LES RÉUNIONS D’ASSEMBLÉE

« Jésus lui dit [à la femme samaritaine] : Femme, crois-moi, l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez, vous ne savez quoi ; nous, nous savons ce que nous adorons ; car le salut vient des Juifs.

Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4. 21 à 24).

On peut lire aussi les v. 25 et 26 : « La femme lui dit : Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle ».

« Et l’Éternel parla à Moïse, disant : Commande aux fils d’Israël, et dis-leur : Vous prendrez garde à me présenter, au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu, qui me sont une odeur agréable.

Et tu leur diras : C’est ici le sacrifice fait par feu que vous présenterez à l’Éternel : deux agneaux âgés d’un an, sans défaut, chaque jour, en holocauste continuel ; tu offriras l’un des agneaux le matin, et le second agneau, tu l’offriras entre les deux soirs ; et le dixième d’un épha de fleur de farine, pour l’offrande de gâteau, pétrie avec un quart de hin d’huile broyée : c’est l’holocauste continuel qui a été offert en la montagne de Sinaï, en odeur agréable, un sacrifice par feu à l’Éternel.

Et sa libation sera d’un quart de hin pour un agneau ; tu verseras dans le lieu saint la libation de boisson forte à l’Éternel. Et tu offriras le second agneau entre les deux soirs ; tu l’offriras avec la même offrande de gâteau qu’au matin et la même libation, en sacrifice par feu, d’odeur agréable à l’Éternel » (Nomb. 28. 1 à 8).

« Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (Héb. 10. 19 à 22).

« Quand donc vous vous réunissez ensemble, ce n’est pas manger la cène dominicale : car lorsqu’on mange, chacun prend par avance son propre souper, et l’un a faim, et l’autre s’enivre. N’avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire ? Ou méprisez-vous l’assemblée de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela, je ne vous loue pas.

Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.

De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi.

Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.

Ainsi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur.

Mais que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps » (1 Cor. 11. 20 à 29).

« C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis.

La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ ?

Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons à un seul et même pain.

Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? Non, mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ?

Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses » (1 Cor. 10. 14-23).

En Matthieu 16, c’est le premier passage où le Seigneur nous parle de l’assemblée, son assemblée. C’est Lui qui la bâtit.

Et puis dans le passage de Matthieu 18, nous avons au v. 20 ce verset fondamental qui nous dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ».

L’assemblée locale n’est qu’une représentation, une expression, de cette assemblée universelle qui comprend tous les croyants où qu’ils soient et quel que soit l’endroit où ils ont l’habitude de se rassembler.

Ce sont des rachetés du Seigneur, qui appartiennent au Seigneur, et nous avons vu que si nous, nous ne les connaissons pas, le Seigneur les connaît, « le Seigneur connaît ceux qui sont siens » (2 Tim. 2. 19).

Il faut distinguer entre la véritable église, celle qui est composée uniquement de membres du corps de Christ, et la fausse église.

Le principe du rassemblement, c’est la présence personnelle du Seigneur au milieu – pas seulement parmi les siens, mais au milieu -, cette place centrale que nous devons considérer comme une réalité. C’est une réalité pour la foi, c’est une réalité pour le Seigneur. Et bien que cette présence soit effective mais invisible, elle est réelle.

Si nous considérons cette présence du Seigneur sous cet angle, quelle crainte, quel respect cela inspire, à ceux qu’Il a attirés autour de Lui et qui sont réunis à cause de Lui, Lui qui est le chef et qui a autorité, qui comble de bénédictions ceux qui sont autour de Lui et qui en même temps a cette autorité.

En elle-même, l’assemblée n’a aucune autorité. Elle n’a que l’autorité de Celui qui est au milieu des siens. Et en 2 Timothée, nous voyons l’exercice personnel de chaque croyant à qui le Seigneur demande de se retirer de l’iniquité.

L’iniquité, c’est tout ce qui est injuste aux yeux du Seigneur, que ce soit moral, ou doctrinal. Puis il y a l’exhortation à se joindre d’un cœur pur à ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur pour rechercher la justice, la joie, la paix.

Nous avons devant nous l’adoration, le culte. Dans la Parole, nous voyons que le culte, l’adoration, existent depuis les premières pages de l’Écriture avec le sacrifice d’Abel.

Le sacrifice de Caïn était la religion de l’homme, en contraste avec ce qui est spirituel et qui a été compris par Abel qui a offert des premiers-nés de son troupeau, image du sacrifice du Seigneur Jésus qui nous met à l’abri de son sang.

Cette adoration, ce culte, a été repris ensuite au début de l’Exode. Au chapitre 19 nous voyons le désir de Dieu à l’égard de son peuple : « Vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte » (v. 6). Puis ensuite le temple, le service dans le temple, jusqu’à l’arrivée du Seigneur.

Cette adoration prend un caractère complètement nouveau lorsque le Seigneur s’est révélé, lorsqu’Il est venu sur la terre et nous a révélé le Père.

Le culte, on l’a défini comme étant l’honneur et l’adoration rendus à Dieu en vertu de ce qu’Il est en Lui-même, ce Dieu de grâce, ce Dieu d’amour, ce Dieu saint, ce Dieu juste, mais qui a su concilier dans l’œuvre de son Fils sa justice et son amour pour le pécheur. C’est ce qu’Il est pour les adorateurs.

Ne peuvent participer à l’adoration que ceux qui appartiennent au Seigneur. Comme dans l’Ancien Testament il fallait avoir franchi le Jourdain et habiter dans le pays de Canaan pour présenter à Dieu ce culte qu’Il attendait avec la gerbe des prémices.

C’est aussi le culte rendu en commun. Il est bon que nous ayons un esprit personnel de reconnaissance et d’adoration tous les jours de notre vie, une disposition à la reconnaissance et à la vénération de notre Dieu Sauveur.

Mais le culte en assemblée est un culte tout à fait particulier. C’est le premier service que le Seigneur demande à son Église. Et ce service se poursuivra dans l’éternité.

Les autres réunions d’assemblée, comme les réunions de prière, les réunions d’édification, sont pour la terre. Elles ont leur importance pour la terre, mais dans le ciel il n’y aura plus de réunions de prière, il n’y aura plus de besoins, il n’y aura plus d’édification, il y aura la contemplation éternelle de l’Agneau.

Ce culte est donc collectif et c’est pour cela que, lorsque nous parlons au Seigneur, nous disons : « nous », dans le sentiment que Lui est là au centre et que nous sommes les membres de son corps, qui Lui sont unis par le Saint Esprit pour l’éternité.

D’après Jean 4 nous voyons que le culte s’adresse au Père. Dieu est esprit, c’est sa nature, la nature de Dieu qui est esprit et vérité.

Dans l’Ancien Testament, le culte n’était pas en esprit. Peut-être était-il en vérité, mais il n’était pas en esprit. C’était un culte rituel, formel, avec la répétition de cérémonies qui étaient tout à fait précises et indiquées, et nous savons bien par le Lévitique que ces cérémonies parlaient bien, par avance, du Seigneur Jésus – mais au temps d’Israël ce culte était un culte formel qui s’adressait à l’Éternel, bien sûr le Dieu des délivrances, mais c’était l’Éternel.

Notre culte est un culte qui est tout nouveau, dans lequel nous sommes introduits à la suite du Seigneur selon Hébreux 10, où nous sommes en présence même de Dieu dans tout ce qu’Il est dans sa nature, sans crainte, avec une conscience purifiée.

Nous comprenons maintenant que nous avons été amenés au Père, et l’expression « le Père » a une signification toute particulière. Ce culte est un culte collectif – et nous serons peut-être amenés à parler de détails pratiques sur le déroulement du culte, en quoi consiste le culte, de quoi nous parlons dans le culte.

Mais dans le culte, l’essentiel, c’est la présence du Seigneur au milieu de nous, la contemplation de sa Personne dans laquelle nous sommes conduits par le Saint Esprit. C’est le culte en esprit et en vérité.

Bien sûr, nous rappelons ces passages avec la conscience que nous saisissons bien mal l’étendue de tout ce que Dieu veut nous révéler. Nous avons à faire des progrès dans cette connaissance. Grâce à Dieu le Seigneur le permet. Petit à petit nous faisons quelques progrès, mais nous n’arriverons jamais avant le ciel à cette contemplation et cette adoration qui seront notre part lorsque nous serons autour de Lui et que nous Le verrons comme Il est.

Nous avons dit avec raison que le culte chrétien, le culte que nous sommes appelés à rendre, est tout à fait différent du culte que rendait le peuple d’Israël autrefois, qui consistait en rites, en offrandes matérielles.

Nous avons cette grande différence : le culte est un culte en esprit et en vérité. Alors on pourrait se poser la question : Pourquoi s’arrêter sur ce qui est enseigné dans l’Ancien Testament ?

Nous voulons lire deux versets dans l’épître aux Hébreux pour montrer la raison de cette lecture, en particulier de Nombres 28. Nous lisons en Hébreux 8 : « Si donc il était sur la terre, il ne serait pas sacrificateur, puisqu’il y a ceux [c’est-à-dire les sacrificateurs lévitiques] qui offrent des dons selon la loi, lesquels servent la figure et l’ombre des choses célestes » (v. 4 et 5). Nous insistons sur cette expression : « lesquels servent la figure et l’ombre des choses célestes ».

Et puis au chapitre 10 : « la loi, ayant l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent » (v. 1). Il y a donc dans ces ordonnances que Dieu a données à Moïse pour le peuple d’Israël une image, une figure, l’ombre des choses célestes, l’ombre des biens à venir, l’image même des choses.

Et ainsi les ordonnances lévitiques, comprises par le Saint Esprit, nous aident à mieux entrer dans ce que doit être le culte en esprit et en vérité, tel que le Père le désire et tel que nous pouvons le réaliser, certes en partie, maintenant.

Tout à fait dans la même pensée : « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Dans Luc 10. 21, il est dit que le Seigneur s’est réjoui en esprit. Cela veut dire que le Seigneur ne se réjouissait pas dans cette terre désolée, gâchée, polluée par le péché. Sa joie était complètement spirituelle, immatérielle.

Quand il nous est dit en Matthieu 5 : « bienheureux les pauvres en esprit », ce n’est pas les simples d’esprit comme le monde a changé cette expression, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas très intelligents. Ce n’est pas du tout cela. Les pauvres en esprit, ce sont ceux qui n’ont pas forcément rien du tout, mais qui ont conscience spirituellement de leur pauvreté, c’est ceux qui n’ont aucune prétention, ceux qui reconnaissent leur dénuement. Le Seigneur commence par cela. Pour entrer dans ses pensées, nous avons besoin d’être conscients de notre totale pauvreté.

« En esprit », c’est en opposition avec ce qui était concret. Le Seigneur était là sur la terre – parmi les Juifs, même s’Il parle à une Samaritaine ; il y avait un culte concret, il y avait encore un temple pour quelques dizaines d’années, il y avait des sacrifices, il y avait quelque chose de concret. Il y a un changement d’économie et par la venue du Seigneur l’adoration serait en esprit, et non plus avec des choses concrètes.

Il ne reste que deux choses concrètes : la cène et le baptême. Autrement toutes ces choses-là sont spirituelles, sont en esprit.

« Et en vérité », c’est en opposition avec les ombres. On peut aussi dire : en réalité. Ce ne sont pas des images comme le sacrificateur de l’Ancien Testament. Il avait à faire aux ombres. L’ombre de cette table par terre, ce n’est pas la réalité. Cette ombre me donne une idée de la forme de cette table, mais c’est quelque chose d’immatériel, c’est quelque chose qui n’est pas la table.

Dans l’Ancien Testament c’était les ombres et maintenant nous avons la réalité, « en esprit » par rapport à ce qui était concret, et « en vérité » par rapport à ce qui n’était qu’une ombre. Voilà à quoi nous sommes appelés et c’est le domaine de la foi.

Ce matin on a fait référence au lieu que l’Éternel avait choisi pour son peuple autrefois. On le voit dans plusieurs passages du Deutéronome, en particulier dans le chapitre 12 – et quelle était l’importance de ce lieu – nous sommes ici dans les figures : « Vous chercherez le lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira d’entre toutes vos tribus pour y mettre son nom, le lieu où il habitera, et vous y viendrez ; et vous apporterez là vos holocaustes, et vos sacrifices, et vos dîmes, et l’offrande élevée de vos mains, et vos vœux, et vos offrandes volontaires, et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail. Et là, vous mangerez devant l’Éternel, votre Dieu, et vous vous réjouirez… » (v. 5 à 7).

Il y avait deux choses essentielles dans ce culte que Dieu attendait de son peuple dans le lieu qu’Il avait choisi. D’abord Il attendait que son peuple y vienne, et c’est la première question que nous pouvons nous poser. Est-ce que nous venons, est-ce que nous avons dans notre cœur cette démarche, ce désir de venir ensemble là – le lieu spirituel maintenant – où le Seigneur a mis son nom, là où nous venons pour l’adorer ?

Rappelons ce verset d’un Psaume : « Je me suis réjoui quand ils m’ont dit : Allons à la maison de l’Éternel ! » (Ps. 122. 1) Il y a une démarche de notre cœur, de notre foi, une démarche pour aller dans ce lieu où le Seigneur attend les siens, réunit les siens, les assemble autour de Lui pour la louange.

Donc la première chose qui nous parle, c’est : Est-ce que nous nous réjouissons d’aller là où le Seigneur a placé son nom ? Et puis, deuxième chose, il y avait ce culte, c’est-à-dire qu’il s’agissait d’apporter à Dieu, de lui apporter notamment tous ces sacrifices.

Et nous savons que ces sacrifices nous parlent de la Personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus. Ils nous parlent de sa personne parce que les offrandes qui étaient faites devaient revêtir certains caractères, qui évoquent pour nous les perfections du Seigneur Jésus et qu’ils nous parlent de son œuvre, parce que ces offrandes devaient être effectivement sacrifiées, le sang devait être répandu, placé devant le propitiatoire… Ils nous parlent donc de la Personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus.

C’est la première chose que Dieu attend de nous. Dieu attend de nous que nous Lui parlions de son Fils bien-aimé, de ce qu’Il est pour Lui et de ce que nous, nous avons trouvé en Lui, dans la Personne et l’œuvre de son Fils bien-aimé.

On y reviendra évidemment, d’une façon plus approfondie certainement dans ces moments, parce que c’est le centre du culte. Mais il y avait dans ces sacrifices, dans ces offrandes, ce qui était volontaire. Il y avait d’ailleurs aussi des dons, et n’oublions pas que l’épître aux Hébreux notamment fait le lien entre ces sacrifices spirituels, le fruit des lèvres qui confessent le nom du Seigneur, et le sacrifice de nos biens. Il ne faut pas oublier la bienfaisance.

Mais l’essentiel c’était ces sacrifices. Il y a une deuxième chose, qu’on peut relever, c’est « vous mangerez devant l’Éternel, votre Dieu, et vous vous réjouirez ». Pourquoi cela ? – Et cela nous est dit à plusieurs reprises, au moins deux ou trois fois dans ce chapitre. C’est parce que manger ensemble devant Dieu, c’est l’expression de la communion et de la joie qui en découle.

Dieu désire en effet que ce culte, ce soit d’abord ce que nous Lui apportons, il est ce que nous Lui présentons, ce que nous Lui donnons, et c’est ce qui Lui revient, comme nous l’avons lu dans le livre des Nombres : mon pain, mes offrandes. Mais c’est aussi ce désir de Dieu d’avoir ses enfants, sa famille – le Père cherche des adorateurs et le Père souhaite que ses enfants soient là, et pourquoi ? Pour jouir de cette communion avec Lui et entre nous, et nous réjouir dans l’amour de Dieu.

Je voudrais vraiment souligner ceci : Est-ce que nous nous réjouissons du culte, est-ce que le culte est pour nous, pour chacun de nous, un sujet de joie, non pas une joie qui vient de nos propres cœurs en quelque sorte, mais cette joie justement que le Seigneur a mis dans le cœur des siens lorsqu’Il s’est tenu au milieu d’eux ?

 « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20. 20). Est-ce que notre désir profond, moralement, par la foi n’est pas de voir le Seigneur et de nous réjouir ? C’est le témoignage que les dix disciples ont rendu à Thomas. Ils n’ont pas dit à Thomas : Oh ! le Seigneur nous a dit ceci ou cela, mais « nous avons vu le Seigneur ».

Est-ce que ce n’est pas le profond désir au fond de chacun de nous de se dire que dans le culte nous avons vu le Seigneur et que nous avons parlé de Lui au Père, et que nous nous sommes réjoui en Lui devant notre Dieu et Père ? Je voudrais encore une fois souligner qu’on pourrait quelquefois avoir l’impression que le culte est en quelque sorte un devoir religieux. Le culte est dû à Dieu, il est dû à notre Dieu. C’est une vérité essentielle.

Mais le culte, c’est aussi cette louange, cette adoration collective qui naît dans nos cœurs dans la présence de Dieu, dans le sentiment de la gloire, de la grandeur, mais aussi de l’amour de Dieu. Si nous nous arrêtons un instant devant cette pensée, quel immense privilège pour nous, des hommes, des créatures, de pouvoir contempler par la foi, la grandeur, la sainteté, l’amour, la gloire de Dieu, ses perfections – et non seulement les contempler mais pouvoir Lui en parler, le bénir de ce que nous connaissons ce Dieu si grand, ce Dieu si merveilleux en sainteté, merveilleux en justice, merveilleux en amour.

J’aimerais juste aussi placer devant nous le Psaume 134 : « Voici, bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Éternel ! Élevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l’Éternel ! Que l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! »

C’est la conclusion de tout ce chemin des quinze psaumes des degrés. « Voici, bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Éternel ! » La nuit est un temps difficile, c’est le temps des ténèbres, c’est le temps où dehors la lumière ne brille pas, c’est le temps des pleurs. « Le soir, les pleurs viennent loger avec nous, et le matin il y a un chant de joie » (Ps. 30. 5).

Nous attendons le matin. La nuit est un temps difficile. Peut-être que beaucoup peuvent trouver que le temps est difficile, notre vie quotidienne, la vie professionnelle, les soucis que nous pouvons avoir, et puis peut-être les soucis dans l’assemblée. On peut dire : c’est bien difficile, il y a bien des choses difficiles.

Eh bien ! quelle grâce de pouvoir nous encourager à bénir l’Éternel dans sa maison, même pendant la nuit, nous tenir dans sa maison, nous tenir là où le Seigneur nous appelle, là où notre Père désire nous voir comme ses enfants sous son regard pour les bénir, nous tenir là durant les nuits, mais nous tenir là aussi dans sa maison pour le bénir, pour élever nos mains dans le lieu saint.

Élever nos mains, c’est Lui présenter nos offrandes, Lui présenter la Personne du Seigneur Jésus, l’œuvre du Seigneur Jésus, et puis le point final c’est que la bénédiction vient d’en-haut.

Tout ce que nous pouvons apporter à notre Dieu, c’est ce que Lui-même nous a donné – la Personne de Christ (1 Chron. 29. 14) ; et Il nous bénira. Vraiment le désir que nous pouvons avoir en évoquant ces passages, en évoquant ce sujet du culte, ce n’est pas seulement que nous ayons une perception plus exacte, plus précise, plus rigoureuse de ce qu’est le culte, mais c’est que nos cœurs soient saisis par cet amour du Père qui désire, qui cherche des adorateurs.

Pensons que le Dieu tout puissant, qui a tout en sa main, le Père cherche des adorateurs pour que nous puissions nous réjouir devant Lui, dans son amour, dans sa gloire, dans sa grandeur et dans le don qu’Il nous a fait de son Fils bien-aimé.

Que cela devrait remplir nos cœurs de joie à la pensée que nous avons ce privilège de pouvoir, en assemblée, Lui rendre culte !

Au début de Nombres 28, on voit comment Dieu Lui-même parle à Moïse en disant : « Vous prendrez garde à me présenter, au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu, qui me sont une odeur agréable ».

Donc on voit l’importance de cela pour l’Éternel. Il le souligne à Moïse pour qu’il le place devant les fils d’Israël. C’est toute l’importance qu’avait pour Dieu ce culte qui était pourtant un culte matériel, concret, et qui n’entrait pas dans la réalité même des choses. Ce n’était que l’ombre des choses célestes, des réalités, et pourtant on voit quelle importance cela avait pour Dieu.

Cela souligne bien sûr l’importance que le culte a aussi pour notre Dieu actuellement, un culte en esprit et en vérité ; non pas des ombres, des figures, mais la réalité même des choses.

Les fils d’Israël offraient un culte rituel, les choses étaient prescrites en détail, ils n’avaient pas le Saint Esprit en eux comme nous avons le privilège de l’avoir. Ils devaient donc se conformer exactement aux ordonnances précises qui étaient données.

On le voit dans la suite, un quart de hin de vin etc., tout était très précis. Mais il ne faut pas penser qu’une fois que les choses étaient remplies d’une façon conforme à ce qui était prescrit, cela suffisait, que c’était tout ce que Dieu recherchait. Non, on l’a souligné, il y avait un engagement de cœur. Dieu recherchait le cœur.

On peut lire par exemple ce qui est dit en Ésaïe 1 où l’on voit comment Dieu parle lorsqu’Il dit : « À quoi me sert la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié d’holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses ; et je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs. Quand vous venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous fouliez mes parvis ?

Ne continuez pas d’apporter de vaines offrandes : l’encens m’est une abomination, la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assemblées ; je ne puis supporter l’iniquité et la fête solennelle. Vos nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter.

Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de vous mes yeux ; quand même vous multiplierez la prière, je n’écouterai pas. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de devant mes yeux le mal de vos actions ; cessez de mal faire, apprenez à bien faire ; recherchez le juste jugement, rendez heureux l’opprimé ; faites droit à l’orphelin, plaidez la cause de la veuve » (v. 11 à 17).

On voit donc bien dans ces versets qu’il ne s’agit pas simplement d’apporter quelque chose de rituel, tout ce qui était prescrit, aussi juste que cela soit, exactement ce que Dieu avait prescrit. Ce que Dieu regardait, c’était l’état du cœur et l’état réel de tous ceux qui s’approchaient ainsi de Lui.

Et on voit que Dieu ne pouvait pas supporter que l’on puisse paraître devant sa face, même avec une offrande aussi exacte que possible telle qu’elle était prescrite, avec dans sa vie des choses qui le déshonoraient, qui devaient être jugées. « Vos mains sont pleines de sang » etc. Comme cela parle aussi à nos cœurs et à nos consciences !

Aujourd’hui nous sommes appelés à offrir un culte en esprit et en vérité, c’est-à-dire qui n’est plus matériel, qui est la réalité même des choses, mais aussi quelque chose qui soit de cœur pour Dieu. Dieu regarde aussi, bien sûr, encore aujourd’hui, nos cœurs.

« Poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ». C’est un point extrêmement important. Les Israélites pouvaient être tout à fait conformes à l’Écriture dans tout ce qu’ils faisaient, mais si l’état de leur cœur n’était pas droit devant Dieu, Dieu ne pouvait pas supporter cela.

Qu’en est-il aussi pour nous ? Nous pouvons être tout à fait justes par rapport à l’Écriture, tout à fait conformes à ce qu’enseigne l’Écriture, mais n’oublions pas que ce qui importe devant Dieu, c’est le cœur, d’avoir un cœur pur.

1 Pierre 1 qui nous dit comment purifier son cœur : « Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l’un l’autre ardemment, d’un cœur pur » (v. 22).

Purifier son âme, purifier son cœur, par l’obéissance à la vérité, l’obéissance à l’Écriture, à la Parole, mais à toute la vérité, tout ce qu’elle comporte, pas seulement dans les enseignements concernant le culte par exemple. C’est comme pour les fils d’Israël. Il ne s’agissait pas simplement d’être juste dans ce qu’on apportait comme offrande – c’était important bien sûr – mais il y avait aussi l’obéissance à la vérité quant à son état personnel devant Dieu.

« Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité », toute la vérité est contenue dans l’Écriture. Elle est placée là devant nos yeux, devant nos consciences. Et puis, on a souvent remarqué que ce n’est pas la connaissance de la vérité, c’est l’obéissance à la vérité.

Si on regarde la 2ème épître de Pierre, on voit justement qu’il est parlé de ceux qui ont connu la vérité et qui s’en sont détournés. Connaître la vérité ne suffit pas. Il faut qu’il y ait vraiment cette obéissance à la vérité, la mise en pratique de l’Écriture dans tous les domaines de notre vie pour que nous ayons ce cœur pur. Cela aussi est un point important quant à notre responsabilité, chers frères et sœurs. Nous avons beaucoup de connaissance, nous avons beaucoup reçu, nous avons eu beaucoup de réunions d’étude sur bien des sujets. Dans quelle mesure est-ce que cela a porté du fruit dans nos vies, dans la mise en pratique de la vérité, pour que vraiment il y ait de la gloire pour le Seigneur, un changement dans nos vies, qui se manifeste de façon claire, dans nos vies individuelles, dans nos vies collectives ? Obéir à la vérité, pas seulement la connaître.

On voit, pour les fils d’Israël, comment le Seigneur doit leur parler parce qu’ils avaient de grandes prétentions – et on voit aussi ce que le Seigneur dit à propos des scribes et des pharisiens etc. : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi » (Mat. 15. 8). C’est toujours vrai. Où en sommes-nous, dans nos cœurs devant le Seigneur quand nous nous approchons de Lui dans sa présence ?

Ce n’est pas rien, nous avons une part plus élevée que les fils d’Israël, nous entrons dans le ciel même, comme on l’a vu en Hébreux 10. Quelle crainte nous devrions avoir et aussi quel état de cœur devant Dieu. N’oublions pas que Dieu reste toujours un Dieu saint. Dans l’épître aux Hébreux il est dit qu’il est un feu consumant (12. 29). Cette crainte, la façon dont nous nous approchons de Lui, dans sa présence – et puis bientôt, c’est effectivement notre espérance, nous verrons le Seigneur face à face, sans distance, nous le verrons tel qu’Il est.

Et à ce moment-là aussi tout sera mis en lumière. N’oublions pas que tout ce que nous aurons vécu sur la terre sera mis en lumière devant Lui. Bien sûr ce ne sera pas un tribunal de condamnation, mais tout sera manifesté. Chacun recevra ce qu’il aura fait dans le corps, soit bien, soit mal, chacun individuellement. Tout ce que nous aurons réalisé dans notre vie collective apparaîtra : quels étaient vraiment les motifs qui nous faisaient agir quand nous nous réunissions autour du Seigneur. Tout cela sera manifesté dans la lumière.

Ce qui doit nous animer ce n’est pas la crainte des hommes, ce que les autres peuvent voir, mais une réelle crainte du Seigneur. C’est à Lui que nous avons à faire. Il est un Dieu saint, ne l’oublions pas.

Nous désirons souligner ce qui vient d’être dit par un passage dans l’épître aux Philippiens au chapitre 3 : « Nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu » (v. 3).

La circoncision était le signe pour les fils d’Israël de leur mise à part pour Dieu. Or notre circoncision comme chrétiens, comme croyants, c’est justement d’être séparés du monde, d’avoir été achetés pour Dieu par le sang du Seigneur pour être constitués un royaume comme cela est dit dans Apocalypse 1. 6, « Un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ». Nous rendons culte par l’Esprit de Dieu, comme nous l’avons déjà souligné, en esprit et en vérité.

On pourrait aussi simplement le comprendre ainsi : avec notre propre esprit sous l’autorité du Saint Esprit. Nous rendons culte en esprit sous le contrôle de l’Esprit, en contraste avec ce qui était vécu par les fils d’Israël.

Il y a une pensée qui est très particulière, c’est que l’Israélite apportait au sacrificateur, et le sacrificateur faisait le reste. Présentement chaque croyant qui a été scellé du Saint Esprit – donc dont le corps est le temple et l’habitation de l’Esprit de Dieu – est un sacrificateur. C’est un royaume, mais ce sont des sacrificateurs.

Chacun peut entrer dans la présence du Seigneur avec le fruit des lèvres qui confessent et bénissent son nom sans avoir acquis un degré particulier ou un titre particulier. Il l’a du Seigneur. Nous rendons culte en esprit mais par l’Esprit de Dieu. C’est bien souligné dans Philippiens 3, le grand E, sous le contrôle du Saint Esprit.

J’aimerais parler au cœur de ceux qui n’osent pas ouvrir la bouche dans les réunions pour adorer.

Est-ce que l’Israélite devait apporter en holocauste un taureau ? Pour certains, oui. Est-ce que ceux qui ne pouvaient pas apporter un taureau, ne pouvaient rien apporter ? Si, ils apportaient du menu bétail.

Ceux qui ne pouvaient pas apporter du menu bétail, ils apportaient deux pigeons. Ceux qui ne pouvaient pas apporter cela, ils apportaient une poignée de fleur de farine. Quoi que ce soit que nous ayons à apporter, cela prend la même valeur aux yeux de Dieu.

Une action de grâces, remplie de connaissance, n’a pas plus de valeur qu’un simple : – Merci Seigneur de nous avoir sauvés.

C’est vraiment sur mon cœur de le partager et d’encourager chaque frère à être libre – bien sûr en esprit, en vérité, avec des cœurs vrais – Hébreux 10 nous l’avons lu, « en pleine assurance de foi ». Si vous regardez le Psaume 51, vous voyez que David devient conscient que Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur. Donc c’est avec un cœur vrai – non pas un cœur « double » – un cœur qui est juste devant Dieu. Il est dit « ayant les cœurs par aspersion purifiés » (Héb. 10. 22).

Donc l’efficace de la Parole sur le croyant fait en sorte qu’il sera en adoration devant Dieu avec un cœur vrai. La Parole va éclairer sa vie, il va se juger devant Dieu. Et il y a justement pardon auprès de Dieu et si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos iniquités (voir 1 Jean 1. 9). Alors nous venons pour adorer avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi.

Ces quelques mots d’encouragement s’adressent aux jeunes. Et encore une fois c’est l’occasion de demander s’il y aurait un cœur qui n’aurait pas dit oui au Seigneur. On doit dire oui au Seigneur Jésus acceptant qu’on est pécheur et qu’on désire saisir sa grâce pour être sauvé.

On doit dire oui au Seigneur Jésus lorsqu’Il nous demande d’ouvrir notre bouche, non pas seulement dans l’assemblée pour adorer – ouvrir notre bouche en témoignage à ce monde. On ne veut pas sortir du sujet de l’adoration maintenant, mais nous avons un rôle comme sacerdoce royal. Nous avons à annoncer les vertus de Celui qui nous a amenés à sa merveilleuse lumière.

J’aimerais ajouter encore une pensée. Quand nous avons vu le peuple d’Israël qui a adoré Dieu, ils L’ont adoré parce qu’ils le connaissaient comme leur Dieu. Ici, dans le passage que nous avons devant les yeux, Jean 4, le Seigneur ne dit pas que vous adorerez Dieu, mais que vous adorerez le Père.

Cela, c’est encore quelque chose qu’il faut ajouter parce qu’ils ont la connaissance du Père, ils sont dans une relation tout à fait nouvelle, qui autrefois n’était pas connue. C’est cette relation d’enfants de Dieu – et j’aimerais dire aussi : fils de Dieu qui connaissent leur Père et qui, à cause de la connaissance de leur Père et de son amour, de cette relation dans laquelle ils se trouvent, sont capables d’adorer en esprit et en vérité, parce qu’ils connaissent maintenant une vérité toute nouvelle, une vérité extraordinaire, c’est-à-dire d’être enfants de Dieu, d’avoir aussi cette nature divine, de posséder la nature divine dans laquelle ils peuvent aussi se présenter librement devant Dieu.

Voilà une chose qui est tout à fait nouvelle, et j’aimerais bien le souligner. C’est tout nouveau, ce n’est pas la même chose qu’avait le peuple d’Israël. Et c’est quelque chose de très nécessaire pour nous aussi, de savoir que nous sommes enfants de Dieu d’une part – on le comprend – enfants de Dieu, c’est-à-dire avoir la même nature – mais être aussi fils de Dieu, c’est-à-dire de connaître le Père et de connaître le Fils, c’est-à-dire le Seigneur Jésus.

Et dans cette connaissance, pouvoir adorer, avoir une connaissance plus profonde de ce que Dieu avait dans son cœur concernant son Fils et aussi concernant ceux qu’Il voulait sauver. C’est une grâce extraordinaire que nous avons reçue, d’être amenés dans une telle relation à laquelle nous n’aurions jamais pensé, une relation qui doit nous surprendre chaque fois que nous y pensons.

D’ailleurs l’adoration dont nous parlons, l’adoration en commun, collective, commence toujours aussi par l’adoration personnelle. Est-ce que nous connaissons cette adoration personnelle ? Est-ce que nous savons ce que c’est que de lire un passage, de voir quelque chose du Seigneur et de nous mettre à genoux pour adorer, pour dire nos sentiments de gratitude, nos sentiments de révérence, ces sentiments d’adoration envers Dieu ?

C’est là que cela commence, et j’aimerais bien que ce soit le cas pour chacun de ceux qui, le dimanche matin, se rendent à la réunion pour exprimer une adoration devant Dieu. Alors nos cœurs seront vraiment remplis et nous aurons quelque chose à dire.

Et même si c’est un frère qui le dit – les sœurs ne parlent pas, nous le savons – alors par les frères les sentiments spirituels aussi des autres assistants sont exprimés parce que ce sont des cœurs qui sont chauds pour le Seigneur et pour notre Dieu et Père.

Le sujet qui a été placé devant nous et déjà exposé, a un prix immense. On ne saurait s’arrêter d’en considérer quelques aspects sous différents angles, si bien qu’on ne craint pas de se répéter l’un l’autre en quelque sorte.

Nous avons évoqué à plusieurs reprises deux états différents. L’état dans lequel nous venons vers Dieu, cette pleine liberté, cette joie de sa présence, dans la conscience que nous sommes accueillis par Lui comme des enfants bien-aimés, des adorateurs en esprit et en vérité.

Nous avons aussi évoqué nos faiblesses, la confession que nous faisions, de saisir ces choses en partie – et non seulement en partie, mais que nous étions marqués par beaucoup d’infirmités, de faiblesses, de fautes même, que nous avons à confesser au Seigneur, mais il y a des ressources de sa part pour que nous puissions nous approcher.

Est-ce que nous avons suffisamment conscience – je m’adresse particulièrement à la jeunesse – de ces deux parties essentielles de l’œuvre que le Seigneur Jésus a accomplie pour nous et que nous trouvons spécialement exposée dans les premiers chapitres de l’épître aux Romains jusqu’au chapitre 5 et ensuite dans les chapitres 6 à 8 ?

Quand nous arrivons au chapitre 5 nous entendons l’apôtre nous dire : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons trouvé aussi accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes [c’est la faveur des enfants de Dieu devant leur Père], et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (v. 1 et 2).

Et ensuite il ajoute : « Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations » (v. 3) ; et puis, « Et non-seulement cela, mais aussi nous nous glorifiions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation » (v. 11).

On pourrait dire : Y a-t-il quelque chose à ajouter à cela ? L’œuvre de Christ est parfaite. Nous avons la paix avec Dieu sur le principe de la foi. Il a fait la paix par le sang de sa croix. Il a fait cela entièrement pour nous, en dehors de nous. Nous n’avons rien à faire sinon à saisir par la foi ce qu’Il nous a donné. Comme il est important que nous soyons établis dans cette heureuse relation, dans la pensée qu’Il nous invite à nous approcher de Lui !

Nous n’avons aucun droit en nous-mêmes pour entrer dans sa présence. Seule l’œuvre de Christ, son sang versé, la paix qu’Il a faite par le sang de sa croix sont, en quelque sorte, notre billet d’entrée dans sa présence. Nous avons besoin de saisir réellement par la foi les conséquences de ce que Christ a fait, de son œuvre accomplie.

Dans la deuxième partie de l’épître aux Romains, l’apôtre vient nous enseigner autre chose. Il vient nous enseigner l’importance de l’œuvre que le Seigneur Jésus Christ a accomplie. C’est le fait qu’Il est mort pour nous, qu’Il est entré dans la mort pour nous, et que nous avons été identifiés avec Lui dans sa mort.

L’apôtre, dans ces chapitres 7 à 8, nous montre de quelle manière Dieu a mis fin à l’homme dans la chair par notre identification avec Lui dans la mort. Et c’est là, dans cet exercice du croyant pour réaliser cela, que nous saisissons ce que sont nos imperfections, nos manquements, nos faiblesses, qui trahissent quelque chose des manifestations de notre homme naturel auquel Dieu apporte ses ressources. Et la ressource principale, c’est le fait que notre identification avec Christ place l’homme naturel dans la mort.

Nous n’avons aucune puissance en nous-mêmes pour le réaliser, mais cela se réalise par l’Esprit de Dieu qu’Il a envoyé pour habiter dans chacun des croyants. C’est tout l’enseignement que nous trouvons en particulier au chapitre 8 de l’épître aux Romains.

On peut simplement relire les premiers versets : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ; car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (v. 1 et 2).

Il est saisissant de voir combien d’autres passages des Écritures insistent sur ces deux aspects, d’une manière qui est présentée différemment, mais qui conduit au même résultat. C’est toute la valeur, en particulier, de l’épître aux Hébreux.

« Car, par une seule offrande [l’offrande de Jésus Christ faite une fois pour toutes], il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Et l’Esprit Saint aussi nous en rend témoignage ; car, après avoir dit : Voici l’alliance que j’établirai pour eux après ces jours-là, dit le Seigneur : En mettant mes lois dans leurs cœurs, je les graverai aussi dans leur pensée, il dit : Et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a rémission de ces choses, il n’y a plus d’offrande pour le péché » (ch.10. 14 à 18).

C’est bien la condition dans laquelle nous sommes placés par l’œuvre de Christ qui, par une seule offrande a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. C’est la base même de notre liberté d’accès dans la présence de Dieu qui est exposée aussitôt après dans les versets 19 et suivants : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints ».

Je crois que nous ne saisissons peut-être pas assez la grâce qui nous a été donnée, d’avoir été enseignés à discerner dans la Parole cette perfection de l’œuvre de Christ, entièrement en dehors de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons faire, pour nous placer devant Dieu, sans conscience de péché, par l’œuvre que Christ a accomplie. C’est bien ce dont nous avons besoin tout spécialement quand nous entrons ainsi dans la présence de Dieu.

On voit que l’apôtre Paul, en particulier, y revient à plusieurs reprises. Quand nous venons dans la présence de Dieu, nous nous souvenons que nous étions autrefois perdus, morts dans nos fautes et dans nos péchés et que nous avons été tirés de cette condition d’une manière qui ne dépend absolument pas de nous, mais de Christ seul. C’est Dieu qui est intervenu en Christ.

Nous voyons au v. 12 du premier chapitre de l’épître aux Colossiens : « Rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ; qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, [et il précise aussitôt après] en qui [Jésus le Fils de son amour] nous avons la rédemption, la rémission des péchés ». Le « lot » est une part, un héritage ; le « chemin » est un accès à Dieu.

C’est alors que nous prenons même de ce qu’Il est et la place qu’Il nous donne ainsi comme enfants devant leur Père. Il ne se souvient plus jamais de nos péchés ni de nos iniquités. Nous pouvons jouir de ce qu’Il est, de ce qui suit dans ces versets : « qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » et il y a ensuite toute la description de sa merveilleuse Personne.

Et il y a aussi ce côté pratique qu’on a souligné à diverses reprises et qui rend nécessaire cet exercice de notre part quant à notre vie pratique, mais justement pour que le cœur soit vrai dans les détails de notre marche, et ne cache rien à Dieu de ce que nous sommes – sans que pour autant cela jette quelque nuage que ce soit sur notre acceptation devant Dieu sur la base de l’œuvre de Christ.

Pour les Israélites il y avait plusieurs étapes, plusieurs offices. On voit en particulier dans le chapitre 16 du Lévitique tout le travail des sacrificateurs, qui avait lieu le grand jour des propitiations pour que la position du peuple devant Dieu soit établie sur la base des sacrifices offerts, qui pourtant n’ont jamais ôté les péchés.

Ensuite on voit lorsqu’il s’agit de la marche du peuple au chapitre 19 des Nombres qu’il y avait la génisse rousse. L’eau était mêlée avec les cendres de la génisse rousse. Elle devait être appliquée pour la purification des Israélites au fur et à mesure de leur marche dans le désert alors qu’ils contractaient différentes souillures. Ils avaient besoin de ces deux aspects qui étaient effectués au tabernacle selon les instructions divines une fois l’an, figure de ce que Christ a fait une fois pour toutes comme l’épître aux Hébreux nous le montre, mais aussi de ce travail de purification journalier quant aux circonstances du chemin qui avait lieu par le moyen de la génisse rousse.

Il est frappant de découvrir dans l’épître aux Hébreux toutes les ressources dont nous avons besoin, aussi bien ce que Christ a fait une fois pour toutes pour nous, sans aucune intervention de notre part, que ce qu’il veut opérer en nous jour après jour pour nous tenir pratiquement dans la condition de rejet du mal dans lequel nous avons à marcher. Toutes ces ressources se trouvent effectivement dans la Personne de Christ : « Car si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d’une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés sanctifie pour la pureté de la chair » (Héb. 9. 13).

Il est saisissant de voir que l’écrivain de l’épître réunit les deux choses, les deux aspects de la manière dont l’œuvre de Christ s’applique au croyant. « Car si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d’une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés sanctifie pour la pureté de la chair » dans les choses matérielles, ce qui est pour la terre, ce que nous trouvons pour les Juifs dans l’ancienne économie, « combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes », ce qui est intérieur au cœur, à la personne-, « pour que vous serviez [ici c’est le mot qui signifie rendre culte réellement à Dieu] le Dieu vivant ! »

Combien d’expressions dans l’épître aux Hébreux et ailleurs viennent confirmer ces deux aspects que je viens de souligner et qui trouvent tous leur source et leurs ressources dans la Personne de Christ et son œuvre !

Est-ce qu’on peut parler maintenant de la cène ? Nous comprenons que dans notre culte, tel que nous le célébrons le dimanche, il y a deux moments essentiels, un moment consacré à l’adoration, adoration essentiellement du Père, mais cela peut être aussi l’adoration du Fils, un moment donc consacré à l’adoration, et un moment consacré au souvenir, au mémorial de la mort du Seigneur.

Dans ce deuxième moment on s’adresse au Seigneur tandis que, dans le premier moment, essentiellement à Dieu le Père.

Il y a peut-être un troisième moment comme cela a été suggéré qui est « n’oubliez pas la bienfaisance ». La collecte fait partie aussi du culte (voir Héb. 13. 15 et 16 et Deut. 26. 1 à 11 et 12 à 15).

Il y a aussi un quatrième moment, mais celui-ci ne fait pas partie du culte, c’est lorsque, à la fin du culte, un frère a à cœur de lire un passage et de le commenter. Ce n’est plus le culte. Pour ce qui concerne l’adoration d’une part et le mémorial d’autre part, c’est une question que je me pose, certains de nos devanciers ont dit que la cène était le centre du culte. D’autres ont dit que c’était le sommet du culte.

Peut-on nous expliquer en principe et en pratique ce que cela signifie, notamment pour l’adoration, que la cène est le centre du culte ?

On peut peut-être lier la cène que nous célébrons chaque premier jour de la semaine, et dont il nous est parlé dans ces deux passages que nous avons lus dans la 1ère épître aux Corinthiens, aux autres passages que nous avons lus et que nous avons déjà considérés. On a remarqué que nous adorons le Père, et que nous adorons en esprit et en vérité.

Je me souviens qu’un frère autrefois nous disait qu’adorer en vérité, c’était adorer selon la pleine révélation que Dieu avait fait de Lui-même. Cette révélation que Dieu a fait de Lui-même, Il l’a fait en envoyant son Fils. Personne ne pouvait nous révéler ce qu’est le Père, si ce n’est Celui qui est dans le sein du Père.

Ainsi nous sommes introduits dans une relation des plus étroites avec Dieu, puisque nous avons ce droit d’être appelés enfants de Dieu. Et puis, pour rendre culte le peuple autrefois s’approchait de l’autel d’airain, apportait un holocauste. Il fallait que cet holocauste soit parfait et cela rejoint peut-être ce que notre frère a dit tout à l’heure : nous rendons culte par l’Esprit sous le contrôle de l’Esprit.

Et puis il y a peut-être une autre pensée aussi : par l’Esprit, c’est sous la direction de l’Esprit, c’est-à-dire qu’il fallait observer rigoureusement les ordonnances que Dieu avait données pour présenter l’holocauste.

Mais nous avons vu que si l’adorateur autrefois restait à l’extérieur, nous entrons dans les lieux saints. Et puis il est dit : « Par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair » (v. 19 et 20).

Si nous entrons ainsi dans les lieux saints par le chemin nouveau et vivant qu’Il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, nous comprenons que, étroitement liée au culte se trouve la cène qui nous rappelle justement comment ce chemin nous a été ouvert, « par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair ».

Nous n’entrons pas par des sacrifices comme le peuple autrefois, mais parce qu’un sacrifice a été offert une fois pour toutes à perpétuité. Et quand nous venons, nous nous souvenons de la valeur de ce sacrifice, « par le sang de Jésus ». Nous nous souvenons de la valeur que le sang de Jésus a aux yeux de Dieu.

C’est ce que l’on exprime dans la coupe, cette coupe « de la nouvelle alliance en mon sang qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés » (Mat. 26. 28).

Les sacrifices autrefois étaient des actes remémoratifs de péché (Héb. 10. 3). Ils rappelaient la présence du péché et la nécessité d’un sacrifice. La cène, et particulièrement la coupe, nous rappelle que le sacrifice a été offert, qu’il n’y a plus à en offrir et que ce sacrifice est parfait. Il a été offert une fois pour toutes.

Et puis « par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair ». Et quand nous rompons le pain, nous nous souvenons des paroles que le Seigneur a dites : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22. 19).

Pour que nous ayons un accès jusque dans les lieux saints, il a fallu que le Seigneur vienne ici-bas, et pour cela il a pris la forme d’un homme, semblable à nous – à part le péché. Non seulement Il est venu, mais Il s’est offert, Il a donné son corps : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ».

Il était venu pour donner sa vie en rançon pour plusieurs. Et en entrant dans les lieux saints, en venant rendre culte, nous ne pouvons que nous souvenir de ce qui a été accompli une fois pour toutes pour que nous ayons une telle part, de jouir d’une proximité sans égale avec Dieu, comme des enfants en vertu de l’œuvre et de la perfection de l’œuvre du Seigneur Jésus. Alors nous comprenons que la cène soit si étroitement liée au culte.

Lorsque des rassemblements naissent, commencent à être constitués, bien souvent on ne participe pas à la cène, la cène n’est pas célébrée, la table du Seigneur n’est pas dressée, parce qu’il faut quelquefois que bien des choses soient réglées dans la vie de ceux qui sont là, pour pouvoir participer à la cène. Mais c’est quand même le centre du culte, et un culte sans la cène perd quelque chose. Si l’on ose dire, il perd l’expression de la participation au souvenir et à l’expression de ce qui nous a rendus propres pour la présence de Dieu.

La cène prend une valeur toute particulière à nos yeux parce que « toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11. 26). Dans ce passage de 1 Corinthiens 11 il y a les deux côtés, il y a le côté du souvenir et il y a le côté du témoignage.

Le côté du souvenir, nous l’avons dans cette expression : « Faites ceci en mémoire de moi ». On chante dans un cantique : « Pour tes rachetés, ô Seigneur, combien est douce ta mémoire ! » (Hymnes et Cantiques n°28 strophe 3). Certes nous sommes appelés à nous souvenir du Seigneur tous les jours de notre vie et aussi souvent que possible, mais collectivement nous venons nous souvenir de Celui qui nous a rachetés, – combien est douce ta mémoire ! – de Celui qui est venu sur la terre pour donner sa vie en rançon pour nous.

Et puis il y a le côté du témoignage : « Vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ». Dans ce côté du témoignage, qu’est-ce que nous annonçons ? La mort, mais pas la mort de Jésus, ni du Sauveur, la mort du Seigneur et en même temps que nous annonçons sa mort, nous proclamons que pour nous Il est Seigneur. « Vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (v. 26). Et si nous annonçons sa mort jusqu’à ce qu’Il vienne, nous annonçons qu’Il est ressuscité et qu’Il va venir : bienheureuse espérance pour les croyants, annonce du jugement pour les incrédules.

Nous voulons bien insister sur le fait que la cène nous semble étroitement liée au fait que nous sommes introduits dans une relation si étroite avec Dieu que nous ayons ce privilège de l’appeler Père, nous disons par l’Esprit : « Abba, Père », et introduits dans une proximité aussi grande, que nous entrons dans les lieux saints, le lieu même de la présence de Dieu.

Et cela, nous le faisons en nous souvenant de la valeur du sang de Christ aux yeux de Dieu : c’est par le sang de Christ bien supérieur à la valeur du sang des taureaux et des boucs qui étaient offerts autrefois, et en nous souvenant du chemin que le Seigneur a connu : Il s’est fait homme pour donner sa vie. Nous entrons à travers un voile déchiré.

Nous connaissons bien Genèse 22 où il nous est dit que Abraham et Isaac allaient les deux ensemble. Cela nous est dit deux fois. Ils allaient les deux ensemble pour aller sur cette montagne où Dieu voulait que ce sacrifice soit offert, image, figure, pour nos cœurs, du Père et du Fils unis dans cette même pensée, dans ce même projet, ce même dessein, dans cette même œuvre en vue de l’accomplissement de cette œuvre par laquelle Dieu est glorifié dans le Fils et par le Fils.

D’une certaine manière cela nous amène à réaliser que lorsque sont placées devant nous la gloire du Père, les pensées du Père, nous ne pouvons pas oublier que l’accomplissement de toutes ces pensées est lié à cette parfaite communion avec son Fils bien-aimé et au sacrifice de son Fils bien-aimé. L’un nous amène à l’autre.

En Éphésiens 5 l’apôtre nous rappelle : « le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (v. 2). Le sacrifice et le parfum que nous présentons à Dieu dans notre adoration, que nous présentons au Père, c’est bien le sacrifice et la Personne du Seigneur Jésus.

Lorsque nous le faisons, nous nous rappelons que c’est Christ qui nous a aimés et qui s’est livré Lui-même pour nous. Ainsi nos cœurs sont amenés à joindre la Personne et le sacrifice, non pas si on peut dire, d’une façon doctrinale ou théologique, mais dans l’adoration pour les pensées, pour les desseins, pour l’amour éternel du Père et pour l’œuvre du Seigneur Jésus qui s’est livré Lui-même, qui s’est livré à Dieu, qui s’est livré pour nous. Et nos cœurs se tournent vers Lui dans un tel moment.

Le souvenir n’est qu’une forme de l’adoration lorsque nous nous souvenons du Seigneur, lorsque nous recevons en quelque sorte de sa main ce pain et cette coupe avec actions de grâces, nous bénissons, et cette bénédiction, c’est encore une forme nouvelle de l’adoration, c’est encore contempler les merveilles de la grandeur, de l’amour, de la pureté de la Personne de notre Seigneur, de son œuvre, et ce merveilleux privilège non seulement de voir ces merveilles, mais de pouvoir en parler en communion avec le Père et avec le Fils.

Le lien est tel dans cette œuvre merveilleuse entre la pensée et l’amour du Père, la pensée et l’amour du Fils, que nous sommes conduits aussi bien à glorifier le Père qu’à nous souvenir du Fils et à nous souvenir de son œuvre parfaite.

Les choses sont liées moralement parce que l’œuvre, c’est l’œuvre du Père et du Fils qui étaient dans une même pensée et dans un même amour. C’est la consécration du Fils au Père pour Le glorifier et pour Lui amener ces adorateurs. On a dit que la cène était le centre moral du culte, on a dit aussi que cela ne voulait pas dire que c’était au milieu en termes de temps du culte.

C’est l’Esprit qui conduit pour discerner le moment où la cène est célébrée. C’est peut-être un peu plus tôt, un peu plus tard, ce n’est pas cela la question. La question n’est pas une liturgie au cours de laquelle il y aura la cène. La question est de savoir comment nos cœurs sont conduits dans cette adoration pour le Père, l’émerveillement devant cette pensée commune, ce chemin du Père et du Fils allant ensemble, du Fils s’offrant pour nous et s’offrant à Dieu, pour que nos cœurs soient conduits à se souvenir de Lui aussi dans la cène.

La cène est l’expression des dernières volontés de Celui qui nous a aimés jusqu’à la croix. C’est dans ce jeudi soir où le Seigneur a célébré la Pâque avec ses disciples que le Seigneur a institué la cène. Nous trouvons cela en Luc 22. Il y a quelque chose qui parle à nos cœurs. Les dernières volontés, les dernières paroles d’un homme, sont quelque chose dont on se souvient, qu’on serre, quelque chose de solennel.

C’est la dernière chose que le Seigneur va dire – et Il ne dit pas : Ce serait bien que. Il dit : « Prenez », « faites ceci en mémoire de moi » (Marc 14. 22 ; Luc 22. 19). Ce n’est pas seulement le souvenir de ses souffrances et de sa mort, c’est le souvenir de Lui-même.

Le Seigneur n’a pas pris, dans le repas de la Pâque, on pourrait dire l’élément majeur, qui était l’agneau. Il a pris, on peut dire, des éléments périphériques. Dans son humilité il prend quelque chose de si simple, Il prend du pain, Il prend du vin, des éléments accessoires de ce repas, pour nous parler de Lui.

Ensuite, le Seigneur sortira et se rendra à la montagne des Oliviers où l’on viendra Le chercher et le lendemain à neuf heures du matin Il sera crucifié. Donc ce sont bien les dernières paroles de notre Seigneur. Est-ce que nos cœurs peuvent rester insensibles aux dernières paroles de Celui qui nous a aimés jusqu’à la mort ? Dans ce moment où tout autre aurait pensé à lui-même, le Seigneur a pensé aux siens. Il a fort désiré, Il a désiré avec désir, Il a fort désiré cela. Notre cœur resterait-il indifférent au désir de notre Seigneur ?

L’institution, nous l’avons dans Luc 22. Dans le chapitre 20 des Actes – je ne crois pas qu’on l’ait encore cité – il nous est dit « le premier jour de la semaine », nous avons donc une indication du moment où l’on prenait la cène du Seigneur, même, si nous avons lu au début des Actes qu’ils rompaient le pain peut-être tous les jours dans leurs maisons. « Le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain » (v. 7). Il n’est pas dit : on est assemblé, on va en profiter pour rompre le pain. Ce n’est pas cela. On était assemblé pour rompre le pain. Cela nous montre le côté essentiel de cette réunion, ce vers quoi les cœurs tendent, le moment où, de la manière dont le Seigneur l’a demandé, on se souvient de Lui. Que le Seigneur nous aide à L’honorer aussi et à répondre à son désir de la nuit même où Il fut livré !

On vient de souligner que c’était les dernières paroles du Seigneur avant la croix, et combien en effet cela touche nos cœurs. Cela est répété trois fois dans les trois premiers évangiles. Mais c’est aussi la seule chose que le Seigneur ait, je ne dirai pas prescrite, mais indiquée aux siens comme étant véritablement son désir. On vient aussi de le souligner.

L’apôtre peut dire : « J’ai reçu du Seigneur » (1 Cor. 11. 23). Il l’a reçu nécessairement du ciel, car il n’a connu le Seigneur qu’après le chemin de Damas. Il n’a pas connu le Seigneur selon la chair comme les autres disciples.

Quel prix cela a eu pour lui, mais quel prix cela avait pour le Seigneur, pour qu’en appelant justement cet homme si opposé à Lui puisqu’il avait été pendant plusieurs années celui qui persécutait l’assemblée, il va lui parler en lui rappelant que le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain et puis ensuite la coupe. C’est une instruction qui vient directement du ciel, appropriée au temps pendant lequel Lui, le Seigneur Jésus est dans le ciel et nous, nous sommes sur la terre.

Il n’est pas étonnant qu’au début du livre des Actes, au chapitre 2, les premières choses qui soient dites au sujet de l’assemblée, c’est qu’ils « persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres » et cela en fait partie, on le voit bien dans l’enseignement de Paul, mais aussi dans la pratique, ils persévéraient dans « la fraction du pain et les prières ».

Il y a là quelque chose de caractéristique dans l’attitude et l’occupation de l’assemblée. On a cité le verset si important d’Actes 20 où il est dit : « Le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain ». Mais en 1 Corinthiens 11 où l’on voit que l’apôtre parle de la réunion effective des croyants, il a des remarques à leur faire, et même on pourrait dire des reproches à cause de leur déficience à suivre les enseignements qui leur avaient été donnés de sa part ; il leur dit : « Quand donc vous vous réunissez ensemble, ce n’est pas manger la cène dominicale » (v. 20).

Il attire leur attention sur le fait qu’ils se réunissaient, ils avaient des agapes ensemble, ils se réjouissaient, ils jouissaient des relations fraternelles, certainement d’une manière qui n’était pas feinte, c’était heureux, mais il manquait quelque chose à leur rassemblement. C’est que le souvenir du Seigneur, la cène dominicale, le repas du Seigneur n’avait pas la place qui lui était due et il leur dira : « N’avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire ? Ou méprisez-vous l’assemblée de Dieu… je ne vous loue pas ».

Que va-t-il leur dire ? Va-t-il leur faire beaucoup de recommandations quant à la manière de se réunir, de s’abstenir de ceci ou de cela ? Non. « Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain ». Il place devant eux en toute simplicité ce que le Seigneur a désiré que les siens fassent en son nom, en se souvenant de Lui.

Certainement Dieu veut nous amener à saisir de plus en plus profondément la signification morale et spirituelle de ces choses, pour nous attacher de cœur au Seigneur – mais que personne ne puisse penser qu’il y a besoin d’entrer d’une manière vraiment très profonde dans ces choses pour obéir simplement, non pas à un ordre, mais à un désir du Seigneur Jésus, qu’on se souvienne de Lui.

C’est quelque chose de très simple qui peut être fait par des personnes très ignorantes, mais dont le cœur est réellement saisi par son amour et qui se souviennent de ce qu’Il a souffert pour nous.

Encore, sur 1 Corinthiens 11, quand l’apôtre Paul dit : « le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain ». L’apôtre rappelle simplement les paroles du Seigneur, à deux reprises. Il dit à propos du pain : « Faites ceci en mémoire de moi ». Et puis pour la coupe : « Faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi ». Se souvenir de lui, « en mémoire de moi », c’est de Lui.

Est-ce qu’il y a des jeunes croyants – ou moins jeunes, qui sont à Lui, qui Le connaissent, et qui restent indifférents ? L’apôtre Paul dit : « vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ». Peut-être que le Seigneur va venir, et il n’y aura plus l’occasion de se souvenir de Lui, de faire ceci « en mémoire de moi ». Le Seigneur appelle chacun des siens, pour ceux qui le font, comme pour ceux qui n’ont pas encore répondu à cet appel. C’est une invitation d’amour : « faites ceci en mémoire de moi ».

Et je lirai simplement en Ésaïe 26 ce verset 8 : « Le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir » ou ton mémorial. Est-ce que le désir de notre âme à chacun est après son nom et après son souvenir ?

Dans le Nouveau Testament, nous n’avons pas une réunion de culte qui nous est présentée, qui nous est décrite. Nous avons vu en Actes 20 des croyants qui étaient rassemblés pour rompre le pain. Nous avons vu ce que le Seigneur Lui-même enseigne quant à ce désir du Père d’avoir des adorateurs qui L’adorent en esprit et en vérité.

On voit dans les images de l’Ancien Testament ce qu’on a vu en Nombres 28, que c’était déjà des choses qui étaient chères au cœur de Dieu : qu’on Lui apporte son pain. C’était sa nourriture. Et pour nous, qu’est-ce que nous Lui apportons, où plutôt « qui » ? Son Fils bien-aimé dans toute la perfection de sa personne et de son œuvre, ce que représentaient à la fois l’offrande de gâteau et tous les sacrifices qui nous parlent à la fois de sa personne et de son œuvre.

On voit ce qui est placé devant nous, mais il n’y a aucune instruction, même aucune description qui nous soit faite, d’une réunion de culte. Alors gardons-nous de mettre des règles, des habitudes. Nous avons beaucoup d’habitudes. Mais est-ce que nous avons à cœur de nous laisser vraiment conduire par l’Esprit de Dieu dans cette réunion pour que Lui-même prépare les choses ?

Seul le Saint Esprit peut nous conduire – et ce sera différent d’un dimanche à l’autre – dans ce qu’Il a à cœur de préparer pour le Père et pour le Fils dans cette réunion. Gardons-nous d’avoir une idée arrêtée à l’avance. On l’a dit : la cène c’est un moment très élevé du culte, mais ce n’est pas forcément le fait qu’elle soit au centre.

La cène peut prendre place au début du culte et la majeure partie du culte se déroulera après ; ou au centre, ou à la fin du culte. Seul le Saint Esprit Lui-même voudra nous conduire dans ces choses. Et en même temps l’adoration que nous présentons au Père, c’est ce privilège quand on voit ce que représentent les images de Nombres 28 : « mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu » (v. 2).

Nous parlons au Père de son Bien-aimé dans tout ce qu’Il a été pour Lui. Et quel privilège pour nous de pouvoir avoir communion avec Lui dans l’œuvre de son Fils ! Quand nous nous souvenons du Seigneur, c’est aussi en communion avec le Père. Il n’est pas anormal que, même dans les actions de grâces de la cène, on puisse s’adresser au Père, cela peut arriver. Il n’y a aucune règle là-dedans, attention ! Laissons au Saint Esprit sa liberté d’agir pour nous conduire dans la façon dont Il désire que le culte se déroule.

La lecture de la Parole de Dieu a aussi sa place. Elle peut être au début, au cours du culte ou à la fin du culte mais elle n’est pas obligatoire. Il n’y a aucune règle là-dedans. On peut commencer le culte par un cantique ou par une prière, on peut terminer aussi par un cantique ou par une prière. Nous avons beaucoup d’habitudes, mais attention ! Regardons ce que nous dit l’Écriture.

Est-ce que vraiment nous sommes dépendants de l’Esprit de Dieu pour qu’Il puisse nous conduire dans cette réunion, selon sa pensée à Lui, spécifique de ce moment-là, pour apporter vraiment ce qui est pour le cœur du Père, et aussi nous nous souvenons du Fils : nous annonçons sa mort. Ces deux choses sont liées. Il n’y a aucune règle dans la façon dont les choses se déroulent. Attention de ne pas avoir d’idées préconçues, préétablies sur ces choses, parce que c’est une entrave, en fait, à l’action de l’Esprit.

On peut quand même dire que, quand il est dit : « Faites ceci », c’est faire ce que le Seigneur a fait. Il a béni avant la coupe, d’autres évangiles disent : « rendu grâces ». C’est important de le faire. Mais c’est aussi la même Personne.

On a fait des nouveautés en introduisant des personnes différentes ou en chantant des cantiques entre le pain et la coupe, mais restons-en par obéissance à la Parole à « faites ceci ».

Rappelons encore ce détail aussi qui interroge, c’est le sang de la nouvelle alliance. On dit souvent : L’assemblée n’est pas sous la nouvelle alliance, elle est en dehors de l’alliance, et pourtant on dit que c’est le sang de la nouvelle alliance. Je crois qu’il faut bien se rendre compte que le Seigneur était en train de parler à ses disciples. C’était des Juifs. Il allait, Lui, être crucifié par les Juifs. Selon Daniel 9 « le Messie sera retranché et n’aura rien » (v. 26).

Et alors au fond, un cœur exercé, pieux, pourrait dire : c’est la négation de tout, c’est l’effondrement général. Alors Il leur donne cette parole qui est une parole d’espérance puissante, une parole de consolation en leur disant : c’est le sang, oui, mais il y a une nouvelle alliance et il y a autre chose après. Note : l’alliance est pour Israël, pas pour l’Assemblée ; mais, par la grâce de Dieu, l’Assemblée bénéficie des bénédictions de la nouvelle alliance.

En encouragement je voudrais lire un verset dans le chapitre 9 du 2ème livre de Samuel, un texte qui est bien connu. « Et David dit : Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la maison de Saül ? et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan… j’userai envers lui d’une bonté de Dieu » (v. 1 et 3). Comment David a-t-il usé de bonté ? Nous le voyons à la fin de ce même chapitre au sujet de Mephibosheth où David dit : « Mephibosheth, dit le roi, mangera à ma table comme un des fils du roi » (v. 11). Et au v. 13 : « Mephibosheth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux pieds ».

Il me semble qu’en encouragement pour participer à la table, il faut avoir conscience que c’est un signe pour nous de la bonté du Seigneur, sa bonté pour moi, pour vous. Mephibosheth est resté boiteux des deux pieds, mais quand il était à table – comme on l’a souvent dit – on ne voyait pas qu’il l’était. Nous sommes recouverts par le Seigneur. C’est par sa grâce que nous venons.

J’avais une question que je voulais poser qui n’a rien à voir avec cela. Dans l’épître aux Hébreux au chapitre 2 au v. 12 qui nous parle du Seigneur Jésus ressuscité, il est dit : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges ». Dans un sens nous sommes associés aux louanges que le Seigneur chante. Il me semble qu’il y a quelque chose sur quoi réfléchir, à être exercés à ce sujet, en particulier peut-être après la cène ou avant, peu importe comme il a été dit. Il peut y avoir un moment où nous nous réjouissons avec le Seigneur, de la délivrance que Dieu Lui a donnée.

Je donnerai cet exemple du Psaume 21 où il est dit : « Éternel ! le roi se réjouira en ta force, et combien s’égayera-t-il en ton salut ! Tu lui as donné le désir de son cœur, et tu ne lui as pas refusé la requête de ses lèvres. Sélah. Car tu l’as prévenu par des bénédictions excellentes ; tu as mis sur sa tête une couronne d’or fin. Il t’a demandé la vie : tu la lui as donnée, une longueur de jours pour toujours et à perpétuité ! »

« Sa gloire est grande dans ta délivrance ; tu l’as revêtu de majesté et de magnificence. Car tu l’as mis pour bénédictions à toujours ; tu l’as rempli de joie par ta face » (v. 1 à 6).

Il semble qu’il y aussi place dans les réunions de culte pour louer Dieu, Lui rendre grâces d’avoir ressuscité le Seigneur, d’avoir répondu à sa prière après les trois heures sombres, d’avoir mis dans sa bouche un cantique nouveau, comme il est dit dans le Psaume 40.

Je rappelerais ce que j’ai entendu de la bouche de frères qui sont depuis bien longtemps auprès du Seigneur, la pensée qu’il ne fallait pas que le fait de rompre le pain arrête le culte, ce qui les conduisait à désirer justement que la fraction du pain n’ait pas lieu trop tard dans le déroulement du culte pour que le culte puisse se prolonger.

C’est peut-être dans ce sens qu’a été évoquée la pensée qu’elle soit au centre du culte. Mais ce n’est évidemment pas du tout une prescription, mais simplement une pensée qui a pu être évoquée par quelques-uns de nos conducteurs.

On voit combien l’apôtre, quand il en parle, aussi bien dans le livre des Actes que dans l’épître aux Corinthiens, en parle comme de quelque chose qui était véritablement caractéristique de la réunion pour rompre le pain. Nul doute que dans les instructions qu’il donnait à toutes les assemblées à ce sujet, il le dit plusieurs fois, il présentait ainsi l’importance, on pourrait dire majeure, en tout premier lieu, de la cène dans le déroulement du culte.

Simplement un mot à la suite des différents appels qui ont été donnés à notre jeunesse et aux moins jeunes qui, connaissant le Seigneur depuis longtemps, sont restés en arrière par rapport à cette invitation du Seigneur, par rapport au désir du Seigneur.

On se souvient d’une méditation, d’un appel d’un frère, dans une réunion qu’il y avait autrefois en plein air, qui avait médité sur ces versets de Luc 6 : « de l’abondance du cœur sa bouche parle » (v. 45). Et le Seigneur continue et dit : « Et pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? »

« Pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur » et c’est le privilège de nous tous qui connaissons le Seigneur de l’appeler ainsi, « pourquoi… ne faites-vous pas ce que je dis ? » Cet appel est pour tous, jeunes et moins jeunes, frères et sœurs.

On a parlé beaucoup des frères, de l’exercice que devaient avoir les frères avant de s’exprimer, mais n’oublions pas que, un culte qui aura sa pleine valeur pour le cœur du Seigneur, c’est le culte de l’assemblée, frères et sœurs. Que nos sœurs soient encouragées à avoir cet exercice profond pour accompagner toute l’assemblée, pour qu’il y ait de la bénédiction dans l’assemblée !

Il est frappant par rapport à Jean 4, de considérer quelle était l’interlocutrice du Seigneur. Elle nous représente très bien, c’était une femme. La femme, dans l’Écriture, nous parle souvent des affections et de la faiblesse. Mais on l’a dit un peu dans l’introduction, nous mesurons qui était cette femme. Le Seigneur a balayé même toutes ses prétentions religieuses en disant : « Vous, vous adorez, vous ne savez quoi ».

Nous avons besoin de nous identifier à cette sœur, de nous identifier à cette femme, une Samaritaine, sans droit de cité en Israël, étrangère aux alliances comme nous le dit Éphésiens 2, prendre notre place sans prétention devant le Seigneur. C’est à cette femme-là que le Seigneur s’adresse.

Quand même, puisqu’on a parlé des sœurs, un encouragement pour vous : c’est que le meilleur culte qui nous soit présenté dans la Parole, c’est celui d’une sœur. Il s’agit de Marie de Béthanie. Elle ne dit rien, elle reste à sa place, elle va verser le parfum sur les pieds du Seigneur et la maison va être remplie de l’odeur du parfum. Elle n’a rien dit, mais le Seigneur nous donne une sœur comme exemple pour nous présenter un aspect si important du culte.

On peut rappeler à propos de Marie de Béthanie cette appréciation du Seigneur Lui-même : « elle a anticipé le moment d’oindre mon corps pour ma sépulture » (Marc 14. 8). « Ce qui était en son pouvoir, elle l’a fait ». Marie ne se trouvera pas au tombeau comme les autres femmes, mais elle avait anticipé le moment, elle avait gardé pour Lui ce qu’elle avait préparé.

Études à Saint-Agrève Août 2018