BERACA 44 : GÉDÉON

Dans les quatre exposés précédents, nous avons considéré la vie de Gédéon, homme de foi et d’action. L’Éternel, dans la Personne de l’Ange, était venu à lui pour l’établir juge sur les fils d’Israël qui, une fois de plus, s’étaient détournés du seul vrai Dieu pour servir des dieux étrangers. Ils adoraient des idoles derrière lesquelles se cachaient et se cachent encore des démons, agents de Satan. La promesse d’être accompagné par l’Éternel fortifie la foi d’un jeune homme par lequel Dieu va délivrer Israël de la domination des Madianites sur eux. Le « Je serai avec toi », sept fois mentionné dans l’Ancien Testament, a été une promesse et une réalité pour lui comme pour Abraham, Jacob, Moïse, Josué, David et Ésaïe. En contraste, Jésus, avant de subir la mort de la croix, explique à ses disciples que le Consolateur, l’Esprit de vérité, leur fera connaître qu’Il est « en son Père, et vous en moi et moi en vous » (Jean 14. 20). Jésus ressuscité, au moment de quitter ses disciples pour entrer dans sa gloire, leur a donné, non pas une promesse, mais une certitude : « Je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20). Pour nous, jusqu’à l’enlèvement le « je serai » est devenu le : « je suis avec vous » !

Quelle merveilleuse réalité que celle de savoir, par l’Esprit Saint qui « est en nous », que nous sommes en Christ.

Gédéon a eu un dialogue répété avec l’Éternel. Pour l’appel au service, pour être libéré de toutes craintes, pour détruire l’idole de son père, pour le choix des combattants qui l’accompagneraient, pour faire face à l’ennemi avec seulement des trompettes et des torches, pour garder l’unité au sein des tribus après la victoire qui fut celle de l’Éternel. Les Écritures le confirment : « l’Éternel tourna l’épée de chacun contre son compagnon, dans tout le camp » (Jug. 7. 22) : le camp des ennemis rassemblés contre son peuple.

Par la suite, « les hommes d’Israël se rassemblèrent, de Nephthali, et d’Aser et de tout Manassé, et poursuivirent Madian » (v. 23). Les hommes d’Éphraïm, demi-tribu avec les hommes de Manassé, tous descendants de Joseph, estiment qu’ils ont été lésés et s’en prennent à Gédéon en lui disant : « Que nous as-tu fait, de ne pas nous avoir appelés lorsque tu es allé faire la guerre contre Madian ? Et ils contestèrent fortement avec lui » (Jug. 8. 1). Une réponse sage de Gédéon va les apaiser ; « … il leur dit : Qu’ai-je fait maintenant en comparaison de vous ? Les grappillages d’Éphraïm ne sont-ils pas meilleurs que la vendange d’Abiézer ? » (v. 2).

« Les leçons d’humilité que Dieu a enseignées à Gédéon ont porté leur fruit. Il est prêt à reconnaître la part que d’autres ont prise à la victoire. Et la colère des hommes d’Éphraïm tombe devant sa réponse douce qui souligne l’importance de ce qu’eux avaient fait. Faire ressortir le travail des autres, mettre en valeur leurs qualités, au lieu d’insister sur notre travail et sur nos qualités, est un fruit de la vie divine qui n’a rien de commun avec la diplomatie humaine hypocrite. Pierre nous rappelle qu’« un esprit doux et paisible… qui est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pier. 3. 4) – (J.K.)

Ensuite, « Gédéon vint au Jourdain, et le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui, fatigués, mais poursuivant toujours » (v. 4). Jésus, notre divin modèle, sachant les souffrances qui étaient devant lui, « traversait villes et villages, enseignant et poursuivant son chemin vers Jérusalem » (Luc 13 v. 22). Paul, « oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant », courait « droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le christ Jésus » (Phil. 3. 14). Dans ce même état d’esprit, l’apôtre exhorte Timothée : « Mais toi, homme de Dieu, … poursuis la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit ; combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle » (1 Tim. 6. 11).

Après la victoire, plusieurs dangers ont menacé Gédéon, serviteur de Dieu.

« Les hommes d’Israël dirent à Gédéon : Domine sur nous, et toi et ton fils, et le fils de ton fils ; car tu nous as sauvés de la main de Madian. Et Gédéon leur dit : Je ne dominerai pas sur vous, et mon fils ne dominera pas sur vous ; l’Éternel dominera sur vous » (Jug. 8. 22). Quelle belle et humble attitude ! Comme Gédéon, les serviteurs de Dieu doivent veiller à ne pas prendre la place qui revient au Seigneur, et ceux qui bénéficient de leur service doivent prendre garde de ne pas les encenser. « Mais vous, ne soyez pas appelés : Rabbi (Maître) ; car un seul est votre Maître ; et vous, vous êtes tous frères ; … ne soyez pas non plus appelés conducteurs ; car un seul est votre Maître, le Christ » (Mat. 23. 8 et 10).

Il n’y a eu qu’un seul homme parfait sur la terre, à savoir « l’homme Christ Jésus » (1 Tim. 2. 5). Oui ! « C’est un Dieu fidèle, et il n’y a pas d’iniquité en lui ; il est juste et droit » ; « … il n’y a pas de péché en lui » (Deut. 32. 4 ; 1 Jean 3. 5).

Contrairement à notre Seigneur, la chair habite le croyant aussi longtemps qu’il est sur la terre et l’ennemi de nos âmes cherche à faire tomber ceux qui appartiennent au Seigneur. C’est ce que nous voyons avec la fin de la vie de Gédéon. Fort de toutes les victoires vécues, il est impressionné par le butin ramené par ceux qui avaient poursuivi les Madianites. « Gédéon leur dit : Je vous ferai une demande : Donnez-moi chacun de vous les anneaux de son butin. Car les Madianites avaient des anneaux d’or, parce qu’ils étaient Ismaélites. Et ils dirent : Nous les donnerons volontiers » (Jug. 8. 24 et 25).

Le poids des anneaux d’or était de mille sept cents sicles d’or, soit environ 27 kilos. « Et Gédéon en fit un éphod, et le mit dans sa ville, dans Ophra » (Jug. 8. 27). En souvenir de la victoire, Gédéon établit cet éphod d’or. « Et tout Israël se prostitua là après celui-ci ; et cela devint un piège pour Gédéon et pour sa maison ». Autrefois, Aaron, en l’absence de Moïse, avait fait faire un veau d’or, et Israël pécha gravement contre l’Éternel (Ex. 32. 6). Ah ! comme certaines décisions ont un impact sur l’ensemble ! Le premier, le vrai éphod était impressionnant. Il se trouvait à Silo avec l’arche et c’était à Silo qu’Israël devait se rassembler (Jos. 18. 1). Dieu, malgré cela, agit en grâce et donne quarante années de paix. Gédéon meurt… et le peuple retourne aux idoles !