ÉTUDE SUR LE LIVRE DE JOSUÉ

Ch.1er

Moïse est un type du Seigneur Jésus nous conduisant à travers ce monde qui, moralement, est un désert, après nous avoir délivrés de l’Égypte, autre figure du monde où nous étions esclaves du péché.

Durant le voyage, la manne nourrissait le peuple, et le rocher qui les suivait (Christ), l’abreuvait.

C’est avec chagrin que Moïse n’a pu voir le pays, dans toutes ses limites, que du haut d’une montagne, sans pouvoir y entrer. Jamais le peuple n’a conquis le vaste pays qui lui était donné. Salomon seul y a dominé, sans toutefois y régner vraiment. Il a été une figure de Christ régnant en gloire sur la terre, durant le millénium.

Josué, succédant à Moïse, est, lui aussi, une figure du Seigneur, mais en nous conduisant dans la conquête des bénédictions célestes (Éph. 2. 4 à 6). Canaan est une figure du ciel occupé par les ennemis (Éph. 6. 12).

À la veille de la conquête, Josué voit venir à lui un homme, son épée nue dans sa main C’était le « chef de l’armée de l’Éternel » (Jos. 5. 13 à 15). C’est le Seigneur Lui-même qui conduira le combat. Pour nous, actuellement, nous sommes, à la fois dans le désert, combattant pour conquérir nos bénédictions célestes, en attendant d’en jouir lorsque nous serons dans le ciel avec le Seigneur.

Josué, longuement formé auprès de Moïse, a appris auprès de lui lors de l’affaire du veau d’or ; son discernement avait encore besoin de s’affiner. C’est sous la conduite d’autres serviteurs que nous-mêmes, nous apprendrons à servir. Le plus souvent, Josué restait dans « la tente d’assignation », dans la présence divine. Dans son combat contre Amalek, Moïse, sur la montagne, combattait avec lui dans la prière. Le Seigneur intercède continuellement pour nous, qui combattons dans notre faiblesse, mais avec sa puissance à Lui. II est beau de voir l’attitude de Moïse vis-à-vis de Josué. Il intercède pour que l’Éternel choisisse un homme qui lui succède pour conquérir le pays.

L’Éternel lui désigne Josué (Deut. 31. 3). Moïse avait changé le nom d’Osée en Josué (Dieu Sauveur) (Nomb. 13. 17). L’épître aux Éphésiens, parallèle au livre de Josué, nous montre comme étant nous-mêmes déjà dans le ciel. Israël n’a jamais occupé tout le territoire que Dieu lui avait donné, et Josué le lui reproche (Jos. 18. 3) Ils avaient accepté le voisinage des ennemis auprès d’eux Certains avaient même triomphé des Israélites.

Nous sommes appelés à croître dans la conquête des bénédictions qui nous sont données, car elles sont sans limites. Le Seigneur, dans sa sagesse (Nomb. 27. 18 à 20 ; Deut. 34. 9), veut nous combler de bénédictions. Il nous dit : « Sondez les Écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi ». Dieu et homme, le Seigneur sera, dans l’éternité, ce fruit inépuisable, sans cesse renouvelé, dont nous nous nourrirons sans jamais l’épuiser (Apoc. 22. 2). Cependant, conduits par l’Esprit, demandons au Seigneur qu’Il nous apprenne à comprendre la Parole plus profondément. Notre combat, tandis que nous sommes sur la terre, se situe dans le ciel, contre « les puissances spirituelles de méchanceté » qui s’y trouvent » (Éph. 6. 12).

Mais revêtons-nous de toute « l’armure de Dieu » et fortifions-nous « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (v. 10). Il faut de l’énergie spirituelle pour combattre sous la conduite du Seigneur. Mais n’oublions pas que nos bénédictions nous sont déjà données : à nous de nous en emparer (Jos. 1. 3), sous la conduite du Seigneur qui nous les a acquises. Le service de Josué, formé d’abord par Moïse qu’il servait, est devenu public après la mort de celui-ci. Moïse, l’Éternel ensuite, exhortent Josué à la fermeté, car le combat était difficile et long. « Faire l’acquit de la charge » que Dieu nous donne à accomplir, demande de nous la force du Seigneur.

« Fortifie-toi et sois très ferme » (v. 7). C’est à nous, aujourd’hui, que s’adresse cette exhortation. Si Josué devait accomplir « toute la loi », nous devons être attentifs à nous laisser conduire par la Parole, car nous courons le danger d’être influencés par le monde. Seule la Parole, reçue et appliquée, nous donnera, chaque jour, une appréciation juste de la pensée de Dieu, pour notre conduite, et pour prendre des forces pour le combat journalier sous la conduite du Seigneur.

Le v. 4 de ce chapitre a son importance, car les limites que Dieu a départies au peuple dépassent beaucoup ce que le peuple a eu la force de conquérir. Depuis le désert du midi, !es frontières montaient, au nord jusqu’au Liban et jusqu’au fleuve Euphrate, tout le pays des Héthiens et jusqu’à la grande mer d’occident (Nomb. 34). Le Seigneur seul, durant son règne de gloire millénaire, établira peuple sur un aussi grand territoire. Les ennemis qui occupaient ces contrées et qui auraient dû être détruits par Israël selon les commandements de Dieu, en subsistant, ont empêché le peuple de progresser dans la conquête inachevée. Pour posséder ce grand pays, déjà donné par l’Éternel, il fallait en fouler le sol (v. 3). Mais tout ce que Dieu donne aux hommes requiert plus d’énergie que ce qu’ils sont enclins à déployer. Il fallait détruire entièrement ces peuples idolâtres (Ex. 23. 20 à 33).

Pour nous, chrétiens, nos bénédictions, pour célestes qu’elles soient, n’en sont pas moins à conquérir, déjà sur la terre, pour que nous en jouissions. Certes, ce ne sera que dans le ciel, avec le Seigneur, que nous en jouirons en perfection. Mais nous en jouirons dans la mesure où nous les aurons conquises sur la terre, en suivant le Seigneur Jésus dans notre marche. Nous sommes en territoire ennemi, et nous emparer de ces bénédictions suppose un combat spirituel.

Au ch. 5. 13 à 15, un homme, son épée nue dans sa main, se présente devant Josué, qui lui demande s’il est pour le peuple ou pour ses ennemis. Et cet homme répond : « Non, car c’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je suis venu maintenant ». C’est le Seigneur, et Il révèle à Josué que c’est Lui-même qui conduira les combats, et mènera le peuple à la conquête du pays. Il fallait que Josué soit « ferme » pour la conquête du pays ; et « très ferme » pour garder toute la loi (v. 6 et 7). La possession des bénédictions que Dieu nous donne libéralement, par grâce suppose que nous tenions très ferme la Parole tout entière.

Ces exhortations pour Josué nous concernent aussi (v. 7 à 9 ; Prov. 3. 1 à 6 ; Gal. 2. 19 et 20, ch. 6. 14 ; Éph. 6). Prenons conscience des dangers qui nous entourent. Isaac, en Genèse 26 1 à 3, est exhorté par Dieu à demeurer dans le pays où les bénédictions divines lui étaient données – et Dieu serait avec lui. Moïse, appelé de Dieu, peut délivrer le peuple de l’Égypte, doutant de ses capacités pour cela, s’entend répondre « Parce que je serai avec toi » (Ex. 3. 10 à 12). Ce n’était pas Moïse lui-même qui était important, mais la présence de Dieu et sa puissance pour conduire le peuple à travers le désert. Pour Josué, « le chef de l’armée de l’Éternel » était avec lui pour la conquête du pays que Dieu donnait au peuple (v. 5 ; Deut. 31. 6). Déjà, Dieu était avec lui pour passer le Jourdain.

Nous avons cette promesse encourageante pour nous : « Moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle » (Mat. 28. 20). Obéir aux commandements de l’Éternel mène aux bénédictions promises. Mais souvent notre présomption nous fait tomber, comme le peuple autrefois (Deut. 5. 27). Nous savons qu’il s’est vite détourné des commandements de la loi ! Notre attiédissement nous conduit aux défaites (Jér. 3). Le Seigneur est avec nous lorsque nous Lui obéissons et II nous bénit. Mais Il ne nous abandonne pas lorsque nous nous écartons comme Jacob (Gen. 28. 15). C’est un encouragement, car nous sommes assurés que le Seigneur ne nous abandonnera jamais.

Sa volonté est de nous bénir continuellement et de nous conduire toujours plus loin dans la vie de communion avec Lui. Quant aux commandements de la Parole, Il nous dit : « Ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères partout où tu iras » (v. 7). Comme un berger, le Seigneur marche devant nous dans le chemin où Il nous mène. Si l’on s’écarte de Lui, Il viendra toujours nous chercher et nous ramènera à Lui. Il nous dit encore : « Ne te laisse pas effrayer » (v. 9), car Il est partout avec nous. Gardons toute la Parole (v. 7).

À Timothée, Paul dira : « Demeure dans les choses que tu as apprises », et il l’exhorte à se souvenir « de qui il les avait apprises » (1 Tim. 3. 14). « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont enseigné la Parole de Dieu et considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi » (Héb. 13. 7). Ce que nous avons, tenons-le ferme.

L’Éternel a parlé directement à Josué (v. 1 à 9), qui a obéi aussitôt, non sans préparation (v. 10 et 11). Il fallait se préparer à traverser le Jourdain, fleuve qui, à cette époque de l’année « dégorgeait par-dessus tous ses bords » (ch. 3. 15). Avant cela, le peuple avait connu la Pâque (délivrance du péché), la Mer Morte (mort de Christ), et maintenant le Jourdain, symbole de la mort du croyant et de sa résurrection avec Christ (ch. 4. 1 à 9).

Si Dieu nous appelle à un service, obéissons promptement, non sans nous y préparer en nous munissant des provisions nécessaires. Nous devons connaître la Parole, nous en nourrir quotidiennement dans l’esprit de réaliser notre mort avec Christ et de notre résurrection « en nouveauté de vie » (Rom. 6. 4).

Jusqu’au Jourdain, le peuple avait la manne. Dès son entrée dans le pays de Canaan. II a mangé « du vieux blé du pays (Christ glorifié), des pains sans levain et du grain rôti » après avoir fait la Pâque (ch. 5. 10 et 11). Tout est un don de Dieu, et chacun doit se nourrir de Christ, chaque jour, afin de croître en forces et en stature spirituelle car, pour nous emparer de nos bénédictions célestes, nous-mêmes étant encore sur la terre, il nous faut les forces et la persévérance pour combattre, non contre « le sang et la chair », comme les Israélites, mais contre les puissances de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Éph. 6. 2), en étant revêtus de « l’armure complète de Dieu » (v. 17 et 18). Cette armure comporte des armes défensives : la cuirasse, le bouclier, le casque ; puis, deux armes offensives : l’épée de l’Esprit qui est la Parole, et la prière.

Dans ce chapitre, il n’est pas question de l’arche, mais de se préparer. On trouvera l’arche au ch. 3. 3 mais Josué s’adresse, dans ces deux passages, aux mêmes « officiers ». L’arche, figure de Christ, doit passer devant le peuple en armes, à une distance respectueuse, car c’est le chef de guerre qui conduit le combat. De même, les trois jours de préparation nous rappellent les trois jours où le Seigneur est resté dans la mort (gages du péché), afin de nous en délivrer, et de nous rendre propres au combat de la foi en Le suivant.

Le combat ne commence qu’après le franchissement du Jourdain. Ces choses sont présentées dans l’absolu : Dieu a tout préparé d’avance, mais il faut s’en emparer « vous passerez ce Jourdain » (v. 11) mais, en suivant l’arche, il n’y a rien à craindre, car le pays leur était donné de Dieu. Comme tout ce qui vient de Dieu, tout est ferme et bien assuré – cependant la foi en exercice est indispensable.

Les deux tribus et demie de Nombres 32 se retrouvent dans nos v. 12 à 18 : elles ressemblent à des croyants au caractère terrestre, attachés de cœur aux biens de la terre, plus qu’à leurs bénédictions célestes. Un croyant céleste s’attache aux biens célestes qui lui sont donnés dans le Seigneur. Moïse en a ressenti de la peine, mais leur a fait promettre de participer à la conquête du pays, même s’ils s’installaient en deçà du Jourdain avec leurs troupeaux. « Le pays… que votre Dieu vous donne » (fin du v. 11), devient « le pays de votre possession » (ch. 22. 4 et 19). Ce n’était plus le pays que Dieu leur avait donné ; mais ils avaient plutôt choisi eux-mêmes leur « héritage » (Nomb. 32. 19) !

De ces deux tribus et demie, fortes de cent dix mille hommes, au recensement de Nombres 26, seuls quarante mille hommes traversèrent le Jourdain, participant à la conquête de Canaan (Jos. 4. 12 et 13) ! Ils sont restés sept ans loin de leurs familles. À la sortie d’Égypte, Dieu avait promis que « pas un chien de remuerait sa langue ». Mais ici, on ne trouve plus la même foi chez tous les Israélites. On prend des arrangements pour son confort, on ne suit plus tout à fait l’Éternel, on compose avec Lui !

Rester hors des rassemblements nous livre davantage à l’influence du monde et nous affaiblit. Loin de Jérusalem, les deux tribus et demie ont érigé un « autel de grande apparence », en souvenir de leur appartenance à Israël, provoquant un grand trouble. Ce sont ceux-là qui, les premiers, ont été transportés en captivité. Dans la conquête de Canaan, ils sont demeurés fidèles et ont même encouragé Josué (v. 18). On les voit passer « armés devant les fils d’Israël », premiers au combat (ch. 4. 12). Cependant, il faut de la fidélité à la Parole de Dieu jusqu’au bout. Y sommes-nous attachés de cœur ?

Ch. 2.

La déclaration des hommes des deux tribus et demie (v. 17) qui, en Nombres 32, avaient choisi de rester en deçà du Jourdain, malgré la simplicité de leurs arguments, préfigurait déjà la fin de l’unité du peuple. Leur détermination à ne pas habiter dans le pays que l’Éternel leur donnait, avait poussé Moïse à accepter un compromis. Ils pourraient habiter ou ils avaient choisi de demeurer, à condition que les hommes, armés et équipés, aident leurs frères à conquérir le pays. Même après la conquête, ils devaient encore être exhortés à rester dans le pays (ch. 22. 19). Au ch. 1. 17 et 18, ces hommes semblent oublier toutes les rébellions dont le peuple s’était rendu coupable envers l’Éternel, en contestant envers Moïse. Ils affirment à Josué : « Tout homme qui sera rebelle à ton commandement et qui n’écoutera pas tes paroles en tout ce que tu nous commanderas sera mis à mort ». Ces paroles catégoriques se trouveront infirmées par la suite car, comme nous l’avons vu, seuls quarante mille hommes sur cent dix mille, passeront le Jourdain, et nous ne voyons pas que les autres aient été mis à mort !

Cependant, la grâce de Dieu se manifeste envers Rahab, une prostituée (v. 1). Le Seigneur Jésus, en Son temps, entrera en grâce dans la maison de Zachée, le pécheur (Luc 19. 7). Rahab, seule à Jéricho, reçoit les espions en paix (Héb. 11. 31) et reconnaît que Dieu était avec le peuple (v. 9 à 11). En Matthieu 21. 31, le Seigneur dira aux Juifs : « les publicains et les prostituées vous devancent dans le royaume des cieux ».

L’amour d’un pécheur pour le Seigneur est d’autant plus fort qu’il lui a été beaucoup pardonné » (Luc 7. 47). Nous ne sommes tous que des objets de la grâce divine. Paul lui-même, un savant dans les Écritures, se reconnaissait comme le premier des pécheurs, mais sauvé par pure grâce. Quant à Rahab, qui en fait trahit son peuple, par sa foi, elle plaît à Dieu, et elle est sauvée par la grâce avec toute sa famille. L’homme regarde à l’apparence et Dieu regarde au cœur. Les deux espions, représentent le peuple de Dieu, apportant la grâce là où règne le péché, et Rahab la prostituée nous représente, nous, pécheurs des nations et objets de la grâce. Étrangère aux alliances du peuple de Dieu, elle est ajoutée à Israël, et entre dans la lignée du Seigneur. Ce qui est remarquable c’est que Rahab, n’ayant jamais eu de contact avec les Hébreux, a la foi dans l’Éternel dont elle a entendu les grandes actions en faveur du peuple. Elle aussi, comme tout Jéricho, tremblait devant le peuple de Dieu, mais, contrairement à tous les habitants de cette cité ennemie, elle sait que l’Éternel « est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas » (v. 11). Sa foi semble supérieure à celle de bien des Israélites !

À peine les espions sont partis de chez elle, elle s’empresse de mettre le « cordon d’écarlate » à sa fenêtre, comme à la sortie d’Égypte, le peuple avait dû mettre le sang de l’agneau de la Pâque sur leurs portes. Elle aussi a été sauvée par sa foi (Rom. 1. 8 ; v. 20). Et sa foi a chassé de son cœur la crainte de l’homme. La gloire de Dieu est de se faire connaître comme le Dieu sauveur, aux Juifs et aux nations (Éph. 2. 1, 2, 4 et 5, 13 à 16). La séparation primitive existant entre Israël et les nations a été anéantie par le sacrifice du Seigneur (És. 49. 6). La grâce a atteint les nations à cause de l’incrédulité des Juifs qui, pour un temps, ont été séparés de Dieu, jusqu’à ce qu’ils reconnaissent le Seigneur comme leur Messie. En attendant, les disciples étaient exhortés à faire « disciples toutes les nations » (Mat. 28. 19 et 20).

Comme Rahab, une prostituée, nous étions tous, au plus bas état moral qu’un être humain peut atteindre (1 Cor. 6. 11). Si nous n’étions pas policés par une certaine morale inculquée dès l’enfance, nous serions capables des pires choses, car notre cœur naturel est le même que celui de tous les hommes. Même en appartenant au Seigneur, nous devons tenir la chair dans la mort. Alors, notre comportement dans le monde peut honorer Dieu qui offre sa grâce à tous les hommes.

Sans doute, Rahab, réagissant selon son cœur naturel, ment-elle aux v. 4 et 5 et nous ne devons pas nous laisser aller de cette façon, car le mensonge est l’œuvre du diable. On trouve d’autres mensonges en 2 Samuel 17. 18 à 20, mais « toutes choses servent Dieu » qui les utilise pour sauver David. Dieu nous exhorte à « dépouiller le mensonge » (Éph. 4. 25 et 30). Nous devons au contraire, manifester notre origine céleste (Jean 17. 16). « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17). Dieu est le Dieu de la vérité et sa grâce va s’exercer envers cette pécheresse qui, par la foi, a reçu les espions en paix, entrant ainsi dans les plans divins.

Les deux hommes israélites ne semblent pas avoir beaucoup exploré le pays. L’essentiel de l’action divine, dans cette scène, est d’être intervenu dans Jéricho même, pour sauver une âme de la destruction qui attendait les habitants de la ville. Rahab et toute sa famille ont été emmenées hors de Jéricho, sauvées par grâce, en ayant mis le « cordon d’écarlate à sa fenêtre, et à cause de sa foi en ce Dieu qui « est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas » (v. 11).

Il n’est pas une âme qui ait la foi, que Dieu ne sauvera. Il nous a « préconnus » dès avant ta fondation du monde et nous a sauvés par la grâce, faisant toutes choses en vue de la fin qu’Il s’est proposée en Lui-même. Les deux Israélites sont entrés dans Jéricho au péril de leur vie mais ils y sont allés comme des messagers de la sublime grâce de Dieu. Dans l’épître aux Hébreux, ch. 11. 31, dans la lignée des hommes de foi, Rahab paraît aussitôt après Moïse. Qu’y avait-il de commun entre ces deux personnages de l’Ancien Testament ? La foi ! Et elle a servi sans doute sans s’en rendre compte aux plans de Dieu pour le bien de son peuple afin de l’encourager (v. 24). De plus, on voit que ce que Rahab a fait par la foi n’est pas oublié de Dieu, et son histoire est consignée dans la Parole pour toujours. De même la femme qui a répandu le parfum de grand prix sur la tête du Seigneur (Mat. 26. 6 et 13).

Rahab savait déjà ce que Dieu avait fait en faveur de son peuple. Dès l’entrée des espions chez elle, elle prend position pour les sauver de ceux qui les recherchent. Elle montre sa foi par ses œuvres (Jac. 2. 25). Dieu prend soin de ceux qui se tournent vers Lui et les mène en avant (v. 9 ; Prov. 9. 10 ; Mat. 15. 22 à 28). Beaucoup de croyants montrent leur foi dans ce monde qui les persécute.

Dans sa crainte d’être détruite avec sa famille, Rahab se tourne vers Dieu et est sauvée – quand les autres habitants de Jéricho, ayant la même crainte, sont perdus, ayant rejeté Dieu ! Seule la foi sauve. Le Seigneur dit dans l’évangile « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Mat. 9. 29). Peu éclairée quant à Dieu, Rahab peut dire : « Je sais que l’Éternel vous a donné le pays » (v. 9). Se mettant sous la protection divine, elle sera épargnée du massacre de la ville, suivra le peuple et entrera même dans la lignée du Seigneur Jésus !

Notre foi, trop faible, freine l’exaucement de Dieu (Luc 17. 6). Dieu utilise souvent des instruments faibles, ne méprisant personne : un jeune garçon avec sept pains et deux poissons, une prostituée. Rahab a caché les espions sous des tiges de lin préparées pour elle. Le lin symbolise les justices des saints (Apoc. 19. 8). Appliquons la Parole de Dieu à nous-mêmes. Dieu nous montre que son propos est d’amener les nations à la foi. Tamar et Ruth sont, elles aussi, entrées dans la lignée du Seigneur. En Genèse 49. 22, Jacob mourant prophétise au sujet de Joseph, qu’il serait comme une branche portant du fruit et passant par-dessus la muraille, supprimant ainsi la séparation entre les Juifs et les nations. On retrouve la même pensée de Dieu en Éphésiens 2. 14. Comme Joseph, le Seigneur, rejeté par les Juifs, est devenu le Sauveur de ceux des nations qui viennent à la foi comme Rahab.

Loin de cacher la gravité de notre état moral, la Parole nous la rappelle, comme elle le fait pour Rahab, qui est nommée « la prostituée » (Héb. 11. 31). L’oublier serait amoindrir la gloire de Dieu en minimisant l’étendue de sa grâce. Chacun de nous est « un tison arraché du feu (Mal. 3. 2). Au ch. 11 de l’épître aux Hébreux, sont nommés Abraham et Rahab, opposés par leur état moral initial.

Mais ce qui fait tout le prix de ce rapprochement, c’est que Rahab a été sauvée par sa foi, que Dieu se plaît à faire progresser. « Je sais » (v. 9) : C’est l’assurance de la foi. « L’Éternel est Dieu dans les cieux en haut » (v. 11) : connaissance sûre de Dieu » « Jurez-moi par l’Éternel » (v. 12) : confiance de la foi en Dieu. Elle se confie en l’Éternel, non pas aux hommes. Aucun serment n’est plus élevé qu’en prenant Dieu à témoin.

Les espions vont répondre à sa demande pour elle et sa famille. Ils y placent des conditions auxquelles sa famille devra se soumettre, ainsi qu’eux-mêmes (v. 14, 17, 18 à 20). Et elle se soumet aussitôt. La première condition, c’est qu’elle devra mettre un « cordon d’écarlate » bien visible à sa fenêtre. Ce cordon rappelle le sang de l’agneau, qui mettait les Israélites à l’abri de la destruction, la nuit de la Pâque, en Égypte – type du sang de Christ qui nous sauve (1 Pier. 1. 19). Rahab s’empresse de satisfaire à cette exigence, et sa foi la sauvera elle et sa famille. La foi ranime le courage et renouvelle les forces. Les Cananéens, devant le déploiement de la puissance de Dieu en faveur d’Israël, se « fondaient » (v. 9, 11 et 24) : ils étaient abattus. La prophétie d’Exode 15. 15, se réalisait à la lettre.

Rahab qui tremblait elle-même, ne pense pas qu’à elle, mais englobe toute sa famille dans sa démarche auprès des espions. Cela est particulièrement important pour nos enfants, que nous sommes responsables d’instruire concernant le salut et tout ce qui touche à la grâce de Dieu, sachant que, par ailleurs, nous sommes impuissants nous-mêmes à les décider de se convertir. La décision leur appartient. Loin de fuir la colère de Dieu comme ses compatriotes, Rahab se tourne vers l’Éternel et à été sauvée. Les espions ont été, pour elle, comme des messagers venus l’appeler à la grâce !

En son temps, Abraham avait intercédé pour les habitants de Sodome que Dieu allait détruire. Il supputait qu’il pouvait y avoir au moins dix justes (Gen. 18. 22 à 32). Il pensait à son neveu Lot habitant dans ce lieu de honteuse perversion. Dieu lui a montré qu’il n’y avait qu’un seul juste, Lot. Mais le jugement divin ne pouvait s’abattre sur la ville tant que Lot s’y trouvait. Cependant, sa conduite habituelle faisait que ses gendres ne l’ont pas cru lorsqu’il les a avertis de la destruction de Sodome.

Rahab habitait sur la muraille qui s’est écroulée. Mais sa maison à elle a été épargnée, pour son salut et celui de sa famille, bien qu’il ne soit nullement question de salut « collectif » ; seuls, ceux qui étaient dans la maison ont été sauvés. Il a fallu que chaque membre de sa famille croie Rahab sur parole. C’est la foi ! Rahab, dans sa piété, a pris soin de sa famille selon 1 Timothée 5. 8. Nous devons montrer le chemin aux nôtres.

En Actes 16. 31 à 34, Le geôlier de Philippes est touché par la Parole de grâce, et il « se réjouit, croyant en Dieu avec toute sa maison ». La foi naît souvent, dans un foyer, du témoignage d’un seul de ses membres. Comme Joseph était « le conservateur de la vie » pour sa famille, le Seigneur nous a communiqué la vie éternelle. Comme les espions, Paul, plus tard, a été dévalé dans une corbeille par une fenêtre (2 Cor. 11. 33). Rahab montre sa foi par ses œuvres (Jac. 2. 25), et Dieu a « usé de bonté » envers elle (ch. 6. 23), et envers nous aussi. Sur les douze espions envoyés par Moïse, Josué et Caleb rendirent compte fidèlement.

Ici, Josué choisit soigneusement deux hommes qui eux, affirment : « Oui, l’Éternel a livré tout le pays entre nos mains ». Ils ont une ferme certitude de la faveur de Dieu (v. 18 et 34). Rahab a témoigné publiquement de sa foi, en suspendant le cordon d’écarlate à sa fenêtre. Avons-nous des preuves visibles, chez nous, que nous sommes chrétiens ? La femme vertueuse de Proverbes 31. 21 ne craignait pas le froid du monde alentour (la neige), « car toute sa maison est vêtue d’écarlate ».

Ch. 3.

Après avoir marché quarante ans dans le désert où l’Éternel l’a nourri avec la manne, le peuple va franchir le Jourdain. Dès le lendemain de la Pâque qu’il célébra alors, la manne cessa, et il a mangé « le vieux blé du pays » : en figure, Christ ressuscité et glorifié, nourriture du croyant, jouissant de son état de mort avec Christ, et ressuscité avec Lui. Nous sommes à la fois dans le désert (le monde), et déjà vus dans le ciel « assis ensemble avec le Christ Jésus » (Éph. 2. 6).

Comme le Jourdain qui, tout le temps de la moisson, « regorge par-dessus tous ses bords », présentait un obstacle majeur, que le peuple ne pouvait franchir par ses propres moyens, l’Ennemi place devant nous des difficultés de toutes sortes nous empêchant de conquérir les bénédictions célestes que Dieu veut nous donner, et qui sont à notre disposition dans la Parole : obstacles moraux, matériels, ou difficultés que dresse le monde dans lequel nous vivons etc.

La moisson, pour nous, dure toute la vie. Comme pour le peuple, nous avons besoin du Seigneur pour nous aider à franchir notre « Jourdain ». La Parole montre que le peuple a écouté les instructions de Dieu, et y a obéi sans murmures ! Conscients de notre mort et de notre résurrection avec Christ, nous pouvons jouir des bénédictions spirituelles qu’Il nous donne, aussi longtemps que le Seigneur se tient au milieu de nos difficultés, les écartant afin que nous puissions franchir les obstacles, comme les Israélites ont franchi le Jourdain, aussi longtemps que les pieds des sacrificateurs se tinrent au milieu du fleuve (v. 17).

À la Mer Rouge, le peuple a été délivré de l’esclavage de l’Égypte, en pleine nuit (délivré de Satan par la mort de Christ). Là, les ennemis étaient derrière lui : il était délivré d’un jugement qui serait tombé sur lui. Au Jourdain, Dieu veut lui donner un bon pays à conquérir, car l’ennemi est devant. Et cela se passe de bon matin (v. 11). À la Pâque, le peuple devait obéir aux instructions divines pour être à l’abri du jugement. À la Mer Rouge, Dieu délivre Israël des ennemis (c’est la rédemption : Ex. 14. 25 ; 15. 3). Au Jourdain, Dieu le conduit à la conquête de Canaan.

Nous-mêmes, nous sommes dans le monde, et en même temps à la conquête du ciel (la vraie Canaan) ; mais pour l’instant, c’est encore la Canaan des combats. À la croix où le Seigneur est mort à notre place, nous sommes morts avec Lui, car il n’y avait rien de bon en nous. Ainsi, maintenant ressuscités avec Lui par la foi, nous vivons en Lui (Rom. 6. 11).

Sittim (bois d’acacia), parle de l’arche dont elle était faite, et qui est une image de Christ conducteur des croyants. L’arche devait marcher devant le peuple, à distance : il y a toujours une distance morale entre le Seigneur et nous. À Gethsémané, le Seigneur s’est éloigné des trois disciples d’un « jet de pierre ». Nous ne pouvons Le suivre qu’à distance. Le salut du peuple est l’image du salut individuel des chrétiens. En même temps, Il est le « Seigneur de toute la terre » (v. 11 ; És. 49. 6), car Il parle à tous les hommes, ayant toute autorité dans le ciel et sur la terre (Mat. 28. 18). Et cela est rappelé au v. 11, en relation avec l’arche au milieu du Jourdain, fleuve de la mort vaincue. Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité ». Le peuple suivait l’arche, car il devait passer par un chemin qu’il ne connaissait pas. Par sa mort, le Seigneur a ouvert devant nous « un chemin nouveau et vivant » où nous marchons par la foi. Le Seigneur seul nous a ouvert l’accès du ciel, à la croix, où Pierre ne pouvait pas aller (Jean 13. 36).

Dans les instructions de Dieu, rien n’est laissé à l’initiative du peuple. Et l’arche s’arrêtera au milieu du Jourdain jusqu’à ce que tous soient passés. Le Seigneur agit pour nous aider à nous emparer des bénédictions qu’Il a préparées pour nous, jusqu’à la fin de notre vie. Dans le désert, l’arche, portée sur l’épaule, précédait le peuple d’une distance de trois jours, pour lui chercher un lieu de repos. Il fallait que le peuple fixe les yeux sur elle, comme nous devons fixer les yeux sur Jésus (Héb. 12. 2), pour Le suivre dans le chemin où Il nous conduit afin de faire « des merveilles au milieu de nous » (v. 5). Après avoir franchi la Mer Rouge, le peuple a chanté le magnifique cantique de la délivrance, où il anticipe le plan divin (Ex. 15. 11). Mais ici, afin de jouir pleinement des bénédictions et de franchir le Jourdain, Josué dit : « Sanctifiez-vous ».

Aux v. 5 et 10, une chose de première importance est révélée : « le Dieu vivant est au milieu de vous » et Il y fait « des merveilles ». Il convient, en relation avec sa présence, de se sanctifier, en se séparant de tout mal. Les « merveilles» que Dieu veut faire en faveur de son peuple sont à cette condition. Tite 2. 11 et 12 nous exhorte à « vivre sobrement » pour nous-mêmes, « justement » aux yeux du monde, reluisant comme une lumière au sein des ténèbres morales, et « pieusement » vis-à-vis de Dieu. Après le péché d’Acan, le peuple est appelé à se sanctifier de nouveau, afin de pouvoir vaincre ses ennemis (ch. 7. 13). Telle doit être notre attitude morale devant Dieu et les hommes, journellement. Notre communion avec le Seigneur ne peut être rétablie qu’à ce prix, et la Parole, comme une eau pure, nous lave.

Ce n’est qu’en communion avec le Seigneur que nous pouvons « conquérir » nos bénédictions : lire la Parole en étant en mauvais état spirituel nous sera peu bénéfique. Conquérir le pays de Canaan, pour le peuple, supposait des combats incessants, et il n’en va pas autrement pour nous. Cet appel à se sanctifier, du v. 5, semble avoir été réalisé, car le peuple obéit à toutes les instructions divines, sans un murmure – et Pierre nous exhorte à avoir « une sainte conduite… en piété » et « à être trouvés sans tache » (2 Pier. 3. 11 à 14).

L’arche (image du Seigneur Jésus nous frayant le chemin dans nos difficultés), selon les instructions divines, s’engage la première dans le Jourdain. Prions sans cesse le Seigneur, afin qu’Il nous conduise chaque jour. Il a seul la puissance d’opérer cette sanctification avec « une abondance de joie » (Jude 24). La pâque devait être mangée avec des pains sans levain, le levain étant un type du péché. Ces images de l’Ancien Testament nous instruisent sur la sainteté requise pour les chrétiens, qui s’accompagne d’une joie sainte goûtée comme une fête. Dans le désert, beaucoup de murmures et de révoltes affligeants ont jeté le déshonneur sur le peuple et sur le nom de l’Éternel. Le peuple devait apprendre à connaître son propre cœur.

Il n’est pas possible de vivre, d’ores et déjà, dans le ciel, avec du péché non jugé. Ce jugement personnel suppose l’humiliation, la confession et l’abandon du péché. Sans ces trois conditions, on retombera dans le même péché. De même, se séparer du péché sans s’en être humilié conduira à l’orgueil. Israël en est un exemple au cours de son histoire. Lorsque Dieu le châtiait, il revenait à Lui. Mais, une fois délivré, il retombait dans son péché (Jug. 10. 10 à 14, 16). Dieu avait pitié de son peuple et le délivrait. Il use de la même miséricorde envers nous, ses rachetés.

Le passage du Jourdain « regorgeant par-dessus tous ses bords », était une grande « merveille ». Pour nous, le Seigneur veut toujours nous conduire, dans les difficultés qui se manifestent à nous. Mais veillons à ne pas y faire obstacle en entretenant habituellement du péché (Prov. 28. 13 et 14). Tout au long de notre vie, nous avons à nous emparer des bénédictions célestes que Dieu veut nous donner. Soyons donc soigneux quant à la confession de nos fautes, n’oubliant pas que nous avons encore la chair en nous. Toutes les ressources sont dans le Seigneur et Il ne veut pas que nous nous contentions de quelques petites bénédictions : Il veut nous les donner toutes. « Bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1. 3). Et « les yeux de votre cœur étant éclairés, pour que vous sachiez quelle est l’espérance de votre appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints, et qu’elle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons » (cf. Éph. 1. 18 et 19).

Toutes ces choses appartiennent à la sphère céleste, et nous pouvons dire avec le Psaume 16. 11 : « Ta face est un rassasiement de joie » la joie sainte et pure, en goûtant une relation spirituelle heureuse avec notre Seigneur, dans la paix, « pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendus conformes à sa mort » (Phil. 3. 10). Ainsi, nous avons « communion avec Dieu au sujet de son fils ». Ces bénédictions se prolongent bien au-delà du salut, et nous introduisent dans la jouissance des richesses divines qui nous sont données (Jean 17. 20 et 21). « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (ch. 1. 3).

Comme autrefois, Joseph avait dit à ses frères : « Approchez-vous de moi » (Gen. 45. 4), Josué dit au peuple : « Approchez d’ici, et écoutez les paroles de l’Éternel, votre Dieu » (v. 9). Pour connaître la pensée de Dieu, il faut s’approcher de Lui (Héb. 4. 16), par la prière, quel que soit le caractère de la réunion. C’est son désir que nous nous tenions près de Lui. Au verset 7, l’Éternel dit à Josué : « Comme j’ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi ».

Tout en rapportant les paroles de Dieu au peuple, Josué ne dit pas : L’Éternel sera avec moi », mais « Vous connaîtrez que l’Éternel est au milieu de vous » (v. 9 et 10). Le serviteur s’efface. Les peuples se faisaient des idoles sculptées, d’or, d’argent, de pierre, de bois, ouvrages d’artisan : faux dieux inertes, sans vie… Mais, Josué dit à Israël : « Vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous » (v. 10), Celui qui a la vie en Lui-même, et qui a la puissance de couper les eaux du Jourdain jusqu’à ce que le peuple ait passé. Et c’est le même Dieu, tout-puissant, omniscient, Dieu d’amour qui se tient au milieu de nous, par le Seigneur Jésus, et en nous par son Esprit.

À la Pâque, il fallait sacrifier un agneau pour que Dieu soit propice au peuple. À la Mer Rouge, Dieu était pour le peuple arraché à l’Égypte. Nous-mêmes, comme rachetés, nous jouissons de la présence divine qui est pour nous. Au milieu de son peuple, Dieu les introduit dans le pays promis par sa toute-puissance, en dépossédant les ennemis « Je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20). Dieu promet que les siens ayant franchi le Jourdain (l’affranchissement), les ennemis, si nombreux soient-ils, seront vaincus. Pour cela, il fallait que l’arche se tienne au milieu du fleuve de la mort (v. 1) et le peuple suivant l’arche était assuré de la victoire.

Les nombreux ennemis d’Israël figuraient les « œuvres de la chair » (Gal. 5. 19 à 21). Mais « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (v. 24). La victoire nous est acquise par le sacrifice du Seigneur à la croix. Affranchis du vieil homme, qui est un instrument de péché entre les mains des « puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes », vivons donc comme des ressuscités en Christ. Chacune des sept nations du v. 10 était plus puissante qu’Israël, mais la victoire appartenait à Dieu, et le pays leur était donné d’avance. Il fallait combattre afin de le conquérir. Le don de Canaan est un don de Dieu, sans repentir. Et, à la fin du règne de Christ (le millénium), les ennemis envahiront le pays par millions, mais le Seigneur les détruira définitivement (Apoc. 20. 7 à 9). C’est par amour que Dieu a délivré Israël de l’Égypte et l’a introduit dans ce pays ; et Il a choisi ce peuple parce que c’était le plus petit de la terre (Deut. 7. 7 et 8).

Quant à nous, chrétiens, « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31) C’est en suivant le Seigneur que nous serons victorieux des ennemis, car nos combats sont conduits par « le chef de l’armée de l’Éternel » (ch. 5. 13 à 15), le Seigneur Jésus, et c’est Lui qui domine le combat (v. 14). C’est au moment du franchissement du Jourdain que Dieu est appelé « le Seigneur de toute la terre » (v. 11 et 13). Pour nous, Il est Seigneur dans le ciel et sur la terre. La grande tribulation d’Israël est préfigurée par le débordement du Jourdain (v. 15).

Aux v. 14 à 17, ce qui était annoncé se réalise. L’arche (Christ entré le premier dans la mort qui n’a plus de pouvoir sur nous), entre dans le Jourdain, et les eaux s’arrêtent loin de là, près d’Adam (peut-être symbolisant que le châtiment est tombé sur le second Adam pour épargner le premier) (Ps. 42. 7). Les eaux se sont accumulées en monceau très loin du peuple ayant traversé le fleuve à sec, sans inquiétude car, par la foi, les sacrificateurs sont entrés sans hésiter dans le Jourdain. Nous-mêmes sommes sauvés par la foi seule, le Seigneur nous ayant « ouvert un chemin nouveau et vivant » (Héb. 10. 19 à 22) ayant subi, Lui seul, le jugement que nous méritions.

Les v. 15 et 16 évoquent la moisson, la bénédiction et les fruits que l’on retrouve en Ruth 1. 22). La Mer rouge et le Jourdain associés (Ps. 66. 5 et 6 ; 114. 2 et 3), rappellent l’œuvre de Christ, pour nous, sous différents aspects. Le Seigneur nous a épargné de la mort éternelle dont Il a mesuré toute l’horreur, dans son âme sainte, sur la croix. Le seul Juste a été abandonné. Quelle grâce !

Ch. 4.

Au ch. 3. 12, l’Éternel commande à Josué de choisir un homme par tribu, sans lui dire la raison de ce choix. Et Josué obéit (ch. 4. 4). L’Éternel lui fait connaître sa raison au v. 3. Ces douze hommes représentaient les douze tribus d’Israël et c’était sa volonté que les douze tribus entrent en Canaan, et possèdent le pays. Mais deux tribus et demie avaient choisi de s’établir en deçà du Jourdain, contre la pensée divine. Plus tard, elles seront les premières à partir en captivité.

Ils devaient enlever douze pierres du milieu du Jourdain, prises de là où s’étaient tenus les pieds des sacrificateurs. Cette précision est importante, car elle nous rappelle que le Seigneur, « souverain sacrificateur des biens à venir » se tient en permanence au milieu de nos difficultés et de nos iniquités, afin d’intercéder pour nous, auprès de Dieu, après nous avoir sauvés par sa mort sur la croix.

Les pierres symbolisant les douze tribus d’Israël sont associées à l’endroit précis où se sont tenus les pieds des sacrificateurs, dont l’office habituel est d’intercéder pour le peuple, en offrant des sacrifices expiatoires.

Les « merveilles » que Dieu se proposait d’opérer au milieu de son peuple (ch. 3. 5), se réalisent aux ch. 3 et 4. Dans ces douze pierres (Israël complet), nous pouvons voir, pour nous, l’unité de l’Église du Seigneur, belle à ses yeux, unité qui n’est plus à réaliser par quelque effort que nous devrions faire, car c’est l’œuvre définitive du Seigneur seul. De même que son peuple en garde le souvenir dans la Parole (Ps. 111. 4), nous aussi nous sommes assurés que cette unité, formée par le Seigneur Lui-même, est intouchable, malgré les divisions imputables aux hommes (1 Cor. 10. 17). Voilà comment Dieu voit l’Assemblée chrétienne, malgré ses divisions.

Plusieurs passages rappellent cette unité des douze tribus aux yeux de Dieu, alors que deux tribus et demie sont installées en dehors de Canaan, notamment lorsque le royaume sera divisé – ensuite, lorsque Juda et Benjamin remonteront de la captivité (Esd. 6. 17), où douze boucs pour le péché seront offerts, en sacrifice pour tout Israël. Quant aux dix autres tribus actuellement perdues dans le monde, le Seigneur les retrouvera, en son temps, et les ramènera dans le pays qu’Il a donné à Israël. Les douze hommes désignés ne sont pas nommés car ils représentent le peuple tout entier. Les deux tribus et demie étaient donc représentées. Elles auraient dû entrer avec le reste du peuple. Cependant, quarante mille hommes en armes ont participé à la conquête du pays, mais n’y sont pas restés. De même, dans la chrétienté divisée, nous avons des frères partout, même si nous ne pouvons marcher avec eux. Gardons, en ce qui nous concerne, la vérité qui nous a été transmise par nos devanciers, et efforçons-nous de suivre le Seigneur, comme II nous y invite (Jean 21. 22).

Quant aux douze pierres, Dieu savait qu’elles intrigueraient les générations suivantes. Les pères avaient donc ce devoir d’instruire leurs fils qu’elles représentaient un souvenir pour eux, et étaient une instruction pour leurs descendants (v. 6, 7, 21 à 24). À la sortie d’Égypte, la Pâque que le peuple avait célébrée, devait être perpétuée d’année en année, et expliquée aux enfants (Ex. 12. 26 et 27). « Que signifie pour vous ? » (v. 6). Rappelons à nos enfants ce que le Seigneur a fait « pour nous » personnellement, et parlons-leur en particulier de la signification, pour nous, du mémorial de ses souffrances : « le Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré Lui-même pour moi » (Gal. 2. 20). Parlons à nos enfants de la grâce de Dieu pour nous, personnellement, non pour nous glorifier, mais pour glorifier le Seigneur, car la conversion d’une personne est toujours à la gloire de Dieu.

Instruisons aussi les enfants de ce que nous vivons avec le Seigneur, et de ce que nous en recevons (Deut. 6. 6 à 8). Reconnaissants envers le Seigneur, nous devons avoir ce saint désir de Lui obéir. Les enfants, alors, comprendront pourquoi nous désirons suivre notre Sauveur. 2 Timothée 1. 5 donne un exemple vivant de la transmission de la foi, de génération en génération. Les jeunes chrétiens sont exhortés à « garder ce qui leur a été confié » (1 Tim. 6. 20). Dans ces passages, le peuple a pleinement obéi à Josué qui n’était que le porte-parole de Dieu (v. 8 à 10).

Les douze pierres arrachées du milieu du Jourdain et qui devaient être déposées à Guilgal, figuraient les douze tribus d’Israël. Ces pierres représentaient deux mémoriaux distincts. Le passage du Jourdain, fleuve de la mort ; et celui du « roulement de l’opprobre de l’Égypte », dans la circoncision du peuple né dans le désert (ch. 5. 9). Ces douze pierres symbolisent également l’identification des croyants au Seigneur, mort et ressuscité. C’est de cela que nous nous souvenons durant le culte et à la cène.

Après notre conversion, Dieu nous voit, désormais, « ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus» (Éph. 2. 6). Si nous avons reconnu notre état de mort à cause du péché, Dieu nous communique, avec la foi en Christ, l’état de résurrection dont son Fils est les prémices. Les ch. 6. 1 à 11 de Romains donnent la doctrine chrétienne de notre identification à un Christ mort et ressuscité. On en retrouve la symbolique dans ces douze pierres arrachées du lit du Jourdain, et des douze autres déposées au fond du fleuve recouvertes par les eaux. Ces images nous parlent avec force de la terrible mort expiatoire du Seigneur, objet du souvenir qu’Il nous a laissé dans la cène : le Prince de la vie est entré dans la mort en vainqueur, et en est ressorti en pillant « les biens » de Satan : les saints de tous les temps, désormais vivants en espérance, pour l’éternité.

Les pierres ensevelies dans les eaux du Jourdain et que le peuple ne voyait plus, rappellent notre mort avec Christ : « Si un est mort pour tous, tous donc sont morts » (2 Cor. 5. 14 et 15). Le ch. 15 de la première épître aux Corinthiens montre à l’évidence que le Seigneur est vraiment ressuscité, sinon la résurrection des croyants n’aurait plus aucune possibilité de se réaliser. Il est, Lui, « le premier né d’entre les morts », et le fondement même de la nouvelle création, à la gloire de Dieu.

Dans le désert, le peuple était nourri de la manne, image du Seigneur nourrissant les siens ayant encore besoin de « lait spirituel » (1 Cor. 3. 1 et 2). Ayant traversé le Jourdain, le peuple, dès le lendemain de la Pâque, est désormais nourri « du vieux blé du pays », image de Christ glorifié ; « du grain rôti », Christ ayant subi le jugement à notre place, et enfin, du « pain sans levain » rappelant la nécessité d’une vie purifiée (ch. 5. 11).

Le peuple, désormais entré dans le pays, il y aura des combats. Pour nous-mêmes, la vie chrétienne est jalonnée de luttes spirituelles. Durant le passage du peuple à travers le Jourdain, l’arche est restée dans le lit à sec du fleuve, rappelant que le Seigneur se tient fidèlement au milieu de nos difficultés, tant que nous n’en avons pas franchi l’obstacle. Mais, dès que le peuple entier eut passé, « à la hâte » (v. 10 ; Ex. 12. 11), l’arche est repassée devant le peuple pour le diriger. Le Seigneur nous dit : « Suis-moi » (Jean 21. 20). Hâtons-nous de croître dans sa connaissance personnelle (Col. 3. 1 à 3) Il est, Lui, à la fois « créateur de toutes choses », et le « premier né d’entre les morts », et il est le « chef de l’Assemblée » (Col. 1. 16 et 18).

Les v. 12 et 13 montrent quarante mille hommes sur cent dix mille, des deux tribus et demie passant « devant l’Éternel », et qui participeront à la conquête de Canaan. Néanmoins, ces Israélites n’ont pas apprécié la vraie valeur de l’héritage donné par l’Éternel à son peuple. La perspective du ciel, où est le Seigneur, est-elle précieuse à nos cœurs, notre trésor ? Ou bien les attraits de la terre nous retiennent-ils ? « Mes brebis écoutent ma voix… et elles me suivent » (Jean 10. 27).

Les chrétiens ne sont plus sous la loi, comme le peuple, autrefois, mais sous la grâce. Cependant, par amour pour le Seigneur, nous devons renoncer à toute prétention à Le suivre par nos propres forces. Seule, la grâce du Seigneur nous donne la force de vivre pour Lui. Aux Galates, voulant revenir à la loi en pratiquant la circoncision, Paul dit : « Vous vous êtes séparés de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ, vous tous qui vous justifiez par la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Gal. 5. 4). Certes, nous n’avons pas la liberté de faire des choses qui déshonoreraient le Seigneur. Cependant, laissons agir l’Esprit Saint, qui nous montrera ce que nous devons faire pour plaire au Seigneur.

Josué, serviteur de l’Éternel, avait obéi à la lettre à ses commandements, et les avait transmis fidèlement au peuple pour le franchissement du Jourdain. En réponse à sa fidélité, l’Éternel l’élève « aux yeux de tout Israël, et ils le craignirent comme ils avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie » (v. 14). Josué est un type du Seigneur Jésus que Dieu a élevé « au-dessus de tous les cieux » et « couronné de gloire et d’honneur » (Ps. 8. 5 ; 21. 3 à 5).

Craignons, quant à nous, de déplaire au Seigneur de gloire auquel seront « assujetties toutes choses » (Éph. 1. 22), « comme Fils sur sa maison » (Héb. 3. 5 et 6). Sa gloire sera reconnue universellement dans son règne (1 Pier. 1. 21 ; Phil. 2. 9 à 11), comme pour Salomon, en son temps et à sa mesure (1 Chron. 29. 23 à 25) ; ou encore comme Ézéchias qui « fut élevé aux yeux de toutes les nations » (2 Chron. 32. 23). L’élévation de ces personnes de l’Ancien Testament, vient de la seule appréciation de Dieu (ch. 6. 27). L’Éternel était avec Josué, comme Il a été avec Joseph, avec Samuel, et comme Il a été avec le Seigneur (Act. 10. 38). Dieu est toujours fidèle à ses promesses ; même si, à cause de nos désobéissances, Il est parfois obligé de changer ses voies, c’est toujours en vue de réaliser ses promesses. Ici, l’obéissance de Josué est récompensée par son élévation aux yeux du peuple, comme l’Éternel le lui avait promis au ch. 3. 7.

Sous la conduite de Moïse dans le désert, le peuple s’est souvent rebellé. Cependant, le Dieu de grâce, avec miséricorde, passe par-dessus ces misères (v. 14). Il était indispensable que le peuple reconnaisse en Josué, qui lui-même, étant jeune, avait servi Moïse dans le désert, le chef qui devait mener la conquête de Canaan. Paul dira à Timothée : « Que personne ne méprise ta jeunesse » (1 Tim. 4. 12).

Comme les sacrificateurs qui portaient l’arche étaient entrés dans les eaux de Jourdain au commandement de l’Éternel, ils ont attendu un nouveau commandement pour en remonter, dans une remarquable dépendance (v. 15 à 18). Le Jourdain représentait un obstacle infranchissable pour l’entrée du peuple en Canaan. C’est par la foi que les sacrificateurs sont entrés dans les eaux et qu’ils se sont maintenus dans le lit à sec du Jourdain, durant le passage du peuple, et jusqu’à ce que l’Éternel leur demande d’en remonter. Alors, les eaux sont revenues, regorgeant par-dessus tous les bords. Mais elles ne représentaient plus un obstacle pour le peuple. L’arche est entrée la première dans les eaux, et en est remontée la dernière : le Seigneur est « l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin » (Apoc. 21. 6).

Le Seigneur tout-puissant se tient toujours au milieu de nos difficultés pour nous permettre de continuer dans le chemin de la foi. On ne peut rester toujours au milieu du Jourdain : ce serait vivre en Romains 7. Mais réalisons notre mort et notre résurrection avec Christ, et vivons dans l’esprit de délivrance de Romains 8. Par sa mort et sa résurrection, le Seigneur a ouvert le chemin pour venir à Dieu pour quiconque croit (1 Pier. 1. 18 à 21 ; Héb. 11. 1). Lorsque le Jourdain retombera, un jour, il sera trop tard pour ceux qui ne l’auront pas franchi « à sec ». La grâce de Dieu leur sera retirée.

Les choses que le Seigneur a faites pour nous, et ce qu’Il nous enseigne dans sa Parole doivent être transmises fidèlement de génération en génération (v. 21 à 23 ; Ps. 78. 3 à 6). Les fils seront amenés à poser des questions auxquelles nous devons répondre clairement (v. 6 à 8, 21 à 24). Dieu avait transmis l’autorité d’Élie à Élisée (2 Rois 2. 15) Ici, c’est l’autorité de Moïse qui reposait, dès lors, sur Josué. Nous sommes tenus de transmettre soigneusement à nos enfants ce que Dieu a fait pour nous et ce qu’Il nous enseigne. Si nous ne le faisons pas, nos descendants peuvent se détourner et ne plus être des croyants.

Israël pouvait dire : ma place était là, au fond des eaux, mort ; mais Dieu m’en a délivré. C’est le témoignage que les parents doivent avoir envers leurs enfants. Et la responsabilité des enfants est de recevoir et de garder les vérités qui leur sont transmises. Sinon elles seront perdues, par ignorance ou indifférence (Jug. 2. 10 à 13). Chaque génération doit se soumettre à la Parole. Soumettons-nous à nos conducteurs. « Achète la vérité et ne la vends point » (Prov. 23. 23 ; 1 Jean 2. 14).

Ch. 5

Au ch. 23, nous avons ce que l’Éternel à fait en faveur d’Israël, à la Mer Rouge et au Jourdain. Au v. 24, nous voyons le double but de Dieu : « Afin que tous les peuples de la terre connussent la main de l’Éternel, qu’elle est forte, afin que vous craigniez toujours l’Éternel, votre Dieu ». La main de l’Éternel est révélée à tous les peuples ; mais elle a deux effets contraires : soit elle effraie et repousse les incrédules qui restent ennemis de Dieu (ch. 5. 1) ; soit elle tourne les cœurs vers Lui, et c’est le cas de Rahab qui, elle-même, effrayée autant que les rois des Amoréens et des Cananéens (ch. 2. 9 et 10 ; Ps. 81. 14), s’est mise sous la protection de ce Dieu tout-puissant (v. 12 et 13).

Esdras, en son temps, fera l’expérience de la puissante main de Dieu, en protection (Esd. 7. 28 ; 8. 22). À l’inverse, le Seigneur Jésus, sur la croix, a subi la puissante main de Dieu, en châtiment contre notre péché dont Il s’était chargé (Lam. 3. 3). Comme autrefois, dans la peur de Dieu, les hommes Le rejettent ou s’y soumettent par la foi. Dans la crainte de la méchanceté du monde, le Seigneur nous encourage : « Ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde ».

À Guilgal, l’Éternel prépare son peuple aux combats victorieux de la conquête du pays : la circoncision (mise de côté de la chair (v. 2 à 9). La Pâque (communion avec le Seigneur). Le vieux blé du pays, le grain rôti et des pains sans levain (importance de se nourrir d’un Christ mort, ressuscité et glorifié). Enfin, la certitude que les combats seront conduits, non par Josué, mais par Celui qui se révèle être « le chef de l’armée de l’Éternel » (v. 14).

La cause de toutes ces nations détruites se trouve en Genèse 15. 16 : « Leur iniquité était arrivée à son comble ». Loin d’imiter le monde, nous devons « demeurer en Christ » (Col. 2. 11 et 12), qui a tout fait pour nous délivrer de la méchanceté du monde conduit par Satan. Étant morts et ressuscités avec Christ, notre vieil homme, judiciairement, est mort aux yeux de Dieu : marchons en nouveauté de vie » (Rom. 6. 1). Que nous puissions dire, comme Paul : « Pour moi, vivre c’est Christ » (Phil. 1. 21).

La Pâque, la Mer Rouge, le Jourdain, Guilgal, typifient notre délivrance du jugement de Dieu, des ennemis, de la chair en nous. Nous devons donc vivre pratiquement ces réalités (2 Cor. 4. 10), et revenir à « Guilgal » continuellement, après chaque victoire (Jos. 10. 15 ; Phil. 3. 2 et 3 ; Col. 2. 6 et 7). La circoncision montrait qu’un Israélite appartenait au peuple de Dieu et devait obéir à la loi. Le baptême chrétien montre extérieurement qu’on appartient à Dieu. Cependant, pour être sauvé, il est indispensable de se convertir par la foi en Christ.

Le baptême doit être une preuve qu’on a changé de camp ; un témoignage que, désormais, on est passé du monde à Jésus, notre Sauveur. Veillons à ne pas nourrir la chair (Col. 3. 5 à 7), mais le nouvel homme en nous, par la Parole de Dieu (v. 8 à 11). Colossiens 3 nous identifie comme étant « morts, et vivants en Christ » (c’est le Jourdain). Le v. 5 « Mortifiez vos membres » (c’est Guilgal). v. 16 : nous nourrir de Christ par la Parole. v. 17 : se mettre sous l’autorité du Seigneur, c’est se laisser conduire par Christ, le chef, dans nos combats.

On retrouve la même structure qu’en Josué 5. Les Israélites sortis d’Égypte avaient bien été circoncis. Mais rebelles, ils sont morts dans le désert, comme ils l’avaient souhaité (Nomb. 14. 2). Dieu, dans sa colère, les a pris au mot. Lutter contre la chair est inutile : nous serons toujours vaincus, car elle n’aime pas être tenue pour morte ! Après le combat contre Amalek (la chair dans le croyant) (Ex. 17. 14), Dieu dit qu’Il effacera la mémoire d’Amalek, mais qu’Il aura la guerre contre lui, de « génération en génération » Nous avons encore la chair en nous, aussi longtemps que nous sommes sur la terre. Les Israélites nés dans le désert n’avaient pas été circoncis, et Josué doit les soumettre à la circoncision afin qu’ils puissent manger la Pâque. Ce type, pour nous, nous montre que nous devons tenir la chair dans la mort, car « notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Éph. 6. 12).

Avant de combattre les ennemis, le croyant doit réaliser la mise de côté de la chair, la circoncision (v. 1 à 9). Se nourrir du Seigneur dans les Écritures : la pâque, ici, assimilée au souvenir de la mort du Seigneur. Le vieux blé du pays, le grain rôti (v. 10 à 12). Se soumettre à son autorité dans notre vie (v. 13 à 15). En Éphésiens 6. 10 et 12, Paul présente la force du Seigneur avant de parler de la méchanceté de l’ennemi. Notre nourriture spirituelle, c’est Christ : « vieux blé du pays » (le peuple l’a trouvé dès son entrée dans le pays) : « vieux », car II était dans le sein du Père de toute éternité. Il est le « grain rôti », ayant souffert le jugement divin à notre place.

Puis, il y avait le pain sans levain, représentant une vie purifiée. Sans cette nourriture puissante, nous ne pouvons affronter l’ennemi. Toute cette préparation du ch. 5 précède la prise de Jéricho (ch. 6). Dès le lendemain de la Pâque, la manne a cessé. En Luc 22. 14 à 18, le Seigneur mange avec ses disciples la dernière Pâque ayant toute sa valeur pour les Juifs. Mais aussitôt après, Il institue le repas du souvenir de Lui-même, de sa mort et de sa résurrection. Pour nous, nous sommes à la fois dans le désert, nous nourrissant d’un Christ dans sa vie sur la terre, telle que les évangiles nous le montrent ; et en même temps, nous sommes assimilés au Seigneur assis dans les lieux célestes (Éph. 2. 4 à 6).

Il est « ma vie », « ma joie », « mon but » (Philippiens). Nous sommes exhortés à sonder les Écritures qui nous parlent de Christ, et à ne pas rester au niveau des premiers rudiments de la foi (Héb. 5. 13 et 14 ; 6. 1 à 3). Malgré cela, il y a de la nourriture pour les petits enfants dans la foi, et pour les hommes faits. Cependant, dans le désert, nous avons le privilège de nous nourrir du souvenir de Christ, en nous rappelant que nous le faisons comme membres de son corps. Certes, c’est dans une grande faiblesse que nous commémorons cette grande chose : Christ mort et ressuscité !

On peut penser que Josué était préoccupé par la vue de Jéricho (v. 13), fermé et ayant « barré ses portes » (ch. 6. 1). Mais l’homme qui lui apparaît, son épée nue dans sa main (le Seigneur Lui-même), vient pour l’encourager. Et Josué, humble, se soumet avec une piété remarquable, comme Moïse devant l’Éternel (Ex. 3. 2 à 6). Moïse et Josué ont été conduits à se déchausser, étant sur une terre sainte. Dieu est saint et Il sanctifie tout ce qui se trouve dans sa présence.

Réunis autour du Seigneur (Mat. 18. 20), nous nous trouvons « en terre sainte » et « ôter nos sandales » équivaut à renoncer à toute gloire personnelle devant Dieu. Dans le livre de Ruth, l’homme (type de la loi pour Israël), et qui avait le droit de rachat sur Naomi, ne l’avait pas sur Ruth, une étrangère. Aussi, il renonce à son droit et ôte sa sandale, laissant toute prérogative à Boaz, le maître (Ruth 4. 1 à 8).

Pour servir, il faut un contact avec le Seigneur comme Moïse devant le « buisson ardent » qui ne se consumait pas ; il sera conducteur du peuple. Ou comme Josué devant « l’homme à l’épée » devant lui, et il sera un combattant. À chaque serviteur, est révélé le caractère spécifique du service qui lui est dévolu.

Dans le ch. 6, on ne voit pas Israël combattre : il fait le tour de la ville sept jours. Et le septième jour, il en fait le tour sept fois. Puis, jetant un grand cri, le peuple voit les murailles s’effondrer sous elles-mêmes (v. 20). Enfin, le peuple investit la ville et détruit tous les habitants, sauf Rahab et sa famille. Puis il incendie Jéricho. Cependant, cette victoire est due à l’intervention directe du Seigneur (l’homme à l’épée), et non à un combat du peuple.

À la question de Josué (v. 13), le Seigneur se révèle au-dessus des hommes, bons ou mauvais. Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance ». « Non » répond le Seigneur, je ne suis pas votre allié, je viens pour combattre pour ma gloire. Il nous fait entrer dans ses combats, mais c’est Lui le Chef victorieux (2 Chron. 20. 17), et « nous sommes des serviteurs inutiles ». « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous » (Rom. 8. 31 ; Ex. 23. 20 à 22). Le Seigneur est intervenu à point nommé pour encourager Josué sentant sa faiblesse devant Jéricho. Plus tard, il encouragera Gédéon dans sa crainte des ennemis (Jug. 7. 10), Le Seigneur, dans sa miséricorde, entre toujours dans nos angoisses et y répond.

Ch. 6

Certains pensent qu’en voyant le peuple tourner autour de Jéricho, les habitants de la ville devaient se moquer d’eux. Les ch. 2. 11 et 24 et 5. 1 démontrent le contraire : leurs cœurs se fondaient devant les fils d’Israël, leur courage ne se soutenait plus et les portes de la ville étaient fermées et barrées (ch. 6. 21). Le spectacle de six cents mille personnes défilant calmement autour de la ville, les trompettes retentissantes sonnant sans arrêt, devait être impressionnant !

Au ch. 5, nous apprenons que Dieu prépare soigneusement son peuple, avant de l’envoyer au combat : Il le nourrit des produits du pays (v. 10 à 12), et lui dévoile son chef (v. 13 à 15). Au ch. 6. 11, Il lui donne la marche à suivre pour vaincre (v. 2 à 5). Ayant pleinement obéi, le peuple est vainqueur car Dieu a fait écrouler les murailles de Jéricho (v. 6 à 27). Mais s’ils ont obéi sans murmurer, Dieu va révéler les cœurs au ch. 7. Voyant les murailles s’écrouler au bruit de leur cri, le peuple s’est-il enorgueilli ? A-t-il pensé qu’il était pour quelque chose dans cette victoire si facile ? Avait-il déjà oublié que l’Éternel avait ouvert son chemin au travers du Jourdain pour lui permettre de passer ? Toujours est-il qu’Acan a pris de l’anathème en secret, et l’a caché dans sa tente, de sorte que, ni Josué ni le peuple n’en savaient rien. Prenons garde aux moindres victoires spirituelles que le Seigneur nous accorde : elles sont toujours le produit direct de sa grâce, et nous n’y avons aucun mérite.

Nos combats doivent être dirigés par le Seigneur. « Car, en marchant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair ; car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10. 3 à 5). Mais c’est dans l’obéissance que la victoire est assurée. Lorsque les espions sont revenus, leur foi, soutenue par ce qu’ils ont vu et entendu (ch. 2. 8 à 11), ne doute pas que l’Éternel leur a déjà accordé la victoire (v. 24 ; Héb. 11. 1 ; v. 30). C’est pourquoi Dieu dit : « Vois, j’ai livré en ta main, Jéricho » (ch. 6. 2).

Le ch. 7 nous avertit de rester humbles dans nos victoires, et dépendants du Seigneur, avec foi. Dieu avait averti le peuple que tout ce qui provenait de Jéricho, image du monde organisé sans Dieu, était anathème : Acan a désobéi. Si, au ch. 6, la confiance en Dieu est active, au ch. 7, c’est la confiance en la chair qui surgit : et c’est la défaite ! Acan a péché, mais tout le peuple est anathème (v. 10 et 11) ! On ne peut rien cacher à Dieu.

« Et Jéricho était fermée, et avait barré ses portes… personne ne sortait, et personne n’entrait » (ch. 6. 1). Le monde qui rejette Dieu, est fermé à la vérité. Rien de Dieu n’entre dans les cœurs et rien n’en sort pour Dieu, de sorte que ce monde est tout entier anathème. Comme le peuple a obéi aux instructions de Dieu et a vaincu les ennemis, obéissons afin de vaincre pour la gloire de Dieu (Deut. 7. 21 à 24). Dieu a mis la foi du peuple en exercice (ch. 6. 3 à 5), et veut que leur foi soit visible. Faire le tour de la ville n’avait rien de guerrier, mais la foi se voyait, comme en 1 Rois 17. 11 à 16, et 2 Rois 4. 3 à 5, pour la femme de Sarepta et celle de Sunem.

En obligeant le peuple à tourner autour de la ville durant six jours, Il a mis à l’épreuve la patience de la foi, qui a eu « son œuvre parfaite » (Jac. 1. 4). Nous pouvons avoir un « Jéricho » dans notre vie chrétienne, et notre foi est éprouvée jusqu’à la délivrance. C’est « le combat de l’Éternel » (Ex. 14. 13 et 14). La victoire sur Jéricho ne reposait pas sur « la sagesse des hommes (ils ne devaient pas prononcer un seul mot), mais sur la puissance de Dieu » (1 Cor. 2. 5, 28 et 29). Durant les sept jours de l’épreuve, l’arche était au milieu du peuple, et les trompettes faisaient retentir la louange : la gloire de Dieu éclate.

Dans les combats collectifs, le Seigneur est sans doute au milieu des Siens. Lui est le Centre de gloire au milieu des siens rassemblés. Au Jourdain, l’arche ouvrait la marche, car Christ est entré dans la mort et nous y fait entrer à sa suite. Au v. 12, Josué manifeste sa promptitude à exécuter les ordres divins, et le peuple fait le tour de la ville, puis revient à Guilgal où la chair a été mise de côté. C’est important pour nous sinon l’Ennemi dressera toujours des « forteresses » devant nous. À la sortie d’Égypte, la Mer Rouge était devant, l’ennemi derrière. Ici, le Jourdain est derrière et l’ennemi devant, mais Dieu se glorifie dans les situations extrêmes, dans le chemin de la foi.

Au début du chapitre, la foi, obéissante et patiente, s’appuie sur Dieu. À partir du v. 12, la foi a de l’énergie (2 Pier. 1. 5). La vertu est cette énergie de la foi, pour suivre le Seigneur. Elle est communicative (v. 15). Les trompettes donnent un témoignage clair vis-à-vis des ennemis et rappellent au peuple que Dieu a promis la victoire (Nomb. 10. 9). Esdras 8. 22 illustre ce que doit être notre témoignage devant les hommes. Esdras avait dit clairement au roi que Dieu le protégerait. L’honneur et la gloire de Dieu étaient en jeu, et Dieu répond à la foi. Devant des dangers, ne nous appuyons pas sur nous-mêmes, ni sur les hommes, mais sur Dieu, avec foi (1 Jean 5. 4). Rahab n’a pas douté de la victoire de l’Éternel et a montré sa foi en cachant les deux espions (v. 17 et 25).

Josué et le peuple vont suivre à la lettre les instructions données par Dieu, et la prise de la ville sera extraordinaire. Pour remporter des victoires de la foi dans notre vie individuelle, de famille et collective, souvenons-nous que c’est en suivant à la lettre ce que Dieu nous commande, que la victoire sera possible. C’est un aspect important de la vie chrétienne, que de marcher en obéissant à Dieu, comme ici le peuple autour de la ville, et autrefois dans le désert, conduit par la nuée (Ex. 13. 21). Parfois, Dieu demande de rester immobile. Que le Seigneur nous donne de marcher d’une manière qui Lui plaise, déjà de bonne heure le matin et jusqu’au septième tour de la ville. Nous ne pourrons pas Lui plaire si nous ne Le suivons pas.

« Car l’Éternel vous a donné la ville » déclare Josué au peuple (v. 16). Aussitôt après, des avertissements très précis sont donnés (v. 17 et 18). Pourtant un homme n’en aura pas tenu compte (ch. 7). Rahab n’avait pas une grande connaissance, mais elle avait la foi. Parfois nous avons la connaissance, mais pas de foi. Les autres hommes de Jéricho n’ont pas été sauvés à cause de leur incrédulité. « La ville sera anathème » (v. 17), et il fallait se garder de l’anathème (v. 18). Dieu l’avait dit dans le désert (Deut. 7. 1 à 6). Le chrétien doit veiller à garder une séparation d’avec le monde, notamment dans la vie professionnelle, qui est de plus en plus mélangée à la vie personnelle.

Le peuple a un témoignage puissant : il marche par la foi ; il obéit sans murmures au commandement de l’Éternel ; et il sonne des trompettes en marchant. Toutes les conditions morales étaient réunies pour que Dieu donne la victoire. Le peuple a marché, sans prononcer une parole pendant six jours. Une marche pratique, en obéissance à la Parole, avec une foi persévérante, est un témoignage puissant, à la louange et à la gloire de Dieu (1 Pier. 1. 7).

Les trompettes, comme celles de l’Apocalypse, avertissent les hommes du jugement de Dieu. La foi de Rahab, comme celle du geôlier de Philippe, est communicative envers sa famille. Ils trouvent refuge dans la maison, seule sécurité, image de Jésus-Christ, seul moyen de salut. Les hommes de Jéricho ont peur, leurs cœurs se fondent, mais ils ne se tournent pas vers Dieu. Le cri du peuple a été le signal de l’écrasement de la muraille (v. 20). C’était bien insignifiant, mais c’était le signal de Dieu. Dieu se sert de notre faiblesse pour être glorifié (1 Cor. 1. 27). Lorsque Dieu veut se servir de quelqu’un qui a des capacités, il va d’abord le briser. Après cette victoire de la foi, chacun monte devant soi, avec l’énergie donnée par Dieu, et détruit toute la ville.

On pourrait être surpris que tous les habitants, hommes, femmes, enfants aient été détruits. Dieu avait patienté pendant que son peuple était serviteur en Égypte. Mais l’iniquité des Amoréens était arrivée à son comble et Dieu les a jugés (Gen. 15. 16). Rahab, elle, a eu foi et a été sauvée (Héb. 11. 31). Le cordon d’écarlate de sa maison était le moyen de salut, image du sang de Christ qui nous délivre de la colère de Dieu. En Exode 12, l’Éternel voyait le sang et passait par-dessus. Celui qui n’est pas à l’abri, qui n’est pas couvert par le sang du Seigneur, va vers un jugement irrémédiable, comme les habitants de Jéricho. Depuis le départ des espions, Rahab avait accroché le cordon d’écarlate à sa fenêtre (ch. 2. 21). C’était un témoignage visible pour les habitants de Jéricho, comme l’arche du temps de Noé. Pendant les six jours où le peuple a fait le tour de la ville, les habitants de Jéricho ont été avertis du jugement, et les fils d’Israël ont pu se souvenir que cette maison devait être préservée.

Les espions s’étaient engagés envers Rahab (ch. 2. 14). Elle et sa famille, confinées dans la maison, ont peut-être craint pour leur vie, mais ils ont eu foi et sont restés dans la maison jusqu’à ce que les espions les fassent sortir (v 23 et 24). Dans les familles chrétiennes, il y a une protection particulière pour les enfants, comme pour la famille de Rahab ou celle du geôlier de Philippe (Act. 16). Ils sont « saints », c’est-à-dire mis à part, objets particuliers de la grâce de Dieu (1 Cor. 7. 14). Mais la foi qui sauve est individuelle.

Une fois délivrés, Rahab et sa famille ont été laissés en dehors du camp d’Israël (v. 23). Rahab a ensuite habité au milieu d’Israël (v. 25). Elle est devenue femme de Salmon et a eu un fils, Boaz (Mat. 1. 5). Josué a conservé la vie à Rahab et à sa famille (v. 25), comme Joseph a été conservateur de la vie et sauveur du monde (Gen. 41. 45 ; 45. 5 et 7). Le Seigneur nous a conservés la vie éternelle. Il est le pain de vie, cette nourriture qui donne la vie pour toujours (Jean 6. 35).

Il fallait que le peuple détruise toute la ville. Seuls l’argent, l’or et les vases d’airain et de fer, qui sont la propriété de Dieu, ont été mis dans le trésor de la maison de l’Éternel, après avoir été purifiés par le passage du feu (v. 19 et 24). Acan a désobéi et cela a eu de graves conséquences. Le chrétien n’a rien à trouver dans le monde et ne peut pas avoir communion avec le monde, ni faire de compromis avec lui. « Donne-moi les personnes et prends les biens pour toi » avait dit le roi de Sodome à Abram (Gen. 14. 21). Abram a délivré Lot, mais n’a rien accepté du roi de Sodome.

La prophétie concernant Jéricho s’est accomplie jusque dans les détails, du temps d’Achab (v. 26 ; 1 Rois 16. 34). Dieu avait dit à Caïn qu’il serait maudit de la terre et vagabond (Gen. 4. 11 et 12). Pourtant, il s’est bâti une ville, indépendamment de Dieu, comme Hiel a rebâti Jéricho. Le chrétien, lui, est de passage sur la terre, et sa cité est céleste.

L’Éternel était avec Josué (v. 27). Le Seigneur a été l’exemple parfait dans sa communion avec Dieu. « Car Dieu était avec lui » (Act. 10. 38). Sa renommée s’est répandue « dans tout le pays », car il marchait à la gloire de Dieu.

Par grâce, le peuple a été fidèle et a eu confiance en Dieu jusqu’au ch. 6. Le ch. 7 sera un tournant désastreux : le peuple aura confiance dans sa propre force. N’ayons pas confiance en nous-mêmes, mais confions nous en Dieu.

Ch. 7

Jusqu’au ch. 6, Josué et le peuple ayant écouté l’Éternel et obéi sans un murmure, est allé de victoire en victoire. Mais Dieu lit dans !es cœurs où tout se joue, avant de passer dans les faits concrets. Pourtant les avertissements solennels de Dieu prévenaient le peuple qu’il y aurait de l’anathème à prendre quoi que ce soit, lors de la destruction de Jéricho (ch. 6. 18).

Acan n’en a pas tenu compte et a péché. Mais au ch. 7. 1, on lit : « Mais les fils d’Israël commirent un crime au sujet de l’anathème ». On peut penser que ces victoires remportées jusqu’ici, sans combat, ont réveillé l’orgueil qui ne tarde jamais à se manifester dans les cœurs : Josué ne consulte pas l’Éternel, et le peuple ayant pris confiance en lui-même, se confie en sa propre force ! Alors, c’est une défaite humiliante devant une petite ville où !es hommes sont peu nombreux (v. 3). « Ils frapperont Aï », dirent les espions.

Le peuple avait vite oublié que l’éclatante victoire sur Jéricho était l’œuvre de Dieu seul, et qu’Israël n’avait eu qu’à suivre à la lettre les instructions de Dieu. Faire le tour de la ville six jours, puis, sept fois le septième jour et « crier » au commandement, pour voir les remparts s’écrouler ! Les espions avaient estimé que deux mille ou trois mille hommes suffiraient : « ne fatigue pas tout le peuple… car ils sont peu nombreux ». C’était oublier que Dieu voit le peuple comme étant un. Pour nous, Dieu nous voit aussi un en Christ et nous sommes tous solidaires en Lui qui est la tête, et nous son corps. Dieu veut que nous nous appuyions toujours sur Lui, étant sans illusions sur nos propres forces. Jéricho a été une grande victoire de l’Éternel – Aï, une grande défaite du peuple qui n’a pas consulté l’Éternel, et qui, dès lors, est découragé. La désobéissance cachée d’Acan entraîne de terribles conséquences sur lui-même, mais aussi sur sa famille et sur tout le peuple : « Israël a péché » (v. 11). Il a fallu faire mourir Acan et sa famille, et détruire tout ce qui lui appartenait (v. 24 et 25).

Jusqu’au ch. 6, Josué, type de Christ, conduit le peuple à la victoire. Au ch. 7, il redevient simplement l’homme Josué qui, se confiant en son propre jugement de la situation, envoie le peuple depuis Jéricho, lieu de la victoire, au lieu de l’envoyer depuis Guilgal, lieu de la mise de côté de la chair ! Si, dans les Nombres, il était estimé comme un homme en qui est l’Esprit, ici, l’Esprit n’était sûrement pas libre d’agir en lui ! L’Esprit Saint, seul, s’Il est libre d’agir dans nos cœurs, nous donnera le discernement dont nous avons besoin.

Les espions d’Aï n’étaient sûrement pas dans les mêmes dispositions que ceux qui avaient exploré Jéricho et s’étaient conduits à la gloire de Dieu. Comme Acan (de la tribu royale, Juda), nous sommes la famille de Dieu, de qui nous dépendons entièrement, pour les petites choses comme pour les plus grandes. À Aï (tas d’immondices), l’arche est absente de la scène, l’orgueil conduit le peuple, et c’est la défaite ! Prenons garde qu’il n’y ait quelque Aï cachée dans nos cœurs, et dont nous négligerions la gravité. De plus, l’envoi des espions à Jéricho, puis à Aï, ne répondait sans doute pas aux mêmes besoins selon Dieu. Mais ce qui importait, c’était que six cent mille hommes concernés montent au combat (et non trois mille seulement), et Dieu aurait détruit Aï.

Josué comprend que le problème n’est pas d’ordre « militaire », mais que rien n’est possible sans Dieu. À Jéricho, le cœur des ennemis « se fondait » devant Israël (ch. 5. 1). À Aï, « le cœur du peuple se fondit et devint comme de l’eau » (v. 5). Josué s’humilie alors devant l’arche avec les anciens du peuple, et leur attitude est convenable, mais le v. 7 montre quelque incrédulité quant au bien-fondé de leur entrée dans le pays. Il semble pourtant que Josué se ressaisisse, disant : « Que feras-tu pour ton grand nom » ? (v. 9) Instruit auprès de Moïse, il montre le même état d’esprit pour la gloire de Dieu (Ex. 32. 11 à 13). Dans nos défaites, recherchons les causes dans nos cœurs, sans nous polariser sur les effets de nos manquements ; et reconnaissons que nous avons jeté par terre les droits de Dieu. Dans l’affaire du veau d’or, Moïse, en communion avec Dieu, devine que quelque chose ne va pas, avant même de voir de quoi il s’agissait. Josué ne le comprend qu’après la défaite d’Aï.

On trouve un reproche dans la prière de Josué au v. 7. Mais au v. 8, il se ressaisit et entre dans les pensées de Dieu, s’inquiétant pour le sort futur du peuple, et enfin, pour la gloire du nom de Dieu (v. 9). Dans toute affaire, c’est ce qui est important : « Non point à nous, ô Éternel !… mais à ton nom donne gloire » (Ps. 115. 1).

Après la victoire sans combat lors de la prise de Jéricho, (victoire de Dieu), le peuple a cru que rien, désormais, ne viendrait contrarier son avance, et qu’il n’était plus indispensable de consulter l’Éternel. Mais, devant la défaite inattendue, Josué comprend qu’il y a quelque chose qui ne va plus. Dès lors, il s’humilie, se jetant sur sa face devant l’arche (v. 6). C’est à cela que l’Éternel voulait en venir : que Josué et le peuple se repentent de leur esprit d’indépendance vis à vis de Dieu (2 Cor. 7. 10 et 11), et qu’ils comprennent que sans Lui, ils étaient impuissants ! Puis, enfin, qu’ils soient soucieux de la gloire de l’Éternel.

L’Éternel révèle alors à Josué qu’Israël a péché : « ils ont transgressé mon alliance… ils ont pris de l’anathème… ils ont volé… ils ont menti, et ils l’ont aussi mis dans leur bagage » (v. 11). Toute cette transgression s’accompagnait du mensonge contre l’Éternel, comme pour Ananias et Sapphira qui sont tombés morts devant Dieu (Act. 5. 1 à 11).

Pour Israël, il fallait aller jusqu’au fond de la repentance et de la purification : la mort du coupable et de tout ce qui lui appartenait (v. 15 et 25). On voit là la gravité de pécher sans repentance et sans confession – aussi bien sur le plan individuel que sur le terrain de l’Assemblée. Un seul avait péché et le peuple l’ignorait. Mais Dieu voyait Israël comme étant un devant Lui et, par la faute d’Acan seul, tout le peuple était souillé aux yeux de Dieu, car : « un peu de levain fait lever la pâte tout entière… Ôtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte » (1 Cor. 5. 6 et 7 ; Gal. 5. 9). Le levain est une image du péché, moral ou doctrinal, qui s’étend s’il n’est pas ôté rapidement. Il fallait donc que l’anathème souillant le peuple soit radicalement détruit pour que le peuple retrouve la faveur divine.

Ces versets montrent la succession des choses : la découverte du péché, la confession et la repentance, et la purification. Il convient de s’humilier avant d’agir. En Juges 20. 18 à 23, le peuple a agi sans humiliation et en a subi les conséquences. Dieu a dû les humilier à deux reprises. Ici, Il dit : « Je ne serai plus avec vous si vous ne détruisez pas l’anathème » (v. 12). De même, dans l’Assemblée, s’il y a un mal connu, il convient de s’en humilier avant de l’ôter, afin de pouvoir résister à l’ennemi qui cherche toujours à nous « dévorer » (1 Pier. 5. 8). « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31)

Cependant, la faveur de Dieu pour nous est dépendante de notre communion avec Lui. Le Seigneur dit, en Matthieu 5. 29 et 30 : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi… Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ». Satan, le grand ennemi, sait utiliser notre chair (cet autre ennemi), pour nous faire pécher, si nous ne nous tenons pas près du Seigneur, qui seul nous gardera. Ces pages de Josué sont un sérieux avertissement pour nous, afin de nous inciter à nous purifier, personnellement et en assemblée (Jos. 7. 13), car dans la chrétienté, beaucoup marchent dans la pureté personnelle, mais ignorent la purification collective.

« Sanctifiez-vous pour demain » dit l’Éternel à Josué. Il est nécessaire d’être purifié avant d’assister à une réunion dans la présence du Seigneur, mais aussi, à tout moment de notre vie. Sans cette purification, le Saint Esprit est gêné pour agir en nous dans nos circonstances personnelles – mais aussi durant nos réunions qui, alors, deviennent pesantes, sans joie, et ont du mal à s’élever spirituellement jusqu’à Dieu. La cène requiert tout particulièrement cette purification personnelle.

De même, les assemblées locales ne sont pas indépendantes les unes des autres, quant au mal qui peut se trouver dans l’une d’elles.

Dieu connaissait le coupable et ce qu’il avait fait (v. 11), et Il aurait pu désigner Acan immédiatement à Josué. Mais l’anathème se trouvait au milieu du peuple, et il fallait que Josué et le peuple soient exercés. Dieu donne donc des instructions précises afin que le coupable soit découvert (v. 13 à 15). Et Josué obéit scrupuleusement aux directives de l’Éternel (v. 16 à 18). L’exécution de cette procédure laborieuse a dû être longue avant d’aboutir à ce que Acan soit désigné ; et durant tout ce temps, Josué et le peuple ont eu un sérieux exercice de cœur. Si des difficultés surgissent dans l’assemblée, cherchons premièrement quelle peut être notre part de responsabilité dans cette situation.

Lorsque le Seigneur dit à ses disciples : « l’un d’entre vous me livrera » (Jean 13. 21), Il exerce leur conscience et les pousse à Lui poser cette question personnelle : « Seigneur, est-ce moi ? » (Mat. 26. 20 à 22). Le Seigneur savait d’avance que Judas le trahirait ; mais il fallait que chacun prenne conscience qu’il était capable de la même trahison. Dans une situation difficile au sein d’une assemblée, rendons-nous compte que nous sommes tous liés au coupable, et que nous avons à nous humilier et à nous purifier tous ensemble. Se voyant pris, Acan ne peut plus ne pas avouer son forfait (v. 20 et 21). Cependant, cette confession tardive appelait une purification complète. Non seulement Acan devait périr, mais toute sa famille, son bétail, et tout ce qui lui appartenait, devait être détruit ! Si nous péchons, confessons très vite notre faute, et humilions-nous devant le Seigneur, et devant les frères si cela affecte directement l’état de l’assemblée. La question précitée des disciples au Seigneur, doit aussi réveiller nos consciences personnelles.

Dieu a la même horreur pour le péché qu’autrefois. Mais le Dieu de grâce a fait tomber le châtiment de sa justice sur son Fils qui, par sa mort, a aboli le péché, et nous a purifiés de nos péchés dans son sang. Le péché de l’un affecte toujours la marche de l’assemblée tout entière. Cependant, sous la loi, la mort d’Acan et de sa famille répondait au gouvernement de Dieu envers le coupable, et correspondait à la mise hors de communion, durant la période de la grâce, aujourd’hui – non en jugement, mais en vue de la restauration, après la confession. « Il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint » (Ps. 130. 4).

Mais laissons le Seigneur nous sonder : « Sonde-moi, ô Dieu ! Et connais mon cœur » (Ps. 139. 23 et 24). Si le Seigneur restaure un pécheur qui s’est repenti, nous devons « ratifier » notre amour envers lui (2 Cor. 2. 5 à 8). Cet « amour que Dieu a versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5. 5), nous avons à l’exercer entre nous. La grâce divine ne connaît pas de bornes. La confession du péché honore Dieu, dont le nom avait été profané par la faute d’Acan (v. 19 ; És. 48. 9 à 11).

L’amorce du péché appelle toujours le même enchaînement : « J’ai vu… j’ai convoité… j’ai pris… » (v. 21 ; Gen. 3. 6 ; 1 Jean 2. 15). Acan pressé d’avouer, sa confession vient trop tard ! Le châtiment doit avoir lieu.

Le manteau de Shinhar évoque cette plaine où les hommes ont voulu rester ensemble afin de se « faire un nom », et bâtir une tour qui toucherait aux cieux (Gen. 11. 1 à 4), alors que Dieu avait ordonné aux hommes de remplir la terre et de l’assujettir (cf. Gen. 1. 28). Shinhar évoque la désobéissance à Dieu, mais aussi la corruption et l’orgueil, symbolisés par la construction de la tour. Ils avaient la brique (fabrication humaine contrairement à la pierre qui fait partie de la création divine), et le bitume (produit de la corruption de divers matériaux, dans le sol). Et puis, Acan convoitait la richesse que Dieu ne lui avait pas donnée (Jac. 1. 14 et 15).

En son temps, David avait gravement péché, mais Nathan lui ayant révélé son péché, David s’était profondément repenti (2 Sam. 12. 13). Cependant, l’enfant qui était né de son péché est mort ! Dieu permet que certains deviennent riches, même parmi les croyants. Acan, lui, désirait devenir riche (1 Tim. 6. 9 et 10), et sa désobéissance lui a coûté la vie, car Dieu avait déclaré anathème tout ce qui touchait à Jéricho, et le comportement d’Acan dénote une nature corrompue ; lui et toute sa famille en ont subi les conséquences (v. 25 et 26).

Ch. 8

Lors de la première bataille contre la ville d’Aï, le peuple a été vaincu, à cause de l’anathème qui se trouvait au milieu d’Israël, à l’insu de Josué et du peuple. De plus, Josué n’avait pas consulté l’Éternel qui n’avait rien commandé au sujet de cette ville-là. L’Éternel ne pouvait plus conduire le peuple à la victoire, aussi longtemps que l’anathème n’était pas ôté. Qui plus est, présomptueusement ils avaient estimé que trois mille hommes suffiraient ! Cette défaite a fait comprendre à Josué qu’il ne pouvait combattre victorieusement que sous la conduite de l’Éternel. Il a donc fallu que le peuple se purifie de l’anathème, en mettant à mort le coupable : Acan et toute sa famille.

À la prise de Jéricho, symbole du monde ennemi de Dieu, où tout est corrompu et souillé, il fallait s’abstenir de prendre quoi que ce soit, car tout était sous la malédiction. Mais, au ch. 8. 1, c’est Dieu qui prend l’initiative, et encourage Josué qui, dès lors, reçoit l’instruction de monter avec « tout le peuple de guerre », soit trente mille hommes. De plus, l’Éternel lui dit qu’il faut mettre en place une embuscade et qu’il doit recourir à un stratagème : simuler une fausse fuite ! Ensuite, ici, le peuple devra piller les biens d’Aï : en type Canaan représente le ciel pour les chrétiens, avec toutes les bénédictions spirituelles dont ils doivent s’emparer, après avoir vaincu, chacun pour lui-même, l’esprit du monde (Jéricho) – mais en se laissant conduire par le Seigneur seul.

Nos combats, tandis que nous sommes sur la terre, possèdent ce caractère de lutte céleste (Éph. 6. 12). À la conquête de Canaan, sous la conduite du « chef de l’armée de l’Éternel » (ch. 5. 14), le peuple s’emparera du pays peu à peu, et de ses bénédictions terrestres. C’est Dieu qui organise le combat afin d’obtenir la victoire, à Jéricho et à Aï. Purifié, Israël a retrouvé la communion avec Dieu qui reprend en main les intérêts de son peuple.

En Osée 2. 14 et 15, à la vallée d’Acor (la vallée des pleurs), Dieu promet que cette même vallée sera, pour le peuple repenti, « une porte d’espérance ». C’est dans la repentance que ce qui nous fait pleurer peut devenir pour nous une porte d’espérance, dans notre vie personnelle et collective. Sans la communion intime avec Dieu, Satan devient un ennemi dangereux pour nous : c’est « un lion rugissant cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pier. 5. 8). De la confiance en Dieu à la confiance en soi-même, on tombe de la victoire à la défaite, et ensuite, retrouver la communion avec Dieu peut s’avérer difficile : la victoire, à Aï, n’a pas été simple à obtenir !

Du ch. 1. 9, au ch. 8. 1, on retrouve l’amour de Dieu resté le même et qui se manifeste de nouveau, après que le peuple s’est purifié. Le Seigneur use du même amour pour nous afin que nous soyons encouragés et que nous recherchions la communion. Comme Timothée, il semble que Josué s’effrayait, parfois, en affrontant les difficultés, et peut-être, aussi, manquait-il de discernement (ch. 7. 6 et 10). Enseigné à l’école de Moïse, il n’avait pourtant pas tout oublié. Il restait près du peuple (v. 3, 9, 10, 13, 15, 21 et 26), et il était une image du Seigneur nous conduisant à la conquête de nos bénédictions spirituelles. Avec son javelot tendu dans sa main, il dirigeait le combat sous la conduite de Dieu. Seul, le Seigneur, avec la Parole, nous conduit à la victoire dans nos luttes contre l’ennemi. « Soyez tous prêts » (v. 4) dit Josué aux hommes de l’embuscade. C’est à nous que le Seigneur le dit.

Josué, au verset 9, « passe la nuit au milieu du peuple ». Nous sommes dans la nuit de ce monde et nous ne voyons pas toujours clair dans nos difficultés. Cependant, le Seigneur est là, au milieu de nous, prêt à nous rendre « plus que vainqueurs en Celui qui nous a aimés ». « Il se leva de bonne heure » (v. 10), manifestant ainsi que les intérêts du Seigneur avaient du prix pour lui. Plus tard, Néhémie aura affaire à des ennemis qui chercheront à le décourager de poursuivre le travail de restauration de la muraille de Jérusalem en ruines. Mais lui et ses jeunes hommes sont vigilants, ne se déshabillant pas, ni jour ni nuit, prêts à répondre aux ennemis. La Parole de Dieu est remplie d’encouragements pour nous, si nous savons nous en emparer. Le Seigneur écoute nos prières et y répond selon sa grâce et sa sagesse : Lui seul est notre aide et notre secours.

Dieu ayant repris ses relations avec son peuple purifié, le mène au combat contre Aï, et lui accorde la victoire, après avoir dressé devant Josué son plan de bataille. Mais cette seconde phase de la prise de la ville se montre beaucoup plus ardue que ce que Josué et le peuple pouvaient penser. D’abord, Josué a dû conduire lui-même trente mille hommes sur le champ de bataille (et non plus trois mille) ; puis, selon l’ordre de Dieu, il a fallu dresser une embuscade et simuler une fuite destinée à attirer les hommes d’Aï hors de la ville, que l’embuscade a dû investir et incendier ; enfin, le peuple, feignant de fuir, s’est finalement retourné contre l’ennemi qui les poursuivait et qui, pris entre deux troupes d’Israël, fut détruit.

Ainsi qu’Israël a dû l’apprendre, nous non plus, nous ne pouvons être victorieux dans nos luttes qu’en employant les armes que Dieu met à notre disposition : « l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu » (Éph. 6. 17), ainsi que la prière, dans une entière dépendance. À Aï, tous les habitants furent tués, et le roi pendu jusqu’au temps du soir, puis, descendu et enseveli, afin que la terre d’Israël ne soit pas souillée (Deut. 21. 22 et 23). Le Seigneur crucifié, Lui-même, a été descendu de la croix avant la nuit.

Après la victoire sur l’ennemi, Josué a bâti un autel à l’Éternel, fait de pierres entières, non taillées, et enduites de chaux. De plus, il n’y avait pas de degrés pour y monter, conformément à Exode 20. 24 à 26, et il y sacrifie des holocaustes et des sacrifices de prospérité. Contrairement à Jéricho tombé par la seule puissance de Dieu et où tout était placé sous l’anathème, à Aï, le peuple ayant combattu, devait piller pour lui-même le butin et les bêtes (v. 2). Nous devons toujours rechercher, jusqu’à ce qu’elle soit claire, la pensée divine, et nous y soumettre, car notre dépendance honore Dieu, qui connaît toutes choses et poursuit ses buts.

Après l’humiliation de la première bataille contre Aï, Josué et le peuple ont le saint désir d’obéir aux commandements divins (v. 26 et 27), commandements clairs et précis de Deutéronome 27. 1 à 15. Ils ont fait strictement selon les ordres de l’Éternel. Peut-être Josué aurait-il dû bâtir cet autel dès le franchissement du Jourdain par le peuple (Deut. 27. 2). Attendre, alors que Dieu a dévoilé clairement sa pensée, n’est pas selon sa volonté. Cependant, Josué a obéi à Dieu : « Gardez tous les commandements que je vous commande aujourd’hui » (Deut. 27. 1). Notre cœur est-il toujours étroitement attaché à la Parole ? Ni tradition orale, ni « nouveautés » n’ont de valeur devant Dieu ; la Parole seule nous garde dans un chemin droit.

Nous ne sommes pas sous la loi, mais la Parole garde toute son autorité. Au v. 12 de Deutéronome 27, la bénédiction devait être lue sur la montagne de Garizim pour le peuple. Cependant, la bénédiction n’est pas clairement détaillée, contrairement à la malédiction des v. 15 à 26 sur la montagne d’Ébal. Le peuple, sous la loi, incapable de s’y conformer, était sous la malédiction. Sous le principe des œuvres de loi, nous serions placés sous la malédiction. Mais le Seigneur Jésus, ayant accompli la loi, nous a placés sous la grâce, ayant ôté la malédiction pour les croyants, qui sont bénis. « Le juste vivra de foi ». La dernière malédiction est reprise par Jacques (ch. 2. 10). Des six tribus se tenant sur la montagne de Garizim, quatre sont des types du Seigneur. Sur la montagne d’Ébal, Ruben et Dan avaient mis le mal en évidence. Les sacrifices offerts sur cet autel parlent du sacrifice du Seigneur Jésus, alors encore futur.

Josué a écrit toute la loi sur ces pierres, devant tout Israël (v. 32 et 33), revenu à l’obéissance, et que Dieu peut bénir. Revenir à la Parole est la « pierre de touche », condition de la bénédiction. Peu de temps après, les Gabaonites trompeurs vont faire tomber Josué et le peuple, trop confiants en leur propre jugement ! Qu’en est-il de nous ? Appliquons-nous à garder toute la Parole intacte dans nos cœurs (Apoc. 22. 18 et 19). Femmes, enfants, étrangers, dont sans doute Rahab et sa famille, étaient là (v. 33 à 35), comme anticipation de la grâce de Dieu envers tous les hommes, Israël et les nations. Ayons à cœur d’être présents lors des réunions, en famille, avec nos enfants, dans la mesure où nous le pouvons, nous souvenant des paroles du Seigneur : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mat. 18. 20).

Ch. 9

Le ch. 8 relate une victoire éclatante sur les ennemis, car Josué et le peuple ont suivi strictement les instructions divines. Et Josué a, alors, bâti un autel à l’Éternel, et y a offert des holocaustes et des sacrifices de prospérité. Cependant, une victoire obtenue avec l’Éternel ne garantit en rien notre sauvegarde ultérieure. Au ch. 9, Josué et le peuple en font la triste expérience. S’appuyant sans méfiance sur leur sagesse, ils sont trompés par les Gabaonites. Déjà, lors de la première bataille contre Aï, où ils mettaient leur confiance dans leurs propres forces, ils avaient été honteusement battus.

Le v. 14 du ch. 9, nous montre la faute d’Israël dans cette circonstance : « et on n’interrogea point la bouche de l’Éternel ». Gardons-nous de jamais nous confier en nos propres forces, ni en notre propre sagesse : Dieu seul est notre guide et notre force (Prov. 3. 5 à 8). La sagesse de l’homme est opposée à celle de Dieu (Jac. 3. 15 à 17).

Le caractère de Satan, c’est la violence du « lion rugissant ». Ici, il rassemble tous les ennemis pour faire la guerre à Israël : Il est aussi le trompeur, le serpent rusé qui, déjà en Éden, a trompé Ève et l’a fait tomber, entraînant Adam dans sa chute. Dans notre chapitre, sa ruse a fait tomber Josué et a trompé le peuple. Les Gabaonites étaient des ennemis comme tous les habitants de Canaan, et leur corruption était telle que Dieu voulait les détruire. Leur ruse les a sauvés de la destruction (v. 14 et 15) !

Au temps d’Esdras, les ennemis avaient usé de ruse avec Israël. Mais Zorobabel et Joshua, ainsi que les chefs, avec sagesse, avaient éventé le piège et n’avaient pas cédé à l’adversaire (Esd. 4. 1 à 3). Alors, les ennemis usèrent d’intimidation, et le peuple cessa de bâtir le temple (v. 4, 5 et 23). Satan se dissimule souvent derrière ses ruses, et il est très dangereux dans ces moments-là. Veillons en restant près du Seigneur, et II nous aidera à discerner les pièges de l’ennemi. Satan se révèle aussi comme « un ange de lumière », comme on le voit au v. 9. Les Gabaonites prétendent venir vers le peuple « au nom de l’Éternel ton Dieu » ! Satan veut toujours mêler le monde, même le monde religieux, aux vrais croyants, afin de mieux les faire tomber.

Les Gabaonites, déguisés, flattent l’orgueil d’Israël (v. 10), et leur fourberie réussit à endormir la méfiance de Josué et des chefs (v. 14 et 15). Leur fausseté ne vise qu’à établir une alliance avec le peuple de Dieu (v. 6), car ils avaient craint pour leur vie (v. 24). Cette alliance d’Israël avec Gabaon était en contradiction avec le fait que Josué et le peuple se tenaient souvent à Guilgal (v. 6 ; ch. 10. 6 et 15), lieu de la circoncision, après leur entrée en Canaan. Dieu avait clairement commandé de détruire entièrement tous les ennemis en Canaan (Ex. 34. 11, 12, 15 et 16). Pour nous, nous allier avec le monde conduit à l’affaiblissement de notre vie spirituelle : ce n’est jamais le « bien » qui l’emporte sur le mal, mais le « mal » qui prévaut sur le « bien », et l’on perd le discernement. De plus, la faiblesse de la spiritualité personnelle se répercute sur la vie de la famille et de l’assemblée.

C’est Dieu qui a fait entrer Israël en Canaan et lui assurait la victoire sur les ennemis, et c’est Lui qui commandait de ne traiter aucune alliance avec eux (Deut. 7. 1 et 2). Un serviteur tel que Josué, que Dieu avait exhorté avec insistance à tenir « très ferme » (ch. 1. 6, 7 et 9), et qui, de plus, est un type du Seigneur Jésus, s’est écarté du commandement de l’Éternel, et tout le peuple est tombé avec lui. Nos ressources, afin de ne pas avoir de défaillance devant la méchanceté de Satan, nous les avons en Éphésiens 6. 11 et 17. La prière est une ressource puissante dont nous devons user abondamment « en tout temps » ; et la supplication est plus que la simple prière (v. 18). Cette faute de Josué et des chefs a eu des conséquences sur toute l’histoire suivante d’Israël. Et cela nous fait toucher du doigt qu’une chute de notre part peut avoir des prolongements tout au long de notre vie.

Après avoir traité alliance avec les Gabaonites, Josué et les chefs étaient tenus par leur serment, de respecter strictement l’alliance (Nomb. 30. 2 et 3). De même, que notre parole soit franchement « oui, oui » ou « non, non » (Mat. 5. 33 à 37).

Si, parmi le peuple quelqu’un avait remarqué que nul n’avait « interrogé la bouche de l’Éternel » (v. 14), il aurait fallu l’écouter. Mais personne ne semble y avoir pensé ! Alors, l’Éternel laisse faire. Si nous agissons dans l’indépendance, Dieu peut nous laisser faire, mais ce sera à notre détriment. Nous devons être attentifs à nous enquérir de la pensée du Seigneur, et à agir conformément à ce qu’Il nous dit, par la bouche d’un frère, particulièrement, lorsque nous ne voyons pas clair dans une affaire quelconque.

Josué et les princes font un serment aux Gabaonites au nom de l’Éternel (v. 19), ce qui obligeait le peuple à respecter ce serment. Cela aura des conséquences dans l’histoire d’Israël, notamment au temps de Saül qui, ayant voulu faire mourir les Gabaonites, David dut leur livrer sept des fils de Saül qu’ils firent mourir (2 Sam. 21. 1 à 6). Et, à cause de ce serment fait en son nom, l’Éternel a protégé les Gabaonites de la colère du peuple (v. 18). Si les frères qui sont à la tête d’un rassemblement parlent au nom du Seigneur, cela engage l’assemblée à agir selon ce qui a été dit. Toute l’assemblée est concernée. Si nous avons une décision à prendre, mettons-nous à genoux, et demandons au Seigneur sa direction, avec dépendance.

Sans ce mensonge des Gabaonites, ils auraient été exterminés, selon la volonté divine. Leur attitude dictée par la crainte de mourir, était bien différente de celle de Rahab qui, dans sa confession aux deux espions israélites, avait clairement rendu témoignage que l’Éternel est Dieu, dans le ciel et sur la terre (ch. 2. 11). Ainsi, elle eut la vie sauve, ainsi que sa famille. Les Gabaonites, sauvés de la destruction, ont été asservis pour toujours à Israël (v. 23). En Esdras 8. 20, on retrouve les Nethiniens, serviteurs des lévites, qui semblent être les descendants des Gabaonites. Si le monde craint le témoignage de la foi chrétienne, il peut avoir recours à des subterfuges pour nous tromper. N’oublions pas que la croix nous sépare du monde.

Cependant, Dieu est le Dieu de la grâce, non seulement pour Israël, mais aussi pour les nations. Il a fait grâce à Rahab et aux Gabaonites, mais aussi à nous, qui sommes des gens des nations. Souvent, Dieu se sert de nos erreurs qui L’obligent à changer ses voies envers nous, afin d’atteindre le but qu’Il s’est fixé en grâce pour nous. C’est ce qui se produit : malgré la faute de Josué, Dieu prépare les combats victorieux pour son peuple.

Ch. 10

On voit cela au ch. 10, où cinq rois des Amoréens se coalisent contre le peuple. Et l’Éternel encourage Josué : « Ne les crains pas, car je les ai livrés en ta main » (v. 8). Le peuple, désormais, doit combattre pour conquérir le pays. Nos combats, à nous, sont spirituels, contre les ennemis qui sont dans les cieux (Éph. 6. 12). Dieu est fidèle à ses buts et à ses promesses qu’Il accomplit toujours, malgré nos manquements. Il est fidèle pour chacun en particulier, mais aussi, en assemblée, partout où Il a allumé « une lampe » pour Lui. Nos chutes retardent l’accomplissement des desseins de Dieu, à cause des conséquences qui s’ensuivent, et dont Dieu se sert pour nous discipliner ; mais Dieu parvient toujours à ses fins. Si nous n’avons pas la pensée du Seigneur, n’avançons pas selon nos propres pensées qui nous égareraient. Ce que Dieu veut, c’est qu’en obéissant à ses pensées, nous « parvenions tous… à l’état d’hommes faits… » (Éph. 4. 13), en mettant nos pas dans ceux du Seigneur.

Selon le train du monde, les cinq rois s’unissent pour être plus forts, et détruire Gabaon qui a trahi leur cause. Mais Dieu surmonte cette union et les détruit Lui-même, plus que le combat du peuple (ch. 10. 11 ; És. 8. 9 et 10). Gardons-nous de nous unir au monde, même religieux, sous prétexte d’être plus attrayants, donc, plus forts. Dieu veut que nous restions fidèles, et nous dit : « Ne les crains pas ». Ainsi encouragé, Josué agit avec une grande foi et, puissamment aidé par l’Éternel, le peuple triomphe, et les victoires sont à l’Éternel. Dans l’obéissance au Seigneur, « nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8. 37), car Il nous vient en aide chaque jour. Le Seigneur est puissant pour nous délivrer de tous nos ennemis qui sont dans les lieux célestes.

Les v. 12 à 14 nous rappellent des circonstances parmi les plus exceptionnelles de toutes les Écritures : Dieu intervient de manière spectaculaire sur la création, et ceci, à la prière d’un homme ! Seule la foi des croyants reconnaît là la toute-puissance divine, s’exerçant en faveur de son peuple élu, Israël, dans son combat contre les ennemis, jusqu’à leur complète destruction. Créateur de l’univers, Dieu peut en faire ce qu’Il veut, au moment voulu.

Ici, à la demande de Josué animé d’une foi extraordinaire et désirant une victoire complète, Dieu arrête la course du soleil et de la lune, donnant ainsi le temps à son peuple de compléter sa victoire (v. 13). À l’instar de Josué, notre foi doit s’appuyer sur la Parole. Dieu parle, nous croyons. Dans une profonde communion avec Dieu sur qui il s’appuie, Josué se laisse conduire par sa foi, de sorte que les astres s’arrêtent, dans le ciel, durant presque un jour (v. 12 à 19). Josué, dans une telle communion, semble deviner la pensée divine, selon 1 Jean 5. 14 et 15, et se place sous cette dépendance. Il sait que la toute-puissance de Dieu va agir selon sa demande. Cette circonstance cosmique est historique, et a été écrite dans le « livre de Jashar » (livre du juste droit). De plus, cet évènement extraordinaire semble être confirmé par les savants astronomes et mathématiciens modernes qui, s’attachant à remonter les temps passés en les datant, se sont aperçu que, dans leurs décomptes, quoiqu’ils fassent, il manque un jour ! La puissance divine n’a aucune limite, car Dieu est infini en Lui-même ; et, la demande de la foi ne sert qu’à déclencher l’action de Dieu, car c’est Lui qui combat en faveur d’Israël. Les buts que Dieu poursuit en notre faveur sont immuables. Et si, à cause de nos fautes, Il est quelquefois amené à changer ses voies, le but final sera toujours atteint.

Comme pour Josué dont Il a exaucé la foi, Dieu se plaît à répondre à la foi de ses bien-aimés, s’ils demandent selon la volonté divine. Cependant, pour connaître sa volonté, il faut se trouver en bon état spirituel (1 Jean 3. 21 et 22), et demander avec foi (Jac. 1. 5 à 8). En assemblée, la prière doit être formulée avec l’assurance que tous sont d’accord sur ce qui est demandé (Mat. 18. 19). En Matthieu 17. 19 à 21, la foi peut déplacer une montagne, et par sa foi, Josué a arrêté le cours des temps. Si ces choses nous paraissent difficiles, c’est parce que nous avons peu de foi (Marc 9. 23).

La persévérance de Josué ne se contente pas de combattre à moitié, mais veut une victoire complète, définitive (v. 13). Quant à nous, chrétiens, notre lutte contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Satan et les démons), durera aussi longtemps que nous serons sur la terre car, ici-bas, rien n’est jamais définitivement acquis. La victoire complète sera atteinte lorsque le Seigneur nous aura enlevés à sa rencontre, et que Satan sera précipité sur la terre ; car le Seigneur ne supportera pas qu’il soit encore dans le ciel, lorsque les croyants y seront. Ne nous relâchons pas dans ce combat spirituel.

Le vrai soleil, c’est le Seigneur, source de vie et de lumière, qui « s’arrête » pour nous et demeure en nous. Suivons-Le dans notre combat (Jean 8. 12). Sa Parole nous éclaire dans notre marche (Ps. 119. 105). Le retour à Guilgal nous invite, après chaque victoire, à nous souvenir que notre chair a été crucifiée ; c’est Dieu qui est victorieux, et nous ne sommes rien (Jean 15. 5). Reconnaissons pratiquement notre mort avec Christ, non comme les Gabaonites qui sont allés à Guilgal (ch. 9. 6), sans se rendre compte que ce lieu symbolise la mort du vieil homme Le Seigneur nous communique sa puissance pour la victoire, car nous-mêmes sommes sans force.

Les rois coalisés s’enferment dans une caverne (v. 16), pendant que la conquête continue. Ils préfigurent ce qui se passera lorsque le Seigneur jugera la terre (Apoc. 6. 15). Dans la terreur, les hommes désireront disparaître sous terre, plutôt que de subir la terrible « colère de l’Agneau ». Le v. 24 nous amène au triomphe du Seigneur selon le Psaume 110. 1. Alors, « Satan sera brisé sous nos pieds » (Rom. 16. 20). Enfin, la conquête est menée à bonne fin, quoique incomplète, car Josué fit tout « comme l’Éternel l’avait commandé » (v. 40). Prophétiquement, le Seigneur détruira ses ennemis, et établira son royaume de paix.

Ch. 11

Malgré toutes les défaites infligées aux rois que Josué a combattus, les ennemis se font plus nombreux, pensant être plus forts en se coalisant contre ce petit peuple qu’ils méprisent.

Mais c’est Dieu Lui-même qui exerce sa puissance en faveur d’Israël ; et l’Éternel dit à Josué : « Ne les crains point, car demain… je les livrerai tous tués devant Israël ». « Et l’Éternel les livra en la main d’Israël » (v. 8). C’est la guerre de l’Éternel contre les ennemis du peuple élu (v. 5 à 9). C’est le Seigneur qui conduit nos combats contre « les puissances de méchanceté qui sont dans les lieux célestes », car aucun de nous n’a de force pour lutter victorieusement contre elles, sans la puissance et la direction de Dieu ! En gardant toute la Parole, dans la communion avec le Seigneur, nous serons « plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8. 37).

S’enorgueillissant de leur puissante cavalerie et de leurs nombreux chars, les ennemis d’Israël, pleins d’assurance, tombèrent dans la main de Dieu, et « Josué les détruisit entièrement, comme Moïse, serviteur de l’Éternel, l’avait commandé » (v. 12). Josué et Israël, s’abandonnant à la direction divine, triomphaient de tous les ennemis, contrairement au ch. 9. 14, où on n’avait pas « interrogé la bouche de l’Éternel ». C’est un exemple pour nous. Lors de l’affaire des Gabaonites, l’ennemi s’était dissimulé pour tromper le peuple. Ici, il se montre sous sa forme de « lion rugissant » (1 Pier. 5. 8). Qu’il séduise ou qu’il attaque, restons bien près du Seigneur « nous serons bien gardés ».

Au v. 1er, nous trouvons le roi « Jabin, roi de Hatsor » : un nom qu’on retrouve dans la Parole en Juges 4. 1 et 2 : un autre roi régnant dans la même ville, mais plus tard. Ce sont deux personnages régnant au même endroit, et portant le même nom, et étant tous deux ennemis d’Israël ! La Parole nous avertit, ainsi, que l’ennemi envoie souvent ses mêmes « troupes » contre nous, cherchant obstinément à nous faire tomber. Il emploie le monde, répétant ses mêmes pièges, contre lesquels il nous faut sans cesse lutter… et lutter encore ! – mais lutter avec le Seigneur, sinon nous serons vaincus. Le. Seigneur dirige nos circonstances pour nous amener , par expérience, à ne pas compter sur nous, mais sur Lui seul.

Tenté par le diable par trois fois, le Seigneur Jésus, au désert, a répondu chaque fois par sa soumission indéfectible à la Parole. Il est notre exemple irremplaçable. La délivrance de Dieu se trouve toujours au bout du chemin de l’obéissance dans l’humilité (Phil. 1. 28).

La principale raison que Josué a eue de brûler Hatsor, est que cette ville, capitale de tous ces royaumes, était une grande ville, et que Dieu ne voulait pas que son peuple s’arroge une cité d’une telle importance, afin qu’il ne s’en enorgueillisse pas. Les croyants doivent rejeter tout ce qu’offre le monde, et plus particulièrement, ce qu’il donne de grand selon la chair (1 Jean 2. 15). L’amour du monde est plein de pièges pour nous. L’Éternel avait donné des commandements à Moïse ; il les avait transmis à Josué qui les a appliqués fidèlement.

Ayant reçu la Parole dans son intégrité retrouvée au 19ème siècle, gardons-la fidèlement pour la vivre, et transmettons-la telle que nous l’avons reçue. Dans ce chemin d’obéissance jalonné de victoires, Josué a détruit trente et un rois (ch. 12. 24) ! Il a obéi jusqu’à respecter les villes qui « étaient demeurées tranquilles » (v. 13), selon Deutéronome 20. 10 à 13. Seulement, ces villes-là, plus tard, n’ont pas respecté leur neutralité et sont devenues ennemies. Dieu a usé de grâce envers ceux qui voulaient la paix avec Israël.

À Jéricho, nous découvrons que Dieu est vraiment tout-puissant. À Aï, nous perdons la confiance en nous-mêmes. À Guilgal, où les Gabaonites rencontrent Josué et le peuple, nous découvrons que nous avons besoin de Dieu, dans sa dépendance. Alors, il s’ensuit des victoires. C’est à Guilgal que Dieu parle avec Josué qui se tient dans la dépendance (Jean 15. 5 ; Phil. 4. 13). Les Anakim (v. 22), ces géants, ont été détruits, car Israël les a affrontés avec Dieu, contrairement à Nombres 13. 34 où le peuple les voyait sans l’Éternel. Regardons les choses de ce monde avec les yeux de Dieu.

Ch. 13

Ce ch. se divise en deux parties. Le rappel de tout ce qui reste de pays à conquérir (v. 2 à 12) – puis, la distribution, par Moïse, aux deux tribus et à la demi-tribu du pays conquis au-delà du Jourdain. Partout, les ennemis sont vaincus, mais certains ne sont pas détruits (v. 13), et seront un piège, plus tard, pour Israël. À la croix, le Seigneur a vaincu tous nos ennemis ; cependant, nous en tolérons certains, dans nos vies, et ils sont des pièges, pour nous, nous affaiblissant spirituellement.

Aux v. 1 et 2, l’Éternel reconnaît l’âge avancé de Josué, et lui rappelle « qu’un très grand pays reste à conquérir » ; et II énumère en détail les territoires qu’Il a donné à Israël, et dit à Josué qui, peut-être affaibli par l’âge, a besoin d’être encouragé : « Moi, je les déposséderai devant les fils d’Israël. Seulement, répartis par le sort ce pays en héritage à Israël, comme je te l’ai commandé. Et maintenant, distribue ce pays en héritage aux neuf tribus, et à la demi-tribu de Manassé » (v. 6 et 7). Malgré son âge avancé, Josué n’était pas au terme de sa vie, car on le retrouve aux ch. 23 et 24.

Au ch. 23. 3, Josué rappelle au peuple que c’est l’Éternel qui a combattu pour Israël. Il semble que le peuple ait faibli, dans le courant de la conquête, malgré la fidélité de Josué à son Dieu, de sorte que, les années ayant passé, il restait un grand territoire à conquérir. L’énergie avait visiblement faibli, car Israël avait laissé de nombreux ennemis sans les détruire. Plusieurs « Mais » restreignaient les résultats des combats victorieux (ch. 13. 13 ; 15. 63 ; 16. 10 ; 17. 12).

Il en fut de même en 1 Samuel 15. 3 ; 9, au sujet d’Amalek que Saül s’est abstenu de détruire, alors que Dieu le lui avait commandé. « Écouter est meilleur que sacrifice » (v. 22 et 23). Lorsque le Seigneur commande une chose, obéissons entièrement, sous peine de désobéir, et d’en subir les conséquences.

Enfin, Josué répartit par le sort le pays entre les tribus. « On jette le sort dans le giron, mais toute décision est de par l’Éternel » (Prov. 16. 33). Dans cette façon d’agir, pour certaines décisions, Dieu dirigeait le résultat par sa volonté, selon sa sagesse. Dans ce grand pays qu’il restait à conquérir, Dieu désigna qu’il s’y trouvait un gros obstacle : « Il est réputé appartenir aux Cananéens » (v. 3). Pour nous, Dieu nous montre les « cananéens » qui habitent notre cœur naturel : l’orgueil, l’ambition, le monde etc… choses qui nous empêchent de jouir des bénédictions que Dieu veut nous donner. Demandons-Lui de nous montrer nos entraves intérieures ; mais Dieu nous dit : « Moi, je le déposséderai ».

Nos conquêtes sont de nature céleste et spirituelle. « Ce grand pays », pour nous, est une figure de la place toute préparée pour chacun, dans le ciel, mais que nous avons à conquérir par la soumission à la Parole et que nous occuperons entièrement lorsque le Seigneur nous aura pris auprès de Lui. Israël, quant à lui, possédera le pays intégralement durant le millénium.

Dans le partage du pays, Lévi seul n’a pas reçu d’héritage, à part quarante-deux villes comme habitations, et leurs banlieues pour leurs troupeaux. L’Éternel – et les sacrifices – étaient leur héritage. Le Seigneur, parfait Lévite, n’avait rien d’autre sur la terre, que l’Éternel (Ps. 16. 5 et 8). Le Seigneur est notre héritage « immarcescible » (1 Pier. 1. 4). Ne nous attachons pas aux biens terrestres. En Matthieu 21. 38 et 39, les pharisiens voulaient l’héritage d’Israël sans l’Héritier ! Ils n’ont eu ni l’un ni l’autre. Nous sommes, nous, héritiers, et cohéritiers avec Christ, au ciel.

Caleb manifeste son énergie en réclamant à Josué qu’il lui donne la montagne possédée par les Anakim, des géants, car cela était selon la promesse de Dieu, formulée par Moïse (Deut. 1. 36). À quatre-vingt-cinq ans, Caleb était encore fort comme à quarante ans, mais il comptait sur l’Éternel pour lui donner la victoire sur les ennemis (Jos. 14. 12). Sa foi hardie désirait s’approprier la promesse de Dieu formulée quarante-cinq ans plus tôt ! Et il a triomphé.

Sa fille, Acsa, a eu la même foi ferme, pour réclamer à son père qu’il lui donne « les sources du haut et les sources du bas » (Jug. 1. 15). Une foi hardie chez les parents et les grands-parents, peut communiquer une foi solide, honorant Dieu, à leur tour chez les enfants.

Ch. 14

Moïse n’avait pas donné d’héritage à la tribu de Lévi, car Jacob avait pris pour lui les deux fils de Joseph, Éphraïm et Manassé, pour être deux tribus, attribuant double portion à Joseph (Gen. 48. 5). Malgré cela, Israël restait composé de douze tribus. Douze » est le chiffre qui représente la responsabilité de l’homme en relation avec la gloire divine en justice. Israël avait cette responsabilité d’appliquer la justice de Dieu. Donner un héritage à Lévi aurait fait treize tribus.

Néanmoins, Dieu pourvoit aux besoins de Lévi, tribu sacerdotale, en lui attribuant quarante-deux villes et leurs banlieues. Et les Israélites ont fait « comme l’Éternel l’avait commandé » (v. 2 et 5). Et l’Éternel béni son peuple. Sous la loi, le peuple était contraint d’obéir. Nous, nous pouvons obéir à la Parole de Dieu, volontairement, par amour.

La figure de Caleb domine ce ch. 14, et se distingue au milieu du peuple. Lui et Josué étaient sans doute alors les deux seuls hommes âgés, puisque tous ceux qui étaient sortis d’Égypte avaient péri dans le désert. Lors de l’exploration du pays, en Nombres 13, les dix autres espions avaient décrié le pays, à cause des géants qu’ils y avaient vus. Seuls de leur génération, Josué et Caleb héritèrent du pays (ch. 14. 30 et 38).

Quarante-cinq ans plus tard, Caleb pouvait rappeler les paroles de Moïse : « tu as pleinement suivi l’Éternel » (v. 9), car il avait « rapporté la chose comme elle était dans son cœur » (v. 7). En Nombres 14, la plus grande confusion s’était emparée du peuple dominé par la peur des géants. Au ch. 13, Caleb, avec une foi solide, avait plaidé pour encourager le peuple : « Montons hardiment et prenons possession du pays » (v. 31). Mais ils avaient répondu : « Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple » (v. 32). Et au ch. 14. 10, le peuple parle de les lapider. Seuls, Josué et Caleb, ont tenu tête au peuple entier, au péril de leur vie, avec un courage qui est un puissant exemple pour nous dans la vie de l’assemblée, dans les difficultés. De quel esprit sommes-nous animés ? Nous rangeons-nous dans la majorité pour ne pas avoir d’ennuis, ou tenons-nous ferme pour dire les choses telles qu’elles sont dans notre cœur ?

L’Éternel a pleinement approuvé Josué et Caleb, reconnaissant que celui-ci a été « animé d’un autre esprit » et qu’il héritera du pays qu’il a exploré (v. 24). La fidélité de Dieu ressort en comparant Nombres 14. 36 à 38 et Josué 14, en relation avec la foi de Caleb où, selon la promesse divine, il hérite de la montagne où vivent les Anakim. Mais cette même fidélité se manifeste aussi envers les hommes qui ont refusé de monter à la conquête de Canaan : ils sont tous tombés dans le désert, et aucun n’est entré dans le pays promis !

La montagne occupée par les Anakim, et promise à Caleb, est désormais à sa disposition, mais il faut la conquérir. Si nous manquons de l’énergie de la foi, nous passons « à côté » des bénédictions que Dieu veut nous donner. Bien que fort pour la guerre à quatre-vingt-cinq ans comme à quarante, Caleb compte sur Dieu pour la victoire (v. 12). Dans le combat contre les puissances célestes qui nous sont opposées, c’est le Seigneur Lui-même qui combat pour nous. Il faut nous revêtir de « l’armure complète de Dieu ». Et « près de moi, tu seras bien gardé » (1 Sam. 22. 23). Dès lors, la victoire est assurée. Unis par les mêmes épreuves, Josué et Caleb, tous deux âgés, n’ont pas la même place dans les plans divins : Josué a reçu le commandement du peuple. Et Caleb, sans jalousie, avec déférence, lui demande d’hériter de la montagne. Lot, invité par Abraham à choisir, choisit ce qu’il pense être le meilleur (Gen. 13. 9 à 11). Caleb, avec foi, choisit le plus difficile, mais avec Dieu.

Hébron lui est donné en héritage. Pourtant, il semble qu’il l’ait cédée aux lévites, comme ville de refuge (ch. 20. 7 ; ch. 21. 1 et 11). Caleb n’a gardé pour lui que la campagne environnante et les hameaux alentour (v. 12). Bien qu’il ait dû combattre pour conquérir Hébron, Caleb se montrait désintéressé et généreux. « Si les biens augmentent, n’y mettez pas votre cœur » (Ps. 62. 10).

Ch. 15

Que ce soit dans l’ancienne alliance où l’on jetait « le sort dans le giron », ou dans Ia nouvelle alliance actuelle, où l’on s’en remet au Saint Esprit, « toute décision est de par l’Éternel » (Prov. 13. 33). Les apôtres ont jeté le sort une seule fois, avant de recevoir le Saint Esprit (Act. 1. 26). Depuis, toute décision doit être prise en écoutant l’Esprit Saint qui est en nous, et en cherchant à obéir à la Parole.

Dieu donne beaucoup de détails sur l’héritage respectif de chaque tribu. Les villes sont soigneusement répertoriées, car rien de ce qui concerne son peuple terrestre ne Le laisse indifférent. Nous devons nous attacher de tout notre cœur à notre héritage céleste que le Seigneur nous a acquis en mourant sur la croix, alors même que nous sommes encore sur la terre.

Avec une foi qui ne doute pas un instant de la fidélité divine à ses promesses, dont Caleb a attendu patiemment la réalisation pendant quarante-cinq ans, Caleb demande à Josué qu’il lui octroie la montagne où se trouve Hébron, une portion du territoire de Canaan parmi les plus difficiles à conquérir, car il était habité par des géants. Il sait qu’il devra combattre, mais il s’appuie sur l’Éternel, bien qu’il soit encore « fort pour la guerre, à quatre-vingt-cinq ans comme à quarante ». Nous-mêmes, nous devons nous appuyer sur le Seigneur car bien des expériences nous ont montré que, sans Lui, nous sommes impuissants dans les « combats » spirituels qui sont les nôtres. La foi honore Dieu, et Dieu honore la foi.

Caleb a su montrer une patience exemplaire dans le désert, mais le moment venu, il se révèle être un homme d’action et de décision ferme. Il a été un exemple pour d’autres personnes de son entourage. Pour sa fille Acsa, en particulier, mais aussi pour son neveu Othniel. Avons-nous la même influence sur notre famille (nos enfants et nos neveux) ? Un autre exemple nous est donné dans l’épître aux Colossiens, par Barnabas et son neveu.

De plus, Caleb est un homme qui s’attache à exercer la foi des autres et à les entraîner dans l’action (v. 16). Othniel écoute son oncle et, avec sa propre foi, se lance dans un combat victorieux, et Acsa lui est donnée pour femme. Dès lors, Acsa manifeste sa foi à son tour en demandant « un champ », d’abord, puis, sa foi s’enhardissant tout à fait, elle réclame à son père une « bénédiction ». Alors Caleb la satisfait bien au-delà de son désir, en lui donnant « les sources du haut et les sources du bas » (ch. 15. 18). La répétition de cette scène se retrouve en Juges 1. 1 à 15. Puis, en Juges 3. 9 à 11, Dieu donne Othniel pour juge en Israël, et par lui le peuple a été délivré. N’hésitons pas à encourager nos jeunes frères à prendre leur part d’actions spirituelles durant les réunions d’assemblée. Il en résultera de la bénédiction pour eux-mêmes et pour l’assemblée locale.

Bien que Dieu ait ordonné de déposséder les habitants de Canaan, Israël n’a pas obéi entièrement partout (v. 63). Certains frères et sœurs ont eu une foi persévérante et communicative et sont en bénédiction pour d’autres et la Parole nous enjoint « d’imiter leur foi ». Acsa, par sa foi hardie, fait penser à Jabets en 1 Chroniques 4. 10, qui demande à Dieu quatre bénédictions que Dieu lui accorde. La foi d’Acsa s’oppose aux « timides » d’Apocalypse 21. 8, qui n’hériteront pas du salut.

Paul exhorte Timothée à être tout entier à l’étude de la Parole, afin que ses progrès « soient évidents à tous ». Demandons toujours avec foi de riches bénédictions, et sondons la Parole illimitée, en priant et en nous laissant conduire par l’Esprit, et non par notre intelligence car elle nous semblerait aride. Ainsi, en nous laissant « irriguer » par l’Esprit Saint et la prière (les sources du haut et les sources du bas), Christ se forme en nous. L’intendant de la reine de Candace, réduit à sa seule intelligence naturelle, en lisant Ésaïe, avait besoin que la Parole lui soit ouverte par Philippe qui, ayant l’Esprit en lui, comprenait sa vraie signification. Dans nos réunions, nous trouvons ce que notre état spirituel vient y chercher. Elles peuvent être « sèches », comme une « terre du midi », sans sources d’eau… et donc, sans fruits.

Au v. 63, les Jébusiens n’ont pas été dépossédés et ont cohabité avec Israël, jusqu’à ce que David les en dépossède. Soyons tous animés de la foi d’Acsa.

Ch. 17

A partir du ch. 13. 1, où l’Éternel constate le vieillissement de Josué, l’ardeur pour la conquête du pays semble s’être singulièrement refroidie : sept tribus sur douze n’ont pas encore reçu d’héritage ! De plus, différentes tribus n’ont pas dépouillé les ennemis qui, désormais, ont vécu au milieu d’Israël (ch. 16. 10 ; ch. 17. 12 et 13). Le livre des Juges en rend compte de façon plus complète. Dans cet esprit d’affaiblissement de l’ardeur pour la conquête, les fils de Joseph se plaignent à Josué de l’exiguïté de leur territoire, mais ne veulent pas combattre pour l’agrandir (v 14 et 16).

Ne soyons pas négligents quant à la « conquête de notre territoire » céleste, par l’étude de la Parole, et laissons-nous conduire par l’Esprit Saint, afin que nous approfondissions la compréhension spirituelle qui nous est librement donnée, pourvu que nous « combattions ». « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (ch. 1. 3). Toutes les bénédictions que Dieu veut nous donner sont à notre disposition, mais il faut combattre avec l’aide du Seigneur. Toute la Parole nous parle de Lui, avec une infinie richesse et, dans cette « conquête », nous trouverons de nombreuses traces du Seigneur (1 Pier. 2. 21) qu’Il nous invite à imiter. Il est « la lumière de la vie » (Jean 8. 12), et Lui seul veut et peut éclairer notre route et enrichir notre vie spirituelle. Nous avons les mêmes faiblesses qu’Israël, et l’Esprit Saint peut seul nous donner le désir de nous emparer des bénédictions spirituelles.

Aux propos quelque peu prétentieux des fils de Manassé, Josué répond en se plaçant sur leur propre « terrain ». « Si tu es un peuple nombreux, monte à la forêt et coupe-la pour t’y faire de la place » Et « Tu as une grande puissance » (v. 15 et 17) Mais les chars de fer (Jug. 1. 19) des ennemis leur font peur pour s’emparer de l’héritage que Dieu leur donne. Ils ont oublié les nombreuses victoires que Dieu leur a assurées, aussi longtemps qu’ils ont combattu avec foi. Josué leur a montré l’exemple en demandant pour lui-même « la ville de Thimnath-Sérakh, dans la montagne d’Éphraïm » (ch. 19. 50). Lui-même « bâtit la ville et y habita » Il est un exemple pour le peuple et pour nous.

Tout le ch. 19 relate le partage du pays. Mais Josué ayant eu la hardiesse de réclamer une ville difficile dans la montagne, il peut leur parler avec sévérité (ch. 18. 3), et les envoyer relever le pays qui restait à conquérir (v. 4 et suivants). Nous manquons souvent de foi, comme les Israélites, pour nous emparer des bénédictions que Dieu nous réserve.

Comme Manassé, nous avons tendance à dire : « nous ne pouvons pas » (v. 16). Nous n’avons aucune puissance en nous, mais la force est en Christ, et la foi est puissante par Dieu pour renverser les forteresses. Dans une assemblée, le grand nombre peut nous conduire à nous enorgueillir, comme si nous étions « quelque chose », alors que nous sommes sans force. N’accusons personne sinon nous seuls. Dans nos combats, le Seigneur nous mène à sa suite et nous conduit à la victoire, si nous restons dépendants de Lui. Ces exemples de l’Ancien Testament nous sont autant d’avertissements pratiques (1 Cor. 10. 11). La vie chrétienne est un combat continuel. Seule la dépendance de la foi nous assure la victoire. Nous avons aussi à « couper la forêt » des choses du monde qui encombrent notre vie quotidienne et étouffent notre vie spirituelle, en crucifiant la chair et en laissant toute liberté à l’Esprit.

À Manassé, Josué ne laisse aucun doute sur l’issue de son combat. La montagne « sera à toi jusqu’à ses extrémités » (v. 18). Aussi puissant que soit l’ennemi, la foi triomphera toujours de lui par la puissance de Dieu, « n’étant en rien épouvantés par le adversaires » (Phil. 1. 27 et 28). Notre opposition à l’ennemi a toujours l’approbation de Dieu.

À Silo (paix), Josué stigmatise la « lâcheté » du peuple à s’emparer du pays que Dieu leur a donné (ch. 18. 3). Cela nous caractérise aussi. Des hommes sont envoyés pour partager eux-mêmes le pays restant, mais c’est Dieu qui choisit le territoire dévolu à chacune des tribus. Dans le désert, les lévites avaient leurs fardeaux respectifs – de même qu’en Esdras. Notre place, dans l’assemblée, est choisie par le Seigneur, et nous devons nous y tenir. Les « pierres vivantes » que nous sommes sont façonnées pour être placées à un endroit précis de l’édifice.

Ch. 18

Silo était une ville de Canaan, située dans le territoire déjà attribué à Éphraïm. La tente d’assignation et l’arche étaient placées, dès lors, en un lieu déjà conquis par Israël ; l’Éternel demeurait au milieu du pays occupé par son peuple. De même, le Seigneur se plaît à être présent au milieu de ceux qui se réunissent à son nom, et non où il n’y a pas de rachetés. Cependant l’arche, au grès des circonstances heureuses ou malheureuses, s’est trouvée en plusieurs lieux après avoir été prise par les Philistins et amenée à Asdod, avant d’être ramenée en Israël, puis Kiriath-Jéarim. Ensuite, elle fut amenée dans la maison d’Abinadab. Puis, David, plus tard, la fit placer dans la maison d’Obed-Édom, puis à Jérusalem, définitivement (1 Sam. 6 ; ch. 7. 1 ; 2 Sam. 6. 3 à 10, 16). Elle est une image du Seigneur bénissant les maisons où II est reçu dans les cœurs, et où Il trouve la fidélité.

Le Psaume 132. 1 à 9 dévoile l’attachement de David pour l’arche, image de Christ. Malgré tout, dans un premier temps, David n’avait pas recherché la manière d’amener l’arche à Jérusalem selon l’ordonnance : elle devait être portée à l’épaule, et non mise sur un chariot, même neuf. Il s’en est suivi la mort d’Uzza, ayant porté la main sur elle afin qu’elle ne tombe pas. N’oublions pas que tout ce qui touche à la sainteté du Seigneur doit être abordé avec beaucoup de crainte et de respect. La paresse spirituelle et l’incrédulité, (v. 3) qui nous sont naturelles, sont à redouter. « Viens en aide à mon incrédulité ».

La tente d’assignation était-elle la même que celle d’Exode 33 ? La Parole n’en dit rien. Ce qui importe, c’était que l’arche demeurait sous la tente.

Josué désirait que le peuple se hâte de prendre possession de tout le territoire que Dieu lui donnait. Pour cela, il fait désigner trois hommes par tribu afin de les envoyer reconnaître le pays, et le partager entre les sept tribus qui n’avaient pas encore de possession. Et tout se fit dans l’harmonie, bien que cela ait dû se montrer quelque peu difficile. Souhaitons que les héritages entre les chrétiens se passent aussi paisiblement ! Les fils d’Israël avaient bien combattu et étaient en paix ; mais l’énergie leur manquait pour continuer la conquête. Si, dans nos combats spirituels, nous avons remporté des victoires, nous sommes en danger de nous reposer sur nos acquis, et de revenir en arrière : dans la vie chrétienne, si on n’avance pas, on recule. Pierre, se croyant plus fort que ses condisciples, n’avançait plus, et il est tombé.

Comme l’apôtre Paul, « tendons avec effort vers les choses qui sont devant ».

Remarquons aussi l’humilité de Josué. Il a attendu que l’ensemble du pays soit partagé entre toutes les tribus, pour demander sa part qu’il avait choisie : Thimnath-Sérakh dans l’héritage d’Éphraïm (ch. 19. 49 à 51). Ville qu’il a « bâtie » et qu’il « habita ». Tous les détails que Dieu donne sur chaque héritage sont importants aux yeux de Dieu, comme pour nous aussi. C’est Lui, et Lui seul qui prend soin des siens, et rien ne lui est indifférent, car « Il connaît la fin avant le commencement », et chaque difficulté nous conduit à crier à Dieu pour qu’Il nous aide.

Pour Israël, les tribus reçoivent selon la conduite de ceux qui sont à la tête. Ruben et Siméon ont eu des parts peu en vue. Mais la grâce opère pour Siméon, au milieu de la tribu royale, Juda (19. 1). Benjamin (un loup qui déchire (Gen. 49. 27), a été placé entre Juda et les fils de Joseph (18. 11). Les généalogies étaient importantes pour Israël. Dans le millénium, l’héritage des tribus se partagera du Jourdain à la Méditerranée, en lignes droites. Sept tribus au nord. Puis l’offrande élevée pour y placer le sanctuaire, et qui sera pour les sacrificateurs. D’un côté et de l’autre de la sainte offrande, sera la possession du Prince. Et enfin, les cinq tribus restantes au midi (Éz. 48. 1 à 29).

Ch. 20

La ville de refuge était une image du Seigneur Jésus, Sauveur et Rédempteur par sa mort et sa résurrection. L’Israélite, meurtrier involontaire, devait s’y réfugier sans tarder, avant que « le vengeur du sang » ne l’atteigne et ne le mette à mort.

Quant au meurtrier volontaire, il n’y avait pas de recours pour lui. Le sang qu’il avait versé devait être vengé par sa propre mort, selon la sentence divine prononcée en Genèse 9. 6, et permanente : « Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ». Cependant, la grâce de Dieu s’exerçait pour l’homicide involontaire.

Ces villes de refuge étaient visibles de loin, car toutes situées sur des hauteurs. L’homicide devait parler aux anciens de la ville qui, apprenant son affaire, le recueillaient ; il ne devait pas en sortir sous peine de mort. Parmi nous, si quelqu’un doit confesser un péché, il serait bon qu’il le fasse devant des anciens, qui eux, devraient rester discrets.

Lorsque le Seigneur a été crucifié, Il a dit : « Père pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23. 34), mettant ainsi le peuple au bénéfice de l’ignorance de la gravité du crime qu’il commettait. Ainsi, lorsque le Seigneur apparaîtra au peuple sur le Mont des Oliviers d’où Il est remonté au ciel après sa résurrection, le résidu fidèle, en Le voyant avec ses mains, ses pieds et son côté percés, Le reconnaîtra comme Celui qu’il a crucifié autrefois – et il se repentira et croira en Celui qu’il avait rejeté alors (Zach. 12. 10). Ce résidu sera sauvé pour le règne millénaire de Christ.

Quant aux chefs religieux, qui ont incité volontairement le peuple à demander la mort de leur Messie, ils l’avaient identifié comme étant « l’Héritier » d’Israël, et ont dit entre eux : « Venez, tuons-le, et possédons son héritage » ; puis ils L’ont tué (Mat. 21. 38 et 39 ; Luc 19. 14). Paul lui-même avait agi dans l’ignorance et l’incrédulité (1 Tim. 1. 13 et 14). Pour ceux-là il n’y a pas de salut. Pour nous, chrétiens des nations, nous étions dans l’ignorance lorsque les Romains (gens des nations), L’ont mis à mort, et nous sommes sauvés par la foi en Lui et en son œuvre.

Prophétiquement, un petit nombre de Juifs ont cru, et, par la foi, se sont « enfuis » du système judaïque, pour saisir l’espérance chrétienne, cette « ancre de l’âme qui entre jusqu’au-dedans du voile » – le ciel où se trouve le Seigneur (Héb. 6. 17 à 20), où nous-mêmes nous entrons par la foi, et où nous sommes protégés dans la présence du Seigneur. Quelle certitude bénie ! Quant au reste du peuple incrédule, il a été détruit en l’an soixante-dix par les Romains. Actuellement, le peuple juif, moralement, est comme « enfui » dans une ville de refuge, loin de son héritage, attendant la « mort » (la fin) de la sacrificature légale selon Aaron, et la nouvelle sacrificature, selon l’ordre de Melchisédec – le Seigneur Jésus, durant son règne, où II sera roi et sacrificateur, assis sur son trône, ces deux fonctions coexistant en Lui en parfaite harmonie (Zach. 6. 12 et 13).

Pour nous, le Seigneur intercède comme sacrificateur et avocat, et II règne sur nos cœurs, assis sur le trône du Père, et attendant qu’Il s’asseye sur son propre trône royal.

Quant à ceux (Juifs et nations) qui suivront l’Antichrist, ils seront détruits par le Seigneur. Dans le christianisme, même ceux qui ont péché volontairement mais qui se sont repentis et ont confessé leurs péchés au Seigneur, en croyant en Lui, sont sauvés par grâce. Lui-même a confessé nos péchés, et « a été fait péché pour nous » « Le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1. 7). Quant à ceux « qui habitent sur la terre » attachés à leurs seuls intérêts terrestres, méprisant le Seigneur et son salut par grâce, et qui suivront « la bête qui monte de la mer », le chef de l’empire romain reconstitué, et « la bête qui monte de la terre » (d’Israël), l’antichrist – ils seront marqués du nombre diabolique (666), les distinguant de ceux qui seront marqués comme appartenant à l’Agneau de Dieu (Apoc. 7. 3), et gardés pour jouir du règne du Seigneur.

Ch. 21

Au ch. 21, les lévites reçoivent les villes de leurs habitations et leurs banlieues pour leurs troupeaux. Finalement, Israël est entré en possession de tout le pays, et toutes les promesses de Dieu ont été accomplies (v. 43 à 45).

Ch. 22

Les v. 1 à 6, mettent en relief la fidélité de Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé, tout le temps qu’ont duré les combats. Bien que la conquête de Canaan soit terminée, ce ne sont pas ces Israélites-là qui réclament de repartir chez eux, mais Josué qui les appelle et reconnaît leur obéissance au commandement de Moïse en ce qui les concerne (ils devaient passer le Jourdain avec le reste du peuple et combattre pour leurs frères) – qu’ils avaient obéi en tout ce que Josué leur avait commandé, et fidèlement marché dans toutes les voies de l’Éternel (v. 2 et 3). Au-dessus de Josué, c’était Dieu qui reconnaissait leur fidélité, bien qu’il y ait eu des défaillances.

Enfin, Josué le renvoie dans leurs possessions au-delà du Jourdain, en leur recommandant de rester fidèles aux commandements de l’Éternel : « Seulement, prenez garde » (v. 5) – recommandation qui nous est précieuse à nous aussi. Dans nos combats spirituels, nous sommes appelés à garder de tout notre cœur ce que le Seigneur nous a donné dans sa Parole, et à la vivre, jusqu’à ce qu’Il nous enlève auprès de Lui. Nous sommes à la fois dans le désert et dans la conquête de nos bénédictions célestes. Comme Josué, soyons plus portés à reconnaître ce que Dieu a produit chez nos frères qu’à les critiquer.

Dans les épîtres (sauf à celle aux Galates), l’apôtre Paul rappelle tout d’abord ce qui, dans les assemblées, était produit à la gloire de Dieu. De même en Apocalypse 2 et 3, dans les sept épîtres aux assemblées. Ces mêmes recommandations adressées aux deux tribus et demie, Josué les répétera à tout Israël, au dernier chapitre.

Au chapitre 21. 43 à 45, c’est plutôt la fidélité de Dieu qui est mise en avant. Pour ces deux tribus et demie, cette fidélité se révélait d’autant plus difficile et méritoire, qu’elles ne combattaient pas pour leur propre profit, mais pour leurs frères. Et les combats durèrent sept ans ! Sept ans loin de leurs familles établies de l’autre côté du Jourdain, ces hommes ont pu connaître des circonstances douloureuses dues à leur longue absence de chez eux ! Ayant tout accepté sans murmures, le moment du « repos » (v. 4) est venu pour eux aussi. Josué leur dit : « le pays de votre possession, que Moïse… vous a donné ». C’était le pays qu’ils avaient convoité (Nomb. 32. 5, 9 et 19), et non le pays que l’Éternel donnait au peuple.

L’expression : « Moïse serviteur de l’Éternel » revient constamment : déjà cinq fois dès le premier chapitre. Portons-nous, chacun, ce vrai caractère de serviteur ? Le Seigneur a un service pour chaque frère ou sœur, mais c’est Lui-même qui le choisit et nous y prépare. Comme pour ces deux tribus et demie, pour nous aussi, les choses sont plus faciles lorsque nous marchons dans le chemin de Dieu que lorsque nous suivons un chemin de propre volonté. Exemple : la vie d’Abraham, dépendante de Dieu a été bénie alors que celle de Lot, son neveu, se passait à se tourmenter (2 Pier. 2. 8), et n’a porté que des fruits amers ! Cet « autel de grande apparence » que Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé on construit est une des complications qu’a produit le choix de « leurs possessions » du mauvais côté du Jourdain.

Avant d’ériger cet autel, ils n’ont pas interrogé l’Éternel, et ils ont failli provoquer une terrible guerre fratricide. Plus tard, ils se détourneront de l’Éternel, et ils seront les premiers à être déportés en Assyrie. Notre propre volonté peut gâcher toute notre vie spirituelle.

En souci pour eux, comme pour tout Israël, Josué leur dit de partager avec leurs frères, toutes les richesses qu’ils avaient acquises. Les lévites, sans héritage en Israël (ch. 21), n’avaient pas ce souci d’habiter « leurs terres ». Nous aussi, partageons nos biens spirituels entre nous. Le v. 5 est précieux pour nous : « Pratiquer les commandements du Seigneur, L’aimer et s’attacher à Lui en Le servant (Jean 14. 21 à 23). La prière, et porter les charges les uns des autres, sont des services précieux. Enfin Josué bénit les deux tribus et demie et la demi-tribu de Manassé établie en Canaan : il ne fait pas acception des personnes. Quant à Phinées, il montre beaucoup d’amour pour les deux tribus et demie ; les invitant à entrer dans le pays de Canaan au lieu de leurs « possessions » en Galaad (v. 19). Sur les bords du Jourdain, un autre monument rappelait l’unité du peuple : les douze pierres érigées à Guilgal, sur la rive de Canaan, le pays de la promesse !

La décision des deux tribus et demie de s’installer au-delà du Jourdain dans les plaines de Galaad, et de bâtir un autel « de grande apparence (v. 10), va entraîner des difficultés pour tout Israël (v. 12). Les dix autres tribus pensent devoir faire la guerre à Gad, Ruben et à la demi-tribu de Manassé. Par grâce, Phinées, accompagné de dix princes d’Israël, sont envoyés pour parlementer et demander des explications aux deux tribus et demie, soupçonnées de révolte contre l’Éternel. Dans les difficultés surgissant dans la vie de l’assemblée, la première réaction devrait être de s’entretenir ensemble, afin d’essayer de tirer la situation au clair.

Pour Phinées et les princes d’Israël, il ressort de leur démarche heureuse, que ce qui avait poussé les deux tribus et demie de bâtir cet autel, ne constituait pas une révolte contre l’Éternel, mais répondait à leur crainte d’être plus tard, rejetés par leurs frères (v. 21 et suivants). Ayant reçu cette réponse qui les rassure, Phinées, et les princes qui l’accompagnent, usent de grâce envers eux, et s’en retournent en Canaan. Nous-mêmes, nous devons nous souvenir que « la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17).

Cependant, les deux tribus et demie, pour s’installer en Galaad, n’avaient pas consulté l’Éternel, pas plus que les dix tribus d’Israël, pour monter en guerre contre elles ! Mais la grâce de Dieu opère malgré la faiblesse de tous, par le moyen de Phinées qui, de façon heureuse, s’enquiert diligemment avant de monter en guerre. Contrairement à la crainte de Gad, Ruben et Manassé, qui craignaient que les autres tribus disent que l’Éternel avait mis une « frontière » (le Jourdain) entre eux et le reste d’Israël (v. 25), c’étaient eux-mêmes qui avaient dressé cette frontière, en accordant leur intérêt au pâturages abondants qu’ils trouvaient en Galaad pour leurs nombreux troupeaux (Nomb. 32) Attachons-nous aux intérêts du Seigneur plus qu’aux nôtres. C’est pour nous servir d’avertissement que ces choses anciennes ont été écrites (1 Cor. 10. 11).

Gad, Ruben et Manassé pensaient établir la preuve que cet autel témoignait de l’unité du peuple, alors qu’il en était un contre-témoignage. Cette « grande apparence » de l’autel répondait à ce que les hommes recherchent habituellement, l’apparence extérieure (Ps. 39. 6). Mais Dieu, Lui, « regarde au cœur » (1 Sam. 16. 7). Nous-mêmes, nous sommes sous le regard de Dieu. Si nous nous écartons de Lui, le chemin se complique, et nous rencontrons des difficultés. Ces deux tribus et demie, malgré leur installation en Galaad, manifestaient leur « bonne volonté » pour paraître « religieuses » ; mais la bonne volonté des hommes n’est pas la volonté de Dieu.

Dieu avait placé, sur le bord du Jourdain, en Canaan, le symbole de l’unité du peuple : les douze pierres dressées sur le rivage, en étaient le témoin. Dans la chrétienté morcelée, les multiples « professions de foi » censées montrer l’unité chrétienne, sont, au contraire, les signes de la division ! La profession de foi que nous devons garder pour être fidèles, c’est la Bible dont la totalité constitue la vérité (Ps 119. 160).

Phinées, que l’on trouve déjà en Nombres 25. 12 à 16, et ici, en Canaan, a traversé le désert, avec Josué et Caleb. Sa fidélité lui a valu de ne pas périr avec ceux qui s’étaient rebellés. Au v. 16, Phinées et les princes parlent au nom de « toute l’assemblée de l’Éternel », comme s’ils considéraient que les deux tribus et demie n’en faisaient plus partie ! Simplement, elles n’étaient pas à leur place, et cela a failli se terminer par une guerre. Lorsque nous rompons le pain, nous nous souvenons que tous les enfants de Dieu forment ensemble le seul corps de Christ, représenté par le seul pain. De nombreux chrétiens pieux sont mal instruits quant à la vérité du « seul corps » et, si nous ne pouvons pas rompre le pain avec eux à cause des erreurs et fausses doctrines dans lesquelles ils se trouvent, afin de ne pas cautionner la division, ils sont nos frères en Christ.

Pour fédérer Israël, Jéroboam avait établi un culte tel qu’il le concevait. Mais ce n’était pas selon la pensée de Dieu. Le Seigneur voit son Assemblée, une, et telle Il se la présentera. Gardons ce qui nous a été confié. Le v. 16 comporte des paroles dures. Phinées reconnaît qu’ils ne se sont pas purifiés de l’affaire de Péor (v. 17). Prenons à cœur de nous purifier de tout ce qui trouble l’assemblée.

Bien que Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé se soient installés au-delà du Jourdain, alors que Dieu voulait que tout Israël prenne possession du pays de Canaan, les hommes de guerre de ces deux tribus et demie ont participé fidèlement à la conquête du pays. Revenus dans leurs possessions, ils dressent « un autel de grande apparence » sur le bord du Jourdain, alors que l’Éternel avait dit que son autel devait être à Silo, là où se trouvait la tente d’assignation. Dès lors, les dix tribus et demie s’en émeuvent, craignant la colère de Dieu sur tout Israël, car Il considère son peuple comme étant un.

Aussi, ils sont prêts, en première conséquence, à entrer en guerre contre Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé. Par sa grâce, Dieu suscite l’envoi d’une ambassade pour s’informer de leurs véritables intentions concernant cet autel. Deuxième conséquence, ils sont obligés de se justifier aux yeux de leurs frères venus les interroger. Si nous marchons dans l’indépendance, dans l’assemblée, nous serons amenés à nous chercher des justifications. Mais Dieu agréera-t-Il nos explications ? Sa volonté, c’est que nous « montions » tous à la conquête des bénédictions qu’Il nous réserve. Nous subissons toujours les conséquences d’un esprit d’indépendance.

Outre cette liberté que les deux tribus et demie ont prise par rapport aux autres tribus, et au lieu où Dieu avait établi sa présence, Phinées relève deux autres dangers. Le mal religieux typifié par l’affaire de Péor (Nomb. 25. 1 à 3) ; puis le mal mondain avec le péché d’Acan (Jos. 7), qui a « aimé le monde et les choses qui sont dans le monde » (1 Jean 2. 15). Le mal religieux ou mondain d’un croyant souille toute l’assemblée. La volonté divine, c’est que – comme son peuple terrestre (que Dieu voulait qu’il soit séparé des nations) – nous aussi nous soyons, moralement, séparés du monde et de sa corruption (2 Cor. 6. 14 à 18 ; ch. 7. 1).

Les frères sont toujours dépendants les uns des autres. Ce que je fais en bien ou en mal, se répercute sur l’état de l’assemblée, car, tous ensemble, nous sommes un dans le Seigneur. Il veut nous réunir autour de Lui, dans sa communion, car Il nous aime tous, et nous demande de nous aimer l’un l’autre. Les dix tribus auraient pu rester indifférentes quant à l’érection de cet autel de grande apparence. De leur côté, les deux tribus et demie auraient pu regimber sous les reproches de leurs frères. Non, ils ont donné des explications simples et claires qui ont rassuré tout Israël. Il convient donc de se parler, lorsque quelque chose trouble l’assemblée. Mais évitons tout procès d’intention et d’inquisition. N’imputons pas des intentions que Dieu n’a pas manifestées, mais ne négligeons pas celles que le Seigneur révèle clairement.

Prendre la cène entre frères suppose la purification de nos manquements ; mais cela ne se limite pas à ceux qui sont en communion : tout mal, dans l’assemblée, doit être jugé et ôté, afin de délivrer un frère coupable. Quant à la cène, elle ne doit être donnée qu’à un croyant avec qui nous jouissons d’une heureuse communion ; néanmoins, n’oublions pas d’y associer, dans nos cœurs, tous les croyants dans le monde. Le Seigneur avait annoncé à Pierre qu’il Le renierait quelques heures plus tard, mais Il lui a donné la cène à lui aussi. La donner à un incrédule lui ferait « manger et boire un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps » (1 Cor. 11. 23 à 29). Prendre la cène exige de nous être purifiés de nos chutes et de nos manquements. Mais nous devons la prendre, et non pas nous en abstenir. Deux exemples opposés sont donnés dans la Parole, concernant le comportement des personnes. Caïn qui tue son frère qu’il haïssait (Gen. 4. 8 et 9). Et Abraham qui aimait Lot, et l’a délivré (cf. Gen. 14. 14 à 16).

Dans nos relations, la douceur doit rester la règle, afin que la communion soit maintenue (Prov. 15. 1), et que nous habitions « unis ensemble » (Ps. 133. 1). Les dix tribus d’Israël ont été convaincues et apaisées. Pierre, étant entré chez Corneille, le centurion romain, a dû s’expliquer devant ses frères à Jérusalem, avec douceur, et les a convaincus que le salut était destiné aussi aux nations (Act. 10 et 11), et tous glorifient Dieu. Ne faisons pas comme les deux tribus et demie, coupables, qui, en s’expliquant, se confient à Dieu, certes (v. 22), mais rejettent la faute hypothétique sur les fils des autres tribus (v. 24). Soyons vrais.

Malgré les apparences et ce que craignaient les dix tribus, (représentées ici par Phinées et les dix princes), il n’y avait pas eu de péché contre l’Éternel, de la part des deux tribus et demie : « Vous n’avez pas commis ce crime contre l’Éternel » (v. 31). La guerre, prête à éclater, n’eut pas lieu.

Dans la chrétienté, bien des choses ne sont pas selon l’enseignement de la Parole. Cependant, bien des cœurs sont droits devant Dieu ; et, sans les suivre, nous devons les respecter.

Phinées et les princes, revenus de leur entrevue avec les deux tribus et demie, rendent compte à leurs frères qui, rassurés, « bénirent Dieu, et ne pensèrent plus à monter en bataille contre eux » (v. 33). Comme en Actes 15, des frères, humbles, pieux et fidèles peuvent avoir la confiance de l’assemblée dans une affaire difficile. À Jérusalem, les disciples ont été convaincus que Dieu avait vraiment fait parvenir l’évangile aux nations. Dieu connaît les cœurs. La grâce et la miséricorde divines se manifestent là où les âmes sont dans l’ignorance, à cause d’un enseignement incomplet ou volontairement faussé. À Thyatire, le Seigneur reconnaît ce qui s’y trouve de bon, mais réserve un châtiment de mort pour les responsables volontaires des erreurs idolâtres s’y trouvant. Cependant, Il encourage ceux qui en sont les victimes involontaires, à garder et à tenir ferme ce qu’ils ont (Apoc. 2. 24). L’ignorance est épargnée du châtiment.

Dans notre chapitre, Dieu discerne que les deux tribus et demie n’ont pas l’intention de se séparer de Lui. Cependant, l’autel de grande apparence qu’elles ont bâti est une conséquence directe de leur décision malheureuse de s’installer en Galaad. Si nous abandonnons ce qui nous est enseigné, nous rencontrerons des conséquences difficiles. L’Esprit travaille dans nos cœurs afin que nous recevions ce que la Parole nous enseigne et que nous le gardions.

Ce récit clôt la conquête du pays. Très vite viendra le temps des Juges, relatant la décadence du peuple, avec tous les désordres qui s’ensuivirent dans l’apostasie !

Ch. 23.

Les ch. 23 et 24 rappellent les encouragements de Josué pour le peuple, après son départ, afin qu’il garde tout ce que Dieu avait commandé – ainsi que la fidélité divine à ses promesses : « Tout vous est arrivé » (ch. 23. 14). Il les exhorte à s’attacher de tout leur cœur à l’Éternel (v. 8). Nous avons, nous-mêmes, cet avertissement du Seigneur : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14. 21). Le Seigneur attend de nous des preuves tangibles de notre amour pour Lui. Le Seigneur nous a aimés alors que nous étions dans nos péchés, et perdus. Il a aimé son peuple, et des anges, à la naissance du Seigneur, ont proclamé à des bergers qu’un Sauveur était né à Israël.

Mais Israël L’a rejeté et a crié : « Ôte, ôte, crucifie-le » ! Le peuple, dès lors, a été mis de côté pour un temps. Dieu, déjà, a rétabli une partie du peuple dans le pays. Il rassemblera le reste des tribus plus tard. Durant le millénium, Il écrira ses commandements, non plus sur des tables de pierre, mais sur leurs cœurs (Héb. 8. 10 à 12). Enfin Il détruira les ennemis.

Josué discernait que très vite, le peuple se détournerait de l’Éternel (v. 15 et 16). Dieu avait averti le peuple du piège que représentaient les nations qu’Israël laisserait subsister dans le pays, et Josué insiste sur les conséquences de la négligence du peuple à ce sujet. Il ne fallait pas que le peuple fasse même mention du nom de leurs dieux (les idoles), ni jurer par eux, ni les servir, ni se prosterner devant eux (v. 7). L’avertissement est aussi pour nous, en ce qui concerne tout ce qui, dans notre vie, pourrait devenir une idole.

Dieu nous aime et aucune puissance au monde ne peut nous « séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 8. 39). Et « nous, nous l’aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4. 19).

Ch. 24.

Les ch. 23 et 24 représentent le testament de Josué pour le peuple, de la même manière que ce que dit Paul aux anciens d’Éphèse (Act. 20. 17 et suivants). En rappelant sa propre fidélité (ch. 24. 15), il exhorte beaucoup le peuple à demeurer fidèle envers l’Éternel, sachant qu’après sa mort, Israël s’en détournerait. Trois exhortations se trouvent au ch. 23. 6. Garder la Parole de Dieu dans son intégralité, et la pratiquer. Cela nous concerne aussi. v. 8. S’attacher à l’Éternel comme ils l’avaient fait jusque-là. Et v. 11 : aimer l’Éternel. Exhortation que nous trouvons souvent dans le Nouveau Testament. Veillons à ce qui entre dans nos esprits, dans nos maisons, et dans l’Assemblée.

Sans séparation de l’esprit du monde (moral, politique et religieux), progressivement, l’apostasie irréversible se manifesterait (v. 7).

Josué, conscient que le moment de sa mort est proche, ne s’occupe pas de lui-même, mais s’inquiète beaucoup du comportement futur d’Israël, car il le connaît bien, étant sorti d’Égypte avec lui, et l’ayant suivi durant quarante ans dans le désert : il a assisté à toutes leurs rébellions ; il se souvient de tous leurs murmures contre l’Éternel et Moïse, alors qu’ils souhaitaient même être tombés dans le désert, ou désiraient retourner en Égypte – ainsi que des nombreuses disciplines auxquelles Dieu les a soumis, jusqu’à ce que toute cette génération soit morte avant l’arrivée en Canaan.

Mais il leur rappelle aussi tout ce que l’Éternel a fait pour son peuple, l’ayant nourri de la manne et abreuvé durant quarante ans. Seuls, Josué et Caleb, fidèles jusqu’au bout, entrèrent dans le pays promis ! Pourtant, ici, le peuple est sincère dans son désir de servir l’Éternel. Mais Josué sait qu’il ne pourra pas servir ce Dieu saint et jaloux, s’il L’abandonne et se tourne vers les idoles (ch. 24. 19 et suivants). Josué ne se trompait pas.

Le peuple resta fidèle tant que vécurent ceux qui avaient participé aux combats de la conquête de Canaan (v. 31). Mais la génération née dans le pays, et qui n’avait pas connu la guerre, abandonna l’Éternel (Jug. 2. 10 à 13 ; ch. 3. 1 et 2). Les combats spirituels que nous sommes parfois obligés de mener nous affermissent contre les tentations d’abandonner la vérité. C’est un sérieux avertissement pour la jeune génération qui « n’a pas connu la guerre ». Si l’on se rappelle toute la fidélité de Dieu dans ses promesses, et que nos cœurs s’attachent à Lui, Il ne peut que nous conduire à la victoire. Le monde conduit aux difficultés.

Rassemblé à Sichem, le peuple se tient devant Dieu. Attitude qui doit nous caractériser afin que nous soyons gardés. Dieu rappelle l’origine du peuple : Abraham, d’abord idolâtre, mais appelé par pure grâce. Puis, le peuple issu de lui est entré en Égypte où la Pâque (la rédemption), a été célébrée. Vient ensuite la délivrance (l’affranchissement) à la Mer Rouge. Enfin, le désert (notre marche dans ce monde, comme pèlerins) – et à la fois, en Canaan (le ciel). Ces rappels nécessaires pour le peuple (mais aussi pour nous), c’était dire à Israël : souvenez-vous de votre état misérable en Égypte : vous étiez des esclaves. Et maintenant, regardez ce bon pays que je vous ai donné ; un pays ruisselant de lait et de miel ! Et moi, l’Éternel, j’ai combattu pour vous le donner.

Ces paroles sont aussi pour nous : morts dans nos fautes et dans nos péchés, nous étions esclaves de Satan. Et maintenant, délivrés de la mort et de tous nos ennemis par la foi en Jésus Christ, nous marchons, dans le désert du monde, vers notre vraie patrie et la maison du Père. Dieu a combattu pour nous, par le sacrifice de son Fils sur la croix, et tous nos ennemis sont définitivement vaincus. C’est Dieu seul qui a remporté la victoire sur les ennemis (v. 12). Ayons ce désir de rester fidèles à Celui qui nous a tant aimés et qui veut nous combler de ses innombrables bénédictions. Trop souvent, c’est nous qui retenons la main de Dieu de nous bénir.

Bénissons-Le de toute la bonté qu’Il a déployée avec puissance pour nous délivrer. Les v. 6, 7 et 8 du ch. 24 en sont des exemples. Souvenons-nous du ch. 5. 13, où un homme, son épée nue à la main, apparaît à Josué, venant comme « chef de l’armée de l’Éternel ».

Les v. 9 et 10 rappellent ce que Dieu a fait en faveur d’Israël : « Je ne voulus pas écouter Balaam, et il vous bénit expressément ». Les maux et les biens viennent de l’Éternel (Lam. 3. 38). Dieu, au-dessus de tout, veut « faire du bien à la fin ». Les bénédictions que Balaam prononça pour Israël s’enrichissaient de plus en plus (Nomb. 24). Dieu veut nous bénir de ses bénédictions illimitées. C’est nous qui freinons sa main ! Jacob, dans son désir d’être béni, avait usurpé la bénédiction de son frère premier-né. Mais Dieu a répondu à son désir. Les bénédictions de Dieu nous sont-elles précieuses ?

Le v. 14 nous rappelle que, pour servir Dieu, nos cœurs doivent avoir la crainte de Lui déplaire par une attitude d’indépendance. Mais aussi, gardons fidèlement sa Parole. « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites » (Jean 13. 17). Au v. 15, l’Éternel dit : « Choisissez ». Dieu laisse toujours les hommes libres de choisir entre le chemin de la soumission à sa volonté, et le chemin de la propre volonté humaine. Cependant, Il montre toujours le bon chemin, et les conséquences de la propre volonté (Deut. 30. 19). En Genèse 2. 16 et 17, il place Adam devant son libre choix, concernant les arbres du jardin ; mais Il l’avertit solennellement des terribles conséquences qui résulteraient de sa désobéissance : la mort qui a passé à tous les hommes.

Le chemin de la vie et de la bénédiction est encore placé devant tous : la foi en Dieu et dans le Seigneur Jésus. Dans notre vie, nous ne pouvons servir Dieu et les idoles que nous pouvons garder dans nos cœurs (Mat. 6. 24). Les v. 14 à 24 plaçaient le peuple devant ce choix : ou servir Dieu ou servir les idoles.

Et Josué déclare positivement : « Mais moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (v. 15). La sûreté de son choix découlait de la fidélité qui caractérisait sa « maison ». Le peuple, déjà en Exode 19. 8, avait déclaré présomptueusement : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons ». Cependant, il en a été incapable. Servir Dieu exclut que nous nous confiions en nos propres forces.

Jacob avait purifié sa maison des idoles qui s’y trouvaient avant de monter vers Joseph, en Égypte (Gen. 35. 2). Israël avait été fidèle dans toute la période des combats. Il était sincère dans son désir de servir l’Éternel. Mais il était trop sûr de lui. La génération ayant connu la guerre est bien restée fidèle. Mais la suivante a abandonné l’Éternel (Jug. 2 et 3). Notre fidélité d’un jour n’est jamais une garantie pour le lendemain. Gardons précieusement la Parole tout entière, car elle est « un trésor à l’entrée de nos sacs », toujours prête à nous guider et à nous fortifier. Elle est aussi l’eau purificatrice qui lave notre cœur après une chute. Nous ne pouvons pas entrer dans la présence du Seigneur avec de la souillure.

De même, le Seigneur seul peut nous délivrer des « idoles » que nous pouvons conserver dans notre vie. En Égypte comme dans le désert durant quarante ans, le peuple avait servi des dieux étrangers (Act. 7. 42 et 43). En Canaan aussi, il s’était attaché aux idoles (Éz. 23. 8). Même des petites choses, peut-être légitimes, mais qui nous accaparent trop, freinent en nous une vraie vie de foi. La responsabilité du chef de famille est engagée, au sein d’une « maison », en ce qui concerne la marche habituelle de sa famille. « Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel », dit Josué, connaissant l’engagement de chaque membre de sa famille. Dieu connaissait la fidélité de Noé et de sa « maison » (Gen. 6. 8 ; 7. 1) ; Puis celle de Stéphanas (1 Cor. 16. 15).

Dieu réserve des bénédictions particulières pour la maison des croyants où chacun reste fidèle (1 Cor. 7). Également en Actes 16. 31 et 34. En Luc 19. 6 et 9, le Seigneur parle de la « maison » de Zachée où le salut était entré. Nous sommes sous la grâce. Si nous nous détournons, il y a toujours un « retour » possible.

Dans l’avenir, il y aura un retour pour le peuple repentant (Zach. 12. 10 à 14), que Dieu placera alors sous sa grâce, dès qu’il reconnaîtra le Seigneur comme le Messie promis. Alors, Dieu écrira sa loi sur leurs cœurs (Héb. 8. 10 à 12). Il y a des similitudes entre ce chapitre et Actes 20, avec ce que Paul dit aux anciens d’Éphèse : mise en garde contre les idoles (Josué), et les fausses doctrines (Actes). De même en Josué 24. 26 et 27, et Actes 20. 32 : la pierre-témoin, c’est ce qui reste : ce que Dieu a dit. « Je vous recommande à Dieu, et à la Parole… » (Act. 20. 32).

Le peuple a réaffirmé plusieurs fois sa détermination sincère de servir l’Éternel (v. 16, 18, 21 et 24). Dès lors, Josué « établit un statut et une alliance » selon la loi, à Sichem, à mi-chemin entre Garizim, montagne de la bénédiction, et Ébal, montagne de la malédiction ; probablement le lieu du sanctuaire, où Josué avait bâti un autel à l’Éternel, sur lequel ils avaient offert des sacrifices, selon le commandement de Moïse (Deut. 27 ; Jos. 8. 30 et 31), tandis que la tente d’assignation était à Silo (ch. 18. 1).

Cette grande pierre, que dresse Josué, confirme que le peuple est toujours sous la loi, à laquelle il s’assujettit de nouveau volontairement (v. 24), passant sous silence les idoles qu’il gardait dans son cœur (v. 23). L’alliance était caduque avant même de commencer, car les hommes sont incapables d’être fidèles sans faille à la loi. Seul le Seigneur Jésus l’a pleinement accomplie. Rappelons que la génération qui avait connu les guerres de Canaan est restée fidèle, mais ne pouvait être garante du comportement des générations suivantes qui ont abandonné l’Éternel. Longtemps après, Néhémie reconnaîtra que le peuple avait péché (Néh. 9. 37).

Josué, quant à lui, était sans illusion sur le comportement futur d’Israël. Le v. 27 montre qu’il s’incluait dans le devoir d’obéissance, tant qu’il était encore en vie ; et que la grande pierre qu’il avait dressée serait témoin « contre vous » lorsqu’il ne serait plus là, et que le peuple abandonnerait la loi. La vie de Josué, près de Dieu, lui donnait ce discernement.

Dieu avait donné la loi à Israël afin de le convaincre de son incapacité à y obéir, étant dans la chair, malgré sa présomption à l’accomplir. La grande pierre dressée était un témoin symbolique de l’incapacité du peuple à satisfaire aux exigences de la loi. Ce verset nous exhorte à rester fidèles à toute la Parole, et à nous garder de tout ce qui peut représenter une infidélité à Dieu. Cette fidélité de Josué jusqu’à la fin de sa vie lui vaut, ici, d’être appelé : « serviteur de l’Éternel » (v. 29) – un point commun avec le Seigneur qui est, Lui, le vrai Serviteur, et qui, après sa mort, a été mis au tombeau à Jérusalem (la ville du grand Roi). Josué a été enseveli dans son héritage, en Éphraïm. C’est à la mort de Moïse ayant terminé son service, que débute le service de Josué qui, arrivé à son terme, meurt à son tour.

Être serviteur n’est pas réservé à une élite, mais à chacun des croyants. Enfants de Dieu, nous sommes appelés à Le servir. Les v. 14 à 30 de Matthieu 25 nous enseignent à servir fidèlement et à porter du fruit pour Dieu, pour sa joie. À sa venue, Il manifestera à chacun, sa satisfaction ou son blâme (cf. Mat. 25. 21 et 26), ainsi que l’attribution des premières et des dernières places, suivant notre fidélité dans nos œuvres.

À la fin de ce chapitre nous sont rapportés trois ensevelissements. Celui de Josué, figure de Christ nous conduisant dans la conquête de nos bénédictions célestes, celui de Joseph, type de Christ comme notre Sauveur, et enfin, celui d’Éléazar, image du Seigneur, souverain sacrificateur éternel.

Tout comme Josué et Caleb, Éléazar a traversé le désert, est entré en Canaan, et est mort dans le pays de la promesse. Joseph, au-delà de sa puissance et de sa gloire en Égypte, est resté fidèle à son Dieu et au pays promis où il voulait que ses os soient transférés (Gen. 50. 24 et 25), espérant ainsi en la promesse de la résurrection, de même que Jacob (Gen. 49. 29 à 32).

Nous ressusciterons aussi, mais pour le ciel (Canaan) et non pour la terre (l’Égypte). Ceux qui ont connu des combats spirituels et ont souffert, restent souvent fidèles (v. 31). Ce que Dieu nous a donné, gardons-le et transmettons-le aux jeunes générations, en les encourageant à la fidélité (Deut. 11. 1 à 7). Être dans « l’héritage » nous amène à le posséder de façon pratique et non symbolique seulement. La connaissance de la vérité par la Parole nous fait un devoir de la garder envers et contre toutes les sollicitations à nous en écarter.

Le livre des Juges nous avertit des dangers guettant ceux qui s’écartent de la vérité révélée. Aidons les nouveaux convertis, ainsi que les jeunes nés dans l’assemblée, à ne pas « reculer la borne ancienne » (Prov. 22. 28 ; 23. 10). Proverbes 23. 12 nous montre la ressource.

La traversée du désert se termine par la mort de Moïse et Aaron. A la fin de la conquête, Josué et Éléazar meurent. « Souvenez-vous de vos conducteurs… et, considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi » (Héb. 13. 7).

D’après Réunion d’étude à Bordeaux-Lac

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