LES QUESTIONS DE JÉSUS

« Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ?… Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Mat. 16. 13 et 15.

En lisant les Évangiles, nous remarquons que Jésus pose souvent des questions. Il interroge les personnes qu’Il rencontre ou qui viennent à Lui, ou encore les chefs religieux du peuple qui s’opposent constamment à Lui, et aussi ses disciples.

Dans l’évangile selon Jean, nous découvrons de nombreuses occasions où Jésus interroge ses interlocuteurs, que ce soit les disciples ou d’autres personnes. Son but est de les amener à réfléchir sur ce qu’ils désirent réellement, de mettre à découvert les hypocrisies cachées et de faire apparaître la vérité.

Aujourd’hui encore, les questions de Jésus déchirent le voile de nos préjugés, jettent une lumière inattendue sur les motivations et les désirs qui nous animent. Nous allons considérer ensemble quelques-unes de ces questions. Laissons-nous nous-mêmes interroger comme si elles s’adressaient directement à nous.

QUE CHERCHEZ-VOUS ?

« Les deux disciples l’entendirent parler et ils suivirent Jésus. Jésus se retourna et vit qu’ils le suivaient ; il leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui dirent : Rabbi (ce qui se traduit par : maître), où demeures-tu ? Il leur dit : Venez et voyez » Jean 1. 37 à 39.

La première question posée par Jésus se trouve dans l’évangile de Jean : « Que cherchez-vous ? ». Il s’agit peut-être de la question la plus fondamentale en ce qui nous concerne. Deux disciples de Jean le Baptiseur avaient entendu le témoignage de Jean au sujet de Jésus et aussitôt ils s’étaient mis à suivre ce « maître ». Jésus se tourne vers eux et leur pose cette question, afin qu’ils expriment ce qu’il y avait dans leur esprit, qui les avait conduits à marcher après Lui. Cela nous amène à nous interroger nous-mêmes sur ce que nous désirons vraiment obtenir en suivant Jésus.

Les deux disciples voulaient savoir où Jésus habitait, peut-être afin de pouvoir revenir l’interroger et d’apprendre ainsi à mieux Le connaître. Jésus les accueille : « Venez et voyez » (ou : Venez, et vous verrez »). Venir à Jésus signifie croire en Lui, croire qu’Il nous aime. La conséquence, c’est que nous Le voyons. Quand nous venons à Jésus, tout devient clair, car la foi nous ouvre des perspectives merveilleuses. Et c’est justement ce qu’ont trouvé André, Simon, Pierre, Philippe et Nathanaël : en venant à Jésus, ils ont vu en Lui le Fils de Dieu (Jean 1. 40 à 50).

VEUX-TU ÊTRE GUÉRI ?

« Or il y avait là un homme, infirme depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché, et sachant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu être guéri ? … Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton brancard et marche » Jean 5. 5 à 8.

À Jérusalem, il y avait un grand réservoir d’eau appelé en hébreu Béthesda. Sous ses portiques étaient couchés « une multitude d’infirmes… [qui] attendaient le mouvement de l’eau. Car, à certaines époques, un ange descendait dans le réservoir et agitait l’eau ; et le premier qui entrait après que l’eau ait été agitée était guéri, quel que soit le mal dont il était atteint » (Jean 5. 2 à 4).

Jésus, qui était là, apercevant parmi la foule un homme qui se tient là en silence, paralysé depuis trente-huit ans, incapable d’accéder à l’eau qui pourrait le guérir, lui demande : « Veux-tu être guéri ? ». Question surprenante à première vue ! Ne voudrions-nous pas être guéri de ce qui nous paralyse ? Si, cependant, nous nous laissons sonder par la question de Jésus, peut-être prendrons-nous conscience d’habitudes ou de comportements qui nous paralysent mais auxquels nous avons du mal à renoncer.

La question posée par Jésus nous invite à nous examiner intérieurement. La réponse émouvante de l’infirme résonne comme une plainte désespérée : « Je n’ai personne… ». Obtenir la guérison en plongeant le premier dans la piscine lui était totalement impossible. Jésus, qui a la puissance de répondre directement à sa foi, lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ». Il n’a pas besoin de plonger dans l’eau. Cet homme a cru en Jésus. Tel qu’il était, couché sans pouvoir bouger, il se redresse alors et soulève son brancard, témoignant ainsi de sa guérison.

La foi obéit à la parole de Jésus, même si tout paraît impossible.

Si aujourd’hui nous sommes accablés, sans force, plongés dans le désespoir – que ce soit de notre faute ou pas – Jésus nous touche au plus profond de notre cœur en nous demandant : « Veux-tu être guéri ? ». Si nous Le laissons agir, le lieu de notre souffrance deviendra alors, grâce à sa présence et à son amour, le lieu de notre libération. Accueillons avec foi Jésus et son message : nous serons guéris !

OÙ ACHÈTERONS-NOUS DU PAIN ?

« Jésus leva les yeux et vit qu’une grande foule venait à lui. Il dit à Philippe : Où pourrons-nous acheter des pains, afin qu’ils mangent ? » Jean 6. 5

Jésus lève les yeux et voit une grande foule. Il la regarde avec une profonde compassion. Il demande alors à son disciple Philippe : « Où pourrons-nous acheter des pains, afin qu’ils mangent ? ». Philippe répond : « Des pains, pour deux cents deniers, ne leur suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu ». André, un autre disciple, fait remarquer qu’il y a là un petit garçon qui a avec lui cinq pains et deux poissons, « mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? ».

Trop souvent, nous sous-évaluons l’amour et la puissance de Jésus dans des situations que nous ne sommes pas capables de gérer. Dieu permet de telles circonstances afin de nous apprendre à avoir confiance en Lui. Et, à partir du peu qu’Il a à sa disposition et qui se trouve dans les mains d’un enfant, Il accomplit ce grand miracle de la multiplication des pains, qui est narré dans les quatre évangiles.

Le Seigneur souhaite que les siens collaborent avec Lui. Il apprécie que nous mettions à sa disposition le peu que nous possédons, et alors Il agit. Ici, Il multiplie ce qui a été donné pour nourrir la foule. Jésus veut transformer nos situations de disette en expériences de sa grâce surabondante… Nous le voyons dans les douze paniers remplis de restes. Soulignons l’attention du Seigneur qui veille à ce que rien ne soit perdu (v. 12).

Jésus peut rassasier notre faim, combler tous les besoins de notre vie : amour, dignité, pardon, respect, bonheur, et même la faim de Dieu que nous pouvons ressentir. Et cela, au-delà de nos attentes si nous nous confions en Lui dans l’obéissance à sa Parole.

Peu après ce miracle, Jésus déclarera : « Moi, je suis le pain de vie » (v. 35).

VOULEZ-VOUS, VOUS AUSSI, VOUS EN ALLER ?

« Jésus dit aux douze : Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? Simon Pierre répondit : Seigneur, auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu » Jean 6. 67 à 69.

Au commencement du ch. 6 de l’évangile selon Jean, nous voyons que la foule, enthousiaste, veut couronner Jésus et le faire roi (v. 15). Mais à la fin, après avoir entendu son enseignement, beaucoup d’entre ceux qui Le suivaient L’abandonnent.

Jésus se retrouve seul avec ses douze disciples les plus proches ; Il leur demande alors : « Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? ». Nous pouvons comprendre sa douleur devant cette défection de plusieurs.

Mais Pierre Lui donne cette belle réponse : « Seigneur, auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ? ». Plusieurs s’étaient retirés à cause des paroles de Jésus, mais Pierre reste, car il a reconnu dans ce que Jésus a dit « les paroles de la vie éternelle ». Il a compris que Jésus n’est pas seulement Celui qui peut multiplier les pains, mais qu’Il est Lui-même « le pain vivant… descendu du ciel », qui donne la vie (v. 51).

Nous pouvons connaître des moments de crise dans notre propre vie, et être tentés d’abandonner Jésus. Les disciples qui s’étaient retirés de Lui ne Lui avaient pas parlé directement, mais ils avaient murmuré entre eux (v. 60, 61) et ils avaient cessé de suivre Jésus.

Pierre, au contraire, s’est laissé interroger par Jésus et il est resté avec Lui, de même que les onze autres disciples. Le Seigneur les rassurera en leur disant : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? » (v. 70)

Prenons-nous le temps nécessaire pour écouter avec foi les paroles de Jésus, et pour rester près de Lui ? En restant dans sa présence, Lui le saint Fils de Dieu, nous pourrons Lui rendre hommage, parce que c’est Lui qui nous a choisis.

PERSONNE NE T’A CONDAMNÉE ?

« Jésus se releva et, ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme… personne ne t’a condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus » Jean 8. 10 et 11.

C’est le matin. Jésus est assis dans la cour du temple et Il enseigne le peuple. Un groupe de religieux vient l’interroger, espérant faire apparaître des incohérences dans son enseignement et avoir ainsi un motif pour l’accuser. Ils amènent devant Lui une femme surprise en adultère. Jésus la condamnera-t-Il à mort, comme le prévoit la Loi de Moïse ? Afin de pouvoir L’accuser, ils le provoquent en Lui demandant : « Toi donc, que dis-tu ? »

Jésus ne leur répond pas, mais Il se baisse et, en silence, Il écrit avec le doigt sur la terre. Interrogé à nouveau avec insistance, Il se relève et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il jette le premier la pierre contre elle ». Puis Il se baisse à nouveau et écrit sur la terre. L’un après l’autre, les accusateurs de la femme s’en vont. Il ne reste plus que Jésus et la femme adultère qui se tient devant Lui.

Un regard entièrement nouveau s’est posé sur elle, lui donnant une lueur d’espoir. Jésus se tourne vers elle et lui demande : « Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur », répond la femme (à voix basse). « Moi non plus, je ne te condamne pas », lui dit Jésus. Avec la force du pardon, la femme s’en va, libre de toute condamnation.

Le principe moteur de sa libération, comme il l’est pour nous aujourd’hui dans notre vie, c’est le souvenir de l’amour du Seigneur Jésus. « Va, dorénavant ne pèche plus ». La merveilleuse grâce de Dieu ne se laisse pas arrêter par notre péché car Jésus en a porté toute la peine sur la croix.

Si vous vous sentez encore loin de Jésus, sachez qu’Il vous aime. Approchez-vous de Lui et recevez pour vous-même les paroles du Seigneur : « Je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus ».

POURQUOI NE ME CROYEZ-VOUS PAS ?

« Si je dis la vérité, vous, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu ; c’est pourquoi vous n’entendez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu » Jean 8. 46 et 47.

« Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » Jean 8. 31.

Cette question, Jésus la pose à quelques Juifs qui prétendaient L’écouter. Mais leur foi était-elle réelle ou superficielle ? Ils pensaient connaître la vérité : ils avaient reçu la Loi de Dieu par Moïse, ils étaient des descendants d’Abraham, ils croyaient avoir Dieu pour Père. Et pourtant, lorsqu’on lit le ch. 8 de l’évangile selon Jean, on constate qu’ils réagissent avec toujours plus de violence aux paroles de Jésus ; ils vont jusqu’à prendre des pierres pour le lapider (v. 59).

Jésus leur parle de vérité, de liberté, de la relation filiale qu’ils devraient avoir avec le Père et le Fils, mais ils restent irrémédiablement figés sur leur interprétation de la Loi. Lorsqu’Il les exhorte à persévérer dans sa parole pour être libérés, ils répondent qu’ils n’ont pas besoin d’être libérés, affirmant qu’ils n’ont jamais été esclaves de quiconque (v.33) – ce qui était démenti par le fait qu’ils étaient sous l’occupation des Romains. Ce refus radical montrait clairement qu’ils ne voulaient pas écouter. Six fois dans ce chapitre, Jésus parle de la vérité, puis Il leur pose la question : « Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? », ajoutant aussitôt la réponse : « Parce que vous n’êtes pas de Dieu ».

La vérité dont parle Jésus n’est pas une vérité conçue par l’esprit humain, c’est la révélation de Dieu.

Quel écho ont les paroles de Jésus dans notre cœur et dans notre vie ? Sommes-nous prisonniers de nos convictions et pratiques religieuses, ou vivons-nous dans la liberté que connaissent les enfants de Dieu ? Laissons agir en nous les paroles et les questions de Jésus. Ouvrons nos cœurs à son amour pour vivre en pleine liberté, miséricorde et vérité – dans la liberté des enfants de Dieu.

CROIS-TU AU FILS DE DIEU ?

« Jésus… lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit : Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Jésus lui dit : Et tu l’as vu, et celui qui parle avec toi, c’est lui. Il dit : Je crois, Seigneur ! Et il lui rendit hommage » Jean 9. 35 à 38.

Jésus rencontre un homme aveugle dès sa naissance. Il lui met de la boue sur les yeux et lui dit : « Va, lave-toi au réservoir de Siloé » (v. 7). L’aveugle obéit et revient guéri !

Étrangement, personne ne semble se réjouir de cette guérison, qui était un signe évident d’une intervention divine : les parents de celui qui a été guéri ont peur des pharisiens, les voisins sont stupéfaits et les chefs religieux cherchent à l’obliger à dire que Jésus est un homme pécheur.

Mais l’aveugle guéri, seul contre tous, résiste et fait des progrès dans son chemin de foi. Au début, il parle d’un homme appelé Jésus, puis d’un prophète, puis d’un homme de Dieu. En tout cas, il est certain d’une chose : il était aveugle, et maintenant il voit. Enfin, le Seigneur se révèle à lui et lui pose cette question :

– « Crois-tu au Fils de Dieu ? »

– « Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? »

– « Tu l’as vu », lui dit Jésus. Et celui qui était aveugle lui donne cette belle réponse :

– « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterne devant Jésus.

Cette question : « Crois-tu au Fils de Dieu ? », est vitale. C’est une question à laquelle nous devons répondre devant Dieu. Comme pour ce témoin courageux, notre foi doit être « testée » dans la présence de ceux qui s’opposent, purifiée par l’épreuve, renforcée par le témoignage que nous rendons. Confions-nous fermement et définitivement en Jésus notre Sauveur : « Je crois, Seigneur ! »

C’est par les yeux de la foi que nous Le contemplons. Ouvrons nos cœurs afin de croire en Lui !

CROIS-TU CELA ?

« Jésus (déclare à Marthe) : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas, à jamais. Crois-tu cela ? » Jean 11. 25 et 26

Le plus extraordinaire des miracles de Jésus que l’Écriture nous ait conservé, de par la puissance qui a été démontrée, c’est la résurrection de Lazare. Ce miracle, qui se trouve au centre de l’évangile de Jean, constitue une étape fondamentale dans la révélation de la Personne du Seigneur.

Un homme du nom de Lazare est malade. Malgré l’affection qu’Il a pour lui et ses sœurs, Marthe et Marie, Jésus ne vient pas vers l’ami qui est en train de mourir. Le récit met en évidence la douleur des sœurs, mais aussi leur foi en Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (v. 21). Le dialogue qui suit, entre Marthe et Jésus, culmine dans son affirmation, à la suite d’une question : « Moi, je suis la résurrection et la vie… Crois-tu cela ? ». Marthe croyait en une résurrection générale des morts à la fin des temps. Jésus la conduit à une foi personnelle en Lui.

« Crois-tu cela ? » À cette brève question, Marthe répond : « Oui, Seigneur ! » Mais la situation de Marthe n’est pas changée : le corps de son frère est toujours dans la tombe. Sa douleur est encore intense, et pourtant elle ose saisir cette main tendue qui l’aidera à vivre son épreuve différemment. Elle peut affirmer, malgré sa douleur, sa foi en Jésus qu’elle reconnaît comme le Christ, le Fils de Dieu. Jésus va encore parler avec sa sœur, Marie, puis Il se rend au tombeau de Lazare et le ressuscite.

Jésus est venu dans notre monde de souffrance et de mort pour nous apporter la vie éternelle par son sacrifice sur la croix. Celui qui croit cela, même s’il meurt, ressuscitera à l’appel du Fils de Dieu.

« Crois-tu cela ? » Une question qui s’adresse à chacun de nous.

QUI CHERCHEZ-VOUS ?

« Alors Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi » Jean 18. 4 et 5.

Il fait nuit dans le jardin des Oliviers, le lieu qui a souvent vu se rassembler Jésus et ses disciples. Tout est calme lorsque arrive une troupe de soldats, équipés de lanternes, de torches et d’armes, pour arrêter Jésus. Ce n’est pas Judas, l’un des douze disciples, ce ne sont pas les soldats, qui identifient Jésus. C’est Lui-même qui s’avance et leur demande :

– Qui cherchez-vous ?

– Jésus le Nazaréen, répondent les soldats.

– C’est moi.

Devant cette affirmation, les soldats reculent et tombent par terre : ils se trouvent devant le Seigneur Tout-puissant et ils ne le savaient pas !

Jésus leur demande encore :

– Qui cherchez-vous ?

– Jésus le Nazaréen. Et Jésus répond :

– Je vous ai dit que c’est moi, et Il demande que ses disciples soient laissés libres, sans que l’épée dont Pierre voulait se servir pour Le défendre, soit nécessaire.

Dans l’histoire de la chrétienté, on a essayé « d’arrêter Jésus » de différentes façons. Certains ont nié son existence ; d’autres ont rejeté sa parole ou ce qu’Il a dit de Lui-même ; d’autres encore ne veulent pas croire à sa résurrection.

Mais plusieurs, par contre, ont fait la rencontre qui les a amenés à prendre conscience de la véritable identité de Jésus et à croire en Lui comme leur Sauveur. Pour les hommes, Il est « Jésus de Nazareth », mais pour les chrétiens Il est le Fils de Dieu. Un jour, devant Lui, l’Agneau de Dieu, tous se prosterneront et Lui rendront la louange, l’honneur, la gloire et la puissance qui Lui sont dus (Apoc. 5. 13).

POURQUOI PLEURES-TU ?

« Femme, pourquoi pleures-tu ? » Jean 20. 15

« Je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai et je les réjouirai [en les délivrant] de leur douleur » Jérémie 31. 13.

Marie de Magdala se tient près du tombeau de Jésus, comme elle s’était tenue près de sa croix. Elle est seule, et elle pleure. Submergée par la tristesse, elle ne réagit pas à la vue des deux anges qui veillent sur le lieu où le corps de Jésus avait reposé. Cette présence céleste ne produit aucune réaction sur elle, et elle leur répond comme elle l’aurait fait à n’importe qui. Marie n’interprète pas la question des anges comme un appel à sortir de sa douleur : profondément attachée à son Seigneur, elle veut savoir où son corps a été déposé, mais elle est comme prisonnière de son propre chagrin.

Jésus, ressuscité, s’approche, mais Marie ne sait pas que c’est vraiment Lui. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ». Jésus lui pose la même question que les anges : « Pourquoi pleures-tu ? », mais Il ajoute : « Qui cherches-tu ? », parce qu’Il sait de qui son cœur est rempli. Elle, pensant qu’Il est le jardinier, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai ». Jésus ne prononce qu’un mot, Il l’appelle par son nom : « Marie ». Alors, elle se retourne et Lui dit en hébreu : « Rabboni ! » (ce qui veut dire : maître).

Ainsi, Jésus se révèle à ceux qui L’aiment et Le cherchent de tout leur cœur. Marie le cherchait en vain parmi les morts. Mais Jésus lui fait entendre sa voix, la voix du bon Berger qui connaît ses brebis et les appelle par leur nom. Immédiatement, elle reconnaît la voix de Celui qui l’avait guérie, qu’elle avait suivi, servi, puis qu’elle avait vu mourir sur une croix… Et Il était là, juste devant elle, son Seigneur, vivant, ressuscité ! Sa foi lui fait faire l’expérience de la joie immense promise aux disciples : « Votre tristesse sera changée en joie » (Jean 16. 20).

DIS-TU CELA DE TOI-MÊME ?

« Pilate… appela Jésus et lui dit : Toi, tu es le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? Pilate répondit : Suis-je juif, moi ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ? » Jean 18. 33 à 35

C’est la Pâque ; Jérusalem accueille de grandes foules mais, cette année, il y a un nouvel évènement qui excite la curiosité. Un homme nommé Jésus fait naître une immense espérance. Serait-Il le Messie tant attendu ? Et pourtant, Il a été arrêté par les chefs des Juifs et les occupants romains.

Pilate, le gouverneur romain, l’interroge : « Es-tu le roi des Juifs ? » Il veut conduire l’interrogatoire lui-même, assuré de son pouvoir ; et voici que, étonnamment, l’accusé qui est devant lui, lui répond : « Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Jésus l’invite à réfléchir, comme s’Il lui disait : Est-ce vraiment cela qui te préoccupe ?

L’interrogatoire se poursuit, mais Jésus affirme : « C’est pour ceci que je suis venu dans le monde, pour rendre témoignage à la vérité ». Pilate évite à nouveau ce qui touche sa conscience et il dit : « Qu’est-ce que la vérité ? ». Puis il sort, sans attendre la réponse de Celui qui se tient devant lui comme étant la vérité en chair : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14. 6). Pilate a manqué l’occasion de la découvrir.

Et nous qui, au 21ème siècle, lisons ces choses, ferons-nous comme Pilate en évitant d’avoir la réponse aux questions essentielles, nous contentant d’une connaissance superficielle de la Personne du Seigneur Jésus ? Faisons sérieusement l’effort de chercher à connaître Celui qui a été humilié et condamné injustement, endurant la croix pour sauver l’homme perdu ; c’est ainsi que nous serons capables de Le suivre, non pas comme on se soumet à un roi, mais en réponse à son amour victorieux.

M’AIMES-TU ?

« Jésus… lui dit une deuxième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Sois berger de mes brebis » Jean 21. 15 et 16.

Jésus ressuscité dit à ses disciples : « Venez, mangez », et Il leur sert le repas qu’Il a Lui-même préparé : du pain et du poisson cuit sur la braise. Juste après avoir supporté les souffrances du reniement, de la croix, de la solitude, de l’abandon, du reniement, Jésus les rassemble. Ils n’osent pas Lui poser de questions, mais c’est Lui qui parle et leur donne à manger. La communion et l’intimité sont retrouvées.

Ensuite, après le repas, Jésus se tourne vers Simon Pierre et, par trois fois, Il lui demande s’il L’aime, ce qui lui rappelle son triple reniement. Jésus connaît bien l’amour qui est dans le cœur de son disciple et, la première fois, Il lui demande : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci m’aiment ? », parce que Pierre avait soutenu que, même si tous les disciples venaient à Le renier, lui, resterait fidèle.

La réponse de Pierre montre qu’il a été transformé après avoir renié son Seigneur : le pardon du Seigneur a fait croître son amour pour Lui, et il peut alors répondre : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ».

Quoique attristé par l’insistance de Jésus, Pierre répond de la même manière aux deux autres questions qui suivent, se confiant dans le fait que Jésus connaît l’affection qu’il a pour Lui. Jésus sonde le cœur de son disciple et lui confie une mission à accomplir. Pierre a perdu sa confiance en lui-même mais, plein d’amour pour son Seigneur, il est chargé de prendre soin des brebis de Jésus, c’est-à-dire des chrétiens qu’il rencontrera.

Et moi, que répondrai-je à la question du Seigneur : « M’aimes-tu ? ». Apprends-moi, Seigneur, à t’aimer de tout mon cœur et sans prétention, pour Te suivre et prendre soin de ceux que je rencontrerai sur mon chemin.

D’après « Il buon seme » – janvier 2024