DES QUESTIONS

C’est dans le paradis terrestre, ce lieu de délice où l’Éternel Dieu avait placé l’homme, que, pour la première fois, une question a été posée. Satan, le père du mensonge, est venu lui dire : « Quoi Dieu a dit… » – cette question odieuse qui venait insinuer le doute et l’incrédulité dans le cœur d’une créature qui était parfaitement heureuse dans un jardin où tout était très bon.

Hélas ! depuis le jour néfaste où l’homme a écouté la voix de son ennemi, tout bonheur a été perdu. Il a peur de son Créateur, il s’enfuit et se cache de Lui ; les ténèbres ont envahi son âme, mille questions se pressent chaque jour dans son cœur et restent sans réponse : tout, pour lui, est vague, incertain et souvent effrayant, et cela même en présence des manifestations de la bonté de Dieu.

Or, que le doute et l’incrédulité sont angoissants ! Pas de certitudes, pas de paix et, par conséquent, pas de bonheur ; la face du Dieu bienheureux est comme voilée devant les yeux de tous ceux qui osent douter de sa Parole.

Six mille ans ont passé depuis que Satan est venu en Éden, mais la mauvaise semence qu’il a jeté dans le cœur de l’homme y lève encore et y produit avec abondance ses fruits amers et mortels. Depuis qu’Adam a été chassé du Paradis, Dieu a parlé bien des fois, mais sa parole a toujours rencontré des oreilles fermées et des cœurs endurcis.

Noé, prédicateur de justice, a annoncé le jugement par les eaux du déluge ; Moïse a donné la Loi sainte, juste et bonne ; les prophètes ont parlé au nom de l’Éternel, et chaque fois en vain. Les hommes du temps de Noé ont péri dans les eaux du déluge ; nul n’a observé la Loi ; et la voix des prophètes a retenti sans rencontrer d’écho. Ésaïe a pu dire : Qui a cru à ce que nous avons fait entendre ?

Chaque fois, c’était le : « Quoi Dieu a dit… » du jardin d’Éden dans son insolence, mais aussi dans ses terribles conséquences. Après les prophètes, le Fils de Dieu, Lui-même, la Parole faite chair, est venu au milieu des hommes ; Il leur a parlé de la part du Père, mais Lui aussi a rencontré le doute et l’incrédulité.

Les pharisiens disaient : « Pourquoi ? » ; le docteur de la Loi disait : « Comment ? » ; le gouverneur : « Qu’est-ce que la vérité ? » et sortait avant d’avoir la réponse ; un des disciples disait : « Je ne croirai point ». Le « Quoi, Dieu a dit… » était dans toutes les bouches.

Enfin, le Saint Esprit est venu rendre témoignage à un Christ glorifié et à la valeur de son œuvre à la croix : un salut plein et gratuit est annoncé à tous les hommes, en vertu du sang qui a été répandu en rémission des péchés. Les uns disent : « Je me suis toujours bien conduit » ; les autres : « Je veux changer de conduite » ; d’autres : « Dieu est trop bon pour envoyer des hommes en enfer ».

Sous une forme ou une autre, c’est toujours le : « Quoi Dieu a dit… » du commencement ; et les uns et les autres se privent ainsi du grand salut de Dieu. Qui nous dira tout le malheur qui a été et qui sera la part de ceux qui ont écouté les subtilités de l’Ennemi et qui ont osé mettre en doute ce que Dieu a dit !

Où es-tu ?

La voix de l’Éternel-Dieu se fait entendre dans le jardin d’Éden : « Où es-tu ? » Il semble que c’est un père plein d’amour qui appelle son enfant bien-aimé. Pourquoi donc ne répond-il pas et ne vient-il pas au-devant de lui avec joie et reconnaissance ?

« J’ai eu peur et je me suis caché ». Voilà la triste réponse. Oui, Adam avait désobéi, il avait acquis une mauvaise conscience, tout son bonheur s’était enfui, en un mot, il était perdu. Où était-il donc ? Il était caché derrière les arbres du jardin. Oh ! Que sa folie était grande ! Comment se cacher aux yeux de Celui devant Lequel toutes choses sont nues et découvertes ?

Le roi David l’a exprimé par l’Esprit Saint dans le Psaume 139 : « Où irai-je loin de ton esprit ? et où fuirai-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au shéol, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aube du jour, si je fais ma demeure au bout de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. Et si je dis : « Au moins les ténèbres m’envelopperont », alors la nuit est lumière autour de moi. Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière ».

Pauvre Adam ! Il était tombé dans un abîme sans fond, et avec lui il a entraîné toute sa race. Le psalmiste en avait bien conscience, lorsqu’il disait : « Je t’ai invoqué des lieux profonds, ô Éternel » (Ps. 130. 1).

Un jour, dans notre vie, avons-nous vu que nous étions perdus, sans espoir de pouvoir nous tirer nous-mêmes de la condition dans laquelle nos péchés nous avaient placés ? C’est une découverte effrayante.

Oui, encore aujourd’hui, Dieu vient dire à chacun de nous : « Où es-tu ? » C’est la bonté de Dieu qui venait chercher Adam, et c’est la même bonté qui vient nous appeler. Le Bon Berger veut sauver sa brebis égarée, il la cherche avec diligence, car elle est chère à son cœur. Lorsqu’il l’a trouvée, elle peut répondre avec une indicible joie à la solennelle question « Où es-tu ? » : « Sur les épaules du Bon Berger ».

Elle n’est plus perdue, elle est en pleine sécurité, elle ne peut plus s’égarer, car c’est lui qui la porte sur ses propres épaules. Bientôt, elle pourra dire : « Je suis dans la maison de Dieu comme un olivier vert ». Elle a été tirée de l’abîme et amenée dans les demeures célestes, là où jamais aucun mal ne l’atteindra plus. Quel contraste avec cet homme qui doit dire : « Je suis tourmenté dans cette flamme » . Il n’a pas même une goutte d’eau pour rafraîchir sa langue. Oh ! Où est-il donc pour toujours ? On n’ose y penser.

Qu’as-tu fait ?

L’Éternel-Dieu avait placé Adam dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. De quelle manière l’a-t-il cultivé ? Dieu n’a pas trouvé bon de nous le dire, mais, par contre, nous savons qu’il l’a fort mal gardé : l’Ennemi est venu, l’homme a écouté sa voix ; l’aide qui lui correspondait a pris du fruit défendu et lui en a donné : tous deux en ont mangé. « Qu’est-ce que tu as fait ? », lui dit l’Éternel.

Hélas ! En transgressant le commandement de l’Éternel et en obéissant à Satan, il a tout gâté, tout perdu. Son bonheur s’est enfui, toute sa race a été entraînée dans le malheur, la souffrance et la mort. Un seul pécheur a détruit beaucoup de bien, nous est-il dit. Plus tard, Caïn, le fils d’Adam, tua son frère Abel et, de nouveau, l’Éternel a dit : Qu’as-tu fait ? ». Il avait répandu le sang du juste. Quelle chose affreuse !

Depuis lors, ces mots retentissent comme un cri douloureux aux oreilles de tous les hommes. C’est comme une terrible accusation à laquelle il ne saurait échapper. Qui donc, parmi les fils des hommes, n’a pas violé les saintes lois de Dieu ? Qui oserait se vanter de n’avoir jamais désobéi ?

Soyons bien assurés que la mesure de la sainteté de Dieu n’a pas changé et qu’une seule désobéissance, aujourd’hui, est aussi grave à ses yeux qu’au commencement, Il ne change ni ne se renie. J’aimerais que nous soyons tous pénétrés par le fait que le péché est odieux à ses yeux, et que ces mots : « Qu’as-tu fait ? » pénètrent profondément dans nos cœurs, afin que nous puissions dire avec le roi David : « Je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant toi. Contre toi seul j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux ; afin que tu sois justifié quand tu parles, trouvé pur quand tu juges » (Ps. 51. 4).

Quelqu’un, sans doute, va se récrier et dire « Je n’ai pas, comme David et Caïn, répandu le sang de mon semblable ». C’est possible, mais Adam, lui aussi, n’avait pas tué lorsqu’il fut chassé du paradis : il avait désobéi ; et nous, nous avons tous désobéi. Serions-nous assez insensés, pour penser pouvoir entrer dans le paradis céleste, alors qu’Adam, à la suite d’une seule désobéissance, a été chassé du paradis terrestre ?

Voulons-nous encore écouter la voix de Satan qui vient nous dire : « Après tout, tu n’es pas plus mauvais qu’un autre ; Dieu est trop bon pour t’envoyer en enfer. Il te recevra bien tel que tu es : tu n’as ni tué ni volé ». Mon cher lecteur, dites-moi, je vous en prie : que s’est-il passé lorsque le seul Juste, le seul Homme parfait a été crucifié entre deux malfaiteurs ? Un seul homme a-t-il pris sa défense ?

Par conséquent, tous les hommes étaient coupables de ce meurtre ; tous en étaient solidaires, sauf le meurtrier qui était pendu à côté de lui. Lui a dit : « Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire ». Oserions-nous dire que nous sommes meilleurs que ceux qui entouraient la croix, railleurs indifférents ? Du reste, n’est-il pas écrit que celui qui hait son frère est un meurtrier (1 Jean 1. 15) ? Qui d’entre nous n’a jamais eu une pensée de haine ?

Oui, le « Qu’as-tu fait ? » retentit à nos oreilles aujourd’hui comme au commencement afin que, les uns et les autres, saisis de componction, nous disions : « Que ferons-nous ? » La réponse ne se fera pas attendre : « Repentez-vous ! » C’est là ce que nous devons tous faire, car il est écrit que : « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17. 30). Après cela, Dieu nous fera connaître ce qu’Il fait : Il pardonne, Il sauve.

Alors nous pourrons chanter devant les hommes et dire : « J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et il ne me l’a pas rendu. Il a délivré mon âme pour qu’elle n’allât pas dans la fosse et ma vie verra la lumière » (Job 33. 27 et 28). Nous connaîtrons le bonheur de celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert. Le « Qu’as-tu fait ? » remplira nos cœurs de reconnaissance et nos bouches de louange, et à ce « Qu’as-tu fait ? », nous répondrons « Qu’est-ce que Dieu a fait ? »

Où l’avez-vous mis ? (Jean 11. 33)

Quatre mille ans après la création, Celui qui avait tiré du néant les cieux et la terre est venu dans le monde. Par un miracle de sa puissance, II a revêtu un corps semblable à celui qu’Il avait formé pour Adam. Ainsi, Il vint vers ceux qu’Il aimait. C’est une manifestation touchante et précieuse de sa grâce pour tous ceux qui ont des yeux pour Le contempler et des cœurs pour L’aimer.

Lorsqu’Il arrive au village de Béthanie où habitaient ceux qui lui étaient particulièrement chers, Il les trouve tous dans les larmes : les Juifs pleuraient, Marthe pleurait, Marie pleurait : quelle cène ! Il y avait bien de quoi pleurer, car Lazare, son ami, n’était plus au milieu de ceux qui l’affectionnaient. « Où l’avez-vous mis ? » leur dit-Il. « Viens et vois ». Hélas ! Ils l’avaient mis dans le sépulcre. Il était là depuis quatre jours et la corruption s’était déjà emparée de son corps : il sentait déjà. Il y avait bien de quoi frémir en voyant où sa créature était tombée et où le péché l’avait mise.

Combien ces mots : « Où l’avez-vous mis ? » sont poignants dans la bouche de Celui qui avait mis l’homme dans un lieu de délices où tout était très bon. Que s’était-il passé depuis lors ? Hélas ! Vous qui pleurez (ils sont nombreux, aujourd’hui, ceux qui versent des larmes), vous qui considérez l’horreur d’une terre où tout a été gâté par le péché, vous qui ne savez où trouver de la consolation, voyez les larmes versées par le Sauveur ; sachez qu’Il sympathise d’une manière parfaite.

Si vous croyez en Lui, vous verrez sa gloire. Allez à Lui avec toutes vos peines ; il n’en est point de trop grandes pour qu’Il ne puisse les ôter, il n’est pas de plaies trop saignantes pour qu’Il ne puisse les guérir.

Viens âme qui pleures,

Viens à ton Sauveur.

Dans tes sombres heures,

Dis-lui ta douleur.

Il est Celui qui aime, il est aussi Celui qui délivre ; Il est la résurrection et la vie. Celui qui croit en lui, encore qu’il soit mort, vivra ; et quiconque vit, et croit en lui, ne mourra point à jamais. Croyez-vous cela ?

Il est venu jusqu’au sépulcre où Lazare avait été déposé, et à sa voix puissante, voici que ce dernier sort du tombeau. Jésus a triomphé de toute la puissance de la mort, Il a fait tarir toutes les larmes et Il a rempli tous les cœurs d’une joie inexprimable. Il nous a dit : « Je reviendrai ».

Bientôt Il accomplira sa promesse et redescendra des cieux : alors tous ceux qui ont cru en Lui ressusciteront, et ceux qui seront trouvés vivants sur la terre ne mourront point à jamais. Quelle espérance glorieuse, au-delà de toute expression ! En attendant, Il recueille nos larmes dans ses vaisseaux, Il réjouit les siens même au sein des pires souffrances ; Il les met dans le secret de sa tente et les cache à l’ombre de ses ailes, là où ils chantent de joie.

Qui donc est celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent ? (Marc 4. 41)

Parmi les nombreuses questions que nous trouvons dans la Parole de Dieu, il n’en est peut-être pas une qui, au premier coup d’œil, semble plus facile à résoudre que celle qui est en tête de notre article. Interrogeons un enfant quelconque et demandons-lui qui peut commander aux vents et à la mer ; sans aucune hésitation il répondra : C’est Dieu.

Oui, nul ne peut commander aux éléments en furie si ce n’est Celui qui a créé toutes choses, qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains et qui a dit à la mer : « Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ». Mais voici que la question se complique singulièrement lorsque nous considérons Celui qui parlait avec une telle autorité et puissance.

Il était un Homme au milieu des autres hommes, un Homme fatigué dans une barque ballottée sur une mer orageuse ; il profitait de la traversée pour prendre un peu de repos après une journée de labeur et, la tête posée sur un oreiller, Il dormait profondément. À son réveil, comme si c’était pour Lui la chose la plus naturelle, Il reprend le vent, et dit à la mer : « Fais silence, tais-toi ; et le vent tomba, et il se fit un grand calme ».

Maintenant, la question qui paraissait si simple au début devient singulièrement difficile, mystérieuse, angoissante même. Il semble que toutes les questions qui agitent, et souvent troublent notre pauvre humanité, ne sont rien en présence de celle qui se place devant nous dans ce moment. Au lieu d’une solution, c’est une multitude de questions nouvelles qui se pressent dans nos cœurs : Dieu est-il donc devenu un Homme ? Comment a-t-Il pu s’anéantir d’une telle manière ? Pourquoi venait-Il donc au milieu des hommes ? Quel accueil a-t-Il donc reçu de la part de sa créature ? Pourquoi n’est-Il plus sur la terre ?

Des questions, des questions sans nombre se multiplient au fur et à mesure que nous cherchons à y répondre. Le trouble même s’empare de nos âmes en y pensant : Qui nous donnera la réponse à toutes ces questions ? Y avons-nous pensé ? Avons-nous trouvé la clef du plus grand de tous les mystères ? Qui cherche trouve, et c’est dans la Parole de Dieu elle-même qu’est la réponse. La sagesse humaine ne saura jamais nous la donner, mais la simple foi en ce que Dieu a dit nous suffit. Dieu est devenu un homme. Nous le croyons, sans le comprendre, et nous adorons !

Il est venu tout près de nous, avec sa grande puissance, pour nous délivrer de toutes nos détresses, pour calmer les flots d’une mer en furie, et pour donner un grand calme, non seulement dans les circonstances de ceux qui sont avec Lui, mais aussi dans leurs pauvres cœurs agités.

Ils ont crié au Seigneur dans leur détresse, et Il les a fait sortir de leurs angoisses ; Il arrête la tempête, la changeant en calme, et les flots se taisent, et ils se réjouissent de ce que les eaux sont apaisées, et il les conduit au port qu’ils désiraient. Qu’ils célèbrent le Seigneur pour toute sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes !

Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? (Ps. 22. 1)

Depuis trois mille ans, des myriades d’hommes pieux se sont penchés sur la question qui maintenant est devant nos yeux. Plus ils l’ont considérée, plus le point d’interrogation qui la termine devient démesurément grand. Il est posé sur la terre et il semble toucher aux cieux.

Le plus profond des mystères en présence duquel l’humanité entière se soit jamais trouvée, la plus angoissante des questions est là, devant qui se donne la peine de réfléchir. Est-il possible qu’un juste se soit pleinement confié en Dieu et que ce Dieu l’ait abandonné ? Se peut-il que ce Dieu juste et saint ait fermé ses oreilles et son cœur lorsqu’Il Lui disait dans son rugissement : « Ne te tiens pas loin de moi, car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure » ?

Des chiens l’avaient environné, une assemblée de méchants l’avait entouré ; on avait percé ses mains et ses pieds : personne ne l’a secouru, et son Dieu l’a mis dans la poussière de la mort. Qui nous fera entendre la voix de la sagesse, et où se trouve le révélateur des secrets qui nous donnera la réponse à cette énigme ? Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ?

C’est donc vers Lui que nous avons à aller, à Lui que nous devons nous adresser. Si en tout temps nous savions Lui parler de toutes nos circonstances et de nos difficultés, quelle serait notre sagesse et comme nous serions heureux ! sa parole est la lumière qui seule peut nous éclairer dans notre chemin au milieu d’un monde où tout est ténébreux : « Par ses préceptes je suis devenu intelligent », disait le psalmiste (Ps. 119. 104).

Considérons maintenant notre question à la lumière de cette Parole. Et tout d’abord, qui a dû dire : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Le Psaume 22 nous dit que ses mains ont été percées, que ses vêtements ont été partagés, et que sur sa robe on a jeté le sort. Ces quelques renseignements sont pleinement suffisants pour nous Le faire connaître, car le chapitre 27 de l’évangile de Matthieu nous apprend que c’est Jésus, et cela sans erreur possible. C’est bien de Lui que nous parle notre Psaume.

Maintenant, posons la question à fond et demandons-nous, vous et moi, mon cher lecteur : pourquoi Jésus a-t-Il supporté tant de maux ? Pourquoi a-t-Il été abandonné de son Dieu lorsqu’Il était sur la croix du Calvaire ? Toute intelligence humaine se tait ; tous les sages mettent leurs mains sur leur bouche, l’homme juste se révolte ; il n’y a que le cœur, le cœur d’un coupable qui puisse répondre. Qui d’entre nous peut le faire ?

Lecteur ! avez-vous dit : c’est pour moi ! Le juste a souffert pour les injustes afin de les amener à Dieu ! Voici la réponse du Dieu d’amour : Il a abandonné son Fils unique et bien-aimé afin de sauver des méchants. Nous comprenons que le Père et le Fils seront adorés éternellement par une multitude de pauvres coupables qui seront la réponse au cri douloureux qui est monté depuis la croix de Golgotha.

Quelles sont ces blessures à tes mains ? (Zach. 13. 6)

Le prophète Zacharie, dans le commencement de son livre, contemple des visions extraordinaires qu’il est incapable de comprendre. Ce sont des choses que nulle sagesse humaine ne saurait nous expliquer. Que fait le prophète en présence de cela ? Va-t-il prétexter son incapacité et rester dans son ignorance, comme le font bien des personnes en présence de toutes les merveilles contenues dans la Parole de Dieu ? Non ! Il veut savoir, il veut comprendre, car il sait que celui qui cherche trouve, et que celui qui demande reçoit.

Aussi, à chaque nouvelle scène qui se déroule devant ses yeux, il demande ; et à chaque instant, dans les premières pages de son livre, nous lisons : « Que sont ceux-ci ? Que viennent-ils faire ? Où vas-tu ? Que sont ces choses ? » et d’autres questions semblables. Même il ne craint pas de confesser son ignorance, et lorsque le messager céleste lui disait : « Ne sais-tu pas ce que sont ces choses ? Il répond, en toute humilité : « Non, mon Seigneur ».

Il est toujours vrai que Dieu résiste aux orgueilleux et qu’Il donne la grâce aux humbles. Il cache ses merveilles aux sages et aux intelligents et Il les révèle aux petits enfants. Zacharie, le prophète, savait que c’est d’en-haut que vient la lumière, aussi ce n’est pas en bas qu’il regarde pour avoir la réponse à ses questions, c’est vers le ciel qu’il dirige ses yeux : « Et je levai les yeux ; et, de nouveau, je levai les yeux », dit-il souvent. C’est là le secret de toute connaissance. En agissant ainsi, nous apprenons à connaître les paroles des sages et leurs énigmes.

Après avoir contemplé les visions de l’Éternel, Zacharie entend ses oracles : « Et la parole de l’Éternel des armées vint à moi », lisons-nous souvent, depuis le chapitre 7 de son livre. Après avoir entendu la voix de l’Éternel, il peut enseigner ses semblables et leur dire : « Ainsi dit l’Éternel, mon Dieu ». Ainsi, il a fait de merveilleux progrès dans la connaissance de Dieu.

Pourquoi resterions-nous dans l’ignorance lorsque nous avons la clef de la connaissance ? Ne vaut-il pas la peine de rechercher les choses dans lesquelles des anges désirent de regarder de près ?

Les pages de notre petite feuille ne seraient pas suffisantes pour méditer la prophétie de Zacharie ; mais, au milieu de toutes les merveilles qu’elle contient, il est pourtant une question, de nature à toucher tous les cœurs, et j’aimerais attirer sur elle l’attention de tous nos lecteurs. La question est celle-ci : « Quelles sont ces blessures à tes mains ? » (13. 6).

Nous l’avons mise en tête de ces lignes et pensons que la réponse ne présente aucune difficulté pour personne ; que tous peuvent répondre sans aucune hésitation : « Ce sont les blessures qui sont dans les mains de Christ, les blessures de la croix ». Elles sont devant les yeux de tous les hommes le témoignage, combien puissant, de son amour ; d’un amour qui L’a fait se sacrifier pour des méchants ; amour plus grand que toute la méchanceté de sa créature.

Vous et moi, nous avons à les considérer. Avons-nous pensé à Celui qui a été ainsi meurtri pour nos iniquités et blessé pour nos transgressions ? De quelle manière avons-nous répondu à cet amour ? Pouvons-nous chanter en adorant :

Au milieu du trône

Les tiens te verront ;

Aucune couronne

Ne manque à ton front.

Et tes mains percées

Montrent à la fois,

Les douleurs passées,

L’amour de la croix.

D’après Le Salut de Dieu 1931