1 CORINTHIENS 10

Unité du corps et unité de l’Esprit

Un évènement remarquable s’est produit sur la terre il y a environ 2000 ans. C’était cinquante jours après la résurrection du Seigneur et dix jours après son ascension au ciel.

Des croyants étaient assemblés à Jérusalem et l’Esprit Saint descendit sur la terre, personnellement, afin de demeurer en eux. De plus Il les unit ensemble en un seul corps. Nous lisons cela dans le livre des Actes, au chapitre 2.

Dans la première épître aux Corinthiens, cet évènement est considéré comme quelque chose d’accompli : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Cor. 12. 13).

Il s’agissait par conséquent d’un évènement qui avait déjà eu lieu, et ce seul corps existe depuis le jour de la Pentecôte. C’est une merveilleuse unité – l’unité d’un organisme vivant. Le Saint Esprit emploie cette image du corps afin que nous comprenions bien cela.

Il est dit en Éphésiens 4, verset 4 : « Il y a un seul corps », mais les hommes, même des chrétiens, ne comprennent pas toujours cela. Ils voient des croyants divisés en plusieurs groupes et ils disent, peut-être avec les meilleures intentions : « Nous devons rassembler tous les chrétiens ».

Ils emploient pour cela des moyens humains et veulent organiser quelque chose, mais une organisation, ce n’est pas la même chose qu’un organisme vivant.

Nous rendons grâces au Seigneur de ce qu’Il a rendu clair pour nous le fait qu’il y a un seul corps. Il existe depuis la Pentecôte et il existe encore aujourd’hui. Ce qui est important, c’est de vivre en accord avec cette vérité.

Quand nous parlons du seul corps, comme nous le lisons en Éphésiens 4, verset 4, nous avons devant nous son unité, l’unité du corps, qui a toujours existé depuis la Pentecôte.

Depuis ce temps-là, chaque fois que des personnes ont reçu le Seigneur par la foi, elles ont été ajoutées à ce corps par l’Esprit Saint. Personne ne peut être retiré de ce corps, car ce que l’Esprit Saint a opéré ne peut pas être annulé. C’est l’unité qui demeure. Dieu voit tous les croyants en qui l’Esprit Saint demeure comme étant un seul corps. L’unité de l’Esprit est une merveilleuse unité mondiale.

Mais nous ne connaissons pas tous les croyants. Nous ne connaissons même pas tous les croyants de notre ville. Dieu voulait – et le Seigneur Jésus est venu pour cela – « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11. 52).

Dieu nous veut sur un même terrain, mais pensez-vous qu’Il veuille que nous préservions l’unité du corps ? Ce ne serait pas exact. L’unité du corps est préservée par Dieu Lui-même. Si nous devions maintenir l’unité du corps, nous ne pourrions nous rassembler au Nom du Seigneur dans notre ville que si nous pouvions faire que tous les croyants se rassemblent au même endroit.

Mais Dieu, qui sait que cela n’est pas possible à cause de notre désobéissance, notre manque de foi et peut-être notre ignorance – bien qu’Il voudrait voir tous les croyants véritablement assemblés ensemble au Nom du Seigneur – dit que nous pouvons néanmoins suivre les directives de l’Esprit et garder l’unité de l’Esprit.

L’unité du corps et (sous un autre aspect) l’unité de l’Esprit, est la même unité, comprenant tous les croyants. Mais nous devons garder l’unité de l’Esprit. Qu’est-ce que cela signifie ?

L’unité de l’Esprit est liée à notre responsabilité. Nous avons compris qu’il y a un seul corps et que ce corps devrait trouver son expression dans chaque assemblée locale. Si nous faisons cela, si nous agissons en conformité avec la pensée de Dieu, alors nous gardons l’unité que le Saint Esprit veut que nous maintenions en pratique.

Il désire que tous les croyants se rassemblent, que ce soit deux ou trois, ou bien deux ou trois cents qui agissent ainsi, ou bien mille ou plus. Si ces quelques-uns se rassemblent selon les principes relatifs à l’unité du corps, alors ils gardent l’unité de l’Esprit.

Dieu maintient l’unité du corps, mais Il attend de nous que nous réalisions cela en pratique en exprimant cette unité et en étant soumis à la direction du Saint Esprit.

Exprimer l’unité du seul corps

Si le corps de Christ est composé de tous les croyants, comment pouvons-nous dire qu’il est possible de donner une expression à ce corps dans une localité ? Pour répondre à cette question nous devons garder à l’esprit le fait que le seul corps comprend tous les croyants depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement des saints. C’est ainsi que le corps sera vu durant l’éternité (Éph. 1. 23).

Actuellement nous voyons le corps comme constitué de tous les croyants vivants aujourd’hui sur la terre (la preuve en est donnée par le fait que tous ceux qui sont maintenant auprès du Seigneur ne souffrent plus et ne sont plus par conséquent vus comme faisant partie du corps : 1 Cor. 12. 26).

Les croyants d’une localité ne sont pas « le corps de Christ », mais « corps de Christ » (1 Cor. 12. 27, traduction J.N.D – « Vous êtes corps de Christ » – sans article). L’Écriture est très précise dans la façon dont elle utilise le langage.

Les croyants d’une localité font partie du seul corps (et devraient en porter le caractère) mais ils ne sont pas le corps. Ce sont tous les croyants actuellement vivants sur la terre qui composent cette merveilleuse unité.

On pourrait dire : « Mais je ne vois pas cette unité. Je vois beaucoup de croyants, que j’aime, qui se rassemblent dans différents groupes ». C’est malheureusement vrai. Mais il y a une occasion lors de laquelle nous pouvons exprimer – je ne dis pas garder – l’unité du corps.

Ils sont peut-être peu nombreux, ceux qui disent : « Je comprends que le corps est constitué de tous les croyants et je ne peux me réunir qu’avec un cœur embrassant tous les bien-aimés croyants de la terre ». C’est là l’unité que le Saint Esprit veut nous présenter. Même si nous ne sommes pas tous là, même si plusieurs places sont vides, l’Esprit supplie avec nous : « Venez tous ensemble. Je veux vous montrer par les Écritures les principes sur lesquels vous devez agir. Si vous faites cela vous gardez mon unité, l’unité de l’Esprit ».

Cela nous amène au passage qui est devant nous : où est le lieu où l’unité du corps peut être exprimée – et à quelle occasion est-ce que cela se produit ? Le lieu est la table du Seigneur (v. 21) et l’occasion est le rassemblement pour la fraction du pain (v. 16).

« C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie » (v. 14)

Quand nous nous trouvons autour de la table du Seigneur pour exprimer l’unité du corps, alors notre Seigneur, Dieu, est le centre d’attraction vers lequel tout est concentré. Cela signifie que lorsque nous venons vers Lui, nous devons nous séparer de tout ce qui n’est pas en accord avec Lui.

L’idolâtrie, dans le contexte de Corinthe, était un culte dans lequel des viandes étaient sacrifiées et dédiées à des idoles païennes. Cela pourrait nous amener à conclure que cet avertissement n’est plus valable pour nous aujourd’hui….

Mais lisez seulement 1 Samuel 15, verset 23 : « l’obstination [est] comme une idolâtrie et des théraphim ». Que cela est grave, si je ne reconnais pas le Seigneur comme mon Seigneur, si je ne respecte pas ses droits sur moi, si je ne suis pas assuré que mes actes sont en accord avec sa volonté – et que, au contraire, j’accomplis ma propre volonté !

Je dois abandonner ce qui est contraire à sa volonté. Il est même dit ici « fuis », ce qui implique le danger qu’il y aurait à rester là. Dans la première partie de ce chapitre, nous trouvons cinq exemples de la façon dont Israël, le peuple terrestre de Dieu, est allé dans un chemin de propre volonté et est tombé dans le désert. Ces choses leur arrivèrent comme type, pour nous servir d’avertissement.

« Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis » (v. 15)

L’apôtre dit ici qu’il parle à ceux qui ont de l’intelligence. C’est pourquoi il me semble que je devrais parler tout d’abord de l’unité de l’Esprit et de l’unité du corps, car c’est un sujet fort peu compris parmi les chrétiens. S’il en était autrement nous verrions tous les croyants marchant ensemble.

Aucun homme pécheur ne peut comprendre le passage que nous avons maintenant devant nous. Il n’a pas d’intelligence spirituelle, car seul l’Esprit Saint, qui demeure dans le croyant, peut nous éclairer et nous rendre capables de comprendre la Parole de Dieu.

Par conséquent, l’expression « personnes intelligentes » ne s’applique pas à ceux qui ont une grande intelligence naturelle, comme des professeurs d’université ou des intellectuels, mais il s’agit simplement de ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus, et dans lesquels le Saint Esprit habite.

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang du Christ ? » (v. 16)

Vous remarquerez qu’ici la coupe est mentionnée avant le pain. Mais quand vous lisez les Évangiles vous trouvez que le Seigneur a pris le pain d’abord, ensuite la coupe. La pensée présentée dans notre passage est qu’il ne s’agit pas de l’ordre chronologique des évènements, mais de leur fondement.

Avant que nous en arrivions à la coupe de bénédiction, nous devrions nous rappeler quelques versets qui touchent profondément nos cœurs. Nous lisons, au sujet du Seigneur Jésus, en Matthieu 26, verset 39 : « … Il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux ».

C’est la coupe des souffrances. C’est la coupe de la colère de Dieu que le Seigneur envisageait ici, en Gethsémané. Il savait qu’Il aurait à être fait péché. Il savait qu’Il aurait à « rendre » à Dieu (Ps. 69. 4) ce que le péché de plusieurs avait ravi. Celui qui était pur aurait-Il pu désirer être fait péché ? Comprenons-nous cette angoisse, regardons-nous vers Lui avec des cœurs qui adorent ?

Puis Il dit au verset 42 : « Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi sans que je le boive, que ta volonté soit faite. » Ici le Seigneur est devant nous dans sa parfaite pureté alors que, cependant, Il s’identifie Lui-même, dans sa volonté, à la volonté de son Père. Il était prêt à endurer le jugement pour vous et pour moi.

Ce que nous devons réaliser premièrement, c’est qu’il s’agit de la coupe de ses souffrances pour nous. Dieu ne peut pas laisser de côté quelque mauvaise pensée ou parole que ce soit. Le jugement de tout cela est tombé sur le Sauveur.

La coupe que nous avons devant nous dans ce verset est « la coupe de bénédiction ». Qu’est-ce que cela signifie ? La coupe de bénédiction illustre le fait que le Seigneur a donné son sang, sa vie. Par le fait qu’Il a donné sa vie nous avons reçu la bénédiction de la part de Dieu.

Si le Seigneur n’avait pas donné son sang, nous n’aurions reçu aucune bénédiction. Nous lisons en Apocalypse 1, verset 5, que nous avons été « lavés de nos péchés dans son sang » – et en Apocalypse 5, verset 9, que nous avons été « achetés » par son sang.

Nous lisons en Romains 5, verset 9 : « ayant été maintenant justifiés par son sang ». Nous apprenons dans l’épître aux Hébreux que nous avons « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus… » (Héb. 10. 19). Toutes les bénédictions que nous recevons sont basées sur le sang répandu du Seigneur.

Nous aimerions considérer ce sujet : les richesses et les bénédictions qui sont mises à notre disposition par la mort du Seigneur. Tous ceux qui ont trouvé refuge dans le sang du Seigneur réalisent ce qu’est la coupe de bénédiction. Il est ajouté : « La coupe de bénédiction que nous bénissons ».

Cela ne signifie pas « la coupe que nous consacrons », mais simplement « la coupe pour laquelle nous rendons grâces ». En 1 Corinthiens 11, verset 23, nous lisons à ce sujet : « le seigneur Jésus, la nuit qu’Il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, Il le rompit… De même Il prit la coupe aussi, après le souper… ». Nous rendons grâces pour la coupe de bénédiction.

Ce passage, des versets 14 à 22, parle de communion. Nous lisons à présent que cette coupe de bénédiction est « la communion du sang du Christ ». Vous voyez qu’il serait tout à fait inopportun que des incrédules participent à ce privilège.

Il est dit ici que l’on doive être un – que l’on doive avoir communion – avec le sang qui a été donné pour nous. Il est autrement impossible d’avoir communion avec le sang de Christ car c’est exactement ce qui est exprimé à la table du Seigneur.

« Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps du Christ ? » (v. 16)

En relation avec la table du Seigneur, le Seigneur nous présente deux signes séparés : la coupe et le pain. Cela nous rappelle immédiatement sa mort. Le sang parle de sa vie, qu’Il a donnée pour moi, mais la coupe et le pain, en tant que séparés l’un de l’autre, parlent de sa mort.

Et maintenant nous avons le pain, qui parle de communion avec le corps de Christ. Que devons-nous comprendre par cette expression ? s’agit-il du corps physique du Seigneur ? Non, ici le pain parle de la communion du corps, c’est-à-dire de tous les croyants. Le verset suivant rend cela tout à fait clair :

« Car nous qui sommes plusieurs sommes un seul pain, un seul corps » (v. 17)

Voilà de quoi nous parle le pain, non encore rompu. Ainsi il y a un seul pain devant nous. Nous y voyons tous les croyants : dans notre localité (si nous ne les voyons pas tous nous sommes une secte), et dans le monde entier car tous les croyants constituent le seul corps.

Il n’y a pas « des tables » mais une seule table du Seigneur. Il n’y a pas plusieurs corps, mais un seul corps. Mais ensuite nous rompons le pain – et alors le pain rompu nous parle du corps du Seigneur qu’Il a donné pour nous.

Au chapitre 10 nous n’avons pas la cène du Seigneur (c’est au chapitre 11) mais la table du Seigneur. Ici l’accent est mis sur le lieu spirituel où nous prenons la cène du Seigneur : c’est le lieu de la communion où l’unité du corps est réalisée. C’est une unité qui englobe tous les croyants.

Cher frère, chère sœur, ne vous laissez pas tromper par qui que ce soit. Nos cœurs se tournent vers vous ! Nous serons bientôt tous ensemble au ciel. Il n’y a pas ici d’élite, de groupe privilégié de croyants.

Selon les pensées de Dieu il n’y a pas de frères larges ou étroits, ou telle ou telle dénomination. Il y a seulement des croyants, membres du corps de Christ et ils se trouvent à la table du Seigneur quand ils ont compris les principes spirituels que le Seigneur leur présente. Pensez-vous à eux en termes de groupes ?

Peut-être pensez-vous que vous appartenez au meilleur de ces groupes et que, dans votre groupe, les choses sont faites comme il convient, et pas dans les autres groupes. S’il vous-plaît, chassez de telles pensées de votre cœur et de votre esprit.

Priez ainsi : « Que dit ta Parole, Seigneur ? C’est cela que je veux faire ». Vous demanderez alors : « Qu’en sera-t-il des autres ? » Eh bien ! nos cœurs les étreignent dans l’amour. Il n’y a de place que pour la communion. Il n’y a qu’un seul corps, qu’un seul Seigneur, qu’une seule table !

« Car nous qui sommes plusieurs » : qui sont-ils, ces plusieurs ? Ce sont les croyants qui vivent actuellement sur la terre, c’est-à-dire que ceux qui sont déjà avec le Seigneur ou ceux qui viendront avec Lui plus tard n’en font pas partie.

Tout croyant a le droit de prendre sa place à la table du Seigneur. C’est, si nous pouvons nous exprimer ainsi, le côté « inclusif » de la communion. D’un autre côté, il y a aussi un aspect « exclusif » (à savoir exclusion du mal) que nous considérerons plus tard.

« … car nous participons tous à un seul et même pain » (v. 17)

Après que le pain a été rompu (et le pain rompu parle de sa mort) nous en mangeons. Nous prenons et nous mangeons. En faisant cela, nous exprimons que nous faisons partie de ce corps et que nous avons part à la mort du Seigneur.

« Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? » (v. 18)

Ce que nous avons dit jusqu’ici rend évident le fait que ceux qui ont de l’intelligence spirituelle sont seuls capables de comprendre de cœur la vérité du seul corps – la communion du sang ; la communion du corps.

Mais ils expriment cette merveilleuse vérité de manière visible. Leurs mains prennent du pain et leurs lèvres boivent à la coupe. Pensez-vous donc que cela n’a que peu d’importance et que nous puissions admettre que le cœur seul soit impliqué ? Bien sûr que ce qu’il y a dans le cœur compte, mais le point essentiel ici, c’est que celui qui participe à ces signes, extérieurement, par cet acte précis, s’identifie lui-même avec la table du Seigneur.

Si je romps le pain à la table du Seigneur, cet acte extérieur implique que j’ai une part intérieure à la chose. Vous ne pouvez pas dire : « Eh bien, il y a des choses non scripturaires ici, mais je viens avec un cœur d’adorateur et c’est tout ce qui compte ».

En rompant le pain localement, vous vous identifiez avec tout ce qui est relatif à « l’autel », la table du Seigneur, en ce lieu. Une participation extérieure implique la communion intérieure avec l’autel !

Pour illustrer ce point, l’apôtre nous rappelle ce qu’il en était d’Israël : « ceux qui mangent les sacrifices ». Le peuple mangeait d’un seul sacrifice, c’était le sacrifice de prospérités.

Nous lisons en Lévitique 7. 19 au sujet de ce sacrifice : « quiconque est pur mangera la chair ». Celui qui mangeait du sacrifice de prospérités était en communion avec l’autel. Il s’ensuit que l’on ne peut répondre que par l’affirmative à la question de l’apôtre en 1 Corinthiens 10. 18.

L’apôtre insiste sur ces questions car il veut vous entendre dire : « Oui, cela implique la communion ». Il aurait pu se contenter d’énoncer ces choses, mais il veut attirer notre attention sur ce point précis. Ceux qui ont de l’intelligence spirituelle devraient comprendre cela. Il est dit ensuite en Lévitique 7. 20 et 21 :

« Et l’âme qui, ayant sur soi son impureté, mangera de la chair du sacrifice de prospérités qui appartient à l’Eternel, cette âme-là sera retranchée de ses peuples. Et si une âme touche quoi que ce soit d’impur, impureté d’homme ou bête impure, ou toute [autre] chose abominable et impure, et qu’elle mange de la chair du sacrifice de prospérités qui appartient à l’Eternel, cette âme-là sera retranchée de ses peuples ».

Un croyant peut toucher quelque chose d’impur. Peut-il prendre sa place à la table du Seigneur dans cette condition ? Non, c’est impossible ! Nous avons affirmé que, comme principe, tout croyant a le droit de manger, mais nous trouvons ici qu’il y a des raisons pour exclure. Je vais essayer d’éclaircir ce point à l’aide de Nombres 5. 2 :

« Commande aux fils d’Israël qu’ils mettent hors du camp tout lépreux, et quiconque a un flux, et quiconque est impur pour un mort ».

Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui, de mettre quelqu’un « hors du camp »? – Dans le Nouveau Testament, en 1 Corinthiens 5, nous apprenons que celui qui vit dans un mal moral, où la chair est en activité, doit être ôté du milieu de nous.

Quand quelqu’un a un flux, cette personne est une source de souillure. C’est l’image de quelqu’un qui propage de fausses doctrines (hérésies). Nous trouvons donc la déclaration suivante :

« Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas » (2 Jean 10)

Un simple salut implique la communion :

« car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres » (v. 11)

Nous voyons ensuite qu’un Israélite serait souillé par le contact avec une chose impure, par un mort dans l’exemple donné. La mort est dans ce monde. 2 Corinthiens 6 nous dit que la communion entre un croyant et un incrédule est impossible.

Il a donc été établi qu’un croyant qui a admis une fausse doctrine, ou qui vit dans l’immoralité, ou qui serait en communion avec le monde, ne peut pas participer à la fraction du pain. J’espère que c’est très clair pour tous les croyants.

Mais nous avons encore un quatrième point. Nous lisons en 2 Timothée 2 :

« Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (v. 19)

Il s’agit de se séparer ou de ne pas toucher ce qui est impur. Après avoir lu ces versets de la Parole de Dieu, vous ne pouvez pas dire : « Il y a au milieu de nous quelqu’un qui prend part à la fraction du pain tout en maintenant une fausse doctrine ; mais c’est sa propre responsabilité. Je ne retiens pas cette fausse doctrine moi-même. Je la rejette entièrement. Je veux seulement adorer mon Seigneur ».

Si vous rompez le pain avec celui qui retient une fausse doctrine et que vous assuriez qu’il n’y a pas de communion entre lui et vous, vous ne tenez tout simplement aucun compte du verset qui est devant nous ! Nous avons communion dans la fraction du pain. La participation extérieure implique la communion intérieure.

Nous ne devons pas associer, par la fraction du pain, ce qui est saint avec ce qui est souillé. C’est l’enseignement des Écritures. Beaucoup de croyants disent : « Je peux être d’accord avec les trois premiers points, mais comment puis-je être responsable de ce qu’un autre fait ? »

Mais cependant, nous sommes en vérité un seul corps. Ceux qui mangent de l’autel sont en communion avec tout ce qui est relatif à l’autel (« Nous avons un autel dont ceux qui servent le tabernacle n’ont pas le droit de manger » Héb. 13. 10. Il s’agit ici de la victime, du sacrifice lui-même offert sur l’autel – comme au Psaume 84. 3 – NdT).

Si vous pouvez dire en vérité : Il n’y a personne au milieu de nous qui vive dans ces choses , alors nous rendons grâces au Seigneur pour cela. Mais ils sont nombreux, ceux qui devraient admettre qu’il y en a parmi eux qui sont impliqués dans l’une des mauvaises choses citées. Est-ce alors là le lieu que l’Écriture appelle « la table du Seigneur » ?

L’autel est aussi appelé « la table du Seigneur » dans l’Ancien Testament. On le trouve une fois comme l’autel de l’holocauste (Mal. 1) et une autre fois, c’est l’autel d’or qui était dans le sanctuaire (Éz. 48). Mais la communion à la table du Seigneur était une chose inconnue dans les temps de l’Ancien Testament.

C’est la communion du corps, et cette pensée est mentionnée pour la première fois ici. On a dit beaucoup de choses sur le sang, mais la communion du sang n’existait pas auparavant. Nous apprenons cela ici, en relation avec la communion à la table du Seigneur.

Puis-je insister encore sur le fait que la table du Seigneur comme type de l’autel, parle d’un lieu où s’expriment des principes spirituels ? Esdras 3. 1 souligne cela. La situation qui y est décrite est très instructive. Juda avait été emmené en captivité à Babylone et le résidu qui revient 70 ans plus tard bâtit l’autel.

Nous lisons : « Et… le peuple s’assembla comme un seul homme à Jérusalem ». Dieu n’approuve pas les rassemblements par groupes. Il veut rassembler en un. Ne cherchez pas votre place parmi des groupes, mais demandez-vous où les principes scripturaires sont mis en pratique. La Parole de Dieu ne nous autorise pas à nous rassembler ici et là. Elle nous permet seulement d’être assemblés en un.

Nous lisons ensuite : « Et [ils] bâtirent l’autel du Dieu d’Israël, pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, homme de Dieu ». Ils avaient saisi là les pensées de Dieu. Les pensées humaines ne sont ni bonnes, ni recevables. La pensée des Écritures est la seule qui ait de la valeur.

Il existe des principes en relation avec la table du Seigneur, et ils sont devant nous. Nous lisons en Deutéronome 12 : « Le lieu que l’Eternel, votre Dieu, choisira ». Là ou deux ou trois (ou plus) sont assemblés au nom du Seigneur, là est le lieu. Ils établissent l’autel, pour ainsi dire. Si l’autel n’est pas établi – la table – alors il n’y a pas d’assemblée.

Nous ne pouvons représenter l’assemblée selon la pensée de Dieu que si l’autel est au milieu. Alors seulement c’est « l’assemblée de Dieu », et le Seigneur est au milieu des saints.

« Que dis-je donc? Que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? » (v. 19)

À partir du verset 1 du chapitre 7, l’apôtre traite de questions au sujet desquelles les Corinthiens lui avaient écrit. Ici, au chapitre 10, la ligne de pensée est toujours ce sujet des sacrifices aux idoles dont Paul a commencé à parler au verset 1 du chapitre 8.

Ainsi, il demande maintenant : « Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? » Ce qui était sacrifié aux idoles était de la chair. C’était simplement quelque chose de matériel, sans plus. L’idole était faite de bois ou de pierre et n’était par conséquent rien d’autre.

Mais quand on mange des offrandes faites aux idoles on est en communion avec l’idolâtrie. On se récriera : « mais nous ne voulons pas adorer Zeus, nous ne voulons adorer aucune idole païenne. Nous mangeons simplement un peu de viande. Nos cœurs appartiennent au Seigneur Jésus et Il nous pardonnera ces choses extérieures ».

– Non, celui qui prend part extérieurement à des sacrifices idolâtres est en communion réelle avec l’« autel ». Les Corinthiens devaient apprendre cela. L’apôtre les instruit, ainsi que nous-mêmes.

« [Non], mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu » (v. 20)

Les idoles ne sont rien, mais derrière elles se trouvent des démons. Ce sont des anges déchus qui veulent nous séduire et nous détourner du seul vrai Dieu. Comment pourrions-nous être en communion avec un tel système ? Mais nous le sommes si nous participons à ces choses, même extérieurement. La pierre et le bois ne sont rien, mais ce qui compte, ce sont les puissances démoniaques qui sont derrière ces choses. Suit alors une pensée importante :

« or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons » (v. 20)

C’était le résultat de leur conduite. Si vous leur aviez parlé de cela, ils auraient répondu tout étonnés : « Des idoles ? En ce qui me concerne, Zeus n’existe même pas ». Maintenant, si vous demandiez à un pécheur dans ce monde : « Êtes-vous un esclave de Satan ? », il vous répondrait : « Non, je ne voudrais jamais être son esclave ».

Mais, de deux choses l’une, ou bien vous appartenez au Seigneur, ou bien vous êtes esclave de Satan. Nul ne peut servir deux maîtres. Si vous n’appartenez pas au Seigneur, vous êtes esclave de Satan, que vous le vouliez ou non.

Si vous n’êtes pas à la table du Seigneur, vous êtes à une autre table. Vous suivez des principes différents. Il n’y a pas de mélange. Vous ne pouvez affirmer : « Eh bien, quelquefois je vais ici, quelquefois je vais ailleurs ». Les chrétiens ne peuvent participer à la table ici et là. Il est dit dans le verset suivant : « Vous ne pouvez pas… ».

« Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons » (v. 21)

Il n’est pas possible d’associer les deux. On dira cependant : « Nous avons parlé de la table du Seigneur et de la table des démons. Nous avons mentionné un certain nombre de choses que des chrétiens ne peuvent pas faire. Diriez-vous que les chrétiens qui ne sont pas à la table du Seigneur se trouvent automatiquement à la table des démons ? » Ce n’est certainement pas le cas.

Les tables des démons se trouvent dans les systèmes païens. Si nous pensons aux « églises sataniques » et à autres mouvements qui peuvent même avoir une sorte de confession chrétienne, ce sont bien des exemples de pure idolâtrie. Mais nous ne sommes pas très au courant de ces choses, et il est bon qu’il en soit ainsi.

Dans la sphère chrétienne, il y a beaucoup de vrais croyants, que nous aimons. Quand ils sont assemblés, ce n’est certainement pas en un lieu qui pourrait être appelé la table des démons. Mais y a-t-il quelque chose d’autre, qui ne soit ni la table du Seigneur ni la table des démons ? – Oui, il y a aussi les tables des hommes.

Nous avons lu en Esdras 3 que l’autel devait être établi. Ils devaient mettre en pratique les principes appris de Dieu. Quand Moïse était sur la montagne, il reçut le modèle du tabernacle qui devait être construit d’une manière conforme aux pensées de Dieu. Si nous voulons nous retrouver à la table du Seigneur, nous devons Lui demander de nous faire connaître ses pensées et sa volonté, puis nous devons mettre ces choses en pratique.

Si quelqu’un vient nous dire : « Mettons de côté cette question de la souillure. Comment puis-je juger les autres chrétiens, je ne suis responsable que de moi-même », cela est clairement contraire à l’Écriture.

C’est l’exemple de l’établissement d’un principe humain, et même un principe humain opposé à la Parole de Dieu. Je ne parle pas en faveur de quelque groupe constituant une secte particulière et qui serait ainsi distingué des autres groupes. Veuillez prendre la Parole de Dieu et examiner ce qui a été dit. Nous aimerions voir de plus en plus de chrétiens qui comprennent ces choses et prennent leur place à sa table.

Puis-je insister ici sur le fait que je ne dis pas « avec nous ». Ce ne serait pas une base sûre. Mais j’ai cherché ce lieu et je l’ai trouvé. Et je peux vous dire de tout cœur que je ne le cherche plus dorénavant. Je vous invite à venir aussi. Et si vous me dites : « Mais il y a quelque chose dans les Écritures que vous ne mettez pas en pratique comme il convient » , alors je désire me corriger immédiatement.

Les frères et sœurs avec lesquels je me réunis sont tous faibles, mais nous désirons réellement vivre selon les principes que nous découvrons dans les Écritures. La pensée n’est pas que nous soyons absolument séparés des autres croyants. Nous nous séparons seulement de ceux qui retiennent de fausses doctrines, ou qui marchent dans le mal moral, ou qui vivent selon le monde, ou qui veulent demeurer associés avec ceux qui vivent selon ces mauvaises choses. J’espère que vous comprenez bien cela.

« Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? » (v. 22)

Nous avons ici une belle image devant les yeux. Le Seigneur est jaloux. Son assemblée Lui est liée comme son épouse et il y a là des sentiments intimes. En 2 Corinthiens 11. 2 nous apprenons que l’épouse est « une vierge chaste ». Ce que le Seigneur Jésus veut, c’est la pureté. Quand il y a souillure, association avec le mal, alors le Seigneur est jaloux. C’est aussi dans le cœur de Dieu, mais c’est la jalousie de l’amour. Il veut être certain que son épouse est protégée. Quel époux ne désirerait pas cela ?

« Sommes-nous plus forts que Lui ? » (v. 22)

Si vous estimez être plus forts que Lui, plus sages que Lui, alors je tremble. Nous avons considéré des choses très sérieuses. Ce passage – versets 14 à 22 – parle de la table du Seigneur. Il est adressé de la part de Dieu à tous les croyants. Que serait-ce si, selon le désir du Seigneur, nous pouvions être « un » déjà maintenant ici-bas ?

Truth & Testimony 1997 (Martin Vedder)