
Le livre de l’Exode décrit la délivrance des fils d’Israël, esclaves en Égypte. Le sang d’un agneau placé sur les linteaux et les poteaux des portes a épargné chaque famille du dernier jugement tombant sur un peuple idolâtre. Le Pharaon refusait d’obéir à l’Éternel, seul vrai Dieu, qui disait : « Laisse aller mon peuple afin qu’il me célèbre une fête dans le désert » (Ex. 5. 2). Par Moïse, les Israélites reçoivent la loi et les ordonnances concernant le tabernacle et les sacrifices.
Étienne, à l’heure de son martyre, a remis en lumière ce que Dieu fait, pour Israël, en envoyant Moïse « pour chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson. C’est lui qui les conduisit dehors, en faisant des prodiges et des miracles dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au désert pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; écoutez-le (voir :Mat. 3. 17). C’est lui qui fut dans l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï, et avec nos pères ; qui reçut des oracles vivants » (Act. 7. 35 à 38).
En considérant le chemin parcouru, de l’Égypte en Canaan, Moïse dit au peuple : « tu as vu que l’Éternel, ton Dieu, t’a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché, jusqu’à ce que vous soyez arrivés en ce lieu-ci » (Deut. 1. 31). Et quel chemin ! À cause de leur incrédulité, ils durent « marcher dans le désert grand et terrible, désert de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau ». Mais l’Éternel a fait sortir pour eux « de l’eau du roc dur » (Deut. 8. 15). Huit siècles plus tard, le prophète Ésaïe rappellera à ce peuple les compassions de leur Dieu : « dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés ; dans son amour et dans sa miséricorde il les a rachetés, et il s’est chargé d’eux, et il les a portés tous les jours d’autrefois » (És. 63. 9).
Dès la première année, en route vers de la terre promise, les Israélites reçurent l’arche de l’alliance. Elle était l’assurance de la présence de l’Éternel au milieu d’eux. Comme nous l’avons vu avec Moïse et Josué, les expériences furent tantôt heureuses, tantôt malheureuses. Elles démontrent aussi le combat du chrétien. Nous sommes libérés du poids d’une condamnation éternelle, sauvés par grâce, mais confrontés aux combats pour prendre possession des biens célestes. Les Israélites ont combattu avec l’épée. L’épée du chrétien est celle de « l’Esprit qui est la Parole de Dieu », seule arme, avec la prière, pour contrer un ennemi qui attaque comme un lion rugissant ou un serpent rusé (Éph. 6. 17). Les victoires d’Israël, sous Josué, avaient leur point de départ à Guilgal, lieu du jugement de soi-même, et où se trouvait l’Ange de l’Éternel.
Le livre des Juges continue l’histoire de la prise de possession du pays et de la garde de ce qui avait été conquis. Dès le début du livre, un déclin s’installe. Ils interrogent l’Éternel pour savoir qui montera contre le Cananéen. La réponse fut : « Juda montera ; voici, j’ai livré le pays en sa main. Et Juda dit à Siméon, son frère : Monte avec moi dans mon lot » (Jug.1. 2 et 3).
Nous constatons qu’ils n’obéirent pas complètement, signe évident d’un déclin. Au lieu de croire par la foi aux paroles de l’Éternel, au lieu d’obéir simplement, Juda s’appuie sur son frère Siméon. Bien que « l’Éternel fut avec Juda » pour prendre possession de la montagne, il ne dépossède pas les habitants de la vallée, « parce qu’ils avaient des chars de fer ». « Et les fils de Benjamin ne dépossédèrent pas le Jébusien, habitant de Jérusalem ; et le Jébusien a habité avec les fils de Benjamin » (Jug. 1. 2, 19 et 21). Le restant de ces nations eut un impact négatif par la suite.
« Et l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim ; et il dit : Je vous ai fait monter d’Égypte, et je vous ai introduits dans le pays que j’avais promis par serment à vos pères, et j’ai dit : Je ne romprai jamais mon alliance avec vous ; et vous, vous ne traiterez point alliance avec les habitants de ce pays, vous démolirez leurs autels. Et vous n’avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? Et aussi j’ai dit : Je ne les chasserai pas de devant vous, et ils seront à vos côtés, et leurs dieux vous seront en piège. Et il arriva que, comme l’Ange de l’Éternel disait ces paroles à tous les fils d’Israël, le peuple éleva sa voix et pleura » (Jug. 2. 1 à 5). L’Ange de l’Éternel, chef de son armée (Jos. 5. 14), s’était attendu à ce qu’Israël revienne à Guilgal, point de départ des glorieuses victoires aux jours de Josué. En vain ! Alors l’Ange est monté à Bokim, lieu des pleurs. L’Éternel n’abandonne pas son peuple mais il doit les placer sous sa discipline.
Environ mille ans plus tard, aux temps de Néhémie, les Lévites, dans une prière d’actions de grâce, rappellent le cheminement chaotique de leur peuple, : « Et tu les livras en la main de leurs adversaires qui les opprimèrent. Et au temps de leur détresse ils crièrent à toi, et toi, tu entendis des cieux, et selon tes grandes compassions tu leur accordas des sauveurs qui les sauvèrent de la main de leurs oppresseurs » (Néh. 9. 27).
Quelques-uns de ces sauveurs, dont nous nous occuperons, apportent de nombreuses instructions. Certes, ils ne sont pas de la taille de Moïse, ni de Josué, mais ils furent suscités pour guider et aider le peuple. Dès que Dieu les retirait de la scène, « les fils d’Israël faisaient de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ». Ensuite, à leur demande, l’Éternel leur donne un roi, chose mauvaise « aux yeux de l’Éternel ». De nombreux rois se succèdent, et si quelques-uns marchent avec l’Éternel, la plupart d’entre eux « firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ». Alors, afin de les ramener à lui, Dieu leur envoie « tous ses serviteurs les prophètes, chaque jour se levant de bonne heure, et les envoyant » (Jér. 7. 25).
Le déclin constaté dans l’histoire du peuple d’Israël, s’est reproduit dans la chrétienté. De la descente du Saint Esprit au retour du Seigneur, l’Assemblée (Église), « colonne et soutien de la vérité », est devenue « la grande maison ». L’évangile proclamé « en puissance, et dans l’Esprit Saint » par les apôtres, est souvent, de nos jours, « un évangile différent » (1 Thess. 1. 5 ; Gal. 1. 6). Les croyants, si unis dans les premiers jours, sont présentement divisés sous tant de noms différents. Mais pour Dieu, l’Église est une et en Christ. Chérissons la réunion autour du Seigneur et en son nom « avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2. 22).