » – comme si c’était normal, oui ; comme il commençait à enfoncer, il eut peur.
Il n’y avait plus cette foi, alors on enfonce. On enfonce quand on a peur, et qu’on n’a pas de foi ! Cela nous est présenté comme quelque chose de normal, : « Comme il commençait à enfoncer, il s’écria… ». Et bien, nous connaissons ce cri de peur, ce cri de peine, de détresse : « Seigneur, sauve-moi ! », Tu es le seul qui peut me sauver. Qui aurait pu ? Il n’était pas près du bateau, l’aide humaine ne sert à rien, ce n’est pas possible, il n’y en a qu’Un qui le puisse !
Nous ne savons pas quelle était encore la distance jusqu’au Seigneur, mais le Seigneur est là et Il étend sa main et Il le prit. Et c’est aussi quelque chose de très beau de voir cela : le Seigneur aurait pu certainement, par une parole, relever son disciple pour qu’il ne s’enfonce pas dans la mer. Et pourtant, il ne le fait pas par une parole. Il connaît cette grande émotion de Pierre et il lui vient en aide en étendant la main et en le prenant par la main.
Alors, quelquefois, le Seigneur nous vient aussi en aide par sa façon d’agir avec nous, selon le niveau de notre foi. Le Seigneur dit ensuite : « Homme de petite foi » – nous aurions dit un homme de grande foi. Il était un homme de grande foi quand il a fait cette demande : « Commande-moi d’aller vers toi sur les eaux » !
Et le Seigneur dit : « Homme de petite foi » et Il vient en aide à cette petite foi. Est-ce que vous n’êtes pas quelquefois, souvent peut-être, un homme, une femme de petite foi ? Et le Seigneur vient en aide justement selon le niveau de notre foi, et il nous soutient ou nous soulève comme Il le fait avec Pierre.
D’ailleurs, c’est très beau de voir que c’est le Seigneur qui le prend et c’est une main forte qui peut le tenir. Nous pensons quelquefois : Je me tiens au Seigneur.
Un petit garçon qui dit à son père, en marche à la montagne, précipice ici, rochers là, chemin étroit… : Papa, je vais avec toi, je tiens ta main. Très bien ! Mais ce qui est nécessaire, c’est que le père tienne la main de l’enfant, et ce sont bien les enfants qui ont déjà remarqué combien c’est important que le père prenne la main de l’enfant. C’est la même expérience que nous devons faire nous aussi.
Ce n’est pas nous qui faisons quelque chose, mais c’est le Seigneur qui prend notre main et qui nous tient – et soyons reconnaissants pour cet acte d’amour du Seigneur.
« Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? » Douter, c’est le contraire de la foi. Dans l’épître de Jacques, nous voyons un peu cela, où il nous parle de la prière de la foi. Jacques 1. 6 : « Mais qu’il demande avec foi, sans douter en rien ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève ; qu’un tel homme ne pense pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur ».
Peut-être que Jacques pense à cet événement de Matthieu 14. Douter ? Il est semblable au flot de la mer, que le vent soulève. En tout cas, cela nous fait penser à cette situation de Matthieu 14.
Douter envers le Seigneur, n’avoir pas de foi, c’est déshonorer le Seigneur ! Attention : douter, c’est déshonorer le Seigneur. Nous l’honorons par notre foi, par notre obéissance, par notre confiance ; et quand cela nous manque, nous le déshonorons parce que peut-être que nous ne voyons pas la grandeur de son amour, la grandeur de sa puissance, nous doutons.
Un homme lépreux vint une fois auprès du Seigneur Jésus en disant : Si tu veux, tu peux me guérir. Il n’avait pas douté de la puissance du Seigneur, mais peut-être qu’il doutait de l’amour, de la condescendance du Seigneur, parce qu’il dit : « Si tu veux » – et peut-être que tu ne veux pas.
Et c’est là que nous trouvons ce mot du Seigneur : « Je veux, sois guéri ! », c’est ainsi que le Seigneur répond aussi à un homme tel que ce lépreux qui, en partie, avait la foi, mais qui ne connaissait pas encore le Seigneur. Mais nous, nous connaissons le Seigneur, nous connaissons sa puissance, son pouvoir, mais nous connaissons aussi son amour ! Ne doutons jamais, ne doutons pas !
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba ». Eh bien, oui, le Seigneur monte avec lui dans la barque. Il avait dit qu’ils devaient le précéder, et non seulement le précéder, mais Il était venu Lui-même là. Ils n’étaient pas encore arrivés au but et le Seigneur était déjà avec eux.
Et le vent tomba, c’est-à-dire le repos arrive et ils arrivent aussi à l’autre rive. Et chers amis, nous comprenons bien que, dans le sens figuré, cela nous parle aussi du voyage de notre vie. Nous allons arriver aussi à l’autre rive et nous voulons aussi mettre notre confiance sur un tel Seigneur, un Seigneur qui nous dit : Traversez ; qui ne nous laisse pas seuls, qui, au moment où cela est nécessaire vient, et qui est là aussi pour prier pour nous.
Et cette prière du Seigneur telle qu’elle nous est présentée ici, nous fait penser à deux activités du Seigneur Jésus aujourd’hui :
– Il y a d’une part le souverain sacrificateur, Celui qui sympathise : nous pouvons voir ce passage en Hébreux 4. 15 : « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché ».
Alors, un souverain sacrificateur qui est là, qui sympathise à nos infirmités – les infirmités, ce sont des choses auxquelles nous sommes soumis parce que nous sommes des hommes, nous sommes faibles, nous sommes infirmes, nous n’avons pas la force, nous ne sommes pas des puissants. Le Seigneur est puissant, Lui a la force et Il le fait et Il nous connaît.
Il connaît aussi la faiblesse que l’un et l’autre montre. Faiblesse n’est pas la même chose que péché. Avec le péché, le Seigneur ne sympathise jamais, c’est clair. Il ne peut jamais sympathiser avec des actions que nous pouvons faire, qui sont mauvaises, qui sont péché, jamais. Mais quand il y a péché, il est nécessaire de confesser et puis nous aurons le pardon.
Mais Il compatit à nos faiblesses, Il l’a fait là aussi avec ses disciples sur la mer. Il a compatisé avec eux et Il a été tenté en toutes choses tel que nous. Cela c’est quelque chose d’extrêmement grand que le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, soit venu sur la terre, dans nos conditions, dans les conditions telles que nous les connaissons, que Lui Il ait connu tout cela.
Il sait ce que c’est que d’avoir faim, Il sait ce que c’est d’être fatigué. Il connaît tout cela, Il sait aussi ce qu’est la tristesse, Il sait aussi ce qu’est le deuil : Il a perdu aussi une personne qu’Il aimait.
À un moment d’ailleurs aussi dans ce chapitre, un peu avant que le Seigneur multiplie les pains, Il a appris (Il le savait, mais cela nous est présenté ainsi) que Jean le baptiseur avait été tué par Hérode ; alors que lisons-nous ? Juste ce verset 13 : « Et Jésus, l’ayant entendu, se retira de là en barque dans un lieu désert, à l’écart… » Parce qu’Il avait entendu que son précurseur Jean le baptiseur avait été tué, cela l’a touché, Il voulait être seul.
Donc Il a été tenté en toutes choses comme nous et je le répète, c’est quelque chose de très grand et Il comprend, Il nous comprend. Quelqu’un ici est-il triste ? Dans un deuil ? Le Seigneur te comprend. Tu es malade ? Le Seigneur te comprend, non pas parce qu’Il a été malade, mais parce qu’Il avait un cœur pour les malades quand Il était ici sur la terre. Comme Il a vu et comme Il a souffert avec ceux qui étaient malades. Il a souffert avec eux, Il a pris leurs souffrances sur Lui.
D’ailleurs, Ésaïe 53, nous connaissons ce passage, verset 4 : « Il a porté nos souffrances ». Donc, nous avons un tel souverain sacrificateur qui prend soin de nous et qui nous donne au moment opportun l’aide dont nous avons besoin ; et nous pouvons nous approcher de Lui comme il est dit en Hébreux 4, à ce trône de la grâce.
Le trône de gouvernement est devenu un trône de grâce pour nous. Le trône du gouvernement de Dieu – ce trône a affaire avec le gouvernement en général. Le trône de gouvernement de Dieu est devenu pour nous un trône de grâce, dont nous pouvons nous approcher pour trouver du secours au moment opportun ! Je le répète : c’est très grand pour nous !
– Et puis il y a aussi certainement cet autre côté, le côté de l’avocat. Le Seigneur Jésus est un avocat auprès du Père, qui prend aussi soin de nous quand il y a des péchés, nous connaissons l’enseignement de la 1re épître de Jean où, quand nous confessons nos péchés, nous sommes purifiés.
1 Jean 1. 9 : « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». Et pourquoi ? Parce qu’il est dit au verset 1 du chapitre 2 : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le Juste ; et Lui est la propitiation pour nos péchés ».
Nous le savons, nous Le connaissons comme notre Sauveur, nous sommes maintenant enfants de Dieu. Je ne veux pas parler de ce côté-là, c’est, je pense, la base qui est claire. Mais quand nous avons péché, nous devons le confesser et alors, là aussi, le Seigneur est là. Voilà l’activité du Seigneur aujourd’hui sur la montagne – nous comprenons : « sur la montagne », cela signifie que le Seigneur est maintenant au ciel à la droite de Dieu et qu’Il est toujours là aussi pour nous. Et Il nous conduit et Il nous conduira jusqu’au but. Nous allons certainement arriver au but !
Encore quelques courtes pensées concernant le côté prophétique. Le côté prophétique a toujours affaire avec le peuple d’Israël, a toujours affaire avec la terre. La prophétie ne se porte pas sur le ciel, mais sur la terre.
Et alors, nous trouvons dans les disciples une image des croyants du peuple juif, premièrement au début de l’ère chrétienne où les disciples aussi étaient envoyés – ils devaient traverser la mer, ils devaient aller dans le monde et le Seigneur les précède.
D’autre part, dans les difficultés qu’ils rencontrent, les disciples sont aussi une sorte de figure de ceux qui, dans un temps futur du peuple d’Israël (de la tribu de Juda surtout), seront dans les tribulations, et qui, à travers les tribulations seront sauvés par le Seigneur et amenés au repos.
Mais alors, que veut dire dans cet ensemble, cet incident avec Pierre ? Pierre était dans la nacelle. La nacelle est une image du judaïsme, c’est-à-dire ce que Dieu avait donné au peuple d’Israël. Et Il avait, dans le début de l’ère chrétienne, encore laissé passer un temps où Il avait usé de patience avec les Juifs qui étaient encore liés aux ordonnances données par Moïse – nous connaissons cela, par exemple à Jérusalem, dans cette assemblée, ils allaient encore au temple, ils étaient encore liés à ces ordonnances mosaïques, et le moment venu, ils devaient aussi s’en défaire.
Et alors ces ordonnances sont : la nacelle. Il y en a un qui sort de la nacelle : c’est Pierre. Pierre est maintenant une image de ceux qui sortent, pour se confier uniquement au Seigneur. Ils ne se basent plus du tout sur les ordonnances du judaïsme, ils les quittent. Son chemin n’est plus un chemin qui a encore l’aide de certaines ordonnances pour le soutenir comme c’était pour le judaïsme, mais il compte seulement sur le Seigneur, c’est la foi pure.
Il n’y a plus la nacelle qui peut le tenir, il n’y a plus rien dans la mer, que le Seigneur. Et ainsi il devient une certaine image de l’assemblée encore sur la terre, qui traverse aussi la mer pour arriver au but, où le Seigneur s’occupe de son assemblée, la soutient et l’amène jusqu’à l’autre rive. C’est aussi un côté prophétique que nous trouvons souvent dans ces passages.
Retenons surtout peut-être ce qui nous est donné pour notre chemin et la figure que nous trouvons dans cette traversée de la mer : la confiance au Seigneur Jésus, avec la foi liée à l’obéissance à la Personne bénie de Celui qui est là-haut au ciel, pour nous, qui prie pour nous et qui est là pour nous aider au moment où nous en avons besoin. Nous en avons toujours besoin mais Il est aussi toujours là !
Il me soutient, Il m’encourage
Dans le chemin qui mène au ciel ;
Bientôt, au bout de mon voyage,
Je vais te voir, Emmanuel !
R. Brockhaus