
La victoire sur Jabin, roi de Canaan et sur le chef de son armée, Sisera, a été complète. « Debora chanta, en ce jour-là, avec Barak, fils d’Abinoam » un cantique, un précieux cantique ! Il évoque la puissance du Dieu d’Israël qui agit en discipline, écoute et pardonne quand il y a repentance, et agit en délivrance. Le cantique démontre l’état de cœur de diverses classes de personnes parmi les fils d’Israël. Il y a ceux qui s’engagent et ceux qui restent occupés de leurs affaires. Pendant vingt ans, Jabin, un roi ennemi, vivant en Canaan, a opprimé le peuple. Il possédait « neuf cents chars de fer » et une armée estimée à « une multitude ». Le peu qui nous est donné à connaître sur la bataille fait valoir que c’est l’Éternel qui a combattu et donné la victoire. Barak a reçu de sa part un commandement : « Prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephthali et des fils de Zabulon et j’attirerai vers toi, vers le torrent de Kison, Sisera, chef de l’armée de Jabin, et ses chars, et sa multitude, et je le livrerai en ta main » ; « en ce jour-là, Dieu abattit Jabin, roi de Canaan, devant les fils d’Israël » (Jug. 4. 7 et 23).
Deux tribus sont nommées pour aller au combat. L’Éternel connaissait ceux qui étaient de bonne volonté. Aujourd’hui comme hier, notre Seigneur utilise ceux qui ont fait le choix de Le servir volontairement et sans restriction. L’apôtre Paul déplore ceux qui cherchaient « leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Phil. 2. 21). Qu’en est-il aujourd’hui ?
« Parce que des chefs se sont mis en avant en Israël, parce que le peuple a été porté de bonne volonté, bénissez l’Éternel ! Rois, écoutez ! princes, prêtez l’oreille ! Moi, moi, je chanterai à l’Éternel ; je chanterai un hymne à l’Éternel, le Dieu d’Israël » (Jug. 5. 2 et 3). À la lecture de ce récit, nous constatons que tous n’ont pas été dans l’exercice, mais le cantique nomme le peuple en entier et ceci est très beau. C’est comme lorsque Balaam, acheté par Balak, pour maudire les fils d’Israël, a dû les bénir malgré leurs cœurs si souvent rebelles. L’Esprit de Dieu l’obligera à dire : « l’Éternel n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël ; l’Éternel, son Dieu, est avec lui, et un chant de triomphe royal est au milieu de lui » (Nomb. 23. 21).
Le cantique de Debora rappelle les grandes difficultés vécues sous la domination d’un roi ennemi et païen : « les villes ouvertes étaient délaissées en Israël, elles étaient délaissées, – jusqu’à ce que je me sois levée, moi Debora, jusqu’à ce que je me sois levée, une mère en Israël. On choisissait de nouveaux dieux, alors la guerre était aux portes ! On ne voyait ni bouclier ni pique chez quarante milliers en Israël » (Jug. 5. 7 et 8).
Spirituellement, ils revenaient de loin, et Debora chante : « Mon cœur est aux gouverneurs d’Israël qui ont été portés de bonne volonté parmi le peuple. Bénissez l’Éternel ! » (v. 9) Tous sont invités : « vous qui montez sur des ânesses blanches, vous qui êtes assis sur des tapis, et vous qui allez par les chemins, méditez ! » (v. 10) La délivrance était un fait incontestable !
« À cause de la voix de ceux qui partagent le butin, au milieu des lieux où l’on puise l’eau : là, ils racontent les justes actes de l’Éternel, ses justes actes envers ses villes ouvertes en Israël. Alors le peuple de l’Éternel est descendu aux portes » (v. 11). La liberté d’action et de direction est retrouvée, car c’est aux portes que l’on jugeait, qu’on établissait les lois, les budgets, etc.
« Réveille-toi, réveille-toi, Debora ! Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique ! Lève-toi, Barak, et emmène captifs tes captifs, fils d’Abinoam ! » (v. 12) Nous retrouvons cette expression au Psaume 68 et en Éphésiens 4. 8 quand elle fait référence à la victoire de notre Seigneur sur Satan et sur la mort. Christ, ressuscité, emmène avec Lui ceux qui étaient captifs de Satan. Ils sont délivrés de son joug et de la condamnation à mort pour appartenir à Celui qui était, qui est et qui sera à toujours. Quel bonheur d’être les captifs du Seigneur ! Sur nous, croyants, plus de condamnation ! Nous sommes délivrés et rendus libres pour le servir (Rom. 8. 1 ; 12. 11).
« D’Éphraïm sont venus ceux dont la racine est en Amalek ; derrière toi vient Benjamin, au milieu de tes peuples. De Makir sont descendus les gouverneurs, et de Zabulon sont venus ceux qui tiennent le bâton du commandant. Et les princes d’Issacar ont été avec Debora, et Issacar, comme Barak ; il a été envoyé sur ses pas dans la vallée » (Jug. 5. 14). Voilà ceux qui sont allés le cœur engagé, pour participer à la fin de la bataille, pour rapporter du butin.
« Aux divisions de Ruben, grandes considérations de cœur ! Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes délibérations de cœur ! Galaad est demeuré au-delà du Jourdain ; et Dan, pourquoi a-t-il séjourné sur les navires ? Aser est resté au bord de la mer, et il est demeuré dans ses ports » (v. 15 à 17). Voilà ceux qui ont préféré leurs intérêts à ceux de l’Éternel ; ils n’ont pas joui de la victoire, ils n’ont pas chanté le cantique. Soyons de ceux qui chantent et louent le Seigneur !
« Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs » (v. 18). Dans un temps à venir, et qui s’approche à grand pas, d’autres vaincront « à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage ; et ils n’ont pas aimé leur vie, même jusqu’à la mort » (Apoc. 2. 10 ; 12. 11) ; quel engagement ! Quelle récompense par la suite ! Ils vivront et régneront « avec le Christ mille ans » (Apoc. 20. 6).
« Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Éternel ; … car ses habitants ne sont pas venus au secours de l’Éternel, au secours de l’Éternel, avec les hommes forts » (Jug. 5. 23). Malheureusement, il y en a beaucoup qui « seront jugés chacun selon ses œuvres » et jetés « dans l’étang de feu » (Apoc. 20. 13 et 14). En contraste, chaque saint recevra une récompense « selon qu’est son œuvre » (22. 12). « Bénie soit, au-dessus des femmes, Jaël…, elle a frappé Sisera… ». Et le cantique se clôt dans une envolée : « ô Éternel !… que ceux qui t’aiment soient comme le soleil quand il sort dans sa force ! » Nous, qui aimons le Seigneur, Lui serons associés quand Il apparaîtra en gloire et que « son visage sera comme le soleil quand il brille dans sa force ! » (Apoc. 1. 16). Amen !