BERACA 38 : ÉHUD, SHAMGAR, DEBORA, BARAK

Tout au long du livre des Juges, nous retrouvons ce même déroulement : les fils d’Israël s’écartent de leur Dieu pour servir les idoles ; l’Éternel doit les châtier jusqu’à ce qu’ils crient à Lui ; alors, Il leur suscite un juge qui les délivre. Sous la houlette d’Othniel, leur premier juge, « le pays fut en repos quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut » (Jug. 3. 11).

« Et les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et l’Éternel fortifia Églon, roi de Moab, contre Israël, parce qu’ils faisaient ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Et Églon assembla auprès de lui les fils d’Ammon et Amalek, et il alla et frappa Israël ; et ils prirent possession de la ville des palmiers. Et les fils d’Israël servirent Églon, roi de Moab, dix-huit ans » (v. 12 à 14). « Et les fils d’Israël crièrent à l’Éternel ; et l’Éternel leur suscita un sauveur, Éhud, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était gaucher » (v. 15).

C’est avec une petite épée à deux tranchants qu’Éhud met hors d’état de nuire Églon, roi de Moab. Cette épée a donné la mort à ce méchant roi qui opprimait les fils d’Israël. L’Épître aux Hébreux compare la Parole de Dieu, vivante et opérante, à une épée à deux tranchants (Héb. 4. 12). Elle est bonne et précieuse pour ceux qui se laissent guider par son moyen, elle condamne et fera périr ceux qui n’auront pas cru. Jésus a dit, de ceux qui ne reçoivent pas ses paroles : « C’est la parole que j’ai dite qui le jugera au dernier jour » (Jean 12. 48 ; Apoc. 19. 13).

Éhud, après avoir mis à mort Églon, roi de Moab, revient vers le peuple. Tout de suite, il « sonnera de la trompette dans la montagne d’Éphraïm ; et les fils d’Israël descendirent avec lui de la montagne, et lui devant eux. Et il leur dit : Suivez-moi, car l’Éternel a livré en votre main vos ennemis, les Moabites. Et ils descendirent après lui, et… ils frappèrent Moab, environ dix mille hommes, tous forts et tous vaillants, et pas un n’échappa. Et en ce jour-là, Moab fut abattu sous la main d’Israël ; et le pays fut en repos quatre-vingts ans » (Jug. 3. 27 à 30).

« Et après Éhud, il y eut Shamgar, fils d’Anath ; et il frappa les Philistins, six cents hommes, avec un aiguillon à bœufs. Et lui aussi sauva Israël » (v. 31). L’arme de Shamgar peut aussi se comparer à la Parole de Dieu, comme le monde la voit : un livre sans aucune valeur apparente. Qu’est-ce qu’un aiguillon à bœufs pour délivrer Israël de l’ennemi ? Pourtant ce simple objet a suffi pour remporter la victoire. L’apôtre Paul écrit, en parlant de la prédication : « nous prêchons Christ crucifié, … pour les nations folie, mais pour ceux qui sont appelés, … Christ la puissance de Dieu » ; et concernant les porteurs de l’Évangile : « Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes » (1 Cor. 1. 23 et 27). Éhud, gaucher, fait penser à la faiblesse de l’homme ; l’aiguillon de Shamgar met en évidence la faiblesse d’un instrument. Les deux mots font ressortir la puissance de Dieu qui délivre ceux qui crient à Lui : « Car toi, Seigneur ! tu es bon, prompt à pardonner, et grand en bonté envers tous ceux qui crient vers toi » (Ps. 86. 5). Si, avec l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu, nous nous opposons à Satan, alors « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 v. 37).

« Et les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ; or Éhud était mort. Et l’Éternel les vendit en la main de Jabin, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor ; et le chef de son armée était Sisera, …. Et les fils d’Israël crièrent à l’Éternel ; car Jabin avait neuf cents chars de fer, et il opprima fortement les fils d’Israël pendant vingt ans. Et Debora, une prophétesse, femme de Lappidoth, jugeait Israël en ce temps-là » (ch 4 v. 1 à 4).

L’état du peuple s’était aggravé, à tel point que c’est une femme qui doit remplir l’office de juge. Malgré cela, Debora, « une mère en Israël », reste dans le cadre que Dieu lui assigne. Dans cette perspective, il est de toute importance, pour les jours actuels, de comprendre et d’accepter l’ordre donné par le Seigneur pour la marche de l’Église (l’Assemblée) ; lire : 1 Cor. 14. 34 ; 1 Tim 2. 11 à 15. Debora reste sous son palmier et on vient vers elle. Elle ne va pas de lieu en lieu pour juger les fils d’Israël comme le faisait Samuel. C’est une femme de foi, avec le sentiment profond de l’état humiliant du peuple de Dieu. Elle voit comme une honte, pour les conducteurs d’Israël, dans le fait que Dieu confie une position d’activité publique à une femme au milieu du peuple. Barak est repris par Debora : « L’Éternel, le Dieu d’Israël, ne l’a-t-il pas commandé ? » (v. 6). Bien qu’il soit cité comme un homme de foi (Héb. 11. 32), il hésite à remplir la mission reçue et dit à Debora : « Si tu vas avec moi, j’irai ; mais si tu ne vas pas avec moi, je n’irai pas ». Et elle répond : « J’irai bien avec toi ; seulement ce ne sera pas à ton honneur dans le chemin où tu vas, car l’Éternel vendra Sisera en la main d’une femme » (v. 9).

« Et Sisera rassembla tous ses chars, neuf cents chars de fer, et tout le peuple qui était avec lui », … « Et Debora dit à Barak : Lève-toi, car c’est ici le jour où l’Éternel livrera Sisera en ta main. L’Éternel n’est-il pas sorti devant toi ? Et Barak descendit du mont Thabor, et dix mille hommes après lui. Et l’Éternel mit en déroute Sisera, et tous ses chars, et toute l’armée, par le tranchant de l’épée, devant Barak ; et Sisera descendit de son char, et s’enfuit à pied » (Jug. 4. 13 à 16). La victoire est totale, Sisera, le chef de l’armée ennemie, est mis à mort dans la maison de Jaël. « Et en ce jour-là, Dieu abattit Jabin, roi de Canaan, devant les fils d’Israël » (v. 23). « Et Debora chanta, … avec Barak, fils d’Abinoam, en disant : parce que des chefs se sont mis en avant en Israël, parce que le peuple a été porté de bonne volonté, bénissez l’Éternel ! Rois, écoutez ! princes, prêtez l’oreille ! Moi, moi, je chanterai à l’Éternel ; je chanterai un hymne à l’Éternel, le Dieu d’Israël. Éternel ! quand tu sortis de Séhir, quand tu t’avanças des champs d’Édom, la terre trembla, et les cieux distillèrent, … » (5. 1 à 5). « Bénie soit, au-dessus des femmes, Jaël, femme de Héber, le Kénien ! Qu’elle soit bénie au-dessus des femmes qui se tiennent dans les tentes ! ». Dieu se servit de Debora et de Jaël pour réveiller les fils de son peuple, et eux, une fois réveillés, prenant leur responsabilité, « ils retranchèrent Jabin, roi de Canaan » (4. 24). Que la foi de ces juges et leur ardeur pour les intérêts du peuple de Dieu nous stimule pour que nous nous attendions au Seigneur et L’attendions des cieux car : « voici, il vient » !