LE CANTIQUE NOUVEAU

Un chrétien, qui a été un serviteur fidèle du Seigneur, posait un jour la question suivante : combien de cantiques chantons-nous durant notre vie ici-bas ? Il lui a été répondu : de nombreux cantiques ! – Et dans le ciel combien en chanterons-nous ? Il répondit lui-même à cette question : un cantique, un seul, celui que la Parole de Dieu appelle le cantique nouveau.

Introduction

L’expression « un cantique nouveau » se rencontre neuf fois dans les Écritures : dans les Psaumes, dans le livre du prophète Ésaïe et dans l’Apocalypse. À ce sujet, une réponse doit être donnée, au préalable, à trois questions :

– Quel sera l’Objet de ce cantique ? C’est Dieu Lui-même et personne d’autre : l’Éternel dans l’Ancien Testament, l’Agneau de Dieu dans le Nouveau Testament. Il est dit en effet dans le premier des neuf passages : « Célébrez l’Éternel… chantez-lui un cantique nouveau » (Ps. 33. 3). Et dans le dernier : « Voici l’Agneau se tenant sur la montagne de Sion… ils chantent un cantique nouveau devant le trône » (Apoc. 14. 1 et 3).

– Où ce cantique sera-t-il chanté ? Soit dans le ciel comme il est écrit au chapitre 5 de l’Apocalypse, soit sur la terre comme l’indiquent, entre autres, les divers psaumes qui en parlent.

– Par qui sera-t-il chanté ? Par les croyants de toutes les économies, ressuscités ou transmués, présentés par le symbole des anciens de l’Apocalypse. Ils célébreront l’œuvre de la croix, la mort et la résurrection de Jésus, la victoire qu’Il aura remportée sur toute la puissance de Satan, le malin, afin d’acheter « pour Dieu par son sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, une multitude d’adorateurs » (H.R.).

Les croyants de l’économie actuelle chantent maintenant déjà, par anticipation, le cantique nouveau. Ressuscités avec Christ, devenus des êtres célestes, ils peuvent, dans l’imperfection il est vrai, exprimer la louange éternelle dont bientôt retentiront les espaces incommensurables des cieux en haut et les vastes champs de la terre en bas (C.H.M.).

Considérons maintenant les différents passages de la Parole de Dieu qui font mention d’un cantique nouveau.

  • Psaume 33

« Exultez en l’Éternel, vous justes !… chantez-lui un cantique nouveau » (v. 1 à 3). Ces versets font suite au dernier verset du Psaume 32 : « Réjouissez-vous en l’Éternel, et égayez-vous, justes ! ». Le croyant est invité à se réjouir parce qu’il sait qu’il est un juste, c’est-à-dire un être justifié, un être rendu juste par la grâce de Dieu.

Il peut dire au début de ce psaume : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée… l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité » (v. 1 et 2). Il y a pardon de la part de Dieu, mais aussi confession, notons-le, de la part du pécheur : « Je t’ai fait connaître mon péché… et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (v. 5). Il n’y a donc pas de pardon réel sans confession préalable.

La doctrine de la justification par la grâce de Dieu et par la foi est développée dans l’épître aux Romains : « Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire par la foi en son sang » (Rom. 3. 24). Puis, au chapitre 4, verset 7, le Psaume 32 est cité.

Connaissant pour nous-mêmes une telle œuvre, nous sommes alors en mesure de chanter le cantique nouveau à la gloire de Celui qui a été livré pour nos fautes et qui a été ressuscité pour notre justification (Rom. 4. 25).

Le Psaume 33 montre que nous avons encore d’autres motifs de célébrer notre Dieu : la puissance de sa parole en création (v. 6), son autorité absolue (v. 9), la permanence de son conseil (v. 11), sa toute-connaissance des habitants de la terre et de leurs œuvres (v. 14), enfin sa grande bonté qui remplit la terre (v. 5). Celui qui voit tous les fils des hommes veut bien abaisser son regard sur ceux qui s’attendent à une telle bonté.

N’est-Il véritablement pas digne que nous chantions le cantique nouveau à la gloire de son nom, le nom de Celui qui nous a justifiés, et qui maintenant intervient dans nos circonstances en nous délivrant, en nous aidant, en nous protégeant, en voulant nous réjouir tous nos jours ? (v. 18 à 22).

  • Psaume 40

Si le Psaume 33 (avec le Psaume 32), en rapport avec l’invitation à chanter le cantique nouveau, nous a parlé de justification, le Psaume 40, par contre ne nous parle pas d’une œuvre accomplie, en rédemption ou en expiation par exemple. Il nous parle de la Personne de Christ, de sa résurrection en particulier. D’emblée, notre Seigneur déclare prophétiquement : « Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier fangeux… Et Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (v. 2 et 3).

Il a été écrit que le Psaume 40 est le tableau de toute l’histoire de Christ (H. R.). Il dit d’abord ce que furent sa venue et sa vie ici-bas : « Voici, je viens… c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (v. 7 et 8). La perfection de sa personne en obéissance et en soumission est là devant nous.

Dans les versets qui suivent, nous avons la perfection de son service : « J’ai annoncé ta justice… je n’ai point célé ta bonté et ta vérité dans la grande congrégation » (v. 9 et 10). Enfin la perfection de son dévouement nous est présentée, d’un dévouement qui a été jusqu’à la mort, plus encore jusqu’à faire siennes nos iniquités dans le sacrifice de Lui-même. Il ajoute : « Mon cœur m’a abandonné » (v. 12).

Abandonné de ses disciples, abandonné de son Dieu, Il l’a été encore de son propre cœur. Il a donc connu la mort, la passion de la mort, mais Il n’y est pas demeuré. Il a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père (Rom. 6. 4).

Ayant été sauvé de la mort, exaucé à cause de sa piété, Il loue aussitôt. Comment loue-t-Il ? Nous l’avons vu au début de notre Psaume : « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (v. 3). Dans l’expression d’une telle louange Il n’est pas seul. Il y associe les siens, qu’il s’agisse d’un résidu fidèle en Israël, ou de l’assemblée chrétienne naissante. Le Psaume 22 développe cette vérité en déclarant que Dieu est l’objet de l’adoration, et que c’est Christ, l’Homme ressuscité, qui entonne la louange.

Tel est le cantique nouveau que nous avons le bonheur de chanter. Il est nouveau parce qu’en rapport avec la position nouvelle de Christ à la suite de sa résurrection, et en rapport aussi avec la condition nouvelle du croyant, lequel est désormais ressuscité avec Christ. C’est là la louange qu’il nous est donné d’exprimer, sur la terre déjà, avec notre Seigneur, à la gloire de Dieu notre Père.

  • Psaume 96

Le Psaume 96 est, à la suite des Psaumes 33 et 40, une nouvelle invitation à chanter un cantique nouveau. Il fait partie de l’ensemble des Psaumes 93 à 100, qui annoncent l’établissement du règne de Christ sur la terre. L’expression « L’Éternel règne ! » y revient en effet fréquemment.

Le Psaume 93. 1 commence par ces mots : « L’Éternel règne, Il s’est revêtu de majesté ». Au Psaume 94. 20 il est parlé d’un trône d’iniquité, qui fait contraste avec le trône de l’Éternel, dont la justice et le jugement sont les bases (97. 2).

Au Psaume 95, le peuple d’Israël est invité à chanter à haute voix à Celui qui est un grand Roi par-dessus tous les dieux (v. 3).

Aux Psaumes 96. 10 et 97. 1, non seulement la nation d’Israël, mais toutes les nations de la terre sont appelées à louer l’Éternel qui entre dans son règne et qui va juger le monde avec justice.

Au Psaume 98. 6 toute la terre pousse des cris de joie devant le Roi.

Au Psaume 99. 1, l’Éternel, qui est entré dans son règne, établit le siège de son gouvernement : Il est assis entre les chérubins.

Le Psaume 100. 3, enfin, nous apprend ce que sera la louange universelle exprimée, tant par toute la terre que par Israël, le troupeau de sa pâture, à Celui qui est Dieu, bon et fidèle.

Il est donc parlé au Psaume 96, d’un cantique nouveau : « Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! » (v. 1). Les thèmes en sont élevés : son salut, sa gloire, ses œuvres merveilleuses, sa majesté et sa magnificence, sa force et sa beauté, telles qu’elles sont admirées en son sanctuaire, la gloire de son nom (v. 2 à 9). Vraiment notre Seigneur est grand et fort digne de louange ! (v. 4).

La joie ne manque pas d’accompagner une telle adoration. Tout, dans l’univers, est invité à se réjouir : les cieux, la terre, la mer. Même les champs et les forêts sont personnifiés pour proclamer cette louange : tous les arbres de la forêt chanteront de joie (v. 11 et 12).

Tel est le cantique nouveau qui, aux jours paisibles et heureux du millénium, sera chanté sur la terre. Il ne s’agira plus d’un cantique ancien, tel que le cantique de Moïse qui magnifiait la délivrance d’un peuple privilégié. Tout aura changé lorsque régnera le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, dominant sur toutes les familles des peuples (v. 7). On comprend qu’en cette scène entièrement nouvelle, la louange ne pourra s’exprimer que par un cantique nouveau.

  • Psaume 98

Avec le Psaume 98 se poursuit la glorieuse prophétie du règne de l’Éternel, telle qu’elle est présentée au cours des Psaumes 93 à 100. Il se divise en deux parties : les versets 1 à 3 et les versets 4 à 9.

Comme au Psaume 96, il y a d’abord une invitation à chanter à l’Éternel un cantique nouveau. Puis, dans les versets 1 à 3, les motifs d’un tel cantique sont précisés : les choses merveilleuses que Dieu a faites, son salut, la délivrance opérée en faveur de son peuple (v. 1), sa justice révélée aux yeux des nations (v. 2), sa bonté et sa fidélité envers la maison d’Israël (v. 3).

Les merveilles de Dieu, selon le témoignage des Écritures, sont souvent le thème de la louange des hommes de Dieu. Moïse, le conducteur, peut dire après avoir traversé la mer Rouge : « Qui est comme Toi… ô Éternel ? Qui est comme Toi… opérant des merveilles ? » (Ex. 15. 11).

Asaph, le psalmiste, de même : « Toi, tu es le Dieu qui fais des merveilles » (Ps. 77. 14). Un prophète aussi annonce le temps où les enfants d’Israël loueront le nom de leur Dieu qui aura fait des choses merveilleuses pour eux (Joël 2. 26). Il a été donné enfin à un apôtre d’entendre le cantique de Moïse – le cantique ancien, et le cantique de l’Agneau – le cantique nouveau : grandes et merveilleuses sont tes œuvres, Seigneur, Dieu, Tout-puissant… ô Roi des nations ! (Apoc. 15. 3)

Dans la deuxième partie du Psaume 98, versets 4 à 9, en retour de telles merveilles retentissent des appels réitérés à la louange universelle. « Toute la terre » et la mer sont invités à pousser des cris de joie, d’allégresse et de triomphe avec la harpe, avec des trompettes et le son du cor, devant le Roi, l’Éternel (v. 6). Toutes les familles de la terre viendront se prosterner devant le Roi, l’Éternel des armées (Zach. 14. 17).

Même les éléments de la nature, comme au Psaume 96, sont personnifiés : les fleuves et les montagnes chantent de joie ensemble devant l’Éternel qui vient pour juger la terre avec justice et droiture (v. 8 et 9).

Une voix de cantique, celle du cantique nouveau ! (v. 5). Tel sera le cantique qui, un jour, sera chanté sur cette terre, à la gloire de notre Seigneur Jésus Christ, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, par un peuple restauré, auquel un cœur nouveau et un esprit nouveau auront été donnés (Éz. 36. 26).

  • Psaume 144

Comme les Psaumes 33, 40, 96 et 98, que nous avons considérés jusqu’à présent, le Psaume 144 fait également mention d’un cantique nouveau : « Ô Dieu ! je te chanterai un cantique nouveau ; je te célébrerai sur le luth à dix cordes » (v. 9). Ce verset est comme la charnière, le point de jonction entre l’enseignement des versets qui précèdent (v. 1 à 8) et celui des versets qui suivent (v. 10 à 15).

Dans les versets 1 à 8 le psalmiste parle de deux sujets : ce que Dieu est pour lui et ce qu’est l’homme. Dieu est son rocher, son lieu fort, sa haute retraite, son bouclier, son refuge, Celui qui l’enseigne, qui le délivre et qui le conduit à la victoire. Quant à l’homme, il est peu de chose. Ses jours passent comme une ombre. Il est un être vain dans ses paroles, menteur dans ses actes (v. 3 à 8). « Qu’est-ce que l’homme, dit le psalmiste, que tu tiennes compte de lui ? » Cette réflexion a déjà été émise par Job : « Qu’est-ce que l’homme, que tu fasses grand cas de lui ? » (Job 7. 17) et par David au Psaume 8 : « Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui ? »

Alors l’auteur de notre Psaume, regardant à son Dieu et saluant le jour d’une prochaine délivrance, s’exclame en disant : « Ô Dieu ! je te chanterai un cantique nouveau ».

Dans la deuxième partie du Psaume (v. 10 à 15), tandis qu’on est encore dans la lutte, le psalmiste continue à faire appel à la délivrance (v. 10 et 11). Puis il demande à son Dieu de riches bénédictions en rapport avec les nécessités de la vie présente. Il pense tout d’abord à la famille, à l’heureux développement des enfants que Dieu nous confie, à « nos fils » croissant comme les plantes dans la nature et à « nos filles » devenant comme les pierres qui ornent un palais (v. 12).

Il demande aussi que le bétail et les cultures bénéficient de la faveur de Dieu, et qu’il y ait de la nourriture en abondance. Il souhaite enfin que notre vie se déroule dans une parfaite tranquillité : « qu’il n’y ait pas de brèche… pas de cri dans nos rues » (v. 14).

C’est là le tableau de la merveilleuse grâce de Celui qui aime à bénir. Elle se manifestera d’une façon particulière aux jours du millénium à l’égard d’un peuple dont il sera dit : « Bienheureux le peuple pour qui il en sera ainsi ! Bienheureux le peuple qui a l’Éternel pour son Dieu ! » (v. 15). Bienheureux, oui, parce que détenteur de bénédictions dont Dieu seul est et sera la source. On comprend qu’un tel Dieu est digne de recevoir en retour un cantique nouveau, toujours nouveau !

  • Psaume 149

Le Psaume 149 est le dernier des psaumes qui font mention d’un cantique nouveau : « Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! Chantez sa louange dans la congrégation des saints » (v.1).

Telle sera la louange chantée à la fin des jours dans la congrégation ou l’assemblée des enfants d’Israël. Ayant reçu un cœur nouveau et un esprit nouveau (Éz. 36. 26), ils se réjouiront en Celui qui les aura créés à nouveau et qui sera leur Roi (v. 2).

Un autre Psaume dit : « Le peuple qui sera créé louera Jah » (Ps. 102. 18). Ce sera la joie réalisée durant l’ère millénaire dont la fête des tabernacles est une figure, de laquelle il était écrit : « Et tu ne seras que joyeux » (Deut. 16. 15). Le Seigneur Lui-même, d’autre part, se réjouira en eux : « L’Éternel prend plaisir en son peuple » (v. 3 et 4). Ainsi s’accomplira ce que dit le prophète : « L’Éternel, ton Dieu, se réjouira avec joie à ton sujet, Il se reposera dans son amour » (Soph. 3. 17).

Il est une pensée qui prédomine en ce Psaume 149, c’est la pensée d’une victoire remportée. Il est en effet parlé de salut, de gloire, de triomphe, de vengeance assouvie, de jugement exécuté (v. 4 à 9). Le Seigneur, leur Messie enfin reconnu, aura armé ses saints de l’épée à deux tranchants pour que soit exécuté le jugement contre les nations qui n’auront pas connu Dieu et qui auront dévoré son peuple (Ps. 79. 6 et 7). Et c’est ce peuple qui aura finalement la victoire !

Il est dit que le jugement est écrit (v. 9). Comme il y a eu une Loi écrite du doigt de Dieu (Ex. 31. 18) et une malédiction écrite dans ce livre (Deut. 29. 20), il y a de même un jugement qui est écrit, c’est-à-dire inexorablement décrété par Dieu. Mais il y a aussi ce que la grâce de Dieu opère actuellement. N’est-il pas parlé de noms écrits dans les cieux (Luc 10. 20) ou de l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux ? (Héb. 12. 23)

Dans le dernier verset de notre Psaume il y a comme un rayon de cette grâce, tandis qu’il est dit : « Cette gloire est pour tous ses saints ». La gloire sera en effet la part à jamais de tous ceux qui, pour leur salut éternel, auront mis leur confiance dans le Seigneur Jésus. N’est-Il pas digne de leur louange dès maintenant, du cantique nouveau qui un jour retentira partout, dans les cieux et sur la terre ?

  • Ésaïe 42

A la suite des Psaumes qui ont été rappelés, il y a encore, dans l’Ancien Testament, un passage qui annonce le chant d’un cantique nouveau : « Chantez à l’Éternel un cantique nouveau, sa louange du bout de la terre » (És. 42. 10).

Le Seigneur Jésus Lui-même en sera le thème : « mon serviteur… mon élu en qui mon âme trouve son plaisir (v. 1). Ce passage est cité en Matthieu 12. 18 en contraste avec la haine des pharisiens qui cherchaient à Le faire périr. C’est Jésus Christ, le Nazaréen, le saint Serviteur Jésus selon l’expression des apôtres dans leur prière (Act. 4. 27 et 30), qui est venu ici-bas dans l’humilité.

Il ne criera pas, dit le prophète, il n’élèvera pas sa voix, il ne la fera pas entendre dans la rue. Il dit aussi qu’il ne se lassera pas d’user de grâce et qu’il ne se hâtera pas d’exercer les justes jugements de Dieu à l’égard d’un monde qui ne L’a pas reçu (És. 42. 2 à 4). Dieu en effet n’a pas envoyé son Fils dans le monde, afin qu’Il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par Lui (Jean 3. 17).

Mais il y aura un jour où Jésus, qui a été rejeté, sera vu tel que le Serviteur qui sera exalté, élevé, placé très haut (És. 52. 13). Il sera donné pour être une alliance du peuple et une lumière des nations, pour libérer ceux qui sont assis dans les ténèbres d’une prison (És. 42. 6 et 7). Tels seront les titres de gloire de notre Seigneur dans les jours à venir. Et Dieu, l’Éternel, ajoute : « Je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (v. 8). La gloire, toute la gloire, sera à Lui seul, et à personne d’autre.

« Voici, dit encore l’Éternel, les choses passées sont arrivées ». Ce sont les choses d’autrefois, l’abaissement profond de Jésus. « Et je déclare les choses nouvelles » (v. 9). Ce sont les jours à venir où éclatera sa gloire : la gloire d’un Juge qui alors criera, détruisant et engloutissant (v. 14), et la gloire d’un Roi qui régnera sur les œuvres de ses mains.

Alors sera chanté le cantique nouveau. Il le sera partout dans le monde habité, délivré du joug de Satan : sur la mer par ceux qui y descendent, dans les îles, dans les villes et les villages du désert, dans les montagnes : qu’on donne gloire à l’Éternel et qu’on déclare sa louange dans les îles ! (v. 10 à 12).

Toute adoration sera dirigée vers Celui qui aura été ici-bas l’humble Serviteur et qui, aux jours de la gloire millénaire, sera salué comme étant le Libérateur élevé au siège de l’empire universel (H. R.).

  • Apocalypse 5

Il est encore deux passages du Nouveau Testament qui parlent d’un cantique nouveau. Ils se trouvent au livre de l’Apocalypse, chapitres 5 et 14. Parmi les textes considérés jusqu’ici, le chapitre 5 est certes le plus élevé. Si, au chapitre 4, l’objet de la louange est le Créateur, « notre Seigneur et notre Dieu », Celui qui a créé toutes choses (v. 11), Il est au chapitre 5 Celui qui, par son sacrifice, est devenu le Rédempteur.

Ce chapitre nous introduit dans le ciel, là où est Dieu, Celui qui est assis sur le trône (v. 1). Il s’ouvre par une question posée par un ange puissant : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » (v. 2). Ce livre est le livre des conseils de Dieu qui doit s’ouvrir en vue de l’établissement du règne de Christ sur la terre.

Qui peut l’ouvrir ? Personne, si ce n’est Celui qui est appelé le Lion de la tribu de Juda. Il a vaincu (v. 5), Il a droit à toute domination dans le ciel et sur la terre à la suite d’un sacrifice qui a brisé la puissance de Satan.

Il est donc aussi l’Agneau qui a été un jour humilié et immolé, que l’apôtre voit, se tenant au milieu du trône. Ayant souffert jusqu’à la mort et jusqu’à la mort de la croix, notre Seigneur devient par là-même le centre des conseils de Dieu (H. R.). À Lui revient donc toute adoration !

Selon les versets 8 à 14 cette adoration est exprimée par trois ensembles d’adorateurs : les rachetés du Seigneur, les anges, toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre.

Les rachetés du Seigneur sont représentés par vingt-quatre anciens. Ce sont les croyants de toutes les économies. Vingt-quatre anciens, comme il y avait aux jours du roi David vingt-quatre classes de sacrificateurs selon l’ordonnance d’Aaron, leur père (1 Chron. 24. 7 à 19). C’est ce que sont et seront les rachetés pour Dieu : rois et sacrificateurs.

Il est dit qu’« ils chantent un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu » (v. 9). Par ces termes une nouvelle réponse est donnée à la question de l’ange puissant: Qui est digne ? Un seul est digne, Celui qui un jour, sur cette terre, a été immolé.

Les rachetés du Seigneur ne sont pas seuls à chanter ses louanges. Il y a un deuxième chœur céleste qui les exprime, le chœur des anges. Il n’est pas dit qu’ils chantent. Ils ne le peuvent pas, car ils ne connaissent pas la grâce de Dieu en leur faveur. Ils disent seulement. « J’ouïs, dit l’apôtre, une voix de beaucoup d’anges… des myriades de myriades et des milliers de milliers, disant à haute voix : digne est l’Agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction » (v. 12).

C’est une septuple louange qui retentit à la gloire de Celui qui est digne de recevoir la puissance, soit la domination souveraine ; la richesse, soit la possession de toutes choses ; la sagesse ou la plénitude d’intelligence pour administrer le royaume selon Dieu ; la force, c’est à dire la capacité d’agir en vue d’amener tous les peuples à une parfaite obéissance ; l’honneur ou la proclamation de son excellence ; la gloire ou l’ensemble des perfections divines, car Lui-même est Dieu ; la bénédiction enfin, septième objet de la louange, qui est l’expression d’une reconnaissance infinie en retour des bienfaits innombrables de la bonté de Dieu. Tel est le tableau de la louange qui un jour sera exprimée par les anges.

Il y a un troisième chœur qui adore l’Agneau de Dieu. C’est le chœur de toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre, et au-dessous de la terre, et sur la mer, et toutes les choses qui y sont. Elles disent : « À Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (v. 13).

C’est de fait la réponse donnée pour la troisième fois à la question posée au début du chapitre : « Qui est digne ? » (v. 2). Elle est donnée la première fois par les rachetés, la deuxième fois par les anges, et la troisième par les créatures de partout. D’une telle louange, la louange universelle, seul l’Agneau est digne.

Il est accordé au croyant, sur cette terre déjà, de chanter le nouveau cantique. C’est en effet notre bonheur de pouvoir exalter dès maintenant la grandeur infinie de Celui qui, ayant sacrifié pour nous sa vie, a été élevé plus haut que les cieux.

  • Apocalypse 14

Dans ce livre de l’Apocalypse la Parole de Dieu fait mention une fois encore d’un cantique nouveau. C’est le cantique nouveau qui sera chanté non seulement dans le ciel, mais aussi sur la terre.

Il a été donné à l’apôtre Jean de voir l’Agneau se tenant sur la montagne de Sion. Il n’est pas vu dans le ciel comme au chapitre 5 de l’Apocalypse, mais sur la terre, sur la montagne de Sion, « le centre de la grâce royale » (W. K.). Sion est en effet connue comme étant la montagne de la grâce, car c’est là qu’un jour Dieu, plein de compassion pour son pauvre peuple, lui donna un roi en la personne de David (2 Sam. 5. 3 et 7).

Ainsi, que le Seigneur soit vu par l’apôtre en Sion, cela montre que nous nous approchons du jour de l’établissement du royaume, car l’Agneau n’est personne d’autre que le Roi oint sur Sion, annoncé au livre des Psaumes (2. 6).

Autour de l’Agneau sont assemblés cent quarante-quatre milliers qui ont été achetés d’entre les hommes. Ressortissants du peuple terrestre de Dieu, ils représentent le résidu de Juda, c’est-à-dire ceux qui seront tirés du milieu des Juifs coupables du rejet et de la mort de leur Messie. Ils ont son nom écrit sur leurs fronts, ils Lui appartiennent. Un témoignage de grande fidélité leur est rendu : aucune trace de souillure n’est trouvée en eux, ni dans leurs affections ni dans leurs paroles. Ils sont irréprochables.

Il a été donné en outre à l’apôtre d’ouïr une voix venant du ciel, semblable au son de joueurs de harpe. Il est dit qu’ils chantent un cantique nouveau devant le trône, un cantique que nul ne pouvait apprendre, sinon les cent quarante-quatre milliers qui ont été achetés de la terre (v. 3).

Il y aura donc, de ce résidu de Juda, deux catégories de témoins : ceux qui, ayant été mis à mort durant la grande tribulation, seront ressuscités et chanteront dans le ciel le cantique nouveau; et d’autre part ceux qui seront encore sur la terre, les cent quarante-quatre milliers, lesquels apprendront le cantique à l’ouïe de leurs compagnons célestes. Il y aura donc une parfaite unanimité entre les deux sphères, céleste et terrestre, pour dire la gloire du règne de l’Agneau, Fils de David et Messie d’Israël (H. R.).

Épilogue

Résumant les pensées exprimées à propos du cantique nouveau, nous sommes amenés à tirer les conclusions suivantes de cette étude.

– Quel est son objet ? – C’est la Personne de notre Seigneur, vu tel que l’Agneau de Dieu, qui a souffert et est mort, mais qui aussi aura un jour autorité sur tous et sur tout : au milieu du trône, un agneau qui se tenait là comme immolé (Apoc. 5. 6).

– Quel est son contenu ? – Le grand pardon de Dieu et la délivrance d’un pécheur qui vient à Lui y sont célébrés (Ps. 32. 33), de même que la résurrection du Seigneur (Ps. 40) et la gloire de son règne (Ps. 96, 98,144 et 149).

– Où et par qui sera-t-il chanté ? – Dans le ciel, par les saints glorifiés de toutes les économies, ressuscités ou transmués, et sur la terre, par les fidèles du résidu du peuple d’Israël (Apoc. 14) et par ceux des nations qui viendront se prosterner devant le Roi, l’Éternel des armées (Zach. 14. 16).

– Pourquoi ce cantique est-il dit nouveau ? – Parce qu’il célèbre les gloires nouvelles de Christ, le Fils de l’Homme ressuscité, qui s’est levé « selon la puissance d’une vie impérissable » (Héb. 7. 16), le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Il sera en outre chanté par les saints célestes, témoins de la grâce de Dieu qui ont été renouvelés en vertu de l’œuvre de l’expiation (Éph. 4. 23), et par les saints du peuple terrestre de Dieu, auxquels un cœur nouveau et un esprit nouveau auront été donnés (Éz. 36. 26).

Il le sera enfin par les nations qui seront amenées de l’idolâtrie à la connaissance du vrai Dieu par les appels de l’Évangile du royaume, et cela sur une terre renouvelée, purifiée par l’exercice des jugements divins (És. 42).

Tel est le cantique nouveau qui, un jour, sera chanté dans les cieux et sur la terre, sans la moindre note discordante. Ici-bas nous chantons de nombreux cantiques. Là-haut nous n’en chanterons qu’un, le cantique du triomphe de notre Seigneur et de sa domination enfin reconnue. Lui seul en est et en sera réellement digne ! (H. R.)

D’après la Bonne Nouvelle