
Il y a dans la parole de Dieu selon l’expression d’un de nos frères « des miroirs qui ne sont jamais ternis ».
Aussi pouvons-nous sans cesse revenir à ces histoires de l’Ancien Testament avec joie et profit pour nos âmes. Quel est l’enfant, ici ou ailleurs, qui peut rester indifférent à l’histoire de Joseph ?
Mais cela ne suffit pas, car ce à quoi Dieu veut nous conduire en dépeignant quelques-unes des gloires du Seigneur à travers ces figures de l’Ancien Testament, c’est à être capables de jouir du Seigneur, Celui qui remplit le cœur de Dieu et avec Lequel Il veut nous associer car notre communion est avec le Père et avec le Fils.
Lorsque nous lisons aux enfants un de ces récits, ils sentent bien qu’il s’agit d’une histoire réelle, non inventée, non imaginaire. La Parole de Dieu s’impose à l’âme d’un enfant comme étant la vérité, comme une réelle certitude, 35 siècles plus tard.
Ce n’est pas un « musée historique ». De la première à la dernière phrase, la Parole de Dieu est pleinement suffisante pour s’imposer aux âmes.
L’homme de Dieu, c’est la « phalange » de l’Ancien Testament. 12 chapitres pour Joseph, 60 pour David, le bien-aimé de l’Éternel, et à travers lui Dieu veut nous parler du Seigneur, du Fils bien-aimé de son Père. Ainsi nous avons plusieurs parallèles entre sa vie et celle de Christ.
Dieu va employer un grand homme pour l’introduire dans sa fonction : le prophète Samuel, qui ne va pas prendre une fiole d’huile pour oindre David comme il l’avait fait pour Saül (1 Sam. 10. 1 et 1 Sam. 16. 1) mais une corne d’huile dans l’intelligence des pensées de Dieu et préfigurant ainsi la puissance de Celui qui va régner demain aux siècles des siècles : « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé » (Apoc. 1. 7).
Ainsi David est oint par Samuel comme le Seigneur sera précédé par Jean le baptiseur, le plus grand des prophètes. Mais Samuel va commettre une erreur : « Il vit Éliab, et il dit : Certainement l’oint de l’Éternel est devant lui ».
Il se basait sur les apparences en voyant le premier-né d’Isaï, et Dieu doit le reprendre : « Ne regarde pas son apparence, ni la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté ; car l’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur ». « Certainement l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence » (Ps. 39. 6).
« Il reste encore le plus jeune », celui dont personne ne se souciait. « Fais-le amener ; car nous ne nous placerons pas autour de la table, jusqu’à ce qu’il soit venu ici ». Ainsi nous ne pouvons « nous mettre à table », rien goûter de l’amour de Dieu sans que Christ soit là.
Alors, avant le règne, nous avons les combats du désert contre le lion et l’ours, et la haine de Saül. Malgré l’onction du roi, il est méprisé et n’est reconnu et suivi que par un petit nombre. Comme aujourd’hui, avant que Christ soit établi comme roi, quelques-uns seulement Le suivent.
Dans ce chapitre quelques détails illustrent ceux que le Seigneur même reconnaît comme sien, ce petit résidu qu’Il saura toujours préserver. En son peuple terrestre, ce résidu représente ce que la nation entière aurait dû être.
Pour l’Église c’est l’esprit de Philadelphie tel que Dieu le désire pour la joie de son cœur, épargnée du jugement. Puissions-nous suivre ce « David » rejeté, dans l’attente de son règne !
Les premiers cités parmi les hommes forts de David sont les frères de Saül. C’est l’histoire de notre condition à tous. « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Éph. 2. 4 et 5).
« Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous… étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils » (Rom. 5. 8 et 10).
Ces hommes devenus amis de David, leurs qualités, leurs caractères sont remarquables. « Armés d’arcs, se servant de la main droite et de la main gauche pour lancer des pierres, et pour tirer des flèches avec l’arc ; ils étaient d’entre les frères de Saül, de Benjamin ».
Nous avons une première leçon pour nous : quand nous étions parmi les nations, Dieu avait les yeux sur nous, Il voulait nous approcher par le sang de Christ.
v. 8 : « Et, des Gadites, il se détacha, pour se joindre à David dans le lieu fort au désert, des hommes forts et vaillants ». Deuxième leçon : la foi n’est pas quelque chose de collectif. Il faut se détacher de sa famille, du monde auquel on appartient, pour se joindre à Christ par la foi, dans le faisceau des vivants.
Enfants du monde devenus enfants de Dieu. « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3. 1). Il n’y a que deux familles dans ce monde : les sauvés et les perdus, malgré les apparences, les habits – même l’habit religieux. Si le cœur n’est pas joint à David c’est-à-dire à Christ, tout reste à faire.
Quelles étaient les conditions de Gad ? Nous souvenons-nous de l’émoi de Moïse en Nombres 32 lorsqu’ils dirent (car les troupeaux des fils de Gad et de Ruben étaient en grand nombre) : « ne nous fais pas passer le Jourdain » (v. 5) ? Moïse est épouvanté…
Quel enseignement pour nous, pour ne pas regarder en arrière, en essayant d’associer les choses du monde avec celles de Dieu ! Le Seigneur n’a pas dit qu’il était difficile de servir deux maîtres, mais impossible !
Ce sont des croyants mais qui ne réalisent pas que nous sommes morts au monde, à la chair, au moi. Que leur manque-t-il ? Ils n’ont pas de centre, l’arche n’est pas restée parmi eux. – Et que leur arrivera-t-il ? – La triste destinée de partir les premiers en captivité. « Et le Dieu d’Israël réveilla l’esprit de Pul, roi d’Assyrie… et Il transporta les Rubénites, et les Gadites, et la demi-tribu de Manassé, et les emmena à Khalakh, et à Khabor, et à Hara, et au fleuve de Gozan, où ils sont jusqu’à ce jour » (1 Chron. 5. 26).
Quelle est l’application pour nous ? Le croyant ne doit pas se laisser séduire par le monde, même si ses intérêts terrestres « ses nombreux troupeaux » ont trouvé un pays propre pour eux, où ils auront de l’herbe en abondance. On ne peut associer les deux choses !
Mais il n’est jamais trop tard pour changer ! La preuve : ils se rendent compte qu’il faut se joindre à David. Que pouvons-nous trouver dans ce monde pour satisfaire le cœur du croyant ?
Certes il n’y a pas que des choses sordides, mais elles sont toutes marquées par le chef de ce monde opposé à Dieu. Ce monde a commencé à la sortie du jardin d’Éden, et pour nous il a mené à la croix sans autre alternative.
Ils passent le Jourdain pour joindre le Seigneur ; il faut passer le Jourdain alors, non pas à pied comme sur le sec (Jos. 3. 17), mais au premier mois quand il regorge par-dessus tous ses bords, le mois de la Pâque, le mois de la fête des pains sans levain.
Il faut réaliser que nous sommes morts avec Christ, mort libératrice car Christ l’a vaincue. Dieu ne nous demande pas de mourir mais de faire mourir les actions du corps. Dieu m’attribue à moi ce qui est arrivé à Christ : « Vous êtes morts » (Col. 3. 3). Tenez-vous vous-mêmes pour morts afin que le corps du péché soit annulé et que vous viviez en nouveauté de vie.
Quelle doit être notre attitude extérieure, notre détermination dans les temps fâcheux lorsque nous avons passé le Jourdain ? – Pas d’équivoque, mais prompts comme des gazelles, prompts à obéir. « Ils mirent en fuite ceux de toutes les vallées, vers le levant et vers le couchant ».
Les combats du désert avant la traversée du Jourdain ne sont pas de vrais combats. Seuls comptent pour Dieu les combats de Canaan (Éph. 6) au levant et au couchant.
Ange de lumière ou prince des ténèbres, Satan essaie ces deux attitudes, mais ces hommes sont vainqueurs sur les deux fronts. L’ennemi est mis en pièces vers le levant et vers le couchant. Chacun est invité à le faire pour être heureux sans fardeau sur les épaules !
Pensez-vous que l’apôtre Paul était malheureux dans sa prison, sentait-il le poids des chaînes ? « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur [pas dans les circonstances], encore une fois, je vous le dirai, réjouissez-vous » (Phil. 4. 4).
v. 16 : « Et des fils de Benjamin et de Juda allèrent vers David ». Nous n’avons qu’à nous reporter à 1 Samuel 22 pour comprendre la défiance de David.
Mais il ne les repousse pas : « Si c’est pour la paix que vous venez vers moi, pour m’aider, mon cœur sera uni à vous ». Pour quoi suivons-nous le Seigneur ? En attendons-nous des champs, des vignes ? (1 Sam. 22. 7) Quels motifs nous gouvernent ?
Il n’y a pas de situation neutre. Mais le cœur du Seigneur est toujours prêt à s’unir au nôtre malgré nos défaillances. Comme cela nous touche ! Mais nous devons rester attentifs comme ce disciple que Jésus aimait et qui avait la primeur de ses pensées, couché sur son sein (Pierre ne s’y était pas trompé quand il l’envoie en éclaireur). Et à qui le Seigneur donnera-t-il l’Apocalypse à écrire ? – À Jean.
v. 19 : « de Manassé, il y en eut qui passèrent à David ». Nous lisons : « ils ne leur aidèrent point » au v. 19 et « ils aidèrent David » au v. 21. Y aurait-il une contradiction ? Non, c’est que David et ses hommes chez les Philistins n’étaient pas à leur place pour faire couler le sang d’Israël malgré le rejet de Saül du cœur de Dieu.
C’est tout le discernement du croyant pour savoir qui nous suivons. « Fixant les yeux sur Jésus ». À Tsiklag ils peuvent suivre David. Paul nous offre un exemple remarquable : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11. 1). Voilà le chemin sûr.
Nous ne devons pas suivre Démas ou quelque autre frère le plus zélé possible, mais le Seigneur seul, notre unique modèle !
v. 23 : À Hébron. Des fils de Juda, de Siméon, de Lévi, ressort un nom, Tsadok, jeune homme fort et vaillant. Nous avons l’explication au chapitre 6. 12 et 9. 11 : sacrificateur, prince de la maison de Dieu.
Une parenthèse : on dira : pourquoi lire tous ces noms, toutes ces généalogies. Ils nous fatiguent… ! – Non certainement pas, ce sont des perles pour Dieu.
Ce service de la maison de Dieu est encore valable aujourd’hui. Quelles sont les conditions pour participer à la cène du Seigneur, au culte ? – Être un enfant de Dieu. Le Seigneur est mort pour moi. « Faites ceci en mémoire de moi », nous demande-t-Il. Il nous invite à nous manifester pour Lui, à remplir ce service de sacrificateur dans l’œuvre du service de la maison de Dieu.
C’est le service du culte qui est le plus élevé, car tous les autres qui ont leur place : évangélisation, visites aux malades, collectes, etc. prendront fin. Le culte, prélude à la gloire éternelle, ne cessera jamais mais s’épanouira dans la plénitude du Saint Esprit et pour l’éternité.
v. 32 : « des fils d’Issacar, qui savaient discerner les temps ». Quel est le discernement aujourd’hui qui doit nous caractériser dans ce monde qui nous entoure ? « Regardez en haut, et levez vos têtes… Voyez le figuier et tous les arbres » (Luc 21. 28 et 29) dit le Seigneur. « Quand ils ont déjà commencé à pousser, vous connaissez par vous-mêmes, en les voyant, que l’été est déjà proche. De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche » (v. 30 et 31).
v. 33 : Deux remarques sur Zabulon.
1 – « sachant garder leur rang ». Dans ce monde nous assistons à tout autre chose. Il s’agit de s’élever le plus possible en écrasant les autres. Mais le Seigneur a pris la dernière place (Phil. 2 : Il s’est anéanti lui-même) et Il nous invite à faire de même.
« Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus » (v. 5). Et ailleurs : « Je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même » (Rom. 12. 3).
2 – « n’ayant point un cœur double ». C’est un cœur tout plein de Christ et qui n’est préoccupé que par sa gloire. Il n’y a pas de place pour une autre part, un autre intérêt, un autre maître.
v. 38 : « Tout le reste d’Israël était d’un seul cœur ».
Il y a trois chemins, trois voies : n’ayant pas un cœur double (v. 33), d’un cœur droit et d’un seul cœur (v. 38) qui ne forment qu’un tout, qu’une âme, qui aime et désire servir son Seigneur.
Conduire un âne, un chameau, un mulet ou des bœufs, ne demande pas d’études prolongées ! Apporter de la farine, des gâteaux de raisins secs, du vin, de l’huile, peut sembler bien modeste ! Il n’était pas nécessaire aller à l’université, d’avoir un diplôme de théologie.
S’il en était ainsi parmi nous, si nous étions animés d’un seul cœur pour aimer et servir Christ, la dernière parole de notre chapitre serait bien encore actuelle : il y aurait de la joie pour la gloire du Seigneur ici et partout, en ce jour encore.
Paul Finet (1984)