BERACA 43 : GÉDÉON

L’Éternel a choisi trois cents hommes pour combattre contre la coalition des Madianites, des Amalékites, et des fils de l’Orient. Au regard humain, trois cents hommes, pour faire front à ceux qui « s’étendaient dans la vallée, nombreux comme des sauterelles », que c’était insignifiant ! « Leurs chameaux étaient sans nombre, en multitude comme le sable qui est sur le bord de la mer », (Jug. 7. 12). Mais, pour Dieu qui « a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes », il n’y aucune difficulté. C’était la foi du roi Asa qui invoqua l’Éternel et dit : « Il n’y a pas de différence pour toi, pour aider, entre beaucoup de force et point de force » (1 Cor. 1. 27 ; 2 Chron. 14. 11).

« Et l’Éternel dit à Gédéon : Par les trois cents hommes qui ont lapé l’eau je vous sauverai, et je livrerai Madian en ta main ; mais que tout le peuple s’en aille, chacun en son lieu. Et les trois cents hommes prirent en leurs mains les vivres du peuple et ses trompettes. Et Gédéon renvoya tous les hommes d’Israël, chacun à sa tente, et retint les trois cents hommes. Or le camp de Madian était au-dessous de lui, dans la vallée » (Jug. 7. 7 et 8).

Ensuite, l’Éternel dit à Gédéon : « Lève-toi ; descends au camp, car je l’ai livré en ta main… ; et tu entendras ce qu’ils diront, et ensuite tes mains seront fortifiées et tu descendras au camp. Et il descendit, lui et Pura, son jeune homme, aux avant-postes des hommes armés qui étaient dans le camp. Et Gédéon arriva, et voici, un homme racontait un songe à son compagnon ; et il disait : Voici, j’ai songé un songe ; et voici, un gâteau de pain d’orge roulait dans le camp de Madian, et il arriva jusqu’à la tente et la heurta, et elle tomba ; et il la retourna sens dessus dessous, et la tente était là, renversée. Et son compagnon répondit et dit : Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de Joas, homme d’Israël : Dieu a livré Madian et tout le camp en sa main » (v. 9 à 14).

Qualifié par l’Ange de l’Éternel de fort et vaillant homme, Gédéon est maintenant comparé à un pain d’orge, nourriture du pauvre, mais c’est : « l’épée de Gédéon ! ». Alors pourquoi effraie-t-elle l’ennemi ? ; c’est que cette épée est « l’épée de l’Éternel » (v. 20). Ah ! si nous savions davantage utiliser « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éph. 6. 17), nous marcherions de victoire en victoire !

Fortifié par ce qu’il avait entendu, émanant du camp ennemi, Gédéon « divisa les trois cents hommes en trois corps, et il leur mit à tous des trompettes à la main, et des cruches vides, et des torches dans les cruches » (Jug. 7. 16).

Les trompettes, les cruches vides et les torches sont les outils à utiliser pour résister aux attaques du diable. Par les trompettes, la pensée de Dieu était communiquée au peuple (Nomb. 10. 1 à 10). En quatre occasions importantes, elles donnaient le signal : pour le rassemblement, pour le départ lors des déplacements, pour partir au combat, pour les fêtes solennelles – et pour nous chrétiens, nos réunions. Ce que représentait autrefois pour Israël le son des trompettes, nous le trouvons aujourd’hui dans la Parole de Dieu.

Notre Seigneur a promis sa présence alors même que nous ne serions que deux ou trois réunis à son Nom. Concernant nos réunions, aspirons à être le plus nombreux possible. Il est vrai qu’il y a des empêchements majeurs ou incontrôlables connus de notre Seigneur mais, que notre priorité soit : « le rassemblement de nous-mêmes » (Héb. 10. 25). Si la trompette appelait au combat, la réunion de prières ne représente-t-elle pas le combat livré ensemble ? Être ensemble le dimanche pour adorer et pour écouter ce que l’Esprit de Dieu veut nous communiquer par les deux ou trois qui enseigneront, exhorteront ou consoleront, quelle bénédiction ! (1 Cor. 14. 3 et 29). Les réunions des enfants de Dieu pour se souvenir de la mort du Seigneur, pour écouter sa Parole et pour la prière, sont un témoignage rendu dans ce monde aux incrédules, leur rappelant que Dieu existe – et aux croyants qui se seraient découragés, que le Seigneur est toujours là.

Les cruches vides représentaient ce que Gédéon et ses guerriers étaient eux-mêmes. Vides, ces cruches n’avaient aucune valeur, mais il y avait à l’intérieur des torches, prêtes pour répandre la lumière. De même pour nous, porteurs de l’Évangile aujourd’hui, nos corps mortels ne sont que des vases de terre. Faisant référence au service, l’apôtre Paul parle d’un trésor que Dieu a placé à l’intérieur de ces vases. Premièrement, Dieu avait brillé dans leurs « cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4. 6). Deuxièmement, ils avaient reçu le ministère ou le service de l’Esprit (2 Cor. 3. 8) ; le service de la justice abondant en gloire (v. 9) ; le service de proclamer « la lumière de l’évangile de la gloire du Christ » (4. 4). Tout cela faisait partie de ce trésor placé dans des vases de terre, « afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous » (v. 7).

Pour que la lumière brille, il fallait que Gédéon et ses hommes brisent les cruches. L’apôtre Paul, autrefois Saul de Tarse, dut être brisé sur le chemin de Damas pour entrer dans une vie nouvelle, mais le vase de terre demeurait, son corps. Avec celui de ses compagnons d’œuvre, leurs corps étaient « toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée » en eux (v. 11).

Chaque chrétien peut porter ces trois éléments du témoignage de Dieu : la trompette, la cruche vide et la torche. En d’autres mots : nous pouvons proclamer l’Évangile (la trompette), dans un esprit d’humilité, comme « des enfants de Dieu irréprochables, présentant la Parole de vie » (Phil. 2. 15), laissant briller la lumière de Dieu (les torches).

« Si les trompettes représentent la Parole de Dieu en témoignage, et les cruches, nous-mêmes, qu’est-ce que les torches, sinon la vie de Jésus, la lumière de Christ ? Les deux premiers éléments ne servent qu’à produire le troisième au milieu des ténèbres » (H.R.)

Gédéon dit à ses hommes : « Quand je sonnerai de la trompette, moi et tous ceux qui sont avec moi, vous aussi vous sonnerez des trompettes autour de tout le camp, et vous direz : Pour l’Éternel et pour Gédéon ! » (Jug. 7. 18). Chacun prit sa place assignée et ensemble ils agirent selon les instructions reçues. Ils brisèrent les cruches, la lumière brilla, et comme les trois cents hommes sonnaient des trompettes, la victoire fut acquise !