
Que de leçons nous pouvons tirer du livre de Josué ! Au terme de trente-huit années passées dans un « désert grand et terrible, désert de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau », les fils d’Israël sont arrivés aux frontières du pays promis. Marie puis Aaron moururent, ensuite Moïse. Avant de quitter le peuple pour être recueilli auprès de son Dieu, Moïse donna des ordres à Josué pour introduire les fils d’Israël dans leur héritage. En Horeb, l’Éternel a fait sortir pour eux « de l’eau du roc dur » ; il leur a fait manger, comme il est écrit, « la manne que tes pères n’ont pas connue », « afin de t’humilier et afin de t’éprouver, pour te faire du bien à la fin ». Il ne fallait pas qu’aucun d’eux puisse dire : « Ma puissance et la force de ma main m’ont acquis ces richesses ». Ils ne devraient pas s’élever dans leurs cœurs, pour oublier l’Éternel, qui les avait fait « sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude ». « … Mais tu te souviendras de l’Éternel, ton Dieu, que c’est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de ratifier son alliance, qu’il a jurée à tes pères, comme il paraît aujourd’hui » (lire : Deut. 8. 7 à 20).
L’arche de l’alliance, type incontestable de notre Seigneur, témoignage de la présence de l’Éternel au milieu de son peuple, leur ouvrit un passage au travers des eaux du Jourdain, et les accompagna pour la prise de Jéricho. Elle fut avec ce peuple jusqu’aux jours d’Éli, quand Samuel était encore jeune. En ce temps-là, elle fut prise par les Philistins et sept mois après, restituée (lire : 1 Sam. ch. 4, 5 et 6). Elle sera amenée définitivement à Jérusalem par le roi David. La dernière mention de l’arche est au cours du règne de Josias, un roi pieux (2 Chron. 35. 3).
Josué avait quarante ans lorsqu’il quitta l’Égypte. Avec Caleb, ils furent les seuls de cette génération à entrer dans le pays en vertu de leur foi, de leur fidélité et de la miséricorde de Dieu. Les autres périrent dans le désert « à cause de leur incrédulité » (Héb. 3. 11). À quatre-vingts ans, Josué reçoit la charge de conduire le peuple pour la conquête du pays. Il est recueilli, trente ans plus tard, à cent-dix ans.
« Et Josué était vieux, avancé en âge, et l’Éternel lui dit : Tu es devenu vieux, tu avances en âge, et il reste un très-grand pays à posséder » (Jos. 13. 1). « Vos frontières seront depuis le désert et ce Liban jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu’à la grande mer, vers le soleil couchant » (Jos. 1. 4). Pour bien se représenter les limites, nous avons : le désert d’Arabie au sud, et au nord, une montagne « ce Liban » ; à l’est, le grand fleuve Euphrate et à l’ouest, au soleil couchant, la grande mer, la mer Méditerranée. Pour nous chrétiens, notre pays est « en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3. 1). Nous aussi, nous avons des frontières, et selon J.K. « ce sont celles du monde tel qu’il se présente pour nous : aride, sans fruit pour Dieu (le désert) – plein d’orgueil et de vanité (la montagne) – prospère et affairé (le fleuve) – impétueux, sans cesse agité (la mer – Jude 13 ; És. 57. 20). Gardons-nous, chers enfants de Dieu, de franchir ces frontières.
Beaucoup l’ont fait par entraînement ou simple curiosité, et la plupart n’en sont jamais revenus. Par contre, il reste à l’intérieur des limites « un très grand pays à posséder ». Les trésors inépuisables de la Parole, les richesses insondables de Christ attendent que nous nous en emparions, « afin que – selon la prière de l’apôtre – nous soyons capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur… et de connaître l’amour du Christ… » (Éph. 3. 18 et 19). Chrétiens, voilà les dimensions infinies de notre héritage en Lui !
Les fils de Ruben, de Gad et la demi-tribu de Manassé ont reçu leur part d’héritage avant tous leurs frères. Cette part, ils l’ont eux-mêmes choisie, sans attendre que Dieu la leur attribue (Nomb. 32). Leçon importante pour chacun de nous ! Que de fois, comme eux, nous n’avons pas su attendre. Nous nous sommes laissés conduire par les circonstances. Pour eux, la région de Basan et de Galaad convenait à l’élevage et ces tribus avaient des troupeaux. Nous avons choisi la solution la plus facile ou bien, par prudence, la première qui se présentait, alors qu’avec un peu de patience nous aurions obtenu une part meilleure : celle que Dieu avait préparée pour nous. Ces tribus nous apprennent encore une autre leçon : En choisissant les premiers ce qui leur paraissait le meilleur (comme Lot avec Abraham – Gen. 13), les Rubénites et les Gadites montrent leur égoïsme vis-à-vis de leurs frères : Moi d’abord ! … Mais ce choix est loin d’être le meilleur comme ils l’avaient pensé. Les premiers deviendront les derniers. Ainsi, le meilleur c’est toujours ce que Dieu nous donne, même s’il nous faut l’attendre un peu » (J.K.).
Caleb a droit à son héritage : « cette montagne dont l’Éternel a parlé » (Jos. 14. 12). Il avait fait front avec Josué, face aux dix autres espions, pour plaider, afin que le peuple prenne, sans tarder, possession du pays. Quarante ans plus tard, il peut dire avec reconnaissance : « Je suis encore aujourd’hui fort comme le jour où Moïse m’envoya ; telle que ma force était alors, telle ma force est maintenant, … pour sortir et entrer » (v. 11). « Ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force ; … ils marcheront et ne se lasseront pas » (És. 40. 31).
Josué, son service terminé, et le jour de sa mort approchant, « appela tout Israël, ses anciens, et ses chefs, et ses juges, et ses magistrats, et leur dit : Je suis vieux, je suis avancé en âge ; et vous avez vu tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait… ; car l’Éternel, votre Dieu, est celui qui a combattu pour vous. Voyez, je vous ai distribué par le sort, en héritage, selon vos tribus… » (Jos. 23. 1 à 4). Il donne des avertissements au peuple, les plaçant devant leurs responsabilités. Avec la force que Dieu lui a fournie, il a fait sa part, lui et sa maison ont choisi de servir l’Éternel. Il dresse « une grande pierre », elle sera un témoin pour les fils d’Israël, qui se sont engagés à suivre l’Éternel. L’apôtre Paul, avant de quitter les anciens d’Éphèse, leur dira : « Je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu », … je vous « recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés » (Act. 20). Ils ont l’un et l’autre « combattu le bon combat » (2 Tim. 4. 7).