
« Vous avez besoin de patience » (Héb. 10. 36).
« Usez de patience » (1 Thess. 5. 14 ; Jac. 5. 7 et 8).
« Possédez vos âmes par votre patience » (Luc 21. 19).
Chers frères et sœurs en Christ,
Nous allons aborder un sujet bien difficile à mettre en pratique, la patience. De la plus tendre enfance jusqu’à l’extrême vieillesse, nous avons des problèmes pour mettre en pratique ce fruit de l’Esprit, de Galates 5. 22 (patience ou longanimité). Nous avons à user de patience avec les autres, mais aussi avec nous-mêmes dans nos épreuves, maladies, infirmités… et plus nous souffrons, plus nous avons besoin de patience, dans l’attente du retour du Seigneur et de la fin de nos misères.
Beaucoup de versets nous en parlent pour notre exhortation ; voyons-en quelques-uns. En effet, comme nous avons besoin de patience ! Et ce passage d’Hébreux 10, nous dit aussi : « Ne rejetez donc pas loin votre confiance, qui a une grande récompense… Car encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas. Or le juste vivra de foi ».
La confiance en Dieu, la foi dans ses promesses, la certitude du prochain retour du Seigneur, sont indispensables pour une marche dans la patience.
L’exhortation à user de patience nous est rappelée dans deux passages. En 1 Thessaloniciens 5. 14, il est d’abord dit : « Avertissez les déréglés, consolez ceux qui sont découragés, venez en aide aux faibles », puis « usez de patience ». Cette patience nous est nécessaire tout particulièrement vis-à-vis de personnes « compliquées », des déréglés, des découragés, des faibles… Nous perdons naturellement vite notre patience avec eux, avec elles !
L’autre passage, dans Jacques 5, nous dit : « Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur. Voici, le laboureur attend le fruit précieux de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il reçoive les pluies de la première et de la dernière saison. Vous aussi, usez de patience ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche. Ne murmurez pas les uns contre les autres… Mes frères, prenez pour exemple de souffrance (note : ou : mauvais traitement) et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur, [savoir] que le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux.
(note : patience, ailleurs : constance, longanimité, comme en Hébreux 6. 12).
Ce passage nous montre plusieurs choses :
L’attente a une fin certaine et heureuse : le retour du Seigneur.
La patience est synonyme de persévérance (jusqu’à).
Nous avons l’exemple du laboureur qui doit d’abord travailler (son rôle à lui) et puis il lui reste à attendre la pluie bienfaisante qui ne dépend pas de lui.
Ce n’est pas une attente « en se tournant les pouces » mais pour affermir notre cœur.
C’est une attente, une patience heureuse, non pas dans les murmures et les gémissements.
La patience est en général liée à la souffrance.
Nous avons comme exemple les prophètes, qui ont souffert pour le nom du Seigneur (Jérémie, Jean le Baptiseur, sont des exemples marquants).
La patience est synonyme d’endurance, c’est-à-dire de prendre et de supporter les coups durs dans la durée.
Le résultat, la récompense immédiate, actuelle, lorsqu’on vit dans cette patience, c’est la bénédiction de Dieu, c’est-à-dire son approbation, sa douce présence pleinement ressentie et rafraîchissante.
Un dernier exemple de patience est celui de Job. Personnellement, je ne l’aurais pas cité comme exemple de patience, mais Dieu voyait au fond de son cœur, et malgré son incompréhension, son sentiment d’injustice, et l’acharnement de ses amis appelés des « consolateurs fâcheux », jamais il n’a maudit Dieu ni ne s’est révolté contre lui.
L’histoire de Job témoigne surtout de la miséricorde et de la compassion de Dieu.
User de patience est donc une activité permanente, ou plutôt un état d’esprit, qui demande un effort particulier et qui doit devenir une habitude, une constante dans notre vie.
Le 3ème verset du titre : « Possédez vos âmes par votre patience » (ou posséder en acquérant) (Luc 21), est aussi cité dans un contexte de persécutions. La patience est nécessaire pour préserver notre âme d’être troublée (Ps. 6. 3), d’être abattue (Lam. 3. 20), d’être triste (Ps. 119. 28), d’être dans l’amertume (És. 38. 15). Tout cela dans quel but ? « Afin que [mon] âme te loue par des cantiques et ne se taise point. Éternel, mon Dieu ! Je te célébrerai à toujours » (Ps 30. 12).
Bien-aimés qui souffrez, qui passez par l’épreuve, Dieu ne vous oublie pas ! À travers vos circonstances difficiles, Il veut continuer à vous former et à vous rapprocher de Lui. Écoutons l’apôtre Paul, en Romains 5. 3 à 5, qui, comme Job, a passé par des épreuves terribles : « Nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; et l’espérance ne rend point honteux » (Rom. 5. 3 à 5). Et que nous dit Jacques ? (1. 3 et 4) : « Sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien » (Jac. 1. 3 et 4).
Nous pouvons nous glorifier en Christ lorsque les difficultés que nous traversons avec Lui nous amènent à user d’une patience « divine ». Elles nous donneront de l’expérience dans les soins et la tendresse de notre bon Berger, en vue de notre perfectionnement (2 Cor. 13. 9), et nous aideront à attendre « la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu » (Tite 2. 13). La fin du verset est surprenante : « ne manquant de rien » ! Se trouver dans les tribulations et ne manquer de rien… comment est-ce possible ? En mettant en pratique 1 Timothée 6. 8 : « Ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits » et Philippiens 4. 11 et 12 : « Non que je parle ayant égard à des privations, car, moi, j’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ».
Qu’est-ce qui nous aidera à user de patience envers tous et dans les difficultés ? « Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse, en toutes choses rendez grâces… n’éteignez pas l’Esprit… retenez ce qui est bon » (1 Thess. 5. 14 à 22).
C’est bien ce que nous lisons en Romains 12. 12 : « vous réjouissant dans l’espérance ; patients dans la tribulation ; persévérants dans la prière » ; Phil. 4. 4 et 5 : « Car le Seigneur est proche ».
La patience se nourrit aussi par la lecture de la Parole de Dieu : « Toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15. 13).
Nous l’avons dit plus haut, la patience est un fruit de l’Esprit et fait partie d’une chaîne de vertus du croyant. Nous avons à manifester tous ces caractères.
« Mais le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Gal. 5. 22 et 23).
« Joignez à votre foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ; et à la connaissance, la tempérance ; et à la tempérance, la patience ; et à la patience, la piété ; et à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle, l’amour » (2 Pier. 1. 6).
« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres…. Et par-dessus toutes ces choses, [revêtez-vous] de l’amour… Et que la paix du Christ… préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants » (Col. 3. 12).
« Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne… avec toute humilité et douceur, avec longanimité, vous supportant l’un l’autre dans l’amour ; vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éph. 4. 1 à 3).
« Poursuis la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit ; combats le bon combat de la foi » (1 Tim. 6. 11).
La patience est une des facettes de l’amour. « L’amour use de longanimité » (1 Cor. 13. 14) et elle est sans doute l’une des vertus les plus difficiles à exercer.
Elle est aussi intimement liée à la foi. Voir plus haut 2 Pierre 1. 6 ; 1 Timothée 6. 11, ainsi que les passages suivants : « Que vous ne deveniez pas paresseux, mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis… Et ainsi Abraham – croyant caractérisé par sa foi – ayant eu patience, obtint ce qui avait été promis » (Héb. 6. 12 et 15). À propos de l’assemblée à Thessalonique : « Nous souvenant sans cesse de votre œuvre de foi, de votre travail d’amour, et de votre patience d’espérance » (1 Thess. 1.3) ; « Nous nous glorifions… au sujet de votre patience et de votre foi dans toutes vos persécutions et dans les tribulations que vous supportez » (2 Thess. 1. 4). À l’assemblée de Thyatire, il est dit : « Je connais tes œuvres, et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta patience » (Apoc. 2. 19).
Il y a encore deux autres assemblées dont la patience est soulignée :
a) Éphèse – « Je connais tes œuvres, et ton travail, et ta patience… et tu as patience, et tu as supporté [des afflictions] pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé » (Apoc. 2. 2 et 3).
b) Philadelphie – « Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » (Apoc. 3. 10). C’est une vertu que nous avons à exercer individuellement, mais aussi collectivement. Suis-je un exemple dans « mon » assemblée locale ?
L’apôtre Paul a, lui aussi, été un exemple de patience à toute épreuve : « Nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience, dans les tribulations, dans les nécessités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes, par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie » (2 Cor. 6. 4).
« Certainement les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous avec toute patience, [par] des signes, et des prodiges, et des miracles » (2 Cor. 12. 12).
À Timothée, Paul écrit : « Tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, ma foi, mon support, mon amour, ma patience » (2 Tim 3. 10).
En relisant les versets ci-dessus, je remarque qu’en plus d’être souvent liée à la foi, la patience est encore plus souvent liée à l’espérance. Relisez donc les passages, et vous le remarquerez vous-même. En 1 Thessaloniciens 1. 3, la foi est liée aux œuvres, l’amour au travail, la patience à l’espérance. La foi, l’espérance et l’amour de 1 Corinthiens 13. 13 sont des moteurs.
Notre Père céleste est un « Dieu de patience et de consolation » (Rom. 15. 5) : « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants » (Éph. 5. 1). « Que le Seigneur incline vos cœurs à l’amour de Dieu et à la patience du Christ ! » (2 Thess. 3. 5), étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie, rendant grâces au Père (Col. 1. 11 et 12).
Nous avons donc vu quelques exemples de croyants – et d’assemblées – ayant manifesté cette patience, « C’est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui [nous] enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Héb. 12. 1).
Chers aînés, je vous laisse avec un dernier verset qui vous concerne tout particulièrement et qui couronne notre trilogie : « Que les vieillards soient sobres, graves, sages, sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience » (Tite 2. 2).
Ah ! donne à notre âme
plus de sainteté,
plus d’ardente flamme,
de sérénité ;
plus de confiance
pour rester debout,
plus de patience
pour supporter tout.
Fais qu’elle contemple
sans cesse l’Agneau,
son parfait exemple,
sa croix, son tombeau,
sa grâce fidèle,
son immense amour,
sa gloire éternelle,
son prochain retour.
Jésus, à nos larmes
Tu veux compatir,
de toutes tes armes
viens nous revêtir.
que dans la lumière,
marchant avec toi,
sans cesse en prière,
nous vivions de foi !
Forme à ton service
des cœurs plus joyeux,
prompts au sacrifice,
toujours sous tes yeux
Qui chantent, qui tremblent,
remplis de ferveur ;
des cœurs qui ressemblent
au tien, cher Sauveur.
Hymnes et Cantiques n° 226
Prière : Seigneur, apprends-moi la patience, jour après jour, heure après heure !
Avec toute mon affection,
Marco
Avril 2023