LE PSAUME 22 CITÉ DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

Cette petite série de messages concerne les versets du Psaume 22 cités dans le Nouveau Testament.

  1. L’ABANDON DE JÉSUS ET LA SAINTETÉ DE DIEU

« Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Matthieu 27. 45 et 46.

Christ « a porté nos péchés en son corps sur le bois (de la croix) » 1 Pierre 2. 24.

Le Psaume 22, écrit par le roi David, parle des souffrances et des prières de Jésus sur la croix, commence par ce cri : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » David a-t-il vécu des situations dans lesquelles il a souffert de la manière évoquée dans ce Psaume ? Comme prophète (Act. 2. 30), il a annoncé, plusieurs siècles en avance, ce cri déchirant de Jésus sur la croix, rapporté dans l’Évangile dans sa langue natale.

Jésus parlait habituellement à Dieu en l’appelant Père ; Il s’était toujours confié en Lui. À la neuvième heure (trois heures de l’après-midi), Il l’invoque comme Dieu et Lui pose cette terrible question : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? ». On trouve une réponse deux versets plus bas : « Et toi, tu es saint… ». Jésus a connu l’abandon de Dieu car la sainteté de Dieu demandait qu’Il subisse sa colère, Jésus étant venu pour prendre la place que nous méritions, et pour mourir pour nos péchés.

Le prophète Ésaïe affirme : « L’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (És. 53. 6). Il est écrit ailleurs : « Celui qui n’a pas connu le péché, (Dieu) l’a fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21).

Ainsi, Jésus a été frappé à la place de l’homme pécheur, et maintenant Dieu peut pardonner avec justice. C’est le message de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3. 16).

  • MÉPRIS ET PAROLES DE DÉFI

« Mais moi, je suis un ver, et non pas un homme, l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête : Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui ! » Psaume 22. 6 à 8.

Que de moqueries a supporté Celui qui souffre sur la croix ! Sans défense, Il subit la honte publique et le mépris. Ceux qui Le voient se moquent de Lui et hochent la tête en signe de moquerie. En même temps, ils provoquent Dieu, le défiant de Le libérer, « s’il prend son plaisir en lui ! »

Sur la croix, il y a plusieurs siècles, Jésus a été victime des insultes et du mépris des passants. Hérode, avec ses soldats, L’a traité avec mépris et s’est moqué de Lui (Luc 23. 11, 35, 36). « Les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière » (Mat. 27. 44). Les outrages, le déshonneur public qu’Il a ainsi connu lui ont brisé le cœur (Ps. 69. 19 et 20).

Ces moqueurs accomplissaient sans le savoir ce que les prophètes avaient annoncé, alors que notre Seigneur priait en leur faveur : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23. 34).

Aux paroles de défi lancées à Dieu – « qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui ! », la réponse du Seigneur nous parvient comme un écho provenant d’au-delà de la résurrection : « Il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi » (Ps. 18. 19). Christ n’a pas été délivré de l’heure de la mort ; au contraire, Il y est entré, Il a « goûté la mort pour tout » (Héb. 2. 9), Il a été « mis dans la poussière de la mort » (Ps. 22. 15). Mais Il en est sorti vainqueur, Il a été « ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père » (Rom. 6. 4).

  • PARTAGE DES VÊTEMENTS

« Les soldats, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements… Ils prirent aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut. Ils dirent donc entre eux : ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera – afin que soit accomplie l’Écriture… » Jean 19. 23 et 24.

Le Psaume 22 exprime les pensées et les prières de Celui qui est persécuté par des hommes sanguinaires. Il fait aussi référence aux souffrances causées par la honte d’être dépouillé de ses propres vêtements et d’être exposé à la vue de tous : « Ils me contemplent, ils me regardent » (v. 17). Une chose particulière est mentionnée : « Il partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe, ils jettent le sort » (v. 18).

Bien des siècles après la rédaction de ce psaume, lorsque Jésus a été crucifié, les soldats Lui ont pris ses vêtements et L’ont cloué sur la croix, puis ils ont tiré au sort pour sa tunique. Ces soldats romains, qui ne connaissaient pas les écrits juifs, ont accompli très précisément la prophétie du Psaume 22. Cette répartition des vêtements de Jésus est citée dans les quatre évangiles, et Jean donne beaucoup de détails à ce sujet.

Jean, le seul disciple présent près de la croix, dit ce qu’il a vu et entendu (Jean 19. 35 ; 1 Jean 1. 3). Il précise que les soldats ont partagé en quatre parts les vêtements du Seigneur, puis, constatant que la tunique (un vêtement porté sous les habits) était « sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut », ils n’ont pas voulu la déchirer. Ils ont alors tiré au sort pour savoir à qui elle reviendrait. La prophétie du Psaume 22 s’accomplissait ainsi à la lettre. La tunique du Seigneur, symbole de sa nature parfaite, divine, devait être respectée.

  • LES MAINS ET LES PIEDS PERCÉS

« Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent… ma langue est attachée à mon palais ; et tu m’as mis dans la poussière de la mort. Car des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds ; je compterai tous mes os. Ils me contemplent, ils me regardent… » Psaume 22. 14 à 17.

Quelles souffrances atroces doit affronter Celui dont parle ce Psaume ! Son corps est comme disloqué – « tous mes os se disjoignent » – et Il éprouve une soif intense : « ma langue est attachée à mon palais ». Ses mains et ses pieds sont meurtris, transpercés… Tout cela se passe devant des hommes féroces comme des lions ouvrant leur gueule et rugissant…

Dans un autre psaume, on trouve cette prophétie : « dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre » (Ps. 69. 21 ; voir Jean 19. 29). Le prophète Zacharie annonce lui aussi que le Messie serait percé : « ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10 ; voir Luc 24. 39 ; Jean 19. 37).

Ces versets ont trouvé leur signification réelle beaucoup plus tard, quand Jésus a été crucifié : ses pieds et ses mains ont été fixés à la croix par des clous et aucune souffrance physique ne Lui a été épargnée. Dans cette position cruelle, Il a été soumis à toutes les formes de supplice, dans une douleur extrême : l’étirement douloureux des membres, la nudité, la soif, l’épuisement…

Sur la croix, Jésus a subi de la part des hommes toutes les souffrances annoncées dans le Psaume 22 : la méchanceté de l’homme : « la patte du chien » (v. 20) ; mais aussi les attaques du diable : « la gueule du lion » (v. 21). Et enfin, le jugement de Dieu contre le péché : « l’épée » (v. 20). « Celui qui n’a pas connu le péché, [Dieu] l’a fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21).

Il a été aussi « mis dans la poussière » (v. 15). Le Seigneur a connu la mort, mais son corps ne pouvait subir la « corruption » (Ps. 16. 10 ; Act. 2. 27 ; 13. 37) : Il est sorti victorieux du tombeau, ressuscité !

5. RÉSURRECTION ET LOUANGES

Jésus dit à Marie de Magdala : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » Jean 20. 17.

« (Jésus) n’a pas honte de les appeler frères quand il dit : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée, je chanterai tes louanges » Hébreux 2. 11 et 12.

Après les souffrances mentionnées dans la première partie du Psaume, le ton change complètement dans la seconde partie, où les paroles : « Tu m’as répondu… » sont suivies par des expressions de joie et de louange. Les souffrances du Messie crucifié font place maintenant à un Messie victorieux et aux conséquences de sa mort salvatrice pour le monde entier.

La venue de Jésus Christ ouvre une nouvelle perspective pour tous les peuples. Ce psaume est cité ensuite dans l’épître aux Hébreux, mais en rapport avec l’Église.

Au matin de la résurrection, Jésus apparaît à Marie de Magdala et la charge de porter un message aux disciples ; Il les appelle ses frères et leur fait connaître Dieu sous un nouvel aspect : comme son Père et leur Père, comme son Dieu et leur Dieu.

Le Psaume 22 ne signale aucune confession de péché ou la reconnaissance d’une quelconque culpabilité. La vie de Jésus était « sans défaut et sans tache » (1 Pier. 1. 19). Il était « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29). Jusqu’à la fin du psaume, nous ne trouvons que des expressions de grâce et de bénédiction, qui concernent symboliquement l’Église : « Ses frères » (v. 22) ; puis, dans un temps à venir, la nation d’Israël reconstituée : « la grande congrégation (ou : assemblée) » (v. 25) ; et encore, pendant le règne millénaire, « toutes les familles des nations » (v. 27).

Le Psaume commence par le cri de Jésus sur la croix : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » et se termine par ces paroles : « Il a fait [ces choses] », écho des paroles que Jésus a prononcées avant de remettre son esprit à Dieu : « C’est accompli » (Jean 19. 30).