LA MAISON CHRÉTIENNE

Plan d’étude

– La maison de Dieu, modèle de la maison chrétienne.

– Le mariage, base du couple.

– Le couple, base de la maison chrétienne.

– Les relations entre les parents et les enfants.

– Le rôle d’une maison chrétienne.

Introduction générale

Le sujet de la maison du chrétien peut paraître bien banal. Toutefois, si nous étudions ici un sujet qui touche au quotidien, il touche aussi à l’éternité.

Pourquoi donc un tel sujet ?

– Parce que c’est un sujet qui nous concerne tous : jeunes et moins jeunes, sœurs ou frères, mariés ou célibataires.

– Parce qu’il y a une incidence dans le ciel pour tout ce que nous faisons ici et maintenant.

– Parce qu’il est important aux yeux de Dieu : le mariage est la première institution divine, et le couple est la seule représentation qu’Il nous ait donnée pour nous parler de la relation Christ – l’Assemblée.

– Parce qu’il est, de façon visible, de moins en moins important aux yeux des hommes : unions libres, familles désunies, ses membres ne respectant pas l’ordre de soumission ou d’obéissance établi par Dieu, divorces en constante progression…

– Parce que Satan a une intention négative : il attaque la maison du croyant (groupes de prières pour la désunion des maisons chrétiennes, divorces au sein même des familles chrétiennes) et parallèlement celle de Dieu (divisions de toutes sortes…). Toutes les choses saintes de Dieu sont insupportables pour l’ennemi, c’est pourquoi il les attaque.

LA MAISON DE DIEU, MODÈLE DE LA MAISON CHRÉTIENNE

Par ce premier sujet, de toute importance, parce qu’il touche directement à la Maison de Dieu, nous voudrions montrer que cette maison est étroitement liée (ou interdépendante) à l’état de celle du croyant, et qu’elle en est le modèle (ou plutôt, devrait servir de modèle).

Pourquoi ce sujet est-il si essentiel ?

Parce que, comme nous l’avons déjà dit en introduction générale, les attaques de Satan contre les maisons chrétiennes se font parallèlement à d’autres, dirigées contre celle de Dieu.

Parce que « biologiquement », les deux maisons sont directement liées : point d’assemblées sans familles ou foyers (dont elles sont constituées).

Parce que spirituellement, des familles sont enrichies par leur engagement dans l’Assemblée. Exemple : Obed-Edom et toute sa maison en 2 Samuel 6. 11. Mais inversement, l’Assemblée est elle aussi enrichie : « Des familles unies font des assemblées fortes » a dit quelqu’un ; autrement dit, une assemblée ne peut pas être plus forte que les familles dont elle est constituée…

L’Assemblée de Dieu est présentée dans la Parole sous différents aspects, qui ont chacun une signification : le Corps de Christ nous parle d’unité, l’Épouse, d’amour, le Troupeau, des soins du Berger, la Maison de Dieu (ou l’Habitation de Dieu ou le Temple de Dieu) :

– en tant que famille, d’affection.

– en tant qu’édifice, de stabilité, de solidité (Mat. 16. 18).

A – GÉNÉRALITÉS

LA MAISON DE DIEU

Ses caractères

« La sainteté sied à ta maison, ô Éternel » (Ps 93. 5).

Le temple de Dieu est saint…

Un temple saint dans le Seigneur » (Éph. 2. 21).

« Colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim.3. 15).

« … un Dieu de paix, comme dans toutes les assemblées des saints » (1 Cor.14. 33).

Salutations du Seigneur aux disciples (Jean 20. 19) et des apôtres aux assemblées dans les épîtres.

L’amour nous est montré particulièrement sous l’aspect de la famille de Dieu, et il est souvent présent dans les salutations au début des épîtres.

L’unité. Il y a un Corps mystique, le seul corps de Christ (Éph. 4. 3 à 4).

LA MAISON DU CROYANT

Ses caractères

Un exemple de l’Ancien Testament, celui des Récabites, est un modèle de sainteté pratique.

« … et tels vous êtes » (1 Cor. 3. 17).

Le mari incrédule est sanctifié par la femme… (1 Cor. 7. 14).

« Tes enfants marchant dans la vérité » (2 Jean 4 et 3 Jean 4). Cf. aussi Proverbes 14.11.

« Dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! » (Luc 10. 5 et 6 et 1 Sam. 25. 6). Cf. Proverbes 15. 6.

La maison d’Isaac qui, à son début, était marquée par l’amour (Gen. 24. 67), sera, à la fin, marquée par la haine entre les 2 fils…

La maison du croyant est celle de l’unité, mais celle de l’incroyant, à la suite de l’introduction du christianisme, peut être divisée (Luc 12. 51 à 53).

Dieu a choisi, dès l’Ancien Testament, des maisons dans lesquelles son nom est invoqué.

C’est Lui qui « nomme toute famille dans les cieux et sur la terre » (Éph. 3. 15).

Dieu est et reste là aussi le seul vrai architecte.

« Quiconque donc entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Mat. 7. 24 et 25).

Le Psaume 127. 1 nous avertit que « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain ». Des ennemis sont là pour « renverser des maisons entières » (Tite 1. 11). Comme les sage-femmes craignirent Dieu, Il leur fit des maisons » (Ex. 1. 21).

Dans le même passage, un parallèle est fait pour que les femmes soient « soumises à leur mari ».

Cette présence, Dieu nous la propose (Luc 19. 5 et Apoc. 3. 20) et nous la Lui demandons (Luc 24. 29).

Ces différents caractères (et d’autres encore), s’ils sont réalisés avec équilibre, vont donner une certaine « atmosphère » à une assemblée ou à une famille chrétienne. Cette atmosphère aura un témoignage positif ou non. On « se sentira bien » ou repris dans un tel endroit, qui sera accueillant pour ceux qui y entrent.

En dehors de ces divers caractères, qui relèvent en grande partie, de notre responsabilité, il y en a d’autres, immuables, car ils font partie des plans éternels de Dieu, et qui relèvent de sa puissance et de son amour. C’est de quelques-uns de ces caractères, dont nous allons parler maintenant.

LA MAISON DE DIEU

C’est un choix divin délibéré, dans ses conseils Dieu a choisi, dès l’Ancien Testament, des maisons dans lesquelles son Nom est invoqué de toute éternité, qui « a choisi Sion et l’a désiré pour être son habitation » (Ps. 132. 13). C’est Lui qui nomme toute famille dans les cieux et sur la terre (Éph. 3. 15).

L’architecte de cet édifice, c’est Dieu, qui est et reste là aussi le seul vrai Dieu (selon Héb. 11. 10). Pour cela, Il s’est servi de Paul, au début de l’histoire de l’Église (1 Cor. 3. 10).

Le fondement, c’est Christ, le véritable Roc (Mat. 18. 20), même si, là aussi, Il s’est servi des apôtres, selon Éphésiens 2. 20.

– « Quiconque donc entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Mat. 7. 24 et 25).

La croissance est de Dieu, comme le prouvent divers passages, comme 1 Corinthiens 3. 6 à 9 et Colossiens 2. 19.

Le Psaume 127. 1 nous avertit que « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain ». Mais notre responsabilité est engagée là aussi, comme on le voit en Éphésiens 4. 16, par exemple.

Des ennemis sont là pour « renverser des maisons entières » (Tite 1. 11). Parce que les sages-femmes craignirent Dieu, « Il leur fit des maisons » (Ex. 1. 21).

– En Éphésiens 5. 24, l’Assemblée est vue comme étant « soumise » au Christ, caractère qu’elle porte et qu’elle doit porter !

Enfin, autre caractère – et non le moindre : la présence du Seigneur au milieu d’elle : Matthieu 18. 20.

2 – Les divers membres de la Maison de Dieu

– Le Père : en 2 Corinthiens 6. 18, nous lisons : « Et je vous serai pour père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant ».

– Le Fils, « fidèle, comme Fils, sur sa maison » (Héb. 3. 6), « grand sacrificateur établi sur la Maison de Dieu » (Héb. 10. 21), « chef… de l’Assemblée », selon Éphésiens 5. 25, « l’héritier de toutes choses », selon Hébreux 1. 2 et Matthieu 21. 38.

– Le Saint Esprit est, entre autres, le lien parfait qui nous unit ensemble, selon Éphésiens 4. 3 et nous unit à Dieu, selon Galates 1. 4 et 6.

– Les « gens de la Maison de Dieu » (Éph. 2. 19) sont considérés sous divers noms dans la Parole :

Des enfants : « le droit d’être enfants de Dieu » nous a été donné par Dieu (Jean 1. 12).

Des fils : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal. 3. 26).

Des frères, nom que « le » Fils « n’a pas honte » de nous donner (Héb. 2. 11 ; Mat. 12. 50).

Des héritiers, selon Romains 8. 17.

Des « pierres vivantes », selon 1 Pierre 2. 5.

Des serviteurs.

LA MAISON DU CROYANT

2 – Les divers membres de la Maison chrétienne

– Les exemples de pères de familles ne manquent pas dans la Parole. Ils sont toujours considérés en même temps comme chefs sur leur maison.

– La réalité de la présence du Saint Esprit dans nos maisons devrait être une chose de plus en plus ressentie, recherchée et goûtée (même si cette présence est assurée individuellement).

Ces termes utilisés ici sont les mêmes pour la maison du croyant. La distinction est toutefois établie (Héb. 12) entre les enfants et les fils, ces derniers héritiers, connaissant clairement les pensées du Père.

C’est là un terme spécifique à la Maison de Dieu.

Une notion essentielle se dégage pour les deux maisons : la complémentarité (1 Cor. 12. 21 à 26), liée aux divers âges spirituels (1 Jean 2), aux diverses fonctions et responsabilités suivant que l’on est un frère ou une sœur (Rom. 12. 6 à 8). Il s’établit donc naturellement une certaine hiérarchie entre les « administrateurs » (1 Cor. 4. 1 et 2), les « anciens » et les « serviteurs », même si nous restons tous égaux quant au sang de Christ !

B – LE FONCTIONNEMENT

LA MAISON DE DIEU

1 – Les diverses fonctions

L’adoration : « vous-mêmes aussi… êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pier. 2. 5).

L’édification : nous sommes « édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit », et « l’accroissement du corps lui-même (se fait) en amour » (Éph. 2. 22 et 4. 16).

L’accueil, l’hospitalité : l’Assemblée doit être accueillantes envers « ceux du dehors », comme cette « hôtellerie », dont il est parlé en Luc 10. 34, prête à accueillir n’importe quel homme. C’est encore une « ville de refuge » (Nomb. 35 ; Jos. 20).

Le témoignage de l’Assemblée est rendu principalement à la Table du Seigneur lorsque nous « annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11. 26). Un mauvais témoignage était rendu par l’assemblée à Corinthe (5. 1 ; 11, 18), alors que l’Assemblée est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 15). Nous avons aussi à « annoncer les vertus » de Christ (1 Pier. 2. 9).

La prière : « ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples » nous dit l’Éternel en Ésaïe 56. 7. On trouve un exemple d’assemblée en prière en Actes 12. 12.

L’autorité conférée à une assemblée locale en matière de décision (admission, discipline, etc…) se voit en Mat. 16. 18 -19 et 18. 18, par exemple.

Les dons individuels qui s’exercent dans le cadre de la Maison de Dieu sont donnés par le divin Donateur pour le bien de tous. Des listes (non exhaustives) de ces dons se trouvent 1 Corinthiens 12 et Romains 12.

L’attente de l’épouse pour son divin Époux doit être une réalité constante, et son cri d’espoir est de Lui dire : « Viens » (Apoc. 22. 17).

2 – Les responsabilités qui en découlent

– « Prendre soin de l’Assemblée de Dieu » (1 Tim 3. 5) et « paître le troupeau de Dieu » (1 Pier. 5. 2), sont de la responsabilité des surveillants ou des anciens.

– « Savoir comment se conduire dans la Maison de Dieu » (1 Tim. 3. 15) :

– en manifestant l’amour pour croître : Éphésiens 4. 16 : « tout le corps… produit… l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même en amour ».

Par exemple, « faisons du bien… surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6. 10).

Notre modèle de l’amour, c’est Christ :

– « Comme aussi le Christ a aimé l’Assemblée… » (Éph. 5. 25).

– « Celui que le Seigneur aime, Il le discipline » (Héb. 12. 5 à 8).

– en manifestant la vérité : la doctrine doit être « pure » (Tite 2. 8), la séparation, vécue (2 Tim. 2. 19).

– en étant des ouvriers utiles et non pas inutiles, voire nuisibles (1 Cor. 3. 10 à 15, Aggée 1. 8).

Pour cela, plusieurs conditions sont requises :

– ne le faisons pas en étant dans n’importe quel état : David était disqualifié pour bâtir la Maison de l’Éternel car il était « un homme de sang »(1 Chron. 28. 3).

– restons ensemble proches dans le temps et l’espace (cf. Néh. 2).

– et surtout, souvenons-nous que c’est Lui qui bâtit, et que sans Lui, nous ne sommes rien. « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain » (Ps. 127. 1).

Les « uns les autres » ou « l’un l’autre », nous avons à :

– « Nous parler » (Mal. 3. 16).

– « Se recevoir » (Rom. 15. 7).

– « Se servir » (Gal. 5. 13).

– « Porter les charges » (Gal. 6. 2).

– « Se supporter » (Éph. 4. 2).

– « Être soumis » (Éph. 5. 21).

– « S’aimer » (1 Thess. 4. 9 ; Rom. 13. 8).

– « Se consoler » (1 Thess. 4. 18).

– « S’exhorter » (1 Thess. 5. 11).

– « Nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres » (Héb. 10. 24).

– « Être revêtus d’humilité » (1 Pier. 5. 5).

LA MAISON DU CROYANT

1 – Les diverses fonctions

L’adoration doit être continuelle (« sans cesse », selon Héb. 13. 15), donc aussi dans les maisons ! C’est d’ailleurs tous les jours que la « corbeille » est préparée, avant d’aller au « lieu que l’Éternel… a choisi » (Deut. 26. 2).

– Dans l’Ancien Testament, les parents devaient « inculquer » les vérités essentielles pour l’édification de leurs enfants.

– Que nos maisons soient des maisons accueillantes envers « ceux du dehors », comme pour « ceux du dedans » ! « N’oubliez pas l’hospitalité » nous exhorte, entre autres, Hébreux 13. 1 ; Luc 8. 16 ; 11. 33.

– La famille de Coré a été un témoignage de la grâce divine, ainsi que tant d’autres. Nous avons à avoir un témoignage clair, « afin que ceux qui entrent voient la lumière » (Luc 8. 16). Nos maisons doivent avoir un aspect différent de celles du monde (ne serait-ce qu’en affichant quelques versets – tel l’Israélite d’autrefois « sur les poteaux et les portes de sa maison » (Deut. 6. 9).

– En 1 Pierre 3. 7, on voit que les prières du couple « ne doivent pas être interrompues ». Daniel « s’en alla à sa maison… pour implorer le Dieu des cieux » (Dan. 2. 17).

L’autorité du chef de famille lui est aussi conférée par Dieu : il « commande à ses fils » (Gen. 18. 19), il les « discipline », mais sans despotisme. Il les enseigne, avertit ou donne l’instruction.

– Certains dons individuels peuvent s’exercer dans la cadre plus restreint de la maison chrétienne, telles que les prophéties des filles de Philippe en Actes 21. 9. De toute façon, tout don exercé dans l’Assemblée doit être « préparé » dans le cadre de la famille : lire, à ce sujet, Exode 35.

– En famille, l’attente du Seigneur doit être aussi réalisée : Siméon, Anne et « tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient » la consolation d’Israël, Christ (Luc 2).

Notre maison porte-t’elle le caractère de l’attente ?

2 – Les responsabilités qui en découlent

– « Savoir conduire sa propre maison », dans le même passage de 1 Timothée 3. 5 est directement considéré comme un préalable nécessaire pour « prendre soin de l’Assemblée » ! Ceci est valable aussi pour les « serviteurs » (v. 12), et est confirmé pour les anciens en Tite 1. 6 à 9.

– Pas de croissance de la famille sans amour : « comme une nourrice chérit ses propres enfants », comme un père qui exhorte (1 Thess. 2. 7 et 11).

– « Faisons du bien à tous » (donc aussi aux membres de notre famille !)

« … Maris, aimez vos propres femmes » (Éph. 5. 25).

– « N’irritez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Éph. 6. 4).

– Il était encourageant pour l’apôtre Jean de constater que les enfants de la dame élue et de Gaïus « marchent dans la vérité » (2 Jean 4 et 3 Jean 4).

– Là aussi, soyons des ouvriers utiles, des aides, de ceux qui « apportent » positivement aux membres de leur famille.

Les mêmes conditions que pour la Maison de Dieu sont indispensables, pour qu’il y ait croissance :

* un état moral qui dénote un esprit de paix.

* une unité d’action dans le combat à mener.

* une réelle dépendance de Dieu : « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain » (Ps. 127. 1).

Les « uns les autres » ou « l’un l’autre », les responsabilités qui nous incombent dans le domaine familial sont les mêmes que celles que nous trouvons dans le domaine de la Maison de Dieu.

Si nous suivons ces exhortations (listées de manière non exhaustive), et ce, sans acception de personnes, alors les prétendus « problèmes de générations » auront tendance à disparaître, et dans les cas les plus désespérés, nous pourrons nous appuyer sur cette merveilleuse promesse divine : « Il fera retourner le cœur des pères vers les fils, et le cœur des fils vers leurs pères » (Mal. 4. 6).

Conclusion

« Il y a deux maisons qui occupent une place très éminente dans les pages inspirées : ce sont la Maison de Dieu et la maison du serviteur de Dieu. Dieu attache une immense importance à sa Maison ; et cela, à juste titre, parce qu’elle est sienne. Sa vérité, son honneur, son caractère, sa gloire sont inclus dans le caractère de sa Maison ; aussi est-ce son désir que l’expression de ce qu’Il est fasse partie d’une manière évidente de ce qui Lui appartient…

Beaucoup d’âmes peuvent être disposées à comprendre la vérité et l’importance des principes relatifs à la Maison de Dieu, mais il y en a peu, comparativement, qui donnent une attention suffisante aux principes qui doivent gouverner la maison du serviteur de Dieu. Cependant, si quelqu’un posait cette question : « Quelle est la maison qui, après celle de Dieu, a le plus d’importance ? », on lui répondrait indubitablement : « C’est la maison du serviteur de Dieu ». (extraits de « Toi et ta maison ou le chrétien chez lui », par C. H. Mackintosh).

De cette citation, et de notre exposé, nous tirerons donc les deux conclusions suivantes :

– Puisque la Maison de Dieu est celle qui a le plus d’importance à ses yeux, ne devrait-il pas en être ainsi aussi pour nous ? N’avons-nous pas à lui donner la priorité, à « l’élever au-dessus de la première de nos joies » (Ps. 137. 6). C’était d’ailleurs l’état d’esprit d’un David qui, dans un élan d’amour, disait : « Si j’entre dans la demeure de ma maison, si je monte sur le lit où je couche…si je permets à mes yeux de dormir, à mes paupières de sommeiller, jusqu’à ce que j’aie trouvé un lieu pour l’Éternel, des demeures pour le Puissant de Jacob ! » (Ps. 132. 3 à 5)

Plus tard, hélas, ce ne sera plus la priorité des Israélites, qui entendent Dieu leur reprocher, par la bouche d’Aggée : « Est-ce le temps pour vous d’habiter dans vos maisons lambrissées, tandis que cette maison est dévastée ? » (1. 4) Alors, nous voyons au v. 9 que, puisque la priorité pour eux était « la » maison (c’est-à-dire la leur), alors que « ma » maison (c’est-à-dire celle de Dieu) « est dévastée », alors l’Éternel « a soufflé dessus », anéantissant tous leurs efforts. Quel avertissement pour nous, Occidentaux qui, plus de 2000 ans après, nous sommes petit à petit attachés à notre bien-être matériel !

– Puisque, pour Dieu, après sa maison, c’est celle de son serviteur qui a le plus d’importance, ne négligeons pas non plus nos maisons ! Pensons plutôt aux vérités suivantes :

* Sa maison (quant à sa position, et quant au fait que c’est Lui qui la bâtit) nous est présentée comme modèle pour nos maisons. Quel stimulation pour nous à refléter ce modèle !

* Dieu Lui-même nous est un secours des plus importants pour cela. Le monde sans Dieu ne peut comprendre ces choses, essayant de bâtir lui-même ses maisons sans le Divin Bâtisseur, et au mieux avec quelques valeurs morales, de ce fait inefficaces.

Dans un tout récent sondage, il ressort que la famille fait la quasi-unanimité des Européens, 96% d’entre eux voyant en elle une valeur essentielle – valeur, hélas, trop souvent dévalorisée par les faits. Mais dans le même sondage, on découvre que les choses de Dieu (appelées ici la religion) sont laissées loin derrière, en dernière position, avec seulement 39 %. Quelle illusion, l’un ne pouvant pas aller sans l’autre, comme nous l’avons vu !

* Tout ce que nous faisons, disons, pensons, dans nos maisons (choses qui leur donnent une certaine « atmosphère ») a une répercussion immédiate et inévitable sur celle de Dieu (et donc aussi sur son « atmosphère »). Il est, par exemple, illusoire de désirer la paix dans l’Assemblée, si elle n’est pas recherchée et goûtée dans nos maisons. Quel avertissement pour nous !

* Inversement, tout ce que nous faisons, disons ou pensons dans la Maison de Dieu a un effet (positif ou négatif) direct sur nos maisons. Si nous vivons tout pour l’Assemblée, quelle bénédiction pour nos maisons !

* Des deux points précédents, va-t’on en conclure qu’un domaine a plus de conséquences sur l’autre ? Lequel d’entre nous oserait s’avancer sur ce point ? En effet, les « deux maisons » (si l’on peut s’exprimer ainsi, puisqu’elles ne sont pas sur le même plan au niveau des affections divines) sont si intimement liées, si interdépendantes, qu’il est évident que ce qui est fait dans l’une a une conséquence immédiate sur l’autre. La preuve en est que « nous sommes sa Maison » tous les jours de la semaine, et pas seulement le dimanche !

* Enfin, pensons aussi au témoignage vis à vis de ce monde. La Maison de Dieu est un lieu spirituel, « abstrait » pour les gens du monde. Notre maison est située en un lieu géographique précis, concret, visible, souvent plus accessible à tous nos voisins. Ils ont ainsi, plus souvent, notre maison sous les yeux comme exemple. S’y dégage-t’il une atmosphère céleste ? Est-elle le reflet de cette Maison invisible pour les yeux de l’homme naturel ?

LE MARIAGE, BASE DU COUPLE

Le préalable essentiel au mariage chrétien

Dans notre entretien sur le choix de l’épouse, les fiançailles et le mariage, nous supposerons que la question du salut est déjà réglée. Si ce n’est pas encore le cas, chacun a pour lui-même la grande responsabilité de franchir cette étape essentielle de la vie chrétienne.

On voit bien par exemple que le choix d’Ésaü à l’égard du mariage a montré son état véritable. Il choisit d’abord pour femmes deux Héthiennes, ce qui était une véritable provocation (Gen. 26. 34 et 35 ; lire aussi Ex. 34. 11 à 16). Elles furent une amertume d’esprit pour Isaac et Rebecca. Plus tard, il voit son père bénir son frère Jacob et l’aider dans son choix d’une épouse (Gen. 28. 6 à 9). Il perçoit que les filles de Canaan sont mal vues d’Isaac. Alors, cherchant à regagner sa faveur, il va vers Ismaël et prend aussi pour femme une de ses filles. Ses motifs n’étaient pas de ceux que la crainte de Dieu inspire.

L’exemple du monde en la matière, exemple qui peut nous influencer

Ce n’est certainement pas le monde avec sa souillure qui peut nous donner dans ce domaine – comme dans tout autre – une direction convenable. Bien des motifs douteux ou franchement mauvais inspirent bien des mariages dans ce monde, et ils peuvent même se manifester chez des croyants s’ils laissent agir la chair.

Saül donne ainsi Mical à David, dans l’espoir, bientôt déçu, qu’elle lui soit en piège (1 Sam. 18. 21, 25 à 29). Plus tard, David, désobéissant à l’enseignement de la Parole de Dieu, épouse la fille du roi de Gueshur, Maaca. Avait-il des raisons matérielles pour le faire, ou était-ce par orgueil ou par convoitise ? En tout cas, le fruit de cette union sera la naissance d’Absalom, dont nous connaissons la triste histoire (2 Sam. 3. 3).

Nous pensons aussi au cas de Samson. Quels sont ses motifs pour épouser une Philistine, malgré les reproches de ses parents ? « Elle plaît à mes yeux » (Jug. 14. 1 à 3). N’est-ce pas une raison qui joue souvent un grand rôle pour amener un croyant à se placer sous ce que Dieu appelle pourtant « un joug mal assorti » ? (2 Cor. 6. 14)

Les bases sur lesquelles Dieu a institué le mariage

Nous devons retenir les bases sur lesquelles Dieu a établi le mariage et quelles sont donc ses directions à cet égard. « Et l’Éternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Gen. 2. 18). « Et l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, et il dormit ; et il prit une de ses côtes, et il en ferma la place avec de la chair. Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : cette fois, celle-ci est os de mes os et chair de ma chair ; celle-ci sera appelée femme (Isha) parce qu’elle été prise de l’homme (Ish). C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair (Gen. 2. 21 à 24).

On voit déjà dans ces versets de l’Écriture plusieurs des caractères fondamentaux du mariage dans la pensée divine. La femme est pour l’homme une aide qui lui corresponde, elle a été formée près de son cœur et donnée par Dieu à l’homme.

Désormais cet homme et cette femme sont inséparables devant Dieu : « une seule chair ». Dans la pensée divine, il n’y a pas de divorce. Ailleurs, dans l’Écriture, nous trouvons la confirmation d’un ordre selon Dieu (1 Cor. 11. 3) et des enseignements précis concernant les relations entre les époux (1 Cor. 7. 1 à 5 ; Héb. 13. 4 ; 1 Pier. 3. 7 en particulier) – et sur les relations avec les enfants, question qui sera abordée plus tard.

À propos du célibat

Mais avant de poursuivre ce sujet, il nous paraît opportun de parler du célibat, qui est souvent ressenti comme une frustration par les célibataires, quand ils se comparent à ceux qui sont mariés – et pourtant : « Celui qui n’est pas marié a le cœur occupé des choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur » (1 Cor. 7. 32). Les paroles du Seigneur (Mat. 19. 12) permettent de distinguer trois sortes de personnes :

– celles qui ne s’estiment pas aptes à se marier, par suite d’une infirmité de naissance. Mais la sollicitude du Seigneur est tout particulièrement engagée en faveur de ceux qui sont atteints d’une infirmité, et Il est puissant pour se glorifier en elle (Jean 9. 1 à 3 ; 2 Cor. 12. 9).

– celles qui ont été faites eunuques par les hommes. Ce sont, de nos jours, ceux qui renoncent au mariage, du fait d’ordonnances humaines. Ce qui jadis était opéré corporellement chez l’eunuque, l’est actuellement par des interdictions religieuses, contraires à l’enseignement de la Parole (1 Tim. 4. 3). Nous pensons aux prêtres sur lesquels pèsent cette interdiction, ce qui les conduit parfois vers toutes sortes de désastres moraux.

– celles qui renoncent volontairement au mariage, à la suite d’une décision du cœur de servir le Seigneur sans entraves (1 Cor. 7. 28, 32 et 34).

Les intérêts de Dieu peuvent plus librement remplir la vie d’un célibataire et y produire des effets heureux :

S’il s’agit d’un homme, le Seigneur sera vraiment le centre de sa vie et le désir de son cœur sera de Lui plaire à tous égards. L’apôtre Paul en est un exemple éloquent (1 Cor. 9. 5) et bien des frères à sa suite.

Quant aux jeunes filles célibataires, leur désir sera de garder la sainteté de corps et d’esprit, et de servir pleinement le Seigneur, sans être accaparées par les exigences d’une famille. Le souhait profond de maintes jeunes filles, qui est de se marier, n’est pas exaucé. Il s’ensuit des exercices cachés dont Dieu seul connaît l’intensité. Il sait de quelles sollicitations elles peuvent être l’objet de la part de jeunes gens inconvertis et l’opprobre qu’elles peuvent éprouver dans leur célibat. Mais le Seigneur saura manifester au temps convenable des fruits pour sa gloire dans l’obéissance à tout prix à sa Parole. Dieu bénira finalement les fidèles en contraste avec les épreuves présentes (És. 54. 1 ; 56. 3 à 5).

Selon l’enseignement de 1 Corinthiens 7. 37, celui qui a la conviction que le Seigneur l’appelle à Le servir sans être marié et reçoit la force de rester ferme, ayant pris cette décision dans le secret de son cœur, « fait bien » de rester tel qu’il est. Celui qui accepte sa condition de la main du Seigneur, comme don de grâce, recevra de sa part une vie bien remplie pour Lui.

Le « choix » d’une épouse

Pour le chrétien ayant à cœur de faire la volonté de Dieu, le « choix » d’une épouse sera celui du Seigneur, et non celui de sa volonté propre. En Proverbes 18. 22, il est dit : « Celui qui a trouvé une femme trouvé une bonne chose, et il a obtenu faveur de la part de l’Éternel ». Il s’agit donc de « trouver » celle que Dieu nous destine et non de « choisir » celle que nous voulons.

Cela ne se fera pas sous l’effet d’une impulsion subite. Ce sera le fruit d’un long exercice de prière, dans la dépendance du Seigneur et le respect des enseignements de sa Parole (Prov. 3. 6). Un des points essentiels étant l’amour réciproque, celui-ci doit être l’œuvre de Dieu seul, et Il prend le temps nécessaire pour cela.

On peut conseiller à un jeune frère qui envisage de demander en mariage une jeune fille pour laquelle il éprouve plus que de l’estime, de lire d’abord soigneusement Proverbes 31. 10 à 31. Ce sont les épouses qui bâtissent le foyer. Le prix d’une femme vertueuse est estimé au-dessus des rubis. Avant tout « le cœur de son mari se confie en elle et il ne manquera pas de butin ». « Elle lui fait du bien et non du mal, tous les jours de sa vie » (Prov. 31. 11, 12, 20, 26 et 27). « La femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée » (v. 30).

Il est donc absolument exclu d’épouser une personne incrédule (Amos 3. 3 ; 2 Cor. 6. 14). Ce n’est qu’en se mettant pratiquement au même niveau que celui de l’incrédule que le croyant pourrait trouver une base commune pour marcher ensemble. Il ne peut en résulter que de la tristesse, toutes sortes de misères. Il y a des cas, très rares, où la grâce de Dieu opère. Sinon l’on est uni pour la vie avec quelqu’un qui sera loin de Dieu pour l’éternité ! Voilà des époux qui ne peuvent pas prier ensemble.

Les premiers pas ont souvent de grandes conséquences. Nous sommes en contact, à l’école, au travail avec les inconvertis. Il faut veiller à ne pas se mêler à eux. Être avec eux de pair à compagnon est dangereux car je suis un enfant de Dieu, et peut conduire au mariage. Si une jeune sœur, par exemple, n’accepte pas les attentions d’un incrédule, elle ne se mariera jamais avec lui ! Notre première réaction sera sans doute d’affirmer que jamais l’on n’envisagera un mariage avec un incrédule… Mais les affections qui peuvent se développer dans nos cœurs sont souvent imprévisibles. Attention aux petits commencements ! Comme nous avons besoin de veiller et de prier. Longtemps inaperçues, ces affections peuvent brusquement se révéler fortement enracinées. C’est comme une toile d’araignée, et la confiance en soi, que nous portons tous en nous, aidant, l’on peut se retrouver pris au piège comme Samson (Jug. 16. 20).

Si chacun suit les instructions de la Parole, bien des difficultés seront évitées. Chacun peut se marier avec celui vers qui le Seigneur le conduit, ce sera alors forcément « seulement dans le Seigneur » (1 Cor. 7), c’est-à-dire en reconnaissant son autorité.

Mais il nous faut préciser qu’une autre étape de la vie chrétienne à ses débuts aura normalement une grande influence sur le choix ultérieur d’une épouse. C’est le choix de la compagnie de croyants avec lesquels le Seigneur désire que je me souvienne de Lui dans la fidélité aux enseignements de l’Écriture et le respect de ses droits (Deut. 26. 2 ; Luc 22. 9). Comment pourrait-il y avoir une réelle unité si le mari et la femme, tout en étant l’un et l’autre des enfants de Dieu, n’ont pas la même pensée quant à l’enseignement des Écritures ? À-t-on pris ouvertement position pour le Seigneur en demandant sa place à sa table ? Un compromis, là encore, ne sera pas en bénédiction.

Et si les parents se rendent par conviction personnelle à un rassemblement différent (qui s’est formé ou non sur les bases scripturaires), les enfants aussi seront déboussolés, et peut-être finiront-ils par ne suivre ni l’un, ni l’autre des parents ! La lecture attentive de Nombres 27 et surtout de Nombres 36 place sur notre cœur à chacun cette pensée importante qui a été imposée aux filles de Tselophkhad. L’attachement à l’héritage conduira un cœur fidèle à se marier, selon le commandement de l’Éternel, dans la tribu de ses pères. « Elles deviendront femmes de qui leur semblera bon ; seulement qu’elles deviennent femmes dans la famille de la tribu de leurs pères, afin que l’héritage ne passe pas de tribu en tribu chez les fils d’Israël » (Nomb. 36. 6 et 7).

En pratique, il peut y avoir de grandes différences de personnalités, même entre croyants. Par exemple, une jeune fille élevée dans l’aisance sera-t-elle prête à épouser un jeune homme plutôt pauvre ? Il pourrait y avoir aussi le problème que pose une grande disparité physique (un jeune homme solide et une jeune fille plutôt maladive), sans compter les grandes différences d’âge, de langue, de peuple… Sur le plan spirituel, a-t-on le même désir de se dévouer au service du Seigneur ?

Les chrétiens, tout comme les autres hommes, varient grandement en caractère, en comportement. Leur état spirituel aussi varie beaucoup, et c’est une question importante, dont il faut se préoccuper bien avant le mariage. Sinon, les conjoints peuvent être très malheureux dans leurs relations. Il s’ensuit un triste témoignage devant le monde, et la communion avec le Seigneur laisse beaucoup à désirer.

Les fiançailles

C’est un engagement devant Dieu et les hommes. Un jeune croyant doit être attentif à ne pas s’engager vis à vis d’une jeune sœur, sans avoir à son égard des intentions sérieuses. Il en va de même pour la jeune sœur. C’est déshonorer le Seigneur que de se livrer, comme c’est l’usage dans le monde où nous vivons, au flirt ; et bien des cœurs peuvent être brisés par suite de cette triste conduite,

Répétons que c’est après un temps d’attente et de prière pour connaître la pensée de Dieu, que ce jeune homme et cette jeune fille peuvent se fiancer. Il faut un certain degré de maturité et de ressources pour qu’une nouvelle famille puisse se former sur des bases durables (Prov. 24. 27). L’amour ne résout pas tous les problèmes, en particulier si l’un des conjoints n’est pas assez mûr pour fonctionner sans ses parents. Faute d’études ou d’apprentissage, on peut ne pas avoir de travail qui permette de vivre, et c’est une pierre d’achoppement pour plus d’un mariage pour le jeune homme.

Le temps des fiançailles doit être un temps heureux, où l’on regarde ensemble au moment où on sera unis. C’est un temps sanctionné par l’Écriture (Jér. 2. 2). Pensons à Isaac et Rebecca, à Joseph et Marie. Ces derniers n’étaient pas encore mariés, mais ce moment est anticipé (Mat. 1. 20). « Marie, ta femme ». Il en va de même pour les chrétiens aujourd’hui « fiancés à un seul mari » (2 Cor. 1. 2). Il serait tout à fait inconvenant pour une jeune fille fiancée d’accepter des attentions de la part d’un autre jeune homme. Il en va de même pour un chrétien, s’il se complaît avec un monde souillé (Cant. 7. 13).

Fiancés, nous désirons montrer nos affections, notre amour. Mais il y a dans ce monde des jeux dangereux, des « ambiances » que des enfants de Dieu doivent soigneusement éviter. Manifester des affections est une chose juste et convenable à sa place, mais ce peut-être un piège dangereux pour celui qui se montre imprudent. Un instant de relâchement, un manque de vigilance donnent à notre ennemi et à notre chair, vite complice, l’occasion de se manifester. Les jeunes chrétiens élevés dans ce jour du plus grand relâchement possible dans ce monde, doivent se laisser guider par la Parole de Dieu et non par ce qu’ils peuvent voir autour d’eux. En parlant de ce qui se pratique ouvertement dans ce monde, la Parole parle de bêtes sans raison (Jude 10).

Répétons-le, montrer ses affections est une chose tout à fait convenable à sa place et Dieu nous a donné des capacités pour le faire. Mais une manière déplacée de le faire, et qui tend à se répandre, conduit à gratifier notre chair à bon marché. Ce qui a sa place dans le mariage, ne l’a pas pendant les fiançailles (1 Pier. 2. 11). Demandons au Seigneur de nous garder, nous en recueillerons plus tard les fruits, et le couple goûtera ensemble une joie réelle, celle que Dieu, dans sa grâce, a voulu lui donner de connaître en créant Ève, l’épouse dont Adam avait justement besoin.

LE COUPLE, BASE DE LA MAISON CHRÉTIENNE

Les principes divins

  1. Sur le mariage chrétien

Dieu a voulu comme cacher dans le mariage ses pensées les plus précieuses. Son dessein était d’avoir « une épouse pour son fils » (Gen. 24. 4).

Le mariage est une institution de Dieu. C’est Lui qui prend l’initiative en Genèse 2. 18 : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide qui lui corresponde ». Cette pensée sera confirmée par le Nouveau Testament, entre autres en Marc 10. 9 : « Ce que Dieu a uni… ».

Le mariage ne doit pas être rompu par l’homme : « que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10. 9). Il peut être rompu par la mort d’un des deux conjoints, c’est-à-dire par la main de Dieu. Selon 1 Corinthiens 7. 39 : « Si le mari est endormi, elle est libre de se marier à qui elle veut, seulement dans le Seigneur ».

Le mariage est pour la terre : « Car, quand on ressuscite d’entre les morts, on ne se marie, ni on n’est donné en mariage, mais on est comme les anges dans les cieux ». (Marc 12. 25).

Le mariage ne confère, en lui-même, aucune grâce qui ait valeur éternelle (voir 1 Cor. 7. 28 à 31). Certes, nous pouvons glorifier le Seigneur dans le mariage et en cela il y a un gain éternel, mais tout autant dans le célibat.

2) Sur le couple

Le couple chrétien est un témoignage devant Dieu et devant les hommes, de ce qu’est l’union de Christ et de l’Assemblée. Voyons ensemble quelques passages fondamentaux.

Genèse 2 : « Dieu forma (ou bâtit) une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme » (Gen. 2. 21 et 22).

– Elle n’est pas tirée de son pied : elle ne sera pas une esclave.

– Elle n’est pas tirée de sa tête : elle ne sera pas le chef.

– Elle est tirée de son côté, c’est-à-dire près de son cœur : elle sera un être aimé.

– Elle ne sera pas une rivale, mais une « aide », un complément à ses côtés.

La chute est intervenue avec ses terribles conséquences, mais Dieu ne change rien à ses pensées et le Nouveau Testament confirme sous la pleine lumière de la révélation, ce que nous n’avions qu’entrevu sous les premiers rayons de cette révélation.

Éphésiens 5 : Le mari est le « chef » de la femme (Éph. 5. 23 ; 1 Cor. 11. 3). Il est le chef (ou tête), car il est une image de Christ qui est le Chef (c’est un titre précieux et glorieux du Seigneur Jésus, souvent mis en évidence dans les épîtres).

La fonction de chef a plusieurs caractères :

– Il domine (voir par exemple Rom. 14. 9).

– Il va devant, il conduit.

– Il commande, selon 1 Thessaloniciens 4. 16. Tout le commandement d’un corps humain est dans la tête. Un corps souffre si la tête ne commande plus. Cette fonction est donc essentiellement positive.

– Il travaille pour le bien et il avertit du danger, selon 1 Thessaloniciens 4. 16.

– Enfin, et ce n’est pas moralement le dernier de la liste, il montre l’exemple.

L’époux, comme Christ, a 3 fonctions, vis à vis de son épouse.

– « Il la sanctifie ». La Parole de Dieu lue, mais aussi les paroles du mari, auront cet effet.

– « Il la nourrit » : pas seulement en apportant par son travail les moyens de subsistance, mais aussi spirituellement. La piété personnelle du mari est donc essentielle.

– « Il la chérit » : dans l’original, ce mot a le sens de consoler.

Dans ce passage, il n’est demandé qu’une chose à l’épouse (comme à l’Assemblée) : la soumission : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris comme au Seigneur ; parce que le mari est le chef de la femme… ». La raison biblique qui en est donnée est très claire : « … afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée » (Tite 2. 5). Ce caractère semble, ici, être la condition nécessaire pour que l’épouse (et l’Assemblée dont elle est l’image) puisse profiter pleinement du service d’amour de son mari (service imparfait vu dans le mari – parfait vu en Christ).

« Maris, aimez vos propres femmes ». Il ne pourrait être une image de Christ sans cela. C’est l’exhortation capitale qui lui est faite et qui conditionne les trois fonctions précitées. Cet amour doit être selon Dieu, « versé dans nos cœurs par le Saint Esprit » (Rom. 5. 5 ; Gal. 5. 22), et dans ce cas-là, il s’exercera quelle que soit la réponse à cet amour.

Il n’y a sans doute rien que l’on commande moins à l’homme, et pourtant Dieu nous exhorte environ 25 fois dans le Nouveau Testament à nous aimer l’un l’autre et entre autres : « Maris, aimez vos propres femmes ». L’exhortation est là, de la part de Dieu, reconnaissons humblement que son appel est souvent nécessaire (voir aussi Col. 3. 19).

Une seule fois, en Tite 2. 4, il est dit que les jeunes femmes doivent être « instruites à aimer leurs maris », la chose semblant souvent plus naturelle à une femme qu’à un homme.

1 Pierre 3 : « étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie » (1 Pier. 3. 7). Voici une expression bien touchante pour nous dire que les époux croyants ont une part commune à la grâce de Dieu. Ils ont cet héritage en commun. Sur ce plan-là, ils sont égaux. Mais ils ne le sont pas quant à la nature : la femme est « un vase plus faible, c’est-à-dire féminin ».

Le mari est particulièrement exhorté à ne pas oublier ces deux éléments, « pour que vos prières ne soient pas interrompues ». Le couple est donc appelé à prier d’une façon ininterrompue. Le couple où l’on ne prie pas est, a-t-on dit, « une maison sans toit ouverte à toutes les intempéries ».

1 Corinthiens 7 : « afin que vous vaquiez à la prière, et que vous vous trouviez de nouveau ensemble… » (1 Cor 7. 5). La prière en commun n’enlève nullement la responsabilité et le privilège de la prière individuelle, alimentant la piété personnelle qui viendra renforcer l’unité et la communion du couple.

Ce passage de 1 Corinthiens 7. 3 et 4 nous montre que Dieu a placé des joies particulières dans la vie conjugale, et mari et femme sont exhortés à ne pas se « frustrer » l’un l’autre sans consentement mutuel, ce qui déstabiliserait le couple. « Frustration » ou « consentement mutuel » : il faut toujours choisir la seconde solution « afin que vous vaquiez à la prière ».

« Afin que vous vaquiez à la prière » (v.5) : le Saint Esprit ne présente pas le couple comme se suffisant à lui-même dans des joies qui pourraient devenir égoïstes, mais se privant « pour un temps » de celles-ci, « d’un consentement mutuel » pour vaquer à la prière, en intercession ou en supplication, pour tous les besoins qui les entourent. Quel équilibre béni mais fragile, car Satan pourrait déséquilibrer le couple par un service spirituel accaparant (fin du v. 5).

Pourquoi l’apôtre Paul nous entretient-il de telles choses ? « Par indulgence, non comme commandement » (v.6).

B – Quelques exemples de vies conjugales et leurs leçons respectives

Adam et Ève (Gen. 3) : Satan, vu dans le serpent, tente Ève, c’est-à-dire « le vase plus faible ». N’aurait-telle pas dû parler de la proposition du diable à son mari, au lieu de dialoguer avec le serpent ? Pour les choses importantes, une épouse doit s’enquérir de la pensée de son mari, pour qu’ils décident ensemble.

Autre domaine important : le choix du prénom des enfants. Ève n’a pas non plus, semble-t-il, demandé conseil à son mari pour donner les noms de ses enfants (Gen. 4. 1 et 25). Un changement intervient au ch. 5. 3 : c’est Adam qui nomme Seth. Quant à la contradiction apparente entre les chapitres 4. 25 et 5. 3, nous citons G. C. Willis (dans « Aux parents de mes petits-enfants » p. 18 et 19) : « Nous pensons apercevoir quelque chose de cette unité de pensée et d’action à la naissance de Seth, puisque le ch. 4. 25 paraît contredire le ch. 5. 3, tandis qu’ils se complètent ».

Lémec et ses deux femmes (Gen. 4. 23) : c’est le premier homme à avoir deux femmes, ce qui constitue une déviation par rapport à la volonté de Dieu. C’est l’image déplorable d’un couple en révolte contre Dieu, où la chair gouverne (voir v. 23).

Abraham et Sara (Gen. 12 à 23) : c’est le couple sur lequel il nous est donné le plus de détails dans la Parole.

En Genèse 12. 11 à 13, ils conviennent entre eux de dire un mensonge ; un « demi-mensonge » diront les opportunistes, puisqu’elle est sa demi-sœur (fille de son père, mais pas de sa mère), mais Dieu juge que c’est un mensonge. Ils récidiveront en Genèse 20. 2, ce qui est toujours plus grave, mais jugeront le péché en Genèse 20. 12. Toutefois, cela a constitué un mauvais exemple pour leur fils (26. 7). Il est nécessaire de dire la vérité aux autres et aussi au sein du couple.

D’autre part, nous pouvons penser qu’Abraham aimait beaucoup Sara, mais toutefois pas assez pour mourir pour elle : « Ils me tueront » (à la différence de Christ pour l’Assemblée).

En Genèse 16. 2, « Abraham écouta la voix de Sara », ce qui est en l’occurrence la voix de la chair impatiente et aigrie. Ni l’un ni l’autre ne s’attache en ce moment à la sûre promesse de Dieu, et Ismaël naît, ancêtre des Arabes, peuple ennemi d’Israël. Certes, un mari doit écouter la voix de sa femme, nais seulement quand celle-ci « ouvre sa bouche avec sagesse » (Prov. 31. 26). D’autre part, un des conjoints doit relever l’autre quand il est défaillant quant à sa foi (cf. Éccl. 4. 9 et 10).

En Genèse 21. 10 à 12, Sara a recouvré le discernement spirituel de la pensée de Dieu, aussi son mari peut, sur l’ordre divin, écouter sa voix : « Chasse la servante et son fils ». Il faut chasser la chair (non pas quant à sa présence, mais quant à ses manifestations) de nos foyers pour que le Divin Isaac soit à l’honneur.

Isaac et Rebecca (Gen. 25 à 27) : c’est l’image d’un couple qui commence bien, mais finit mal. « Et Isaac pria instamment l’Éternel au sujet de sa femme » (25. 21). Prions pour nos épouses, comme Isaac. Il y a aussi de la piété chez Rebecca : elle consulte l’Éternel (v. 22). Mais les enfants vont désunir ce foyer, par la faute même des parents : « Isaac aimait Ésaü car le gibier était sa viande, mais Rebecca aimait Jacob » (v. 28). Attention aux préférences, non à cause d’Ésaü lui-même mais à cause d’un met. Triste fin : Rebecca va tromper son mari aveugle. Sa dernière parole relevée par l’Écriture est désespérée . « J’ai la vie en aversion… à quoi bon pour moi de vivre » (v. 46). Elle mourra sans revoir son « préféré ».

Jacob et Rachel (et Léa) (Gen. 29 et 30) : « Jacob servit pour Rachel sept années et elles furent à ses yeux comme peu de jours, car il l’aimait » : belle image de Christ qui s’est acquis l’Assemblée. Mais trompé, Jacob a deux épouses, Rachel et Léa, ce qui amène dans ce foyer rivalité, amertume, aigreur, souffrance : ce qui n’est pas selon la pensée de Dieu produit toujours ces résultats. Pour notre avertissement, l’Esprit de Dieu nous rapporte une « scène de ménage » (30. 1 et 2). Jacob dit ici à sa femme une chose juste, mais n’y met pas le bon ton : et nous ? Après ce moment d’aigreur, un travail précieux se fera dans l’âme de Rachel (v 22 et 23) et Dieu donnera Joseph.

Il est précieux de relever que l’amour de Jacob pour Rachel se maintiendra vivant jusqu’au bout de leur course ensemble, et le souvenir en demeurera bien des années après (voir Gen. 48. 7). Un amour fort, malgré des défaillances.

Moïse et Séphora (Ex. 4. 25) : Séphora, n’étant pas du peuple de Dieu quant à son origine, semble heurtée par la pratique de la circoncision. Toute jeune fille apporte avec elle un bagage de coutumes et de sensibilités, lié à sa culture, à son rang social, à la famille où elle a vécu avant le mariage, aux amis qu’elle a fréquentés… Elle devra, dans sa vie conjugale, abandonner certaines de ces choses, surtout si elle s’unit à un serviteur de Dieu. Car l’essentiel, c’est d’avoir ensemble la pensée de Dieu. Séphora s’y soumet quand elle voit son mari en danger de mort, mais vraiment à contrecœur : « Tu m’es un époux de sang » (v. 25).

L’a-t-elle suivi pour sa mission difficile en Égypte ? Il semble que non, puisqu’elle vient avec ses fils et son père vers Moïse à la montagne de Dieu après la sortie d’Égypte (18. 5). À-t-elle rebroussé chemin dans le désert, comme Marc plus tard ? On ne sait pas. Cela nous montre qu’il n’est pas facile de marcher aux côtés d’un serviteur de Dieu, et une jeune fille doit « calculer la dépense » – et aussi en discerner tout le privilège.

Manoah et sa femme (Jug. 13) : Dans ce temps si sombre du livre des Juges, il est précieux de rencontrer un tel foyer. Ce qui les caractérise : communion, intimité, partage. Il est important de se parler entre époux (v. 6, 10, 22 et 23). L’épouse semble ici plus spirituelle que son mari : c’est elle qui le rassure. Remarquez dans sa réponse sa logique de foi. C’est vraiment une femme vertueuse : « le cœur de son mari » a tout lieu de « se confier en elle ». Sa soumission et son effacement sont tels que son nom n’est pas donné, sinon qu’elle est « la femme de Manoah ».

Élimélec et Naomi (Ruth 1. 1 à 3) : Sous la pression de la famine, ils quittent Bethléem pour s’en aller aux champs de Moab, sans consulter Dieu. C’est l’exemple d’un foyer où il n’y a pas de dépendance, pas de prières communes pour demander le vrai chemin à Dieu. Les conséquences en sont tristes.

Elkana et Anne (et Pennina) (1 Sam. 1) : C’est toujours le même constat : il y a souffrance et difficulté supplémentaires, quand l’on s’éloigne de la pensée de Dieu. Nous avons, dans ce foyer, à la fois le spectacle émouvant d’un mari aimant, mais impuissant devant le chagrin et la souffrance de sa femme, dus à une rivalité.

Un bon conseil en pareille circonstance aurait été : « Parles-en directement à Dieu ». C’est ce qu’Anne a fait, obtenant soulagement et délivrance. Dieu donne Samuel, et ce couple sort, nous le voyons, fortifié de ce moment de crise : … « d’année en année, quand elle montait avec son mari pour sacrifier le sacrifice annuel » (2. 19).

Tout mari a devant lui, un jour, une épouse en pleurs ; les raisons en sont plus ou moins graves et plus ou moins cachées : « C’est un vase plus faible, c’est-à-dire féminin ». Souhaitons, en apprenant d’Elkana et d’Anne, que l’issue en soit aussi heureuse que dans leur foyer…

David et ses femmes (2 Sam.) : Dieu a supporté, sous l’ancienne alliance, même chez ses serviteurs, la polygamie, mais cela, sans jamais l’approuver et en laissant les conséquences avoir leur cours. Au foyer de David, c’est surtout la rivalité entre les enfants de ces différentes femmes….

Mais la grande leçon de la vie de David, c’est qu’aucun couple n’est à l’abri de l’adultère (2 Sam. 11) : l’un des conjoints infidèle à l’autre, le mari étant certainement plus exposé à manquer. Nous devons tous nous encourager à être fidèles l’un à l’autre, car c’est « la volonté de Dieu » de 1 Thessaloniciens 4. 3. Veillons aussi à ce que notre attitude ne pousse pas l’autre à l’infidélité…

Achab et Jézabel (1 Rois 21) : « Achab se vendit pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, sa femme Jézabel le poussant » (v. 25). C’est le couple le plus sinistre de la Parole, par leur vie et par leur mort. Celle qui aurait dû être « une aide » « pousse » encore davantage son mari dans le mal.

Job et sa femme : la femme de Job n’est pas « une aide » pour son mari dans l’épreuve mais, alors que naturellement la souffrance tend à nous aigrir, Job répond avec douceur et respect à cette première « consolatrice fâcheuse » : « Tu parles comme parlerait une des insensées… » et non pas : tu es insensée (Job 2. 10). La chair ne répond pas à la chair, ici, comme au foyer de Jacob et Rachel (voir plus haut).

Le Bien-Aimé et la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques constituent un sujet trop élevé pour qu’il soit développé ici.

Zacharie et Élisabeth (Luc 1) : le Saint Esprit peut rendre un témoignage précis à la justice pratique de ce couple âgé : « Ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur, sans reproche » (v. 6). Toutefois, cette fidélité ne garantit pas l’absence d’épreuves : « Ils n’avaient pas d’enfant » (v. 7). La ressource pour eux, et pour nous en pareil cas : la prière. C’est un merveilleux exemple d’un couple uni, en prières. « Ne crains pas Zacharie, parce que tes supplications ont été exaucées… » et Dieu leur promet Jean. La foi première de ce mari faillira (v. 18 à 20), mais restauré, il prophétisera rempli du Saint Esprit à la gloire de son Dieu (v. 67 à 79). Élisabeth, elle aussi remplie du Saint Esprit (v. 41), se maintient à un niveau élevé.

En somme, c’est un couple âgé (v. 18), uni dans le même discernement de la pensée et de la gloire de Dieu.

Anne et son mari (Luc 2) : « Anne vécut avec un mari sept ans depuis sa virginité et veuve d’environ quatre-vingt-quatre ans » (v. 36). Bien courte vie conjugale – seulement sept ans – hélas interrompue par la mort de son époux, par la volonté de Dieu. Refusera-t-elle d’être consolée ? Elle trouve dans son Dieu une compensation précieuse à sa solitude et son long veuvage est bien rempli à la gloire de Dieu ! Luc 2. 36 à 38 :

– « Elle ne quitte pas le temple… » : la présence de Dieu.

– « … servant Dieu… » : le service de Dieu.

– « … en jeune et en prière nuit et jour… » : une sainte et continuelle relation avec Dieu.

– « … louait le Seigneur… » : une adoration pour Dieu.

– « …parlait de Lui… » : un témoignage pour Dieu.

– « …à ceux qui attendaient la délivrance » : unie à d’autres dans l’espérance de Dieu.

Ananias et Saphira (Act. 5) : ce couple est uni, mais pas pour une bonne cause : « Ananias, de connivence avec sa femme » (v. 2), ment « à l’Esprit Saint » (v. 3), « à Dieu » (v. 4). Ils ont « convenu entre eux de tenter l’Esprit du Seigneur » (v. 9) et leur cœur (v. 3 et 4) est la source de ce manque de droiture.

Dans le domaine matériel, financier (déclarations de tout ordre…!) que d’occasions de frauder comme le monde et comme ces deux conjoints de concert. N’y aura-t-il, comme ici, aucun des deux pour dire : « Je crois qu’il nous faut finalement marcher avec droiture devant le Seigneur, quoiqu’il nous en coûte, maintenant ».

Aquilas et Priscilla : ils sont toujours nommés ensemble dans le Nouveau Testament, et cela à six reprises. Ce sont deux inséparables.

En Romains 16, on voit qu’ils tirent ensemble au joug, « le joug aisé » du Seigneur pour « l’Œuvre du Seigneur », exposant ensemble leur vie pour celle de Paul (v. 4). C’est un couple à qui étaient redevables toutes les assemblées des nations (v. 4) et qui loge l’assemblée (v. 5).

En Actes 18. 26, c’est un couple, qui avec tact et amour, peut apporter un complément précieux à la grande connaissance d’Apollos.

Avaient-ils des enfants, une famille à eux ? Il est possible que non. Mais ils ont œuvré pour la grande famille de Dieu. Avons-nous de l’émotion devant un tel témoignage rendu à ce couple, ou bien parlons-nous encore « de la terre » (Jean 3. 31), mais nous avons envie de dire qu’au tribunal de Christ, le jour des récompenses, ils seront encore côte à côte (comme Abraham et Sara en Hébreux 11).

C – Quelques conseils pratiques

Trois conseils de base peuvent être donnés aux couples :

Savoir se pardonner (Col. 3. 13). Il serait bien surprenant que la chair agisse partout, sauf au sein du couple. Avons-nous déjà dit à notre conjoint : « Je te demande pardon » ?

Savoir s’accepter l’un l’autre, accepter l’autre dans ses faiblesses et ses infirmités, sans chercher constamment à les stigmatiser ou à les faire disparaître, sachant que nous-mêmes nous avons d’autres défauts. Ne pas le ou la comparer avec une autre personne. Attention, à ce sujet, aux présences trop proches dans les jeunes foyers (jeunes filles au pair, autre couple dans la maison, etc…).

Manifester beaucoup de patience et de grâce, en somme le « fruit de l’Esprit » de Galates 5. 22.

Pourquoi l’homme sage a-t-il « foui profondément » pour bâtir sa maison sur le roc ? (Luc 6. 47 à 49) Parce que le fleuve, l’inondation va se jeter tôt ou tard contre sa maison. Ainsi les foyers chrétiens, nos foyers, sont oppressés par Satan et le monde de l’extérieur, et par la chair des conjoints de l’intérieur. Il faut, pour résister, que les fondations soient bonnes (voir « pré-fiançailles » et « fiançailles ») et une vigilance constante, mais surtout la seule grâce de Dieu.

Attention aux petites fissures qui vont s’agrandir, telles dans un barrage… Les choses sont à régler chaque jour ! Éphésiens 4. 26 nous dit : « Que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ». Le mari est particulièrement exposé à « s’aigrir » contre son épouse (Col. 3. 19). Colossiens 3. 12 nous parle de « longanimité », mot qui signifie « long souffle ». Avant de parler, et pour éviter la colère, prenons le temps de respirer ! (voir aussi Job 32. 20)

Mais si une fissure grave est déjà là, que faire ?

Foyers en difficulté

Pouvons-nous aider un foyer en difficulté ? Il est très difficile d’aider un foyer, même si on désire le faire de la part du Seigneur ; si le couple le demande, les choses peuvent être différentes.

Les couples en difficulté devraient avoir la liberté d’aller ensemble voir un frère (ou un autre couple) de l’Assemblée, connu pour sa piété, son expérience de la vie conjugale, et pour sa discrétion, pour lui dire : « Nous ne savons pas ce qui nous arrive, mais depuis quelque temps, nous ne nous comprenons plus… ». Ce frère, peut alors les aider à regarder vers Celui qui « fait tout » (Éccl. 11. 5).

Pourquoi devons-nous régler un conflit conjugal ?

– Parce qu’il est un déshonneur pour Dieu, qui a inscrit dans cette union des choses si merveilleuses.

– Parce qu’il ne fera que s’aggraver et qu’il est un « divorce en puissance », c’est-à-dire une séparation qui n’est pas dans le plan de Dieu (Mat. 19. 9).

– Parce que Satan se cache derrière et cherche à nous diviser.

– Parce que nous sommes tous les deux malheureux.

– Parce que nous rendons malheureux ceux qui nous entourent : « Si un membre souffre, tous souffrent avec lui ».

– Parce que cela ruinerait rapidement notre service pour le Seigneur.

– Parce que nous risquons de troubler nos frères et sœurs dans l’assemblée locale (et affaiblir l’Assemblée).

– Parce que nous sommes appelés à « demeurer » ensemble.

– Parce que le Seigneur le veut, et peut nous aider…

Voilà beaucoup de raisons de nous « réconcilier » (1 Cor. 7. 11) !

Comment devons-nous régler un conflit conjugal ?

– Nous humilier ensemble devant le Seigneur de cet état de choses.

– Lui demander son secours indispensable dans une prière commune.

– Se pardonner les torts. Dire à haute voix à son conjoint : « Je te demande pardon ». Rien ne « débloquera » autant l’autre, et il est bien rare que les torts soient d’un seul côté.

Nous ferons alors l’expérience précieuse de la délivrance que le Seigneur accorde à ceux qui se placent loyalement, droitement devant lui, et nous serons encore plus unis après l’orage qu’avant.

Pourquoi n’avons-nous pas pu régler ce conflit conjugal ?

– Parce que nous n’avons pas dit à notre conjoint : « Viens, nous allons confesser au Seigneur, dans la prière, ce désaccord et Lui demander qu’Il nous aide à trouver une solution.

– Parce que notre orgueil (Prov. 13. 10) ne veut pas céder devant l’autre et nous empêche de dire : « Je te demande pardon ».

– Parce que nous ne le voulons pas vraiment.

– Parce que nous idéalisons le mariage et avons des exigences irréalisables.

À propos des relations d’un jeune foyer avec les parents.

Les parents doivent offrir un espace de liberté au jeune couple. « L’homme quittera son père et sa mère » : « l’homme » car il ne doit pas y avoir deux chefs dans un foyer. Le jeune foyer est dorénavant responsable de ses décisions.

La promiscuité du jeune foyer avec celui des parents a été un sujet de souffrances pour bien des générations. Attention aux « maisons pleines de personnes et de problèmes » (!), selon l’expression d’un frère. Le mariage de leurs enfants doit marquer la fin de l’influence journalière et du contrôle immédiat des parents, ce qui n’empêchera pas aux enfants de les « honorer ».

Divers autres conseils :

Il est nécessaire aussi qu’il y ait de la « transparence » dans le couple : ne rien cacher à sa femme ou à son mari (comme Rachel avec les théraphim : Genèse 31. 32). Exemple : s’il y a une attirance coupable pour une tierce personne, pourquoi ne pas en parler à son conjoint ? Cela donnerait la possibilité de prier ensemble à ce sujet, et le péché serait jugé en son germe… Cela ne veut pas dire quand même qu’il faille tout lui dire (problèmes d’assemblée, compte-rendu « détaillé » des réunions d’administration…).

Donc, ne rien cacher, mais ne pas charger outre mesure inutilement son conjoint. Il faut apprendre à « être vrai dans l’amour » (Éph. 4. 15), et il y a des vérités qui blessent.

Au sujet des combats spirituels à mener : un jeune frère, nouvellement marié, devra-t-il s’engager dans de grands combats spirituels pour le peuple de Dieu ? La sagesse de Dieu dans un passage comme Deutéronome 24. 5 doit être plus sage que la nôtre !

D’autre part, sachons ménager davantage « d’espaces de liberté » pour notre conjoint. Cela demande des petits « sacrifices », des petites attentions de tous les moments.

L’homme doit « se réjouir de la femme de sa jeunesse » (Prov. 5. 15 à 20) – même si elle n’est plus aussi jeune qu’elle ne l’a été. L’épouse cherchera encore « à plaire à son mari » (1 Cor. 7. 34).

Au sujet de l’infidélité (ou adultère) : le mari est certainement plus exposé à ce danger. Son épouse en sera consciente et cherchera à l’aider par les moyens que lui suggérera son amour.

Travail des épouses à l’extérieur du foyer : 1 Timothée 5 et Tite 2 délimitent clairement le cercle premier de la femme : la maison. Mais là aussi, il faut respecter le choix de son épouse, tout en recherchant les véritables motivations (gagner plus d’argent « superflu », augmenter son « standing de vie », avoir son indépendance financière vis-à-vis de son conjoint… ?).

Des solutions intermédiaires peuvent être trouvées, laissant la possibilité de s’occuper de ses enfants (mi-temps, métiers avec des horaires peu contraignants…). Dans tous les cas, ne sacrifions pas notre foyer, mais recherchons son équilibre.

Adoption d’un enfant. L’Écriture ne semble pas la proscrire, puisque le Saint Esprit prend même cette image pour parler de ce que Dieu a fait à notre égard… Toutefois, là aussi, il faut que nous soyons conduits par Dieu et par un dévouement vrai – non pas pour être mû par une volonté propre qui voudrait se procurer ce que Dieu ne nous a pas accordé dans sa sagesse.

Limitation des naissances : Dieu nous a-t-il donné des moyens naturels ? L’abstinence momentanée ne serait-elle pas une forme de « tempérance » (c’est-à-dire de maîtrise de soi) qui est un « fruit de l’Esprit » ? « Contre de telles choses, il n’y a pas de loi » (Gal. 5. 22 et 23).

Pouvons-nous « user » (1 Cor. 7. 31) des moyens mis à notre disposition par le monde moderne ? Chaque couple doit en faire un sujet particulier de prières devant le Seigneur dans la droiture de son cœur. Il nous montrera certainement ce qu’Il approuve ou désapprouve, et cela dans les différentes étapes de la vie du couple.

Deux écueils à éviter :

– Imiter d’autres couples (mêmes chrétiens) sans exercices personnels, et donc faire les choses en l’absence de convictions personnelles.

– Imiter « les principes du monde » (1 Jean 4. 5) qui sont en ce domaine comme en d’autres : tout contrôler, tout gouverner, tout programmer. Et d’ailleurs, Dieu aura tôt fait de nous montrer que, dans ce domaine aussi, Il est celui qui seul décide !

Deux paradoxes à accepter :

– Nous sommes responsables de nos actes dans ce domaine, comme dans d’autres.

– Dieu est souverain : s’il veut nous donner une grande famille, c’est une bénédiction que nous ne devons pas refuser. Les voies de sa sagesse sont merveilleuses (voir le témoignage ci-dessous).

Ainsi, laissons-nous conduire par une telle sagesse.

« … et un petit enfant les conduira » Ésaïe 11. 6.

Sauvés par un nouveau-né

Un de mes plus grands privilèges au cours de mes voyages, est de pouvoir rendre visite à des missionnaires dans le monde entier.

Ceux d’entre nous qui jouissons du confort et de la sécurité de nos maisons en Occident, ne peuvent imaginer ce que peut être la vie d’un missionnaire. Souvent, ils n’ont pas d’eau potable et ne peuvent se procurer que la nourriture la plus simple. Ils sont menacés en permanence par toutes sortes de maladies et d’infections. Certains vivent à des endroits très sauvages, où leur vie est constamment en danger. À ma grande tristesse, mais pour la gloire de Dieu, je dois dire que la liste des hommes et des femmes qui, par amour pour Christ, laissent leur vie sur le champ missionnaire, s’allonge de jour en jour. Ils sont généralement aux premières lignes du front, souvent à des postes isolés, mais ils savent que le Maître qui les y a placés se tient à leurs côtés.

Un jour, j’ai rendu visite à un couple missionnaire qui habitait un coin très retiré de l’Afrique. Leur petite maison était nichée dans un paysage de rêve avec une vue magnifique sur des lacs et des montagnes. Ils possédaient très peu de biens de ce monde, mais ils étaient riches en grâce et vivaient dans un site que beaucoup de gens fortunés auraient payé très cher. Dans leur petite cabane vivaient entassés leurs six enfants, dont le dernier n’avait que quelques mois. « Suivez-moi », me dit la femme du missionnaire en prenant le bébé et en sortant de la maison. « Je voudrais vous raconter une histoire ». Nous nous sommes assises sur un banc. À nos pieds s’étalait un panorama grandiose. On voyait partout des montagnes couvertes de forêts et parsemées de lacs et de cascades.

C’est souvent une lourde charge pour un missionnaire d’avoir une famille nombreuse, me confia-t-elle. Le moment vient où on est obligé d’envoyer ses enfants dans son pays d’origine, parce que par ici il n’y a pas de bonnes écoles. Nous essayons donc d’en profiter au maximum, aussi longtemps qu’ils sont petits.

Elle se tut un instant et regarda l’enfant endormie dans ses bras.

Quand elle reprit, sa voix tremblait d’émotion : quand j’ai appris que j’allais avoir un autre enfant, je me suis rebellée contre Dieu.

Nous avions déjà cinq enfants en bas âge et il ne me semblait pas que c’était juste que je sois obligée d’en porter un sixième. Ma santé n’était pas des meilleures et la perspective de la venue de cet autre enfant me rendait triste et malheureuse ».

Pendant qu’elle parlait, des larmes coulaient sur ses joues.

« Ce n’était donc pas assez d’avoir cinq enfants ? Que n’ai-je pas crié à Dieu ! Par moments, je souhaitais même qu’il me fasse perdre cet enfant.

Puis vint le moment où je devais accoucher. J’étais très faible et il n’y avait pas de médecin dans les parages. Nous n’avions personne pour garder les enfants, aussi mon mari nous a-t-il tous embarqués dans la voiture et conduits dans une ville où il y avait un bon hôpital missionnaire. Nous y sommes restés jusqu’à la naissance du bébé ».

La petite commença à bouger dans ses bras. Elle s’étira, puis se mit à bailler. Elle était si mignonne. La voix de la maman devint très tendre. « En rentrant chez nous avec notre nouveau-né, nous avons appris que pendant notre courte absence, les redoutables Mau Mau avaient fait un raid dans la région et y avaient massacré tous les blancs. Si nous avions été là, ils nous auraient également tués ».

Elle serra le bébé contre sa poitrine. Les larmes coulaient toujours sur son visage. « La petite chérie, c’est Dieu qui l’a envoyée pour nous sauver la vie. Plus jamais, je ne me révolterai contre les voies de Dieu ».

Mariés tous deux inconvertis, j’ai appris à connaître le Seigneur : dois-je quitter mon mari (ou ma femme) incrédule ? Lire attentivement 1 Corinthiens 7. 12 à 17 et 1 Pierre 3. 1.

Le couple et l’argent : Apprenons à vivre avec ce que le Seigneur nous a donné et nous donne, en faisant attention aux dettes (elles ont de bien tristes compagnons en 1 Samuel 22. 2) !

Laissons de la place à la vie de la foi (Mat. 6. 24 à 34). Pour cela, il est important d’avoir sensiblement la même « mesure de foi », sinon il peut y avoir des tensions.

Prières en commun : L’homme, par principe, est la bouche de la femme. C’est lui le chef. L’amen que sa femme dira à ses prières équivaut à un consentement (cf. Nomb. 5. 22). Mais une question se pose : peut-elle prier à voix haute devant lui ? Les avis divergent suivant les couples. C’est justement au couple à décider ensemble, en évitant absolument que le mari « fasse pression » sur la conscience de sa conjointe ! En tout état de cause, la prière orale par les deux est vécue par bien des couples comme une réelle bénédiction.

Et si le rôle est inversé entre l’homme et la femme (celle-ci prenant l’ascendant sur son mari) ? Juges 4. 9 nous dit que ce n’est pas à l’honneur de l’homme qu’il en soit ainsi. Mais là encore, il nous faut nous garder de juger de manière extérieure tel ou tel couple, les torts, dans ce domaine, étant souvent partagés, et rechercher patiemment l’équilibre et l’harmonie voulue par Dieu dans le nôtre.

Le divorce : Quelle que soit notre vision sur ce sujet dont la réalité, hélas, nous environne dans ce monde de toutes parts, il y a des principes simples dont il est important de nous souvenir.

Nous ne pouvons que mettre ce sujet en dernier dans notre exposé, car il est l’échec de tout ce qui a précédé, et il faut qu’il nous apparaisse comme tel. Il n’est pas avant tout l’échec du mariage, mais l’échec de la recherche patiente, volontaire, persévérante, de l’harmonie de la vie conjugale de tous les jours, et cela, bien davantage dans le foyer chrétien. Le divorce est l’accumulation de petits divorces en puissance, de petites fissures non colmatées, de petits péchés non confessés. Le divorce, comme toute division, est un échec global dû à une multitude de petits échecs.

Moïse n’a-t-il pas parlé de lettre de divorce, font remarquer les pharisiens en Matthieu 19. « À cause de la dureté de votre cœur » leur répond le Seigneur. « Au commencement, il n’en était pas ainsi » (v. 7 et 8).

Le Seigneur n’entrevoit-il pas cette possibilité du divorce « pour cause de fornication » (v. 9). Oui, seulement dans l’évangile du Royaume où tout acte d’infidélité est et sera sanctionné (c’est dans ce sens que Dieu prend cette image pour expliquer ses voies gouvernementales en discipline pour son peuple infidèle, mais dans un but de restauration et non pas de rejet définitif. Par exemple : Osée 2. 2, mais v. 14 à 17 ; Ésaïe 50. 1, mais Ésaïe 54. 7). Mais non pas dans l’évangile du Serviteur (Marc 10) où le divorce ruinerait invariablement le service du serviteur du Seigneur.

Dans tous les cas, le divorce définitif n’est jamais présenté dans l’Écriture comme un moyen de régler des conflits conjugaux – encore pire, d’être à un autre. Nous devons plutôt rester ensemble et les régler, selon ce qu’on a dit plus haut…

Conclusion

La sagesse et l’amour de Dieu ont institué le mariage et ordonné la vie conjugale. Il voudra certainement nous aider à réaliser dans nos foyers une bienheureuse harmonie.

Ce sera le plus beau cadeau que nous pourrons donner à nos enfants.

LES RELATIONS ENTRE LES PARENTS ET LES ENFANTS

Introduction

Le foyer chrétien est une sphère privilégiée dans laquelle les relations entre parents et enfants sont appelées à s’exercer dans le Seigneur. Il est remarquable de constater qu’Éphésiens 6. 1 à 4 et Colossiens 3. 20 et 21 placent justement ces relations « dans le Seigneur », c’est-à-dire là où son autorité est reconnue. Cela est de toute importance à considérer, et c’est ce qui nous démarque d’un monde qui vit comme il peut, avec les références qui sont les siennes.

Première partie : enseignements donnés aux enfants vis-à-vis des parents

Ce que Dieu demande aux enfants pourrait se résumer simplement en trois mots : obéir, écouter, honorer. Et ce qu’un enfant apprend là dans sa relation avec ses parents, c’est aussi ce qu’il va être appelé à vivre dans sa relation avec Dieu. Voilà ce qui fait l’importance de ces relations et les place d’emblée à un niveau élevé.

Obéir

L’obéissance n’est pas aujourd’hui un mot à la mode. C’est pourtant la première chose que Dieu demande.

Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons relevé quelques caractères liés à l’obéissance :

« Enfants obéissez à vos parents ».

– L’obéissance est liée à une autorité reconnue.

– L’autorité suprême, c’est Dieu.

– Dieu a aussi institué des autorités dans le monde pour que l’ordre y soit maintenu. Romains 13. 1 et 2 présente à cet égard un principe général, dont la seule restriction est donnée en Actes 5. 29 : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

– Dans la famille, cette autorité est confiée aux parents, et en particulier au père. Mais la mère a droit à l’obéissance de ses enfants autant que le père ! Il est écrit en effet : « Enfants obéissez à vos parents ». Voir également Proverbes 30. 17.

« Enfants obéissez… car cela est juste ».

Juste, c’est à dire selon la pensée de Dieu, selon l’ordre voulu de Dieu dans la famille.

« Enfants obéissez… car cela est agréable ».

– Nous voyons habituellement l’obéissance comme une contrainte, une obligation et, à vrai dire, assez peu souvent comme quelque chose d’agréable ! Pourtant la Parole nous montre qu’il y a un véritable bonheur à obéir. Voir Jean 13. 17 et Jean 14. 23.

L’amour est la clé de « l’obéissance agréable ». Quand on aime, tout se fait plus facilement. Et si j’obéis par amour pour mes parents, par amour pour le Seigneur, cela sera (et me sera) agréable dans le Seigneur !

Obéir implique la dépendance et suppose la confiance.

Ne pas obéir, c’est manifester de l’indépendance. Dans le monde, aujourd’hui, on favorise l’esprit d’indépendance. Il faut que, tout jeune, l’enfant affirme sa personnalité ! Mais ce n’est pas du tout ce qu’enseigne l’Écriture ! La Parole veut nous apprendre à ne pas mettre notre volonté propre en avant, mais à la soumettre à la volonté de Dieu, elle nous apprend à dépendre de Lui. Et cela commence à s’apprendre tout jeune… pour pouvoir continuer à le vivre ensuite ! Est-ce un joug insupportable ? Voir Lamentations de Jérémie 3. 27.

C’est quelque chose de très heureux lorsque l’obéissance et la dépendance se vivent dans la confiance. Si je fais confiance à mes parents, j’obéirai beaucoup plus facilement lorsqu’ils vont me demander quelque chose ! Bien sûr, la confiance doit être cultivée, entretenue, développée, et à cet égard la responsabilité des parents est évidente.

Enfin l’obéissance dans la confiance est une grande sécurité pour l’enfant qui obéit. Et c’est aussi ce que Dieu veut que nous apprenions dans nos relations avec Lui !

Comment obéir ?

Obéir « en toutes choses », c’est-à-dire pas seulement quand cela me plaît, ou quand cela correspond à ma pensée ! Il n’y a pas d’exception à l’obéissance d’un enfant à ses parents (sauf celle déjà citée en Actes 5. 29, mais nous ne supposons pas ce cas dans un foyer chrétien).

– Obéir, c’est obéir tout de suite ! Quelqu’un disait : « Obéir lentement, ce n’est pas obéir ! » Retenons à ce sujet l’exemple de l’enfant Samuel, qui obéit aussitôt avec cette expression qui caractérise si bien l’obéissance immédiate : « Me voici ».

– Obéir, c’est aussi obéir sans discuter, sans raisonner ! Là encore l’esprit du monde peut nous influencer à tort, parce que, au fond, discuter c’est déjà refuser d’obéir ! Mais cela ne veut pas dire du tout que l’obéissance doit être inintelligente ! Bien au contraire, elle pourra être pleine de zèle et intelligente, si elle est liée à l’amour et à la confiance.

Depuis quand, et jusqu’à quand obéir ?

– L’obéissance peut être inculquée déjà au tout jeune enfant (voir Prov. 22. 6), et il est normal qu’elle demeure ensuite tant que l’enfant vit dans le foyer de ses parents.

– Plus tard, les choses sont sans doute différentes lorsque l’enfant a quitté le foyer familial. Toutefois la Parole ne nous autorise pas à dire qu’un enfant devenu grand ne doit plus obéir à ses parents. Nous avons ainsi le bel exemple des Récabites qui ont obéi à leur père Jonadab (voir Jér. 35. 6 à 19), et qui ont reçu à cause de cela une bénédiction particulière de la part de Dieu.

Écouter

– Écouter est quelque chose d’essentiel. Nous venons de voir l’importance de l’obéissance, mais pour obéir il faut d’abord savoir écouter !

– L’Écriture est remplie d’exhortations à écouter et à cet égard chacun peut rechercher avec profit ce qu’en dit le livre des Proverbes, par exemple :

* Écouter son père et sa mère : Proverbes 1. 8.

* Écouter, pour être en sécurité : Proverbes 1. 33.

* Écouter, pour être sage : Proverbes 8. 33 ; 15. 31 ; 19. 20 ; 23. 19.

* Écouter, lié à des promesses ou à des bénédictions : Proverbes 4. 10.

– L’Écriture nous donne aussi maints exemples instructifs à considérer. Un des plus beaux est sans doute encore celui du jeune garçon Samuel. Voir 1 Samuel 3. 10.

– En revanche, refuser d’écouter est toujours quelque chose qui a des conséquences graves :

* Le fils indocile de Deutéronome 21. 18.

* Samson, en Juges 14. 3.

* Saül, en 1 Samuel 15. 22.

Honorer son père et sa mère

C’est un des commandements de la loi que Dieu a donnée à son peuple (Ex. 22. 12). Il est rappelé en Éphésiens 6. 23, comme étant le premier commandement lié à une promesse.

– Comment se manifeste l’honneur rendu à ses parents ?

* Par le respect. Le père et la mère ont droit à ce même respect. Voir Lévitique 19. 3 et Deutéronome 27. 16.

* Par le comportement que l’on a à leur égard.

* Dans les paroles. On ne parle pas avec ses parents comme on parle avec ses camarades !

* Cela n’empêche pas du tout la liberté et la communication d’un enfant avec ses parents, mais les contiennent dans un ordre et une convenance qui sont selon Dieu.

* Une marque particulière de l’honneur rendu à ses parents doit se manifester lorsque ceux-ci avancent en âge. Par exemple :

– Se lever devant les cheveux blancs est lié à la crainte de Dieu (Lévitique 19. 32).

– Ne pas avoir de mépris, particulièrement à l’égard d’une mère âgée (Proverbes 23. 22). Rendre à ses parents les soins que l’on en a reçu. C’est aussi un témoignage de reconnaissance. Ne pas le faire, c’est être pire qu’un incrédule ! (1 Tim. 5. 4 et 8).

L’exemple du Seigneur Jésus

En conclusion de cette partie, considérons l’exemple du Seigneur Jésus :

– Enfant, il était soumis à ses parents (Luc 2. 51).

– Il avait l’oreille ouverte pour écouter (Ésaïe 50. 4).

– Il était soumis à la volonté de son Père céleste, faisant continuellement ce qui Lui plaisait (Jean 8. 29).

– Il pouvait dire aussi en vérité : « Moi… j’honore mon Père » (Jean 8. 49).

– Il a encore pris soin de sa mère, alors qu’Il souffrait sur la croix (Jean 19. 26 et 27).

Le Seigneur Jésus reste pour nous le modèle parfait en toutes choses. Sachons Le contempler et apprenons de Lui !

Deuxième partie : enseignements donnés aux parents vis-à-vis des enfants

Si Dieu nous confie des enfants, c’est pour que nous les élevions pour Lui et pour préparer avant tout leur âme pour le ciel.

C’est à la fois une tâche belle et noble, mais difficile, qui demande d’être beaucoup à genoux, pour rechercher la sagesse et le secours auprès du Seigneur.

La prière

– Nous avons déjà vu l’importance de la prière dans un couple (1 Pier. 3. 7). Lorsque les époux deviennent parents, la prière reste la ressource essentielle, vitale.

– Les parents ont déjà le privilège de prier pour leur enfant dès avant sa naissance :

* Anne, pour Samuel (1 Sam. 1. 10, 11 et 20).

* Manoah et sa femme, pour Samson (Juges 13. 8 et 9).

– Après et pendant toute la vie, prier pour ses enfants reste pour les parents un privilège, une nécessité et une responsabilité de tous les moments !

* Job pour ses fils (Job 1. 5).

* Moïse, placé dans la corbeille de roseaux, en image entouré des soins et des prières de ses parents.

La droiture et la soumission à Dieu

– Il faut d’abord être soi-même soumis à Dieu et régler sa propre conduite devant Dieu ; pourrais-je enseigner à mes enfants ce que je ne pratique pas moi-même ? Pourrais-je leur demander d’obéir, si moi-même je n’obéis pas à Dieu ?

– Puis il y a l’exemple pratique que nous donnons chaque jour. Nos enfants nous voient vivre, nous observent… Il nous appartient, à nous parents, d’être vrais, d’être droits dans toute notre manière d’agir, aussi bien que dans nos paroles. L’exemple donné par le père ou la mère est particulièrement mis en évidence dans l’histoire des rois d’Israël et de Juda. Nous retrouvons souvent cette expression « comme son père avait fait », ou « comme son père et sa mère ». Cela souligne bien l’importance de l’exemple que nous donnons à nos enfants !

L’exercice de la discipline. L’éducation

1) Qu’est-ce que la discipline, l’éducation ?

– C’est tout ce que contient le fait d’élever nos enfants.

Élever signifie : conduire, diriger selon une certaine ligne, c’est-à-dire donner une orientation, un but. Quel est le but que nous nous proposons ? Élevons-nous nos enfants pour la terre ou pour le ciel ? Est-ce que Dieu pourrait dire de nous ce qu’Il a dit d’Abraham en Genèse 18. 19 ?

– La discipline, l’éducation, c’est l’ensemble des soins donnés avec amour et bonté mais dans le strict respect de l’autorité et de l’obéissance.

– N’oublions pas non plus que nos enfants sont comme des plantes délicates, que nous avons à entourer de soins, à protéger, à nourrir, avec le désir de leur vrai bien, de leur développement physique aussi bien que de leur développement spirituel.

2) Comment mettre en œuvre cette discipline ?

Nous sommes exhortés à élever nos enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur :

– Selon le modèle que la Parole nous donne, c’est-à-dire celui de notre Père céleste. Voir Hébreux 12. 5 à 11. La manière de faire de Dieu doit être un modèle pour nous.

– En avertissant, en reprenant, et en châtiant si nécessaire.

* Nous ne devons pas négliger cet aspect-là de la discipline et la crainte doit être inculquée à nos enfants.

*·Corriger ne signifie pas seulement châtier, mais c’est d’abord redresser une trajectoire qui n’est pas droite, et nous avons la responsabilité de redresser ce qui va de travers avant qu’il ne soit trop tard.

* Par exemple, nous ne devrions pas tolérer le mensonge, ou la désobéissance, mais reprendre avec fermeté et punir s’il le faut parce que nous pensons au bien de notre enfant ! Voir Proverbes 13. 24 ; 22. 15 ; 23. 13 et 14 ; 29. 15 et 17.

– La Parole nous donne des exemples solennels de manquements à cet égard : celui d’Éli (1 Sam. 2. 3) ou celui de David à propos d’Adonija (1 Rois 1. 6).

– Avec mesure et avec justice : toutefois nous devons agir avec patience et justice, pas sous le coup de la colère, mais en ayant égard à la faiblesse, à la sensibilité de nos enfants. Aussi sommes-nous exhortés à ne pas les provoquer, ni les irriter, afin de ne pas les décourager (Éph. 6. 4 ; Col. 3. 21; Prov. 19. 18).

– Nos enfants ont aussi besoin d’être conduits avec douceur et bienveillance, d’être compris, d’être aidés dans leurs problèmes, dans leurs difficultés.

3) Apporter la nourriture spirituelle

– C’est un aspect essentiel de l’éducation que nous devons à nos enfants. Si nous veillons à la nourriture physique, aux besoins de leur corps, combien nous devrions aussi être attentifs aux soins de leur âme.

– Dans ce service-là, la responsabilité du père de famille est évidente, et il faut premièrement qu’il se nourrisse lui-même de la Parole afin de pouvoir ensuite en faire part aux siens ! Mais la mère n’est nullement exclue de ce service, qu’elle peut exercer particulièrement à l’égard des plus petits, ou lorsque le père est absent de la maison. Voir Deutéronome 6. 7 et 11. 19 ; 2 Timothée 1. 5 ; 3. 15. Le livre des Proverbes est également rempli d’instructions à ce sujet.

– La lecture en famille : À cet égard, ne négligeons jamais de consacrer du temps chaque jour pour la lecture en famille et pour la prière. Ce ne sera jamais du temps perdu !

– Les réunions de l’assemblée : ne manquons pas non plus d’emmener nos enfants aux réunions de l’assemblée. Ils y ont leur place et nous pouvons ainsi leur montrer pratiquement que nous tenons à ces réunions que le Seigneur nous accorde. La Parole nous donne d’ailleurs des exemples propres à nous encourager à cet égard. Exode 10. 9 ; Josué 8. 34 et 35 ; 2 Chroniques 20. 12 ; Joël 2. 16 ; Actes 21. 5.

Cultiver la confiance et la liberté de communication

Sans confiance, on ne peut pas avancer. Sans communiquer librement, on ne peut pas se comprendre.

Veillons donc à entretenir la confiance avec nos enfants. Soyons vrais avec eux. Allons vers eux. Il faut aussi savoir prendre du temps pour venir parler avec eux, tous ensembles peut-être, mais aussi individuellement. Les circonstances de chaque journée peuvent nous fournir mille occasions de nous entretenir avec eux. À nous parents de les découvrir et de bien vouloir prendre le temps pour cela.

Créer une atmosphère heureuse

C’est en veillant à tous ces détails que nous pourrons réaliser une atmosphère heureuse dans nos foyers. La présence du Seigneur doit y être ressentie, goûtée. Cette présence amène à la fois la crainte et la joie :

* La crainte, parce que si nous sommes conscients que le Seigneur est présent dans notre foyer, nous veillerons à ne pas y laisser entrer le monde sous toutes ses formes. Veillons en particulier à toutes les sources auditives ou visuelles dont la facilité de pénétration dans nos maisons en font des dangers majeurs.

* La joie aussi, parce que nous avons des motifs d’être heureux. Savons-nous encore chanter dans nos maisons ? Chanter des cantiques élève notre âme, c’est une source de joie et d’édification, cela chasse les mauvaises pensées, c’est une occasion pour louer le Seigneur ! Et puis il y a toutes les joies simples de la famille que le Seigneur veut aussi nous donner pour que nous soyons reconnaissants !

Les relations avec l’extérieur

– De même que nous devons veiller à ne pas laisser le monde entrer dans nos maisons, nous devons aussi veiller à ne pas laisser aller nos enfants vers le monde ! Faisons attention, en particulier, aux liaisons amicales avec les camarades du monde, même du monde religieux. Ce qui n’est peut-être que simple camaraderie au départ peut ensuite conduire beaucoup plus loin qu’on ne l’aurait pensé ! Nous le savons bien, l’amitié du monde est inimitié contre Dieu. Et 1 Corinthiens 15. 33 déclare que « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ».

– Prenons donc garde aux petits commencements, même à ce qui paraît tout à fait anodin au début ! Combien de chagrins ont été la conséquence d’un tout petit commencement ! L’exemple de Dina en Genèse 34 montre de façon très solennelle à quoi peut aboutir un de ces petits commencements !

– En contrepartie, en pensant notamment au témoignage que nous sommes appelés à rendre, la porte de notre maison peut sans doute rester ouverte pour accueillir les petits camarades et voisins, du moins si nous avons le désir de leur parler du Seigneur Jésus. Mais là aussi, il importe d’être prudent, et il faut que le Seigneur nous donne la sagesse pour savoir jusqu’où nous pouvons aller et quand nous devons nous arrêter !

– Et puis il y a les rencontres, les compagnies que nous pouvons au contraire favoriser et qui peuvent conduire à des amitiés saines et heureuses dans le Seigneur. Ruth 2. 22. Psaume 119. 63 : « Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent ».

La grâce du Seigneur

C’est notre ressource suprême. Nous en avons besoin continuellement. Nous nous sentons souvent limités, démunis, manquant de sagesse pour élever ces enfants que Dieu nous confie. Mais apportons-les avec foi et confiance au Seigneur en priant beaucoup, et comptons sur sa grâce !

LE RÔLE D’UNE MAISON CHRÉTIENNE

Plan : 1) L’intention de Dieu en regroupant les hommes par familles.

2) Comment le croyant peut répondre à cette intention de Dieu :

A) En témoignage vis à vis :

– des anges.

– du monde.

– dans l’assemblée.

B) Dans son service (l’aspect plus actif) :

– à l’égard du monde.

– de l’assemblée.

– directement pour Dieu.

1 – L’intention de Dieu en regroupant des hommes par familles

a) C’est le reflet, l’image de réalités spirituelles : Dieu veut nous aider à comprendre ces réalités, et à en saisir l’importance, en particulier celles-ci :

– II est notre Père.

– Il nous a engendrés (Jac. 1. 18 ; Jean 1. 18), nous a donné la vie (nouvelle naissance).

– Il nous a adoptés (Éph. 1. 5), nous a donné des droits.

– Puisqu’Il nous a créés à son image et que nous sommes « sa race » (Act. 17. 29), nous Lui ressemblons (Mat. 5. 45) et devons Lui ressembler (1 Pier. 1. 17).

– De plus Il a autorité sur nous, Il s’occupe de nous : Il nous forme, nous corrige, nous discipline (Héb. 12), nous instruit, nous aime (Jean 14. 21 ; 16. 27), et pourvoit à nos besoins.

– Il est aussi le Père de tous (Éph. 4. 6 ; Jac. 3. 9 ; Mal. 2. 10) en tant que Créateur, à la ressemblance duquel a été fait l’homme, et comme Celui qui prend soin de ses créatures.

– Les liens entre les membres de la famille chrétienne illustrent ceux de la famille de Dieu, mais aussi …

– Les liens entre Christ et l’Assemblée (à un niveau plus élevé).

– La nouvelle naissance : Dieu nous associe à la transmission de la vie, pour la formation de ses futurs adorateurs.

b)  La famille fait partie de l’ordre que Dieu a donné dans la première création, dès le commencement. C’est la première structure, avant même la chute (mais dans la pensée de Dieu, l’Assemblée date d’avant la fondation du monde). Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix (1 Cor. 14. 33).

c)   Continuité dans l’enseignement entre les générations : transmission de la vérité et de la connaissance de Dieu : « Tu les inculqueras à tes fils » (Deut. 6. 7 ; cf. les quatre générations de 2 Timothée 2. 2 et Psaume 78. 5). Éducation des enfants : « Allaite-le pour moi » (Ex. 2. 9). Permettre la transmission de la vie, amener jusqu’à son accomplissement la promesse faite à la descendance de la femme (Gen. 2. 5). Formation par là d’un peuple d’adorateurs, d’où l’importance du service des sages-femmes hébreues en Exode 1, et la récompense correspondante : Dieu leur bâtit des maisons.

d) Par là aussi, dans sa grâce, Dieu satisfait nos besoins :

– intellectuels : partager.

– affectifs : aimer.

– ceux de nos corps : instinct maternel, ne pas « brûler » (1 Cor. 7). Il veut même nous réjouir (Éccl. 9. 9).

Ainsi sa sagesse si diverse est donnée à connaître (cela est dit à propos de l’Assemblée, mais même passage, Éphésiens 3, mentionne la famille, liée au Père). À nous « d’orner » l’enseignement (Tite 2. 10).

2 – Comment le croyant peut-il répondre à cette intention de Dieu ?

Nous sentons combien nous illustrons mal la vérité, et pourtant, nous devons y veiller « afin que la Parole ne soit pas blasphémée » (Tite 2. 5), et cela peut être l’occasion de mettre des personnes en relation avec Dieu. Sa gloire peut et doit être mise en évidence (cf. 1 Rois 10. 7 et 1 Cor. 14. 25).

A. En témoignage :

a) Vis à vis des anges : les anges observent attentivement la façon dont Dieu agit (1 Tim. 3. 16 ; 1 Pier. 1. 12). Tous les anges, pas seulement les anges élus, peuvent voir la sagesse de Dieu (Éph. 3. 10) dans l’assemblée, et dans le respect de l’ordre qu’Il a établi dans la création (1 Cor. 11) pour la place respective de l’homme et de la femme (ce qui se lie au vêtement). Dieu aime se glorifier, vis à vis des anges, de la piété des siens (cf. Job, qui avait, en particulier, grand soin de sa maison : il prie pour ses enfants et se comporte de manière admirable vis à vis de sa femme). Voir aussi l’histoire de la reine de Shéba. Dieu aime à rappeler en Hébreux 11 le comportement de Noé par rapport à sa maison. Veillons aussi à nos paroles, car les anges nous écoutent ! (Eccl. 5. 6).

b) Vis à vis du monde : en face du monde nous pouvons rendre témoignage de la même manière, en vivant notre vie de famille harmonieusement, chacun jouant son rôle à sa place devant Dieu.

Montrons la lumière, sans ostentation, mais sans fuir non plus les occasions de montrer ce qu’est une famille chrétienne, comment elle fonctionne (Sait-on encore dans le monde ce qu’est un père ? L’épanouissement d’une femme mariée passe-t-il nécessairement par une activité professionnelle ?…)

Dans quelle mesure avons-nous à exercer l’hospitalité ? Et l’hospitalité, c’est bien l’amour des étrangers (Héb. 13. 1, littéralement : « que l’amour des frères demeure, mais n’oubliez pas l’amour des étrangers » cf. aussi 1 Timothée 5. 10.

Même un célibataire peut pratiquer l’hospitalité : l’apôtre Paul leur est pour cela un bel exemple en Actes 28. 30 et 31, dans des conditions autrement plus difficiles qu’aujourd’hui !

Le témoignage est possible partout : même dans la « maison de César » un témoignage était rendu à la gloire de Dieu (Phil. 4. 22).

Il y a toutefois bien des points qui peuvent et doivent se voir de l’extérieur, par exemple :

L’importance des réunions de mariage, c’est l’occasion privilégiée de présenter ces sujets. Dommage qu’on n’en parle guère que là !

L’occupation du dimanche, qui surprend souvent, et ce n’est pas toujours facile pour nos enfants d’être différents sur ce point. Les voisins voient partir la famille tout entière. Exode 10. 9 : « Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles ». C’est souvent le point de départ de conversations.

Mentionnons encore, en dehors de l’hospitalité, ce que peuvent observer tous ceux qui ont l’occasion d’entrer dans nos maisons : aides ménagères, ouvriers, peintres etc… De l’intérieur, on en voit davantage :

Une façon de concevoir la famille et le mariage, de prendre des décisions, une maison solide parce que fondée sur le roc : Christ, la Parole. Les liens familiaux ne sont pas vécus de façon égoïste, pour son épanouissement personnel.

La prière à table, puis le repas vécu dans l’amour (Prov. 15. 17) et avec simplicité (Act. 2. 46) : à ce propos, lorsque nous invitons ne faisons pas forcément des prouesses culinaires !

La lecture en famille (sans que ce soit forcément une réunion d’évangélisation destinée à la personne incrédule présente !)

La place de la femme, dans une soumission heureuse et non pas imposée, l’obéissance des enfants…

La façon de s’occuper de personnes âgées (1 Tim. 5. 4), car cela est agréable devant Dieu.

– Les objets qui y ont de l’importance (És. 39. 4). Attention donc à ce qui y rentre !

En résumé : la lumière dans nos habitations (Ex. 10. 23), vue non seulement par ceux qui sont dans la maison (Mat. 5. 15), mais aussi par ceux qui y entrent (Luc 11. 33).

c) Vis à vis de l’assemblée :

Dans l’assemblée aussi il y a un témoignage à rendre, être en exemple, sans pour autant se présenter forcément comme tels (cf. « Moi et ma maison » de Josué 24 , ou les Récabites en Jérémie 35).

Nous avons là aussi à être des témoins (= une « maison-témoin ») de ce qu’est une maison chrétienne, comme Aquilas et Priscilla. Les vérités sont en général connues parmi les amis de l’assemblée, mais elles ont besoin d’être rendues concrètes. Exemple : les soins réciproques des époux, l’amour du mari pour sa femme, le souci pour la femme d’être un complément utile…

B) Dans son service à l’égard du monde, de l’assemblée et directement pour Dieu

Il est difficile sur certains points de distinguer le service de la maison chrétienne du service individuel. Nous ne pouvons pas découper le christianisme en tranches distinctes.

La famille est toujours concernée par le service du chef de famille, nous le voyons bien dans le cas de familles de missionnaires ou de colporteurs ; nous l’oublions plus facilement dans le cas d’un frère ayant un autre ministère public (prophète, docteur, pasteur, ancien).

Le service actif essentiel de la famille en tant que telle, c’est l’hospitalité. Par nature, l’hospitalité est celle de toute la maison, et il faut qu’elle le soit. Quand les enfants sont petits, il n’est pas question de leur demander leur avis, mais il faudra progressivement les impliquer, en particulier quand ils ont la vie de Dieu. Ce n’est pas facile pour eux d’ouvrir leur chambre à des petits enfants, qui laisseront souvent tout en désordre, de s’occuper d’autres, pendant que les parents parleront entre eux. Il faut en parler avec nos enfants, préparer de telles invitations, prier avec eux pour cela, afin que l’hospitalité soit « sans murmures » (1 Pier. 4. 9).

Elle s’exerce à l’égard des étrangers à la maison de la foi (Gal. 6. 10 et 1 Tim. 5. 10). Cf. Abraham et Lot, qui ne savaient pas qui ils recevaient, et Juges 20. Elle n’attend pas de contrepartie. Les anciens l’exercent (1 Tim. 2 et Tite 2). Elle est l’expression de l’amour pour le Seigneur (Mat. 25 ; Jean 12) et de l’amour fraternel dans l’assemblée.

Dans le cadre de l’assemblée, justement, l’hospitalité est nécessaire aux échanges. Mais là encore tout n’est pas simple, même sur le simple plan matériel : par exemple à l’égard de familles nombreuses, souvent peu reçues. Le problème se pose de savoir s’il vaut mieux recevoir en groupe ou individuellement, le caractère des moments passés ensemble n’étant pas du tout le même dans chaque cas.

Le chef de famille doit être très attentif aux conversations à sa table, elles seront plus faciles à orienter si l’on n’est pas trop nombreux. Il vaut la peine de prier auparavant, individuellement et en famille, pour qu’elles soient heureuses et utiles. Est-ce que le lavage des pieds est quelque chose de vécu et d’apprécié par les visiteurs ? Notre maison se « voue-t-elle au service des saints », comme celle de Stéphanas ? (1 Cor. 16. 15) D’autre part, notre maison rend-elle le témoignage d’être une maison où l’on chante des cantiques ?

Mentionnons la bénédiction qu’il y a à recevoir un frère à l’œuvre (2 Rois 4), ou à loger l’assemblée (Rom. 16. 5, Obed-Edom).

Il reste à citer ce service accompli simplement pour Dieu, qu’est le fait d’avoir des enfants, de les élever « pour Lui » (Ex. 2. 9), de les enseigner et de leur donner un exemple.

Dieu n’est jamais notre débiteur, Il nous bénira toujours si nous sommes fidèles dans ce qu’Il nous a confié, « quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu, cependant il a établi avec moi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée ».

D’après Réunions de Jeunes au Pin Avril 1994